Ditio - Festival de caves

La page est créée Marc Mahe
 
CONTINUER À LIRE
Ditio - Festival de caves
4
         n l 1
      tio ri 20 s
    di av in cle
e é 6       ju a
9 2 7 ct ns
  d u 2 pe a
     au s s d s
        32 ué ille
          jo 1 v
             6
Ditio - Festival de caves
sommaire
p. 3    Édito                      ►       L E S S P E C TA C L E S I N V I T É S :

P. 5    Le mot du directeur        p. 22   LECTURE BIEN COUVERTS
                                           PAR TEMPS CHAUD
p. 6    Mode d’emploi                      CE QUI NE TUE PAS
        Le mot des comédiens               REND MOINS MORT
                                           ECHO
►       L E S C R É AT I O N S :

                                   p. 23   ET LES POISSONS PARTIRENT
p. 7    ORAGES D’ACIER                     COMBATTRE LES HOMMES
p. 8    JOSEPH G.                          LE KITCH’N CABARET
                                           LES RATS DANS LES MURS
p. 9    DU DOMAINE
        DES MURMURES               p. 25   LE SYNDROME DE L’OTAGE
                                           LE VOYAGE D’ERASME
p. 11   TESTING TESTING TEST               MÉMOIRE D’UNE ROBE ROUGE
p. 12   VÉNUS ET ADONIS            p. 26   MILLE FEMMES BLANCHES
p. 13   À GORGE DÉNOUÉE                    RETOUR À REIMS
                                           RUSSIE, MON AMOUR
p. 15   BLACK HOUSE
                                   p. 27   TONTO NOIR, TONTO BLANC
p. 16   CE QUELQUE CHOSE                   UN CŒUR SOUS UNE SOUTANE
        QUI EST LÀ                         UNE SAISON EN ENFER
p. 17   NULLE PART OÙ              p. 28   TRAVAUX D’ÉCOLE
        SE METTRE
        MAïKEUL
                                   p. 30   Calendrier général
p. 18   CHARLY CHANTEUR
                                   p. 33   Calendrier par villes
        LES ÉCRITS DE M.
                                   p. 36   Infos pratiques
        GIRARDOT DE NOZEROY
                                           Retrouvez-nous au
►       LES REPRISES :                     117 Grande-Rue
p. 19   LA DOUXIÈME BATAILLE       p. 37   Les Amis du Festival
        D’ISONZO                           Yves
        CAPRICES                   p. 38   L’équipe du Festival
Ditio - Festival de caves
E    n sortant les caves
     de leurs fonctions
naturelles, le Festival de
                                    É   voquant avec originalité
                                        et poésie, petites et
                                    grandes histoires, le Festival
                                                                       L    e Festival de Caves
                                                                            fonde son succès
                                                                       retentissant sur un message
Caves impose un cadre               de Caves se présente               fort qui nous interpelle tous :
original et novateur, qui           résolument sous le signe           prendre conscience qu’il faut
rapproche public et artistes.       de la liberté. Les formes          dépasser les à priori pour
Un cadre original qui a su          théâtrales se délivrent de         découvrir la vraie nature des
s’exporter, s’étendre dans          toutes lignes artistiques ou       choses. La transformation de
toute la Franche-Comté et           parti pris.                        ces lieux souvent délaissés
sortir ensuite largement des        Villes et villages du Doubs        et sombres en scènes
frontières régionales, pour         font partie des spectateurs        éphémères propices à la
s’imposer nationalement, et         de la première heure. En           création et à l’émotion en
même au-delà.                       ouvrant une nouvelle fois          est le symbole. Voilà donc
La Région Franche-Comté             leurs caves, ils ne peuvent        de formidables univers de
est fière d’apporter son            que se réjouir que le Festival     jeu et d’exploration, où la
soutien cette année encore          non seulement s’enrichisse         proximité invite à partager
au Festival de Caves. Je            d’année en année, mais             une rare intensité des
remercie l’ensemble de              essaime également au-delà          sentiments. Le talent des
l’équipe qui crée le Festival,      de notre territoire.               artistes fait le reste.
les artistes et les bénévoles       Le Département est fier            On comprend donc
pour la qualité de ce rendez-       d’apporter son soutien             l’engouement des Bisontines
vous culturel, mais aussi les       à cette manifestation              et des Bisontins pour
propriétaires qui ouvrent           d’envergure. Permettant à          ce Festival devenu une
leurs portes et transforment,       des professionnels reconnus,       référence nationale avec
pour un instant, leur cave          tout comme à des jeunes            31 spectacles donnés partout
en lieu de spectacle vivant.        talents de s’exprimer, le          en France cette année.
Au nom de la collectivité           Festival de Caves offre aux        Merci et bravo à la
régionale, je souhaite à            spectateurs des mises en           compagnie Mala Noche, à
l’ensemble des spectateurs          scène créatives et de qualité.     toutes celles et ceux autour
de riches moments de                En sortant l’objet théâtral        de Guillaume Dujardin qui
découverte et d’échange.            de la salle de théâtre, il         nous offrent ces moments
                                    participe à coup sûr à notre       de bonheur et qui sont
                                    ambition, celle de mettre la       nos ambassadeurs aux
                                    culture à portée de tous.          quatre coins de l’hexagone
                                                                       en montrant la capacité
                                                                       bisontine à innover, à créer,
                                                                       à rayonner !
            Marie-Guite Dufay                   Claude Jeannerot               Jean-Louis Fousseret
          Présidente de la Région           Président du Département                   Maire de Besançon
                  Franche-Comté                   Sénateur du Doubs         Président du Grand Besançon

                                                 3
Ditio - Festival de caves
Ditio - Festival de caves
Restons
confiants

C
        e Festival, né d’une intuition           Cette question, nous nous la posons tous
        il y a neuf années, continue de          les jours sans trouver les réponses.
        grandir, de se transformer, de           Tout de même, essayons un mot, une
s’interroger. Nous grandissons, oui :            idée : la confiance.
plus de créations, de comédiens, de              La confiance en nos nouveaux
communes, de représentations. Mais               partenaires qui inventeront leur Festival
surtout nous réfléchissons à ce que nous         dans les caves de leur ville ou village.
allons devenir.                                  La confiance dans ces spectateurs
Le risque serait celui d’un                      nouveaux qui découvriront ce Festival.
développement non contrôlé, d’une                Et aussi la joie.
multiplication sans raison, juste pour le        La joie de faire ce métier, la joie de
plaisir du nombre, pour la satisfaction du       rencontrer soir après soir de nouvelles
bilan, pour la jouissance de la quantité.        personnes, la joie d’inventer des formes,
Au contraire, ce Festival est fondé              des histoires et de les partager.
sur l’importance de l’individu, sur la           Ce Festival est protéiforme. Il continue
singularité, sur le mystère des mots et          de s’inventer. Jour après jour. Sans
des acteurs.                                     certitude. Merci aux spectateurs de nous
                                                 faire confiance. Accueillons-les avec joie.
Disons-le autrement, notre Festival doit                                      Guillaume Dujardin
être et rester un endroit où nous pouvons
créer et inventer autrement, sans la
contrainte de la réussite, un Festival
où le spectateur est supposé curieux
et accueillant, un Festival où nous
pouvons proposer des formes théâtrales
divergentes, sans ligne artistique
commune, sauf peut-être celle de
proposer du théâtre dans des lieux clos
et souterrains pour un petit nombre de
spectateurs, pour qui le mystère du lieu
est gardé jusqu’à la dernière seconde.
Comment parvenir à maintenir ce projet
alors que nous grandissons ? Pourra-t-il
être le même à Toulouse, Lille, Paris, ou
Besançon ?

                                             5
Ditio - Festival de caves
Festival                                          Notre
Mode                                              Festival
d’emploi                                          de Caves
C    omme son nom l’indique, les
     spectacles sont joués dans des
caves, sous-sols et autres petits lieux
                                                  D    ’avril à juin, c’est l’effervescence.
                                                       Un événement qui nous active et
                                                  nous fait vivre l’urgence de la création.
de Besançon, de Franche-Comté                     Un réseau de diffusion qui nous entraîne
et d’autres régions. Les lieux sont               sur la route et fait circuler nos projets.
tenus secrets, c’est pourquoi, il faut            Autant que possible, malgré la densité
absolument réserver. L’équipe du                  de travail, nous nous portons assistance
Festival contacte les spectateurs la veille       pour remédier aux problèmes. Et malgré
de la représentation afin de leur donner          l’agitation, nous tentons de nous soutenir
un lieu de rendez-vous. Compte tenu               lors des instants de fragilité. Nous nous
de la petitesse des lieux, le nombre de           croisons entre deux représentations,
spectateurs est limité à 40 spectateurs.          entre deux voyages, mais souvent le
                                                  calendrier nous hâte et nous sommes
Pour réserver vous pouvez appeler le              dispersés par les tournées. Difficile de
03 81 61 79 53, ou envoyer un message             trouver le temps d’échanger autour des
à festivaldecaves@gmail.com.                      expériences que nous vivons.
À Besançon, vous pouvez vous rendre au            Alors, un week-end par mois depuis
117 Grande-Rue.                                   septembre, comédiens, metteurs en
                                                  scène, administrateurs et techniciens,
Le jour du spectacle, vous vous                   nous nous retrouvons afin d’inventer
présentez au rendez-vous, les modalités           notre Festival. Nous prenons le temps de
de billetterie sont réalisées et vous êtes        nous raconter les péripéties sur le terrain.
conduit dans la cave du spectacle.                Nous invitons de nouveaux partenaires.
                                                  Nous rêvons à l’avenir. Nous débattons
Nous sommes présents sur le lieu de               autour de nos convictions et réaffirmons
rendez-vous à partir de 19 h 30.                  notre engagement pour le projet ; cet
Les spectacles commencent à 20 h                  espace de fidélité où metteurs en scène
précises (sauf indication contraire).             et acteurs peuvent créer en toute liberté.
                                                  Avant de nous relancer dans le marathon
Il faut penser à se munir de vêtements            du Festival, nous aurons eu un an. Un an
chauds. En plein milieu du printemps,             pour que le projet continue à grandir. Un
certaines caves gardent encore la                 an pour qu’il continue à nous appartenir.
fraîcheur de l’hiver.                                   Léopoldine et Simon, au nom de l’équipe du Festival

                                              6
Ditio - Festival de caves
► C R É AT I O N

Orages d’acier                                        Comme si Jünger, soldat, risquant à
D’après l’œuvre d’Ernst Jünger / Adaptation           chaque instant d’être blessé ou tué,
et mise en scène de Guillaume Dujardin /              continuait à regarder cette guerre comme
Conseil dramaturgique de José Drevon /                un amoureux de la littérature et de la
Costumes de Sigolène Petey et Claire                  beauté, se baladant sous les bombes ou
Gollentz / Avec Maxime Kerzanet /                     sous les balles, découvrant en lui-même
Remerciements à Remi Sacher et au Musée               des émotions que seules les tranchées
de la mémoire et de la paix de Clerval /              pouvaient lui faire vivre.
En coproduction avec la Cie Mala Noche,               Ce héros de guerre, ayant accompli des
Transversales-Théâtre de Verdun et le                 actes d’une grande bravoure, deviendrait
Conseil général de la Meuse                           presque un aristocrate, un dandy vivant la
                                                      guerre comme une nécessaire expérience
La guerre nous avait donc saisis comme
                                                      de la vie.
une ivresse. C’est sous une pluie de fleurs
                                                      Cette guerre est terrible, meurtrière. Nous
que nous étions partis, grisés de roses et
                                                      le comprenons à chaque instant. Le regard
de sang.                          Ernst Jünger
                                                      qu’il porte sur elle est implacable. Son
                                                      absurdité est révélée à chaque instant.
T    raduit dans le monde entier, Orages
     d’acier est l’un des témoignages
de guerre les plus passionnants, précis,
                                                      Mais un souffle étrange ressort de ces
                                                      lignes. La musique de la guerre se fait
                                                      presque entendre. Comme si Jünger avait
bouleversants.
                                                      transformé les canons en instrument, les
Comment, une langue peut-elle à ce point
                                                      combats en chant, les bombardements en
nous faire ressentir la guerre ? Comment
                                                      orages d’acier.
un homme réussit-il grâce à son écriture à
                                                                                        Guillaume Dujardin
nous faire traverser une expérience aussi
extrême que celle des tranchées de la                 Festival de Caves d’automne
première guerre mondiale ?                            Nous reprendrons ces Orages d’acier à la
En lisant Orages d’acier, on s’interroge              fin du mois de septembre dans des caves,
en permanence sur la puissance de l’écrit,            des forts et des tranchées de la première
la force de la littérature.                           guerre mondiale à l’invitation du Théâtre
En plongeant dans ce texte afin de tenter             de Verdun.
d’en tirer la trame d’un spectacle, on                Ce spectacle inaugurera un autre moment
découvre une architecture implacable,                 possible pour notre Festival : l’automne.
une langue ciselée, un regard précis et au            Des spectacles repris, pour un Festival
scalpel.                                              prolongé, afin que nous puissions
Ce qui est le plus frappant, c’est                    rencontrer encore plus de spectateurs.
sûrement comment Jünger, dans un
même paragraphe, arrive à la fois à nous
faire ressentir le présent d’une situation
extrême et à nous transmettre une
réflexion profonde et intime sur ce même              Besançon : 3, 4, 5 et 6 mai / Saint-Nazaire :
événement.                                            9 mai / Nantes : 12 mai / Toulouse : 16 mai

                                                  7
Ditio - Festival de caves
► C R É AT I O N

JOSEPH G.
D’après Les Journaux de Goebbels /                    mais plutôt de revisiter le questionnement
Texte de Thomas Lihn / Mise en scène de               qu’impose cette part de l’Histoire au
Raphaël Patout  / Assisté d’Anne-Laure                cœur même de l’humain. Les ravages du
Sanchez / Avec Pierre-François Doireau /              nazisme ont été perpétrés par des hommes
Costumes de Sigolène Petey / En                       bien vivants et non par des personnages
coproduction avec la Cie La Chambre Noire             mythologiques.                   Raphaël Patout

Théâtre
                                                      Paul Joseph Goebbels est né le 29 octobre
Le national-socialisme est une religion,
                                                      1897 à Rheydt. Après des études littéraires, il
nous ne manquons que d’un génie
                                                      s’engage en politique. L’art n’est pas suffisant
religieux capable de démoder les vieilles
                                                      pour lui, il désire traduire ses idées en actes. Il
pratiques religieuses et d’en instaurer de
                                                      s’inscrit au parti National Socialiste.
nouvelles.                     Joseph Goebbels
                                                      Sa rencontre avec Hitler est décisive. Il devient

H     itler, Himmler, Goering, Goebbels...
      des noms irrévocablement associés
à la barbarie, à l’inhumanité la plus
                                                      peu à peu l’un de ses collaborateurs les plus
                                                      serviles et lui voue un culte sans borne.
                                                      Reconnu pour ses talents d’orateur, le 11 mars
profonde. Ils prennent valeur de mythes               1933, il est désigné ministre du Reich à
dans l’histoire du vingtième siècle. Des              l’éducation du peuple et à la propagande.
mythes obscurs, il va sans dire.                      Il perfectionne les techniques modernes de
J’ai étudié l’histoire de ces personnages,            manipulation des masses.
je les ai vus dans des documentaires, j’ai            Il se donne la mort à Berlin le 1er mai 1945, avec
lu des témoignages relatant les faits de              son épouse Magda, après avoir empoisonné
leur politique désastreuse. Cependant,                leurs six enfants.
ils demeurent pour moi des images
lointaines… Peut-être l’horreur extrême               Joseph G. est créé en partenariat avec le
de leurs actes reste-t-elle difficilement             Musée de la Résistance et de la Déportation
concevable ?                                          de Besançon. Il sera diffusé la saison
Tout ceci semble tellement inimaginable…              prochaine dans différents musées et lieux
En lisant les journaux personnels tenus               de mémoire.
par Goebbels, quelque chose s’incarne
qui détruit le mythe. Il y est décrit le
quotidien du troisième Reich, comment
tout ceci a été possible, comment des
individus bien réels, avec leur vie, leur
famille, leurs émotions, ont organisé un
système totalitaire qui a exterminé des
millions d’êtres humains.
En mettant en scène Goebbels, sa                      Lyon : 4, 5, 6 mai / Grenoble : 7 mai /
mélancolie, ses joies, son désir de trouver           Besançon : 10, 11, 27, 28, 29, et 30 mai ;
un guide, de devenir fanatique, il ne s’agit          31 mai à 18 h / Belfort : 26 mai /
à aucun moment d’excuser l’inexcusable,               Lons-le-Saunier : 3 juin

                                                  8
► C R É AT I O N

DU DOMAINE
DES MURMURES                                          Une comédienne, une voix, ombres et lumières,
                                                      vivants et morts, épure et musicalité…
D’après le roman de Carole Martinez
                                                      Ce qui me séduit dans Du domaine... c’est
(Goncourt des lycéens 2011, Gallimard) /
                                                      l’idée d’explorer la relation des filles aux pères,
Adaptation, mise en scène et scénographie
                                                      des mères aux fils.
de José Pliya / Avec Léopoldine Hummel /
                                                      Il s’agit d’une adresse d’une jeune fille/mère de
En collaboration artistique avec Danielle
                                                      17 ans à ses pères : le terrestre et le céleste
Vendé / Costume de Man popo / Création
                                                      et d’autre part, d’une adresse à son fils. Elle
lumière de Sosthène / Musiques
                                                      aura a cœur de leur dire ses vérités et ses
d’Hildegarde de Bigen et Camille /
                                                      secrets, ses choix et ses désirs, ses doutes,
En coproduction avec La Caravelle
                                                      ses douleurs, ses espoirs et tout l’amour qu’elle
Je reste en ma cellule, contemplant les               porte en elle
univers que le Christ me donnent à voir,              Un amour hors norme.
immobile car chacun sait où me trouver,               Il s’agit en somme de la prise de parole d’une
comme on sait trouver un moulin ou une                jeune fille qui, pour être maîtresse de son
tombe.                         Carole Martinez       destin, pose un acte d’une rare radicalité. On

E
                                                      travaillera le paradoxe qui veut que ce soit en
     n 1187, le jour de son mariage, la
                                                      s’emmurant qu’elle trouve sa liberté.
     jeune Esclarmonde refuse de dire
                                                      Une heure d’une parole poétique et concrète,
« oui » : elle veut faire respecter son
                                                      tendue, projetée, violente comme une pierre
vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision
                                                      d’angle jetée du fond d’un cachot vers le Ciel.
de son père, le châtelain régnant sur le
                                                                                                   José Pliya
domaine des Murmures. La jeune femme
est emmurée dans une cellule attenante
à la chapelle du château, avec pour seule
ouverture sur le monde une fenestrelle
pourvue de barreaux. Mais elle ne se
doute pas de ce qui est entré avec elle
dans sa tombe...
Loin de gagner la solitude à laquelle
                                                      Lyon : 30 avril, 1er mai / Grenoble : 2, 3 et 4
elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au
                                                      mai / Saint-Nazaire : 8 mai / Nantes : 11 mai /
carrefour des vivants et des morts. Depuis
                                                      Bordeaux : 14 mai / Toulouse : 15 mai / Arbois :
son réduit, elle soufflera sa volonté sur le
                                                      18 mai à 16 h / Besançon : 19 et 20 mai ;
fief de son père et ce souffle l’entraînera
                                                      1er juin à 18 h ; 2, 3, 4, 5 juin / Lons-le-Saunier :
jusqu’en Terre sainte.
                                                      21 mai / Mouthier-Haute-Pierre : 22 et 23 mai /
Carole Martinez donne ici libre cours à
                                                      Pierrefontaine-les-Varans :
la puissance poétique de son imagination
                                                      24 mai / Les Hôpitaux-Neufs : 25 mai / Dole :
et nous fait vivre une expérience à la
                                                      28 mai / Montbozon : 6 juin / Andlau : 11 juin /
fois mystique et charnelle, à la lisière du
                                                      Nordheim : 12 juin / Strasbourg : 13 juin /
songe.
                                                      Thann : 17 juin / Karlsruhe : 18 juin / Mulhouse :
                                                      19 juin / Morteau : 27 juin

                                                  9
► C R É AT I O N

TESTING TESTING
TEST                                                     Une vie avivée et plus que personnelle.
                                                         Quelque chose qui a la capacité de
D’après les œuvres de la Beat Generation
                                                         bouleverser, de faire bifurquer. Quelque
Conception et mise en scène de Simon
                                                         chose qui fait aller au hasard, dans la joie.
Vincent / Avec Pierre-François Doireau
                                                                                               Simon Vincent
Costumes de Sigolène Petey / En
coproduction avec la cie Cie que peut
                                                         La Beat Generation, c’est un groupe d’amis,
l’orage
                                                         J. Kerouac, A. Ginsberg, N. Cassady et W. S.
Je n’avais pas peur du tout cette nuit-là ;              Burroughs et quelques autres, tous artistes et
c’était la chose la plus naturelle du monde              intellectuels. Ces jeunes poètes des années 50
que de rouler à cent dix et de discuter et               aux États-Unis protestent contre le puritanisme
de voir toutes les villes débouler comme                 et dénoncent les dispositifs de contrôle. Comme
dans un rêve tandis qu’on fonçait en                     alternative à la société de consommation et à
avant et qu’on discutait.                                ses normes, ils se font créateurs de manières
                           Jack Kerouac, Sur la route    d’exister. Ils expérimentent des formes de vie

R
                                                         nomades et revendiquent leur pauvreté. Avides
     etiré, confiné dans sa cave, il –
                                                         de nouveauté, ils se frottent aux drogues et
     appelons le Jean – , se met pourtant
                                                         explorent les possibles sexuels. Volontiers
sur la route. À la rencontre des artistes
                                                         provocateurs, ils luttent pour libérer les mœurs
de la Beat Generation, il s’immisce dans
                                                         se jouant des interdits. Et pour renforcer ces
les voyages, partage les engagements et
                                                         expériences, ils voyagent autour du monde.
reprend les expérimentations. Il reproduit,
                                                         Mouvement artistique sans figure tutélaire,
prolonge. Il écrit et met en voix. Il tente le
                                                         sans école, la Beat Generation a produit tous
cut-up et met son corps en jeu comme une
                                                         azimuts. Des formes littéraires ; sans compter
performance. Il délire. Mais rien de lâche
                                                         les manifestations artistiques publiques, les
là-dedans, le contraire d’un isolement
                                                         happenings et les collaborations avec d’autres
ou d’un retrait dans l’imaginaire. Un
                                                         praticiens, peintres ou musiciens de jazz.
dynamisme, quelque chose de vivant.
                                                         En commun, il y a l’écriture comme délire, la
Peu importe qu’il soit ou non alcoolique,
                                                         volonté de créer une littérature a-signifiante,
homosexuel, drogué. Qui peut dire que
                                                         dynamique, toute en intensité. Des excès, une
Jean n’est qu’un spectateur à l’abri, qu’un
                                                         poétique explosive, une philosophie borderline,
suiveur qui profite des expériences un
                                                         une éthique. Non sans risque et sans violence.
peu « limite » de ces poètes délinquants
et vagabonds ? Qui peut dire qu’il goûte
« leurs délices et leurs poisons » sans rien
risquer ? L’important, c’est que « quelque
chose passe ». L’épreuve de cette liberté
créatrice, dans l’art, dans la vie. Il a beau
être seul, « son désert est peuplé ». Et
l’espace d’une heure, il abandonne son                   Besançon : 5, 6, 7 et 8 juin / Strasbourg : 14, 15
nom propre pour une vie en pensée.                       et 17 juin / Lille : 20 et 21 juin

                                                    11
► C R É AT I O N

VÉNUS ET ADONIS                                    Comment jouer un poème ? Comment le
D’après le poème de Shakespeare Vénus              transmettre ? Comment en faire théâtre ?
et Adonis / Mise en scène de Charly Marty /        Vénus et Adonis sont en quelque sorte des
Assistanat à la mise en scène d’Élodie             personnages, mais il y en a aussi un troisième,
Guibert / Avec Anaïs Mazan / Dramaturgie de        c’est Shakespeare, ou plutôt le narrateur qui
Pierre Kuentz / Costumes de Sigolène               prend une part ludique, subjective à l’histoire,
Petey / Vidéos de Simon Gras / En                  il la commente, la dessine, il se mêle parfois
coproduction avec la Cie les Indiens /             étrangement aux personnages.
Remerciements au NTH8                              Nous avons voulu travailler ce poème pour le
                                                   faire déguster aux spectateurs – tout comme
Elle se baigne dans la rivière et son feu ne       on peut déguster un vin –, avec ce plaisir à
s’éteint pas.               William Shakespeare
                                                   découvrir des choses cachées, apprendre

V     énus, « malade d’amour » pour
      Adonis, tente inlassablement de
séduire ce jeune chasseur qui reste froid à
                                                   où la vigne a poussé, sous quel soleil ses
                                                   grappes ont mûri et surtout les goûts, arômes et
                                                   senteurs qu’il peut suggérer au palais…
son désir et à ses prières. Il sera tué dans       La mythologie nous raconte les passions
la fleur de l’âge par un sanglier. De sa           humaines. Il en est de même pour le théâtre.
mort naitra une fleur : l’anémone, dont la         Ici ce sont les Adonies, un culte tenu
durée de vie est éphémère, comme celle             exclusivement par des femmes : après avoir
du jeune homme.                                    fait germer des graines dans de petits jardins
Pour dire ce désir, le dramaturge nous             éphémères symbolisant la mort prématurée
balade au détour d’excessives métaphores           d’Adonis, elles se lamentent sur le sort tragique
dans un langage lyrique, drôle,                    des deux amants. Ces fêtes bruyantes et
charnel… et Vénus devient l’héroïne                enivrantes célèbrent l’éphémère…
d’une tragédie shakespearienne.                    Le spectacle sera une grande digression dans
En 1592, la peste oblige les théâtres              laquelle nous dégusterons le poème, nous le
de Londres à fermer leurs portes.                  passerons au révélateur, nous le disséquerons
« L’absence de l’autre – Adonis qui                pour mieux l’apprécier.
se dérobe, le public qui fait défaut au                                         Charly Marty et Anaïs Mazan

dramaturge – pourrait être (…) sujet
du poème et condition concrète de sa
production.*» Vénus comme Shakespeare
seraient donc animés par le désir de
                                                   
                                                   Villeurbanne : 26, 27 et 28 avril / Pézenas :
toucher l’oreille et le cœur de l’Autre.           1er mai / Montpellier : 2 mai / Arbois : 18 mai
Ces tentatives sont aussi celles d’un              à 18 h / Chemellier : 20 mai / Saint-Rémy-
comédien pour atteindre un spectateur…             la-Varenne : 21 mai / Orléans : 24 mai /
*D’un poème au théâtre, Michèle le Doeuff          Montbéliard : 28 mai à 19 h / Belfort : 29 mai /
                                                   Besançon : 1er, 8, 9, 10 et 11 juin / Oricourt :
                                                   2 juin / Baume-les-messieurs : 6 juin / Paris :
                                                   13 et 14 juin / Duclair : 15 et 16 juin / Pontarlier :
                                                   19 juin / Nans-sous-Sainte-Anne : 22 juin

                                               12
► C R É AT I O N

À gorge dénouée                                       Hopkins, Villon, Lewis Carroll, Oskar
Un spectacle hors d’ici à travers l’œuvre             Pastior, Pierre Le Pillouër, Maurice
de Ghérasim Luca / Mise en scène de Jean-             Roche, Kurt Schwitters, Ghérasim Luca.
Michel Potiron / Avec Pearl Manifold /                ‘‘Fous littéraires’’, on dit, pour évacuer
En coproduction avec Théâtre à Tout Prix              la question. En fait, si je n’arrive pas
                                                      à cesser d’aimer les ‘‘difficiles’’ c’est
Le verbe                                              parce que les faciles, les accueillants, les
À gorge dénouée                                       consommables sur place, les collés au
Héros-limite                                          possible, les bien-humains, les clairs-
Le rêve en action                                     sachants, les vite-poignants et les petits
Hermétiquement ouverte                                charmants, je les trouve généralement,
Sysiphe géomètre                                      au bout du compte, trop lisibles, trop
Le tourbillon qui repose                              évidemment lisibles : insipides et
Vers le non-mental                                    insignifiants. Je n’y entends pas résonner
Crimes sans initiale                                  grand-chose du chaos d’angoisses, de
                                      Ghérasim Luca   désirs, d’expériences contradictoires,
                                                      misérables et intenses à la fois, où va,
A     u commencement, je projetais de
      réaliser un texte de Christian Prigent,
tiré de son recueil : Une erreur de la
                                                      tant bien que mal, comme toute vie, ma
                                                      vie. Pas grand-chose non plus du corps
                                                      considérable, énormément proliférant,
nature où il parle de la littérature, des
                                                      immensément polymorphe et pervers des
prétendues obscurité et illisibilité des
                                                      langues qui me traversent comme elles
poètes, notamment de l’inaccessibilité de
                                                      traversent chacun… »
Ghérasim Luca. Finalement, j’ai décidé de
                                                                 Une erreur de la nature (extrait), Christian Prigent
créer directement un spectacle à partir de

                                                      
l’œuvre de Ghérasim Luca. Il s’intitulera
À Gorge dénouée, un spectacle de poésie,
autrement dit un objet de théâtre, un
spectacle hors d’ici.          Jean-Michel Potiron

Je suis de ceux qui aiment ces auteurs que
le monde culturel de leur temps (le nôtre,
par exemple) considère comme gentiment
délirants, drôlement macaroniques voire
carrément incompréhensibles. J’aime                   Villeurbanne : 2, 3 et 4 mai / Grenoble : 5 et 6
par-dessus tout des œuvres qui ont fait               mai / Bonnevent-Velloreille : 10 mai / Saint-
œuvre de l’impossibilité de faire œuvre.              Rémy-la-Varenne : 23 mai / Saint-Georges-
Je suis de ceux qui inclinent à penser que            les-sept-voies : 24 mai à 18 h / Blois : 25 mai /
c’est en ces auteurs-là que la littérature            Montbéliard : 27 et 30 mai à 21 h / Besançon :
vit sa vie puisque c’est par eux qu’en                31 mai ; 1er juin à 14h ; 17, 19, 20, 22 juin /
elle-même éternellement elle se change :              Villersexel : 4 juin / Genève : 5 juin / Luxeuil-les-
Saint-Amant, Théophile, Corbière,                     Bains : 6 juin / Paris : 15 juin / Dijon : 18 juin

                                                  13
► C R É AT I O N

BLACK HOUSE                                      autre, en constituant peu à peu, avec les
Librement inspiré des figures de Rosa            spectateurs de la cave, ce que pourrait être
Luxemburg, des Pussy Riots, de la RAF            une communauté.
et de textes d’Alfred Döblin / Conception                                                 Anne Monfort

d’Anne Monfort et de Marik Renner / Mise en
scène d’Anne Monfort / Avec Marik Renner /       En prison, rien ne change jamais : hier
En coproduction avec Day-for-night               est comme aujourd’hui qui sera comme
                                                 demain. Cette immuabilité est proprement
C’est toujours quand l’histoire semble
                                                 insupportable – sauf si vous opérez une
désespérément perdue au fond d’une
                                                 conversion phénoménologique : ici, la
impasse qu’elle sait le mieux s’en sortir.
                                                 conversion à la vertu carcérale. Vous
                                Rosa Luxemburg
                                                 constatez alors que, même quand il

B    lack house, à la fois l’inverse de la
     White house, un QG des minorités
pensé dans les années 70 aux États-Unis.
                                                 semble que rien ne se passe, il se passe
                                                 encore quelque chose : par exemple, hier
                                                 “ça n’allait pas” et aujourd’hui “ça va
Une forme de chambre noire aussi…                mieux” – ou l’inverse. Les philosophes
Une femme seule, dans une chambre                ont donc raison : ce qui nous arrive vient
noire, une prison ou un refuge. Ce qu’elle       de nous. Mais si vous n’assumez pas
a fait exactement ? Peut-être a-t-elle           ce fait comme une discipline, cela peut
braqué des banques, peut-être s’est-elle         rendre fou. Au bout de cinq ans de prison,
insurgée contre son gouvernement. Elle           vous ne savez plus rien faire, pas même
parle à un homme absent, évoque ses              traverser une rue. Mais l’avantage, c’est
différentes vies, tente de réinventer une        que vous revoyez tout à neuf.
révolution passée ou future…                                                            Bernard Stiegler
Ce travail naît d’une envie de traiter la
question de l’engagement aujourd’hui, de
ces moments qui basculent, où le monde
sort de ses gonds. Rosa Luxemburg,
Emma Goodman, Angela Davis,
aujourd’hui Nadejda Tolokonnikova,
autant de figures politiques qui ont fait
de la prison le siège d’une pensée de la         Besançon : 15, 16, 17, 23 et 24 mai ; 1er juin
liberté. C’est autour d’elles que nous           à 16 h / Esprels : 21 mai / Lons-le-Saunier :
rêverons.                                        25 mai / Montbéliard : 27 mai à 19 h et 31 mai
L’actrice passe d’une biographie à l’autre,      à 21 h / Belfort : 28 et 30 mai / Saint-Antoine :
rejoue des scènes de films, connus               3 juin / Saint-Claude : 4 juin à 19 h et à 21 h /
ou moins connus, reprend des vidéos              Baume-les-Dames : 5 juin / Paris : 6, 7 et 8
d’actualité, constitue sa propre biographie      juin / Strasbourg : 18 juin / Saint-Louis : 19 juin /
à partir de ces différents éléments. Elle        Mulhouse : 20 juin / Saint-Hyppolite : 22 juin
nous transporte d’une époque à une               à 18 h

                                              15
► C R É AT I O N

CE QUELQUE
CHOSE QUI EST LÀ                               Ce chantier commença avec la parole
                                               de P., garde forestier entendu à la radio,
D’après La Nuit tombée, d’Antoine Choplin /
                                               pleurant la mort de son collège de travail
Mise en scène de Chantal Morel / Avec
                                               et aussi le mal fait à la forêt…
Roland Depauw et François Jaulin / Musique
de Patrick Najean                              Continua avec la poésie de Jaccottet,
                                               pour que ce qui est là, devant nous, ne
C    ela aurait pu s’appeler Nous
     reviendrons bientôt. C’est ce que
les habitants des villages autour de
                                               subisse aucune blessure due au regard, à
                                               la signification, afin que nous pressentions
                                               cette puissance silencieuse dont nous ne
Tchernobyl ont écrit sur la porte de leur
                                               connaissons rien…
maison en partant…
                                               Puis, tant il fut difficile de s’en tenir
La nuit tombée, c’est l’histoire de
                                               à cette beauté intouchée, intacte, le
Gouri qui revient à Pripiat, dans la zone
                                               devoir de lucidité devant s’exiger de soi,
interdite. Il veut y récupérer...
                                               nous fûmes conduits à ouvrir les livres
Sur le chemin, il passera voir Iakov et
                                               de Günther Anders, le penseur de la
Véra. Ils parleront. Boiront de la vodka.
                                               catastrophe, de l’âge atomique.
C’est tout. Les mots sont humbles. Cette
                                             C’est ainsi que La nuit tombée d’Antoine
histoire simple, et les contraintes qu’elles
                                             Choplin croisa notre route et que ce petit
nous imposent pour se donner à voir et
                                             livre fut ce qui nous manquait.
à entendre, nous conduisent à renouer
                                                                               Chantal Morel
avec ce qui, au théâtre, se noie dans les
recherches de la technique contemporaine.
Technique qui fut l’immense chantier
d’Anders. « Le “trop grand” nous laisse
froids, mieux (car le froid serait encore
une sorte de sentir) même pas froids, mais
complètement intouchés ; nous devenons
des analphabètes de l’émotion. »
Ainsi, l’humble et la mesure redonnent
au théâtre de quoi se redresser de la honte
qui le pousse à délaisser sa tâche la plus
difficile : humaniser l’être humain.
De plus en plus dans ce monde,                 Lyon : 26, 27, 28 et 29 avril / Grenoble : 2, 3,
l’expression « la moindre des choses »         4, 5, 6, 7 et 8 mai / Besançon : 12, 13, 14, 15
hante, on y puise l’humble et le petit. On     et 16 mai / Arbois : 17 mai / Orléans : 22 et 23
y puise de ré-entrevoir quelque chose          mai / Saint-Georges-les-sept-voies : 24 mai à
pour réduire, diminuer ce qui à l’extérieur    16 h / Blois : 26 mai / Montbéliard : 30 et 31
enfle et se gonfle sur le dos de la vie        mai à 19 h / Paris : 6, 7 et 8 juin
intérieure de chacun…

                                              16
► C R É AT I O N                                    ► C R É AT I O N

NULLE PART                                          MAÏKEUL
OÙ SE METTRE                                        Une proposition musicale de et par
                                                    Léopoldine Hummel / En coproduction
D’après l’œuvre poétique de Maïakovski /
                                                    avec la Cie Mala Noche
Une proposition d’Anaïs Mazan / Vidéo de
Simon Gras / En coproduction avec la Cie            The magic, the wonder, the mystery
Mala Noche et le Festival Muzz                      and the innocence of a child’s heart,
                                                    are the seeds of creativity that will
Dans l’obscurité tout devient clair. Il n’en
                                                    heal the world.
va pas seulement ainsi des phénomènes,
des images – il en va ainsi de la langue            If you’re looking for the person who
elle-même.                     Thomas Bernhard     will change your life, look in the
                                                    mirror.
C    ’est un projet qui est né de deux
     envies : l’écriture amoureuse abrupte
et passionnelle de Maïakovski – il déplace
                                                    I’m a strong man. I’m a warrior and
                                                    I know what is inside of me.
des montagnes – et un travail avec l’eau.                                         Michael Jackson

De l’eau dans une baignoire. Comme une
barque. La comédienne dans la barque. La
barque de Maïakovski.
                                                    M      aïkeul est une recherche sur
                                                           la vie et l’œuvre de Michael
                                                    Jackson. Une recherche sur son
Nulle part où se mettre à l’abri ?                  auto-proclamation de « King Of
Maïakovski,                                         Pop », sur l’enfant qui est en lui et
sous la pluie,                                      surtout, un hommage à sa musique,
aime,                                               revisitée de manière minimaliste.
se livre à l’amour,                                 Cette recherche s’appuie sur des
entièrement.                                        interviews de Michael Jackson, des
Pourtant les réponses à son désir                   articles de presse et sur les paroles
insatiable lui sont toujours insuffisantes          de ses chansons.         Léopoldine Hummel

eu égard à son exigence.
Alors il cherche un abri, un îlot, un
endroit (une barque) où mettre son cœur
en sureté, en repos, en douceur.
C’est sur cet îlot que nous sommes. Avec
ses mots.
On cherche…
Où est-elle ? Cette Femme ! Ses femmes !
                                     Anaïs Mazan

                                                    Besançon : 31 mai à 22 h ; 9 et 10 juin /
Besançon : 14, 15 et 16 mai                         Strasbourg : 16 et 20 juin

                                               17
► C R É AT I O N                                     ► C R É AT I O N

CHARLY                                            LES ÉCRITS DE
CHANTEUR                                          M. GIRARDOT
Une proposition musicale de et par
Charly Marty / Cie Les Indiens
                                                  DE NOZEROY
                                                  Une proposition de Christian Pageault / Mise
Ballades spleenétiques et poèmes                  en scène d’Antoine de la Roche / Lumières
poubelles.                                        de Bernard Guyollot / Scénographie

C
                                                  d’Isabelle Jobard / En coproduction avec les
     harly Chanteur est un chanteur
                                                  Cies Mala Noche et Page 27
     gourou de la secte du « Spleen ».
Les ballades spleenétiques sont comme             Il y a un mystère « Girardot de Nozeroy »
des chansons dépressives mais en plus             qui frappe d’emblée : comment une telle
drôles.                                           plume, un être aussi singulier, a-t-il pu
Les poèmes-poubelles sont des poèmes              échapper à l’histoire littéraire ?
récupérés dans une poubelle et mis en                                                 Philippe Person

musique.
Charly Chanteur c’est un vrai-faux
chanteur qui fait un vrai-faux concert.
                                                  E    n 1650... Quatre siècles avant
                                                       « l’invention » de la psychanalyse.
                                                  Quatre siècles avant la découverte des
Avec Charly Chanteur, je me suis
                                                  voies de sagesse orientales, Girardot de
inventé un personnage ou plutôt un
                                                  Nozeroy, malgré la guerre qui sévit dans
double, en tout cas un espace qui n’est
                                                  sa province, nous fait part de sa quête
ni vraiment un concert, ni vraiment du
                                                  d’une identité nouvelle et d’une relation
théâtre.
                                                  subtile au monde, dans sa recherche d’un
La plupart des chansons sont extraites
                                                  bonheur absolu.
de Spleen qui est un de mes premiers
                                                  Que de tels écrits, récemment découverts,
spectacles.
                                                  aient pu rester en sommeil pendant
La forme concert me permet de
                                                  trois siècles dans une bibliothèque de
pouvoir jouer partout, en tout lieu,
                                                  conservation de Besançon reste un
avec ou sans technique, dans un bar,
                                                  mystère. Il laisse supposer l’existence, à
un théâtre, sur une péniche, chez des
                                                  l’époque, d’un contact entre la tradition
gens… dans une cave…            Charly Marty
                                                  chrétienne et l’enseignement ésotérique
                                                  d’Orient. Au delà du texte, le spectateur
                                                  est invité à partager l’expérience
                                                  sensorielle troublante des Ré-épousailles
                                                  d’avec son corps de l’auteur.
                                                                                    Christian Pageault

Montpellier : 3 mai / Coutures : 22 mai /         Lyon : 3 mai / Besançon : 5, 6 et 7 mai /
Orléans : 25 mai / Plainoiseau :                  Faucogney-et-la-mer : 16 mai / Arbois : 17 mai /
27 mai / Nancray : 3 juin / Cornot : 18 juin /    Les Fourgs : 11 juin / Courchaton : 12 juin /
Geneuille : 20 juin / Besançon : 21 juin          Paris : 15 juin

                                                 18
►REPRISE                                               ► R E P R I S E A U T H É Â T R E D E L’ ATA L A N T E
                                                          PA R I S 1 8 e

La Douzième                                            Caprices
bataille d’Isonzo                                      D’après l’œuvre de Francisco y Goya / De
De Howard Barker / Mise en scène de                    José Drevon / Mise en scène de Guillaume
Guillaume Dujardin / Avec Pearl Manifold               Dujardin / Avec Maxime Kerzanet /
et Christian Pageault / Costume de Leslie              Scénographie de Marion Golmard et Patrick
Veyrat / En coproduction avec la Cie Mala              Poyard / Costume de Sigolène Petey /
Noche                                                  Lumières de Christophe Forey  / En
                                                       coproduction avec la Cie Mala Noche

U     n vieil homme. Une jeune femme. Ils
      viennent de se marier. C’est leur nuit
de noce. Ils sont aveugles.                            L    ’œuvre de Francisco Goya m’a
                                                            toujours fasciné.
Dans un espace inconnu, presque                        En particulier ses gravures, réalisées la
abstrait, ces deux personnages luttent afin            nuit, dans le secret de son grenier.
d’atteindre le degré absolu de l’érotisme.             Le jour, il était peintre officiel, répondait
L’érotisme est ici un jeu cruel dans lequel            à des commandes. La nuit, il laissait libre
chacun amène l’autre dans des champs                   cours à son imagination. Le rationalisme
inconnus de l’imaginaire. Ils se poussent,             de la journée était balayé par les sorcières
ils combattent. Parfois comme des joueurs              de la nuit. Tout devenait possible, rien ne
de poker, souvent comme des joueurs                    devait être justifié. Un seul mot d’ordre :
d’échec.                                               l’imagination, le fantasme.
Tels des papillons punaisés sur un mur,                Alors, il gravait. Et à travers ses coups
ils sont face à nous. Peu de mouvements.               de burin, à force de creuser ses sillons, il
Beaucoup de paroles. Ils se parlent, se                se racontait. Il racontait ses cauchemars,
ressentent, se touchent parfois. Mais                  sa vie réelle et fantasmée, ses idées
ensemble, ils font devant nous un voyage.              impossibles à exposer. Le geste devenait
Un voyage commun. Ce combat ils le font                frénétique, nécessaire. Il apprenait la
ensemble afin de découvrir l’inconnu :                 liberté.
cette douzième bataille.                               Cette liberté nous la découvrons dans
Isonzo a été marié 11 fois. Tenna est sa               cette série de Gravures qu’il a nommée
douzième épouse. Cette bataille est la                 Los Caprichos : Caprices. Caprices
dernière. Tenna est l’adversaire qu’il                 comme espace de liberté, endroit où tout
lui fallait. Le jeu est enfin à égalité.               devient possible.                Guillaume Dujardin

Le chemin vers un érotisme, vers leur
érotisme, est trouvé. Faut-il encore
vouloir l’emprunter.            Guillaume Dujardin

                                                       Spectacle créé au Festival de Caves 2013
                                                       Du 2 au 24 juin au Théâtre de l’Atalante
                                                       (Paris 18e) : lundi, mardi, mercredi, vendredi
Besançon : 8 et 9 mai / Montbéliard : 28 mai à         à 20 h 30 ; jeudi et samedi à 19 h ; relâche le
21 h / Paris : 13 et 14 juin                           dimanche

                                                  19
► S P E C TA C L E S I N V I T É S

  Lecture                            Ce qui ne tue pas                    Echo
  Bien couverts                      rend moins mort                      D’après Arthur Dreyfus,
  par temps chaud                    Conception et mise en scène          Ovide, Philippe Le Guern,
  De Viktor Slavkine /               de Natacha Roscio / Avec             Pierre Bourdieu, Edgar Morin,
  Traduction de Stéphane             Nancy Pobel, Cristina Tosetto,       Dostoïevski ainsi que des
  Poliakov / Mise en espace d’       Philippe Wyart, Rahim                témoignages de fans /
  Alain Alexis Barsacq / Cie des     Nourmamode et Calypso                Mise en scène d’Anthony
  Matinaux                           Buijtenhuijs / Conception            Beurec / Avec Norman
                                     sonore de Philippe Wyart /           Barreau-Gély et Mickaël
                                     Régie de Marius Bichet /             Freslon / Scénographie et
                                     Collectif Mixeratum [Ergo            dramaturgie par Yves Arcaix
                                     Sum]                                 Cie Alambic Théâtre

 N      é à Moscou en
        1935, il est d’abord
  ingénieur des transports puis
                                     C    réation d’inspiration
                                          absurde issue d’un
                                     laboratoire d’improvisation
                                                                          À     partir du témoignage
                                                                                véridique d’un
                                                                          admirateur du chanteur
  journaliste. Vivant toutes         et d’expérimentation                 Charles Trenet, l’auteur
  les évolutions politiques de       visuelle et sonore. Une              Arthur Dreyfus a composé
  l’Union soviétique à partir        société est régie par ses            un texte mêlant témoignages
  des années Khrouchtchev,           propres codes plus ou                réels, anecdotes et
  il commence à écrire pour          moins tacites, évidents.             confessions.
  le théâtre de courtes pièces.      Mais rien ne va de soi.              C’est ce troublant objet
  En 1979, il écrit sa première      Quand le sens semble nous            théâtral que nous mettons
  grande pièce La fille adulte       échapper, à quoi peut-on se          en scène, confrontés à
  du jeune homme remporte            raccrocher ? Il s’agit d’une         différents textes de littérature
  un succès immense.                 tentative de dérangement             traitant de la passion, de
  Il devient un auteur à             ludique qui résiste à une            l’enfermement, à différentes
  succès avec Le Mauvais             logique rationnelle toute            sources sociologiques
  appartement, le Tableau,           puissante.                           et journalistiques sur la
  Une place pour fumeurs…            On ne peut être différent que        fan-attitude, à la parole
  Il est traduit dans le monde       par rapport à une norme.             des fans eux-mêmes. Une
  entier. En France, plusieurs       Questionner notre rapport            intersexualité nous offre
  de ses textes ont été mis en       aux normes, aux corps et             alors un large spectre de
  scène.                             aux objets du quotidien.             réflexion sur la définition
  Bien couverts par temps            Apparition énigmatique               du fandomisme, sur la
  chaud est inédit en                d’un suspense incongru.              construction intime de
  France. Elle sera traduite         Jouer avec les codes, c’est          l’individu, sur l’affirmation
  spécialement pour le               admettre qu’ils ne vont pas          de soi.
  Festival de Caves.                 de soi.            Natacha Roscio    Norman Barreau-Gély et Anthony Beurec

  C’est donc à une découverte
  que nous vous convions.                                                 Saint-Nazaire : 10 mai / Nantes :
                                                                          13 mai / Saint-Jean-de-Boiseau :
  Paris : 15 juin                    Bordeaux : 15 mai                    15 mai

                                                 22
Et les poissons                          Le Kitsch’n                              Les Rats dans
partirent                                Cabaret                                  les murs
combattre                                Une proposition musicale de              D’après The rats in the wall de
les Hommes                               Léopoldine Hummel, Maxime                H.P Lovecraft / Mise en scène
D’Angelica Liddell /                     Kerzanet et Charly Marty /               de Catherine Hugot / Avec
Traduit par Christilla                   Création Festival Les Nuits de           Guillaume Clausse /
Vasserot / Mise en scène                 Joux 2013 / CAHD                         Composition musicale d’Uriel
d’Anne Frédérique Bourget /                                                       Barthélémi / Régie de Samuel
Avec Adrien Mauduit et                                                            Gamet / Assistanat à la mise
Arnaud Angel / Création                                                           en scène et aide précieuse de
sonore d’Alexis Sébileau                                                          Nicole Diemer et Méline Vioix /
Cie Maskantête                                                                    Cie KA

B     ien avant Lampedusa,
      avant les caméras et les
discours officiels, Angelica
                                         T     rois comédiens dans
                                               une cuisine font … de
                                         la musique. Une cuisine
                                                                                  A     lors qu’il vient juste
                                                                                        d’emménager dans une
                                                                                  vieille maison de famille
Lidell écrit pour les corps              kitsch, une kitchenette, et              rénovée, notre héros et
noirs qui viennent pourrir               là, trois comédiens chics                son chat sont subitement
sur les plages espagnoles.               et kitschs cuisineront des               réveillés par des sons
Ceux qui espéraient franchir             chansons et des surprises.               étranges, inquiétants et
le détroit de Gibraltar pour             Ils s’inspireront de chaque              même écœurants, provenant
une vie meilleure s’échouent             ustensile pour cuisiner                  de derrière les murs… Tout
sur le sable où viennent                 un moment de théâtre, de                 doucement un implacable et
bronzer les touristes                    musique, de performance sur              macabre processus se met
européens. Contraste entre               un lino imitation carrelage              en place : l’antique demeure
les corps noirs noyés et                 des plus kitschs.                        se met à dévoiler l’horrible
les corps blancs grillés.                                  Léopoldine Hummel,     vérité sur ses ancêtres, notre
                                                Maxime Kerzanet et Charly Marty
Comment la civilisation                                                           héros en perd la raison
apeurée tente-t-elle                                                              et commet finalement…
d’exclure l’autre pour qu’il                                                      l’impensable…
ne vomisse pas sa pauvreté                                                        La compagnie Ka continue
? Il faut faire parler les                                                        son exploration humaine
morts pour faire écouter les                                                      à travers le monstre et
vivants. Deux comédiens, un                                                       s’engouffre cette fois, non
musicien… et du plastique.                                                        sans humour, dans le thème
               Anne Frédérique Bourget                                            de l’hérédité maudite.
                                                                                  Attention à l’invasion des
                                                                                  Rats !
                                                                                                       Catherine Hugot

                                                                                  Besançon : 17 et 18 juin à 19 h
                                                                                  et à 20 h, forme courte d’1/2 h,
Lille : 20 et 22 juin                    Arbois : 18 mai à 22 h                   tarif spécial à 7 €

                                                           23
► S P E C TA C L E S I N V I T É S

  Le Syndrome                                  Le Voyage                               Mémoires d’une
  de l’otage                                   d’Erasme                                robe rouge
  D’après King Kong Théorie                    De et avec Jean-Marc                    D’après La Mémoire de l’air
  de Virginie Despentes /                      Eder / Assisté de Blanche               de Caroline Lamarche et Un
  Adaptation et mise en scène                  Giraud-Beauregardt /                    Mage en été d’Olivier Cadiot /
  de Clémentine Aubry / Avec                   Conseils chorégraphiques                Conçu par et avec Anne-Laure
  Christelle Couvelaere, Marina                de Michèle Rust / Objets                Sanchez / En collaboration
  Jorge et Louise Nauthonnier /                scénographiques d’Adrien                artistique avec Julio
  Musique de Drum Theater /                    Maufay / Photographies                  Guerreiro / Création son de
  Collectif Mixeratum [Ergo                    d’Alexandre Grisward / Cie Le           Laurent Dratler et Anne-Laure
  Sum]                                         Mythe de la taverne                     Sanchez / Cie La Chambre

  L                                            N
                                                                                       noire-théâtre
       e Syndrome de L’otage                         ous vivons une époque
       est un texte composite
  à partir de l’ouvrage King
  Kong Théorie de Virginie
                                                     extrême. Surabondance,
                                               excès, hypertrophie du
                                               monde, des égos…
                                                                                       U     n jour d’été, elle
                                                                                             découvre une photo.
                                                                                       Une photo d’une femme qui
  Despentes et d’extraits de                   L’emballement de notre                  se baigne dans une rivière.
  témoignages anonymes                         société nous affole. Erasme             Une femme inconnue.
  qui traite de la condition                   parle de mesure, de retrait,            Elle se souvient d’une
  féminine mais aussi de                       de distance, de silence.                promenade et d’une robe
  la société en général en                     Opposé à tout fanatisme,                rouge, un jour d’été.
  interrogeant les codes et                    il n’a cessé de dénoncer en             Recoller les morceaux.
  normes de cette société.                     tant qu’homme, intellectuel             Panser une blessure. Avec
  Ce texte n’a pas pour projet                 et chrétien la monstrueuse              du scotch. Dans Mémoires
  de porter un jugement ou de                  stupidité des guerres,                  d’une robe rouge, je convie
  faire la morale, mais propose                défendant par dessus tout la            le public sur les traces d’un
  plutôt de se questionner sur                 paix et le dialogue.                    souvenir. Une réminiscence
  le conditionnement imposé                    Il ne s’agit pas pour moi,              provoquée par la découverte
  par nos genres et s’affranchir               dans ce spectacle, d’assener            d’une photographie. Cette
  du formatage imposé aux                      la pensée d’Erasme comme                photographie, c’est la trace
  femmes. Le texte est porté                   une leçon, nos sociétés ne              d’une souffrance qui a
  par trois comédiennes et est                 sont pas comparables, mais              été oubliée. La mémoire
  issu d’un travail de plateau                 plutôt d’essayer de prendre             nous joue des tours, elle
  et d’échanges. Si le texte                   la mesure, un instant, du               transforme, déplace, ré-
  de Virginie Despentes et un                  voyage que notre monde a                invente. C’est le mouvement
  fil conducteur, il est aussi                 fait depuis cette époque.               de la mémoire et les
  propice à construire une                                            Jean-Marc Eder   tentatives de reconstitution
  réflexion ouverte à d’autres                                                         de « ce qui s’est passé » que
  textes, d’autres réflexions et                                                       j’ai eu envie d’explorer.
  d’autres points de vue.                                                                               Anne-Laure Sanchez

                            Clémentine Aubry                                           Lyon : 1er et 2 mai / Grenoble :
                                               Dole : 4 juin / Strasbourg :            8 mai / Genève : 4 juin /
  Bordeaux : 16 mai                            12 juin / Schiltigheim : 13 juin        Besançon : 14 juin

                                                                 25
Vous pouvez aussi lire