RECUEIL DES RESUMES - 14ÈME COLLOQUE INTERNATIONAL FRANCOPHONE EN ÉCOTOXICOLOGIE AQUATIQUE ECOBIM 2018 - ÉCOBIM
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14ème colloque international francophone en écotoxicologie aquatique EcoBIM 2018 Bordeaux 22-24 mai 2018 RECUEIL DES RESUMES 1
MARDI 22 MAI 2
Conférence plénière (P1). Développement de stratégies diagnostiques de détection de maladies pour une meilleure gestion de l’aquaculture en Nouvelle-Zélande Tremblay, Louis1, 2, Ragg, Norman1, Hilton, Zoe1, Webb, Steve1, Symonds, Jane1 1. Cawthron Institute, Nelson, Nouvelle Zélande 2. School of Biological Sciences, Université d’Auckland, Nouvelle Zélande Aquaculture New Zealand a pour objectif de doubler la production aquacole en 2025. L’industrie est exposée aux risques de maladies connues et émergeantes en plus de possibles problèmes de santé qui n’ont pas encore été identifiés. Notre capacité à identifier et caractériser notre environnement aquatique et la sante de nos espèces en aquaculture demeure a des années derrière les méthodes disponibles pour les exploitations terrestres. Pour les agriculteurs marins, la présence de mortalité est souvent le premier signe d’un problème. Certains risques potentiels sont connus (e.g. pathogènes, changements environnementaux). Cependant, les dangers éminents demeurent incertains, et les connaissances et outils requis pour la gestion de ces risques sont présentement inadéquats. Par conséquent, les réponses à ces crises sont souvent réactives avec de sévères restrictions (e.g. limites sur la production/déplacements d’équipement) qui affectent l’industrie entière sans preuves pour justifier le besoin ou l’efficacité de ces approches. Ces nouveaux défis requièrent une nouvelle approche dans la gestion de la sante aquatique pour que l’aquaculture puisse se développer de façon durable. Ce programme de recherche propose le développement de nouveaux outils diagnostiques pour la prédiction et gestion de la sante aquatique and des maladies pour répondre plus rapidement aux risques émergeants afin de pouvoir répondre plus rapidement et efficacement. Les premières étapes seront concentrées sur les espèces présentement en exploitation (moule verte Greenshell™, huitres, saumon) pour développer l’expertise et valider l’approche. Ces outils pourront alors être utilisés pour assister le développement de nouvelles espèces pour diversifier et consolider la future expansion de l’aquaculture (e.g. huitre Pacifique, pétoncles, pāua, snapper, kingfish). La nature complexe des stress nécessite une approche multidisciplinaire et le rôle de l’écotoxicologie sera discuté. Mots-clés : prévention, approche multidisciplinaire, écotoxicologie, sante aquatique 3
Conférence plénière (P2). Réponses immunitaires des bivalves marins aux maladies infectieuses Allam, Bassem Marine Animal Disease Laboratory, State University of New York, Stony Brook, NY 11794-5000, États-Unis Si le parasitisme est sans doute le mode de vie le plus répandu sur Terre, il est aussi l’un des principaux moteurs de l’évolution. Dans ce cadre, les parasites ont développé des mécanismes élaborés non seulement pour l’exploitation des ressources de leur hôte mais aussi pour se protéger des mécanismes de défense de ces derniers. Cette présentation décrit certains effets des parasites sur les bivalves marins. La modulation du système immunitaire par des maladies infectieuses sera particulièrement discutée. Dans ce cadre, l'évaluation des changements des effecteurs cellulaires et humoraux de l'hémolymphe a été au centre des études sur les réponses immunitaires des bivalves aux infections. Bien que de tels travaux donnent un aperçu des altérations systémiques causées par les infections, ils ne peuvent guère être liés à une «immunité efficace» dans la plupart des cas. La vérité est qu'il est souvent difficile d'identifier les réponses immunitaires engagées pour la protection d’un hôte contre une infection vis-à-vis des changements systémiques des effecteurs immunitaires en tant que réponse générale au stress. Ceci est exacerbé par la nature dynamique de l’immuno- modulation où les réponses protectrices précoces diffèrent souvent des altérations immunitaires tardives. En effet, certaines maladies infectieuses provoquent des réponses immunitaires dynamiques dans l’espace et le temps. Par exemple, des réponses immunitaires contradictoires sont souvent observées selon le stade ou de l’état de gravité de l’infection, mais aussi du tissu spécifique analysé. Par ailleurs, alors que les infections affaiblissent souvent les animaux et les rendent plus susceptibles au stress environnemental, certains parasites (particulièrement les parasites intracellulaires) procurent aux cellules infectées une protection et une résistance accrue aux contaminants chimiques. Finalement, certaines études semblent indiquer que les interactions hôte-microbes au niveau des interfaces mucosales sont déterminantes pour l’établissement ou l’échec de l’infection. Ainsi, la compréhension du rôle des effecteurs périphériques du système immunitaire (immunité mucosale) dans l’homéostasie microbienne et la santé des bivalves marins représente une opportunité prometteuse pour la recherche dans les années à venir. Mots-clés : Bivalve, Maladie, Parasite, Immunité mucosale 4
(O1). Mécanismes moléculaires impliqués dans la réponse au stress thermique chez les stades larvaires de Mytilus sp. Mlouka Rania1, Cachot Jérôme2, Oliveri Caterina3, Susanna Sforzini3, Clérandeau Christelle2, Viarengo Aldo3, Banni Mohamed1 1. Laboratoire de Biochimie et toxicologie de l’environnement, ISA, Chott Mariem, Sousse,Tunisie 2. Laboratoire des Environnements Océaniques et Continentaux et des Paléoenvironnements, EPOC, UMR 5805, F-33400, Talence, France, Université de Bordeaux 3. Département des sciences et de l'innovation technologique (DiSIT), Université de l'Est du Piémont "A. Avogadro ", V.le T. Michel 11, 15121 Alessandria, Italie La température est le facteur climatique le plus influant sur la biologie des organismes marins. Elle affecte le développement et le métabolisme, modifie le comportement des animaux ainsi que leur répartition. L'utilisation des premiers stades de vie des bivalves pour les études toxicologiques marines peut s’avérer très intéressante. Dans ce travail, on s’est intéressé aux impacts liés au réchauffement climatique sur les stades embryolarvaires des moules Mytilus sp et leur hybrides, pour ce faire, des larves de deux espèces de moules Mytilus galloprovincialis et Mytilus edulis ainsi que leur hybrides ont été exposés à un gradient croissant de température 18°C et 22°C pendant 48h. On a eu recours en premier lieu à la technologie de puces à ADN pour dresser le profil transcriptomique des moules afin de caractériser l’expression des gènes en réponse au stress thermique et de déterminer les processus biologiques touchés par cette exposition. Dans un deuxième temps, un test d’embryotoxicité aigu a été utilisé pour évaluer les effets délétères de l’augmentation de température sur le développement larvaire des moules et leur hybrides. Nos résultats montrent une augmentation significative de pourcentage de larves D malformées à 22°C. En outre, les résultats indiquent que les larves D de moules Mytilus edulis et celles hybrides issues d’une femelle M. edulis sont plus sensibles à l’augmentation de la température que les larves de M galloprovincialis et leurs hybrides. L’analyse de puces à ADN à révélé une tendance de 225 gènes différentiellement exprimés (GDEs) dans au moins une des quatre conditions caractérisées par une régulation des gènes impliqués dans 16 processus biologiques y compris la traduction, organisation du cytosquelette, activité mitochondriale, réponse au choc thermique. Notre travail a permis de fournir des explications, en se basant sur des approches moléculaires, à la résistance des larves de M. galloprovincialis aux températures élevées, et par conséquent à leur adaptabilité aux changements climatiques dans le milieu naturel. Mots-clés : stades larvaires, Mytilus sp, hybrides, réchauffement climatique, expression génique, embryotoxicité 5
(O2). Réponse comportementale, analyse du protéome et bioaccumulation chez Corbicula fluminea exposée au pétrole brut dans un contexte multistress. Miserazzi Alison, Sow Mohamedou, Perrigault Mickaël, Ciret Pierre, Massabuau Jean-Charles Université de Bordeaux, EPOC, Arcachon, France ; CNRS 5805- EPOC, 33400 Talence , France L’exploitation pétrolière offshore est une source non négligeable de perturbations des écosystèmes environnementaux aquatiques. Une surveillance efficace et fiable est indispensable et nécessite l’utilisation d’outils adaptés et spécifiques. Robuste, autonome et permettant un suivi à distance et en ligne, le biomonitoring par valvométrie HFNI (Haute Fréquence Non Invasive) est une alternative envisageable. Son principe consiste à suivre en continu le comportement et différents traits de vie (croissance, ponte, rythmes biologiques…) de mollusques bivalves dans leur milieu naturel. Les données rendues lisibles automatiquement sur graphiques permettent de suivre leur comportement en temps quasi- réel et donc de traduire la survenue d’évènements modifiant la qualité du milieu. Deux valvomètres HFNI fonctionnent actuellement dans le golfe Arabo-Persique sous une plateforme pétrolière offshore en activité. Tandis que la croissance continue des huitres suggère un écosystème en « bonne santé », leur comportement traduit de façon transitoire la survenue d’événements perturbateurs inhérents aux activités de la plateforme. Dans ce contexte, la possibilité de déceler spécifiquement une fuite accidentelle de pétrole dans un milieu multistress doit être considérée. Pour ce faire, une expérimentation a été menée pour l’instant chez Corbicula fluminea au sein de mésocosmes soumis aux variations naturelles (Rivières Pilotes, Lacq, TOTAL). Les bivalves ont été exposés à un pétrole brut seul ou additionné d’un élément trace métallique (baryum), de pollution sonore (bruits de cargos) ou de turbidité. Nous verrons que la réponse comportementale des corbicules au pétrole est fiable, discriminante et non confondante avec la réponse aux autres perturbateurs testés. Cette réponse est visuellement exploitable par des analyses graphiques générées automatiquement chaque jour et validée statistiquement au travers de différents paramètres comportementaux. Afin de poser les bases d’une corrélation comportement et perturbations sous-jacentes en présence de pétrole, nous présenterons des résultats de bioaccumulation d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les branchies, les muscles adducteurs et le pied des corbicules ainsi que des analyses du protéome des branchies et des muscles. Nous verrons que la valvométrie HFNI confirme son potentiel de biomonitoring pour l’industrie pétrolière. Mots-clés : biomonitoring, valvométrie HFNI, pétrole brut, multistress, bioaccumulation, Protéome 6
(O3). Fonctionnalisation et marquage au carbone 14 de nanotubes de carbone pour les études de leur impact sur les organismes aquatiques. Soubaneh Youssouf Djibril 1,2 , Pelletier Émilien2 , Desbiens Isabelle2 , Rouleau Claude2. 1 Département de biologie, chimie et géographie. Université du Québec à Rimouski. 300, Allée des Ursulines, Rimouski, QC, G5L 3A1, Canada 2 Institut des sciences de la mer de Rimouski. Université du Québec à Rimouski. 310 Allée des Ursulines, Rimouski, QC, Canada, G5L 3A1 Les nanotubes de carbone (CNTs) constituent une classe particulière de nanoparticules. Les nanotubes de carbone à parois multiples (MWNT, "multi-walled carbon nanotube") sont des matériaux uniques grâce à la combinaison de leurs propriétés mécanique, thermique, physico- chimique et électronique exceptionnelles. Les CNTs possèdent des applications très prometteuses et en rapide expansion dans divers secteurs de la nanotechnologie. Les formes fonctionnalisées des CNTs ont un immense potentiel dans le domaine biomédical, en nanomédecine et en bio-ingéniérie. Elles peuvent, par exemple, être associées à des substances actives et ainsi servir de nanovecteurs pour administrer des médicaments à des cellules malades. La fonctionnalisation augmente la « solubilité » des CNTs dans l’eau et donc leur capacité de dispersion dans l’environnement aquatique. Cependant, le risque potentiel des CNTs fonctionnels pour les organismes aquatiques exposés est encore peu connu. Dans cette communication, nous présentons une méthode, peu laborieuse, de fonctionnalisation et de marquage au carbone [14C] des CNTs pour les études de bioaccumulation dans les organismes aquatiques. Nous rapportons également la caractérisation des CNTs fonctionnalisés par différentes techniques pour évaluer les modifications chimiques de surface. Finalement, nous présentons les résultats de bioaccumulation d’une expérience in vivo où l’omble chevalier a été exposé, pendant une courte période, à des CNTs fonctionnalisés et marqués au 14C. Mots-clés : nanotubes de carbone, méthode de marquage isotopique, omble chevalier, biodistribution 7
(O4). Effets combinés de stress anthropiques et naturels sur la physiologie de la perchaude : apport des outils de génomique nouvelle génération Lacaze Emilie1, Colson Tash-Lynn1, Giraudo Maeva1, Gendron Andrée1, Miller Jason2, Marcogliese David1, Sherry Jim2, Houde Magali1 1 Division de la Recherche sur les Contaminants Aquatiques, Science et Technologie de l’Eau, Environnement et Changement Climatique Canada, 105 rue McGill, Montréal, QC H2E 2E7, Canada 2 Division de la Recherche sur les Contaminants Aquatiques, Science et Technologie de l’Eau, Environnement et Changement Climatique Canada, 867 Lakeshore Rd, Burlington, ON L7R 4A6, Canada En raison de leur composition chimique et biologique complexe et variable, la prédiction des effets écotoxicologiques des effluents municipaux est un défi énorme pour l’évaluation du risque environnemental. Chez les populations de poissons résidants dans le panache de dispersion, de multiples fonctions physiologiques telles que la reproduction, le système immunitaire, le système nerveux, la croissance peuvent être affectées par cette exposition environnementale. Au-delà du stress anthropique lié aux effluents municipaux, des facteurs de stress naturels comme les parasites peuvent aussi influer sur des traits d'histoire de vie des poissons infectés. Pour évaluer les effets de ce multistress, nous proposons une approche holistique reposant sur des outils d’analyse génomique nouvelle génération (séquençage de l’ARN à haut débit) et des outils plus traditionnels comme l’expression de gènes cibles, des biomarqueurs moléculaires et des marqueurs de l’état physiologique global du poisson. À cette fin, des perchaudes fortement et faiblement parasitées ont été échantillonnées en amont de l’effluent de la Ville de Montréal et à 4 km dans le panache de dispersion. Les analyses transcriptomiques révèlent que le nombre de gènes dérégulés augmente dans des conditions de stress cumulatifs chez les poissons fortement parasités exposés à l’effluent. Plus de vingt fonctions moléculaires et cellulaires sont associées à ces gènes, allant du métabolisme des lipides à la croissance cellulaire, et sont impliquées dans le développement et le fonctionnement des systèmes hématologique, immunitaire, nerveux, cardiovasculaire, hépatique et reproductif. Ces résultats démontrent l’utilité du séquençage de l’ARN pour obtenir une compréhension mécaniste plus détaillée des interactions complexes entre les effets des polluants et du parasitisme. Cette étude valide aussi la pertinence d’une telle approche intégrée pour évaluer individuellement ou de manière combinée les effets de facteurs de stress anthropiques et naturels, sans connaissances a priori sur leurs effets cumulatifs. Mots-clés : multistress, RNA-seq, poisson, parasite, contaminants émergents 8
(A1). Dynamiques de bioaccumulation et régulation génique chez un bivalve d’eau douce après exposition directe et trophique aux nanoparticules d’or. Adeline Arini1, Stéphane Mornet2, Marie-Noële Croteau3, Anthony Bertucci1, Fabien Pierron1, Magalie Baudrimont1. 1 UMR EPOC 5805, université de Bordeaux – CNRS, Place du Dr. Peyneau, 33120 Arcachon, France 2 ICMCB, 87 Avenue du Dr Albert Schweitzer, 33600 Pessac, France 3 USGS, 345 Middlefield Rd, MS496, Menlo Park, CA 94025, USA La production de produits manufacturés contenant des nanoparticules (NP) est en croissance et les préoccupations grandissantes autour des risques environnementaux qu’ils peuvent présenter après leur relargage dans l’environnement. Cette étude s’intéresse aux dynamiques de bioaccumulation ainsi qu’aux effets des NP d’or (AuNP, 10 nm+) sur le bivalve filtreur Corbicula fluminea. Nous avons déterminé des constantes de bioaccumulation et évalué l’expression génique après des expositions aux AuNP par voie directe ou trophique, selon un gradient de concentrations (eau contaminée à 0-24 mg/L, ou algues exposées à 0-48 mg/L). Plus précisément, nous avons estimé des constantes d’accumulation via l’eau (Kuw), la nourriture (Kuf), ainsi que des constantes d’élimination (Ke) pour les NP d’or, mais aussi les sels d’or (HAuCl4). Les résultats ont montré des constantes d’accumulation inférieures chez les bivalves exposés par voie directe aux AuNP (Kuw = 0,23 L/g/jour) comparativement à ceux exposés aux sels d’or (Kuw = 0,03 L/g/jour). Les constantes d’accumulation mesurées après les expositions trophiques aux AuNP ou aux sels d’or se sont révélées être très faibles (Kuf=0,01 and 0,001 g/g/jour, respectivement). Le faible taux d’efficacité d’assimilation des AuNP, mesuré à l’issue de l’exposition trophique, suggère une inhibition de la prise alimentaire chez les bivalves exposées aux AuNP (AE= 35%), certainement conjointement avec la mise en place de mécanismes d’élimination efficaces, comme démontré par la forte valeur de la constante d’élimination des AuNP (Ke = 0,25/jour). L’expression de gènes impliqués dans la détoxication, le métabolisme mitochondrial, le stress oxydant, la réponse immunitaire et la mort cellulaire ont également été investigués pour mettre en évidence l’effet de l’exposition à l’or. Les résultats de l’exposition directe aux AuNP a mis en évidence une surexpression des gènes impliqués dans les mécanismes de détoxication (mt), le métabolisme mitochondrial (cox1), le stress oxydant (sod1, sod2), la réponse immunitaire (c3, atg12), et enfin l’apoptose (bax, bcl2). Ces résultats démontrent que les AuNP peuvent déclencher des réponses au niveau physiologique (efficacité d’assimilation) et génétique, qui peuvent présenter un risque environnemental. Mots-clés : Nanoparticules d’or; biodynamique; efficacité d’assimilation, expression génique, bivalves. 9
(A2). Sensibilité des juvéniles de moule perlière (Margaritifera margaritifera) aux facteurs environnementaux et de contamination Belamy Tiare1, Baudrimont Magalie1, Etcheverria Bruno1, Alexia Legeay1 1. Université de Bordeaux, UMR CNRS 5805 EPOC, Place du Docteur Peyneau, 33120 Arcachon, France Margaritifera margaritifera ou la mulette perlière est un mollusque bivalve d’eau douce aujourd’hui en danger critique d’extinction en Europe (UICN). Autrefois prisée pour sa production de perle, l’origine de sa disparition serait due à partir du 20ème siècle, à l’altération de la qualité de l’eau, la modification des habitats ou encore à la pollution en général. Actuellement en France, environ 100 000 individus ont été répertoriés où la plus grande population de mulettes a été recensée dans la Dronne en Dordogne (soit environ 15 000 individus). Dans le cadre du projet LIFE européen LIFE13/NAT/FR/000506 « Préservation de Margaritifera margaritifera et restauration de la continuité écologique de la Haute Dronne » (2014-2020), une ferme aquacole a été mise en place en juillet 2016 dans la commune de Firbeix pour produire artificiellement de nouvelles mulettes. Ces juvéniles seront réintroduits dans le milieu naturel et une partie de cette production est dédiée aux études écotoxicologiques. À l’heure actuelle, les connaissances sur cette espèce sont encore très rares, notamment sur sa sensibilité aux facteurs environnementaux et de contamination. L’objectif de cette étude est d’évaluer la sensibilité des juvéniles de moule perlière (considérés comme le stade de vie le plus sensible de l’espèce) aux facteurs environnementaux tels que la température, la quantité d’oxygène dissous, les nitrates ou les phosphates mais aussi aux facteurs de contamination (essentiellement métalliques). Des tests de toxicité aigüe ont été mis en place sur des juvéniles âgés d’un an dans le but de déterminer les seuils de toxicité (CL50) des différents facteurs étudiés. Les résultats de cette étude permettront de cibler les zones de réintroduction des jeunes moules élevées en captivité mais aussi d’améliorer nos connaissances sur cette espèce. Mots clés : Margaritifera margaritifera, Moule perlière d’eau douce, Test de toxicité aigüe, Conservation d’espèce 10
(A3). Effets croisés de l’acidification et de la disponibilité de nutriments sur les larves de l’huître de l’Est Crassostrea virginica. Mayrand Elise1, Plante Sébastien1, Béland France1 Secteur des Sciences, Université de Moncton, campus de Shippagan, 218 boul. JD- Gauthier, Shippagan, N.B., Canada, E8S 1P6. Elise.mayrand@umoncton.ca Nous posons l’hypothèse que les impacts négatifs de l’acidification des océans sur la survie et le développement des larves de bivalves sont atténués dans un milieu riche en nutriments. Nous présentons ici les résultats préliminaires de notre étude. Nous avons exposé pendant 36 heures des embryons d’huîtres de l’Est, Crassostrea virginica, à des pH (7,80 et 8,05) représentatifs des valeurs que nous avons notées dans le nord-est du Nouveau-Brunswick. Un pH de 7,80 représente une situation d’acidification suffisante pour entraver le développement larvaire. Deux niveaux de concentration (3 000 et 15 000 cellules/ mL) de l’algue Isochrysis galbana ont été croisés à ces pH, avec trois réplicats par combinaison de facteurs. La première concentration d’algues représente les conditions estivales habituelles dans la région étudiée, alors que la deuxième ne s’observe que dans de rares sites naturels. La survie des algues elles- mêmes n’a pas été affectée par le pH (ANOVA à un facteur, P > 0,05). L’acidification a fait augmenter la proportion de larves ayant des malformations de coquilles (encoches, charnière concave, amincissement), mais seulement à la concentration élevée d’algues (P = 0,039). L’enrichissement en algues n’a pas entraîné une réduction de la proportion d’animaux présentant des malformations après une exposition à pH 7,80. Ces défauts de la coquille ne semblaient cependant pas affecter la survie des larves (corrélation de Pearson, P > 0,05). C’est plutôt la concentration d’algues qui était déterminante pour la survie (ANOVA à deux facteurs, F = 14,77, P = 0,005), malgré le fait que la consommation d’algues par les larves était le plus souvent inférieure à 5% de la quantité initiale et qu’elle n’était pas corrélée à la survie. Ceci suggère une absorption trans-épidermique de nutriments exsudés par les algues ou présents dans le milieu de culture des algues. D’autre part, aucun effet de la concentration d’algues ou du pH sur l’abondance des réserves lipidiques des larves, telle que déterminée par une coloration au Oil Red O, n’a été observé, en raison de la très grande variabilité intra et inter réplicats. Il reste à éclaircir si cette variabilité est associée à un effet maternel et/ou à des différences comportementales pouvant affecter l’acquisition de nutriments et la dépense d’énergie, tel le temps alloué à l’ouverture des valves et à la nage. Notre hypothèse de départ est donc infirmée, puisque dans des conditions d’acidification la concentration élevée d’algues n’a amélioré ni la survie, ni la condition des larves. Mots-clés : acidification, ration alimentaire, Crassostrea virginica, survie, développement larvaire. 11
(O5). Accumulation et transfert de Ni, Cr, Co, Mn et Fe dans des organismes d’eau douce prélevés en rivière sous influence minière (Mont Koniambo, Nouvelle Calédonie) Magalie Baudrimont1, Yannick Dominique, Peggy Gunkel-Grillon, Farid Juillot, Julie Bellec, Régine Maury-Brachet1, Patrice Gonzalez1, Pierre-Yves Gourves1 and Agnès Feurtet-Mazel1 1. Université de Bordeaux, UMR CNRS 5805 EPOC, Place du Docteur Peyneau, 33120 Arcachon, France Les activités d’extraction minière de nickel en Nouvelle Calédonie sont responsables de rejets d’éléments traces métalliques dans l'environnement (Ni, Cr, Co, Mn et Fe) et en particulier dans la partie amont des rivières. Cependant l’accumulation et le transfert de ces métaux dans les réseaux trophiques d'eau douce sont peu documentés, en particulier dans la région du Mont Koniambo. L’objectif de la campagne réalisée en 2016 était donc de collecter suffisamment d’échantillons biologiques pour estimer un éventuel transfert et une accumulation de ces métaux dans les organismes aquatiques représentatifs des cours d’eau de cette région. Dans ce but, des biofilms périphytiques (source primaire majeure des écosystèmes d’eaux courantes) développés sur des substrats artificiels immergés pendant 5 semaines ont été recueillis sur trois sites de la rivière Taléa (sous influence plus ou moins marquée d'activités minières) et sur deux sites de la rivière de référence Tivoli. En parallèle, des biofilms développés sur cailloux de rivière ont été collectés sur ces mêmes sites pour comparer la capacité de bioaccumulation des biofilms développés sur substrats artificiels ou sur substrats naturels. Par ailleurs plusieurs espèces de crustacés et de poissons ont été prélevées sur trois sites le long de la rivière Taléa et sur un site de la rivière Tivoli par pêche électrique. Les métaux ont été analysés dans plusieurs de leurs organes et des mesures morphométriques ont été réalisées. Les résultats montrent une grande capacité des biofilms à accumuler les métaux, particulièrement dans la partie amont de la rivière Taléa sous influence de l‘activité minière. Pour les crustacés et les poissons, un gradient de contamination décroissant de l’amont vers l’aval a été observé pour les cinq métaux analysés (Ni, Cr, Co, Mn et Fe) dans les foies d’anguilles (Anguilla marmorata) et dans l’hépatopancréas des crustacés (Macrobrachium amelum) suggérant une accumulation majeure par voie trophique. Mots-clés : métaux, biofilms, Anguilla marmorata, Macrobrachium amelum. 12
(06). Effet et gestion intracellulaire de l'yttrium par trois organismes d'eau douce (crustacé, insecte et poisson) Cardon Pierre-Yves1, Caron Antoine1, Rosabal Rodriguez Maikel2, Triffault- Bouchet Gaëlle3, Fortin Claude4, Amyot Marc1 1Université de Montréal, Département de sciences biologiques 2Université de Québec à Montréal (UQÀM), Département des sciences biologiques 3Centre d’Expertise en Analyse Environnementale du Québec (CEAEQ), Division de l’écotoxicologie et de l’évaluation du risque 4Institut National de la Recherche Scientifique – centre Eau, Terre et Environnement (INRS - ETE) Les Éléments de Terres Rares (ETR), ressource essentielle à l’électrification des transports et à la production d’énergie éolienne entre autres pourraient être exploités au Canada dans un futur proche. Cette exploitation minière serait susceptible d’entrainer une contamination du milieu naturel par ces métaux. Il convient donc d’évaluer le danger associé aux ETR pour les écosystèmes. Dans cette optique, les effets d'un ETR, l'yttrium (Y), sur trois organismes d'eau douce de différents niveaux trophiques, Daphnia magna, Chironomus riparius, et Oncorhynchus mykiss, ont été évalués en laboratoire à l’aide de bioessais. Durant ces essais, l'accent a été mis sur les effets sub-létaux occasionnés par une exposition à long terme à l'Y. En parallèle de ces études, les quantités en Y accumulées par les organismes ainsi que la distribution subcellulaire de ce métal ont été mesurées. L'analyse des concentrations en Y entre les fractions subcellulaires impliquées dans la détoxication et celles dites sensibles devraient permettre de comprendre comment chacune des espèces régule ce contaminant. Les résultats montrent que seule l’espèce benthique, C. riparius, serait exposée à des risques de toxicité dus à l’Y pour des concentrations d’exposition proches de celles mesurées en milieu naturel. Par ailleurs, un effet protecteur de la dureté de l’eau face à une contamination à ce métal a été observé pour D. magna. Enfin, les stratégies de régulation subcellulaire de l’Y diffèrent entre chaque organisme. Ainsi D. magna peut bioaccumuler des quantités d’Y par masse de tissu jusqu’à cent fois plus élevées que les deux autres organismes, mais plus de 75% de ce métal s’accumule dans ses fractions détoxiquées. Mots-clés : Yttrium – Toxicité – Fractionnement subcellulaire – Daphnia magna – Chironomus riparius – Oncorhynchus mykiss 13
(O7). Potentiel de l’approche de répartition subcellulaire pour l’amélioration du suivi des risques toxiques des métaux chez les organismes aquatiques : avantages et limites. Urien Nastassia1, Peter G.C. Campbell1, Patrice Couture1 1. Institut National de la Recherche Scientifique − Centre Eau Terre Environnement (INRS-ETE), 490 de la Couronne, Québec, QC G1K 9A9 Canada Dans les milieux aquatiques, les organismes peuvent être exposés à une multitude de contaminants parmi lesquels les métaux. Ces derniers sont des éléments non biodégradables, qui peuvent être accumulés par les organismes, par voie trophique et/ou dissoute, et induire des effets toxiques. Néanmoins, la réponse toxique va fortement dépendre du comportement intracellulaire de ces métaux, c’est-à-dire selon qu’ils se lient à des biomolécules ou organites et en perturbent le fonctionnement, ou bien qu’ils soient détoxiqués. De même, la localisation subcellulaire des métaux dans une proie peut influencer sa biodisponibilité vis-à-vis du prédateur, et donc son degré d’exposition. Ainsi, on considère que la répartition subcellulaire des métaux reflète les processus internes survenant lors de leur accumulation et offre de précieuses informations quant à leur potentiel toxique pour les organismes. Dans ce contexte, les objectifs de ce projet sont multiples : (1) étudier le comportement intracellulaire des métaux chez des poissons exposés ou non à un gradient de contamination métallique; (2) explorer le lien entre la présence de métaux dans des compartiments subcellulaires spécifiques et des effets toxiques; et (3) examiner la proportion de métaux biodisponibles pour le transfert trophique (proies prédateurs). Pour ce faire, des meuniers noirs (Catostomus commersonii), poissons d’eau douce abondamment présents au Canada, ont été prélevés dans des lacs situés en aval d’un rejet métallique minier, et dans un lac de référence. Une fois les poissons sacrifiés, le foie et les gonades ont été prélevés afin d’isoler différentes fractions subcellulaires en appliquant une méthode basée sur des étapes de centrifugations différentielles et de dénaturation par la chaleur, puis de mesurer les concentrations métalliques (As, Cd, Cu, Se et Zn) dans chaque fraction à l’aide d’un ICP-MS. En parallèle, pour l’évaluation du transfert trophique, la répartition subcellulaire des métaux a aussi été déterminée chez des invertébrés (proies du meunier noir) provenant des mêmes sites. Pour évaluer le lien entre répartition subcellulaire et l’expression d’effets, différents biomarqueurs ont été mesurés chez le meunier, comprenant, entre autres, des indicateurs du métabolisme énergétique et de la défense antioxydante. Finalement, à partir de ces informations, nous considérerons comment la connaissance des ligands intracellulaires des métaux peut améliorer le suivi des effets environnementaux des métaux, qui se base le plus souvent sur de simples mesures de concentrations en métaux totaux dans les tissus. Nous aborderons également les limites et défis de cette approche, et discuterons des directions de recherche futures pour son amélioration. Mots-clés : répartition subcellulaire ; métaux traces ; biosurveillance ; effets toxiques ; organismes aquatiques. 14
(A4). Rôle d’une espèce bioturbatrice sur la remobilisation des contaminants métalliques des sédiments et influence du parasitisme Dairain1 Annabelle, de Montaudouin1 Xavier, Gonzalez2 Patrice, Ciutat2 Aurélie, Baudrimont1 Magalie, Maire1 Olivier, Gourves1 Pierre-Yves, Daffe3 Guillemine et Legeay1 Alexia 1 Université de Bordeaux, EPOC, UMR CNRS 5805, F-33400 Talence, France 2 CNRS, EPOC, UMR CNRS 5805, F-33400 Talence, France 3 CNRS, Université de Bordeaux, Observatoire Aquitain des Sciences de l’Univers, UMS 2567 POREA, F-33615 Pessac, France Les sédiments constituent des puits majeurs d’accumulation des contaminants métalliques dans les écosystèmes aquatiques. Néanmoins, certains processus biologiques et/ou physico- chimiques peuvent modifier leurs propriétés biogéochimiques, stimulant la remobilisation des contaminants vers la colonne d’eau. Parmi ces processus, le rôle de la bioturbation n’est plus à démontrer. En modifiant la structure physique et les propriétés chimiques des sédiments (via les processus de bioirrigation et de remaniement sédimentaire), les espèces bioturbatrices jouent un rôle prépondérant dans les échanges à l’interface eau-sédiment. Néanmoins, l’influence des espèces bioturbatrices sur leur environnement est fonction de leur fitness. De nombreux facteurs de stress peuvent altérer le bon état de santé de ces organismes (compétition, prédation, contaminants, etc) mais ont rarement été pris en compte dans les études évaluant l’influence des bioturbateurs sur le devenir des contaminants métalliques associés aux sédiments. Parmi ces facteurs de stress, le parasitisme est encore peu étudié bien que les parasites soient largement répandus dans les écosystèmes aquatiques, qu’ils jouent un rôle prépondérant dans la dynamique des populations de leur hôte et que, par définition, ils influencent largement la fitness de leurs hôtes. Nous proposons donc d’étudier l’influence du parasitisme sur les capacités d’une espèce bioturbatrice à remobiliser les contaminants contenus dans les sédiments. Le système hôte/parasite choisi correspond à la crevettre bioturbatrice Upogebia cf. pusilla et son parasite le bopyre isopode Gyge branchialis. Une expérience de 14 jours a été réalisée au cours de laquelle les transferts d’un contaminant modèle (le cadmium Cd) depuis le sédiment vers la colonne d’eau ont été suivis quotidiennement. A la fin de l’expérience, les concentrations en Cd dans le sédiment ont également été déterminées à proximité du terrier des animaux (zone oxydée) et dans du sédiment anoxique. Finalement, la bioaccumulation du Cd par les crevettes a également été quantifiée. Au cours de la période d’expérimentation, il n’y a pas d’influence nette des crevettes (parasitées ou non) sur la remobilisation du Cd vers la colonne d’eau ni sur sa distribution dans la colonne sédimentaire. Les crevettes ont cependant fortement accumulé le Cd au cours de l’expérimentation, le parasitisme jouant un rôle majeur dans le processus de contamination. La faible influence des crevettes sur la remobilisation du Cd pourrait être liée à un effet toxique du métal sur le comportement de bioturbation des crevettes, mais cela doit encore être formellement prouvé. Mots-clés : bioturbation, cadmium, parasitisme, remobilisation, bioaccumulation 15
(A5). Evaluation géochimique des teneurs en Terres Rares dans les eaux d’une rivière urbaine bordelaise et bioaccumulation de Gadolinium anthropique chez un bivalve d’eau douce (Corbicula fluminea) Pereto Clément1, Gourves Pierre-Yves1, Lerat Antoine1, Baudrimont Magalie1, Dutruch Lionel1, Damien Granger², Jörg Schafer1 , et Coynel Alexandra1* 1 Université de Bordeaux, UMR CNRS 5805 EPOC, Pessac, France (*alexandra.coynel@u-bordeaux.fr) 2 LyRE, Centre R&D de SUEZ, Bordeaux, France Des études ont récemment mis en évidence l’impact des aires urbaines sur la qualité des eaux des écosystèmes aquatiques. L’urbanisation croissante, couplée à l’augmentation des nouvelles technologies, entraine une hausse de la demande en métaux à l’échelle mondiale, comme l’aluminium, le zinc ou l’argent auxquels s’ajoute un groupe d’éléments émergents : les terres rares ou « Rare Earth Elements » (REE). La multiplication de ces innovations technologiques et industrielles pourrait s’accompagner de l’apparition de ces contaminants émergents dans l’environnement. Or, les connaissances sur les cycles géochimiques des REE dans les hydrosystèmes et leurs impacts écotoxicologiques ne sont encore que parcellaires. Cette étude, couplant géochimie et écotoxicologie, a été réalisée sur la Jalle (S=330 km² ; Q=1.80 m3/s), une rivière urbaine de l’agglomération bordelaise qui se rejette dans l’estuaire de la Gironde. La Jalle est soumise à de nombreuses pressions anthropiques, majoritairement en aval, avec les rejets i) d’une station de traitement des eaux usées (STEU) et ii) d’eaux pluviales via le collecteur de la rocade Nord (BG). Un encagement de 3 mois de Corbicula fluminea a été réalisé en trois stations stratégiques le long du continuum de la Jalle. Parallèlement, 3 campagnes géochimiques ont été menées durant cette période, lors de conditions hydrologiques contrastées, pour caractériser la qualité des eaux en REE dissous. Les corps mous des individus ont été lyophilisés et minéralisés par attaque acide (HNO3/HCl). L’ensemble des échantillons a été analysé par Triple Quadripôle ICP-MS (Thermo©). Les teneurs normalisées en REE sont dépendantes des conditions hydrologiques avec des niveaux plus élevés lors des forts débits. Des anomalies en gadolinium (Gd) et en samarium (Sm) ont été constatées lors de débits faibles à moyens. Une augmentation des concentrations en Gd anthropique a pu être observée entre l’amont (3ng/L) et l’aval (34ng/L) de la STEU. A l’inverse, aucune source additionnelle en Gd anthropique n’est observée après le rejet de BG. L’injection de Gd comme agent de contrastes pour les IRM chez l’Homme puis son rejet dans les STEU est à l’origine de ces anomalies. Alors qu’il est considéré comme non biodisponible, une augmentation significative de la bioaccumulation en Gd anthropique a été mise en évidence chez C.fluminea entre l’amont (2,6µg/kgPS) et l’aval (5,6µg/kgPS) de la STEU. Si cette bioaccumulation reste faible, l’augmentation des IRM installés en France va probablement entrainer une augmentation des rejets en Gd anthropique vers le milieu naturel et une bioaccumulation accrue qui pourrait devenir problématique. Mots-clés : Terres Rares ; Gadolinium ; Corbicula fluminea ; Bioaccumulation ; Station de traitement des eaux usées ; IRM 16
(A6). Effets du cuivre sur les stades précoces de développement de Xenopus laevis Titran, Pauline1, Slaby, Sylvain1,2, Lescuyer, Arlette1, Marchand, Guillaume1, Lemiere, Sebastien2, Marin, Matthieu1 1. Université de Lille, UGSF - CNRS, INRA, UMR 8576 - Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, F-59000 Lille, France 2. Université de Lille, LGCgE - EA 4515 - Laboratoire Génie Civil et géo-Environnement, Cité scientifique, SN3, F-59655 Villeneuve d’Ascq, France Les amphibiens sont inféodés aux milieux aquatiques et vivent à proximité des zones agricoles, où des produits phytosanitaires sont régulièrement appliqués. Parmi ces substances, nous retrouvons des fongicides comme la bouillie bordelaise. Celle-ci contient du sulfate de cuivre et de la chaux, est utilisée sur de nombreuses cultures, et notamment en agriculture biologique. Ce travail propose de caractériser les effets du CuSO4 et d’une formulation commerciale de bouillie bordelaise sur les stades précoces de développement de Xenopus laevis. Dans un premier temps, les effets des expositions sur la maturation ovocytaire ont été étudiés. Durant cette étape hormono-dépendante de préparation à la ponte et la fécondation, nous avons suivi les événements morphologiques et biochimiques associés à cette maturation. Dans un second temps, nous nous sommes intéressés au début du développement embryonnaire. Pour cela, des fécondations in vitro ont été réalisées en milieux témoins ou contaminés. Les succès de fécondation ont été évalués et les premiers stades de développement suivis. Enfin des mesures biométriques automatisées ont été effectuées sur les têtards âgés de 6 jours. Les réponses obtenues pour le sulfate de cuivre et la bouillie bordelaise ont le même profil. Aucun effet du cuivre n’a été montré sur la maturation ovocytaire lorsque celle-ci est induite par l’hormone. Cependant, en l’absence de celle-ci, les plus fortes concentrations (3.5µM) d’ion Cuivre induisent une maturation spontanée, non retardée en comparaison à la maturation hormono-dépendante. Les états de phosphorylation des protéines des voies de signalisation étudiées (MAPK et MPF) ne semblent pas affectés. Le taux de fécondation et l’arrivée des premiers stades de segmentation ne sont pas altérés par la présence de cuivre dans le milieu. En revanche, les analyses biométriques montrent que l’ion Cuivre, quel que soit son origine, induit une modification de croissance des têtards en présence des plus fortes concentrations d’exposition (3.5µM). Dans leur ensemble, les résultats montrent que le cuivre peut perturber l’étape de préparation ovocytaire à la ponte mais également affecte le développement précoce des têtards. En comparaison avec des études antérieures sur des expositions au cadmium et au plomb, il existerait différentes sensibilités de l’ovocyte suite aux expositions aux différents ions métalliques. Nos résultats abondent en ce sens et montre que l’ovocyte de Xenopus laevis est un modèle pertinent en écotoxicologie. Mots-Clés : Xenopus, Cuivre, ovocytes, amphibien, maturation, fécondation 17
(A7). Cartographie des concentrations en mercure d’un poisson bioindicateur (Hoplias aimara) au niveau des six principaux fleuves de Guyane française Maury-Brachet R1., Gentes S1., Feurtet-Mazel A1., Vigouroux R2., Laperche V3., Durrieu G1., Blanchard F3., Hanquiez V1., Mesmer-Dudons N.1 et Legeay A1. 1Université de Bordeaux, UMR EPOC 5805, Arcachon, France 2Hydreco,Kourou, Guyane, France 3BRGM, laboratoire d’environnement et d’écotechnologies, Orléans, France L’objectif de cette étude était de réaliser un inventaire, à l'échelle globale de la Guyane, des niveaux de contamination des cours d'eau par le mercure et d'établir les liens avec les données disponibles sur la nature et les propriétés des bassins versants, les sites anciens et actuels d'orpaillage, les niveaux d'imprégnation des populations humaines (dosages du Hg dans les cheveux). Cet inventaire repose sur la collecte poisson piscivore, Hoplias aïmara, espèce de niveau trophique élevé, ubiquiste, abondante dans les fleuves guyanais. De plus, elle est très recherchée et consommée en Guyane ce qui en fait un excellent bioindicateur de la contamination par le Hg (Bioamplification du MeHg) et des risques encourus pour l’homme via la consommation des produits de la pêche. 721 poissons ont été collectés sur 51 zones de pêche et sur une période de 3 ans (2003/2006). Dix ans plus tard, d’autres collectes ont permis de comparer l’évolution des concentrations au cours du temps sur certains sites. Après normalisation des données par rapport à la taille des poissons, une première comparaison inter-fleuves a été effectuée et a permis de classer les fleuves du moins contaminés au plus contaminés: Oyapock < Comté < Maroni < Approuague < Mana < Sinnamary. Le calcul de la probabilité de dépasser la recommandation OMS (0.5 mg Hg/kg poids frais) a montré que la probabilité de pêcher un poisson dont la concentration est supérieure à cette valeur va de 46% à 96% suivant le fleuve étudié. Les données acquises ont permis l'élaboration un SIG, outil décisionnel pouvant servir pour les gestionnaires de l'environnement et de la politique d'aménagement du territoire guyanais ainsi qu’une aide à l’évaluation des risques sanitaires pour les populations humaines. Les résultats de cette étude montrent que : (i) les zones estuariennes des fleuves sont les portions les moins contaminées que le reste des fleuves, (ii) la zone du Haut Oyapock autour du village de Trois Sauts est la seule zone de référence identifiée sur ces fleuves, (iii) les concentrations de mercure dans les poissons du barrage hydroélectrique de Petit Saut sont très élevées, voir (2 fois la recommandation OMS), (iv) la superposition des zones d’orpaillages et des concentrations en mercure de ce poisson bioindicateur révèlent de fortes corrélations et (v) L’évolution des concentrations en Hg dix ans plus tard dans ces mêmes sites a été étudiée et montre une tendance à la baisse/hausse. Mots-clés : mercure, bioindicateur, poisson, SIG, orpaillage, Guyane 18
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