Des territoires laitiers contrastés - Les exploitations laitières bovines en France métropolitaine
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Agreste Primeur Les exploitations laitières bovines 308 Numéro 308 - décembre 2013 en France métropolitaine Télécharger les données au format tableur Des territoires laitiers contrastés 77 000 exploitations produisent du lait de n 2010, la production lai- et ceux dans lesquels les pro- vache et se répartissent sur l’ensemble de la France métropolitaine. Près d’un quart est E tière bovine est présente dans 92 % des 713 petites régions agricoles. La politique lai- ductions végétales tiennent une place importante voire domi- nante. tière française de maintien de la situé en montagne-piémont ; plus petites, production sur tout le territoire, En territoires de monta- au travers de règles spécifiques gne, de petits élevages plus spécialisées et plus herbagères, elles de gestion des quotas laitiers, spécialisés plus souvent explique en partie cette situa- liés à la transformation misent plus souvent sur la qualité tion. La densité et le profil des du lait fromagère du lait ou sa transformation à la exploitations laitières permettent Les montagnes et piémonts lai- de caractériser et de regrouper tiers rassemblent 23 % des ferme. Une petite moitié se trouve dans les ces petites régions agricoles au exploitations laitières et 16 % de sein de trois grands types de ter- la production française. Les pro- bassins laitiers des zones d’élevage de ritoires laitiers contrastés du ductions laitières de ces diffé- plaine. Enfin, près d’un tiers, disposant point de vue de leur profil et, rents massifs montagneux ont parfois, de leur dynamique : les des caractéristiques communes souvent de quotas importants, est dispersé territoires de piémont et mon- mais aussi des caractéristiques tagne, ceux des bassins laitiers propres très marquées. dans des zones de polyculture-élevage. des zones d’élevage de plaine, Les exploitations laitières de montagne sont ainsi le plus sou- vent spécialisées (67 % contre Plus forte densité des exploitations laitières dans l'ouest 37 % dans les bassins laitiers et dans certaines zones de montagne de plaine et 23 % dans les Densité d'exploitations laitières par commune zones de polyculture-élevage). Elles sont plus petites en super- ficies et en taille de cheptel (38 vaches en moyenne pour 221 000 litres de quotas de pro- duction, contre 54 vaches pour 351 000 litres dans les bassins laitiers de plaine et 51 vaches pour 361 000 litres dans les Nombre d'exploitations zones de polyculture-élevage). laitières pour 10 km2 Ainsi, environ la moitié des plus de 6 exploitations du Massif Central, de 4 à 6 des Vosges et des Alpes du de 3 à 4 de 2 à 3 Nord sont encore imposées au de 1 à 2 forfait contre moins de 10 % en moins de 1 plaine. Elles sont aussi plus her- bagères. En dehors des exploita- tions du piémont, la presque totalité des exploitations alpines, Densité d'exploitations laitières au 01/11/2009. jurassiennes ou du Massif Cen- Source : BDNI - Traitement Institut de l’Élevage tral Ouest, et les trois quarts des >
En zones de montagne, des exploitations plus spécialisées et plus engagées dans des filières AOC Importance et orientations des exploitations laitières dans les territoires Évolution Part des exploitations Nombre Densité du nombre d’exploitations d’exploitations d’exploitations avec dans élevages mixtes polyculture avec en 2010 en 2010 entre 2000 transformation une filière spécialisées lait-viande élevage ou diversification et 2010 laitière AOC d’herbivores de cultures para-agricole à la ferme laitière nombre % % % % % % % pour 100 km2 Ensemble 76 648 14 - 37 40 40 23 10 4 12 Montagnes et piémonts 17 444 25 - 33 67 25 3 15 9 38 Massif du Jura 2 892 30 - 22 84 12 2 10 1 87 Massif des Alpes du Nord 2 122 13 - 32 85 8 1 31 23 59 Massif des Vosges 525 13 - 29 63 33 1 35 23 14 Massif Central Ouest 3 216 32 - 32 53 43 0 14 10 62 Massif Central Est 3 571 27 - 38 65 23 3 11 4 8 Piémonts 5 118 26 - 38 61 27 5 13 7 10 Bassins laitiers de plaines 34 369 43 - 36 37 47 14 6 1 3 Ouest 24 482 44 - 36 42 38 13 5 1 1 Mixte herbe-maïs 6 041 53 - 37 30 64 12 7 2 10 Zones herbagères 3 846 24 - 35 20 74 17 12 2 10 Zones de polyculture-élevage 22 044 10 - 40 23 42 55 12 3 4 Intensive 10 132 17 - 38 22 41 57 11 3 2 Herbagères 6 907 15 - 37 19 56 54 13 2 8 Coteaux secs Sud Ouest 1 488 8 - 50 49 18 34 11 2 2 De faible densité laitière 3 517 4 - 47 26 28 60 14 4 5 Autres zones 2 791 2 - 35 41 39 16 21 14 6 Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010 - Traitement Institut de l’Élevage > exploitations vosgiennes et du Enfin, le quota moyen par vache une activité para-ag ricole, Massif Central Est, produisent du laitière ne dépasse pas les notamment la transformation du Pour en savoir lait avec un système fourrager 6 000 litres dans les zones de lait à la ferme présente dans le plus… basé principalement sur l’herbe montagne. quart des exploitations. Dans les pâturée et récoltée. Elles ne sont Les contraintes qui pèsent sur autres zones de montagne, les q u e 12 % d a n s c e c a s e n le développement quantitatif de activités para-agricoles de ces plaine. De ce fait, elles sont aussi la production laitière ont favorisé éleveurs ne sont en revanche Consultez les sites Internet plus extensives : hors zones de la recherche de valeur ajoutée et pas significativement plus fré- de l’Institut de l’Élevage : piémont, le nombre d'animaux la diversification des activités. quentes que la moyenne. Les www.idele.fr herbivores, exprimé en nombre Ainsi, 38 % de ces exploitations Alpes du Nord restent la zone d’unités de gros bétail (UGB) sont impliquées dans des filiè- où la part des exploitants qui et du SSP : par hectare de surface fourra- res fromagères d'AOC, contre exercent une autre activité non www.agreste.agriculture. gère principale (SFP) est com- moins de 5 % en plaine et en liée à l'agriculture est la plus gouv.fr pris entre 0,8 et 1, contre 1,3 à zone de polyculture-élevage. importante (16 % de chefs d’ex- 1,9 pour les différentes zones Néanmoins, les contrastes sont ploitation laitière pluri-actifs de plaine. Et si l'on tient compte très forts entre les massifs où ces contre 4 % en moyenne). des surfaces de pâturages col- filières dominent (Jura 87 %, lectifs, qui concernent près Alpes du Nord et Massif Central Dans les bassins laitiers d’une exploitation laitière sur Ouest environ 60 %) et ceux où des zones d’élevage trois dans les Alpes du Nord, et ils sont peu présents (Vosges de plaine, les milieux près d’une sur dix dans le mas- 14 %, Massif Central Est et pié- naturels conduisent sif du Jura ou à l’ouest du Mas- monts moins de 10 %). à des systèmes fourragers sif Central, le chargement réel Près d'un tiers des éleveurs lai- plus ou moins intensifs par hectare de surface fourra- tiers des Alpes du Nord et des Les plaines à forte densité lai- gère est encore plus faible. Vosges ont également développé tière, 43 exploitations pour >
La diversité des territoires laitiers Zones d'élevage laitiers Polyculture-élevage Montagne-Piémonts intensif Alpes du Nord avec contraintes herbagères Massif Central Ouest Sud-Ouest Jura Vosges densité lait faible Massif Central Est Piémonts Bassins laitiers plaine Ouest mixte herbe-maïs zones herbagères Zones non laitières zone herbagère nord Massif Central zone montagne faible densité de lait zone très faible densité de lait Bassins laitiers Source : Institut de l’Élevage > 100 km2, constituent les princi- hectare de SFP) et leur quota normande et d’une mixité lait- paux bassins laitiers, hors mon- moyen par vache laitière atteint viande beaucoup plus fré- tagne. Elles regroupent 45 % les 6 800 litres. Ce sont des quente (près des deux tiers des des exploitations laitières et exploitations de dimension exploitations). assurent la moitié de la produc- moyenne (82 hectares), voire Enfin, en zones herbagères de tion française. Ces exploitations petites pour les seules exploita- plaine, aux sols très argileux, et sont en moyenne plus grandes tions spécialisées (62 hectares). parfois marquées par un certain (54 vaches par exploitation) et Dans l'ouest de la Basse-Nor- relief, les possibilités de labour plus intensives (1,6 UGB par mandie et dans les autres zones sont très limitées. Dans ces ter- hectare de SFP). Mais les parts mixtes herbe-maïs, la densité res d'élevage historiques (Pays respectives de l’herbe et du des exploitations laitières est d'Auge, Thiérache, Bassigny- maïs dans le système fourrager des plus élevée. Dans ces Chatenois…), un tiers des permettent cependant de distin- zones, l’importance des prairies exploitations laitières n'utilisent guer trois zones plus spécifi- naturelles et permanentes pas ou très peu de maïs ensi- ques. (42 % de la SAU en moyenne) lage (14 % de la SFP). En com- Dans l'Ouest (Bretagne, Pays conduit cependant les exploita- paraison des deux précédentes de la Loire et nord des Deux- tions à utiliser plus d'herbe dans zones, ces exploitations sont de Sèvres), la production laitière est leurs systèmes fourragers plus g rande taille (près de le fait d'exploitations intensives (72 % de la SFP). Par rapport à 130 hectares en moyenne) et qui utilisent presque toujours le la zone « Ouest », le quota par la mixité lait-viande y est encore maïs ensilage ; le chargement vache laitière (5 900 litres par plus fréquente (trois quarts des des animaux sur les surfaces vache laitière) est moins élevé exploitations). > fourragères principales est par en moyenne du fait de la pré- conséquent élevé (1,6 UGB par sence encore forte de la race
Dans les plaines, des exploitations plus grandes et plus intensives Surfaces des exploitations laitières et intensification fourragère Superficie Évolution Part des surfaces Part du maïs agricole utilisée de la SAU moyenne fourragères dans la surface Chargement moyenne (SAU) entre 2000 et 2010 dans la SAU fourragère principale (SFP) ha % % % UGB par ha de SFP Ensemble 95 36 69 23 1,4 Montagnes et piémonts 75 32 91 5 1,0 Massif du Jura 95 27 92 1 0,9 Massif des Alpes du Nord 77 33 95 2 0,8 Massif des Vosges 78 34 95 4 0,9 Massif Central Ouest 79 20 96 1 1,0 Massif Central Est 69 33 87 5 1,0 Piémonts 63 34 85 14 1,3 Bassins laitiers de plaines 89 44 74 30 1,6 Ouest 82 41 71 35 1,6 Mixte herbe-maïs 94 45 79 28 1,6 Zones herbagères 129 40 77 14 1,4 Zones de polyculture-élevage 119 37 51 28 1,6 Intensive 104 35 48 36 1,9 Herbagères 146 36 55 21 1,4 Coteaux secs Sud Ouest 82 39 65 26 1,3 De faible densité laitière 125 34 48 26 1,4 Autres zones 101 28 76 13 1,1 Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010 - Traitement Institut de l’Élevage > Dans les plaines à densité exploitation). Le niveau de den- de 7 100 litres par vache laitière laitière moyenne ou faible, sité de ces exploitations laitiè- en moyenne (8 600 litres par de grandes exploitations, res et leur système fourrager hectare de SFP pour les éleva- souvent de polyculture- permettent de distinguer qua- ges laitiers spécialisés). élevage, avec des quotas tre zones. Les zones de polyculture-éle- importants Deux premières zones consti- vage à vocation herbagère sont Les plaines à densité laitière tuent des bassins laitiers impor- localisées plus particulièrement moyenne ou faible, situées pour tants où la production laitière, dans le quart nord-est de la l'essentiel dans les grands bassins moyennement dense (15 à 17 France. Dans ces régions, les ter- sédimentaires (Bassin parisien, exploitations pour 100 km 2), res sont assez largement occu- Bassin aquitain) et les plaines reste solidement ancrée au ter- pées par des espaces nécessai- d'effondrement (Sillon Saône- ritoire grâce à l'implantation rement herbagers (vallées Rhône, plaine d'Alsace), regrou- d'industries de transformation argileuses et terrains accidentés) pent près d'un tiers des exploi- laitière assez puissantes. Les et les terres labourables sont à tations laitières françaises bordures nord et ouest du Bas- plus faible potentiel de rende- (32 %). Plus de la moitié des sin parisien, ainsi que la plaine ment. La place du maïs ensilage exploitations de ces zones pra- d'Alsace et le Sud aquitain, pré- dans la surface fourragère est tiquent un système de polycul- sentent des sols limoneux et plus faible qu’ailleurs (21 %) ture-élevage, ou, de façon plus argilo-limoneux profonds fré- mais dans la ration fourragère rare désormais, associent la pro- quemment labourables, avec des vaches laitières, elle reste duction de lait à des cultures des potentiels de rendements assez comparable. La grande pérennes (vergers, voire vignes) élevés. De ce fait, l'élevage lai- dimension des exploitations ou légumières (dans le Sud- tier, qui se pratique encore dans ( 14 6 h e c t a r e s d e S A U e n Ouest). Elles disposent de gran- près d'une exploitation sur cinq, moyenne) et l'importance de des superficies agricoles repose largement sur l'utilisation leurs surfaces en herbe (52 hec- (119 hectares contre 95 en du maïs ensilage. Il est plus tares de prairies permanentes en moyenne), et bénéficient de intensif que partout ailleurs, avec moyenne) expliquent des com- quotas moyens également un chargement de 1,9 UGB par binaisons plus fréquentes de importants (361 000 litres par hectare de SFP pour un quota production céréales-lait-viande : >
Dynamique d’agrandissement plus forte en plaine Taille et productivité apparente des élevages laitiers Vaches laitières par exploitation Quotas laitiers par exploitation Quotas par vache laitière Quotas moyens par ha de SFP Évolution de la pour les Nombre moyen Niveau moyen Accroisserment Évolution Niveau moyen Évolution taille moyenne élevages laitiers en 2010 en 2010 entre 2000 entre 2000 en 2010 entre 2000 des troupeaux spécialisés et 2010 et 2010 et 2010 entre 2000 et 2010 % 1 000 l 1 000 l % litre % 1 000 l Ensemble 49 40 323 130 67 6 600 20 5 800 Montagnes et piémonts 38 31 221 86 64 5 800 23 3 700 Massif du Jura 44 22 257 72 39 5 800 14 3 000 Massif des Alpes du Nord 38 36 192 70 57 5 100 16 2 700 Massif des Vosges 35 35 201 71 55 5 800 16 2 900 Massif Central Ouest 37 28 192 72 60 5 200 27 3 300 Massif Central Est 36 39 191 81 74 5 300 26 3 600 Piémonts 39 35 255 109 75 6 600 29 5 600 Bassins laitiers de plaines 54 46 351 140 66 6 500 14 6 600 Ouest 52 48 352 140 66 6 800 13 7 000 Mixte herbe-maïs 59 44 346 142 70 5 900 18 5 200 Zones herbagères 56 36 353 137 63 6 300 21 4 300 Zones de polyculture-élevage 51 42 361 154 74 7 100 22 7 400 Intensive 50 39 357 144 68 7 100 20 8 600 Herbagères 54 42 364 148 69 6 700 20 5 700 Coteaux secs Sud Ouest 44 47 332 169 104 7 600 38 7 000 De faible densité laitière 51 46 383 179 88 7 600 29 7 500 Autres zones 45 37 303 131 76 6 800 28 5 300 Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010 - Traitement Institut de l’Élevage > plus de la moitié des exploita- Dans les autres zones de poly- de leur localisation, ces exploi- tions laitières ont un atelier com- culture-élevage à faible densité tations, situées dans des zones plémentaire de production de laitière (Bourgogne, Centre, Poi- où la collecte du lait (ou sa viande. tou-Charentes, reste du Sud- pérennité) n'est pas toujours Deux autres zones se caracté- Ouest), les exploitations laitières assurée, ont souvent développé risent par une faible densité ne sont pas autant spécialisées. des stratégies de transformation d’exploitations laitières (moins La production laitière coexiste à la ferme de la production lai- de 10 pour 100 km 2 ) et un avec d'autres productions dans tière : 14 % en moyenne dans quota par vache laitière des plus 60 % des cas. ces zones, mais jusqu'à 27 % élevés (7 600 litres par vache dans les zones les moins den- laitière), mais qui reflète a priori Dans les zones non ses. davantage un plus faible taux laitières, valorisation moyen de réalisation qu'un plus à la ferme de la production En zone de faible densité fort degré de productivité des laitière plus souvent laitière, une plus forte vaches. Dans les zones sèches nécessaire redistribution des quotas du Sud-Ouest, aux sols souvent En 2010, 2 800 exploitations L'agrandissement des élevages perméables et au déficit hydri- laitières sont situées dans des se fait via la redistribution pro- que estival très marqué, la pro- zones « non laitières » et à très gressive des quotas et des terres duction laitière se concentre faible densité : zone herbagère des exploitants qui partent à la dans certains îlots. La moitié des allaitante du Nord Massif Cen- retraite sans successeur mais exploitations laitières sont spé- tral, zones de montagne souvent aussi via une mobilité des quo- cialisées et la tendance à la spé- ovines des Pyrénées centrales tas sans foncier. cialisation laitière se maintient et orientales ou du Sud-Est du La baisse du nombre des depuis 2000. Les exploitations Massif Central, autres produc- exploitations laitières et l'aug- les plus engagées en produc- teurs isolés en zones de plaine, mentation concomitante de tions végétales abandonnent en notamment en situation périur- leur quota moyen constituent effet plus fréquemment la pro- baine. D'une grande diversité de deux aspects indissociables de duction laitière dans ces zones. systèmes de production du fait la restructuration des élevages >
Plus faible taux de remplacement entre 2000 et 2010 dans les zones à faible densité laitière - 2,0 Jura - 3,0 Vosges Évolution du nombre d'exploitations laitières (%/an) Alpes du Nord Massif Central Ouest - 4,0 Zone herbagère France Ouest Piémonts Zone herbe-maïs Polyculture-élevage herbager Polyculture-élevage intensif Massif Central Est - 5,0 - 6,0 Polyculture-élevage faible densité Polyculture-élevage sec Sud-Ouest - 7,0 1 1 1 1 1 1 1 pour pour pour pour pour pour pour 2 3 4 5 6 7 8 Taux de remplacement des départs Note de lecture : pour l'ensemble de la France (représentée par un losange rouge), la diminution du nombre d'exploitations est de - 4,4 % par an entre 2000 et 2010 ; durant cette période, le taux de remplacement des départs par des installations de jeunes agriculteurs (voir définitions page 8) est de 1 pour 3,8. Selon ces deux critères, le massif du Jura s'oppose aux zones de polyculture-élevage faible densité et sec Sud-Ouest. Source : Agreste – Recensements agricoles 2000 et 2010 – traitement Institut de l'élevage > laitiers. Ainsi, entre 2000 et Jura où les éleveurs sont plus plus élevé dans certains départe- 2010, le nombre des exploita- jeunes. Mais elles peuvent éga- ments de Poitou-Charentes et tions laitières a baissé de 37 % lement correspondre à des du Sud-Ouest (Agreste Enquête et le quota laitier moyen par arrêts précoces de la seule acti- annuelle laitière), laisse penser exploitation a progressé de vité laitière (reconversion avant que ces arrêts précoces restent deux tiers. la retraite), dont le taux peut plus fréquents dans ces zones Dans un territoire, et pour une varier fortement selon les condi- de faible densité laitière. période donnée, la baisse du tions économiques de la pro- À l’inverse, les taux de reprises nombre des exploitations laitiè- duction dans les différents terri- sont d'autant plus élevés que les res et leur agrandissement résul- toires laitiers. Entre 2000 et conditions socio-économiques tent assez directement des taux 2007, ce taux d’arrêt précoce territoriales de l'activité laitière de cessation de l'activité laitière varie ainsi du simple au quadru- sont bonnes. à différents âges et des taux de ple entre le Jura et les zones à Ainsi, dans les zones sèches reprise par de nouveaux exploi- faible densité laitière (source de polyculture-élevage du Sud- tants de ces activités laitières. Les Agreste Enquêtes structure Ouest, les taux de reprise sont cessations d'activité laitière peu- 2007, traitement Institut de l'Éle- relativement rares: 1 installation vent être consécutives à des vage, Dossier Économie de l'Éle- pour près de 7 départs entre départs en retraite, dont le taux vage n° 391-juin 2009). Depuis 2000 et 2010. La baisse du est peu différent d’une zone à 2007, le rythme de disparition nombre des exploitations laitiè- l’autre, sauf pour le massif du des livreurs de lait, beaucoup res approche ainsi les 50 % >
> entre 2000 et 2010, et l'aug- Dans le Jura, avec 1 installation des exploitations et l'augmenta- mentation du quota moyen par pour environ 2 dépar ts, la tion du quota moyen par exploi- exploitation atteint les 88 %. Les baisse du nombre des exploi- tation se situent dans la nouveaux rapports de prix et de tations se limite à 22 % entre moyenne nationale. Mais la taille rentabilité entre productions 2000 et 2010 et la hausse du moyenne des troupeaux s’ac- végétales et animales, dans ces quota moyen n'atteint pas les croît également fortement, et zones où la production laitière 40 %. Les filières fromagères permet aux exploitations de réa- est peu dense, réduisent les inci- sous appellation ont sans doute liser plus facilement leurs quotas tations à s'installer dans la pro- favorisé ces installations, pour en constante augmentation. duction laitière, et ont favorisé l’essentiel dans un cadre fami- Ainsi, dans l'Ouest, l'accroisse- des redistributions importantes lial, et limité les possibilités ment de la taille moyenne des de quotas. Cependant, avec une agrandissements des autres troupeaux, de + 48 %, permet taille moyenne des troupeaux qui exploitations (+ 9 vaches laitiè- de réaliser presque totalement n'augmente pas davantage que res par exploitation en zones de une augmentation moyenne de dans les plaines à forte densité montagne, soit + 31 %, contre + 66 % des quotas par exploi- laitière, les quotas de la plupart +16 vaches laitières par exploi- tation. de ces exploitations ne sont pas tation en plaine, soit + 53 %). totalement réalisés. Dans les bassins laitiers de Christophe Perrot À l’inverse, dans certaines plaine à forte densité, le taux de Institut de l‘Élevage zones de montagne (Jura, nord remplacement des départs se des Alpes, ouest du Massif situe à un niveau intermédiaire : Didier Cébron Central), les installations sont 1 installation pour près de 4 Marie-Anne Lapuyade relativement plus fréquentes. départs. La baisse du nombre SSP >
> Définitions et méthodes ■ Exploitation laitière : exploitation dont le nombre de ■ Chargement : nombre d'Unités de Gros Bétail (UGB) vaches laitières est au moins égal à 5 et au 10e de l'effec- par hectare de Surface Fourragère Principale (SFP). tif des vaches allaitantes, ou dont le quota laitier dépasse les 2 000 litres par vache laitière. Ce champ vise à couvrir ■ Exploitations laitières de polyculture-élevage ou de les exploitations qui commercialisent probablement du cultures : exploitations appartenant aux Orientations lait ou des produits laitiers de vache. technico-économiques (OTE) générales n° 1, 2, 3, 6, 8 et 9 du règlement (CE) N° 1242/2008 ou ayant à la fois plus ■ Territoires laitiers : le zonage des territoires des de 40 hectares de cultures et plus de 33 % de cultures exploitations laitières utilisé dans ce document a été réa- dans la SAU. lisé par l’Institut de l’Élevage en 2004 et réutilisé en 2009. Il est basé sur une classification statistique automatique ■ Exploitations laitières avec systèmes d’élevage mix- des petites régions agricoles selon la densité et le type de tes lait-viande d’herbivores : exploitations laitières de leurs exploitations laitières (combinaison de productions l'OTE générale n° 4 « exploitations spécialisées herbivo- dérivée de l’orientation technico-économique euro- res » ayant plus de 5 vaches allaitantes, ou plus de 0,2 péenne calculé par le SSP, mixité ou spécialisation du sys- bovin mâle de plus d’un an par vache ou plus de 50 bre- tème d’élevage, système fourrager). Cette classification bis viande. regroupe des petites régions généralement proches géo- graphiquement, ce qui permet, après un nombre minime ■ Exploitations laitières spécialisées : exploitations lai- de réaffectation à des fins de lissage spatial, de produire tières de l'OTE générale n° 4 « exploitations spécialisées un zonage plus synthétique. herbivores » qui ont moins de 5 vaches allaitantes, moins de 0,2 bovin mâle de plus d’un an par vache et moins de ■ Petites régions agricoles : les 713 petites régions agri- 50 brebis viande. Elles vendent essentiellement des coles résultent du croisement des départements et des vaches de réforme et des veaux de 8 jours. 411 régions agricoles définies par les services agricoles de statistique sous l'égide de l'Insee pour délimiter des ■ Installations d'exploitant : les installations d'exploi- zones d'agriculture homogènes. Ces zones, qui regrou- tants sont estimées par le nombre d'exploitations laitières pent des communes en entier, ont été délimitées pour la dont le chef en a pris la direction entre 2000 et 2010 à première fois en 1946 et n'ont fait l'objet depuis lors que moins de 40 ans, ou dont un coexploitant non conjoint du de réajustements mineurs. chef, et plus jeune que ce dernier de 10 ans, a bénéficié d'une DJA (Dotation Jeunes Agriculteurs). Seuls les co- ■ SFP (Surface Fourragère Principale) : surfaces des exploitants avec DJA peuvent être comptabilisés comme cultures fourragères et des prairies gérées directement installations car les dates d’arrivée des coexploitants ne par les exploitations (hors estives). sont pas connues dans le recensement. ■ UGB (Unité de Gros Bétail) : unité de référence pour ■ Départs d'exploitant : les départs d'exploitants sont additionner les herbivores selon leur besoin de consom- estimés par la somme des exploitations laitières dispa- mation en aliments grossiers. Une unité de référence est rues entre 2000 et 2010, et des installations d'exploitant, équivalent au besoin moyen d’une vache laitière. considérées comme des départs remplacés. Secrétariat général. SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE 12, rue Henri Rol-Tanguy, TSA 70007 - 93555 Montreuil-sous-bois Cedex. Tél. : 01 49 55 85 85 — Fax : 01 49 55 85 03 ■ Directrice de la publication : Béatrice Sédillot ■ Conception : Yann Le Chevalier ■ Composition : SSP ■ Impression : SSP Toulouse ■ Dépôt légal : à parution ■ ISSN : 1760-7132 ■ Prix : 2,50 € ■ © Agreste 2013
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