Quand l'art renaît des ruines - FR - Museum zu Allerheiligen
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Quand l’art FR Guide de l’exposition renaît des ruines Solidarité suisse après le bombardement de Schaffhouse en 1944 18 mai–20 octobre 2019
1er étage S’orienter dans l’exposition Exposition temporaire Histoire culturelle 100 Escalier principal / Entrée 110 Ancien salon schaffhousois Quand l’art renaît des 125 Schaffhouse durant la ruines Seconde Guerre mondiale Avant que ne pleuvent les Bienvenue au Museum zu Allerheiligen. bombes WC La majeure partie de l’exposition Quand l’art renaît des ruines est présentée dans notre hall d’exposition temporaire dans le Kamm Kidscorner garn, que l’on rejoint par la passerelle au second étage. 125 Vous commencez à vous y préparer dès l’escalier. À titre de pro logue, la situation du musée et de la Suisse avant le bombarde 100 ment de Schaffhouse le 1er avril 1944 est mise en lumière dans l’entrée du premier étage. 110 Vous plongez ensuite dans l’événement tragique au second étage – annoncé par une horloge d’usine arrêtée à 10h58. Dans les salles suivantes, vous découvrez les conséquences du bombardement pour notre institution. 2e étage Au premier étage, l’exposition permanente Schaffhouse dans la 100 Escalier principal K200 Kammgarnhalle Histoire culturelle 215 Salle en croix Seconde Guerre mondiale complète le parcours de l’exposition Exposition temporaire Collection d’art temporaire et replace ce drame dans un contexte historique plus 201 Quand l’art renaît des 210 La collection d’art disparue ruines 213 Ancien cabinet Stimmer large. Veuillez noter la signalétique au sol. 43 secondes 214 La restauration de La Vierge Le musée de ce qui n’est aux raisins de Lucas Cranach Visitez également les salles du musée directement touchées par plus l’Ancien les bombes, où vous découvrirez l’ampleur de la destruction. Ce sont, dans la section d’art, les trois cabinets au second étage et l’ancien salon schaffhousois au premier. Orientez-vous grâce au plan situé sur la page de droite ainsi qu’à la signalétique au sol ou 215 demandez aux agents d’accueil et de surveillance. 213 214 100 210 201 Kammgarnhalle K200 WC WC 2 3
Textes de l’exposition Exposition temporaire Quand l’art renaît des ruines 6 Avant que ne pleuvent les bombes 8 43 secondes 10 Le musée de ce qui n’est plus 11 Sauvetage chaotique, restauration délicate 13 Résurrection au Allerheiligen 15 La perte comme pierre angulaire 18 De l’art neuf pour un musée détruit 20 Un phénix renaît de ses cendres 22 Une solidarité visible 24 Lieux touchés de l’exposition permanente 26 Principaux textes de l’exposition permanente Schaffhouse durant la Seconde Guerre mondiale 30 4 5
Quand l’art renaît des ruines Solidarité suisse après le bombardement de Schaffhouse en 1944 Des nuages de fumée s’échappent de la section d’art du Mu seum zu Allerheiligen Le bombardement par erreur de Schaffhouse le 1er avril 1944 sème durement touché. la mort et la destruction dans la ville. Le Museum zu Allerheili Photo du 1er avril 1944, © Stadtarchiv Schaff gen et l’ancien Musée d’histoire naturelle sur l’Herrenacker sont hausen également touchés. Des joyaux du patrimoine artistique et cultu rel partent en flamme. De nombreuses œuvres d’art parviennent à être sauvées, parfois dans des conditions rocambolesques. D’autres sont irrémédiablement perdues. Cet événement tragique déclenche une vague de solidarité sans égale dans toute la Suisse. Des communes, des cantons, des musées et des particuliers font des dons et lèguent des œuvres d’art. L’exposition présente pour la première fois les plus de 80 œuvres de ce don culturel dans toute leur diversité. Les dons mo nétaires permettent d’acheter des pièces majeures. Les indemni tés versées par les États-Unis donnent naissance à la Fondation Peyer pour Tobias Stimmer, qui s’engage pour préserver le patri moine culturel de Schaffhouse. Tandis que le Musée d’histoire naturelle ne se relève pas du sinistre, le Museum zu Allerheiligen peut rouvrir ses portes dès 1946. Porté par une grande vague de solidarité, il ose sortir de son cocon de musée régional pour devenir un grand musée d’enver gure internationale. 6 7
Avant que ne ailleurs ou dans l’abri antiaérien aménagé en 1938. Malheureuse ment, les conditions climatiques de cet abri s’avèrent inadaptées pleuvent les bombes à la conservation des tableaux. Le 1er avril 1944, les pièces de l’aile ouest sont ainsi livrées à la merci des bombes. Il faut attendre longtemps avant de trouver une solution pé renne pour protéger le patrimoine culturel. Ce n’est qu’en 1995 que peut être construite une salle moderne sous la cour intérieure du musée. Jusqu’à cette date, certaines collections de grande va Le Museum zu Allerheiligen a moins de seize ans lorsqu’il est tou leur sont stockées notamment dans des combles ou des coffres ché par les bombes le 1er avril 1944. La Ville de Schaffhouse avait bancaires. érigé un musée régional sur le site d’une ancienne abbaye béné dictine. La nouvelle aile ouest du bâtiment, construite en 1938, est détruite. De l’abbaye bénédictine au temple des muses L’histoire du Museum zu Allerheiligen est presque centenaire. En 1921, la Ville de Schaffhouse commence à transformer le couvent et ses bâtiments en musée. Le 1er septembre 1928, 42 premières salles sont ouvertes au public. Le musée est baptisé Museum zu Allerheiligen. Après la construction d’autres bâtiments, le musée agrandi peut être solennellement inauguré le 11 septembre 1938. Les col lections d’art et d’histoire culturelle, que le canton, la Ville, des associations et des particuliers ont rassemblées pendant des dé cennies, disposent désormais d’un « lieu digne de conservation et de présentation ». Un démarrage réussi Après l’ouverture en 1938, d’autres salles d’exposition sont amé nagées et les collections sont constamment étoffées. En 1939, le diorama de Kesslerloch et la copie de la peinture du plafond de la salle de réception de la corporation des tanneurs sont achevés. Affiche annonçant En 1942, le musée ouvre une section sur l’histoire de l’industrie. l’ouverture du musée Des expositions temporaires sont régulièrement consacrées à des Nohl Druck Schaff thèmes artistiques et historiques. hausen, 1938 Dès 1943 sort la troisième édition du guide illustré du musée. Il compte alors 70 salles pour près de 4000m² de surface d’expo sition, divisée en trois collections : « Préhistoire et protohistoire », « Histoire médiévale et contemporaine » et « Art ». Vains efforts de protection Pendant les années de guerre, la priorité absolue est de protéger les objets du musée, dont l’activité d’exposition est fortement réduite. Des objets importants sont temporairement entreposés 8 9
43 secondes Le musée de ce qui n’est plus L’heure zéro de Schaffhouse dure moins d’une minute. Suite à une erreur d’itinéraire et d’horaire, trois escadrilles de bombar diers de la 8e Air Force américaine surgissent au-dessus de la ville. Brûlé, enseveli, anéanti. L’alarme usuelle attire de nombreux Schaffhousois dans la rue, qui Une dernière exposition pour des œuvres d’art détruites. veulent admirer les avions. Au Museum zu Allerheiligen, on vient Seul ce qui est oublié, n’est plus. juste de sortir les chefs-d’œuvre de l’abri pour les raccrocher dans les salles d’exposition. Les 378 bombes incendiaires et explosives prennent la ville par surprise. Un sinistre pour l’éternité Les bombes s’abattent sur l’aile ouest du musée et frappent les pièces historiques et la section d’art. Le toit s’effondre, les flammes détruisent des chefs-d’œuvre. Parmi elles, neuf portraits de To bias Stimmer et celui de Martin Luther par Lucas Cranach l’Ancien. Une grande partie de l’art schaffhousois du XVIe au XVIIIe siècle est également réduite à néant. Au total, 66 peintures disparaissent – une grave perte culturelle et des dégâts financiers de plus d’un million de CHF pour la Ville, l’État fédéral et les particuliers. Les jours suivants Schaffhouse est meurtrie et la Suisse entière affectée. Le bombar dement de la ville du Munot suscite la consternation dans tout le pays. L’écho dans les médias culmine dans l’appel à la solidarité et au don culturel. Le plus grave bombardement de la Suisse Malgré sa neutralité, la Suisse est bombardée à plusieurs reprises par des avions alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dans le canton de Schaffhouse, Neuhausen am Rheinfall, Thayn gen et Stein am Rhein en sont victimes. Mais le bombardement de Schaffhouse est le plus lourd de conséquences. 40 personnes y laissent la vie, 270 sont blessées, certaines grièvement, plus de 400 se retrouvent sans abri. Vue depuis la rive opposée du Rhin Bombes sur le Musée d’histoire naturelle et sur les bâtiments en le Museum zu Allerheiligen flamme du Kammgarn Au moins une bombe incendiaire frappe le Musée d’histoire natu et du musée. Photo relle sur l’Herrenacker. Certaines salles et des collections entières du 1er avril 1944, © Stadtarchiv Schaff sont anéanties. Le bâtiment du musée doit être rasé. Les fonds hausen sauvés sont entreposés ailleurs. 10 11
Au Museum zu Allerheiligen, les bombes touchent l’aile ouest et provoquent de gros dégâts. Les étages supérieurs doivent être Sauvetage chaotique, intégralement démontés et reconstruits. De nombreuses œuvres sont irrémédiablement perdues. restauration délicate Appel aux dons Quelques jours à peine après le bombardement, un appel au don culturel est lancé à Zurich. Il se veut un signe spontané « de solida rité cordiale de Zurich avec son voisin » et s’adresse à tous ceux qui Après le bombardement, il s’agit d’agir vite : éteindre les foyers « ont une sensibilité particulière pour l’idée de ce don ». L’argent d’incendie, évacuer les objets intacts ou abîmés et les mettre à récolté permet d’acheter des œuvres d’art majeures et d’ériger un l’abri de l’eau d’extinction comme du vol. Seul ce sauvetage cou monument commémoratif. rageux permet de restaurer plus tard de nombreuses œuvres d’art. Un mémorial pour les victimes Mémoriaux de la destruction Un tiers du don culturel zurichois est destiné à la création d’un L’ampleur de la destruction se révèle une fois le patrimoine dé mémorial. Un jury de concours recommande le projet de sculp gagé des décombres : outre le feu et la chaleur, l’eau d’extinction ture de Karl Geiser. Son emplacement déclenche ultérieurement et les avaries mécaniques ont provoqué des ravages. Certaines un débat. Karl Geiser n’a pas le temps d’achever son bronze, car il pièces abîmées ne peuvent pas être restaurées, mais demeurent meurt brutalement en 1957. dans les collections. Des bris de porcelaine, des fiches d’inventaire roussies ou le portrait de Martin Luther par Lucas Cranach l’An cien, désormais méconnaissable, sont conservés comme mémo riaux. D’autres objets, tels que des vestiges de maisons détruites de la vieille ville, rejoignent les collections uniquement à l’issue du bombardement : les plafonds à solives de la salle des vignerons, des jeux de cartes ou encore des éclats de bombes. Chefs d’œuvre de restauration 79 œuvres sont déclarées détruites. Toutefois, des experts consul tés estiment que 13 d’entre elles, des peintures, peuvent être res taurées. Hans Harder (1913–2002), restaurateur au Museum zu Allerheiligen, leur redonne leur éclat d’origine, au moins en partie, au long d’un délicat travail d’orfèvre, minutieusement documenté. Le Jünteler Epitaph est un parfait exemple de ses prouesses exceptionnelles : le feu, la chaleur et l’eau d’extinction ont pro voqué des bulles sur le vernis résineux protecteur, devenu mat et opaque. La couche de peinture s’est mise à se soulever, générant des altérations massives des couleurs. Hans Harder commence la restauration en 1946. Il dissout le vernis fondu et stabilise les in nombrables petites bulles comme les boursouflures colorées. Six ans plus tard, en 1952, le tableau peut être présenté pour la pre Tobias Stimmer mière fois au public. (1539–1584) Portrait de Martin Peyer, 1565, détruit en 1944 12 13
Résurrection au Allerheiligen Le Musée d’histoire naturelle L’histoire centenaire du Musée d’histoire naturelle sur l’Herrenac ker s’achève avec le bombardement. La majorité de ce qui y est ex posé est détruite. Seule une partie des collections non présentées peut être sauvée et stockée. Quatre décennies s’écouleront avant Defendente Ferrari que le Museum zu Allerheiligen n’inaugure une nouvelle section (1480/1485–après d’histoire naturelle. 1535) L’Enfant Jésus, vers 1515–1518, avant sa restauration Le musée d’histoire naturelle sur l’Herrenacker (1843–1944) Mise en place de la protection du patrimoine culturel En 1843, un cercle de bourgeois cultivés de Schaffhouse fonde En 1944, il n’existe pas encore d’organisation structurée de sauve le Musée d’histoire naturelle et lui confie leurs collections. Elles garde du patrimoine culturel. Après le sinistre, des détenus libé sont présentées dans un immeuble municipal, qui abrite aussi la rés, des scouts et des passants aident à mettre à l’abri les objets bibliothèque. Les fonds s’étoffent constamment grâce aux dons du musée. Des bénévoles, des pompiers et des soldats volent au de Schaffhousois résidant en Suisse et à l’étranger. secours du personnel du musée pour dégager les collections. On ne parvient pas à trouver de solution d’avenir commun Au vu des dégâts massifs subis par le patrimoine culturel avec les collections artistiques et culturelles du nouveau Museum européen pendant la Seconde Guerre mondiale, la « Convention zu Allerheiligen. Après le déménagement de la bibliothèque, le pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé » est Musée d’histoire naturelle peut enfin investir l’ensemble du bâti adoptée à La Haye le 14 mai 1954. La Suisse la ratifie en 1962. ment sur l’Herrenacker et, à compter de 1934, la nature de la ré Dix-sept ans après la fin du conflit, Schaffhouse commence gion s’y déploie sur trois étages. Le musée comprend également à mettre en place une protection du patrimoine culturel dans le des salles des collections, de travail, de lecture et de conférence. cadre de la protection civile. Aujourd’hui, le musée coopère étroi tement avec le service municipal de protection du patrimoine. Destruction et sauvetage Au moins une bombe incendiaire frappe de plein fouet le bâtiment du Musée d’histoire naturelle. Les salles d’exposition sur le règne animal et la géologie sont intégralement anéanties, de même les archives et certaines collections. Le montant des dégâts s’élève à 1,5 million de CHF. C’est aussi grâce à l’intervention courageuse de scouts et de citoyens qu’une partie des collections peut être dégagée des décombres. Dans un premier temps, les objets sauvés sont entrepo sés à côté de la place, puis successivement répartis dans des lo caux loués dans toute la ville, dont certains logements privés de membres de la Société des sciences naturelles. Le bâtiment du 14 15
musée et les immeubles attenants sont rasés et reconstruits de neuf. Mais le Musée d’histoire naturelle n’y a plus sa place. Quatre décennies de torpeur Le Musée d’histoire naturelle bénéficie lui aussi d’une grande vague de solidarité. De nombreux particuliers, institutions et or ganisations proposent des objets, essentiellement des prépara tions zoologiques. Mais la question des locaux n’étant pas résolue, les édiles municipaux sont contraints de refuser ces donations. Les appels à l’ouverture d’un nouveau Musée d’histoire na turelle ne se font pas longtemps attendre. En 1948, on songe à lui dédier l’aile est du Museum zu Allerheiligen. Au début des années 1970, l’option du Kornhaus sur l’Herrenacker est discutée. Mais tous ces projets échouent. Pendant ce temps, les collections dis persées continuent à être gérées par des membres de la Société des sciences naturelles. Renaissance au Museum zu Allerheiligen Il a fallu plus de quarante ans pour trouver un successeur au Mu sée d’histoire naturelle sur l’Herrenacker. Vers 1977, l’aménage ment d’une exposition de sciences naturelles dans les combles du Des scouts aident Museum zu Allerheiligen se concrétise. Les collections peuvent à dégager les objets également enfin être centralisées dans cette grande maison. des décombres du La section de géologie ouvre en 1985, la section de biologie Musée d’histoire na turelle sur l’Herren trois ans plus tard. Les fonds pour ce « musée dans le musée », y acker. Photo du compris la future extension des salles de collection, proviennent 1er avril 1944, © Stadt des versements d’indemnités. En 1991, l’exposition d’histoire na archiv Schaffhausen turelle reçoit un prix international pour sa qualité et la modernité de ses méthodes de médiation culturelle. 16 17
La perte comme pierre Un panorama impressionnant de l’art du XVIe au XVIIIe siècle angulaire La Fondation Peyer pour Tobias Stimmer poursuit deux autres grands objectifs : rassembler les objets d’art de toute nature pro venant de la famille Peyer ou d’autres familles du patriciat schaf La Fondation Peyer pour Tobias Stimmer fhousois et procéder à des achats ciblés pour empêcher leurs mises à enchère et leurs pertes. La collection rassemblée au fil du temps se distingue par son exceptionnelle qualité : tout comme les Peyer, les vieilles familles patriciennes s’entouraient d’œuvres précieuses, qui nous offrent La Fondation Peyer pour Tobias Stimmer est fondée en 1946 à par aujourd’hui un tour d’horizon impressionnant de l’art schaffhou tir des indemnités versées pour la destruction de cinq œuvres de sois du XVIe au XVIIIe siècle. Tobias Stimmer et d’un de ses successeurs. La famille Peyer, à qui appartenaient les peintures, puise la mission principale de la fon Tobias Stimmer dation dans cette perte : préserver la précieuse diversité du patri (1539–1584) Autoportrait, vers moine culturel de Schaffhouse pour les générations futures. 1563, acheté en 1991 par la Fondation Peyer Un capital issu des indemnités de réparation pour Tobias Stimmer À l’occasion de la fondation du Museum zu Allerheiligen en 1938, les Peyer, grande famille schaffhousoise aux multiples ramifica tions, lui remettent cinq portraits de leurs ancêtres à titre de prêt permanent. Quatre d’entre eux ont été peints par Tobias Stimmer (1539–1584). Ils sont irrémédiablement détruits le 1er avril 1944. Dès cette année-là, la famille Peyer décide de créer une fon dation avec les fonds attendus des réparations. Elle porterait le nom du célèbre artiste de Schaffhouse. En 1946, le gouvernement des États-Unis verse 350 000 CHF pour les dommages causés par la 8e Air Force. Cette somme constitue l’actif de la Fondation Peyer pour Tobias Stimmer. Préservation d’un patrimoine culturel schaffhousois La Fondation Peyer pour Tobias Stimmer s’est donné pour mission de préserver le patrimoine culturel de Schaffhouse pour les géné rations futures et de combler les lacunes dans les collections du musée. La politique de collection est guidée par trois objectifs : remplacer les tableaux perdus de Stimmer, rassembler des œuvres d’art provenant de collections schaffhousoises et mettre en sécu rité celles de la famille Peyer. Conformément à son nom, la Fondation se concentre jusqu’à aujourd’hui sur l’acquisition d’œuvres de l’époque et de l’entourage de Tobias Stimmer. Les peintures du célèbre artiste schaffhousois de la Renaissance étant rarement proposées sur le marché, la Fondation s’est également tournée vers d’importants prédécesseurs et contemporains allemands. 18 19
De l’art neuf pour un Le don culturel zurichois Le don culturel zurichois pour Schaffhouse est lancé quelques jours musée détruit après le bombardement. Il est initié par des personnalités du quo tidien Neue Zürcher Zeitung, l’association des historiens de l’art de Zurich et par les gouvernements du canton et de la Ville de Zurich. Le don culturel zurichois et le fonds de bombardement Ils obtiennent le soutien de deux conseillers fédéraux, Ernst Nobs (1886–1957) et Philipp Etter (1891–1977). Démarre alors une collecte en faveur du Museum zu Allerhei ligen. Elle rapporte la somme de 150 000 CHF, se composant d’une contribution de 75 000 CHF du canton, de 50 000 CHF de la ville et Deux sources d’argent se présentent au musée pour acheter de de 25 000 CHF de particuliers. Deux tiers de la somme sont des nouveaux objets : la population zurichoise exprime son « amicale tinés à l’achat d’œuvres d’art, le dernier tiers à l’édification d’un solidarité confédérale » par une collecte à son profit, et il dispose monument pour les victimes du bombardement. également à long terme des indemnités de réparation et d’assu Une commission d’achat, composée de personnalités zuri rance. choises et schaffhousoises, décide d’acquérir six peintures du XV e et XVIe siècle, parce que les pertes se font cruellement sentir chez Johann Heinrich les maîtres anciens de cette période. Hurter (1734 –1799) Portrait miniature de Lady Dartrey, 1785, Le fonds du bombardement acheté en 1954 grâce Un fonds d’acquisition d’objets et de restauration est créé à partir au fonds de bombar des réparations versées par les États-Unis et des indemnités d’as dement surance. Il apporte 611 000 CHF au musée, que ce dernier consacre à l’enrichissement quantitatif et qualitatif des différentes collec tions. Jusqu’aux années 1970, le musée peut ainsi acheter plus de quarante objets d’art plastique, d’arts décoratifs et de sciences naturelles. 20 21
Un phénix renaît L’ère des grandes expositions Dans la mémoire collective de Schaffhouse, les années qui suivent de ses cendres la réouverture en 1946 restent liées à des expositions temporaires sensationnelles et à de grands noms comme Le Titien, Rembrandt ou Munch : jusqu’à la fin des années 1960, la petite Schaffhouse Le nouveau vieux musée mise sur les géants. Mais le concept d’exposition de chefs-d’œuvre n’a pas d’ave nir en raison des coûts croissants. Le musée manque également d’œuvres de premier ordre. On se rabat donc sur des thèmes lo caux et plus centrés sur l’histoire culturelle. À partir de 1947, la Ville ose faire le saut du musée régional vers un Les donations et acquisitions donnent de nouvelles impul établissement d’envergure internationale en organisant des expo sions aux expositions et collections. Elles permettent au musée de sitions artistiques spectaculaires. Le travail muséal se concentre poursuivre sa mutation de musée régional en un musée universel, dès lors sur les expositions temporaires. Simultanément, le musée puissant et compétent. s’efforce de combler les lacunes de la collection et de poursuivre son développement conceptuel. Affiche d’exposition Rembrandt et son époque, Fuchser + Kaltenbacher Schaff house, Druckerei Meier & Cie. Schaffhouse, 1949 22 23
Une solidarité visible De l’art de la Suisse entière Grâce aux dons de quatre cantons, onze villes et communes, onze entreprises et associations ainsi que de 23 particuliers, Schaf Les objets donnés fhouse bénéficie d’un don artistique et culturel d’importance na tionale. Les donateurs publics puisent dans les collections des mu sées cantonaux et municipaux ou acquièrent des œuvres d’artistes contemporains. Certains particuliers et entreprises achètent aus Le patrimoine perdu dans le bombardement suscite immédia si directement pour le musée. Trois artistes offrent leurs propres tement une grande consternation. Une campagne de solidarité œuvres. Dès 1946, ce don artistique et culturel est documenté extraordinaire se met en branle. Cantons, villes et communes, dans un livre. comme entreprises et particuliers de la Suisse entière, offrent 80 pièces d’art de toute nature au Museum zu Allerheiligen. Une collection atypique voit le jour Le don culturel est placé dans son ensemble sous le signe de la so Ferdinand Hodler lidarité et n’est soumis à aucune réflexion stratégique en matière (1853–1918) de collection. Il tire son caractère particulier de l’hétérogénéité de Autoportrait aux roses, 1914, sa composition. Donation de la Ville Le don culturel comprend des chefs-d’œuvre de l’art suisse, de Genève mais aussi des tableaux dont la valeur tient avant tout à celle que leur accordaient leurs anciens propriétaires. Des travaux peu connus, insolites, de créateurs régionaux côtoient des œuvres de grands artistes de Schaffhouse. La qualité de l’ensemble offert réside dans sa diversité histo rique et culturelle. 24 25
Lieux touchés de « La salle 58 est dédiée au plus grand peintre de Schaffhouse, Tobias Stimmer (1539–1584), où sont accrochés des portraits de l’exposition permanente toutes ses phases de création », peut-on lire dans le guide du mu sée de 1943 à propos du cabinet Stimmer. Un an plus tard, une bombe détruit neuf des douze portraits qui y sont présentés. Outre le portrait de Gessner, seuls un autoportrait de Stim mer, provenant de la façade de la Haus zum Ritter, et le portrait de David Peyer peint par l’un de ses élèves sont certes gravement endommagés, mais préservés. Quatre des cinq prêts de la famille → Section d’art 2 e étage Peyer sont perdus. La fondation Peyer pour Tobias Stimmer est créée en 1946 à partir des indemnités de réparation. Jusqu’à au Une bombe explosive La disparition de la section d’art jourd’hui, son but reste de compenser ces disparitions par de nou éventre le toit en béton de l’aile ouest, velles acquisitions. récemment bâtie, Avant le bombardement, cette salle est subdivisée en plusieurs Dans la pièce commandée, derrière le cabinet Stimmer, se et détruit les cabinets collections. Une bombe explose dans la moitié gauche. L’onde trouvent l’art sacré du Moyen Âge tardif et un portrait de Luther d’art ainsi que les pièces historiques. de choc rabat les murs en bois des cabinets, détruit les murs peint par Lucas Cranach l’Ancien (1472–1553). L’incendie l’a com Photo du 1er avril 1944, extérieurs des deux côtés et le plafond s’effondre. La collection plètement défiguré, mais il est conservé en guise de mémorial. Les © Stadtarchiv Schaff d’art du Moyen Âge tardif à l’époque romantique est anéantie. sept autres tableaux peuvent être restaurés. hausen Jusqu’au bombardement, la succession de pièces en enfilade dans l’aile ouest est dédiée à l’art du XV e au XIX e siècle. Dans la salle adjacente au cabinet Stimmer sont présentées des œuvres de ses élèves ainsi que d’autres artistes importants de Schaffhouse, tels Daniel Lindtmayer ou Hans Caspar Lang, suivies de tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans cette dernière salle, on peut notamment admirer des travaux de Johann Jakob Schalch, un peintre schaffhousois qui fit carrière en Angleterre et en Hollande. Le cabinet contigu expose des œuvres du premier romantisme. La bombe explosive ravage totalement les œuvres de re nommée internationale ou locale de cet espace. Seuls quelques rares tableaux, fortement endommagés, peuvent être restaurés dans les années suivantes. Stimmer perdu à jamais Les tableaux de Tobias Stimmer, artiste schaffhousois de la Re- naissance, ornent les murs de cette salle jusqu’au bombarde- ment du 1er avril 1944. Frappée de plein fouet, elle s’enflamme. Les œuvres, aussi rares que précieuses, sont réduites en cendres, sauf une : le portrait de Conrad Gessner sort pratiquement indemne de la catastrophe. L’onde de choc l’a projeté par la fenêtre. 26 27
→ Salle en croix 2 e étage XVIe et du XVIIe siècle, dont un vitrail armorié de Felix Lindtmayer le Jeune (vers 1523/1524–1574), étaient entreposées dans l’abri Au mépris du feu pour le patrimoine culturel. En 1946, le salon bourgeois restauré retrouve sa place d’ori L’une des plus grandes et majestueuses salles de Schaffhouse gine. Il est démonté et placé dans un dépôt lors de la transfor échappe de peu à la catastrophe le 1er avril 1944. Le feu qui fait mation du musée en 2007. Aujourd’hui, seuls le plafond à stuc et rage dans le cabinet Stimmer attenant ne dévore que la porte les trois vitraux réinsérés dans une fenêtre rappellent cette pièce en bois et épargne également les pièces contiguës de style go- historique. thique tardif. Le palier du dernier étage porte encore les traces de cet incendie. L’incendie déclenché par les bombes explosives dans la section d’art voisine endommage à tel point l’imposante porte en bois de style Renaissance qu’il faut en fabriquer une copie fidèle à l’original. Les plus anciennes structures de la salle remontent à 1431, sa forme actuelle en croix date des transformations de 1639. C’est à cette date qu’est posé le plafond à caissons. La face nord est ornée de fresques bien conservées, peintes autour de 1500. Cette salle est dévolue aux expositions depuis 1925. Au mo ment du bombardement, elle abrite notamment des antiquités nationales et corporatives ainsi qu’une galerie de tableaux des maires et des présidents du conseil paroissial de Schaffhouse. Tout comme le cycle de vitraux armoriés de l’église du couvent de Saint Georges à Stein am Rhein, ils échappent à l’enfer du feu. → Pièce historique 1er étage Une culture de l’habitat détruite Le 1er avril 1944, des bombes américaines s’abattent sur l’aile ouest du musée, construite en 1938. Les cabinets d’art au deu- xième étage, mais également des pièces historiques du premier sont touchés. Une bombe explosive éventre le plafond du salon bourgeois schaffhousois et détruit son architecture intérieure. La pièce aménagée en 1938 à partir de vestiges de plusieurs mai sons de la vieille ville se veut un « miroir vivant de l’artisanat et de l’art » et souhaite donner une idée de l’art de l’habitat schaf fhousois. Le plafond à solives et stuc, un poêle en faïence de Steckborn de 1739, de la vaisselle en céramique et en étain sont notamment détruits ou endommagés. Par chance, trois peintures sur verre du 28 29
Principaux textes de l’exposition permanente contact avec la population locale. Même si certains parviennent à s’y réfugier, d’autres sont refoulés par les gardes-frontière. Schaffhouse durant la La population schaffhousoise vit ses heures les plus sombres le 1er avril 1944 lors du bombardement par inadvertance de la ville Seconde Guerre mondiale qui se solde par un lourd tribut : 40 morts, 270 blessés, 560 bâti ments détruits ou endommagés et un patrimoine culturel inesti mable réduit en cendres. Frontière, service actif et brigades Lorsque l’Armée suisse est mobilisée le 2 septembre 1939, 430 000 soldats rejoignent le service actif et les unités de gardes-frontière se mettent en poste dans les régions frontalières comme à Schaf fhouse. Les soldats schaffhousois sont affectés, pour la plupart, à la brigade frontière six, dans les cantons voisins de Zurich et de Thurgovie. Pour de nombreux soldats et officiers, le service mi litaire devient une réalité quotidienne au cours des années sui vantes. Souvent séparés des semaines entières de leur famille, beaucoup restent dans les rangs de 900 à 1000 jours pendant la guerre. Bien que le Conseil d’État de Schaffhouse exige dès 1939 un marquage de la frontière en vue de prévenir des attaques aé riennes, le Conseil fédéral renonce à cette mesure et ordonne fin 1940 – sous la pression allemande – un flou général du territoire suisse. La même mesure étant mise en place en Allemagne, la frontière entre les deux pays n’est donc plus identifiable. Ce n’est qu’après le bombardement de Schaffhouse, le 1er avril 1944, que le Conseil fédéral change de stratégie. Marquée de croix suisses repérables de jour à grande distance, la région frontalière est illu minée pendant la nuit. Relance économique en temps de guerre La crise économique du début des années 1930 est suivie d’une reprise économique importante à partir de 1936 et se poursuit pendant la guerre. Compte tenu des besoins considérables en Les bâtiments in L’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, le 1er septembre matériel d’armement en Suisse et à l’étranger, de nombreuses dustriels et l’abbaye 1939, marque le début de la Seconde Guerre mondiale. Même si entreprises schaffhousoises voient leurs carnets de commande se bombardés dans le sud de la vieille ville. la Suisse n’est pas directement impliquée dans le conflit, elle est remplir. Photo du 1er avril 1944, constamment menacée. La conjoncture dans le secteur de l’armement profitant © Stadtarchiv Schaff De par sa situation frontalière exposée, le canton de Schaf avant tout à la métallurgie et à l’industrie des machines, les hausen fhouse – quasiment entouré par l’Allemagne – est particulière usines Georg Fischer (GF) et la Société Industrielle Suisse (SIG) ment touché par la guerre. fournissent à l’Armée suisse des pièces pour le matériel de guerre Profitant de l’absence d’obstacles naturels pouvant entraver et les armes. Les deux sociétés vendent également du matériel le franchissement de la frontière, de nombreux réfugiés poursuivis d’armement et divers produits à l’étranger. Exportant aussi bien par le régime nazi cherchent refuge à Schaffhouse où ils entrent en au profit des Alliés que des puissances de l’Axe, les usines GF de 30 31
Singen et Mettmann approvisionnent l’armée allemande en mu nitions tandis que le site anglais GF fournit des pièces de chars à l’armée britannique. Après la capitulation française en 1940, la Suisse est en tièrement entourée par l’Allemagne nazie et les forces de l’Axe. Les terrains de foot Le commerce avec les Alliés étant paralysé, les relations écono ball sont labourés miques basées sur un principe de contrepartie prennent de l’im à l’aide d’un tracteur portance avec l’Allemagne, à laquelle la Suisse fournit du matériel avec carburateur à bois en vue de les essentiel pour l’armement et de l’électricité, recevant en contre cultiver. Photo de partie des matières premières telles que le charbon et l’acier qui mars 1942, © Stadt font alors gravement défaut. archiv Schaffhausen Les réfugiés Fuyant le régime nazi, des milliers de personnes parmi lesquelles des persécutés politiques, des Juifs, des prisonniers de guerre et des assignés au travail obligatoire – tentent de traverser la fron tière schaffhousoise entre 1933 et 1945. Même s’ils sont nom breux à être accueillis, beaucoup d’entre eux sont également re foulés et abandonnés à leur sort. Les dispositions d’entrée sur le territoire sont rigoureuses jusqu’en juillet 1944. À l’exception des déserteurs et des prison niers de guerre qui ont réussi à s’échapper, les réfugiés ne sont pas les bienvenus en Suisse, même si leur vie est en danger en Al lemagne. La seule solution pour eux est alors de franchir illéga lement la frontière. Certains y parviennent à l’aide de passeurs. D’autres ont également la chance – en dépit des prescriptions fé dérales – d’être accueillis par des gendarmes ou des habitants. Malgré tout, de nombreuses tentatives échouent. Beaucoup de réfugiés sont arrêtés par les gardes-frontière qui les ramènent à la frontière où ils sont directement livrés aux autorités allemandes. Parmi les quelque 17 000 personnes qui réussissent à traver ser la frontière schaffhousoise, 12 000 se sont enfuies durant les derniers mois de la guerre, lorsque l’Allemagne nazie sombre dans le chaos et que le Conseil fédéral décide d’ouvrir les frontières. pour contrecarrer la pénurie alimentaire, des surfaces agricoles Guerre au quotidien non utilisées, des parcs, des terrains de sport, des pâturages et La guerre provoque dans toute la Suisse une pénurie des res certaines zones forestières sont convertis en champs destinés à la sources vitales. Les importations de l’étranger diminuent consi production alimentaire. dérablement et les produits alimentaires, l’énergie et d’autres Des tickets de rationnement permettant de se procurer une matières premières doivent être rationnés. Économiser est alors quantité restreinte de produits alimentaires sont remis à chaque la devise de l’époque. foyer, contraint à une économie extrême du gaz et du charbon. Pour faire face à cette situation, on récupère de vieux maté Contrairement à la Première Guerre mondiale, les autorités par riaux comme les métaux et le caoutchouc, qui sont ensuite recy viennent néanmoins à maintenir le ravitaillement de la population clés. Après que le Plan Wahlen est décrété par le Conseil fédéral avec les produits de base. 32 33
La restriction considérable du trafic frontalier – voire son interdic tion temporaire – dès 1933, et surtout durant la Seconde Guerre mondiale, a un grand impact sur la population des régions fron talières. Le bombardement de Schaffhouse Les lourds bombardements essuyés par la population d’innom brables villes européennes durant la Seconde Guerre mondiale épargnent en grande partie la Suisse. Schaffhouse est toutefois bombardée par inadvertance le 1er avril 1944 par l’aviation américaine. À 10h50, environ 500 bombes explosives et incendiaires tombent sur le périmètre ur bain et provoquent 50 incendies. 40 personnes périssent, 270 sont blessées et de nombreux bâtiments sont détruits. Un patri moine culturel inestimable est réduit en cendres au Museum zu Allerheiligen et au Musée d’histoire naturelle. Interprété à l’époque comme une mise en garde de la Suisse pour qu’elle arrête ses livraisons d’armes et de biens industriels à l’Allemagne, le bombardement de Schaffhouse est cependant une erreur dans la mesure où les objectifs visés sont les usines de Lud wigshafen (D). Des bombes tombent également sur Thayngen en 1944 et sur Stein am Rhein et Neuhausen en 1945. Crédits Direction de la publication Partenaires Museum zu Allerheiligen Peyersche Tobias Stimmer- Gestion du projet Stiftung Bettina Bussinger Sturzenegger-Stiftung Commissariat Schaffhausen Daniel Grütter Jakob und Emma Windler- Andreas Rüfenacht Stiftung Collaboration scientifique Museumsverein Schaff Luca Stoppa hausen Urs Weibel SIG Gemeinnützige Stiftung Textes Kulturraum.SH, Daniel Grütter Kanton Schaffhausen Markus Rottmann Kulturförderung Andreas Rüfenacht Partenaire média Luca Stoppa Schaffhauser Nachrichten Urs Weibel Traduction Valentine Meunier, Berlin Graphisme Franziska Burkhardt 34
Quand l’art renaît des ruines Solidarité suisse après le bombardement de Schaffhouse en 1944 18 mai–20 octobre 2019 Visites guidées publiques Cycle de conférences du dimanche (en allemand) à 11h30 les Mercredi 19.5 | 2.6 | 7.7 | 25.8 | 8.9 | 29.9 | 5 juin 2019, 18h30 13.10 | 20.10 Dr. Matthias Wipf Une région frontalière menacée Visites guidées publiques – et le bombardement du du déjeuner 1er avril 1944 à 12h30 les mardis 28.5 | 25.6 | 30.7 | 20.8 | 24.9 | Jeudi 15.10 20 juin 2019, 18h30 Lukas Wallimann Catalogue de l’exposition « Encore mieux et plus beaux que (paraît le 3 octobre 2019, en allemand) les bâtiments détruits ». Kunst aus Trümmern. Die Bom- Le bombardement de Schaff- bardierung des Museums house et ses répercussions sur zu Allerheiligen 1944 und ihre l’urbanisme Folgen Jeudi Museum zu Allerheiligen (dir.), 22 août 2019, 18h30 Verlag Hier und Jetzt, 2019, Prof. em. Georg Kreis env. 192 pages, CHF 49, € 49 Solidarité fédérale hier et Présentation du catalogue aujourd’hui Jeudi 3 octobre 2019, 18h30 Jeudi Horaires d’ouverture 12 septembre 2019, 18h30 Mar.– dim. 11 h–17 heures Dr. Roger Fayet Les dents du cheval donné. Jours fériés Les musées et leurs donations Ascension, dimanche et lundi Jeudi de Pentecôte, 1er août : 26 septembre 2019, 18h30 ouvert de 11 h à 17 heures Lic. phil. hist. Hans Schüpbach La protection du patrimoine culturel – un acte de solidarité
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