Demi tour pour le secteur de l'automobile ? - RBC Wealth ...
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Juillet 2020 Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? Il n’y a pas si longtemps, le secteur de l’automobile avait la voie libre vers la voiture de l’avenir. Aujourd’hui, saura‑t‑il se frayer un passage sans embardée à travers les obstacles laissés par la COVID‑19 ? Entrevue avec Joseph Spak, CFA | Page 4 Article de fond Actions mondiales : Titres mondiaux à revenu fixe : Devises Les soins de santé Une manifestation La boucle de l’économie Dollar américain : en excellente posture de retenue La pression s’accroît Voir les déclarations importantes et obligatoires sur les analystes qui ne sont pas américains à la page 27. Production le 2 juillet 2020 à 16 h 15 (HE) ; diffusion le 6 juillet 2020 à 8 h (HE). Les produits de placement et d’assurance offerts par l’intermédiaire de RBC Gestion de patrimoine ne sont pas assurés par la FDIC ou un autre organisme du gouvernement fédéral ; ils ne constituent pas un dépôt ni ne confèrent quelque autre obligation à une banque ou l’une ou l’autre de ses filiales, et ils ne sont pas garantis par une banque ou l’une ou l’autre de ses filiales. Ils comportent des risques d’investissement, y compris la possibilité de perdre le capital investi.
Perspectives mondiales Juillet 2020 Table des matières 4 Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? Il n’y a pas si longtemps, le secteur de l’automobile avait la voie libre vers la voiture de l’avenir. Aujourd’hui, saura‑t‑il se frayer un passage sans embardée à travers les obstacles laissés par la COVID‑19 ? Quelle sera la prochaine étape pour le secteur de l’automobile, et quelles seront les conséquences sur l’avenir des véhicules électriques et autonomes ? 9 Les soins de santé en excellente posture Le secteur des soins de santé offre une combinaison unique de croissance des bénéfices prévisionnels supérieure à la moyenne, portée par de puissantes tendances à long terme, et de valorisations inférieures à la moyenne. Même si le secteur peut être volatil lors d’une année électorale, les investisseurs devraient selon nous mettre l’accent sur ses perspectives durables à long terme. 14 Actions mondiales : Une manifestation de retenue Même si les marchés et l’économie ont parcouru beaucoup de chemin en peu de temps, nous croyons qu’il est souhaitable de tenir compte des risques liés aux conditions économiques et au climat des affaires. Nous chercherions donc à investir dans des actions, mais pas outre mesure. 18 Titres mondiaux à revenu fixe : La boucle de l’économie La cadence habituelle du cycle économique semble se maintenir, en dépit du profil atypique des récessions qui ont lieu actuellement aux États‑Unis et ailleurs. Nous tournons le regard vers la courbe des taux pour tenter d’anticiper la durée de la récession et la vigueur de la reprise. Les coulisses des marchés 3 Position de RBC en matière de placements 14 Actions mondiales 18 Titres mondiaux à revenu fixe 22 Marchandises 23 Devises 24 Principales prévisions 25 Feuille de pointage du marché Sauf indication contraire, toutes les valeurs sont en dollars américains et établies au 30 juin 2020, à la clôture du marché. 2 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Aperçu mondial des catégories d’actif Position de RBC en matière de placements Opinions sur les actifs mondiaux Catégorie Opinion Actions d’actif • Même si les grandes économies rebondissent, des obstacles se dressent toujours sur le — = + parcours vers un certain retour à la normale du PIB. La récente apparition de nouveaux Actions foyers de COVID‑19 aux États‑Unis et le nouveau durcissement des mesures de confinement qui en découle soulèvent des questions concernant le temps que prendra le retour de la production économique aux niveaux d’avant la pandémie. Titres à revenu • RBC Gestion mondiale d’actifs prévoit que le recul du PIB des États‑Unis ne sera pas effacé fixe avant la toute fin de l’année 2021. Une telle reprise serait beaucoup plus rapide que celle qui a suivi la crise financière mondiale de 2008‑2009. Nous croyons toutefois que même ce rythme accéléré est un peu plus lent que ce à quoi s’attendent les marchés boursiers mondiaux. La vitesse de la reprise des bénéfices des sociétés semble elle aussi suivre un Rendement Rendement anticipé anticipé décalage similaire. Nous préconisons encore une légère sous‑pondération des actions dans inférieur supérieur les portefeuilles. à la moyenne à la moyenne Titres à revenu fixe • Les interventions de la Réserve fédérale américaine (Fed) visant à maintenir de faibles Voir la section « Explication des opinions » pour plus de détails taux d’intérêt à court terme afin de soutenir la croissance économique et les attentes d’inflation ont entraîné une légère accentuation de la courbe des taux, caractérisée par une Source : RBC Gestion de patrimoine. augmentation des taux à long terme. Cette évolution représente un changement notable par rapport à l’aplatissement et aux inversions de la courbe observés ces dernières années. Par conséquent, nous avons adopté un profil de duration neutre, par rapport à une duration modérément longue auparavant. Même si des risques subsistent, les valorisations actuelles offrent toujours un profil risque‑rendement attrayant dans certains segments des titres à revenu fixe, dont celui des titres de créance de sociétés. • Nous maintenons notre pondération neutre pour les titres mondiaux à revenu fixe. Étant donné que la demande d’actifs sûrs demeure robuste et que les marchés tiennent déjà compte d’une courte récession, nous maintenons notre surpondération globale des titres de créance de sociétés. Explication des opinions (+/=/–) représente l’opinion du Comité des Services‑conseils en gestion mondiale de portefeuille pour un horizon de placement de 12 mois. + Surpondération laisse entendre un potentiel de rendement supérieur à la moyenne pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. = Pondération neutre laisse entendre un potentiel de rendement moyen pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. – Sous‑pondération laisse entendre un potentiel de rendement inférieur à la moyenne pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. 3 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Article de fond Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? Il n’y a pas si longtemps, le secteur de l’automobile avait la voie libre vers la voiture de l’avenir. Aujourd’hui, saura‑t‑il se frayer un passage sans embardée à travers les obstacles laissés par la COVID‑19 ? John Stackhouse, premier vice‑président, Bureau du chef de la direction, Joseph Spak, CFA RBC, et Joseph Spak, analyste du secteur américain de l’automobile RBC Marchés des Capitaux, SARL à RBC Marchés des Capitaux, SARL, explorent la prochaine étape du New York, États‑Unis secteur de l’automobile et ses conséquences sur l’avenir des véhicules électriques et autonomes. Nous espérons que ce commentaire vous sera utile. — Jim Allworth L’article qui suit est la mise à jour d’une entrevue publiée le 3 juin 2020. • Le secteur de l’automobile reprend ses activités en respectant les protocoles relatifs John Stackhouse Banque Royale du Canada à la COVID‑19. Toronto, Canada • Les exigences concernant le travail à la maison et l’aversion pour le transport en commun et le covoiturage pourraient stimuler la demande de voitures. • La conception des véhicules autonomes ralentit, mais la conception et la production de véhicules électriques prennent de l’ampleur. John Stackhouse : Le secteur nord‑américain de l’automobile a recommencé ses activités et les usines rappellent les travailleurs pour relancer la production. En quoi la pandémie Jim Allworth a‑t‑elle transformé la construction d’automobiles ? Vancouver, Canada jim.allworth@rbc.com Joseph Spak : Avant toute chose, nous croyons que la plupart des entreprises ont donné priorité à la santé et à la sécurité des travailleurs au moment de reprendre leurs activités. Joseph Spak est premier directeur Dans un contexte de reprise graduelle de la production, les constructeurs d’automobiles, général et responsable de l’analyse du secteur de l’automobile et des les fournisseurs et autres acteurs de l’industrie ont véritablement coordonné leurs efforts pièces automobiles à RBC Marchés pour remettre le secteur en marche. Nous avons vu des entreprises instaurer de nouveaux des Capitaux. Il figure constamment parmi les analystes de premier protocoles exigeant le port de masques et d’autres équipements de protection individuelle, plan du sondage auprès des des contrôles de la température, un plus grand espacement des lignes et, parfois, des investisseurs institutionnels, et il s’est classé au deuxième rang en barrières physiques. Beaucoup d’usines ont commencé à mettre en place des quarts 2019. M. Spak détient une maîtrise de travail réduits ou décalés. Nous avons aussi vu bien des chefs de file de l’industrie, en administration des affaires de la Yale School of Management et un comme Aptiv, Magna, Ford, General Motors et Lear, publier des manuels et des protocoles baccalauréat en administration des de redémarrage que leurs fournisseurs auront aussi à respecter. affaires de l’Université du Michigan. Nous ne serions pas étonnés d’apprendre que les entreprises cherchent d’autres formes À titre de premier vice‑président, Bureau du chef de la direction, d’automatisation pour certaines parties des véhicules s’y prêtant afin de s’adapter à la de RBC, John Stackhouse est chargé nouvelle réalité de l’aménagement des usines. Je dois ajouter que les entreprises ont pris d’interpréter les tendances mondiales et de renseigner la haute direction beaucoup de mesures temporaires jusqu’à présent pour faciliter la gestion des marges. et le Conseil d’administration sur Nous croyons toutefois que ces coûts temporaires pourraient devenir permanents et l’incidence de ces tendances sur RBC, ses clients et la société en général. entraîner une structure de coûts plus concurrentielle pour l’avenir. 4 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? M. Stackhouse : Comme nous l’avons vu, la crise a révélé quelques faiblesses plutôt importantes des chaînes d’approvisionnement. À votre avis, que font les fabricants pour renforcer leurs chaînes d’approvisionnement dans ce nouveau contexte ? M. Spak : Le secteur de l’automobile est une véritable industrie mondiale. Il s’est avéré très intéressant d’observer les effets de la pandémie se répercuter en Amérique du Nord durant sa progression. Au début de l’épidémie de COVID‑19, les constructeurs d’automobiles et les fournisseurs se sont d’abord inquiétés des perturbations des chaînes d’approvisionnement, surtout en raison des pièces provenant de la Chine et peut‑être d’autres pays de l’Asie. Ensuite, des usines ont été fermées en Amérique du Nord et en Europe, alors que la production de la Chine commençait à s’accélérer du fait de la reprise de l’activité économique dans ce pays. Durant cette période, quelques perturbations des chaînes d’approvisionnement ont eu lieu dans le monde entier. Même aujourd’hui, au moment de la relance de la production en Amérique du Nord, quelques fermetures temporaires sont annoncées, parfois en raison de cas d’infection confirmés dans des usines. Les autres fermetures temporaires ont toutefois été causées par des chaînes d’approvisionnement exploitées dans diverses régions ayant différents protocoles ou se situant dans d’autres parties de la courbe de la pandémie. À titre d’exemple, le Mexique n’est pas au même stade que les États‑Unis sur la courbe, mais de nombreuses pièces de véhicule proviennent du Mexique. Chacune de ces fermetures temporaires se répercute sur la chaîne d’approvisionnement parce qu’il s’agit d’une industrie très axée sur le « juste‑à‑temps » et que les fabricants ne peuvent pas construire de voitures en ayant seulement 90 % des pièces. Tout cela arrête donc les commandes des autres pièces, et ce, même si ces pièces ne sont pas nécessairement celles qui n’arrivent pas à temps. Je me demande si ce contexte n’entraînera pas un autre léger glissement du « juste‑à‑temps » vers le « juste‑au‑cas ». Les entreprises devront aussi réfléchir en profondeur à certaines considérations liées au fonds de roulement. À notre avis, la pandémie a entraîné quelques innovations et changements ailleurs dans la chaîne de valeur de l’automobile. Par exemple, les concessionnaires ont dû recourir davantage aux ventes en ligne et à la livraison sans Ventes de véhicules légers aux États‑Unis Millions d’unités, données désaisonnalisées, taux annualisé 20 18 Les ventes d’automobiles 16 ont augmenté de 40 % d’un mois à l’autre en 14 mai aux États‑Unis, 12 ce qui a incité les 10 fabricants à accélérer 8 leurs plans de production 6 pour juin et juillet. 4 2 0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bureau of Economic Analysis des États‑Unis. 5 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? contact. Il s’agit probablement d’une bonne nouvelle pour bien des gens, mais cette tendance force les concessionnaires et les constructeurs d’automobiles à revoir leur technologie et certains outils de commercialisation dont ils se servaient pour vendre leurs véhicules. M. Stackhouse : Avant la pandémie, il était question de l’« économie de partage », et bien des prophéties annonçaient la disparition de l’automobile. Vous avez affirmé que la COVID‑19 pourrait renverser la tendance à la baisse de la possession de véhicules. Quelles sont les idées qui vous ont mené à une telle conclusion ? M. Spak : Le secteur de l’automobile compte quatre grands thèmes de longue durée désignés par l’acronyme CASE (« connected, autonomous, shared, and electric » ou « connecté, autonome, partagé et électrique »). La pandémie a eu des effets considérables sur le thème du partage, qui correspond au covoiturage, à mon avis. Par exemple, le service Uber a connu une baisse de 80 % en avril à l’échelle mondiale. Une partie de cette baisse s’explique de toute évidence par les politiques de confinement à la maison. Les consommateurs rechignent toutefois à monter dans la voiture d’un étranger, ne sachant pas qui étaient les précédents occupants. Parlons également du transport collectif original, c’est‑à‑dire le service public de transport en commun. Dans les grandes villes du monde, nous avons vu une diminution de plus de 80 % du nombre d’usagers du transport en commun, soit le métro et l’autobus, par rapport à l’utilisation habituelle de ces services. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit encore une fois de l’effet des politiques de confinement à la maison, mais les gens ont aussi une aversion pour les espaces bondés d’étrangers. Des études ont laissé entendre que les métros, comme celui de la ville de New York, avaient grandement favorisé la propagation du virus. À mon avis, de telles choses peuvent produire un effet psychologique. En Chine,certains constructeurs d’automobiles attribuent déjà une partie du rebond de leurs ventes en avril et en mai aux consommateurs optant pour la sécurité de leur propre voiture au lieu du réseau de transport en commun de la Chine. Nous avons aussi eu connaissance de quelques signes d’un phénomène semblable aux États‑Unis. Des résidents de grandes villes comme New York ou San Francisco qui n’avaient peut‑être jamais eu de véhicule avant en acquièrent actuellement. Il s’agit peut‑être aussi d’un moyen de sortir de la ville au moment voulu la fin de semaine ou durant la semaine. Nous avons toutefois réfléchi à deux autres aspects. Premièrement, nous avons entendu parler pendant des années de la tendance vers une plus grande urbanisation qui rend le covoiturage et le partage plus pratiques que la possession d’un véhicule. Cette tendance en faveur de l’urbanisation s’inversera‑t‑elle en partie dans la foulée de la pandémie ? Un tel renversement accroîtrait le besoin de véhicules dans mon esprit. Deuxièmement, mentionnons la tendance du travail à la maison. La boîte de Pandore a peut‑être été ouverte légèrement à cet égard. Nous pourrions désormais voir un plus grand nombre d’employés faire du télétravail. Donc, il y aurait plus de personnes à la maison le jour. On compte actuellement environ 1,9 véhicule par ménage aux États‑Unis. Nous nous demandons toutefois si le travail à la maison n’entraînera pas une hausse de la densité de véhicules. En outre, si les gens s’installent davantage dans les banlieues, ils 6 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? parcourront de plus grandes distances aux États‑Unis, ce qui aura une incidence sur la durée de vie des véhicules. Les répercussions sur les budgets municipaux, l’urbanisme et l’immobilier seraient aussi énormes. M. Stackhouse : Comme vous l’avez mentionné, deux autres grandes tendances se dessinaient avant la COVID‑19, soit l’avènement des véhicules autonomes et la croissance des voitures électriques. La COVID‑19 a‑t‑elle modifié la trajectoire de ces tendances ? M. Spak : La recherche de l’autonomie est une entreprise technique qui s’est déjà avérée plus difficile et coûteuse que beaucoup ne l’auraient imaginé. Je pense que le dévelop- pement pourrait être légèrement retardé du simple point de vue du financement. Les capitaux pourraient être un peu plus restreints. Le premier cas d’utilisation de véhicules autonomes a été celui des taxis sans chauffeur. Une utilisation accrue de ces véhicules améliorerait grandement les données économiques de ce modèle, étant donné que les véhicules autonomes s’avéreraient plus coûteux. Une fois de plus, compte tenu des préoccupations grandissantes que suscite le covoiturage, il pourrait être plus difficile d’y parvenir actuellement. Deux choses pourraient se produire selon moi. La première est un certain regroupement de fournisseurs de logiciels pour véhicules autonomes. La deuxième est une réorientation de certaines entreprises dans les domaines de la livraison autonome ou du transport de longue distance, ou vers tout autre usage de la technologie autonome qui ne comprend pas de covoiturage. En ce qui concerne les véhicules électriques, ils coûtent plus cher actuellement que leurs équivalents munis d’un moteur à combustion interne. Il pourrait donc y avoir un petit effet à court terme si le consommateur sent qu’il éprouve des difficultés économiques. Je ne pense toutefois pas que les investissements dans les véhicules électriques puissent véritablement diminuer, compte tenu des exigences réglementaires. Les gouvernements de certains pays, comme l’Allemagne et la France et même ailleurs dans l’Union européenne, offrent des incitatifs au secteur de l’automobile, mais ils sont axés sur les véhicules plus propres. En fait, la tendance à l’utilisation de véhicules électriques pourrait accélérer quelque peu. En ce qui a trait au dernier thème, soit celui de la connexion, les voitures se transforment en ordinateurs sur roues, et je crois qu’il est possible d’accroître la connectivité dans les voitures à la suite de la COVID‑19. Songeons à des questions comme la biométrie et la surveillance de la santé... La voiture pourrait‑elle devenir un outil essentiel favorisant le recours à la télémédecine ? Chaque nouvelle voiture comprend déjà de nombreux capteurs. Les voitures sont déjà connectées à Internet et munies de caméras. Au Consumer Electronics Show de janvier 2020, j’ai vu un véhicule faisant appel à différents capteurs et à l’intelligence artificielle pour surveiller la température corporelle, la respiration et la fréquence cardiaque dans l’habitacle. Ces éléments semblaient quelque peu superflus il n’y a même pas six mois. Aujourd’hui, ils pourraient s’avérer plus pertinents. M. Stackhouse : Au début de l’année, une petite guerre contre l’automobile à l’échelle mondiale, ou assurément une guerre contre le moteur à combustion interne, était en cours. À votre avis, à quoi ressemble l’avenir de la voiture actuellement ? 7 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Demi‑tour pour le secteur de l’automobile ? M. Spak : Le véhicule de la société demeure l’automobile. La voiture personnelle demeure à mon avis un élément fondamental d’une plus grande mobilité. Je pense que ce qui propulse l’automobile subira certainement des changements dans l’avenir. Je crois que cette propulsion sera plus électrique ou aura peut‑être une tout autre forme. En outre, ce que le consommateur souhaite obtenir d’une voiture changera également selon moi. Vous pouvez même le voir dans les publicités actuelles. Les automobiles ne sont plus vendues pour leur puissance ou leur performance, mais davantage pour l’expérience intérieure qu’elles offrent et certaines tendances liées à la connectivité. À long terme, je prévois une tendance en faveur de véhicules plus autonomes, mais pas avant un certain temps. M. Stackhouse : Je vous remercie pour vos commentaires, Joe. 8 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Article de fond Les soins de santé en excellente posture Le secteur des soins de santé offre une combinaison unique de croissance des bénéfices prévisionnels supérieure à la moyenne, portée par de puissantes tendances à long terme, et de valorisations inférieures à la moyenne. Même si le secteur peut être volatil lors d’une année électorale, Gopa Nair, CFA Toronto, Canada les investisseurs devraient selon nous mettre l’accent sur ses perspectives gopa.nair@rbc.com durables à long terme. • L’équation politique semble exceptionnellement favorable au secteur des soins de santé au cours du présent cycle. • En raison de la COVID‑19, les investisseurs ont mis l’accent sur l’importance du secteur pour le maintien d’une économie en croissance et productive. • Les thèmes de longue durée que sont le vieillissement de la population, la nécessité d’optimiser les dépenses liées à la santé, et la convergence des soins de santé et de la technologie offrent à notre avis de nombreuses occasions de croissance au sein du secteur. Vince Lombardi, le légendaire entraîneur de football américain, a dit une fois qu’il ne s’agissait pas de savoir si vous tombez, mais si vous vous relevez. M. Lombardi aurait sans doute aimé le profil actuel du secteur des soins de santé : il a connu sa part de difficultés au cours de l’année écoulée, mais il n’a cessé de se relever, de faire fi des coups et de poursuivre sa course. L’attention portée aux soins de santé l’an dernier découlait surtout de la possibilité qu’en cas de victoire d’un démocrate progressiste à l’élection présidentielle de 2020 aux États‑Unis, un éventuel régime Medicare pour tous soit adopté et mine grandement les modèles d’exploitation des sociétés de gestion des soins. Cependant, Joe Biden, démocrate plus traditionnel, est le candidat désigné de son parti. Par ailleurs, comme il a participé à l’élaboration et à l’introduction de l’Affordable Care Act, qui prévoyait un partage des activités entre les compagnies d’assurance privées et le gouvernement, nous croyons que la probabilité qu’un projet Medicare pour tous ébranle à nouveau le secteur a diminué. L’avènement de la COVID‑19 a aussi aidé le secteur. La pandémie révèle que les virus et les maladies n’ont pas été éradiqués et que les sociétés qui mènent des recherches novatrices pourront susciter des découvertes médicales et voir leurs succès récompensés. La diminution des craintes relatives à un régime Medicare pour tous et l’optimisme grandissant quant à la mise au point d’un vaccin pour le traitement de la COVID‑19 ont soutenu les actions liées aux soins de santé. Ce secteur surpasse le S&P 500 depuis le début de l’année et se classe au quatrième rang de l’indice pour le rendement. À moins de quatre mois des élections, les politiciens pourraient commencer à tourner leur attention vers l’augmentation des coûts des médicaments d’ordonnance, sujet important pour l’électorat américain. Lors du cycle électoral de 2015‑2016, le secteur des soins de santé a été volatil, car les trois principaux candidats à la présidence ont fait du prix des 9 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Soins de santé : En excellente posture Rendements sectoriels du S&P 500 depuis le début de l’année Techn. de l'info. Les rendements du Consomm. discr. secteur des soins de Serv. comm. santé ont surpassé ceux Soins de santé du S&P 500 depuis le S&P 500 début de l’année. Consomm. de base Matières Immobilier Services publics Produits industriels Finance Énergie -40 % -30 % -20 % -10 % 0 % 10 % 20 % Source : FactSet, données au 19 juin 2020. médicaments un point central de leurs campagnes après une hausse vertigineuse de 5 000 % du prix au détail du traitement antiparasitaire Daraprim. L’indice NASDAQ de la biotechnologie, qui se situait à l’époque (juillet 2015) à un sommet historique, a ensuite chuté à cause des craintes qu’une loi soit adoptée pour réduire ou plafonner les prix des médicaments. Donald Trump a remporté l’élection, mais sa promesse de faire baisser les prix des médicaments n’a jamais débouché sur une loi. Prenez deux cachets et rappelez‑moi demain Au cours des cinq dernières années, l’industrie pharmaceutique a pris acte des préoccupations soulevées par les représentants élus, les organismes de réglementation et les groupes de défense des patients. Même si les prix courants des médicaments continuent Augmentation annuelle moyenne du prix courant (brut) des médicaments d’origine 16 % 13,5 % 14 % Le rythme des 13,2 % 12 % augmentations 10,5 % annuelles du prix 10 % des médicaments 8,2 % continue de fléchir. 8% 7,2 % 6% 4,9 % 4% 2% 0% 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Source : Analyse par le Drug Channels Institute des données de SSR Health ; d’après environ 1 000 médicaments d’origine dont les ventes de produits aux États‑Unis sont rendues publiques par environ 100 sociétés qui sont ou étaient cotées en bourse. 10 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Soins de santé : En excellente posture de croître, le rythme des hausses annuelles a quelque peu diminué, plusieurs sociétés ayant tenté de freiner les prix. En 2015, l’augmentation annuelle moyenne du prix des médicaments d’origine aux États‑Unis avoisinait 13 %, mais elle a diminué chaque année pour atteindre environ 5 % en 2019. Cette tendance devrait selon nous se poursuivre. Les initiatives visant à enrayer l’escalade des prix des médicaments sont populaires au sein des partis démocrate et républicain. Toutefois, nous ne prévoyons pas que des lois seront adoptées à cet effet cette année, étant donné l’impasse au Congrès et la priorité actuellement donnée au redémarrage de l’économie. Quoi qu’il en soit, vous trouverez ci‑dessous les principales propositions soumises pour remédier à la montée des prix des médicaments. Sommaire des principaux projets de réforme des prix des médicaments Programme pilote : indice international des prix pour la partie B Auteur de la proposition : Centers for Medicare & Medicaid Services Présentation : Octobre 2018 Adoption : Lancement prévu dans le courant de l’année Arrime le prix de certains médicaments visés par la partie B de Medicare à un indice international des prix pour réduire le coût du remboursement des médicaments administrés dans le bureau du médecin ou à l’hôpital1. Loi visant à réduire les prix des médicaments d’ordonnance (Prescription Drug Pricing Reduction Act, ou PDPRA) [S. 2543] Auteurs de la proposition : Sénateurs Grassley (rép. Iowa) et Wyden (dém. Oregon) Présentation : Juillet 2019 Mise à jour : Décembre 2019 Adoption : Pas encore à l’étape de l’adoption Impose le versement de remises à Medicare si les sociétés pharmaceutiques augmentent leurs prix à un rythme supérieur au taux d’inflation. Franchise maximale des bénéficiaires de Medicare : 3 100 $ à compter de 2022. Loi visant à réduire maintenant les prix des médicaments (Elijah Cummings Lower Drug Costs Now Act) [H.R. 3]2 Auteurs de la proposition : Démocrates à la Chambre des représentants Présentation : Septembre 2019 Adoption : Décembre 2019 Confère à Medicare le pouvoir de négocier directement avec les sociétés pharmaceutiques le prix de 250 des médicaments d’origine les plus coûteux 3. Permet aux Américains qui ont une assurance privée, et pas seulement aux bénéficiaires de Medicare, de profiter des prix inférieurs des médicaments négociés par Medicare. Franchise maximale des bénéficiaires de Medicare : 2 000 $ Loi visant des coûts moindres et plus de traitements (Lower Costs, More Cures Act) [H.R. 19] Auteurs de la proposition : Républicains à la Chambre des représentants Présentation : Décembre 2019 Adoption : Pas encore à l’étape de l’adoption Exige qu’une notification et une explication soient données quand les prix augmentent de plus de 10 % lors d’une même année. Franchise maximale des bénéficiaires de Medicare : 3 100 $ Vise à lutter contre les efforts pour retarder l’entrée de médicaments génériques ou biosimilaires sur le marché. Nota : 1. La partie B de Medicare couvre les services médicaux et les soins en consultation externe. 2. Après l’adoption du projet de loi H.R. 3 par la Chambre des représentants en décembre, suivant les lignes de parti dans l’ensemble, le sénateur McConnell (rép. Kentucky) l’a déclaré « mort‑né » au Sénat, et la Maison‑Blanche a menacé d’imposer son veto. 3. Selon la loi intitulée Medicare Prescription Drug, Improvement, and Modernization Act (MMA), une prestation pour les médicaments d’ordonnance a été créée en vertu de la partie D de Medicare, et il est interdit au gouvernement de négocier le prix de ces médicaments au nom des bénéficiaires de Medicare. Sources : Centers for Medicare and Medicaid Services, RBC Marchés des Capitaux, RBC Gestion de patrimoine. 11 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Soins de santé : En excellente posture Croissance des bénéfices et ratios C/B prévisionnel des secteurs du S&P 500 Croissance du BPA Ratio C/B (sur 12 mois) prévisionnel Secteur P2020 P2021 P2020 P2021 Énergie n. s. n. s. n. s. 37,0 x Consommation discrétionnaire ‑57,4 % 115,4 % 63,7 x 29,6 x Immobilier 1,5 % 7,6 % 24,6 x 23,1 x Technologie de l’information 1,1 % 15,2 % 26,0 x 22,6 x Services de communications ‑15,5 % 23,0 % 25,1 x 20,4 x S&P 500 ‑22,1 % 29,0 % 24,8 x 19,2 x Consommation de base ‑2,6 % 7,9 % 20,7 x 19,2 x Matières ‑21,2 % 28,3 % 24,1 x 18,8 x Produits industriels ‑47,6 % 77,4 % 32,3 x 18,2 x Services publics 1,0 % 6,1 % 18,4 x 17,3 x Soins de santé ‑1,4 % 15,9 % 17,6 x 15,2 x Finance ‑36,9 % 37,5 % 17,1 x 12,4 x Source : FactSet ; données au 19 juin 2020 ; les données pour le secteur immobilier tiennent compte des flux de trésorerie d’exploitation ajustés et du ratio prix/flux de trésorerie d’exploitation ajustés. Les données fondamentales des sociétés de soins de santé semblent intéressantes Malgré le bond impressionnant d’environ 40 % réalisé par le S&P 500 après ses creux de mars, les valorisations du secteur des soins de santé nous semblent attrayantes par rapport à celles de l’indice. À l’heure actuelle, ce secteur présente un ratio cours/bénéfice (C/B) prévisionnel (P2021) d’environ 15 fois, soit moins que celui du S&P 500, tout en offrant une croissance des bénéfices raisonnable par rapport à celle des autres secteurs. Même si le secteur peut être volatil lors d’une année électorale, nous croyons que plusieurs thèmes de placement justifient ses perspectives de croissance à long terme, quel que soit le contexte politique. • Vieillissement de la population : D’après le Census Bureau, l’année 2030 marquera un tournant aux États‑Unis, car tous les baby‑boomers seront alors âgés de 65 ans et plus. Cette cohorte représentera donc 21 % de la population, contre 17 % à l’heure actuelle. Qui plus est, en 2034, les États‑Unis compteront plus d’aînés que d’enfants pour la première fois de l’histoire. Les dépenses de santé par habitant étant plus élevées pour les gens âgés de 65 ans et plus, nous nous attendons à ce que le vieillissement de la population accentue le recours à des médicaments d’ordonnance, à des actes médicaux et à l’hospitalisation. • Adoption de soins fondés sur la valeur : Le rythme d’accroissement des dépenses de santé aux États‑Unis nous apparaît trop soutenu. En 2019, les États‑Unis ont consacré un total d’environ 18 % de leur PIB, ou près de 4 billions de dollars, à la santé, soit beaucoup plus que les autres pays développés, qui y allouent habituellement de 10 % à 11 % de leur PIB et qui obtiennent souvent de meilleurs résultats. Même si les dépenses de santé par habitant aux États‑Unis sont supérieures, la qualité des soins n’y est pas vraiment meilleure. En raison de la hausse des coûts des soins, le système de santé se réoriente et délaisse les modèles de rémunération à l’acte au profit d’une optimisation de la valeur des soins. Le patient est ainsi placé au centre : les fournisseurs de soins comme les hôpitaux et les médecins sont rémunérés en fonction de l’évolution de l’état de santé du patient par rapport au coût de la prestation des soins. À notre avis, une meilleure gestion du traitement des maladies chroniques permettra non seulement 12 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Soins de santé : En excellente posture aux patients de recouvrer plus rapidement la santé à moindre coût, mais obligera aussi les prestataires à utiliser des solutions technologiques et à gagner ainsi en efficacité. • Télémédecine : La convergence de la sécurisation infonuagique des données, de la vidéoconférence de qualité supérieure et de la distanciation sociale a accéléré la transition vers la télémédecine. Les consultations médicales virtuelles offrent un double avantage : un diagnostic plus rapide et une solution commode pour les patients. La télémédecine est une option pratique pour les gens pressés et pour ceux qui sont incapables de quitter leur domicile ou qui vivent dans des régions où l’accès à des soins de qualité fait défaut. En outre, la télémédecine permet aux hôpitaux et aux médecins de faire facilement un suivi auprès des patients pour surveiller leurs progrès, modifier le traitement au besoin et déterminer si des soins en personne plus urgents sont requis. Grâce à un suivi fréquent, les problèmes de santé peuvent être décelés plus tôt, ce qui limite les coûts de traitement. • Intégration verticale : Un autre thème à signaler est l’intégration verticale dans le réseau de prestation des soins de santé. Ainsi, les sociétés s’unissent par voie d’acquisitions afin d’offrir sous le même toit un éventail de services comme l’assurance maladie, la pharmacie, les soins de courte durée, les soins infirmiers, les soins de santé à domicile et l’analyse des données. Une société qui intègre verticalement l’ensemble des services peut mieux exploiter son infrastructure et coordonner les soins afin d’améliorer le traitement et l’expérience du patient. En outre, la combinaison des demandes de règlement des frais médicaux et de remboursement des médicaments, ainsi que des données et des analyses, procure des avantages qui aideront à remédier à l’escalade des coûts des soins de santé et à réduire le gaspillage dans le système. Facteurs positifs à long terme + risque politique moindre = rendement supérieur L’adoption de mesures législatives importantes en matière de contrôle des prix des médicaments n’est pas chose facile, même lorsqu’un parti politique est à la fois maître de la Maison‑Blanche et du Congrès. Il en est ainsi à cause de l’existence de points de vue opposés au sein d’un même parti et de la participation antérieure du secteur des soins de santé à la mise en forme de la législation. Nous ne savons pas qui de M. Biden ou de M. Trump remportera l’élection présidentielle, mais à notre avis, ni l’un ni l’autre ne représenterait une menace pour le secteur des soins de santé ou pour les sociétés pharmaceutiques en particulier. Si M. Trump est réélu, nous pensons que la situation restera généralement inchangée (le rythme d’augmentation des prix diminuera en raison des pressions politiques et de l’autoréglementation du secteur). Si M. Biden l’emporte, la couverture offerte par l’Affordable Care Act sera sans doute élargie afin de procurer aux Américains non assurés un meilleur accès aux médicaments d’ordonnance, ce qui compenserait en partie, à notre avis, les pressions sur les prix. Les prix des médicaments d’ordonnance devraient être un enjeu de l’élection à venir, comme lors des précédentes. Cependant, les risques de mauvaises nouvelles ne devraient pas constituer une raison d’éviter le secteur des soins de santé, qui conserve de saines perspectives fondamentales soutenues par les puissantes tendances à long terme décrites ci‑dessus. Les risques politiques étant jugés moins grands que lors des élections précédentes, nous croyons que le secteur offre une combinaison attrayante, à savoir un ratio C/B inférieur à la moyenne et une croissance des bénéfices supérieure à 10 %, ainsi qu’une très faible sensibilité, voire aucune, aux fluctuations du cycle économique causées par la COVID‑19, auxquelles une grande partie du reste du marché pourrait être vulnérable. 13 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Actions mondiales Une manifestation de retenue Les marchés et l’économie ont parcouru Opinions sur les actions beaucoup de chemin en peu de temps. Région Résultats Actuel Après un début d’année favorable, la précédents situation a évolué rapidement en février. Monde − − Mentionnons d’abord la mise à l’arrêt globale de la majorité des économies développées, États‑Unis − − puis l’effondrement des marchés boursiers Canada − − et, enfin, la mise en œuvre de mesures Europe de stimulation monétaire et budgétaire − Û= continentale herculéennes pour éloigner toute menace de pénurie du crédit et financer provisoirement Royaume‑Uni − − la consommation et l’activité industrielle. Asie hors Japon + + En avril, le nombre quotidien de nouveaux Japon = = cas de COVID‑19 avait atteint un sommet, ou + Surpondération = Pondération neutre s’en approchait, et commençait à descendre – Sous‑pondération un peu partout dans le monde industrialisé. Source : RBC Gestion de patrimoine. En mai et en juin, le processus de redémarrage de l’économie avait été enclenché dans tuer le virus ou conférer l’immunité donnerait plusieurs pays. probablement un coup de fouet aux cours des actions. La situation pourrait ne pas se rétablir avant quelque temps. Le virus lui‑même pourrait Le virus pourrait aussi s’affaiblir de lui‑même. réserver d’autres surprises : certaines Des rapports provenant de l’Italie et de la pourraient entraîner une recrudescence du Ville de New York ont indiqué que la situation nombre de nouveaux cas ou, au contraire, s’était améliorée à ces endroits : moins tonifier la relance économique. Une remontée de personnes infectées nécessitent une du nombre de nouveaux cas à certains hospitalisation, et une plus faible proportion endroits fait déjà craindre une annulation des personnes hospitalisées ont besoin d’un des réouvertures, même si de nombreux respirateur ou de soins intensifs. Une baisse Jim Allworth autres endroits n’ont pas connu de hausse importante du taux de mortalité permettrait Vancouver, Canada importante du nombre d’infections ou aux consommateurs et aux entreprises de jim.allworth@rbc.com (plus important encore) de décès. reprendre confiance, ce qui faciliterait le retour à la normale. Kelly Bogdanova Sur le plan scientifique, les vaccins faisant l’objet d’essais cliniques soulèvent de grandes Les investisseurs ont souvent du mal à porter San Francisco, États‑Unis attentes, mais la possibilité qu’ils s’avèrent leur attention sur les valeurs à long terme en kelly.bogdanova@rbc.com présence d’un aussi fort potentiel de volatilité. inefficaces réduit à néant l’espoir d’obtenir Patrick McAllister, CFA rapidement un traitement. Au moins Comme nous l’avons dit précédemment, la Toronto, Canada 135 vaccins sont en cours d’élaboration ; « valeur » d’un marché (ou d’une entreprise patrick.mcallister@rbc.com 7 en sont à la phase 1 des essais, 7 autres, en particulier) correspond à la valeur actuelle à la phase 2. Un seul s’est rendu à la phase 3. de tous les bénéfices futurs. Selon cette Frédérique Carrier La phase 2 est celle à laquelle la plupart théorie, même si les perspectives de bénéfices Londres, Royaume‑Uni des vaccins rencontrent des obstacles à court terme changeaient fortement et frederique.carrier@rbc.com insurmontables. L’histoire nous enseigne qu’il brusquement, l’incidence sur la valeur y a seulement 30 % de chances qu’un vaccin marchande des sociétés serait négligeable. Jasmine Duan Cela est d’autant plus vrai qu’après environ potentiel franchisse la phase 2 et devienne un Hong Kong, Chine un an de bouleversements, la croissance traitement approuvé efficace. jasmine.duan@rbc.com démographique mondiale et l’essor de la L’évolution de la situation liée à la COVID‑19 prospérité retrouvent leur vigueur. Avant Nicholas Gwee pourrait tout aussi bien entraîner une un tel redressement, les marchés d’actions Singapour volatilité haussière. La mise au point d’un recommencent à prendre en compte les nicholas.gwee@rbc.com vaccin ou d’un traitement antiviral pouvant bénéfices futurs de façon appropriée. 14 Perspectives mondiales | Juillet 2020
Actions mondiales C’est sans doute ce qui se produit depuis que Dans le contexte actuel, partant de ces deux les marchés ont atteint leur point le plus bas principes, nous chercherions donc à investir avant de remonter vers la fin de mars. Les dans des actions, mais pas outre mesure. investisseurs ont cessé de se concentrer sur D’après nous, la pondération en actions ce qui semblait être, en mars, un repli d’une d’un portefeuille équilibré devrait être un durée indéterminée de l’économie et du peu inférieure à sa cible à long terme. Cette marché boursier. Ils ont plutôt commencé stratégie offrirait une meilleure stabilité si à évaluer ce que seront les perspectives des la volatilité baissière augmentait réellement sociétés une fois la pandémie passée, alors à l’automne et permettrait de disposer de que les trajectoires de l’économie et des réserves afin de profiter de belles occasions bénéfices sont susceptibles d’être positives d’achat si les cours redevenaient attrayants. et pas trop différentes de ce qu’elles étaient Par contre, si les marchés continuent de dans les années qui ont précédé la crise. monter, le prix à payer pour cette approche sera le rendement qui aurait pu être tiré de En rétrospective, un investisseur aurait été l’utilisation de la réserve aux fins d’achat. mal avisé de prendre uniquement en compte le potentiel de baisse provoqué par la crise Faits saillants par région lors du creux de mars, en fermant les yeux sur les occasions d’achat attrayantes présentes sur États‑Unis le marché à ce moment‑là et sur la perspective • Au deuxième semestre de 2020, le marché d’un retour à l’expansion économique après sera probablement beaucoup moins la crise. De la même façon, l’investisseur mouvementé qu’au premier semestre. qui ferait fi du risque important de volatilité Il s’agira d’un changement qui sera bien à court terme et de déception, alors que les accueilli. Après la liquidation massive cours sont plus représentatifs de la pleine survenue sur le marché en février et en valeur des actions et beaucoup moins mars, et la reprise subséquente sur fond alléchants, ferait exactement la même erreur, de forte stimulation, les principaux indices mais en sens inverse. devraient s’établir dans des fourchettes de négociation caractérisées par une moins À notre avis, tout investisseur devrait conserver grande volatilité. le plus longtemps possible les placements qu’il • Les perspectives de bénéfices des sociétés effectue dans des sociétés de la plus grande commencent à s’éclaircir pour l’année en qualité, qui sont les plus susceptibles de cours, mais demeurent incertaines pour prospérer et de croître, permettant ainsi à leurs l’an prochain. Nous croyons qu’il faudra actionnaires de profiter de taux de rendement patienter jusqu’en 2022 avant que les internes composés normalement élevés. bénéfices dépassent ceux qui ont précédé Cela dit, nous croyons qu’il est également la récession attribuable à la COVID‑19. souhaitable de réduire les risques liés aux Quant au S&P 500, les analystes prévoient conditions économiques et au climat des en général un bénéfice avoisinant 125 $ affaires, s’ils sont plus grands que d’habitude. par action pour 2020, ce qui semble réaliste. Estimations moyennes des bénéfices par action du S&P 500 au fil du temps 225 $ 200 $ Une diminution des estimations 163 $ des bénéfices au 175 $ fil du temps n’est pas anormale, 150 $ mais la contraction 125 $ déclenchée par 125 $ la pandémie en mars était loin 2020 2021 d’être normale. 100 $ Juin 2019 Sept. 2019 Déc. 2019 Mars 2020 Juin 2020 Sources : RBC Gestion de patrimoine, FactSet, système I/B/E/S de Refinitiv ; données prises en compte jusqu’au 30 juin 2020. 15 Perspectives mondiales | Juillet 2020
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