DOSSIER ARTISTIQUE Exposition du 10 avril au 29 août 2021 le lieu unique, Nantes entrée libre
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DOSSIER ARTISTIQUE Exposition du 10 avril au 29 août 2021 le lieu unique, Nantes entrée libre Syllabaire Vaï «Comprendre», «Entendre» Alphabet Medefaidrin « La lettre » UNIVERSITÉ DES FUTURS AFRICAINS Syllabaire Isibhèque « Le langage » lelieuunique.com
Larry Achiampong Ghana / Royaume-Uni DK Osseo-Asare et Yasmine Abbas Ghana / États-Unis / France Émilie Aurat France Jean-Pierre Bekolo Cameroun Tegan Bristow Afrique du Sud Nolan Oswald Dennis Afrique du Sud Jihan El Tahri Égypte / France Russel Hlongwane Afrique du Sud Hamedine Kane Sénégal / Mauritanie et Stéphane Verlet Bottéro France Jean Katambayi Mukendi République Démocratique du Congo Kapwani Kiwanga Canada / France Lo Def Film Factory : Francois Knoetze Afrique du Sud et Amy-Louise Wilson Afrique du Sud avec Joe-Yves Salankang Sa Ngol Afrique du Sud Ângelo Lopes et Rita Raínho Cap-Vert Marie-Yemta Moussanang Tchad / France Tabita Rezaire Guyane / France / Danemark Oulimata Gueye (France / Sénégal) Commissaire de l’exposition Oulimata Gueye est critique et commissaire d’exposition sénégalaise et française. Sa démarche curatoriale se fonde sur un travail de recherche à l’intersection des sciences et technologies numériques, de l’art contemporain et des cultures populaires. Elle a participé à de nombreux projets internationaux autours des cultures électroniques et de la performance et travaille depuis plusieurs années sur la question des technologies numériques en Afrique. Ses travaux récents, Africa sf, Digital Imaginaries, Utopies Non alignées, Afrocyberféminismes, s’intéressent aux croisements entre fictions, sciences, technologies et savoirs au regard de la place de l’Afrique et de ses diasporas dans une perspective d’analyse critique et de prises de positions alternatives. Elle a co-dirigé Digital Imaginaries, African positions beyond binaries qui vient de paraître aux éditions ZKM-Kerber, (mars 2021). Elle fait partie du collectif On Trade Off (OTO), un projet de recherche artistique transnational mené à partir de la question du lithium, et de Digital Earth, un Think Tank pour l’art et les technologies. Scénographe de l’exposition : Thomas Charil Dejours
« Les nations africaines partagent le même destin, font face aux mêmes défis historiques, ont une même histoire récente, mais surtout partagent le projet UFA d’une Afrique qui doit redevenir sa puissance propre et sa propre lumière. » Felwine Sarr, Afrotopia Université des Futurs Africains UFA, l’Université des Futurs Africains invite des artistes En remontant le temps par le biais d’enquêtes du continent qui s’interrogent, à partir d’une approche minutieuses, ces artistes revisitent des expériences critique de la notion de futur, sur les savoirs et les futuristes en lien avec l’Afrique et convoquent les histoires dont nous avons besoin pour imaginer les mythologies des origines pour inventer des alternatives. mondes de demain. Héritier.e.s du panafricanisme et du numérique, adeptes des démarches collectives, ils et elles s’emparent Le titre fait référence à l’Université du Futur Africain des questions liées aux technologies, aux savoirs, à (UFA) de Sébikotane au Sénégal, un des grands l’écologie, au soin, aux luttes d’émancipation. chantiers initié par le président Abdoulaye Wade au milieu des années 2000. L’ambition était de créer une L’Université des Futurs Africains invite plus d’une grande université reconnue mondialement pour son vingtaine d’artistes à présenter leurs travaux enseignement et ses diplômes. Ce projet est aujourd’hui (installations intéractives, films, sculptures, dessins, à l’abandon, et peut-être prochainement affecté à une créations sonores...) qui prennent parfois une nouvelle future exploitation du pétrole. dimension ou ont été créés spécialement pour Le titre fait ainsi écho au projet des artistes Hamédine l’exposition. Kane et Stéphane Verlet Bottéro, L’École des Mutants Les artistes présentés : Larry Achiampong / qui prend pour point de départ les ruines de ce projet DK Osseo Asare et Yasmine Abbas / Émilie Aurat / utopique et enquêtent sur les projets d’éducation qui Jean-Pierre Bekolo / Tegan Bristow, Nhlanhla Mahlangu, ont vu le jour dans la fièvre de la post-indépendance Philisiwe Dube / Nolan Oswald Dennis/ Jihan El Tahri / sénégalaise. Russel Hlongwane / Hamedine Kane & Stéphane Verlet Bottéro / Jean Katambayi Mukendi / Kapwani Kiwanga Une enquête critique, une réflexion sur / Lo Def Film Factory : Francois Knoetze et Amy-Louise la notion du temps et un laboratoire de Wilson avec Joe-Yves Salankang Sa Ngol / Ângelo Lopes et Rita Raínho / Afrotopiques : Marie-Yemta configurations alternatives. Moussanang / Tabita Rezaire Quelle place le continent africain a-t-il occupé dans Au sein de l’exposition, un espace intitulé l’élaboration de discours qui se sont présentés comme « le lieu utile » est conçu pour servir de laboratoire actif des récits du futur ? Quels imaginaires de l’Afrique ont consacré à la construction d’un savoir panafricain été mobilisés ? Que reste-il de l’utopie des futurs non incluant la diaspora. Il fonctionne comme une école, un alignés ? Il s’agit autant de questionner les mythes espace de rencontres, de performances, d’éducation échafaudés par l’Occident et souvent importés sur le populaire. continent que de s’attacher à construire ses propres espaces de recherche. L’exposition est nourrie par la notion d’utopie active défendue par l’économiste Felwine Sarr, par la Pour tenter de répondre à ces interrogations, l’exposition philosophie de Souleymane Bachir Diagne sur la fait appel à des artistes-chercheur.e.s venus de plusieurs conception du temps dont on a besoin en Afrique, par les pays d’Afrique qui procèdent en histo-futuristes. Le terme réflexions de Valentin-Yves Mudimbe sur l’invention de est emprunté à l’écrivaine de science-fiction africaine- l’Afrique et par le travail de l’historienne Jenny Andersson américaine Octavia Estelle Butler. Celle-ci définissait sur les recherches sur le futur qui vont se développer l’histo-futuriste comme « quelqu’un qui regarde vers pendant la guerre froide aux États-Unis, en Europe et l’avant sans tourner le dos au passé, combinant un intérêt dans l’URSS, avec l’émergence des revendication des pour l’humain et pour la technologie ». pays dit du « Tiers Monde » en toile de fond.
Kapwani Kiwanga Russel Hlongwane Canada / France Afrique du Sud Nursery Ifu Elimnyama: The Dark Installation, 2016 Cloud Installation vidéo, 2019 Formée en anthropologie et aux sciences religieuses, Kapwani Kiwanga questionne dans son travail les histoires marginalisées Ifu Elimnyama : The Dark Cloud est un projet qui croise cinéma, ou oubliées. L’artiste a conçu Nursery à partir d’une recherche performance et texte. Dans une installation vidéo en dyptique, autour des pouvoirs magiques et pharmacologiques prêtés aux l’artiste développe un univers dense teinté de traditions et de plantes dans des situations de résistance politique et sociale. science-fiction. La narration tourne autour de concepts qui sont au cœur de la culture zoulou et de l’histoire sud-africaine tels L’installation rassemble une collection de plusieurs plantes en que Inkanyamba, serpent mystique du ciel, et Mapungubwe, pot – qui poussent pendant la durée de l’exposition – disposées ancien royaume précolonial d’Afrique du Sud fondé en 1075 sur des socles en bois. Ces derniers traduisent les préceptes dont les vestiges ont été découverts en 1932. des potagers, respectant le calendrier lunaire, conçus par celles que l’on nommait de manière péjorative, les sorcières. Le projet se déroule en l’an 1220 dans les grandes ruines de Les plantes ont été choisies pour le rôle qu’elles ont joué dans Mapungubwe. Un petit groupe d’une civilisation Noire avancée, des résistances collectives ou individuelles d’un point de vue les imingcwi – personnages connus à travers la mythologie politique, social ou religieux à différentes époques et dans zoulou – reviennent secrètement pour protéger un ancien plusieurs régions du monde. En marge des récits historiques nuage numérique dans lequel l’histoire et l’ontologie des Noirs officiels, chacune incarne une histoire, une légende, un est stockée. Ils vont reconnecter leur peuple à l’honneur oublié pouvoir ou une résistance contés par les agents d’accueil de de Mapungubwe en activant un ordinateur central continental l’exposition, l’artiste souhaitant privilégier la transmission des qui déjouera le plan sournois d’une traite avide. Dans cette connaissances par l’oral. dystopie, le narrateur et unique protagoniste, uMalanje, flaneur interstellaire est revenu pour assister à ce moment charnière. En partenariat avec le Service des Espaces Verts de la Ville de Nantes Ce court film expérimental place la cosmologie, le mysticisme et les rituels sacrés zoulous dans un cadre numérique en tant que réflexion - et critique - d’Internet et de son avenir. Ifu Elimnyama: The Dark Cloud de Russel Hlongwane, 2019 ©Ndumiso Mngun Nursery, Kapwani Kiwanga © photo : Emile Ouroumov, 2016
Afrolampes # 1, 2016 ©Jean Katambayi Mukendi, Courtesy Trampoline, Antwerp. Afrotopiques ©DR Jean Katambayi Mukendi Marie-Yemta Moussanang République Démocratique du Congo (RDC) Tchad / France Afrotopiques : La pratique de Jean Katambayi Mukendi se situe à l’intersection des sciences et des technologies, de la futurologie et des Université Populaire des humanités. Électricien et mathématicien de formation, il travaille à partir de pièces recyclées et avec différents métaux Futurs Africains (cuivre, aluminium, acier) présents dans son environnement Podcasts, 2021 immédiat. Ses dessins et ses machines imaginaires pourraient être des solutions technologiques aux problèmes quotidiens de la société congolaise. Le podcast Afrotopiques s’approprie les grandes questions contemporaines, pour les penser depuis les Suds en général, et Voyant sculpture, 2015 les mondes africains en particulier. Cultures, écologie, épistémologie, philosophie, économie, Voyant est un robot imposant en carton fabriqué à la main qui, politique, technologies… Ce moment d’oralité porte son par sa nature radicalement opposée aux machines high-tech attention sur les enjeux civilisationnels de notre époque et occidentales, pose la question de l’autonomie technologique, explore les voies – tout comme il donne à entendre des voix – en de l’acquisition de connaissances et de l’indépendance locale. dissonance avec le discours dominant. Afrolampes dessins, 2016 En dialogue avec les thématiques de l’exposition, Marie-Yemta Moussanang propose un hors-série du podcast Afrotopiques en quatre épisodes sur le thème : Université Populaire des L’artiste présente également Afrolampes (Embarras, Luxe, Futurs Africains. Pour cette série, elle invite Felwine Sarr Mode, Molécule et Cruche), une série de dessins d’ampoules (écrivain, économiste, universitaire et musicien), Yala Kisukidi électriques au graphisme puissant qui dénoncent les (philosophe, universitaire et commissaire de la biennale Yango problèmes quotidiens rencontrés en Afrique autour du II Kinshasa), Alioune Sall (ancien militant révolutionnaire et manque de lumière et d’électricité. Il utilise sa connaissance prospectiviste) et Oulimata Gueye (commissaire de l’exposition des circuits pour dessiner ces fantastiques combinaisons de UFA). filaments. Chaque dessin au stylo à bille est une méditation philosophique, illustrant une seule idée à travers un schéma Marie-Yemta Moussanang est journaliste, critique et chercheuse technique pour une ampoule. franco-tchadienne. Elle fait partie du collectif Génération Afrotopia. Remerciements : Gallerie Trampoline, Anvers, Belgique
Larry Achiampong Nolan Oswald Dennis Ghana / Royaume-Uni Afrique du Sud Pan african flag for the relic Black Liberation Zodiac (BLZ) travellers’alliance the 12th house: toward a Installation, 2017-2018 black planetarium Installation, 2017-2021 Larry Achiampong vit et travaille à Londres. Son attention se porte sur les notions d’interculturalité, mais aussi sur les travaux du psychiatre et écrivain Frantz Fanon – qui a combattu toute Qu’est-ce qu’exister ? Qu’est-ce qu’être Noir ? Qu’est-ce forme d’aliénation – et l’identité numérique dans un monde qu’appartenir à l’hémisphère Sud ? Nolan Oswald Dennis est un post-colonial. artiste multidisciplinaire qui décrit son processus comme une exploration continue de la « conscience noire de l’espace ». Pan African Flag for the relic travellers’ alliance prend la forme d’une série de drapeaux au centre du projet pluridisciplinaire Fondée en 1919, l’Union Astronomique Internationale (UAI) Relic Traveller entamé par l’artiste en 2017. Associant s’est imposée comme l’unique structure habilitée au monde performance, vidéo et prose, Relic Traveller, comme une à donner leur nom aux objets célestes, se basant sur une exploration du monde teintée de science-fiction, suit un structure mythologique de l’histoire grecque et romaine. Les voyageur panafricain dans sa quête pour collecter des autres systèmes de savoirs ont été relégués au « simple » rang données dispersées à travers la planète. Ce projet s’inscrit d’ethnoastronomie (étude des croyances astronomiques et dans une perspective postcoloniale nourrie par la technologie, cosmologiques des peuples anciens). l’individuation, le corps et des récits de migration. Il s’agit d’une œuvre spéculative qui s’inspire d’un présent dans lequel Black Liberation Zodiac est un ambitieux projet de traduction et s’affrontent replis nationalistes européens et occidentaux et de re-codification des constellations astrologiques du zodiaque réflexion panafricaine. qui s’inscrit dans la tradition des mouvements de libération Noirs radicaux. L’installation consiste en une constellation Les 4 drapeaux qui constituent la série – Ascension, Motion, d’éléments : un mur de dessins à la main, de prismes, de Squadron et Community – comportent 54 étoiles ; une pour symboles, de vidéos, d’archives qui traversent le temps et les chaque pays africain. Les couleurs verte, noire et rouge repré- cultures. Il ne s’agit pas d’une une simple ré-appellation des sentent respectivement la terre, les habitants et les luttes du constellations mais de la création d’un espace dans lequel continent ; le jaune or pose quant à lui l’idée d’un nouveau jour l’imaginaire technique et culturel du monde entier est renégocié et de prospérité. Au lieu unique, Squadron, Motion et Ascension du point de vue de l’hémisphère sud. sont présentés. Ecliptic (Black Liberation Zodiac), Nolan Oswald Dennis, annotated wallpaper, 2017 ©Images courtesy of artist and the Goodman Gallery Pan African Flag For The Relic Travellers’ Alliance (Ascension) © Larry Achiampong, 2017, Courtesy the artist
Mamelles Ancestrales, Tabita Rezaire, Den Frie Udstillingsbygning ©David Stjernholm © Les mots et les choses de Mudimbe, Jean-Pierre Bekolo Tabita Rezaire Jean-Pierre Bekolo Guyane / France / Danemark Cameroun Mamelles Ancestrales Les mots et les choses de Installation / film, 101’, Sénégal, 2019 Mudimbe Film, 243’, Cameroun, 2015 Cette installation cinématographique propose une réplique des mégalithes, monuments préhistoriques formés d’un ou Les mots et les choses de Mudimbe est un entretien plusieurs blocs de pierre, souvent rassemblés en forme de biographique du philosophe Valentin-Yves Mudimbe filmé par cercle. Au centre un film est diffusé sur grand écran. le réalisateur Jean-Pierre Bekolo. Organisé comme un livre, dans lequel de nouveaux chapitres sont introduits par des L’œuvre Mamelles Ancestrales s’inspire plus particulièrement panneaux de texte manuscrits, le film s’insère dans la pensée des cercles mégalithiques du Sénégal et de la Gambie ainsi très complexe du philosophe. que de la compréhension africaine du cosmos. Pour sonder les mystères de ces milliers de cercles de pierres Tabita Valentin-Yves Mudimbe est né en 1941 dans l’actuelle Rezaire rassemble les histoires et savoirs des gardiens République démocratique du Congo. Il s’intéresse au passé et des sites, des populations locales, des astronomes, des au présent de l’Afrique entre tradition et influence européenne, archéologues et des théologiens pour mieux comprendre la et aux processus de rupture et de destruction causés par le civilisation contemporaine. colonialisme, l’activité missionnaire et l’aide au développement. Ses écrits L’invention de l’Afrique (1988) et L’idée de l’Afrique Comment faire en sorte que les questions spatiales ne (1994) sont considérés comme des classiques et ont soient pas uniquement l’apanage des scientifiques et des profondément contribué à renouveler le champ des études entreprises privées ? Comment s’assurer que les dimensions philosophiques et plus largement des sciences humaines et culturelles, spirituelles et sociales soient considérées dans sociales consacrées à l’Afrique. la quête de l’espace ? Le film documentaire - qui reprend les codes esthétiques d’Internet - a pour toile de fond l’actualité Jean-Pierre Bekolo explore tous les genres cinématographiques de la recherche spatiale et les enjeux géostratégiques et dans l’optique de déconstruire les stéréotypes sur l’Afrique et écologiques. son cinéma et d’imaginer ses futurs.
DK Osseo Asare et Tegan Bristow Yasmine Abbas Afrique du Sud Ghana / États-Unis / France A vocabulary for Fufuzela vernacular Algorithm Installation, 2021 Installation interactive et projet expérimental 2018-2020 Tegan Bristow est chercheuse, commissaire artiste et À travers leurs recherches et leurs prototypes, les architectes, développeuse. Elle défend la nécessité d’aborder la question des DK Osseo-Asare et Yasmine Abbas favorisent le partage de technologies en Afrique à travers les cultures propres à chaque savoirs en open source pour permettre l’émergence de nouveaux pays, dans une perspective décoloniale. projets. Le binôme examine avec intérêt les réalisations des makers à travers le continent africain. Ces « bricoleurs » Est-il possible de se réapproprier le vocabulaire scientifique et adeptes du Do it Yourself technique et de la création en groupe technologique confisqué par l’idéologie néolibérale de la Silicon s’appuient à la fois sur des savoirs et savoir-faire locaux et des Valley ? Les technologies numériques sont-elles uniquement le modèles qui ont fait leurs preuves dans le passé pour créer des produit de la culture occidentale ? Quels sont les laboratoires nouvelles formes innovantes. des pratiques alternatives ? À partir de recherches sur les traditions de broderies de perles En résulte les Fufuzela, des modules d’assemblage libres, et les tissages de la province de KwaZulu en Afrique du Sud écologiques (en bambou), légers, qui fonctionnent à la fois et du Mozambique, l’artiste se demande comment ces objets comme une architecture et un mobilier. De par leurs formes complexes, – à la fois support de communication, ligne de code, modulables, ils favorisent des nouvelles interactions avec concept mathématique et philosophique – peuvent aider à (re) l’espace commun. Les plans d’assemblage sont disponibles penser les technologies. gratuitement, en ligne, afin que chacun puisse s’en saisir et développer avec sa communauté son propre Fufuzela. Une Un projet d’École des algorithmes vernaculaires est développé façon pour les architectes de parier sur un futur ouvert à tous, en amont et durant l’exposition en collaboration avec le danseur empreint d’une culture africaine à la fois traditionnelle et Nhlanhla Mahlangu, la brodeuse Philisiwe Dube, le développeur innovante. Laurent Malys (voir p12). Imaginé comme le lieu utile de l’exposition, le Fufuzela Avec la participation du DICREAM, CNC. accueillera toute une série de rendez-vous (voir p.12). Il sera également un espace ressources pour les visiteurs. A vocabulary for vernacular Algorithm, 2018, installation, Digital Imaginaries ©Wootton & ZKM Fufuzela (prototype) ©DK Osseo Asare & Yasmine Abbas, 2021
©Comrades de Jihan El Tahri (2016, 10’) CAMARAD(AS) KDZ^Έ^^Ή ĞŶŐůŝƐŚƚƌĂŶƐůĂƟŽŶ Audiovisual sculpture by Ângelo Lopes and Rita Rainho ©Camarad(as), Ângelo Lopes & Rita Rainho, 2019 Jihan El-Tahri Ângelo Lopes et Égypte / France Rita Raínho Comrades Cap-Vert Installation / film, 10’, pays, 2016 Camarad(as) Installation / film, 12’, pays, 2019 Que sont devenus les magnifiques rêves et visions qui semblaient réalisables du temps de l’indépendance ? Le travail d’Ângelo Lopes et Rita Rainho s’inscrit dans le cadre du projet initié par le Centre de recherche de l’Université du Cap- Au travers d’installations, de textes, de photos, de radios et du Vert autour du genre et la famille. Il porte ici sur le rôle multiple film Comrades – sur l’intervention de révolutionnaires cubains des femmes capverdiennes dans la lutte de libération de la au Congo pour soutenir les mouvements d’indépendance Guinée-Bissau et du Cap-Vert. –, Jihan El-Tahri, réalisatrice et productrice de films documentaires, dissèque rigoureusement l’histoire de Né de la nécessité de créer un glossaire de la femme l’Afrique depuis les indépendances. Elle se sert d’archives combattante, Camarad(as) a pour but de faire émerger de rares pour déconstruire les récits officiels et médiatiques. leurs tiroirs intimes les témoignages et souvenirs perdus de ces Avec Comrades, elle revient sur les promesses de futurs qu’ont héroïnes. Le projet est une sculpture audiovisuelle à l’intérieur représentés les combats des jeunes nations africaines contre de laquelle tourne en boucle une vidéo constituée d’images le colonialisme des anciens empires et leur volonté de ne d’archives sur la participation féminine à la guerre. pas s’aligner sur les États-Unis et l’Union Soviétique qui sera finalement un vœux pieux. « Reviralho » par exemple est un terme utilisé dans les réunions secrètes pour désigner la chute du régime de Salazar. « Lucette En associant des radiographies aux rayons X de son corps et Andrade Cabral » a été directrice de l’organisation des femmes des images d’archives personnelles, Jihan El-Tahri pose les du PAIGC, Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du conditions d’un dialogue entre des moments importants de Cap-Vert. Ce glossaire audiovisuel d’images holographiques — l’histoire et leurs effets potentiels sur les corps et les sujets à manifeste philosophique et politique — met en lumière douze l’échelle d’une génération. femmes militantes et tente d’expliquer en des termes simples un vocabulaire parfois obscur ou inconnu. De la sculpture émane alors la vérité de ces femmes, souvent tue par l’histoire officielle et les récits dominants.
Hamedine Kane et Stéphane Verlet-Bottéro Sénégal / Mauritanie / France L’École des Mutants Installation, film 12’, 2020 L’École des Mutants – en référence à l’expérience utopique d’Université des Mutants, initiée par Senghor en 1979 – est un projet de recherche et d’activisime qui prend la forme d’un film, d’une installation, d’une archive, et parfois d’une assemblée publique. Son point de départ : le quartier de Sébikotane, à l’est de Dakar où se situent le chantier à l’abandon de l’Université du Futur Africain (UFA) et les ruines de l’École William Ponty, – deux projets d’éducation phares qui plaçaient le continent africain sur un même niveau d’excellence que le reste du monde. Cette zone autrefois maraîchère, fait aujourd’hui l’objet de projets urbains extravagants sur les modèles dubaïyotes. Au-delà de la réflexion collective sur le devenir du site, The Subterranean Imprint Archive Poster, 2020 L’École des Mutants explore comment l’histoire coloniale et ©Francois Knoetze & Amy-Louise Wilson @Lo-Def Film Factory postcoloniale sont venues façonner les politiques d’éducation au Sénégal et plus généralement en Afrique de l’Ouest. Cette investigation met l’accent sur les afro-utopies – panafricanistes et universalistes – et questionne la possibilité de pédagogies alternatives passant par le dialogue culturel, l’éducation, Lo-Def Film Factory : l’architecture, l’écologie et la futurité. Avec ce projet, les Francois Knoetze & artistes élaborent des scénarios alternatifs nourris par le panafricanisme, l’écologie décoloniale et la science-fiction. Amy-Louise Wilson Le film propose un récit spéculatif de l’état planétaire post- avec Joe-Yves Salankang Sa Ngol anthropocène et postcolonial qui recentre l’Afrique dans la Afrique du Sud fabrique du futur. The Subterranean Imprint Archive Installation, réalité virtuelle, 2020 The Subterranean Imprint Archive (L’archive des empreintes souterraines) est un projet multimédia à l’intersection de la réalité virtuelle, de l’installation artistique et de la performance. Celui-ci prend pour point de départ un moment historique qui a changé le futur de l’humanité : le largage des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, et examine la place de l’Afrique dans cet événement. L’œuvre joue avec la reconstitution et la réinterprétation de matériels historiques. Images d’archives, cartes, interviews et témoignages agrémentent un univers virtuel – inspiré par celui post-apocalyptique du film d’animation japonais Akira (1988) – avec lequel le visiteur peut interagir en réalité augmentée. En parcourant une constellation de récits, à la fois documentés et fictifs, l’œuvre pose un présent alternatif dans lequel le progrès technologique est remis en question. L’histoire débute dans la mine de Shinkolobwe en République démocratique du Congo, d’où provient l’uranium utilisé pour créer la bombe atomique en 1940 et dont l’exploitation constitue encore aujourd’hui un sujet polémique. The School Of Mutants, Hamedine Kane & Stéphane Verlet-Bottéro ©DR Co-production le lieu unique et Electric South. Soutenu par une bourse de mobilité ANT de Pro Helvetia Johannesburg financée par la DDC.
©Émilie Aurat Émilie Aurat France Affiche de l’exposition : des systèmes d’écritures africains Graphisme, 2021 Les systèmes d’écriture créés en Afrique sont, pour la plupart, porteurs d’un héritage de formes graphiques endogènes dans des contextes sociétaux, politiques et culturels. Ceux-ci ont influencé leur développement, et, aujourd’hui, se pose la question de leur futur à travers leur encodage. L’affiche de l’expostion aborde la questions des futurs des savoirs africains à travers une proposition de dessin typographique. Pour aller au-delà du dessin de caractère, trois mots relatifs aux savoirs ont été choisis dans trois systèmes d’écriture africains différents. Enfin, le point d’interrogation Vaï s’allie au sigle UFA afin d’interroger la notion d’Université des Futurs Africain et devient le point de repère de l’exposition Émilie Aurat est une graphiste française, spécialisée dans le design graphique, éditorial et typographique. Elle a étudié spécifiquement le cas des jeunes systèmes d’écriture de la diaspora africaine et créole et les enjeux derrière leur intégration à l’Unicode et aux outils numérique.
Le lieu utile : Ateliers autour rencontres et de l’exposition réflexions publiques Empreintes, archives et récits souterrains : un atelier pour les Pour abolir symboliquement la distance entre le lieu de l’exposition et le continent africain, le Fufuzela, un étudiants aux Beaux-Arts espace conçu par les architectes DK Osseo Asare & — lun 12 et mar 13 avril Yasmine Abbas, est installé au sein de l’exposition. Ce laboratoire de co-construction d’un savoir com- Le duo d’artistes Lo-Def Film Factory (Francois mun panafricain fonctionne comme un espace de Knoetze et Amy-Louise Wilson) présente dans rencontres, de travail, de performances, une univer- l’exposition The Subterranean Imprint Archive : sité d’éducation populaire. un projet multimédia à l’intersection de la réalité virtuelle, de l’installation artistique et de la Au programme : performance (voir p.10). À partir de l’Afrique du (dates à définir, en attente de réouverture Sud et en établissant un pont avec la République démocratique du Congo, le projet a pour ambition de du lieu unique) mettre à jour les récits invisibilisés et souterrains. Conférence des architectes Dans le cadre de ce projet, un atelier est proposé DK Osseo et Yasmine Abbas aux étudiants de l’École Nationale Supérieure des Dicussion sur la conception du Fufuzela à Beaux-Arts de Nantes, mené par l’activiste et militant l’architecture souple, modulaire et mobile. Invités : Joe-Yves Salankang Sa Ngol (RDC). Tegan Bristow, Philisiwe Dube et Nhlanhla Mahlangu. L’Assemblée L’École des mutants Inhérente au projet de L’École des mutants, envisagé comme une plateforme collaborative autour des L’École des algorithmes questions de la transmission et du futur, l’Assemblée invite le public à assister à un moment d’échanges vernaculaires avec Tegan tourné vers l’avenir. Bristow, Nhlanhla Mahlangu, Menée par Hamedine Kane et Stéphane Verlet- Philisiwe Dube et Laurent Malys Bottéro, l’Assemblée convie chercheur·e·s, artistes et représentant·e·s d’associations locales à penser les — du 13 avril au 20 mai territoires de Dakar et de Nantes comme un archipel de périphéries en devenir, un laboratoire d’écologies décoloniales. Dans la continuité de ce rendez-vous, une autre assemblée se déroulera également à Dakar au Sénégal en juin 2021. Petite fabrique : Laissez vos enfants à la Petite fabrique pour un atelier d’art plastique et profitez-en pour visiter l’exposition en toute sérénité ! Abritée dans le Fufuzela, l’École des algorithmes — 15 mai et 5 juin de 15h à 16h30 si réouverture. vernaculaires est une expérience pédagogique Gratuit sur inscription auprès de la billetterie au expérimentale qui explore comment les savoirs 02 40 12 14 34 34 traditionnels africains de broderie de perles, les tissages du KwaZulu et du Mozambique ont une influence sur les sciences et les technologies de Rencontre-table ronde avec l’information et de la communication. le collectif Décoloniser les arts Le collectif lutte contre les discriminations dans Conçu comme un projet collectif, l’expérience est les arts à l’encontre des populations minorées et dirigée par Tegan Bristow en collaboration avec le postcoloniales. Avec la présence de Françoise Verges, danseur Nhlanhla Mahlangu, la brodeuse Philisiwe politologue et militante féministe décoloniale Dube et le developpeur Laurent Malys (voir p.8). Pendant quatre semaines des étudiants de classe Débat : comment penser le futur des pratiques préparatoire scientifique du lycée Clémenceau et artistiques au Burkina Faso ? quatres classes de CP de l’école élémentaire Jean Moulin de Nantes, participent à un enseignement qui articule broderie de perles, histoire des sciences, information et langage corporel et apprentissage du code. Les résultats de leur travail seront visibles dans l’exposition. Avec la participation du DICREAM, CNC
La Saison Africa2020 « Une invitation à regarder et comprendre le monde d’un point de vue africain » N’Goné Fall - Commissaire générale de la Saison Africa2020 Conçue autour des grands défis du 21ème siècle, la Saison Africa2020 présente les points de vue de la société civile d’Afrique et de sa diaspora récente dans tous les secteurs d’activité. Laboratoire de production et de diffusion de savoirs, elle est la caisse de résonance de ces agents du changement qui expérimentent de nouvelles relations au monde. Dédiée à Création : Insign / Photographe : Omar Victor Diop l’intégralité du continent, co-construite par des professionnels africains en partenariat avec des opérateurs français, la Saison Africa2020 est un projet panafricain et pluridisciplinaire, centré SAISON sur l’innovation dans les arts, les sciences, les technologies, AFRICA l’entrepreneuriat et l’économie. Elle met à l’honneur les femmes et 2020 cible en priorité la jeunesse. Basée sur le principe de l’intelligence collective, l’ambition de cette Saison est de bâtir en commun du + 200 sens autour des valeurs de la citoyenneté. DÉCEMBRE ÉVÉNEMENTS 2020 PARTOUT SEPTEMBRE EN FRANCE 2021 #SaisonAfrica2020 SaisonAfrica2020 SAISONAFRICA2020.COM Soutenu par Comité des mécènes de la Saison Africa2020 Partenaires Afrotopia - le lieu unique Quartier général de la Saison Africa2020 à Nantes 40x60_SAISONAFRICA2020 (1).indd 1 02/04/2021 14:42 Abrité par une institution culturelle, chaque Quartier général (QG) est conçu dans l’esprit d’un petit centre culturel panafricain temporaire accueillant plusieurs projets pluridisciplinaires (expositions, spectacles, concerts, projections de films, tables rondes, master-class, ateliers créatifs, expériences culinaires). Africa2020 au lieu unique, c’est la présence durant plusieurs mois (d’avril à juin 2021) de propositions artistiques et culturelles au sens large résolument tournées vers le futur tel qu’envisagé sur le vaste continent qu’est l’Afrique. Guidé par la pensée de Felwinn Sarr et d’Octavia Butler, le lieu unique propose des visions de demain originales, non inféodées aux perspectives occidentales, ouvrant sur des imaginaires inspirants et indispensables. Pour le lieu unique, être QG Africa2020 à Nantes, c’est se placer dans une position d’écoute attentive et d’apprentissage. Les plasticien·ne·s, chorégraphes, réalisatieurs·trices, auteurs·trices en provenance d’Afrique ou issus de la diaspora sont là pour nous transporter, nous déplacer, quitte à renverser – heureusement – quelques certitudes bien ancrées. Car en changeant notre regard sur l’Afrique, c’est notre regard sur nous-mêmes qui sera transformé. Au programme, entre autres, il y aura du théâtre, des concert, des spectacles de danse, des projections, des entretiens et débats avec : Boubacar Cissokho (Sénégal), Carlos Lopes (Afrique du Sud), NOFINOFY de Michaël Andrianaly (Madagascar / France), Francine Ntoumi (République démocratique du Congo), Décoloniser les arts (DLA) , Le Caire Expérimental (Egypte) : une journée pour découvrir la foisonnante scène undergound du Caire I Souleymane Bachir Diagne (Sénégal), Marcel Gbeffa (Benin), Etienne Minoungou et Aristide Tarnagda (Sénégal), Massidi Adiatou et Cie N’Soleh (Côte d’Ivoire), Alain Mabanckou (RDC / France)...
Informations le lieu unique pratiques — dates et horaires d’ouverture de l’exposition Au bord du canal Saint-Félix, à proximité du centre- du 10 avril au 29 août 2021 : ville de Nantes et de la gare SNCF, l’ex-usine LU revit . jusqu’au 30 juin : mar > sam de 14 h à 19h - dim de 15h à depuis le 1er janvier 2000 au rythme d’un centre d’arts 19h atypique. Centre de culture contemporaine de Nantes, . juillet et août : tous les jours de 10h à 19h entrée libre le lieu unique est un espace d’exploration artistique, de bouillonnement culturel et de convivialité qui mélange — venir en groupe en autonomie les genres, les cultures et les publics. Son credo : l’esprit . réserver votre créneau pour découvrir l’exposition en de curiosité dans les différents domaines de l’art : arts autonomie en cliquant ici plastiques, théâtre, danse, cirque, musique, mais aussi littérature, philo, cinéma documentaire, architecture. —visite commentée en LSF / Français . sam 12 juin à 15h30 (gratuit sur réservation : mediation@lelieuunique.com dans Le lieu unique c’est, chaque année la limite des places disponibles) — plus de 100 spectacles de théâtre, de danse, de cirque, de concerts, de débats philosophiques, etc. — contact service des relations aux publics — plus de 200 jours d’expositions et de résidences Emilie Houdmon : responsable du service d’artistes plasticiens, 02 51 82 15 22 — des temps forts (festivals, grands débats, etc.) emilie.houdmon@lelieuunique.com — près de 600 000 personnes qui le fréquentent (dont — comment venir ? plus de 150 000 spectateurs pour les activités artistiques) le lieu unique, entrée quai Ferdinand-Favre, 44000 Nantes +33 (0)2 40 12 14 34 / www.lelieuunique.com . BusWay ligne 4 | Arrêt : Duchesse Anne . Tramway, ligne 1 | Arrêt : Duchesse Anne . Bus C2/C3/54 | Arrêt : lieu unique ©Martin Argyroglo
Manifestation organisée dans le cadre de la Saison Africa2020. La Saison Africa2020 est organisée et mise en œuvre par l’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture, financeurs publics de la Saison. Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et l’Agence française de développement (AFD) contribuent également au financement de la Saison. Co-production le lieu unique
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