Les dipl mØs des programmes coop - Jamie Darch
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Les diplômés des Les diplômés des programmes coop programmes coop Jamie Darch L ’ époque où un diplôme univer- sitaire offrait une quasi-garan- tie d’emploi est bien révolue. Programmes coopératifs des universités canadiennes D’après le Centre canadien de l’ensei- n En règle générale, l’expérience de L’augmentation constante de la gnement coopératif (auparavant Asso- travail équivaut à 50 %, mais ja- clientèle des universités a engendré ciation canadienne de l’enseignement mais à moins de 30 %, du temps coopératif), un programme coopéra- consacré aux études. un nombre croissant de diplômés. tif se définit comme un programme Par conséquent, les employeurs à la pédagogique où l’on intègre expres- Pourquoi les étudiants choisis- recherche de travailleurs très ins- sément l’enseignement donné à sent-ils les programmes coop? truits peuvent puiser à même un l’étudiant en classe à une expérience vaste bassin de main-d’oeuvre, tou- en milieu de travail qu’il acquiert, L’obtention d’un diplôme d’un pro- jours en expansion. Face à cette dans sa discipline, dans des domaines gramme coopératif nécessite plus de concurrence accrue, il est reconnu du commerce, de l’industrie, des ser- temps, coûte plus cher en raison des qu’un diplômé trouvera un emploi vices gouvernementaux et sociaux et frais administratifs additionnels et en- dans les professions. Au Canada, les traîne souvent des coûts supplémen- s’il possède une expérience de tra- taires liés aux déplacements et à vail; dans le cas contraire, il conti- premiers programmes coopératifs ont été mis sur pied en 1957 par l’hébergement durant les stages. Mal- nuera à chercher. l’Université de Waterloo où s’étaient gré cela, les inscriptions à des pro- Que font alors les étudiants pour inscrits 75 étudiants au programme grammes coopératifs sont de plus en coopératif de génie. En 1978-1979, plus populaires, car un nombre crois- améliorer leurs perspectives d’em- sant d’établissements d’enseignement ploi? Ils peuvent recourir à un pro- un total de 11 universités offraient de tels programmes, et plus de 10 000 offrent de tels programmes dans une gramme coopératif d’études, lequel étudiants y étaient inscrits. En 1993- gamme de disciplines qui ne cesse combine études et stages de travail 1994, le nombre d’universités offrant d’augmenter. Plusieurs étudiants pour permettre à l’étudiant d’ac- ces programmes avait plus que triplé s’inscrivent à un programme coop quérir une expérience pratique dans pour s’établir à 39, et près de 31 000 pour acquérir de l’expérience de tra- son domaine (voir Programmes étudiants y étaient inscrits. Des pro- vail et pour s’établir un réseau de per- coopératifs des universités cana- grammes coopératifs sont maintenant sonnes-ressources, autant de facteurs diennes). Le présent article tente offerts dans la plupart des disciplines. qui améliorent les perspectives d’établir si les diplômés d’un pro- Ces programmes doivent répondre à d’emploi après l’obtention du di- plusieurs critères : plôme. Les programmes coopératifs gramme coopératif (ou coop) sont facilitent en outre la transition entre le avantagés par rapport aux autres n L’établissement d’enseignement milieu scolaire et le milieu de travail diplômés universitaires qui arri- organise et/ou autorise chaque (Ryan, 1992). Il se peut également vent sur le marché du travail. Pour stage. que certains étudiants doivent faire ce faire, trois mesures du succès sur des stages pour payer leurs études n Les étudiants travaillent au lieu de le marché du travail sont considé- (AUCC, 1990) 1. simplement observer. rées : l’emploi à temps plein, la ré- Les programmes coopératifs pro- munération et la correspondance n Les étudiants travaillent contre ré- fitent également aux employeurs entre l’emploi et le domaine munération. (Shaw, 1988). Ces derniers bénéfi- d’études. cient à un moindre coût des services n L’établissement d’enseignement des étudiants qui peuvent remplacer Les données sur les perspectives surveille les progrès réalisés par les travailleurs réguliers en vacances d’emploi tirées de l’Enquête natio- l’étudiant au travail. ou ceux qui sont en congé de façon nale auprès des diplômés de 1990 n L’employeur supervise le travail temporaire. Cela permet en outre aux (END90) menée en 1992 (voir de l’étudiant et évalue son rende- employeurs d’évaluer des candidats Sources des données et définitions) ment. éventuels et de peut-être réduire leurs sont utilisées pour comparer les di- frais d’embauche à l’avenir. plômés universitaires d’un pro- gramme coopératif de baccalauréat gramme non coopératif. L’analyse Les diplômés de 1990 à leurs homologues d’un pro- est limitée aux trois domaines D’après l’END90, plus de 95 000 d’études qui, ensemble, comptaient étudiants ont obtenu un baccalau- Jamie Darch est au service de la Division 80 % des diplômés d’un pro- réat en 1990. De ce nombre, 4,4 % de l’analyse des enquêtes sur le travail et gramme coop en 1990 : génie; ma- (environ 4 200) s’étaient inscrits à les ménages. On peut communiquer avec thématiques et sciences physiques; un programme coopératif. lui au (613) 951-0177. et commerce et économie. Statistique Canada - Catalogue 75-001F Automne 1995 PERSPECTIVE / 23
Les diplômés des programmes coop Sources des données et définitions Enquête nationale auprès des Le taux d’emploi à temps plein dési- travaillant à temps plein. Un petit diplômés de 1990 gne le nombre de diplômés, au sein nombre de répondants recevaient une d’un domaine d’études donné, qui tra- rémunération qui les plaçait dans Les données sont tirées de l’Enquête vaillent à temps plein, exprimé en pour- la fourchette supérieure – plus de nationale auprès des diplômés de centage de tous les diplômés dans ce 100 000 $. Ces «valeurs aberrantes» 1990 (END90) menée par Statistique domaine. Par exemple, le taux d’emploi ont été exclues du modèle de rému- Canada en juin 1992. L’END90 fai- à temps plein des diplômés d’un pro- nération. sait appel à un échantillon représen- gramme coopératif en génie en 1990 tatif de diplômés qui avaient terminé correspond au pourcentage de ces di- Les trois domaines d’études sur les- leurs études dans une université, un plômés qui occupaient un emploi à quels porte le présent article corres- collège communautaire ou une école temps plein en juin 1992. pondent aux catégories utilisées dans de métiers en 1990. Les questions le Système d’information statistique portaient sur les emplois qu’ils avaient L’expérience de travail antérieure cor- sur la clientèle des universités, mis au occupés dans les deux années suivant respond au total des mois d’expérience point par la Division de l’éducation, l’obtention de leur grade ou de leur de travail à temps plein dans tous les de la culture et du tourisme de Statis- diplôme. Le présent article porte uni- emplois occupés avant l’obtention du tique Canada. Ces catégories ont été quement sur les perspectives d’emploi diplôme, que ce soit ou non à l’intérieur modifiées de manière à n’inclure que parmi les diplômés universitaires titu- d’un programme coopératif. Toute ex- les disciplines où, selon les résultats laires d’un baccalauréat. Les person- périence de travail à temps plein est de l’END90, on comptait des diplô- nes qui ont obtenu un grade supérieur considérée, quelle que soit la nature du més d’un programme coopératif : en 1990 ou un certificat ou un diplôme travail effectué (par exemple, l’expé- rience de travail à temps plein d’un Génie : architecture, génie chimique, spécialisé d’une université, les diplô- génie civil, systémique, génie électri- més d’un collège ou d’une école de diplômé alors qu’il était élève au secon- daire, acquise tout au cours des étés que, génie industriel, génie minier, métiers sont exclues. génie mécanique, génie métallurgi- dans un établissement de restauration Bien que la présente analyse mette rapide). que, autres disciplines du génie, in- l’accent sur les diplômés d’un pro- génierie, génie général. gramme coopératif, l’END90 ne visait La correspondance entre l’emploi et le domaine d’études relevait de la percep- Mathématiques et sciences physi- pas particulièrement à recueillir des ques : informatique, mathématiques, renseignements sur de tels pro- tion du diplômé. Ceux qui décrivaient leur emploi comme étant directement ou chimie et physique (sauf astronomie grammes. Par conséquent, la très pe- et sciences aérospatiales). tite taille de l’échantillon a limité la partiellement lié à leurs études étaient portée de l’analyse et a entraîné des considérés comme ayant un emploi Commerce et économie : commerce, modifications de certaines techniques «connexe». gestion, administration des affaires, statistiques (voir Techniques statisti- Les répondants qui avaient un emploi sciences/études administratives et ques de modélisation). en juin 1992 ont été appelés à fournir économie. une estimation de ce que serait leur ré- Pour plus de renseignements sur Définitions munération annuelle de 1992 en sup- l’Enquête nationale auprès des diplô- posant qu’ils occupent leur poste toute més de 1990, communiquez avec Par employés à temps plein, on en- l’année au taux de salaire de juin 1992. tend les diplômés qui travaillaient gé- Mike Sivyer, Division des enquêtes Le présent article tient compte unique- spéciales, au (613) 951-4598, téléco- néralement au moins 30 heures par ment de la rémunération des personnes semaine au moment de l’enquête. pieur : (613) 951-0562. La plus grande partie des diplô- grammes coopératifs que dans les Obtenir un diplôme dans un més d’un programme coopératif programmes conventionnels. En marché qui rétrécit (36 %) avaient étudié en génie. Le 1990, parmi les personnes issues domaine des mathématiques (y d’un programme coopératif, les Il a été particulièrement difficile, compris l’informatique) et des hommes représentaient 86 % des pour les diplômés de 1990 3 , de sciences physiques en comptait diplômés en génie, 73 % des diplô- trouver du travail. L’arrivée de ces 29 %, tandis que celui du com- més en mathématiques et en diplômés sur le marché du travail merce et de l’économie, 20 %. Les sciences physiques et 57 % des di- coïncidait avec le début d’une ré- 15 % restants avaient étudié dans plômés en commerce et en écono- cession, période où les employeurs d’autres domaines2 . mie. Les proportions étaient étaient plus enclins à réduire leurs sensiblement les mêmes chez les effectifs qu’à embaucher du per- Les trois domaines retenus pour sonnel. Dans une pareille conjonc- diplômés d’un programme conven- l’analyse étaient à prédominance ture, où l’on se disputait des tionnel. masculine, tant dans les pro- 24 / Automne 1995 PERSPECTIVE Statistique Canada - Catalogue 75-001F
Les diplômés des programmes coop emplois de moins en moins nom- sieurs variables propre à chaque ques et sciences physiques avaient breux, les programmes coopératifs indicateur du succès sur le marché nettement plus de chances de trou- constituaient-ils un atout? du travail (voir Techniques statis- ver un emploi à temps plein. tiques de modélisation). D’après les estimations du modèle, Les trois indicateurs du «suc- les diplômés d’un programme coo- cès» – emploi à plein temps, rému- Travailler à temps plein pératif dans ces disciplines étaient nération et correspondance entre Une simple analyse descriptive des 12 % plus susceptibles d’avoir un l’emploi et le domaine d’études – données révèle que les diplômés emploi à temps plein en 1992 que sont liés à de nombreux facteurs d’un programme coopératif, dans ne l’étaient leurs homologues d’un autres que l’obtention d’un di- les trois disciplines, étaient plus programme conventionnel. L’effet plôme décerné à l’issue d’un pro- susceptibles que leurs homologues d’un programme coopératif en gé- gramme coopératif, notamment d’un programme conventionnel de nie, commerce et économie n’était l’âge, le sexe, l’expérience de tra- travailler à temps plein en juin pas statistiquement significatif; les vail antérieure et la région géogra- 1992. Toutefois, une analyse plus écarts dans les taux d’emploi ob- phique. Pour savoir si le diplôme complexe faite à l’aide d’un mo- servés chez les diplômés de ces dis- obtenu à l’issue d’un programme dèle à plusieurs variables indique ciplines étaient attribuables à coopératif offrait un avantage, ces que seuls les diplômés d’un pro- d’autres facteurs. facteurs ont été gardés constants grâce à un modèle statistique à plu- gramme coopératif en mathémati- Techniques statistiques de modélisation Les trois indicateurs du succès rem- plôme obtenu à l’issue d’un programme modèles ont été testés séparément, par porté sur le marché du travail – rému- coopératif, les variables testées ont été domaine d’études, à l’aide du logiciel nération annuelle, emploi à temps l’expérience de travail à temps plein; la statistique SUDAAN (Survey Data plein et correspondance entre l’emploi satisfaction à l’égard de l’emploi; la sa- Analysis Software, version 6.34, et le domaine d’études – sont rarement tisfaction à l’égard de la rémunération; Research Triangle Institute, Research attribuables à un seul facteur, même le nombre habituel d’heures de travail Triangle Park, NC 27709). Ce logi- si un seul facteur peut avoir un effet par semaine; la propension à choisir le ciel peut s’utiliser avec un échan- significatif. Or, pour isoler l’effet d’un même programme d’études, si c’était à tillonnage stratifié comme celui de facteur, ou d’une variable «indépen- refaire; l’âge au moment de l’obtention l’enquête. Un seuil de signification dante» (par exemple, diplôme obtenu du diplôme; la province de résidence au de 0,05 a été utilisé pour établir si un à la suite d’un programme coopéra- moment de l’enquête; et le sexe. Ces effet était significatif (valeur tif), sur une ou des variables «dépen- variables indépendantes potentielles ont p < 0,05). dantes» (rémunération, emploi à été filtrées pour savoir si elles compor- temps plein, emploi connexe), il faut taient une corrélation significative avec «neutraliser» les effets produits par les chacune des variables dépendantes. Rémunération autres variables indépendantes. Aussi Celles qui présentaient une corrélation La régression linéaire multiple a été doit-on garder constante la valeur de significative ont été utilisées dans les retenue pour évaluer l’effet d’un pro- ces variables en réajustant les données modèles définitifs. On a vérifié gramme coopératif sur la rémunéra- statistiquement de manière à annuler l’interaction entre les variables indépen- tion annuelle des diplômés (la variable les écarts dans les effets estimés de dantes pour confirmer leur indépen- dépendante), abstraction faite de tous chaque variable du modèle (à l’excep- dance (c’est-à-dire pour s’assurer les autres effets. Cette technique de tion du diplôme obtenu à l’issue d’un qu’aucune n’avait d’effet par l’inter- modélisation est propice lorsqu’il y a programme coopératif). De même, on médiaire d’une autre). relation linéaire entre une variable dé- détermine l’impact de chacune des pendante continue et au moins une autres variables indépendantes, tout La validité de ces techniques dépend des modèles qui renferment toutes les autre variable indépendante continue. en neutralisant les effets de toutes les Une fois filtrées les variables indépen- autres variables indépendantes. variables indépendantes importantes. En pratique, les variables de l’enquête dantes n’ayant aucun impact signifi- Comme l’END90 n’a pas été ex- ont limité l’analyse. Le petit nombre de catif sur la rémunération annuelle, le pressément conçue pour recueillir des diplômés d’un programme coopératif modèle a été réajusté pour chacune données sur les diplômés d’un pro- dans l’échantillon par rapport aux diplô- des trois disciplines. Outre l’obten- gramme coopératif, on a choisi un més d’un programme conventionnel tion d’un diplôme d’un programme sous-groupe de variables indépen- constituait une autre contrainte. (La coopératif, seuls l’expérience de tra- dantes pour lesquelles on disposait de modélisation s’est limitée aux titulaires vail antérieure et le nombre habituel données afin de voir s’il y avait un d’un baccalauréat puisqu’ils représen- d’heures de travail par semaine ont été lien entre elles et chacune des trois tent la majorité (93%) des diplômés retenus. Le tableau 1 montre les ré- variables dépendantes. Outre le di- d’un programme coopératif.) Tous les sultats de la régression qu’a donnés Statistique Canada - Catalogue 75-001F Automne 1995 PERSPECTIVE / 25
Les diplômés des programmes coop Techniques statistiques de modélisation – fin le modèle de rémunération pour cha- Emploi à temps plein et Après un premier filtrage statisti- cune des trois disciplines étudiées. correspondance avec le que des variables indépendantes po- domaine d’études tentielles, seuls l’expérience de travail antérieure et le sexe ont été retenus Tableau 1 L’analyse de régression logistique a été (en plus de l’obtention d’un diplôme Résultats tirés du modèle de utilisée pour évaluer l’effet d’un di- à l’issue d’un programme coopératif), rémunération plôme obtenu à l’issue d’un programme et ce tant pour le modèle de l’emploi coopératif sur la probabilité de trouver à temps plein (tableau 2) que pour Coef- ficient Valeur un emploi à temps plein et un emploi celui de l’emploi connexe au domaine bêta p connexe au domaine d’études, abstrac- d’études (tableau 3). tion faite de l’effet des autres facteurs. Mathématiques et sciences physiques Tableau 3 Programme coopératif 5,49 0,00* Tableau 2 Valeurs p tirées du modèle Expérience de travail Valeurs p tirées du modèle de d’emploi connexe au antérieure 0,08 0,00* Nombre habituel d’heures l’emploi à temps plein domaine d’études de travail par semaine 0,30 0,00* Mathématiques Commerce Mathématiques Commerce Génie et sciences et éco- et sciences et éco- Programme coopératif 0,91 0,16 physiques Génie nomie physiques Génie nomie Expérience de travail antérieure 0,06 0,00* Nombre habituel d’heures Programme Programme de travail par semaine 0,19 0,00* coopératif 0,01* 0,91 0,36 coopératif 0,09 0,35 0,24 Commerce et économie Programme coopératif 3,70 0,02* Expérience Expérience Expérience de travail de travail de travail antérieure 0,12 0,00* antérieure 0,06 0,36 0,68 antérieure 0,23 0,45 0,29 Nombre habituel d’heures de travail par semaine 0,50 0,00* Sexe 0,21 0,39 0,13 Sexe 0,17 0,60 0,92 * Valeur statistique significative à un * Valeur statistique significative à un seuil de signification de 0,05. seuil de signification de 0,05. Rémunération : l’expérience D’après le modèle, l’expérience vaillant à temps plein deux années est primordiale de travail est l’élément clé du sa- après l’obtention de leur diplôme Parmi les travailleurs à temps plein laire des diplômés, que celle-ci ait occupaient un emploi relié à leur en 1992, les diplômés d’un pro- ou non été acquise dans un pro- domaine d’études : 93 % en génie, gramme coopératif touchaient des gramme coopératif. Les pro- 85 % en mathématiques et en scien- gains moyens qui différaient de grammes universitaires coopératifs ces physiques, et 83 % en com- ceux des diplômés d’un pro- donnaient en moyenne deux an- merce et en économie. D’ailleurs, gramme conventionnel, et ce dans nées d’expérience de travail à leurs les modèles à plusieurs variables les trois principaux domaines diplômés. Le modèle de rémunéra- montraient que la probabilité d’études. Un modèle à plusieurs tion estimait que chaque mois d’occuper un emploi dans sa disci- variables a démontré qu’un pro- d’expérience donnait 90 $ de plus pline était aussi bonne pour tous les gramme coopératif d’études avait en traitement annuel. Les diplômés diplômés, qu’ils aient opté ou non un impact appréciable sur la rému- issus d’un programme convention- pour un programme coopératif. nération des diplômés en mathéma- nel dont l’expérience de travail tiques et sciences physiques ainsi équivalait à celle obtenue dans le Résumé qu’en commerce et économie : ces cadre d’un programme coopératif jouissaient d’un avantage sembla- Les diplômés de 1990 ont fait face derniers touchaient respectivement ble sur le plan de la rémunération5. à un marché du travail particuliè- 5 490 $ et 3 700 $ de plus au cha- rement difficile. Leur recherche pitre des gains annuels moyens pré- Une bonne correspondance? d’emploi coïncidait avec le début vus4. Par contre, la participation à d’une récession au cours de la- un programme coopératif n’avait Dans les trois disciplines étudiées, quelle les perspectives d’emploi pas d’effet significatif sur la rému- une proportion relativement élevée ont diminué pour l’ensemble des nération moyenne des diplômés en de diplômés des programmes tant travailleurs. L’enseignement coo- génie. coopératifs que conventionnels tra- pératif a cependant assuré une pe- 26 / Automne 1995 PERSPECTIVE Statistique Canada - Catalogue 75-001F
Les diplômés des programmes coop tite partie de ces diplômés d’un programme coopératif avaient en moyenne emploi pendant leurs études uni- 24 ans, comparativement à 26 ans pour les versitaires et d’une expérience de n Notes diplômés d’un programme non coopératif. La différence d’âge semble suggérer que les travail pertinente qu’il leur aurait 1 Même si un certain nombre d’étudiants diplômés d’un programme coopératif étaient peuvent choisir d’obtenir leur baccalauréat été plus difficile d’obtenir ailleurs. dans le cadre d’un programme coopératif moins susceptibles que les diplômés d’un programme non coopératif d’avoir interrompu pour des motifs d’ordre pécuniaire, 69 % de L’enseignement coopératif re- tous les diplômés d’un programme coopératif leurs études ou de les avoir menées en occu- présentait un avantage certain sur pant un emploi sur le marché du travail en 1990 ont déclaré avoir demandé un prêt le plan de la rémunération tant pour pendant certaines périodes. En fait, les don- pour aider à payer leurs études, compara- nées révèlent que les diplômés d’un pro- les diplômés en mathématiques (y tivement à 61 % des diplômés d’un pro- gramme coopératif étaient moins suscepti- compris l’informatique) et en gramme non coopératif. Le montant moyen bles que les diplômés d’un programme con- de l’emprunt s’élevait respectivement à sciences physiques qu’en com- 11 400 $ et à 12 100 $. ventionnel d’avoir obtenu leur diplôme en merce et en économie. En outre, un étudiant à temps partiel ou en combinant temps plein et temps partiel. Seulement 5 % programme coopératif en mathé- 2 La plupart des autres diplômés d’un pro- des diplômés d’un programme coopératif en matiques et en sciences physiques gramme coopératif avaient obtenu leur di- mathématiques et en sciences physiques et plôme en sciences sociales; éducation, édu- était plus susceptible de mener à un cation physique, sports, récréologie et loisir; 5 % de ceux en commerce et en économie emploi à temps plein. avaient étudié autrement qu’à temps plein. agriculture; ou beaux arts et arts appliqués. Les pourcentages correspondants chez les L’obtention d’un diplôme à 3 Bien que certains étudiants aient pu diplômés d’un programme non coopératif l’issue d’un programme coopératif étaient nettement plus élevés : mathéma- poursuivre leurs études, la plupart d’entre tiques et sciences physiques (22 %), commerce en génie n’avait guère d’influence eux auraient fait leur entrée sur le marché du et économie (23 %). Dans le domaine du significative sur le succès des di- travail à cette période. génie, les proportions étaient faibles tant plômés sur le marché du travail. 4 Les observations utilisées pour calculer chez les diplômés d’un programme coopératif Cela n’a probablement rien d’éton- que non coopératif (7 % et 9 %, respective- la moyenne sont les mêmes que celles utili- nant, car la demande de diplômés ment). sées dans le modèle de rémunération. Les dans cette discipline a tendance à valeurs aberrantes décelées par le processus de modélisation et toutes les personnes ga- être élevée comparativement à la gnant plus de 100 000 $ ont été exclues. n Documents consultés demande de diplômés dans d’autres ASSOCIATION CANADIENNE DE L’ENSEI- domaines (Clark, 1991). 5 À l’obtention du diplôme, les diplômés GNEMENT COOPÉRATIF. Répertoire na- d’un programme coopératif dans deux des tional de l’enseignement coopératif, édition Les données utilisées dans la trois domaines d’études examinés avaient 1994/95, Toronto, 1994. présente étude ont été recueillies moins d’expérience de travail que les diplô- deux années après l’obtention du més d’un programme non coopératif. Les ---. Répertoire des programmes coopératifs diplôme. Les efforts visant à me- diplômés d’un programme coopératif en ma- 1989-90, rédigé par Nancy Chiang, Toronto, thématiques et en sciences physiques ont en 1989. surer le succès obtenu au cours des moyenne déclaré 2,1 années d’expérience de premières années d’activité sur le travail, comparativement à 2,4 années pour ASSOCIATION DES UNIVERSITÉS ET marché du travail ne révèlent pas les diplômés d’un programme non coopératif. COLLÈGES DU CANADA (AUCC). «Co-op nécessairement toute la valeur des Un écart encore plus considérable a été ob- students value money, job experience» dans servé entre les diplômés des programmes Affaires universitaires, vol. 31, n o 7, août- programmes coopératifs, plus par- coopératif et non coopératif en commerce et septembre 1990, p. 34. ticulièrement chez les profession- en économie; ces derniers ont en moyenne nels. Des renseignements recueillis fait état de 1,5 et de 3,3 années d’expérience CLARK, W. La promotion de 1986. Compen- cinq années ou plus après l’obten- respectivement. Cependant, les diplômés d’un dium des résultats de l’enquête nationale de tion du diplôme donneraient une programme coopératif en génie avaient plus 1988 menée auprès des diplômés de 1986 et d’années d’expérience de travail (2,4) que comparaison avec l’enquête nationale de image plus juste de l’impact de tels leurs homologues d’un programme non coo- 1984, Statistique Canada, Ottawa, 1991. programmes sur la carrière des di- pératif (2,1). plômés. RYAN, D. «Co-op plans may ease education Ce qui pourrait sembler une anomalie – woes» dans Calgary Herald, 29 septembre des diplômés d’un programme coopératif 1992, p. A5. L’auteur tient à remercier Pierre déclarant moins d’années d’expérience de St-Martin de la Division des métho- travail que ceux d’un programme non coopé- SHAW, L.R. «Co-operative education : good des d’enquêtes-entreprises pour son ratif – peut refléter un profil d’âge moins for business, good for Canada» dans Canadian étroite collaboration sur le plan de la élevé chez les diplômés du premier groupe. À Speeches, vol. 2, no 5, août-septembre 1988, méthodologie. l’issue de leur programme, les diplômés d’un p. 17-20. o Statistique Canada - Catalogue 75-001F Automne 1995 PERSPECTIVE / 27
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