Ditio - Festival de caves
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sommaire p. 3 Édito ► L E S S P E C TA C L E S I N V I T É S : P. 5 Le mot du directeur p. 22 LECTURE BIEN COUVERTS PAR TEMPS CHAUD p. 6 Mode d’emploi CE QUI NE TUE PAS Le mot des comédiens REND MOINS MORT ECHO ► L E S C R É AT I O N S : p. 23 ET LES POISSONS PARTIRENT p. 7 ORAGES D’ACIER COMBATTRE LES HOMMES p. 8 JOSEPH G. LE KITCH’N CABARET LES RATS DANS LES MURS p. 9 DU DOMAINE DES MURMURES p. 25 LE SYNDROME DE L’OTAGE LE VOYAGE D’ERASME p. 11 TESTING TESTING TEST MÉMOIRE D’UNE ROBE ROUGE p. 12 VÉNUS ET ADONIS p. 26 MILLE FEMMES BLANCHES p. 13 À GORGE DÉNOUÉE RETOUR À REIMS RUSSIE, MON AMOUR p. 15 BLACK HOUSE p. 27 TONTO NOIR, TONTO BLANC p. 16 CE QUELQUE CHOSE UN CŒUR SOUS UNE SOUTANE QUI EST LÀ UNE SAISON EN ENFER p. 17 NULLE PART OÙ p. 28 TRAVAUX D’ÉCOLE SE METTRE MAïKEUL p. 30 Calendrier général p. 18 CHARLY CHANTEUR p. 33 Calendrier par villes LES ÉCRITS DE M. p. 36 Infos pratiques GIRARDOT DE NOZEROY Retrouvez-nous au ► LES REPRISES : 117 Grande-Rue p. 19 LA DOUXIÈME BATAILLE p. 37 Les Amis du Festival D’ISONZO Yves CAPRICES p. 38 L’équipe du Festival
E n sortant les caves de leurs fonctions naturelles, le Festival de É voquant avec originalité et poésie, petites et grandes histoires, le Festival L e Festival de Caves fonde son succès retentissant sur un message Caves impose un cadre de Caves se présente fort qui nous interpelle tous : original et novateur, qui résolument sous le signe prendre conscience qu’il faut rapproche public et artistes. de la liberté. Les formes dépasser les à priori pour Un cadre original qui a su théâtrales se délivrent de découvrir la vraie nature des s’exporter, s’étendre dans toutes lignes artistiques ou choses. La transformation de toute la Franche-Comté et parti pris. ces lieux souvent délaissés sortir ensuite largement des Villes et villages du Doubs et sombres en scènes frontières régionales, pour font partie des spectateurs éphémères propices à la s’imposer nationalement, et de la première heure. En création et à l’émotion en même au-delà. ouvrant une nouvelle fois est le symbole. Voilà donc La Région Franche-Comté leurs caves, ils ne peuvent de formidables univers de est fière d’apporter son que se réjouir que le Festival jeu et d’exploration, où la soutien cette année encore non seulement s’enrichisse proximité invite à partager au Festival de Caves. Je d’année en année, mais une rare intensité des remercie l’ensemble de essaime également au-delà sentiments. Le talent des l’équipe qui crée le Festival, de notre territoire. artistes fait le reste. les artistes et les bénévoles Le Département est fier On comprend donc pour la qualité de ce rendez- d’apporter son soutien l’engouement des Bisontines vous culturel, mais aussi les à cette manifestation et des Bisontins pour propriétaires qui ouvrent d’envergure. Permettant à ce Festival devenu une leurs portes et transforment, des professionnels reconnus, référence nationale avec pour un instant, leur cave tout comme à des jeunes 31 spectacles donnés partout en lieu de spectacle vivant. talents de s’exprimer, le en France cette année. Au nom de la collectivité Festival de Caves offre aux Merci et bravo à la régionale, je souhaite à spectateurs des mises en compagnie Mala Noche, à l’ensemble des spectateurs scène créatives et de qualité. toutes celles et ceux autour de riches moments de En sortant l’objet théâtral de Guillaume Dujardin qui découverte et d’échange. de la salle de théâtre, il nous offrent ces moments participe à coup sûr à notre de bonheur et qui sont ambition, celle de mettre la nos ambassadeurs aux culture à portée de tous. quatre coins de l’hexagone en montrant la capacité bisontine à innover, à créer, à rayonner ! Marie-Guite Dufay Claude Jeannerot Jean-Louis Fousseret Présidente de la Région Président du Département Maire de Besançon Franche-Comté Sénateur du Doubs Président du Grand Besançon 3
Restons confiants C e Festival, né d’une intuition Cette question, nous nous la posons tous il y a neuf années, continue de les jours sans trouver les réponses. grandir, de se transformer, de Tout de même, essayons un mot, une s’interroger. Nous grandissons, oui : idée : la confiance. plus de créations, de comédiens, de La confiance en nos nouveaux communes, de représentations. Mais partenaires qui inventeront leur Festival surtout nous réfléchissons à ce que nous dans les caves de leur ville ou village. allons devenir. La confiance dans ces spectateurs Le risque serait celui d’un nouveaux qui découvriront ce Festival. développement non contrôlé, d’une Et aussi la joie. multiplication sans raison, juste pour le La joie de faire ce métier, la joie de plaisir du nombre, pour la satisfaction du rencontrer soir après soir de nouvelles bilan, pour la jouissance de la quantité. personnes, la joie d’inventer des formes, Au contraire, ce Festival est fondé des histoires et de les partager. sur l’importance de l’individu, sur la Ce Festival est protéiforme. Il continue singularité, sur le mystère des mots et de s’inventer. Jour après jour. Sans des acteurs. certitude. Merci aux spectateurs de nous faire confiance. Accueillons-les avec joie. Disons-le autrement, notre Festival doit Guillaume Dujardin être et rester un endroit où nous pouvons créer et inventer autrement, sans la contrainte de la réussite, un Festival où le spectateur est supposé curieux et accueillant, un Festival où nous pouvons proposer des formes théâtrales divergentes, sans ligne artistique commune, sauf peut-être celle de proposer du théâtre dans des lieux clos et souterrains pour un petit nombre de spectateurs, pour qui le mystère du lieu est gardé jusqu’à la dernière seconde. Comment parvenir à maintenir ce projet alors que nous grandissons ? Pourra-t-il être le même à Toulouse, Lille, Paris, ou Besançon ? 5
Festival Notre Mode Festival d’emploi de Caves C omme son nom l’indique, les spectacles sont joués dans des caves, sous-sols et autres petits lieux D ’avril à juin, c’est l’effervescence. Un événement qui nous active et nous fait vivre l’urgence de la création. de Besançon, de Franche-Comté Un réseau de diffusion qui nous entraîne et d’autres régions. Les lieux sont sur la route et fait circuler nos projets. tenus secrets, c’est pourquoi, il faut Autant que possible, malgré la densité absolument réserver. L’équipe du de travail, nous nous portons assistance Festival contacte les spectateurs la veille pour remédier aux problèmes. Et malgré de la représentation afin de leur donner l’agitation, nous tentons de nous soutenir un lieu de rendez-vous. Compte tenu lors des instants de fragilité. Nous nous de la petitesse des lieux, le nombre de croisons entre deux représentations, spectateurs est limité à 40 spectateurs. entre deux voyages, mais souvent le calendrier nous hâte et nous sommes Pour réserver vous pouvez appeler le dispersés par les tournées. Difficile de 03 81 61 79 53, ou envoyer un message trouver le temps d’échanger autour des à festivaldecaves@gmail.com. expériences que nous vivons. À Besançon, vous pouvez vous rendre au Alors, un week-end par mois depuis 117 Grande-Rue. septembre, comédiens, metteurs en scène, administrateurs et techniciens, Le jour du spectacle, vous vous nous nous retrouvons afin d’inventer présentez au rendez-vous, les modalités notre Festival. Nous prenons le temps de de billetterie sont réalisées et vous êtes nous raconter les péripéties sur le terrain. conduit dans la cave du spectacle. Nous invitons de nouveaux partenaires. Nous rêvons à l’avenir. Nous débattons Nous sommes présents sur le lieu de autour de nos convictions et réaffirmons rendez-vous à partir de 19 h 30. notre engagement pour le projet ; cet Les spectacles commencent à 20 h espace de fidélité où metteurs en scène précises (sauf indication contraire). et acteurs peuvent créer en toute liberté. Avant de nous relancer dans le marathon Il faut penser à se munir de vêtements du Festival, nous aurons eu un an. Un an chauds. En plein milieu du printemps, pour que le projet continue à grandir. Un certaines caves gardent encore la an pour qu’il continue à nous appartenir. fraîcheur de l’hiver. Léopoldine et Simon, au nom de l’équipe du Festival 6
► C R É AT I O N Orages d’acier Comme si Jünger, soldat, risquant à D’après l’œuvre d’Ernst Jünger / Adaptation chaque instant d’être blessé ou tué, et mise en scène de Guillaume Dujardin / continuait à regarder cette guerre comme Conseil dramaturgique de José Drevon / un amoureux de la littérature et de la Costumes de Sigolène Petey et Claire beauté, se baladant sous les bombes ou Gollentz / Avec Maxime Kerzanet / sous les balles, découvrant en lui-même Remerciements à Remi Sacher et au Musée des émotions que seules les tranchées de la mémoire et de la paix de Clerval / pouvaient lui faire vivre. En coproduction avec la Cie Mala Noche, Ce héros de guerre, ayant accompli des Transversales-Théâtre de Verdun et le actes d’une grande bravoure, deviendrait Conseil général de la Meuse presque un aristocrate, un dandy vivant la guerre comme une nécessaire expérience La guerre nous avait donc saisis comme de la vie. une ivresse. C’est sous une pluie de fleurs Cette guerre est terrible, meurtrière. Nous que nous étions partis, grisés de roses et le comprenons à chaque instant. Le regard de sang. Ernst Jünger qu’il porte sur elle est implacable. Son absurdité est révélée à chaque instant. T raduit dans le monde entier, Orages d’acier est l’un des témoignages de guerre les plus passionnants, précis, Mais un souffle étrange ressort de ces lignes. La musique de la guerre se fait presque entendre. Comme si Jünger avait bouleversants. transformé les canons en instrument, les Comment, une langue peut-elle à ce point combats en chant, les bombardements en nous faire ressentir la guerre ? Comment orages d’acier. un homme réussit-il grâce à son écriture à Guillaume Dujardin nous faire traverser une expérience aussi extrême que celle des tranchées de la Festival de Caves d’automne première guerre mondiale ? Nous reprendrons ces Orages d’acier à la En lisant Orages d’acier, on s’interroge fin du mois de septembre dans des caves, en permanence sur la puissance de l’écrit, des forts et des tranchées de la première la force de la littérature. guerre mondiale à l’invitation du Théâtre En plongeant dans ce texte afin de tenter de Verdun. d’en tirer la trame d’un spectacle, on Ce spectacle inaugurera un autre moment découvre une architecture implacable, possible pour notre Festival : l’automne. une langue ciselée, un regard précis et au Des spectacles repris, pour un Festival scalpel. prolongé, afin que nous puissions Ce qui est le plus frappant, c’est rencontrer encore plus de spectateurs. sûrement comment Jünger, dans un même paragraphe, arrive à la fois à nous faire ressentir le présent d’une situation extrême et à nous transmettre une réflexion profonde et intime sur ce même Besançon : 3, 4, 5 et 6 mai / Saint-Nazaire : événement. 9 mai / Nantes : 12 mai / Toulouse : 16 mai 7
► C R É AT I O N JOSEPH G. D’après Les Journaux de Goebbels / mais plutôt de revisiter le questionnement Texte de Thomas Lihn / Mise en scène de qu’impose cette part de l’Histoire au Raphaël Patout / Assisté d’Anne-Laure cœur même de l’humain. Les ravages du Sanchez / Avec Pierre-François Doireau / nazisme ont été perpétrés par des hommes Costumes de Sigolène Petey / En bien vivants et non par des personnages coproduction avec la Cie La Chambre Noire mythologiques. Raphaël Patout Théâtre Paul Joseph Goebbels est né le 29 octobre Le national-socialisme est une religion, 1897 à Rheydt. Après des études littéraires, il nous ne manquons que d’un génie s’engage en politique. L’art n’est pas suffisant religieux capable de démoder les vieilles pour lui, il désire traduire ses idées en actes. Il pratiques religieuses et d’en instaurer de s’inscrit au parti National Socialiste. nouvelles. Joseph Goebbels Sa rencontre avec Hitler est décisive. Il devient H itler, Himmler, Goering, Goebbels... des noms irrévocablement associés à la barbarie, à l’inhumanité la plus peu à peu l’un de ses collaborateurs les plus serviles et lui voue un culte sans borne. Reconnu pour ses talents d’orateur, le 11 mars profonde. Ils prennent valeur de mythes 1933, il est désigné ministre du Reich à dans l’histoire du vingtième siècle. Des l’éducation du peuple et à la propagande. mythes obscurs, il va sans dire. Il perfectionne les techniques modernes de J’ai étudié l’histoire de ces personnages, manipulation des masses. je les ai vus dans des documentaires, j’ai Il se donne la mort à Berlin le 1er mai 1945, avec lu des témoignages relatant les faits de son épouse Magda, après avoir empoisonné leur politique désastreuse. Cependant, leurs six enfants. ils demeurent pour moi des images lointaines… Peut-être l’horreur extrême Joseph G. est créé en partenariat avec le de leurs actes reste-t-elle difficilement Musée de la Résistance et de la Déportation concevable ? de Besançon. Il sera diffusé la saison Tout ceci semble tellement inimaginable… prochaine dans différents musées et lieux En lisant les journaux personnels tenus de mémoire. par Goebbels, quelque chose s’incarne qui détruit le mythe. Il y est décrit le quotidien du troisième Reich, comment tout ceci a été possible, comment des individus bien réels, avec leur vie, leur famille, leurs émotions, ont organisé un système totalitaire qui a exterminé des millions d’êtres humains. En mettant en scène Goebbels, sa Lyon : 4, 5, 6 mai / Grenoble : 7 mai / mélancolie, ses joies, son désir de trouver Besançon : 10, 11, 27, 28, 29, et 30 mai ; un guide, de devenir fanatique, il ne s’agit 31 mai à 18 h / Belfort : 26 mai / à aucun moment d’excuser l’inexcusable, Lons-le-Saunier : 3 juin 8
► C R É AT I O N DU DOMAINE DES MURMURES Une comédienne, une voix, ombres et lumières, vivants et morts, épure et musicalité… D’après le roman de Carole Martinez Ce qui me séduit dans Du domaine... c’est (Goncourt des lycéens 2011, Gallimard) / l’idée d’explorer la relation des filles aux pères, Adaptation, mise en scène et scénographie des mères aux fils. de José Pliya / Avec Léopoldine Hummel / Il s’agit d’une adresse d’une jeune fille/mère de En collaboration artistique avec Danielle 17 ans à ses pères : le terrestre et le céleste Vendé / Costume de Man popo / Création et d’autre part, d’une adresse à son fils. Elle lumière de Sosthène / Musiques aura a cœur de leur dire ses vérités et ses d’Hildegarde de Bigen et Camille / secrets, ses choix et ses désirs, ses doutes, En coproduction avec La Caravelle ses douleurs, ses espoirs et tout l’amour qu’elle Je reste en ma cellule, contemplant les porte en elle univers que le Christ me donnent à voir, Un amour hors norme. immobile car chacun sait où me trouver, Il s’agit en somme de la prise de parole d’une comme on sait trouver un moulin ou une jeune fille qui, pour être maîtresse de son tombe. Carole Martinez destin, pose un acte d’une rare radicalité. On E travaillera le paradoxe qui veut que ce soit en n 1187, le jour de son mariage, la s’emmurant qu’elle trouve sa liberté. jeune Esclarmonde refuse de dire Une heure d’une parole poétique et concrète, « oui » : elle veut faire respecter son tendue, projetée, violente comme une pierre vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision d’angle jetée du fond d’un cachot vers le Ciel. de son père, le châtelain régnant sur le José Pliya domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle Lyon : 30 avril, 1er mai / Grenoble : 2, 3 et 4 elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au mai / Saint-Nazaire : 8 mai / Nantes : 11 mai / carrefour des vivants et des morts. Depuis Bordeaux : 14 mai / Toulouse : 15 mai / Arbois : son réduit, elle soufflera sa volonté sur le 18 mai à 16 h / Besançon : 19 et 20 mai ; fief de son père et ce souffle l’entraînera 1er juin à 18 h ; 2, 3, 4, 5 juin / Lons-le-Saunier : jusqu’en Terre sainte. 21 mai / Mouthier-Haute-Pierre : 22 et 23 mai / Carole Martinez donne ici libre cours à Pierrefontaine-les-Varans : la puissance poétique de son imagination 24 mai / Les Hôpitaux-Neufs : 25 mai / Dole : et nous fait vivre une expérience à la 28 mai / Montbozon : 6 juin / Andlau : 11 juin / fois mystique et charnelle, à la lisière du Nordheim : 12 juin / Strasbourg : 13 juin / songe. Thann : 17 juin / Karlsruhe : 18 juin / Mulhouse : 19 juin / Morteau : 27 juin 9
► C R É AT I O N TESTING TESTING TEST Une vie avivée et plus que personnelle. Quelque chose qui a la capacité de D’après les œuvres de la Beat Generation bouleverser, de faire bifurquer. Quelque Conception et mise en scène de Simon chose qui fait aller au hasard, dans la joie. Vincent / Avec Pierre-François Doireau Simon Vincent Costumes de Sigolène Petey / En coproduction avec la cie Cie que peut La Beat Generation, c’est un groupe d’amis, l’orage J. Kerouac, A. Ginsberg, N. Cassady et W. S. Je n’avais pas peur du tout cette nuit-là ; Burroughs et quelques autres, tous artistes et c’était la chose la plus naturelle du monde intellectuels. Ces jeunes poètes des années 50 que de rouler à cent dix et de discuter et aux États-Unis protestent contre le puritanisme de voir toutes les villes débouler comme et dénoncent les dispositifs de contrôle. Comme dans un rêve tandis qu’on fonçait en alternative à la société de consommation et à avant et qu’on discutait. ses normes, ils se font créateurs de manières Jack Kerouac, Sur la route d’exister. Ils expérimentent des formes de vie R nomades et revendiquent leur pauvreté. Avides etiré, confiné dans sa cave, il – de nouveauté, ils se frottent aux drogues et appelons le Jean – , se met pourtant explorent les possibles sexuels. Volontiers sur la route. À la rencontre des artistes provocateurs, ils luttent pour libérer les mœurs de la Beat Generation, il s’immisce dans se jouant des interdits. Et pour renforcer ces les voyages, partage les engagements et expériences, ils voyagent autour du monde. reprend les expérimentations. Il reproduit, Mouvement artistique sans figure tutélaire, prolonge. Il écrit et met en voix. Il tente le sans école, la Beat Generation a produit tous cut-up et met son corps en jeu comme une azimuts. Des formes littéraires ; sans compter performance. Il délire. Mais rien de lâche les manifestations artistiques publiques, les là-dedans, le contraire d’un isolement happenings et les collaborations avec d’autres ou d’un retrait dans l’imaginaire. Un praticiens, peintres ou musiciens de jazz. dynamisme, quelque chose de vivant. En commun, il y a l’écriture comme délire, la Peu importe qu’il soit ou non alcoolique, volonté de créer une littérature a-signifiante, homosexuel, drogué. Qui peut dire que dynamique, toute en intensité. Des excès, une Jean n’est qu’un spectateur à l’abri, qu’un poétique explosive, une philosophie borderline, suiveur qui profite des expériences un une éthique. Non sans risque et sans violence. peu « limite » de ces poètes délinquants et vagabonds ? Qui peut dire qu’il goûte « leurs délices et leurs poisons » sans rien risquer ? L’important, c’est que « quelque chose passe ». L’épreuve de cette liberté créatrice, dans l’art, dans la vie. Il a beau être seul, « son désert est peuplé ». Et l’espace d’une heure, il abandonne son Besançon : 5, 6, 7 et 8 juin / Strasbourg : 14, 15 nom propre pour une vie en pensée. et 17 juin / Lille : 20 et 21 juin 11
► C R É AT I O N VÉNUS ET ADONIS Comment jouer un poème ? Comment le D’après le poème de Shakespeare Vénus transmettre ? Comment en faire théâtre ? et Adonis / Mise en scène de Charly Marty / Vénus et Adonis sont en quelque sorte des Assistanat à la mise en scène d’Élodie personnages, mais il y en a aussi un troisième, Guibert / Avec Anaïs Mazan / Dramaturgie de c’est Shakespeare, ou plutôt le narrateur qui Pierre Kuentz / Costumes de Sigolène prend une part ludique, subjective à l’histoire, Petey / Vidéos de Simon Gras / En il la commente, la dessine, il se mêle parfois coproduction avec la Cie les Indiens / étrangement aux personnages. Remerciements au NTH8 Nous avons voulu travailler ce poème pour le faire déguster aux spectateurs – tout comme Elle se baigne dans la rivière et son feu ne on peut déguster un vin –, avec ce plaisir à s’éteint pas. William Shakespeare découvrir des choses cachées, apprendre V énus, « malade d’amour » pour Adonis, tente inlassablement de séduire ce jeune chasseur qui reste froid à où la vigne a poussé, sous quel soleil ses grappes ont mûri et surtout les goûts, arômes et senteurs qu’il peut suggérer au palais… son désir et à ses prières. Il sera tué dans La mythologie nous raconte les passions la fleur de l’âge par un sanglier. De sa humaines. Il en est de même pour le théâtre. mort naitra une fleur : l’anémone, dont la Ici ce sont les Adonies, un culte tenu durée de vie est éphémère, comme celle exclusivement par des femmes : après avoir du jeune homme. fait germer des graines dans de petits jardins Pour dire ce désir, le dramaturge nous éphémères symbolisant la mort prématurée balade au détour d’excessives métaphores d’Adonis, elles se lamentent sur le sort tragique dans un langage lyrique, drôle, des deux amants. Ces fêtes bruyantes et charnel… et Vénus devient l’héroïne enivrantes célèbrent l’éphémère… d’une tragédie shakespearienne. Le spectacle sera une grande digression dans En 1592, la peste oblige les théâtres laquelle nous dégusterons le poème, nous le de Londres à fermer leurs portes. passerons au révélateur, nous le disséquerons « L’absence de l’autre – Adonis qui pour mieux l’apprécier. se dérobe, le public qui fait défaut au Charly Marty et Anaïs Mazan dramaturge – pourrait être (…) sujet du poème et condition concrète de sa production.*» Vénus comme Shakespeare seraient donc animés par le désir de Villeurbanne : 26, 27 et 28 avril / Pézenas : toucher l’oreille et le cœur de l’Autre. 1er mai / Montpellier : 2 mai / Arbois : 18 mai Ces tentatives sont aussi celles d’un à 18 h / Chemellier : 20 mai / Saint-Rémy- comédien pour atteindre un spectateur… la-Varenne : 21 mai / Orléans : 24 mai / *D’un poème au théâtre, Michèle le Doeuff Montbéliard : 28 mai à 19 h / Belfort : 29 mai / Besançon : 1er, 8, 9, 10 et 11 juin / Oricourt : 2 juin / Baume-les-messieurs : 6 juin / Paris : 13 et 14 juin / Duclair : 15 et 16 juin / Pontarlier : 19 juin / Nans-sous-Sainte-Anne : 22 juin 12
► C R É AT I O N À gorge dénouée Hopkins, Villon, Lewis Carroll, Oskar Un spectacle hors d’ici à travers l’œuvre Pastior, Pierre Le Pillouër, Maurice de Ghérasim Luca / Mise en scène de Jean- Roche, Kurt Schwitters, Ghérasim Luca. Michel Potiron / Avec Pearl Manifold / ‘‘Fous littéraires’’, on dit, pour évacuer En coproduction avec Théâtre à Tout Prix la question. En fait, si je n’arrive pas à cesser d’aimer les ‘‘difficiles’’ c’est Le verbe parce que les faciles, les accueillants, les À gorge dénouée consommables sur place, les collés au Héros-limite possible, les bien-humains, les clairs- Le rêve en action sachants, les vite-poignants et les petits Hermétiquement ouverte charmants, je les trouve généralement, Sysiphe géomètre au bout du compte, trop lisibles, trop Le tourbillon qui repose évidemment lisibles : insipides et Vers le non-mental insignifiants. Je n’y entends pas résonner Crimes sans initiale grand-chose du chaos d’angoisses, de Ghérasim Luca désirs, d’expériences contradictoires, misérables et intenses à la fois, où va, A u commencement, je projetais de réaliser un texte de Christian Prigent, tiré de son recueil : Une erreur de la tant bien que mal, comme toute vie, ma vie. Pas grand-chose non plus du corps considérable, énormément proliférant, nature où il parle de la littérature, des immensément polymorphe et pervers des prétendues obscurité et illisibilité des langues qui me traversent comme elles poètes, notamment de l’inaccessibilité de traversent chacun… » Ghérasim Luca. Finalement, j’ai décidé de Une erreur de la nature (extrait), Christian Prigent créer directement un spectacle à partir de l’œuvre de Ghérasim Luca. Il s’intitulera À Gorge dénouée, un spectacle de poésie, autrement dit un objet de théâtre, un spectacle hors d’ici. Jean-Michel Potiron Je suis de ceux qui aiment ces auteurs que le monde culturel de leur temps (le nôtre, par exemple) considère comme gentiment délirants, drôlement macaroniques voire carrément incompréhensibles. J’aime Villeurbanne : 2, 3 et 4 mai / Grenoble : 5 et 6 par-dessus tout des œuvres qui ont fait mai / Bonnevent-Velloreille : 10 mai / Saint- œuvre de l’impossibilité de faire œuvre. Rémy-la-Varenne : 23 mai / Saint-Georges- Je suis de ceux qui inclinent à penser que les-sept-voies : 24 mai à 18 h / Blois : 25 mai / c’est en ces auteurs-là que la littérature Montbéliard : 27 et 30 mai à 21 h / Besançon : vit sa vie puisque c’est par eux qu’en 31 mai ; 1er juin à 14h ; 17, 19, 20, 22 juin / elle-même éternellement elle se change : Villersexel : 4 juin / Genève : 5 juin / Luxeuil-les- Saint-Amant, Théophile, Corbière, Bains : 6 juin / Paris : 15 juin / Dijon : 18 juin 13
► C R É AT I O N BLACK HOUSE autre, en constituant peu à peu, avec les Librement inspiré des figures de Rosa spectateurs de la cave, ce que pourrait être Luxemburg, des Pussy Riots, de la RAF une communauté. et de textes d’Alfred Döblin / Conception Anne Monfort d’Anne Monfort et de Marik Renner / Mise en scène d’Anne Monfort / Avec Marik Renner / En prison, rien ne change jamais : hier En coproduction avec Day-for-night est comme aujourd’hui qui sera comme demain. Cette immuabilité est proprement C’est toujours quand l’histoire semble insupportable – sauf si vous opérez une désespérément perdue au fond d’une conversion phénoménologique : ici, la impasse qu’elle sait le mieux s’en sortir. conversion à la vertu carcérale. Vous Rosa Luxemburg constatez alors que, même quand il B lack house, à la fois l’inverse de la White house, un QG des minorités pensé dans les années 70 aux États-Unis. semble que rien ne se passe, il se passe encore quelque chose : par exemple, hier “ça n’allait pas” et aujourd’hui “ça va Une forme de chambre noire aussi… mieux” – ou l’inverse. Les philosophes Une femme seule, dans une chambre ont donc raison : ce qui nous arrive vient noire, une prison ou un refuge. Ce qu’elle de nous. Mais si vous n’assumez pas a fait exactement ? Peut-être a-t-elle ce fait comme une discipline, cela peut braqué des banques, peut-être s’est-elle rendre fou. Au bout de cinq ans de prison, insurgée contre son gouvernement. Elle vous ne savez plus rien faire, pas même parle à un homme absent, évoque ses traverser une rue. Mais l’avantage, c’est différentes vies, tente de réinventer une que vous revoyez tout à neuf. révolution passée ou future… Bernard Stiegler Ce travail naît d’une envie de traiter la question de l’engagement aujourd’hui, de ces moments qui basculent, où le monde sort de ses gonds. Rosa Luxemburg, Emma Goodman, Angela Davis, aujourd’hui Nadejda Tolokonnikova, autant de figures politiques qui ont fait de la prison le siège d’une pensée de la Besançon : 15, 16, 17, 23 et 24 mai ; 1er juin liberté. C’est autour d’elles que nous à 16 h / Esprels : 21 mai / Lons-le-Saunier : rêverons. 25 mai / Montbéliard : 27 mai à 19 h et 31 mai L’actrice passe d’une biographie à l’autre, à 21 h / Belfort : 28 et 30 mai / Saint-Antoine : rejoue des scènes de films, connus 3 juin / Saint-Claude : 4 juin à 19 h et à 21 h / ou moins connus, reprend des vidéos Baume-les-Dames : 5 juin / Paris : 6, 7 et 8 d’actualité, constitue sa propre biographie juin / Strasbourg : 18 juin / Saint-Louis : 19 juin / à partir de ces différents éléments. Elle Mulhouse : 20 juin / Saint-Hyppolite : 22 juin nous transporte d’une époque à une à 18 h 15
► C R É AT I O N CE QUELQUE CHOSE QUI EST LÀ Ce chantier commença avec la parole de P., garde forestier entendu à la radio, D’après La Nuit tombée, d’Antoine Choplin / pleurant la mort de son collège de travail Mise en scène de Chantal Morel / Avec et aussi le mal fait à la forêt… Roland Depauw et François Jaulin / Musique de Patrick Najean Continua avec la poésie de Jaccottet, pour que ce qui est là, devant nous, ne C ela aurait pu s’appeler Nous reviendrons bientôt. C’est ce que les habitants des villages autour de subisse aucune blessure due au regard, à la signification, afin que nous pressentions cette puissance silencieuse dont nous ne Tchernobyl ont écrit sur la porte de leur connaissons rien… maison en partant… Puis, tant il fut difficile de s’en tenir La nuit tombée, c’est l’histoire de à cette beauté intouchée, intacte, le Gouri qui revient à Pripiat, dans la zone devoir de lucidité devant s’exiger de soi, interdite. Il veut y récupérer... nous fûmes conduits à ouvrir les livres Sur le chemin, il passera voir Iakov et de Günther Anders, le penseur de la Véra. Ils parleront. Boiront de la vodka. catastrophe, de l’âge atomique. C’est tout. Les mots sont humbles. Cette C’est ainsi que La nuit tombée d’Antoine histoire simple, et les contraintes qu’elles Choplin croisa notre route et que ce petit nous imposent pour se donner à voir et livre fut ce qui nous manquait. à entendre, nous conduisent à renouer Chantal Morel avec ce qui, au théâtre, se noie dans les recherches de la technique contemporaine. Technique qui fut l’immense chantier d’Anders. « Le “trop grand” nous laisse froids, mieux (car le froid serait encore une sorte de sentir) même pas froids, mais complètement intouchés ; nous devenons des analphabètes de l’émotion. » Ainsi, l’humble et la mesure redonnent au théâtre de quoi se redresser de la honte qui le pousse à délaisser sa tâche la plus difficile : humaniser l’être humain. De plus en plus dans ce monde, Lyon : 26, 27, 28 et 29 avril / Grenoble : 2, 3, l’expression « la moindre des choses » 4, 5, 6, 7 et 8 mai / Besançon : 12, 13, 14, 15 hante, on y puise l’humble et le petit. On et 16 mai / Arbois : 17 mai / Orléans : 22 et 23 y puise de ré-entrevoir quelque chose mai / Saint-Georges-les-sept-voies : 24 mai à pour réduire, diminuer ce qui à l’extérieur 16 h / Blois : 26 mai / Montbéliard : 30 et 31 enfle et se gonfle sur le dos de la vie mai à 19 h / Paris : 6, 7 et 8 juin intérieure de chacun… 16
► C R É AT I O N ► C R É AT I O N NULLE PART MAÏKEUL OÙ SE METTRE Une proposition musicale de et par Léopoldine Hummel / En coproduction D’après l’œuvre poétique de Maïakovski / avec la Cie Mala Noche Une proposition d’Anaïs Mazan / Vidéo de Simon Gras / En coproduction avec la Cie The magic, the wonder, the mystery Mala Noche et le Festival Muzz and the innocence of a child’s heart, are the seeds of creativity that will Dans l’obscurité tout devient clair. Il n’en heal the world. va pas seulement ainsi des phénomènes, des images – il en va ainsi de la langue If you’re looking for the person who elle-même. Thomas Bernhard will change your life, look in the mirror. C ’est un projet qui est né de deux envies : l’écriture amoureuse abrupte et passionnelle de Maïakovski – il déplace I’m a strong man. I’m a warrior and I know what is inside of me. des montagnes – et un travail avec l’eau. Michael Jackson De l’eau dans une baignoire. Comme une barque. La comédienne dans la barque. La barque de Maïakovski. M aïkeul est une recherche sur la vie et l’œuvre de Michael Jackson. Une recherche sur son Nulle part où se mettre à l’abri ? auto-proclamation de « King Of Maïakovski, Pop », sur l’enfant qui est en lui et sous la pluie, surtout, un hommage à sa musique, aime, revisitée de manière minimaliste. se livre à l’amour, Cette recherche s’appuie sur des entièrement. interviews de Michael Jackson, des Pourtant les réponses à son désir articles de presse et sur les paroles insatiable lui sont toujours insuffisantes de ses chansons. Léopoldine Hummel eu égard à son exigence. Alors il cherche un abri, un îlot, un endroit (une barque) où mettre son cœur en sureté, en repos, en douceur. C’est sur cet îlot que nous sommes. Avec ses mots. On cherche… Où est-elle ? Cette Femme ! Ses femmes ! Anaïs Mazan Besançon : 31 mai à 22 h ; 9 et 10 juin / Besançon : 14, 15 et 16 mai Strasbourg : 16 et 20 juin 17
► C R É AT I O N ► C R É AT I O N CHARLY LES ÉCRITS DE CHANTEUR M. GIRARDOT Une proposition musicale de et par Charly Marty / Cie Les Indiens DE NOZEROY Une proposition de Christian Pageault / Mise Ballades spleenétiques et poèmes en scène d’Antoine de la Roche / Lumières poubelles. de Bernard Guyollot / Scénographie C d’Isabelle Jobard / En coproduction avec les harly Chanteur est un chanteur Cies Mala Noche et Page 27 gourou de la secte du « Spleen ». Les ballades spleenétiques sont comme Il y a un mystère « Girardot de Nozeroy » des chansons dépressives mais en plus qui frappe d’emblée : comment une telle drôles. plume, un être aussi singulier, a-t-il pu Les poèmes-poubelles sont des poèmes échapper à l’histoire littéraire ? récupérés dans une poubelle et mis en Philippe Person musique. Charly Chanteur c’est un vrai-faux chanteur qui fait un vrai-faux concert. E n 1650... Quatre siècles avant « l’invention » de la psychanalyse. Quatre siècles avant la découverte des Avec Charly Chanteur, je me suis voies de sagesse orientales, Girardot de inventé un personnage ou plutôt un Nozeroy, malgré la guerre qui sévit dans double, en tout cas un espace qui n’est sa province, nous fait part de sa quête ni vraiment un concert, ni vraiment du d’une identité nouvelle et d’une relation théâtre. subtile au monde, dans sa recherche d’un La plupart des chansons sont extraites bonheur absolu. de Spleen qui est un de mes premiers Que de tels écrits, récemment découverts, spectacles. aient pu rester en sommeil pendant La forme concert me permet de trois siècles dans une bibliothèque de pouvoir jouer partout, en tout lieu, conservation de Besançon reste un avec ou sans technique, dans un bar, mystère. Il laisse supposer l’existence, à un théâtre, sur une péniche, chez des l’époque, d’un contact entre la tradition gens… dans une cave… Charly Marty chrétienne et l’enseignement ésotérique d’Orient. Au delà du texte, le spectateur est invité à partager l’expérience sensorielle troublante des Ré-épousailles d’avec son corps de l’auteur. Christian Pageault Montpellier : 3 mai / Coutures : 22 mai / Lyon : 3 mai / Besançon : 5, 6 et 7 mai / Orléans : 25 mai / Plainoiseau : Faucogney-et-la-mer : 16 mai / Arbois : 17 mai / 27 mai / Nancray : 3 juin / Cornot : 18 juin / Les Fourgs : 11 juin / Courchaton : 12 juin / Geneuille : 20 juin / Besançon : 21 juin Paris : 15 juin 18
►REPRISE ► R E P R I S E A U T H É Â T R E D E L’ ATA L A N T E PA R I S 1 8 e La Douzième Caprices bataille d’Isonzo D’après l’œuvre de Francisco y Goya / De De Howard Barker / Mise en scène de José Drevon / Mise en scène de Guillaume Guillaume Dujardin / Avec Pearl Manifold Dujardin / Avec Maxime Kerzanet / et Christian Pageault / Costume de Leslie Scénographie de Marion Golmard et Patrick Veyrat / En coproduction avec la Cie Mala Poyard / Costume de Sigolène Petey / Noche Lumières de Christophe Forey / En coproduction avec la Cie Mala Noche U n vieil homme. Une jeune femme. Ils viennent de se marier. C’est leur nuit de noce. Ils sont aveugles. L ’œuvre de Francisco Goya m’a toujours fasciné. Dans un espace inconnu, presque En particulier ses gravures, réalisées la abstrait, ces deux personnages luttent afin nuit, dans le secret de son grenier. d’atteindre le degré absolu de l’érotisme. Le jour, il était peintre officiel, répondait L’érotisme est ici un jeu cruel dans lequel à des commandes. La nuit, il laissait libre chacun amène l’autre dans des champs cours à son imagination. Le rationalisme inconnus de l’imaginaire. Ils se poussent, de la journée était balayé par les sorcières ils combattent. Parfois comme des joueurs de la nuit. Tout devenait possible, rien ne de poker, souvent comme des joueurs devait être justifié. Un seul mot d’ordre : d’échec. l’imagination, le fantasme. Tels des papillons punaisés sur un mur, Alors, il gravait. Et à travers ses coups ils sont face à nous. Peu de mouvements. de burin, à force de creuser ses sillons, il Beaucoup de paroles. Ils se parlent, se se racontait. Il racontait ses cauchemars, ressentent, se touchent parfois. Mais sa vie réelle et fantasmée, ses idées ensemble, ils font devant nous un voyage. impossibles à exposer. Le geste devenait Un voyage commun. Ce combat ils le font frénétique, nécessaire. Il apprenait la ensemble afin de découvrir l’inconnu : liberté. cette douzième bataille. Cette liberté nous la découvrons dans Isonzo a été marié 11 fois. Tenna est sa cette série de Gravures qu’il a nommée douzième épouse. Cette bataille est la Los Caprichos : Caprices. Caprices dernière. Tenna est l’adversaire qu’il comme espace de liberté, endroit où tout lui fallait. Le jeu est enfin à égalité. devient possible. Guillaume Dujardin Le chemin vers un érotisme, vers leur érotisme, est trouvé. Faut-il encore vouloir l’emprunter. Guillaume Dujardin Spectacle créé au Festival de Caves 2013 Du 2 au 24 juin au Théâtre de l’Atalante (Paris 18e) : lundi, mardi, mercredi, vendredi Besançon : 8 et 9 mai / Montbéliard : 28 mai à à 20 h 30 ; jeudi et samedi à 19 h ; relâche le 21 h / Paris : 13 et 14 juin dimanche 19
► S P E C TA C L E S I N V I T É S Lecture Ce qui ne tue pas Echo Bien couverts rend moins mort D’après Arthur Dreyfus, par temps chaud Conception et mise en scène Ovide, Philippe Le Guern, De Viktor Slavkine / de Natacha Roscio / Avec Pierre Bourdieu, Edgar Morin, Traduction de Stéphane Nancy Pobel, Cristina Tosetto, Dostoïevski ainsi que des Poliakov / Mise en espace d’ Philippe Wyart, Rahim témoignages de fans / Alain Alexis Barsacq / Cie des Nourmamode et Calypso Mise en scène d’Anthony Matinaux Buijtenhuijs / Conception Beurec / Avec Norman sonore de Philippe Wyart / Barreau-Gély et Mickaël Régie de Marius Bichet / Freslon / Scénographie et Collectif Mixeratum [Ergo dramaturgie par Yves Arcaix Sum] Cie Alambic Théâtre N é à Moscou en 1935, il est d’abord ingénieur des transports puis C réation d’inspiration absurde issue d’un laboratoire d’improvisation À partir du témoignage véridique d’un admirateur du chanteur journaliste. Vivant toutes et d’expérimentation Charles Trenet, l’auteur les évolutions politiques de visuelle et sonore. Une Arthur Dreyfus a composé l’Union soviétique à partir société est régie par ses un texte mêlant témoignages des années Khrouchtchev, propres codes plus ou réels, anecdotes et il commence à écrire pour moins tacites, évidents. confessions. le théâtre de courtes pièces. Mais rien ne va de soi. C’est ce troublant objet En 1979, il écrit sa première Quand le sens semble nous théâtral que nous mettons grande pièce La fille adulte échapper, à quoi peut-on se en scène, confrontés à du jeune homme remporte raccrocher ? Il s’agit d’une différents textes de littérature un succès immense. tentative de dérangement traitant de la passion, de Il devient un auteur à ludique qui résiste à une l’enfermement, à différentes succès avec Le Mauvais logique rationnelle toute sources sociologiques appartement, le Tableau, puissante. et journalistiques sur la Une place pour fumeurs… On ne peut être différent que fan-attitude, à la parole Il est traduit dans le monde par rapport à une norme. des fans eux-mêmes. Une entier. En France, plusieurs Questionner notre rapport intersexualité nous offre de ses textes ont été mis en aux normes, aux corps et alors un large spectre de scène. aux objets du quotidien. réflexion sur la définition Bien couverts par temps Apparition énigmatique du fandomisme, sur la chaud est inédit en d’un suspense incongru. construction intime de France. Elle sera traduite Jouer avec les codes, c’est l’individu, sur l’affirmation spécialement pour le admettre qu’ils ne vont pas de soi. Festival de Caves. de soi. Natacha Roscio Norman Barreau-Gély et Anthony Beurec C’est donc à une découverte que nous vous convions. Saint-Nazaire : 10 mai / Nantes : 13 mai / Saint-Jean-de-Boiseau : Paris : 15 juin Bordeaux : 15 mai 15 mai 22
Et les poissons Le Kitsch’n Les Rats dans partirent Cabaret les murs combattre Une proposition musicale de D’après The rats in the wall de les Hommes Léopoldine Hummel, Maxime H.P Lovecraft / Mise en scène D’Angelica Liddell / Kerzanet et Charly Marty / de Catherine Hugot / Avec Traduit par Christilla Création Festival Les Nuits de Guillaume Clausse / Vasserot / Mise en scène Joux 2013 / CAHD Composition musicale d’Uriel d’Anne Frédérique Bourget / Barthélémi / Régie de Samuel Avec Adrien Mauduit et Gamet / Assistanat à la mise Arnaud Angel / Création en scène et aide précieuse de sonore d’Alexis Sébileau Nicole Diemer et Méline Vioix / Cie Maskantête Cie KA B ien avant Lampedusa, avant les caméras et les discours officiels, Angelica T rois comédiens dans une cuisine font … de la musique. Une cuisine A lors qu’il vient juste d’emménager dans une vieille maison de famille Lidell écrit pour les corps kitsch, une kitchenette, et rénovée, notre héros et noirs qui viennent pourrir là, trois comédiens chics son chat sont subitement sur les plages espagnoles. et kitschs cuisineront des réveillés par des sons Ceux qui espéraient franchir chansons et des surprises. étranges, inquiétants et le détroit de Gibraltar pour Ils s’inspireront de chaque même écœurants, provenant une vie meilleure s’échouent ustensile pour cuisiner de derrière les murs… Tout sur le sable où viennent un moment de théâtre, de doucement un implacable et bronzer les touristes musique, de performance sur macabre processus se met européens. Contraste entre un lino imitation carrelage en place : l’antique demeure les corps noirs noyés et des plus kitschs. se met à dévoiler l’horrible les corps blancs grillés. Léopoldine Hummel, vérité sur ses ancêtres, notre Maxime Kerzanet et Charly Marty Comment la civilisation héros en perd la raison apeurée tente-t-elle et commet finalement… d’exclure l’autre pour qu’il l’impensable… ne vomisse pas sa pauvreté La compagnie Ka continue ? Il faut faire parler les son exploration humaine morts pour faire écouter les à travers le monstre et vivants. Deux comédiens, un s’engouffre cette fois, non musicien… et du plastique. sans humour, dans le thème Anne Frédérique Bourget de l’hérédité maudite. Attention à l’invasion des Rats ! Catherine Hugot Besançon : 17 et 18 juin à 19 h et à 20 h, forme courte d’1/2 h, Lille : 20 et 22 juin Arbois : 18 mai à 22 h tarif spécial à 7 € 23
► S P E C TA C L E S I N V I T É S Le Syndrome Le Voyage Mémoires d’une de l’otage d’Erasme robe rouge D’après King Kong Théorie De et avec Jean-Marc D’après La Mémoire de l’air de Virginie Despentes / Eder / Assisté de Blanche de Caroline Lamarche et Un Adaptation et mise en scène Giraud-Beauregardt / Mage en été d’Olivier Cadiot / de Clémentine Aubry / Avec Conseils chorégraphiques Conçu par et avec Anne-Laure Christelle Couvelaere, Marina de Michèle Rust / Objets Sanchez / En collaboration Jorge et Louise Nauthonnier / scénographiques d’Adrien artistique avec Julio Musique de Drum Theater / Maufay / Photographies Guerreiro / Création son de Collectif Mixeratum [Ergo d’Alexandre Grisward / Cie Le Laurent Dratler et Anne-Laure Sum] Mythe de la taverne Sanchez / Cie La Chambre L N noire-théâtre e Syndrome de L’otage ous vivons une époque est un texte composite à partir de l’ouvrage King Kong Théorie de Virginie extrême. Surabondance, excès, hypertrophie du monde, des égos… U n jour d’été, elle découvre une photo. Une photo d’une femme qui Despentes et d’extraits de L’emballement de notre se baigne dans une rivière. témoignages anonymes société nous affole. Erasme Une femme inconnue. qui traite de la condition parle de mesure, de retrait, Elle se souvient d’une féminine mais aussi de de distance, de silence. promenade et d’une robe la société en général en Opposé à tout fanatisme, rouge, un jour d’été. interrogeant les codes et il n’a cessé de dénoncer en Recoller les morceaux. normes de cette société. tant qu’homme, intellectuel Panser une blessure. Avec Ce texte n’a pas pour projet et chrétien la monstrueuse du scotch. Dans Mémoires de porter un jugement ou de stupidité des guerres, d’une robe rouge, je convie faire la morale, mais propose défendant par dessus tout la le public sur les traces d’un plutôt de se questionner sur paix et le dialogue. souvenir. Une réminiscence le conditionnement imposé Il ne s’agit pas pour moi, provoquée par la découverte par nos genres et s’affranchir dans ce spectacle, d’assener d’une photographie. Cette du formatage imposé aux la pensée d’Erasme comme photographie, c’est la trace femmes. Le texte est porté une leçon, nos sociétés ne d’une souffrance qui a par trois comédiennes et est sont pas comparables, mais été oubliée. La mémoire issu d’un travail de plateau plutôt d’essayer de prendre nous joue des tours, elle et d’échanges. Si le texte la mesure, un instant, du transforme, déplace, ré- de Virginie Despentes et un voyage que notre monde a invente. C’est le mouvement fil conducteur, il est aussi fait depuis cette époque. de la mémoire et les propice à construire une Jean-Marc Eder tentatives de reconstitution réflexion ouverte à d’autres de « ce qui s’est passé » que textes, d’autres réflexions et j’ai eu envie d’explorer. d’autres points de vue. Anne-Laure Sanchez Clémentine Aubry Lyon : 1er et 2 mai / Grenoble : Dole : 4 juin / Strasbourg : 8 mai / Genève : 4 juin / Bordeaux : 16 mai 12 juin / Schiltigheim : 13 juin Besançon : 14 juin 25
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