DOSSIER PEDAGOGIQUE SUR MON CHEMIN Compagnie Qui-Bout ! - Le Pôle

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DOSSIER PEDAGOGIQUE SUR MON CHEMIN Compagnie Qui-Bout ! - Le Pôle
DOSSIER
PEDAGOGIQUE
 SUR MON CHEMIN
Compagnie Qui-Bout !
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUR MON CHEMIN Compagnie Qui-Bout ! - Le Pôle
RENSEIGNEMENTS

En tournée dans les établissements scolaires du 18 au 21 mai 2020.

Théâtre d’objets
Bilingue français/anglais

TOUT PUBLIC DÈS 1 AN
DURÉE : 40 min

Tarifs :
Bénéficiez du tarif scolaire : 6€ / élève L’enseignant et les accompagnateurs, dans la limite de
l’encadrement légal, sont invités.

Pour tous renseignements, veuillez contacter l’équipe des relations avec les publics :
Julia Lecoubet de Boisgelin 04 94 93 83 51 / julia@le-pole.fr
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUR MON CHEMIN Compagnie Qui-Bout ! - Le Pôle
Chers professeurs,

Une représentation de théâtre est un évènement unique. Elle ne bondit pas spontanément sur la
scène, même si c’est ce que les artistes veulent nous faire croire. Avec des mots, des gestes, de
la musique et des accessoires, les artistes font apparaître leurs images intérieures dans l’espace.
Derrière les instants de beauté et d’émotion se cachent des jours, des semaines, voire des mois
de dur labeur. Une sortie au spectacle vivant ne se consomme pas mais se vit. Elle n’a de sens
que si elle devient un moment de rencontre entre l’artiste et le spectateur. Quand le spectateur
devient spect-acteur. Être spect-acteur s’apprend avant, pendant et après le spectacle. Nous vous
proposons dans ce dossier quelques outils pour apprendre avec les jeunes spectateurs à voir et à
concevoir la sortie au spectacle vivant comme une expérience durable. Nous nous réjouissons de
recevoir vos commentaires et vos questions, ainsi que des dessins ou des lettres. Nous sommes à
votre entière disposition pour plus de renseignements.
Nous vous souhaitons, à vous et à vos élèves, une rencontre stimulante et enrichissante avec les
arts vivants !
AVANT PROPOS
Sur mon chemin… est un spectacle qui s’adresse aux tout-petits, à ceux qui vivent déjà intensément
ce que représente le fait de grandir, qui chaque jour avancent sur leur chemin de Vie. C’est
un spectacle qui s’adresse aux adultes, qui n’en finissent pas, eux aussi, de grandir. C’est un
théâtre d’images, de silhouettes, d’ombres, et de jeux entre deux comédiens. C’est l’avancée d’un
personnage, Alice, qui s’endort, suit un Lapin Blanc, tombe dans le rêve et rapetisse, en taille et
en âge. Après ce retour dans le temps, elle rejoue sa naissance et sa petite enfance, rencontre
des obstacles, des portes fermées, des portes ouvertes, et se confronte à l’Autre, qui l’oblige à
s’affirmer. A travers son cheminement, chacun pourra reconnaître le sien. Sur mon chemin… est
un spectacle pour les petits Et pour tous les plus grands. C’est une régression-progression, un
voyage, initiatique, dans le temps, dans le rétrécissement et le grandissement, entre apparition et
disparition, un rêve, c’est un spectacle sur l’avancée dans la vie, sur la volonté, la persévérance, qui
font que les obstacles sont finalement surmontés, c’est un spectacle qui donne envie de traverser
le temps, ensemble, sur mon chemin… Ce sont des images des mots, des sons, qui provoquent
des sensations, des émotions, des réminiscences.

Deux comédiens, une femme et un homme, une Alice anglaise et un Rabbit français, jouent à nous
raconter à leur manière l’histoire d’Alice. Dans une dramaturgie utilisant la répétition-variation et
l’association d’idées ou d’images comme fils conducteurs, Alice et Rabbit utilisent le langage, des
sons qui invitent à l’imaginaire, et quatre cubes lumineux, qu’ils manipulent et dans lesquels ils font
vivre des images et des silhouettes, en ombres. Le spectacle commence dans le hall du théâtre ou
de la crèche, puis les spectateurs sont invités à passer par une grande porte, suivre un chemin, et
s’asseoir dans la salle, sur l’herbe ou les gradins, dans un rapport frontal… Sur mon chemin… c’est
le parti-pris de proposer à tous les spectateurs, quel que soit leur âge, un même spectacle avec
autant de niveaux de lecture, intellectuelle et émotionnelle, que de personnes dans la salle. C’est
un bain d’images, de musiques, de langues et de situations, surprenant, absurde et beau, comme
la vie, dans laquelle nous sommes tous plongés, dès notre naissance, et même avant…
C’est un spectacle porteur de questions.
LA COMPAGNIE
Qui-Bout ! est une compagnie qui bouillonne d’envies et de projets. Tout commence en novembre
2008 à Arles, sous l’impulsion de Lila Berthier, qui veut proposer des spectacles et ateliers de
théâtre et de cirque à un très large public, en commençant par les tout-petits. Les spectacles
de Qui-Bout ! sont des créations théâtrales originales. Lila Berthier défend un théâtre visuel et
sonore et invente des univers drôles et poétiques dans lesquels la musique et la manipulation
d’objets ont une place importante. En créant à partir de procédés et de matériaux simples,
l’objectif artistique est d’embarquer le public dans un imaginaire, qui questionne notre rapport
au monde et soulève des interrogations en chacun de nous. Depuis sa création, la compagnie
propose des spectacles pour le jeune public. Par choix. Par conviction. Avec l’envie de parler aux
plus petits, et dans le même temps, aux adultes qui les accompagnent, à un autre niveau, à des
endroits différents pour chaque âge et chaque personne. Dans le lit du Géant Toboggan était
une co-réalisation avec une autre compagnie (Pointure 23, mise en scène Sylvie Bloch). Ça a été
un beau point de départ. Avec Petit Gaillou, Lila Berthier signe son premier texte et spectacle,
une forme légère et intimiste, qui touche encore aujourd’hui des adultes, émus, et des enfants,
attentifs. Bac à fouilles et Ça cartonne ! sont le fruit d’une même collaboration, entre Lila Berthier
et Claire Leyat ; 2 comédiennes sur scène, qui, avec peu de choses, emmènent les spectateurs
dans un univers qu’elles ont inventé au plateau, et qui raconte beaucoup, sur le monde d’hier
et d’aujourd’hui. Le spectacle Sur mon chemin... représente dans le travail de la compagnie un
nouvel ancrage, avec, pour la première fois, une mise en scène assumée par Lila Berthier et
l’envie de partir d’un texte, d’un univers, mais aussi d’approfondir, de prendre le temps, de re-
questionner cette envie de parler aux tout petits et aux plus grands.

                                      L’EQUIPE
Ecriture et mise en scène : Lila Berthier
Comédiens, manipulateurs d’objets : Maude Buinoud ou Clémentine Vignais, Jérôme Beaufils
Création décor et images : Lan Nguyen Dinh
Création lumière : Christophe Schaeffer
Composition Musique : Benoît Demarle
QUELQUES PISTES À EXPLORER…
AVANT LE SPECTACLE

1- Se préparer au spectacle
Evoquer le type de spectacle : cirque, concert, théâtre, théâtre musical, théâtre d’objets, théâtre
de marionnettes… et le genre : drame, comédie, tragédie, pièce classique, adaptation, oeuvre
contemporaine,…
Jouer le bon / le mauvais spectateur ; les 3 qualités / les 3 défauts

2- Approfondir les thèmes du spectacle
Alice au pays des merveilles
La version originale
Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (Alice’s Adventures in Wonderland), fréquemment abrégé
en Alice au pays des merveilles, est une œuvre de littérature qui n’était pas faite pour les enfants
lors de sa première écriture mais qui fut reprise une seconde fois pour les enfants en conservant
les personnages merveilleux qui la rendaient si attrayante pour ce jeune public. Écrit par Charles
Lutwidge Dodgson, sous le pseudonyme de Lewis Carroll, le livre foisonne d’allusions satiriques aux
amis de l’écrivain et aux leçons que les écoliers britanniques devaient mémoriser à l’époque. Le pays
des merveilles, tel qu’il est décrit dans le conte, joue sans cesse avec la logique.
Le livre a connu une suite intitulée De l’autre côté du miroir. Les adaptations cinématographiques
combinent souvent des éléments des deux livres.
De nos jours, l’ouvrage reste populaire aussi bien auprès des enfants que des adultes.

L’intrigue
Alice s’ennuie auprès de sa sœur qui lit un livre (« sans images, ni dialogues ») tandis qu’elle ne fait
rien. « À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ? », se demande Alice. Mais voilà qu’un lapin
blanc aux yeux roses vêtu d’une redingote rouge passe près d’elle en courant. Cela ne l’étonne pas
le moins du monde. Pourtant, lorsqu’elle le voit sortir une montre de sa poche et s’écrier : « Je suis
en retard ! En retard ! En retard ! », elle se dit que décidément ce lapin a quelque chose de spécial.
En entrant derrière lui dans son terrier, elle fait une chute presque interminable qui l’emmène dans
un monde aux antipodes du sien. Elle va rencontrer une galerie de personnages retors et se trouver
confrontée au paradoxe, à l’absurde et au bizarre…

• Pistes de travail :
Les différences et ressemblances entre les différentes version de cette histoire : comparer le conte
originel avec la version de Walt Disney par exemple.
Lire la biographie de l’auteur, Lewis Carrol.
Un peu de géographie sur l’Angleterre, patrie de l’auteur. D’ailleurs dans le spectacle les artistes
utilisent des mots anglais comme Rabbit (lapin). Alice parle en anglais dans le spectacle elle dit par
exemple « Wait Rabbit » (attends Lapin), ou « Alice is small » (Alice est petite)
Demander quels autres mots en anglais les élèves connaissent.
Familiariser les élèves à ces mots, à une autre langue.
Les personnages
Alice
Dès le début du récit, Alice apparaît comme une jeune fille appartenant à un milieu social aisé :
elle s’exprime dans un langage soutenu, se montre très polie, aimable et s’offusque des mauvaises
manières dont elle est témoin, notamment lors de sa rencontre avec la Chenille.
Ses aventures révèlent ses qualités et notamment son amabilité, son altruisme (« toujours prête à
rendre service »). Même si elle peut se montrer parfois naïve ou maladroite (elle effraie la Souris en
lui parlant de sa chatte Dinah), elle est toujours prête à aider son prochain.
Ses qualités sont parfois aussi ses défauts : sa curiosité, qui déclenche l’ensemble de son aventure,
l’aide à avancer et à découvrir le monde qui l’entoure alors qu’il l’effraie parfois. Cependant, en
raison de cette curiosité, Alice a tendance à exaspérer les personnages qui lui parlent car elle les
interrompt sans arrêt pour demander des explications. Le pays dans lequel elle se trouve et les propos
qu’elle entend lui semblent tellement étranges qu’on ne peut lui reprocher cet empressement. En
effet, Alice, comme beaucoup de jeunes enfants, aime poser des questions et évoque souvent son
désir d’apprendre et d’être une bonne élève. Cette curiosité est souvent associée à la gourmandise
mais c’est grâce aux gâteaux et autres champignons qu’elle peut, à loisir, grandir ou rapetisser :
dans le « pays des merveilles » la curiosité et la gourmandise sont-ils de vilains défauts ?
Au fur et à mesure de ses rencontres et de ses expériences, Alice apprend à se maîtriser, se pose
moins de questions et se montre audacieuse. Elle arrive à trouver un équilibre entre les absurdités
qu’elle voit ou entend et le discours rationnel qu’elle s’efforce de conserver. Elle prend alors de
l’assurance, mais c’est lorsqu’elle se montre fermement déterminée qu’elle quitte le « pays des
merveilles » et se réveille.

Le Lapin blanc
Ce petit personnage pressé tient une place importante dans le récit puisqu’il provoque, sans le
vouloir, le début des aventures d’Alice. Même si ses apparitions dans le texte sont nombreuses, il
reste très mystérieux.

• Pistes de travail :
Lors de ses différents changements physiques, Alice établit des comparaisons.
À toi d’en trouver d’autres : « Tu es grand comme… » « Tu es petit comme…. ».
Zoom sur : le moment du thé
Travail sur le chapitre CHAPITRE VII. UN THÉ DE FOUS.

Il y avait une table servie sous un arbre devant la maison, et le Lièvre y prenait le thé avec le
Chapelier. Un Loir profondément endormi était assis entre les deux autres qui s’en servaient comme
d’un coussin, le coude appuyé sur lui et causant par-dessus sa tête. « Bien gênant pour le Loir, »
pensa Alice. « Mais comme il est endormi je suppose que cela lui est égal. »

Bien que la table fût très-grande, ils étaient tous trois serrés l’un contre l’autre à un des coins. « Il
n’y a pas de place ! Il n’y a pas de place ! » crièrent-ils en voyant Alice. « Il y a abondance de place,
» dit Alice indignée, et elle s’assit dans un large fauteuil à l’un des bouts de la table.

« Prenez donc du vin, » dit le Lièvre d’un ton engageant.
Alice regarda tout autour de la table, mais il n’y avait que du thé. « Je ne vois pas de vin, » fit-elle
observer.
« Il n’y en a pas, » dit le Lièvre.
« En ce cas il n’était pas très-poli de votre part de m’en offrir, » dit Alice d’un ton fâché.
« Il n’était pas non plus très-poli de votre part de vous mettre à table avant d’y être invitée, » dit le
Lièvre.
« J’ignorais que ce fût votre table, » dit Alice. « Il y a des couverts pour bien plus de trois convives. »

(…)

Une brillante idée traversa l’esprit d’Alice. « Est-ce pour cela qu’il y a tant de tasses à thé ici ? »
demanda-t-elle.
« Oui, c’est cela, » dit le Chapelier avec un soupir ; « il est toujours l’heure du thé, et nous n’avons
pas le temps de laver la vaisselle dans l’intervalle. »
« Alors vous faites tout le tour de la table, je suppose ? » dit Alice.
« Justement, » dit le Chapelier, « à mesure que les tasses ont servi. »
« Mais, qu’arrive-t-il lorsque vous vous retrouvez au commencement ? » se hasarda de dire Alice.
« Si nous changions de conversation, » interrompit le Lièvre en bâillant ; « celle-ci commence à me
fatiguer. Je propose que la petite demoiselle nous conte une histoire. »

(…)

• Pistes de travail :
Découverte du rituel du thé en Angleterre.
Expliquer qu’en Angleterre d’où vient Lewis Carrol, le thé est une tradition. Dans ce pays, le thé
rythme la journée. Discuter autour du thème du thé, d’où ça vient ? est-ce que je bois du thé ?
Quand est-ce que je bois du thé ? quel thé je bois ? etc…
Travail sur le cycle de vie de cette plante.
Réalisation de thé et dégustation
Le théâtre d’ombre
OMBRE : n.f. I.
Zone sombre crée par un corps opaque qui intercepte les rayons d’une source lumineuse ; obscurité,
absence de lumière (surtout celle du soleil) dans une telle zone.
II. Zone sombre reproduisant le contour plus ou moins déformé d’un corps qui intercepte la lumière.
Au pluriel : Ombres projetées sur un écran, une surface plane, pour constituer un spectacle. (Le
petit Robert)

Le théâtre d’ombres consiste à projeter sur un écran des ombres produites par des silhouettes que
l’on interpose dans un faisceau lumineux qui éclaire cet écran. Ces silhouettes, personnages de
l’histoire, sont manipulées à l’aide de fines tiges d’animation.
C’est un art complexe qui associe la musique, la déclamation et le chant, la littérature, l’esthétique
visuelle, l’artisanat d’art, et la manipulation. Les origines du théâtre d’ombres se perdent dans la
nuit
des temps. Il faut laisser chacun imaginer comment les premiers hommes passaient une bonne
partie
de leurs temps dans l’ombre des cavernes en se jouant des flammes dès qu’elles furent maîtrisées.
Puis les techniques se sont codifiées.
Des chercheurs pensent qu’à cette époque ancienne, le théâtre d’ombres était utilisé pour des
grandes
cérémonies d’exorcisme ou d’envoûtement, il est ensuite devenu une forme particulièrement
séduisante de spectacle populaire, mettant en scène des mythes et légendes.

• Ateliers sur le théâtre d’ombres
Ce qu’il vous faut :
- du papier-calque
- du papier à dessin
- des ciseaux
- du papier calque
 - de la colle
- du scotch
 - des brochettes
- une lampe de bureau ou une torche électrique

Fabriquer un théâtre d’ombres en 6 étapes
1- A l’aide du cutter, découper le fond de la boite à chaussures.
2- Positionner la feuille de papier calque sur la boite à chaussures.
3- Avec le scotch, fixer le papier calque sur la boite à chaussures.
 4- Pour réaliser un fronton au théâtre d’ombres, découper une bande dans le fond de la boite à
chaussures, puis dessiner un décor au feutre noir. Ajouter des pattes à l’arrière du décor.
5- Fixer le fronton sur le petit théâtre d’ombres.

Réaliser les silhouettes :
1. Sur du papier épais, imprimer les silhouettes.
2. Découper silhouettes à l’aide de ciseaux.
3. Fixer les silhouettes sur une petite baguette.
APÈS LE SPECTACLE
1- Se remémorer le spectacle
• Suggestions pour parler du spectacle
Vous venez d’assister à un spectacle de : théâtre, danse, marionnette... ?
Procéder à une restitution : exprimer son ressenti (à l’écrit, à l’oral, par le dessin, etc.) et
l’argumenter fait partie intégrante de la formation du jeune spectateur.
Conserver une trace du spectacle (photos, dessins, écrits, etc.) afin que les élèves gardent
un souvenir de leur parcours culturel.

Proposition de questions pour aller plus loin :
- Fais la liste des personnages de l’histoire : peux-tu dire comment ils sont, ce qu’ils font, ce
qu’ils essayent de faire ?
- Quel est le moment du spectacle qui est le plus important pour moi ? J’explique aux autres
pourquoi il est important.
- Quelle est l’idée la plus importante pour moi dans le spectacle ?
- Est ce que, grâce à ce spectacle, j’ai appris quelque chose que je ne savais pas avant ?
- Quels conseils j’aimerais donner aux différents personnages de cette histoire ? Si je devais
donner un conseil à... (personnage) , je lui dirais...
- Est ce que le spectacle m’a rappelé une chose qui m’est déjà arrivée : quelle chose ?
Pourquoi est-ce pareil que dans le spectacle ?
- Est-ce que le spectacle m’a fait penser à une autre histoire que je connais ? Laquelle ?
Pourquoi est-ce pareil que dans le spectacle ? Quels sont les liens entre ces deux histoires ?

2- Aller plus loin
• La notion de temps
Le Pays des merveilles est pour Alice terriblement dépaysant. Dès son arrivée, la petite
fille se retrouve en proie à une véritable crise d’identité, en raison des métamorphoses
physiques qu’elle subit, mais aussi de la perte du savoir scolaire auquel elle voudrait tant se
référer pour tenter de comprendre et de rationaliser le monde étrange qui l’entoure.
Le pays est le lieu de la contestation, par le biais de l’absurde, d’un certain ordre établi du
monde réel, notamment de l’arbitraire du langage : Humpty Dumpty, par exemple, définit
comme il l’entend le mot « gloire » et met à jour la nature purement conventionnelle du lien
entre signe et sens.

On peut interpréter le pays de plusieurs façons différentes. On peut, tout d’abord, le
considérer comme un monde surréaliste, coloré et ingénu. À l’inverse, on peut y voir un
endroit cauchemardesque dans lequel Alice se retrouve prise au piège, un monde où la
logique a été abandonnée au profit de la folie, un monde peuplé de personnages ambigus
et inquiétants.

Au Pays des merveilles, le temps est déréglé, au point qu’il n’y en a pas assez, comme
pour le Lapin Blanc toujours pressé, ou comme le Chapelier fou, qui est condamné à vivre
éternellement à l’heure du thé.

Le temps au Pays des merveilles ne semble obéir à aucune loi, à aucune logique. Il n’est pas
fait référence à un cycle normal jour/nuit ni non plus à aucune saison particulière.
Les transformations corporelles d’Alice qui rapetisse et grandit sans cesse sont autant
de signes de cette temporalité pervertie. Car quand Alice grandit, elle est adulte, elle
passe ainsi du statut d’enfant à celui de grande personne par le seul biais d’aliments ou de
breuvages, tout au long de l’histoire.
Sans tomber dans une analyse psychologique caricaturale, on peut supposer que les
mésaventures de l’héroïne traduisent l’incompréhension des enfants face à l’écoulement
du temps et la peur du passage à l’âge adulte. Comment réagir face au temps qui passe,
synonyme de vieillesse : lui courir après comme le Lapin Blanc, l’ignorer ou feindre de le
contrôler comme le Chapelier ?
Revenir sur le CHAPITRE VII. UN THÉ DE FOUS
Le texte :
(…)
Le Chapelier fut le premier à rompre le silence. « Quel jour du mois sommes-nous ? »
demanda-t-il en se tournant vers Alice : il avait tiré sa montre de sa poche et la regardait
d’un air inquiet, en la secouant et en la portant à son oreille de temps à autre.
Alice réfléchit un moment avant de répondre : « Le quatre.
– Elle retarde de deux jours ! murmura le Chapelier en soupirant. Je t’avais bien dit que le
beurre ne conviendrait pas pour graisser les rouages ! » ajouta-t-il en regardant le Lièvre de
Mars d’un air furieux.
« C’était le meilleur beurre que j’avais pu trouver », répondit l’autre d’un ton humble.
« Sans doute, mais quelques miettes ont dû entrer en même temps, grommela le Chapelier.
Tu n’aurais pas dû y mettre le beurre avec le couteau à pain. »

Le Lièvre de Mars prit la montre, la regarda tristement, puis la plongea dans sa tasse de thé
et la regarda de nouveau ; mais il ne put trouver rien de mieux que de répéter sa remarque
initiale : « C’était la meilleure qualité beurre, croyez-moi. »
Alice, qui avait regardé par-dessus son épaule avec curiosité, s’exclama :
« Quelle drôle de montre ! Elle indique le jour du mois et elle n’indique pas l’heure !
– Pourquoi indiquerait-elle l’heure ? murmura le Chapelier. Est-ce que ta montre à toi
t’indique l’année où l’on est ?
– Bien sûr que non, répondit Alice sans hésiter ; mais c’est parce qu’elle reste dans la même
année pendant très longtemps.
– Ce qui est exactement le cas de ma montre à moi », affirma le Chapelier.

Alice poussa un soupir de lassitude. « Je crois que vous pourriez mieux employer votre
temps, déclara-t-elle, que de le perdre à poser des devinettes dont vous ignorez la réponse.
– Si tu connaissais le Temps aussi bien que moi, dit le Chapelier, tu ne parlerais pas de le
perdre, comme une chose. Le Temps est un être vivant.
– Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, répondit Alice.
– Naturellement ! s’exclama-t-il en rejetant la tête en arrière d’un air de mépris. Je suppose
bien que tu n’as jamais parlé au Temps !
– Peut-être que non, répondit-elle prudemment. Tout ce que je sais, c’est qu’il faut que je
batte les temps quand je prends ma leçon de musique.

– Ah ! cela explique tout. Le Temps ne supporte pas d’être battu. Si tu étais en bons termes
avec lui, il ferait presque tout ce que tu voudrais de la pendule. Par exemple, suppose qu’il
soit neuf heures du matin, l’heure de commencer tes leçons : tu n’as qu’à dire un mot au
Temps, et les aiguilles tournent en un clin d’œil ! Voilà qu’il est une heure et demie, l’heure
du déjeuner !
– Si seulement cela pouvait être vrai ! murmura le Lièvre de Mars.

(…)

L’analyse :
Le chapitre de la scène du thé, où la perte de notion du temps est le plus explicite. En
effet, le Chapelier Fou et le Lièvre de Mars y sont arrêtés à l’heure du thé. Dans le texte,
cette notion de temps déréglé apparaît énormément à travers la syntaxe. On peut relever
la personnification : « le temps est une personne ». Cette expression nous indique que le
Temps peut faire faire au pendule ce qu’il lui plaît, mais encore faut-il être « en bons termes
avec lui ». D’après le texte, Le Chapelier s’est querellé avec le Temps, et celui-ci s’est donc
arrêté à six heures, c’est-à-dire à l’heure du thé.
• Pistes de travail :
Découverte de différents instruments de mesure du temps.
Apprentissages des heures pour ne pas être en retard comme le Lapin Blanc.
Constater le rôle et la place de l’heure dans la vie scolaire.
Constater le rôle et la place de l’heure dans la vie quotidienne.
Fabriquer une horloge en carton.

Vivre des aventures extraordinaires
Un bestiaire fantastique
Comme dans beaucoup de contes, les animaux sont dotés de paroles (voir par exemple chez
Perrault Le Chat botté). Le monde d’Alice n’est pas unique ment peuplé d’animaux qui singent
les hommes par leurs vêtements et leur comporte ment (le Lapin Blanc apprécie les gants et les
éventails, voir chapitre 4). Il est aussi habité par des animaux mythologiques comme le griffon
(chapitres 9, 10, 11, 12), ou totale ment insolites comme la Fausse Tortue.
En plus des animaux présents, il y aussi dans le conte toute une série d’animaux évoqués dans les
poèmes et les chansons : des crocodiles, des homards… En ajoutant une majuscule aux noms des
animaux, l’auteur en fait du même coup des personnages à part entière. Alice rencontre ainsi le
Pigeon, la Chenille… Certains sont même porteurs d’un titre évoquant peut- être leurs incroyables
origines : le Lièvre de Mars.
        - On peut demander aux élèves quels autres personnages animaux tirés d’autres histoires
ils connaissent.

Des objets magiques
Au Pays des merveilles, on peut distinguer divers objets magiques :
- les aliments aux vertus extraordinaires : les potions magiques, les biscuits incroyables, le
champignon sur lequel vit la Chenille bleue.
- les objets qui ne remplissent pas leurs fonctions habituelles : la montre est une tartine, la vaisselle
nettoyée par la cuisinière sert de projectile à lancer en direction de la Duchesse et de son enfant.
- les objets réels transformés : les éléments du jeu de croquets sont des animaux qui servent d’objets
: « Les boules étaient des hérissons vivants et les maillets des flamants roses » (p. 120).
         - On peut demander aux élèves quels autres objets magiques tirés d’autres histoires ils
connaissent. Et à quoi servent-ils ?

Des épreuves
Le cheminement d’Alice peut être perçu comme un voyage initiatique jalonné d’épreuves.
       - On peut demander aux élèves d’en établir la liste, puis d’en chercher le sens symbolique.

Des textes
Des références à l’ouvrage
Magasin Zinzin, pour fêtes et anniversaires : Aux merveilles d’Alys – Clément – Albin Michel Jeunesse

Des références culturelles
L’auberge de nulle part – Lewis - Gallimard
Little Lou – Claverie - Gallimard
Les trois cochons – Wiesner – Circonflexe
Le cochon à l’oreille coupée – Floc’h - Soleil
Georges Lebanc – Ponti – L’école des loisirs
Une histoire à quatre voix – Browne – L’école des loisirs
Chez Elle ou chez Elle – Poncelet – Seuil jeunesse

Récit animalier
Le roman de Renart
PARCE QUE VOTRE PAROLE EST
             ESSENTIELLE...

Le dossier pédagogique est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des
éléments pertinents sur le spectacle et la compagnie qui l’a créé. Nous vous proposons des pistes
pédagogiques sous formes d’ateliers, d’exercices ou d’expériences à réaliser avec votre classe.
Nous vous suggérons également une courte bibliographie qui vous permet d’aller plus loin sur les
thèmes ou les sujets abordés par le spectacle. Nous vous laissons le soin de vous emparer de ces
éléments pour sensibiliser les enfants avant le spectacle ou encore pour prolonger l’expérience
après la représentation. Nous souhaitons avoir votre avis, connaitre votre ressenti sur les specta-
cles que vous êtes venus voir. De plus, le regard que vous portez sur les propositions artistiques
est essentiel. L’équipe du PÔLE vous invite à partager vos réflexions sur les spectacles. Vos avis
et vos témoignages seront étudiés avec une grande attention. Afin d’entretenir avec vous une
relation toujours plus proche en vue de partager nos idées, nous nous tenons à votre disposition
après chaque spectacle en allant à la rencontre de vos élèves dans les établissements scolaires
afin d’échanger vos impressions, répondre à vos interrogations et engager ensemble de nouvelles
perspectives.

Pour tous renseignements, veuillez contacter :
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LE PÔLE, scène conventionée d’interêt national
          Tél. 0800 083 224 (appel gratuit)
60, boulevard de l’Egalité – 83200 Le Revest-les-Eaux
          www.le-pole.fr– info@le-pole.fr

                   

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