DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE
DOSSIER pédagogique
DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE
Table des matières

> Introduction .........................................................................          2-3

> Frédéric penelle ................................................................               4-8

> Thierry Lenoir ....................................................................             9-13

> Daniel Nadaud ...................................................................               14-18

> bibliographie ......................................................................            19
> informations pratiques ................................................                         20
> à venir .....................................................................................   22

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE
Chers Enseignantes, chers Enseignants,

             à travers l’exposition «Chroniques», les artistes Thierry Lenoir, Daniel Nadaud et Frédéric
             Penelle posent chacun à leur manière un regard critique ou, à tout le moins, un ques-
             tionnement sur notre société, son histoire, ses méandres, ses dessus et dessous, et en
             proposent différentes perspectives.

             Elle peut servir d’assise et donner l’occasion d’approfondir quelques pistes de réflexion aux
             grands défis de notre époque. Quels regards vos étudiants en ont-ils et que proposent-ils ?
             En espérant que vous puissiez trouver ici vos sources d’inspiration !

             L’équipe du service éducatif du Centre de la Gravure.

             Véronique Blondel, Magdalena Ciborowska, Blandine Cuisin et Martine Meyer.

                                                  2.

1.

     1.Thierry Lenoir, Notre Congo 10, 1985
     2. Daniel Nadaud, Le climat devient
     incroyablement éléctrique, 2011
     3. Frédéric Penelle, Mécaniques discur-
     sives, 2013-2018

                                                   3.

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE
Chroniques
Thierry Lenoir • Daniel Nadaud • Frédéric Penelle

A l’occasion du double anniversaire des 30 ans du Centre de la Gravure et des 150 ans de
La Louvière, l’exposition Chroniques nous présentent trois artistes, Thierry Lenoir, Daniel
Nadaud et Frédéric Penelle qui, de façon différente, poursuit la tradition des imagiers de
la vie sociale ou des évènements de l’histoire.
Si les œuvres de ces chroniqueurs d’aujourd’hui reflètent parfois un climat de guerre ou
d’oppression, elles ont recours à l’humour ou à la dérision pour dénoncer les injustices ou
les absurdités de nos sociétés. Tantôt drôles, tantôt graves, les images de ces trois artistes
fourmillent de citoyens ordinaires et d’objets du quotidien bien plus qu’elles n’évoquent
de grands faits historiques ou des actions héroïques.
travers les œuvres narratives et figuratives de ces trois artistes occupant chacun un étage,
l’exposition se décline entre une Chronique de l’ombre chez Frédéric Penelle et ses
images animées, réalisées avec le vidéaste Yannick Jacquet, et mêlant numérique, gravure
et découpage, une Chronique du quotidien chez Thierry Lenoir et ses gravures sur bois
provocatrices et enfin une Chronique du désastre chez Daniel Nadaud et ses récits impri-
més associant instruments agricoles et machines de guerre.
A cette occasion, le Centre de la Gravure réalise une édition avec chaque artiste, trois
catalogues monographiques présentés dans un emboitage reliant ces « chroniques en
devenir » ainsi que 3 reportages-vidéo réalisés dans l’atelier des artistes, présentant leurs
univers respectifs, leur techniques, … ils sont diffusés dans l’exposition et via internet.

Cette exposition est organisée dans le cadre du projet collectif Van lood tot pixel –
Du plomb au pixel qui réunit trois musées en Flandres ( le Musée Plantin-Moretus, le
Musée de l’Industrie, le Musée de la carte à jouer) et deux en Wallonie ( le Centre de la
Gravure, la Maison de l’Imprimerie). Il a pour objet la mise en valeur de la production
graphique et typographique en Belgique.

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Frédéric Penelle
                                               Chronique de l’ombre

       Biographie

                                                                                   Frédéric Penelle, né à Bruxelles en
                                                                                   1973, a toujours su que la voie artis-
                                                                                   tique serait sienne.
                                                                                   Il s’inscrit d’abord à l’ERG en re-
                                                                                   cherches graphiques puis poursuit
                                                                                   ses études à La Cambre, attiré par
                                                                                   la section Gravure et Illustration du
                                                                                   livre, le livre pour l’image imprimée
                                                                                   et la gravure pour la technique, l’ou-
                                                                                   til et le dessin avec gouge. L’ensei-
                                                                                   gnement de Gabriel Belgeonne, ar-
                                                                                   tiste pluridisciplinaire et formateur
                                                                                   le marque particulièrement.
                                                                                   Puis, c’est la rupture avec La Cambre.
                                                                                   Seul dans l’atelier et sans grands
                                                                                   moyens, Penelle continue à graver.
                                                                                   Le choix du bois s’impose, facile-
                                                                                   ment accessible.
Mécaniques discursives, installation puzzle, 2016

                                                    Il est lauréat de l'édition 2005 du Prix de la Gravure de la Commu-
                                                    nauté française de Belgique.
                                                    Sa singularité réside dans la liberté qu’il prend de travailler à par-
                                                    tir d’images existantes, sorties des livres et de l’imprimé. Et sans
                                                    réel atelier, d’utiliser des matrices de petits formats (40 x 60 cm)
                                                    pour créer en plus grand des ensembles d’images, imprimées puis
                                                    découpées après impression.

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE - CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L'IMAGE IMPRIMÉE
C’est aussi le travail en équipe, en binôme, qui stimule Penelle,
    par le jeu interactif des imaginaires qui se rencontrent et
    interagissent dans la création. Pas un hasard non plus.
    Cet art-là touche à une autre spatialité, sans les limites des deux
    dimensions de la surface plane.

                                                                Avec l’artiste graveur Bruno Hellenbosh
                                                                d’abord, Penelle crée un univers fantastique et hal-
                                                                lucinatoire fait de délires ludiques et obsessionnels
                                                                où mutants, personnages hybrides et espèces incon-
                                                                grues se rencontrent, se côtoient.

Two Jimmies, live painting, Fête de l’Iris, 2010

                                                       Mécaniques discursives, installation, Bruxelles, 2018

   Avec Yannick Jacquet ensuite, une
   nouvelle aventure commence : ce vi-
   déaste l’invite à mettre des installations
   en mouvement, en jeux de lumière et en
   espaces virtuels. Les âmes errantes se
   trouvent reliées par quelques liens, poé-
   tiques, techniques et parfois même pata-
   physiques.

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    Surprise en plein désert, gravure sur bois, 2005
    Collection de la Communauté francaise en dépot
    au Centre de la gravure

    Missmouche aux serpents, bois gravé, 2006
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Frédéric Penelle
                                      Chronique de l’ombre

                                                      Les thèmes abordés

                                                      • Les images des vieux dictionnaires et des livres anciens.

                                                      • Des récits fantastiques, inventés à sa guise.

                                                      • Des spectres qui gargouillent, des machines infernales.

                                                      • Le monde d’aujourd’hui, le doute du progrès humain,
                                                      les vanités scientifiques et leurs manipulations hasar-
                                                      deuses.

 On retiendra …
• Le désir de dépasser les spécificités de la gravure et ses deux dimensions, pour en dévier l’essence et en
  abolir les codes.

• L’installation in situ prend une place importante dans la création : la mise en scène commence quand Penelle
  et Jacquet arrivent sur les lieux d’exposition.

• L’histoire de nos sociétés comme terrain de jeu, comme "champ de bataille".

• Penelle réutilise des éléments des installations précédentes auxquels il en ajoute de nouveaux. Les créations
  s’agrandissent alors de façon exponentielle.

• « Au carrefour de la gravure et de l'installation il y a une déviation vers le jardin des curiosités… C'est là que
  Frédéric Penelle nous attend, au tournant de son bestiaire polymorphe et de ses friandises militaires. Sa cruelle
  fantaisie court sur les murs, fait grincer les portes et la Nature elle-même se repent de ses anomalies. Pourtant
  on se perd avec plaisir dans cet univers ludique où l'espace est apprivoisé comme un terrain de jeu, un champ
  de bataille.»

                                                                                                   Frédéric Penelle

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Mapping time,
installation, 2013
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Mon travail plastique pose un pied dans la gravure sur bois
                         et l’autre dans la représentation allégorique de la vie
                         moderne. Par un jeu constant d’aller-retour entre le décou-
                         page, la gravure et le collage, je construis peu à peu un
                         univers inspiré des images que je récupère instinctivement,
                         et détourne à l’envi.
                                                                                            Frédéric Penelle

                                                   Et la technique ?
                                                   • Par la découpe du bois à la scie sauteuse, Penelle
                                                   produit différentes matrices qu’il associe et mani-
                                                   pule.

                                                   • Ce bois gravé, imprimé en noir et blanc, foisonne
                                                   en assemblages d’images qui colonisent les murs et
                                                   l’espace.

                                                   • Fils de coton, bouts de carton, structures métal-
                                                   liques et interventions technologiques telle la vidéo
                                                   et la peinture pour créer un ensemble étonnamment
                                                   cohérent, et parfois virtuel.

La peur du vide, gravure sur bois, 2018

Pour parler d’une œuvre
Mécaniques discursives, 2013 - 2018

Cette installation audiovisuelle est issue de la rencontre entre
Frédéric Penelle et le vidéaste Yannick Jacquet.
Mélange de gravure et de projection vidéo, l'œuvre Mécaniques
discursives représente une sorte de machinerie absurde et poétique
qui se développe sur les murs à la manière d'un cadavre exquis
avec comme point de départ le principe de la réaction en chaine.
Le travail de Yannick Jacquet et de Frédéric Penelle est marqué
par ce désir de sortir des formats de projections traditionnels et
d'insérer la vidéo dans l'espace. Leur envie commune de s’écarter
des sentiers battus de leur discipline les a naturellement rassemblés
autour de ce projet.
                                                         8
Thierry Lenoir
                                         Chronique du quotidien

   Biographie

                                                                      Né à Soignies en 1960, Thierry Lenoir est
                                                                      à 10 ans, chef de la bande du quartier.
                                                                      Fin des années ’70, dans son univers fait
                                                                      de motos, de rock et de chopes avec les
                                                                      copains du bistrot du coin, il chante dans
                                                                      un groupe de potes. Puis, entre musique
                                                                      et gravure, il choisit la gravure parce qu’il
                                                                      apprécie l’esprit de l’atelier où enseigne
                                                                      Gabriel Belgeonne, celui qui lui a donné
                                                                      envie d’avoir envie. Sans doute aussi parce
                                                                      que la gravure est la façon idéale pour
                                                                      lui de fixer ses impressions, au propre
                                                                      comme au figuré.

Entrez dans la danse 4, gravure sur bois, 1991

                                                   Diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Plastiques et
                                                   Visuels de Mons, il obtient en 1990 le Prix de la Gra-
                                                   vure de la Communauté française de Belgique avec
                                                   sa série Neighbours.

                                                   Créateur, illustrateur de livres et de recueils, il a
                                                   exercé également la profession d’imprimeur et de
                                                   graphiste.

                                                   Il n’a cependant pas tout à fait abandonné son uni-
                                                   vers de rocker puisque les sujets de ses gravures sont
                                                   plutôt proches de la rue et de sa vie... Des scènes
                                                   réalistes, des personnages semblables à la bande
                                                   dessinée, lorsqu’il ne rhabille pas à sa manière la
                                                   scène d’un grand maître de l’art ancien...
                                                   
                                                   Fidèle à lui-même, l’ironie et le sarcasme ne sont
                                                   naturellement jamais absents de ses images.

Neighbours n°5, gravure sur bois, 1990                  9
Les thèmes abordés

                                                  • L’Afrique et le colonialisme, l’église, le train et ses
                                                    navetteurs, la pauvreté et la discrimination, la Belgique,
                                                    le printemps arabe, le changement climatique.

                                                  • La vie quotidienne avec ses conflits, ses crimes et ses
                                                    bonheurs en un regard aigu, sans concession.

                                                  • Une vision du monde de la rue et de ses habitants,
                                                    présentée avec un humour ravageur et caustique qui fait
                                                    entrer des squelettes dans les trams et des monstres dans
                                                    les trains.

Notre Congo n°8, gravure sur bois, 1985

   On retiendra …

• Des images qui choquent et qui dérangent : Thierry Lenoir est un provocateur qui observe les mœurs de son
époque.

• Son travail possède toutes les qualités des grands chroniqueurs : la recherche du témoignage direct, le détail
frappant, le désir de renseigner vite retranscrit, le style heurté. Son art se veut narratif, expressionniste et
populaire.

• Lenoir renoue avec les « canards » du 19e siècle, ces imprimés d’information proposés à l’occasion des évé-
nements d’actualité et destinés à retenir l’attention et frapper l’imagination.

• Son graphisme, nerveux et brutal, et les oppositions des noirs et blancs rythment ses compositions.

• Ses facultés d’observation, sa folle fantaisie, son admiration, son sens critique et satirique, ses rêves et par-
fois sa tristesse, son spleen.

                                                         10
Thierry Lenoir
                                        Chronique du quotidien

                                                  Et la technique ?
                                                  • À partir de photos de quais, de wagons, de paysages ur-
                                                  bains, de fenêtres, Lenoir replace dans ses gravures des per-
                                                  sonnages inventés pour la plupart.

                                                  • Procédé du cadrage frontal, "Le graveur nous situe ‘à sa
                                                  place’, juste comme lui qui, depuis la rue, observe, dessine et
                                                  grave."
                                                                                                  Laurent Busine

                                                  • Goût marqué pour la taille d’épargne sur bois, MDF ou lino,
                                                  le côté vigoureux et incisif du trait, le sens expressionniste de
                                                  la composition, du propos et des sujets issus du quotidien.

                                                  • Papiers "japon" pour leur finesse, leur transparence, leur
                                                  connivence avec les fibres du bois.

à la foire du Midi 6, gravure sur bois, 2001      • Encre noire pour accentuer les contrastes d’ombre et lu-
                                                  mière, du jour et de la nuit, des Noirs et des Blancs, du bien
                                                  et du mal.

                                                  • Avec un minimum de moyens, Lenoir rend d’une manière
                                                  très suggestive le caractère envahissant et monstrueux de
                                                  notre société.

Quelques titres évocateurs :

- Notre Congo
- Neighbours
- A la foire du midi
- Les navetteurs
- L’injuste milieu
- Coin de rue
- Au lit
Il observe le noir : celui des absurdités de notre monde
                        moderne. C’est dans le bois qu’il creuse les blancs qui
                        mettent en exergue la noirceur des scènes quotidiennes
                        qu’il croque, non sans humour
                        								Gabriel Belgeonne

Les navetteurs n°4, gravure sur bois, 2006

               Pour parler d’une œuvre

               Les navetteurs, 2006

               Durant vingt ans, Thierry Lenoir fait partie de ces navetteurs, ceux qui, sur les
               quais, attendent dans une étrange solitude qui contraste avec le troupeau qu’ils
               forment. Lorsqu’elle monte ou descend du train, la troupe se fait violente, telle
               une meute, qui se précipite, bouscule tout sur son passage. À se ruer comme ça
               vers leur boulot, les gens ressemblent plus à des bêtes qu’à des hommes. Ce sen-
               timent de perdre sa vie à la gagner. Alors que les dormeuses, quant à elles, sont
               bien vraies : deux femmes voilées, auxquelles le graveur a ajouté un arsenal guer-
               rier. Sans malice, mais sans concession, il ose graver les questions qu’il se pose.

                                                       12
Neighbours 03,
gravure sur bois, 1990
Daniel Nadaud
                                        Chronique du désastre

    Biographie

                                               Né à Paris en 1942, Daniel Nadaud dessine depuis sa tendre
                                               enfance, imprégné des récits familiaux qui racontent les deux
                                               guerres.
                                               Il gribouille des scènes guerrières, côtoie le monde paysan, garde
                                               le souvenir de la Guerre d’Algérie.
                                               De ses études d’Arts appliqués, Nadaud déduit que le dessin ne
                                               s’apprend pas et qu’il nécessite une pratique solitaire et obstinée
                                               pour en construire un langage à son usage.
                                               S’en suivent des années de petits métiers pour nourrir sa pratique
                                               de peintre.

                                               Après son œuvre peint dont il finit par douter, Nadaud se consacre
                                               à des constructions, installations et performances faites d’une
                                               suite d’objets composites récupérés aux puces, à la rue ou aux
                                               champs. Ses titres parodient des instants perdus ou dissimulent
                                               des souvenirs intimes. Dans le même temps, il découvre l’usage
                                               de la lithographie qu’il perfectionne en compagnie de Nancy
                                               Sulmont lorsqu’il devient professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de
                                               Nantes en 1990.

L’histoire se mire, sérigraphie, 2014
     A partir de 2006, Nadaud confie le travail de l’impression lithographique à ses amis imprimeurs. Les pierres
     litho deviennent son « champ de bataille », ses carnets de dessin, sa mémoire, avec les projets, les curiosi-
     tés, les humeurs et voyages intérieurs.

     Toujours, Nadaud s’étonne du pire et du mal, de la folie des hommes, de leurs incohérences. Et, face au
     chaos du monde, en choisit sa représentation, une manière pour lui de le dénoncer et le questionner.

                                                        14
Ses sources d’inspirations

En découvrant Auguste Renoir et Max Ernst au
travers des livres, Nadaud choisira de devenir
artiste.
Au quotidien, Nadaud travaille à partir de ses
carnets et d’une documentation importante.
Il apprécie les peintres William Blake et Richard
Dadd.
Sa passion pour la lecture l’a conduit à rejoindre
des personnages-clés pour son imaginaire :
Lewis Carroll, James Barrie, Edward Lear …
En musique c’est l’œuvre d’Erik Satie, son «plus
grand déclencheur» avec le côté très visuel de
ses compositions musicales.

                                                     Délicat désastre, dessin et litho assemblés sur papier millimetré, 2004-2005

      On retiendra …

  • Collecte et assemblage d’outils et objets du temps passé, abandonnés, d’origine usuelle, agricole, militaire
  ou animale.

  • Création d’ensembles hétéroclites pour former des «agrisculptures» rassemblées sous le titre générique
  «La Gricole». Ces sculptures inclassables car à la fois déroutantes et étrangement familières semblent nous
  proposer un paradis perdu, à moins que ce ne soit les restes d’un naufrage.

  • Prise de notes et recensement – textes et dessins -, d’outils, de machines et bâtiments agricoles dans ses
  carnets .

  • Lithographies réalisées à partir d’objets dessinés ; elles expriment cette fascination pour l’ingéniosité
  humaine capable de créer et de détruire.

  • Jeux de mots et d’associations diverses et incongrues pour rendre les incohérences et le chaos du monde
  dans une «douce violence» , sans agressivité aucune mais avec une belle part d’ironie et d’humour.

                                                            15
Daniel Nadaud
                                      Chronique du désastre

                                                      Et la technique ?
                                                      • Le dessin est prioritaire comme une pratique solitaire et
                                                      obstinée. Sur du papier millimétré, souvenir d’écolier.

                                                      • L’usage du calque permet des effets de transparence et
                                                      d’opacité.

                                                      • La lithographie dont le choix est guidé par le côté immédiat du
                                                      dessin qu’elle implique et parce qu’elle sert de balises, miroir de
                                                      ses travaux au moment où le dessin se révèle.

                                                      • La sérigraphie, qu’il travail en collaboration avec des
                                                      imprimeurs tel qu’Alain Buyse, lui permet d’expérimenter des
                                                      matières ; parfois de l’huile de vidange s’associe à l’encre
                                                      d’imprimerie.

Vers la perfection, dessin, s.d.

   En quelques titres, l’esprit Nadaud

   - La soupe à la grimace
   - Bref éloge à l’attention de quelques parasites
   - La cuisine de guerre
   - La bataille des champs
   - Cahier du pêcheur
   - Naufrage
   - Délicat désastre
J’aime imager l’absurdité par le mélange du pire et du miel.
                   J’ai une répulsion absolue pour les armes et cependant je
                   les représente avec jubilation.

                   J’aime dessiner ce que je vis et ne vivrai jamais, ce qui a
                   vécu, ce que je projette dans l’illusion que cela vivra …

                   								                                                             Daniel Nadaud

Pour parler d’une œuvre
Ici les seaux de l’eau de là, 2003 - 2004

« Dans les rues d’Alger, un poteau électrique de for-
tune a retenu mon attention. Parmi un ensemble
de piliers en ciment espacés avec régularité, l’un
d’eux s’était effondré. Une construction cubique,
faite de madriers récupérés dans des chantiers di-
vers, cloués les uns aux autres, le reconstituait et le
remplaçait ; elle maintient cahin-caha la ligne élec-
trique bousculée. Elle a été bricolée dans l’urgence
et puis, remplissant son rôle, la voilà oubliée, instal-
lée pour des années. Elle devient emblématique et
rejoint la cohorte des constructions spontanées qui
m’enchantent. Je considère la richesse de la solution
et aime la pauvreté des moyens. Je ne puis à travers
cet objet m’empêcher de revoir la remorque à vélo
que mon grand-père avait construite pour trans-
porter lapins et poulets au marché de Pontlieue.
C’est sur ce terrain étroit que je veux me poser, sur
ces détails qui tissent la fraternité et le désespoir des êtres.

      Si possible je souhaite donner au seau une richesse décalée, porcelaine parmi le plastique
et l’acier galvanisé, en glisser quelques-uns, fragiles et magnifiés par l’éclairage intérieur. Les
réunir et les transporter sur un chariot de fortune, seaux précieux qui ne contiendront pas une
goutte d’eau... »

                                                                                   Daniel Nadaud

                                                      17
Le nid,
objet, 2017
Bibliographie & Webographie
Thierry Lenoir :

- Laurent Busine, Chronique du quotidien, Thierry Lenoir, Du tac au tac, in Chroniques
Thierry Lenoir, Daniel Nadaud, Frédéric Penelle, catalogue de l’exposition présentée au
Centre de la Gravure et de l’Image imprimée du 13 octobre 2018 au 03 mars 2019, p.5-7.

- Thierry Lenoir, Gravures sur bois et linoléum, 2015

- Isabelle Masson, Les navetteurs, in Victoire, 17 janvier 2009, p.13

- Catherine de Braekeleer, Jean-Pierre Rouge, François Liénard, in Thierry Lenoir, feuillet
de l’exposition du 20 octobre au 10 novembre 2007 au Centre culturel de Wégimont,
Wégimont Culture, n°228, 2007

- Thierry Lenoir «Emoi et moi» (gravures), feuillet de l’exposition à l’Espace Sambre,
Maison de la Culture, Namur, 11.01 – 09.02.2003, 168ter

- Gabriel Belgeonne, in Thierry Lenoir, éditions TANDEM, Gerpinnes, 1991, collection
«Monographies»

Daniel Nadaud :

- Daniel Nadaud, Muet tintamare, catalogue de l’exposition présentée du 11 février au 7
mai 2017, Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun

- Benoît Decron, Daniel Nadaud, «Partition fantôme», catalogue de l’exposition présentée
à l’Abbaye Saint-Jean d’Orbestier, du 3 juillet au 16 septembre 2007

- Philippe Cyroulnik, Daniel Nadaud, catalogue de l’exposition présentée au 19, Centre
Régional d’Art Contemporain, Montbéliard, 1996

- www.danielnadaud.com/

- www.babelio.com/auteur/Daniel-Nadaud/167554

- imago.blog.lemonde.fr/2011/12/11/daniel-nadaud-autopsie-dun-monde

Frédéric Penelle :

- Frédéric Penelle, rencontre lors du Façons de faire, façons de voir, Centre de la Gravure,
14 mai 2017, compte rendu noté par Magdalena Ciborowska

- imal.org/nl/node/1039

- www.mecaniques-discursives.com

- https://www.centredelagravure.be/fr/artists/1768-penelle-frederic

- https://www.youtube.com/watch?v=-xjT0kIDOms

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INFORMATIONS
                      PRATIQUES

COMMENT RéSERVER UNE VISITE ?

Contactez le service éducatif

par mail: edu@centredelagravure.be
par téléphone: +32 64 278721
en indiquant les informations suivantes:

• date et heure souhaitées (le Centre de la Gravure accueille les groupes scolaires du
lundi au vendredi)
• nom de l’école et la section
• nombre d’élèves et d’accompagnateurs
• coordonnées de l’enseignant (e-mail et numéro de gsm)

les tarifs pour les groupes scolaires

Entrée
Gratuite pour les maternelles, primaires et secondaires*
Ecoles supérieures : 2€/pers

*Afin de favoriser l’accès à la culture, la Fédération Wallonie-Bruxelles accorde la
gratuité d’entrée à notre musée aux groupes scolaires de l’enseignement obligatoire
et aux organisations de jeunesse reconnues.

Visite guidée (1h)
Groupe de 5 à 10 personnes : 20€
Groupe de 11 à 15 personnes : 30€
Groupe de 16 à 25 personnes : 40€

Atelier (1h)
Groupe de 5 à 10 personnes : 30€
Groupe de 11 à 15 personnes : 45€
Groupe de 16 à 25 personnes : 60€

Les mallettes pédagogiques / L’atelier de gravure voyage
Animation en classe (1/2 journée)
Forfait pour un groupe de 15 personnes : 80€ + 5€ par élève supplémentaire
+ frais de déplacement des animateurs à 0.3460€/km (A- R)
.
Agenda

    > Rencontre pour les enseignant.es et animateur.rices / Mercredi 17.10.2018 à 14h.
    Présentation des activités éducatives suivie d’une visite guidée gratuite.

    > Visite guidée pour individuels / Dimanches 04.11.2018 à 11h
    Tarif : 7€ (entrée comprise)

    > Cinema - Apero - Expo : Projection Les mains libres, en présence du réalisateur
    Jérôme Laffont à 11:00 au cinéma Stuart, et Dimanche en famille avec Daniel Nadaud
    pour Chronique du désastre à 15:00 Dimanche 11.11.18

    > Rencontre avec les artistes Lundi 12.11.2018 : Pour les étudiant.es en art ;
    10:00 Daniel Nadaud / 13:00 Frédéric Penelle / 14:00 Thierry Lenoir
    Prix 4€ (entrée comprise)

    > Dimanche en famille : Chronique de l’ombre par Frédéric Penelle, rencontre avec
    l’artiste et atelier Calembour à 14:00 Dimanche 20.01.19
    Chronique du quotidien avec Thierry Lenoir, suivit d’un atelier découverte du bois gravé,
    à 14:00 Dimanche 03.03.2019

    > De la 1ère maternelle aux études supérieures : visite guidée et atelier adaptés à l’âge
    des élèves. Nombreux ateliers à la carte.

    > Visite guidée pour individuels / 03.02.2019 à 11h
    Tarif : 7€ (entrée comprise)

    > En lien avec l’exposition - 3 propositions d’atelier :

    - Ma vie à mon avis*
    Raconte ta vie quotidienne en quelques traits incisifs. Atelier découverte de gravure sur MDF.
    - Initiation à l’estampe*
    Sur linoleum, sur bois, ou sur métal, expérimente le B.A.-BA de la gravure traditionnelle.
    - Copies non conformes*
    Puise dans notre bibliothèque d’images, imprime-les et crée ton installation
    de calembours loufoques.
    *Forfaits groupes : > 10 personnes 30 €, > 15 personnes 45 €, > 25 personnes 60 €
    *Durée : 1h

    > Parcours-jeu : un outil ludique et passionnant pour nos visiteurs à partir de 7 ans.

    Horaires d’ouverture pour les groupes scolaires : du lundi au vendredi de 9h à 17h
    i de

    Musée ouvert tous les jours de 10 à 18h sauf le lundi. Fermé les 31 mars et 2 avril 2019
    (Laetare). Entrée gratuite chaque premier dimanche du mois.

    Accès en train
    Gare de La Louvière Centre à 500 mètres, Gare de La Louvière Sud +/- 20 minutes à pied.
    Offre SNCB pour les groupes : réduction de 50 à 70 % sur le prix de votre trajet !
    Voir cette offre «Groupe à la SNCB» en consultant le site de la SNCB / Service clientèle /
    Voyages en groupe ou en appelant la SNCB au 02/528 28 28

    Pour tout renseignement et pour toutes réservations obligatoire 10 jours à l’avance
    Service éducatif : T. 00 32 (0)64 27 87 21 / Courriel : edu@centredelagravure.be
    Équipe : Véronique Blondel, Magdalena Ciborowska, Martine Meyer, Blandine Cuisin

    Direction : Catherine de Braekeleer

    Le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée bénéficie du soutien permanent de la Fédération
    Wallonie-Bruxelles, de la Loterie nationale, de la Wallonie et de la Ville de La Louvière.

                     Centre de la Gravure et de l’Image imprimée
  Rue des Amours 10 - 7100 La Louvière / T. : 00 32 64 27 87 27 - Fax : 00 32 64 27 87 29
accueil@centredelagravure.be / edu@centredelagravure.be / www.centredelagravure.be
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