Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé

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Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
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 Dest nousb i t s
  e
le vêtement, vecteur de signes

                                 CS   Cultures
                                       Santé
Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
Réalisation : Cultures & Santé asbl

Graphisme : Marina Le Floch
Texte : Cultures & Santé asbl
éditeur responsable : Denis Mannaerts
148 rue d’Anderlecht,
B-1000 Bruxelles
éducation permanente 2012
D/2012/4825/13

Cet outil peut être téléchargé sur notre site www.cultures-sante.be.
Il peut être commandé gratuitement, sous conditions,
auprès de notre centre de documentation
cdoc@cultures-sante.be
+32 (0)2 558 88 11

Imprimé sur papier recyclé
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
s h a
 Det nousb i t s
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le vêtement, vecteur de signes

        CS    Cultures
               Santé
Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
t a b le
          d e s m at iè r e s

# 05		   Présentation
# 09     Repères théoriques
# 17     Repères pour l’animation
# 29     Quelques ressources
Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
présentation
p r é s e n t at io n

      Cultures & Santé asbl
       Des habits et nous
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Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
Histoire du projet
Lors d’un atelier mené par Cultures&Santé,       humeur, une appartenance... Mais ces
une participante raconta une expé-               informations peuvent être interprétées
rience au cours de laquelle elle eut le          de manières multiples. L’interprétation
sentiment d’être prise pour quelqu’un            des signes livrés au travers des vête-
de peu instruit en raison des vêtements          ments dépend notamment des per-
traditionnels qu’elle portait. Elle vécut        sonnes, tant de celles qui portent les
cette situation comme une injustice. Ce          vêtements que de celles qui y lisent une
jugement porté sur elle à cause de son           information.
aspect physique lui parut totalement
infondé. Cette anecdote suscita une dis-         à travers des mises en situation, les
cussion entre les participants de l’atelier      participants auront l’occasion d’être à
qui engagèrent le débat sur les vête-            la fois émetteurs de signes au travers
ments et la diversité de messages qu’ils         des vêtements puis, récepteurs de
peuvent renvoyer. Que reflètent de               signes à interpréter. Par cet exercice,
nous les vêtements que nous portons ?            ils déconstruiront eux-mêmes la com-
                                                 munication qui se joue au travers des
De cet échange, est née l’idée de créer          vêtements, mettant en lumière la rela-
un outil d’animation sur les vêtements           tivité de cette interprétation.
et les signes qu’ils renvoient.
                                                 Le support s’articule autour de deux
Des habits et nous est un outil qui se veut      thématiques, garantissant ainsi une cer-
participatif, il vise à susciter l’échange       taine cohérence :
entre les participants, la réflexion et             >>les fonctions du vêtement ;
la co‑construction de savoirs autour                >>l’émetteur, les récepteurs et la re-
de la communication vestimentaire et                  lativité des messages véhiculés par
de la relativité des messages. Au tra-                les vêtements.
vers de nos vêtements, nous véhicu-
lons des messages qui participent à la           Chacune de ces 2 thématiques est
communication entre personnes, nos               exploitée au travers de repères théo-
vêtements transmettent aux autres des            riques et d’une étape d’animation. L’ar-
informations sur nous-mêmes : des élé-           ticulation entre les repères théoriques
ments identitaires, un état d’esprit, une        et l’animation est ainsi facilitée.

                                    Cultures & Santé asbl
                                     Des habits et nous
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Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
Objectif général                     Libre à l’animateur d’adapter les pistes
                                                       d’animation proposées ici en fonction
Prendre conscience que le vêtement                     du temps qu’il souhaite consacrer à cet
véhicule des messages et que ceux-ci                   outil.
dépendent entre autres de l’émetteur
et des récepteurs.
                                                                      Nombre
                  Public                                              de participants
                                                       Pour favoriser la dynamique et les
Ce support d’animation est destiné                     échanges entre participants, il est
aux professionnels des champs de la                    conseillé de limiter le groupe à 15 par-
culture, de l’alphabétisation, de l’inser-             ticipants.
tion socioprofessionnelle et du social
qui travaillent avec des groupes de                    Un minimum de 4 participants est né-
jeunes et d’adultes.                                   cessaire pour réaliser l’animation.

Les participants à l’animation ne
doivent pas spécifiquement maîtriser                                  Contenu
la lecture pour participer, à condition
que l’animateur dispose du temps né-
                                                                      de l’outil
cessaire à la lecture des cartes « récits                  >>1 manuel d’accompagnement
de vie » au sein de chaque sous-groupe                       à destination des professionnels
(voir Repères pour l’animation). Si les                    >>10 cartes « Récit de vie »
participants sont d’un niveau « alpha                      >>3 fiches « identité » vierges,
débutant », il est préférable d’être deux                    à photocopier pour chaque
professionnels pour mener la deu-                            sous‑groupe constitué à l’étape 2
xième partie de l’animation L’ émetteur,                     de l’animation
les récepteurs et la relativité des messages               >>3 classeurs « vêtements » avec
véhiculés par les vêtements.                                 60 images par classeur
                                                           >>3 supports « modèle »

                  Durée
                  de l’animation
L’animation complète nécessite 2h30 au
minimum.

Si l’animateur le souhaite et si les partici-            Cultures&Santé tient à remercier
pants sont loquaces, chaque volet de ce                  tous les participants de son
support (Les fonctions du vêtement et L’émet-            groupe FLE, du CFBI et de
teur, les récepteurs et la relativité des messages       Convergences qui ont contribué à
véhiculés par les vêtements) peut faire l’objet          la concrétisation de cet outil.
d’une animation de 2 heures en soi.
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Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
repères théoriques
Repères
t h é o r iq u e s
Et nous le vêtement, vecteur de signes - Cultures - Cultures & Santé
Les fonctions
du vêtement
Pourquoi portons-nous des vêtements ?
Pourquoi s’habille-t-on ? Ce geste quotidien
va tellement de soi, est tellement automa-
tique, que nous ne réfléchissons pas aux
différentes raisons de nous vêtir.

Au-delà de la protection contre le froid,
réponse première pour bon nombre de
personnes, le vêtement remplit de nom-
breuses autres fonctions1 dont nous
n’avons pas toujours conscience. Aussi est-
il intéressant de marquer un temps d’arrêt
pour y réfléchir...

Le vêtement protège
Les tous premiers hommes ont commen-               Si le vêtement remplissait la seule fonc-
cé à se vêtir pour se protéger du froid.           tion de protection face à l’environne-
Aujourd’hui encore, une des premières              ment extérieur, nous vivrions nus dès
fonctions du vêtement est de nous pro-             que le climat et les facteurs nuisibles
téger du climat : du froid, de la chaleur, de      nous le permettraient. Ce n’est pour-
la pluie, du soleil, du vent...                    tant pas le cas, on s’habille même
                                                   lorsqu’il n’y a nul danger.
En dehors des éléments météoro-
logiques, le vêtement nous permet
également de nous protéger d’autres
désagréments : des piqûres d’insectes,
                                                   1- Voir notamment :
des morsures d’animaux, des écor-                  DESCAMPS M.A., Psychosociologie de la mode,
chures... On porte un casque de pro-               PUF, 1979, www.europsy.org/marc-alain/psyvet1.
tection sur un chantier, des brassières            html
                                                   GHERCHANOC F. & HUET V., « Pratiques
colorées avec des bandes réfléchis-                politiques et culturelles du vêtement »,
santes lorsque l’on est éboueur...                 in : Revue historique 1/2007 (n° 641), pp. 3-30.

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                                       Des habits et nous
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Le vêtement cache et montre le corps
Se vêtir est propre à l’homme et il             correspond, entre autres, à un besoin
semble que le vêtement soit une ten-            humain universel : répondre au senti-
dance universelle chez ce dernier.              ment de pudeur, qui lui-même varie.
                                                En effet, la ou les parties du corps qui
L’être humain est le seul être vivant à         font l’objet de pudeur varient selon les
avoir conscience de sa nudité. Com-             époques, les sociétés et les contextes
plètement nu face aux autres, nous              (la plage, l’école, le lieu de culte...).
nous sentons gênés. Par pudeur, nous
avons besoin de cacher certaines par-           À l’inverse, le port d’un vêtement peut
ties de notre corps et de nous habiller.        servir à attirer les regards sur une par-
À travers le temps et l’espace, même            tie du corps ou à la sublimer. On choi-
au sein des sociétés traditionnelles pri-       sira de porter telle tenue plutôt qu’une
mitives, l’homme a toujours recouvert           autre pour se rendre à une fête, car elle
certaines parties de son corps. Le vête-        nous met plus en valeur.
ment, dans la multiplicité de ses formes,

Le vêtement communique
Le vêtement parle : que l’on en soit            renvoyant à l’appartenance socioéco-
conscient ou pas, qu’on l’investisse in-        nomique de la personne, à ses convic-
tentionnellement ou pas de cette fonc-          tions religieuses, à sa culture, à son rôle
tion, le vêtement livre à autrui nombre         social, à son opinion politique, à ses
d’informations sur soi-même.                    valeurs...

Les vêtements que nous portons nous             À partir du vêtement, on peut supposer
permettent de nous exposer, de nous             l’époque et la région du monde où
mettre en scène, de livrer une part de          vit la personne qui le porte. L’habit, est
notre identité. « Le vêtement révèle            structuré par des codes socioculturels
autant qu’il cache. »2                          variables ; chaque groupe élabore ses
                                                propres codes relativement divergents
La façon dont une personne s’habille            les uns des autres. Ce qui est jugé dé-
dépend notamment de son âge et de               cent ou indécent est, par exemple, ex-
son sexe. Mais elle ne se limite pas, loin      trêmement différent selon les époques,
de là, à ces deux caractéristiques. Le          mais aussi selon les régions du monde.
vêtement porté comporte des signes

                                                2 - GHERCHANOC F. & HUET V., « Pratiques
                                                politiques et culturelles du vêtement », in : Revue
                                                historique 1/2007 (n° 641), pp. 3-30

                                   Cultures & Santé asbl
                                    Des habits et nous
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Chaque groupe social a des codes
vestimentaires plus ou moins élabo-
rés. Au sein d’une même société, ces
codes peuvent varier selon les classes
sociales. Selon les groupes sociaux,
les codes moraux, les normes et les
mœurs, les traditions varient, ce qui
n’est pas sans influence sur les habitudes
vestimentaires. Ne pas s’y conformer
peut-être perçu par certains comme
un non-respect, voire une insulte à la
coutume, une volonté marquée d’un
individu de se distinguer du groupe lui-
même. À l’inverse, le vêtement peut
être un moyen d’affirmer une identité,
une appartenance à un groupe, un atta-
chement à une culture. Par le vêtement
qu’elle porte, une personne montre en           Ces codes vestimentaires formels ou
partie à quel groupe social elle appar-         informels, plus ou moins connus et maî-
tient ou celui auquel elle s’identifie et       trisés par les membres d’une société,
voudrait appartenir. Ainsi, de manière          permettent à ces membres de jouer
un peu caricaturale, si l’on désire s’ha-       avec ceux-ci afin de livrer une version
biller comme un homme d’affaire, on             d’eux-mêmes qu’ils approuvent. Ainsi,
portera un costume cravate. Les uni-            chacun s’approprie les codes en vigueur
formes, qu’ils soient militaires, reli-         selon ses expériences et selon sa per-
gieux, scolaires ou autres nous infor-          sonnalité. Le vêtement permet donc
ment sur la fonction réelle, fictive ou         de livrer des informations sur soi, il
prétendue de la personne.                       participe à la communication iden-
                                                titaire. La séduction, l’envie de plaire
On ne s’habille pas non plus de la même         à soi ou à autrui, passe également par
manière selon les événements et les             le vêtement. Parer son corps d’attri-
situations : selon que l’on aille à une         buts, se « faire beau », fait partie de
fête de mariage ou que l’on se rende à          la communication de soi, de son état
des funérailles. Et les tenues adéquates        psychologique. Magnifier son corps
pour ces événements ne sont pas uni-            pour renvoyer une apparence soignée
verselles. Par exemple, dans nos régions        et préparée, ou a contrario, renvoyer
la couleur traditionnelle du deuil est le       une apparence négligée de soi, même
noir, tandis que dans d’autres comme            si cette apparente négligence est très
en Chine, c’est le blanc.                       réfléchie, n’est pas anodin.

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                                    Des habits et nous
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« Il [le vêtement] relève aussi bien d’at-            culte exigent de tenues particulières et
titudes attendues et reconnues par un                 inversement, des signes religieux sont
groupe, par une société donnée, que de                parfois interdits dans certaines institu-
stratégies de distinction particulières ». 3          tions, comme des établissements sco-
                                                      laires par exemple.
Certains codes vestimentaires font
l’objet d’une règle morale ou juri-                   Le vêtement est vecteur de signes, de
dique. En France, en 1800, une ordon-                 messages et d’informations relatives à la
nance de police de la préfecture de                   personne qui le porte. Il participe réel-
Paris interdit aux femmes de porter                   lement à la communication entre indivi-
le pantalon, vêtement masculin4. Lors                 dus. Il existe tant de subtilités et de
de son apparition au début des années                 variantes dans les vêtements que
1960, la mini‑jupe faisait scandale dans              personne n’a la garantie que ses
certains pays, dans certains milieux.                 choix soient interprétés tels qu’il le
Plus récemment, depuis 2010, le règle-                projette et le souhaite.
ment municipal de Castellammare, en
Italie, interdit le port des mini‑jupes,
jugées indécentes5. Certains lieux de

Facteurs influençant la façon de se vêtir
Il faut bien entendu noter que le choix
des vêtements portés dépend égale-
ment de toute une série de facteurs. Par
exemple : les ressources dont dispose
l’individu, ses moyens financiers, l’offre
accessible, etc. ou encore ses obliga-
tions professionnelles (porter un uni-
forme de pompier, de militaire...). Les
choix vestimentaires ne dépendent pas
uniquement du choix des personnes.
                                                  3 - GHERCHANOC F. & HUET V., « Pratiques
                                                  politiques et culturelles du vêtement. »,
                                                  in : Revue historique 1/2007 (n° 641), p. 3-30
                                                  4 - Comment le pantalon a pris le pouvoir, Entretien
                                                  de Christine BARD in : Le point, août 2010
                                                  http://www.lepoint.fr/culture/comment-le-pantalon-
                                                  a-pris-le-pouvoir-19-08-2010-1226549_3.php
                                                  consulté en juillet 2012
                                                  5 - Miniskirts ban planned by Italian resort, article
                                                  in : The Guardian, 25 octobre 2010
                                                  http://www.guardian.co.uk/world/2010/oct/25/
                                                  miniskirts-ban-in-italian-resort consulté en juillet
                                                  2012

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L’émetteur,
les récepteurs
et la relativité
des messages
véhiculés par
les vêtements
La communication entre personnes est           Que ce soit de manière intentionnelle
composée d’un ensemble de signes qui           ou pas, les vêtements que nous por-
passent par la parole6 et d’autres, qui        tons véhiculent des informations sur
passent sans le recours à la parole.           notre identité et notre personnalité.
                                               Même lorsque l’on ne veut rien expri-
La personne qui reçoit un message est          mer sur soi, on communique « quelque
bien sûr sensible aux mots ainsi qu’au         chose » à travers sa tenue. Personne
vocal : intonations de la voix, silences,      ne peut se vêtir de manière totalement
rires, exclamations... Cependant, la           neutre, tout vêtement fera toujours
communication n’est pas qu’une his-            l’objet d’une interprétation par autrui.
toire de mots. Elle est également              Chacun tentera, fût-ce de manière in-
faite de tout un ensemble d’éléments           consciente, d’y trouver un message ou
« non‑verbaux »7, qui eux aussi parti-         une information sur la personne qui le
cipent à l’émission de messages. Par-          porte.
mi ces éléments, on retrouve, entre
autres, la gestuelle, les attitudes, les
mimiques faciales, les regards et... les        6 - Ou la langue des signes
vêtements que nous portons.                     7 - Voir notamment WINKIN Y., La nouvelle
                                                communication, Paris, Seuil, 1981

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                                   Des habits et nous
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Aussi, lorsque quelqu’un s’habille avec
l’intention de communiquer des infor-
mations sur lui-même, en adéquation
avec son état d’esprit, ses envies, sa
personnalité ou son identité, il n’a au-
cune certitude quant à l’interprétation
qui en sera faite par les autres.

Entre ce que je souhaite ou pas com-
muniquer sur moi, à partir de mes
choix vestimentaires, et ce que les
autres vont interpréter, lire dans mes
vêtements, il peut y avoir un monde de
différence.

L’outil permet d’explorer cette relati-
vité des signes véhiculés par les vête-
ments. La façon dont je m’habille ren-
voie-t-elle l’image que je lui associe ? À
l’inverse, ce que je perçois d’une per-
sonne, à partir de ce qu’elle porte, cor-
respond-t-il à l’image que celle-ci sou-
haite transmettre ou à ce qu’elle veut
faire paraître ? Ce sont à ces questions
que l’outil invite à réfléchir.

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pour l’animation
Repères                     repères

p o u r l’ a n im at io n
L’animation telle que proposée ici est          Préalable général
composée de deux étapes fondamen-
tales. Chacune de ces deux étapes peut          Comme pour toute activité d’expres-
prendre plus ou moins d’ampleur, selon          sion collective, il est important que
la dynamique du groupe et le cadrage            l’animateur rappelle au groupe les
fait par l’animateur. Libre à lui de lais-      règles d’écoute et de non-jugement
ser la parole circuler ou de centrer les        entre participants.
propos sur les questions telles que pro-
posées ici.                                     La cohésion du groupe favorise la parti-
                                                cipation individuelle, l’interaction au sein
Chaque étape de l’animation corres-             du groupe. Une activité « brise-glace »8
pond à un des repères théoriques pro-           introductive à l’animation favorise l’ins-
posés précédemment, à savoir :                  tauration d’un climat de confiance pro-
                                                pice à une réflexion collective.
  >>Les fonctions du vêtement
  >>L’émetteur, les récepteurs et la
    relativité des messages véhiculés
    par les vêtements

Elles sont conçues comme des étapes
successives dans un processus progres-
sif. Selon le temps dont dispose l’ani-
mateur et selon ses ambitions, il peut
consacrer une séance d’animation com-
plète à chaque étape d’animation.

                                                8 - Desbois M., Dugailly J., Loontjens A.,
                                                Mangez N., Pinoy T. et Stercq C., Faire
                                                connaissance et participer, 1001 idées pour lancer
                                                une formation en alphabétisation, Collectif Alpha,
                                                2010

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Les fonctions                                       Durée : minimum 30 minutes.
                                                    Objectif spécifique :

du vêtement
                                                    Prendre conscience de la diversité des
                                                    fonctions que les vêtements peuvent
                                                    remplir.

Brainstorming sur les différentes fonctions du vêtement
L’animateur note le mot « vêtement »           À tour de rôle, chaque participant
au centre du tableau et soumet au              s’exprime sur ce sujet. L’animateur re-
groupe une première question ouverte           cueille les réponses des participants et
suscitant l’expression. Il précise aux         les note au tableau au fur et à mesure,
participants qu’il n’y a pas de bonne ou       sans regrouper les idées par catégories.
de mauvaise réponse.
                                               L’animateur laisse un temps d’expres-
Suggestions de questions :                     sion au groupe, jusqu’à ce que les idées
                                               s’épuisent.
« Pourquoi portons-nous des vêtements ? »
« Pourquoi nous habillons-nous ? »

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Catégorisation des réponses
L’animateur propose au groupe de relire          nication) ne sont pas représentées,
l’ensemble des mots inscrits, tels qu’ils        il peut ré-interpeller le groupe par
sont disposés au tableau. Il demande             d’autres sous-questions afin de com-
ensuite aux participants de former des           pléter la (les) catégorie(s). En voici une
groupes de mots reliés à la même fonc-           liste non exhaustive ; elle figure à titre
tion que remplit le vêtement.                    de proposition pour l’animateur qui
                                                 souhaite relancer le groupe et encou-
« Quelles sont les familles de mots que          rager l’émergence de nouvelles idées.
vous pourriez former ? »
« Quels sont les mots que vous pourriez          Une même question peut renvoyer à
relier entre eux, qui expriment la même          différentes fonctions du vêtement.
idée ? »
                                                 > S’habille-t-on de la même manière toute
Les participants sont alors invités à            l’année ?
relier les mots entre eux au tableau.            > S’habille-t-on de la même façon partout
Si certains mots ne s’apparentent à              dans le monde ?
aucune des « familles » établies, ils            > Habille-t-on systématiquement toutes
peuvent servir de relance : à quel autre         les parties de son corps ?
terme ce mot vous fait-il penser lorsque         > Quelle serait la première partie du corps
l’on parle de vêtement ? Il s’agit alors de      qu’on habillerait ?
créer une nouvelle famille de mots.              > S’habille-t-on de la même manière à 15
                                                 et à 60 ans ?
Lorsque les familles sont établies, l’ani-       > S’habille-t-on de la même manière tous
mateur demande au groupe de nom-                 les jours ?
mer ces catégories.                              > Y a-t-il des occasions, des événements
                                                 pour lesquels on choisit plus particulière-
Si l’animateur estime que les fonctions          ment ses vêtements ?
telles qu’identifiées dans la partie théo-       > Pourquoi a-t-on parfois ou souvent envie
rique (protection, pudeur, commu-                de s’habiller joliment ?

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Conclusion                                       Débriefing de l’exercice
Avant de finir l’animation, il est impor-        Une fois les catégories nommées et
tant de revenir sur la notion de com-            définies, l’animateur peut interroger les
munication, qui se joue notamment par            participants sur la manière dont ils ont
les vêtements. L’animateur peut pré-             vécu l’exercice et ce qu’ils en retirent.
ciser ce qu’est la communication. De             Avaient-ils conscience de ces diffé-
manière basique, nous proposons cette            rentes fonctions ?
définition :
                                                 Remarque
La communication est le fait d’entrer en         Si la deuxième étape de l’animation à lieu
relation avec quelqu’un, de lui transmettre      à une date ultérieure, il est important que
une information. La communication sup-           l’animateur conserve les catégories éta-
pose au minimum une personne qui émet            blies par les participants afin de pouvoir
un message, un message et une personne           introduire cette deuxième étape par un
qui reçoit ce message. En situation de face      rappel des fonctions du vêtement.
à face entre les personnes, la communica-
tion de ce message passe notamment par
l’oral, la voix, et par le corps.

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L’émetteur,
les récepteurs
et la relativité
des messages
véhiculés par
les vêtements
Cette étape de l’animation est articulée autour de deux moments-clés :

Les participants sont émetteurs de              Les participants sont récepteurs de
messages : à partir d’un récit de vie, ils      messages : à partir de la tenue vesti-
doivent sélectionner la tenue vestimen-         mentaire d’un « personnage habillé »,
taire du personnage décrit. Par le choix        ils sont invités à décrire la personnalité
de cette tenue, ils émettent un mes-            qu’ils prêtent à ce personnage. Ils sont
sage, d’où l’appellation « émetteurs ».         donc placés dans le rôle de « récep-
                                                teurs » de messages, qu’ils interprètent.

Suite à ces mises en situation et aux confrontations de représentations, le débat sur
la relativité des messages véhiculés par les vêtements pourra être engagé.

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Durée : environ 2 heures.                        grandes lignes de déroulement (les 2
                                                 moments-clés : émetteur et récep-
Objectif spécifique :                            teur) aux participants avant qu’ils
prendre conscience de la relativité des          n’entament le processus.
messages vestimentaires en fonction de
l’émetteur et des récepteurs.                    Si cette étape se fait à
                                                 un moment ultérieur à la
Préalable :                                      première sur « Les fonctions du
constituer des sous-groupes de maxi-             vêtement » :
mum 5 participants, pour faciliter le            une synthèse de la première partie
dialogue entre eux9.                             de l’animation est nécessaire si celle-
                                                 ci a eu lieu dans un temps préalable.
Un minimum de 2 sous-groupes de 2                L’animateur reprend par exemple les
participants est nécessaire pour réali-          différentes catégories de fonctions,
ser l’animation.                                 telles que construites par le groupe.
                                                 Il introduit cette deuxième étape en
Chaque sous-groupe reçoit un « clas-             rappelant la fonction « communica-
seur vêtements ».                                tion » jouée par le vêtement.

Afin de faciliter la compréhension de
cette partie de l’animation, il est pré-
férable que l’animateur en explicite les

Habiller un personnage : dans le rôle de l’émetteur
                  Chaque sous-groupe            En fonction des caractéristiques de ce
                  reçoit une « carte récit      personnage, le groupe débat et choisit
                  de vie » sur laquelle un      la tenue vestimentaire de celui-ci parmi
                  personnage est décrit.        les différentes propositions du « clas-
                  Si les participants ne        seur vêtements » (soit : un haut, un bas
                  maîtrisent pas la lec-        et une paire de chaussures).
                  ture, l’animateur leur
lit la carte et vulgarise certains termes       En fonction de cette histoire, comment
si nécessaire. Il s’assure de la compré-        pensez-vous que cette personne s’habille
hension du récit de vie par chacun des          au quotidien ?
membres du sous-groupe.

        Il est important que les autres

  !     sous-groupes n’entendent pas
        la description de la « carte récit
                                                 9 - Ce qui fera maximum 3 sous-groupes,
                                                 permettant de favoriser la dynamique lors de
        de vie ».                                l’étape « Confrontation des représentations et
                                                 analyse collective ».

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Chaque sous-groupe doit parvenir à un             Quels sont les accords et désaccords qui
consensus sur la tenue vestimentaire              ont marqué votre discussion ?
de son personnage. Par la suite, les              Le sous-groupe retient ses critères et
participants devront pouvoir expliquer            ne les explicite pas encore au reste des
à l’ensemble du groupe ce qui a guidé             participants.
leur choix (étape Confrontation des re-
présentations et analyse collective).

Quels sont les critères qui ont influencé le
choix des vêtements ?
(Par exemple : « Notre personnage est
sportif donc nous pensons qu’il porte
un jogging ».)

Décrire la personnalité du personnage habillé :
dans le rôle du récepteur
                  Les personnages ha-             L’animateur vient en aide aux partici-
                  billés sont échangés            pants afin qu’ils maîtrisent les critères
                  d’un sous-groupe à              d’identité tels que proposés sur la fiche
                  l’autre. Chaque sous-           d’identité. Il les aide également à com-
                  groupe reçoit alors             pléter leur fiche s’ils n’y parviennent
                  une fiche d’identité            pas seuls.
                  vierge, qu’il doit rem-
plir d’après la tenue vestimentaire du            Lors de cette deuxième phase, le
personnage qu’il a sous les yeux.                 sous‑groupe doit également parve-
                                                  nir à un consensus. Il devra pouvoir
D’après les vêtements portés par ce per-          expliquer ses choix par la suite (étape
sonnage, quels sont les traits de personna-       Confrontation des représentations et ana-
lité que vous lui prêtez ?                        lyse collective).
Comment l’imaginez-vous?

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Confrontation des représentations et analyse collective
Les sous-groupes se rejoignent.
Le procédé proposé ci-dessous est répété pour chacun des person-
nages créés.

- Un personnage habillé est présenté à l’ensemble du groupe ;
Dans un tableau de 2 colonnes, l’animateur restitue l’ensemble des
informations suivantes :

Récit de vie initial reçu                  Fiche d’identité remplie
par le sous‑groupe émetteur                par le sous-groupe récepteur

Âge, prénom, traits de caractère...        Âge, prénom, traits de caractère...

- L’animateur lit le récit de vie initial du personnage, sur la base du-
quel l’un des sous-groupes a créé le personnage habillé (sous‑groupe
« émetteur »).

- L’animateur lit ensuite la fiche d’identité qui a été créée par un
des sous-groupes pour ce personnage (sous-groupe « récepteur »).

- L’animateur invite les participants à relever les similitudes et
les différences entre ces différentes informations. Chaque sous-
groupe ayant travaillé le personnage présenté (le sous-groupe
émetteur et le sous-groupe récepteur) peut alors s’exprimer sur
ses critères de choix.
Le même exercice est répété pour chacun des personnages habillés
par un sous-groupe.

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Conclusion et débat
Au terme de cet exercice et des
échanges suscités, l’animateur invite les
participants à s’exprimer sur ce qu’ils
ont ressenti durant l’animation. Il re-
bondit sur les éléments qui permettent
d’appuyer la notion de relativité dans la
communication vestimentaire.

Par quoi avez-vous été interpellés durant
cette animation ?

Habiller collectivement un personnage
d’après un récit de vie a-t-il été facile ou
difficile ? Pourquoi ? Avez-vous eu des dé-
saccords ?

Construire collectivement la fiche d’iden-
tité d’un personnage habillé a-t-il été facile
ou difficile ? Pourquoi ? Avez-vous eu des
désaccords ?

Avant de vous mettre d’accord en sous-              Les vêtements que l’on porte livrent
groupe, ces exercices (choisir les vête-            des informations sur nous, sur notre
ments d’un personnage et décrire la per-            appartenance à des groupes et sur
sonnalité d’un autre selon ses vêtements)           notre personnalité. Toutefois, il existe
vous demandaient-ils beaucoup de temps ?            tant d’interprétations possibles de ces
Aviez-vous déjà des idées de manière ra-            vêtements comme signes identitaires
pide, spontanée ?                                   qu’il n’est pas possible de les décoder
                                                    et de percevoir quelle est la personne
Que souhaitez-vous retenir de cette ani-            qui « se cache » derrière une tenue ves-
mation ?                                            timentaire.

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                                        Des habits et nous
                                                 27
quelques ressources

Q u e lq u e s
ressources
Bibliographie
  >>DESBOIS M., DUGAILLY J., LOONTJENS A., MANGEZ N.,
    PINOY T. et STERCQ C., Faire connaissance et participer, 1001
    idées pour lancer une formation en alphabétisation, Collectif
    Alpha, 2010

  >>DESCAMPS M.-A., La psychologie des vêtements, article
    consulté en avril 2012
    http://www.europsy.org/marc-alain/psyvet1.html

  >>ESNOULT B. & LEGRAND P., Bien communiquer par son look,
    Paris, Interéditions, 2010

  >>GHERCHANOC F. & HUET V., « Pratiques politiques et
    culturelles du vêtement », in Revue historique 1/2007 (n° 641),
    pp. 3-30.

  >>GILOT B., Comment séduire ?, article consulté en avril 2012
    http://www.lejournalenor.com/pagepsyparisrome.html

  >>HOUSSET F., Pourquoi s’habille-t-on ?, article consulté en avril 2012
    http://philovive.fr/?2007/01/08/54-pourquoi-shabille-t-on

  >>JACKSON D., HELMICK-BEAVIN J. & WATLAWICK P.,
    Une logique de la communication, Paris, Seuil, 1979

  >>ROY A., Donnez une bonne image de vous. Plaisir d’être soi – look
    et marketing de soi, Paris, Interéditions, 2010

  >>WINKIN Y., La nouvelle communication, Paris, Seuil, 1981

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Ouvert le lundi, le mardi,                    148, rue d’Anderlecht
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de 9h30 à 16h30                               +32 (0)2 558 88 11
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