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Changements Climatiques FICHE DINFORMATION Table des matières Avant-propos 1 Introduction aux changements climatiques Comprendre le système climatique 2 Leffet de serre 3 Gaz à effet de serre et aérosols 4 Quelle sera lévolution des concentrations de gaz à effet de serre? 5 Quelles seront les caractéristiques des changements climatiques? 6 Les changements climatiques ont-ils déjà commencé? 7 Les indications que fournissent les modèles climatiques 8 Les indications que nous fournissent les climats des anciennes époques géologiques Les parades 9 Sadapter aux impacts des changements climatiques 10 Agriculture et sécurité alimentaire 11 Niveau de la mer, océans et zones côtières 12 Diversité biologique et écosystèmes 13 Ressources en eau 14 Santé humaine 15 Infrastructures, industrie et établissements humains NU 16 Catastrophes climatiques et conditions extrêmes La Convention sur les changements climatiques 17 La réponse de la communauté internationale face aux changements climatiques 18 La convention sur les changements climatiques 19 La conférence des parties (CP) PNUE 20 Partage et examen des informations nationales 21 Le protocole de Kyoto Limiter les émissions de gaz à effet de serre 22 Comment les activités humaines produisent des gaz à effet de serre 23 Limiter les émissions: un défi à relever par les décideurs 24 Elaborer des politiques dun bon rapport coût-efficacité 25 Nouvelles technologies et politiques énergétiques OMM 26 Nouvelles techniques et politiques en matière de transports 27 Nouvelles approches de la foresterie et de lagriculture 28 Financement des mesures prévues par la convention 29 Coopération mondiale en matière de technologie Faits et chiffres OMS 30 Données concernant les émissions et sources de gaz à effet de serre Mise à jour juillet 2000. Sous légide du Programme des Nations Unies pour lenvironnement, du Programme des Nations Unies pour le développement, du Département des affaires économiques et sociales de lONU, de lInstitut pour la formation et la recherche de lONU, de lOrganisation météorologique mondiale, de lOrganisation mondiale de la santé et du Secrétariat de la convention sur les changements climatiques. Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, veuillez vous adresser au Bureau dinformation pour les Conventions du PNUE, UNITAR UN Maison internationale de lenvironnement (Genève), 13-15 chemin des Anémones, 1219 Châtelaine (Suisse), tel (41-22) 917-8244/8196/1234; fax (41-22) 797 3464; courrier électronique iuc@unep.ch; web: http// www.unep.ch/conventions/. Les fiches dinformation ont été rédigées par Roberto Acosta, Myles Allen, Anilla Cherian, Sarah Granich, Irving Mintzer, Alevino Suarez et David von Hippel, et éditées par Michael Williams. Chacune dentre elles a été revue par deux experts au moins.
Avant-propos Le risque global qui pèse le plus lourdement sur lhumanité aujourdhui est la perspective de voir nos activités économiques entraîner un réchauffement de la planète, ce qui aurait de graves conséquences sur tout lécosystème terrestre et sur le mode de vie des sociétés, quelles soient riches ou pauvres. Les conséquences attendues élévation du niveau de la mer, épuisement des ressources agricoles, diminutionn des approvisionnements en eau, accroissement des risques sanitaires, instabilité météorologique, pressions sociales sont autant déléments qui indiquent que les pays tant développés quen développement ont de bonnes raisons de sinquiéter face au problème que représentent les changements climatiques. De nombreux scientifiques craignent que laugmentation récente des températures et lévolution des variations climatiques dans diverses parties du monde soient les premiers signes de ces changements climatiques à léchelon mondial. Les enjeux sont élevés. Nous ne pouvons permettre que les dommages encourus par les systèmes qui sont à la base de la vie humaine deviennent irréversibles, en sachant que le coût de lapplication des futures mesures dadaptation sera prohibitif. Dans ce contexte, le protocole de Kyoto à la Convention sur les changements climatiques ne se contente pas de lancer des appels à laction. Il repose sur lengagement juridiquement contraignant de mettre un terme puis dinverser la tendance à la hausse des émissions qui sest amorcée dans les pays industrialisés il y a 150 ans. Cest maintenant aux décideurs du monde entier quil incombe daffiner et dintroduire les nombreuses solutions qui soffrent à eux pour gagner sur tous les tableaux. Le fait de renoncer aux incitations et subventions contre-productives, déliminer les obstacles au bon fonctionnement des marchés et de promouvoir les investissements favorisant lefficacité énergétique sont autant de mesures qui peuvent limiter les émissions tout en profitant à léconomie des pays. Les économistes ont beaucoup à offrir aux décideurs en analysant les politiques, les mécanismes du marché et les autres options les plus avantageuses à tous le points de vue. Cest dans le cadre du Protocole de Kyoto que pour la première fois les gouvernements sont convenus de recourir aux instruments économiques pour mettre en uvre leurs engagements. Le renforcement de ces instruments donnera aux parties prenantes des possibilités supplémentaires de parvenir à un bon rapport coût-efficacité. Lune des tâches les plus importantes quont à accomplir les responsables des politiques sera de mobiliser le milieu des affaires, les gouvernements locaux et la société civile. Il faut convaincre les industriels dadapter leurs stratégies en matière dinvestissements et de commercialisation et de mettre au point des véhicules, biens de consommation et procédés de production plus efficaces dun point de vue énergétique. Au plan local et à léchelle des collectivités, le Protocole doit être considéré comme le signe avant coureur des pressions accrues qui sexerceront pour rendre les transports urbains, les bâtiments publics et laménagement des villes plus rentables dun point de vue énergétique et plus respectueux de lenvironnement. Qui plus est, les ménages doivent contribuer à titre individuel à réduire les émissions en exerçant leur liberté de choix en tant que consommateurs et en prenant les décisions qui simposent dans leur mode de vie personnel. Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour lenvironnement est pleinement déterminé à renforcer son appui au Groupe dexperts intergouvernemental sur lévolution du climat et sa contribution aux activités liées à la Convention, sagissant notamment de linformation du public. Ce nest quen oeuvrant ensemble sur cette voie que la communauté internationale pourra sattaquer de manière efficace au défi mondial que posent les changements climatiques. Klaus Topfer Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE)
Changements Climatiques FICHE DINFORMATION 1 Introduction aux changements climatiques ◆ Les activités humaines libèrent des gaz à effet de serre dans latmosphère. Le dioxyde de carbone provient des combustibles fossiles utilisés pour produire de lénergie et des arbres qui sont abattus puis brûlés. Le méthane et loxyde nitreux proviennent des activités agricoles, de modifications dans lutilisation des sols et dautres sources. Les procédés industriels sont à lorigine des émissions de substances chimiques artificielles appelées hydrocarbures halogénés (CFC, HFC, PFC) et autres gaz persistants tels que lhexafluorure de soufre (SF6). Lozone présente dans la basse atmosphère est indirectement produite par les gaz déchappement des automobiles. ◆ Laugmentation des gaz à effet de serre risque dentraîner des changements climatiques. En absorbant les rayonnements infrarouges, ces gaz contrôlent la manière dont lénergie naturelle circule dans le système climatique. Par suite des émissions anthropiques, le climat devra dune manière ou dune autre sadapter à une couche plus épaisse de gaz à effet de serre pour maintenir léquilibre entre lénergie provenant du soleil et celle qui est renvoyée dans lespace. ◆ Les modèles climatiques annoncent que la température de la planète augmentera de 1,3 à 5°C d ici à lan 2100, hausse qui serait la plus ample de toutes celles survenues au cours des 10 000 dernières années. Cette projection se fonde sur lévolution actuelle NU des émissions et lhypothèse que rien ne sera fait pour éviter les émissions de gaz à effet de serre. De nombreuses incertitudes entâchent lampleur et les impacts des changements climatiques, en particulier à léchelon régional. Du fait de leffet retardateur des océans, les températures de surface ne réagissent pas immédiatement aux émissions de gaz à effet de serre, de sorte que les changements climatiques se poursuivront pendant de PNUE nombreuses décennies après que les concentrations atmosphériques se soient stabilisées. Dans lintervalle, il ressort des preuves qui ont été rassemblées que le climat a peut-être déjà commencé à évoluer par suite des émissions passées. ◆ Les changements climatiques risquent fort davoir des incidences sensibles sur lenvironnement de la planète. En général, plus les changements climatiques sont rapides, plus le risque de dommages est grand. On sattend à une élévation moyenne du niveau des mers de 15 à 95 cm dici à 2100, ce qui se traduirait par une inondation des OMM régions de faible altitude et par dautres dégâts. Des zones climatiques (et par conséquent des écosystèmes et régions agricoles) pourraient se déplacer vers les pôles de 150 à 550 km dans les régions de latitude moyenne. Les forêts, déserts, parcours et autres écosystèmes non aménagés seraient soumis à de nouvelles pressions climatiques, qui entraîneraient leur déclin ou fragmentation ainsi que lextinction de certaines espèces. OMS ◆ Lhumanité devra faire face à de nouveaux risques et à des pressions sans précédent. La sécurité alimentaire ne devrait pas être menacée au niveau mondial, mais certaines régions risquent de connaître des pénuries alimentaires et des famines. Les ressources en eau seront touchées à mesure que le régime des précipitations évoluera. UNITAR UN Les infrastructures matérielles seront endommagées, en particulier par lélévation du niveau des mers et des conditions extrêmes. Les activités économiques, les établissements humains et la santé ressentiront de nombreux effets directs et indirects. Les pauvres et les démunis seront les plus touchés par les conséquences négatives des changements climatiques.
◆ Les populations et les écosystèmes devront sadapter aux futurs régimes climatiques. Les émissions passées et présentes ont déjà condamné la planète à une certaine évolution du climat au 21ème siècle. Pour sadapter à ces effets, il sera indispensable de bien comprendre les systèmes socio-économiques et naturels, leur sensibilité aux changements climatiques et leur capacité intrinsèque de modification. De nombreuses stratégies peuvent être mises en uvre pour sadapter aux effets attendus des changements climatiques. ◆ La stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans latmosphère exigera un effort de grande ampleur. Si les tendances actuelles se confirment, laugmentation des gaz à effet de serre aura une incidence équivalant à des concentrations de CO2 deux fois supérieures en 2030 et trois fois supérieures ou plus en 2100 à ce quelles étaient durant lère préindustrielle. Le gel des émissions mondiales de CO2 à leur niveau actuel retarderait le processus de multiplication par deux à 2100; les émissions devraient en fin de compte être ramenées à 30% environ de leur niveau actuel pour quelles se stabilisent au niveau CO2 x 2 à un moment ou à un autre dans lavenir. Compte tenu de lexpansion de léconomie mondiale et de la croissance démographique, cela exigerait une amélioration spectaculaire de lefficacité énergétique et des changements radicaux dans dautres secteurs économiques. ◆ La communauté internationale sattaque à ce défi par le truchement de la Convention sur les changements climatiques. Adoptée en 1992 et comptant désormais plus de 175 membres, la Convention sefforce de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans latmosphère à des niveaux inoffensifs. Elle requière des pays développés quils prennent des mesures pour ramener dici à 2000 leurs émissions aux niveaux de 1990. Elle exige en outre de tous les pays de limiter leurs émissions, recueillir les informations pertinentes, élaborer des stratégies pour sadapter aux changements climatiques et coopérer en matière de recherche et de technologie. ◆ Le Protocole de Kyoto de 1997 appellera une action plus vigoureuse après lan 2000. Les Parties à la Convention sont convenues par consensus que les pays développés auront lengagement juridiquement contraignant de réduire le total de leurs émissions de gaz à effet de serre dau moins 5% par rapport au niveau de 1990 entre 2008 et 2012. Le Protocole définit en outre un système déchange des droits démission et un mécanisme pour un développement propre. ◆ De nombreuses options sont disponibles pour limiter les émissions à court et à moyen terme. Les décideurs peuvent encourager lefficacité énergétique et dautres mesures positives pour le climat dans les secteurs tant de la production que de la consommation dénergie. Parmi les principaux consommateurs dénergie, il faut citer les entreprises, foyers, bureaux, véhicules et exploitations agricoles. Le rendement peut en grande partie être amélioré en offrant un cadre économique et réglementaire approprié pour les consommateurs et investisseurs. Ce cadre devrait encourager les mesures présentant un bon rapport coût-efficacité, les meilleures technologies actuelles et futures et les solutions sans regret présentant un intérêt économique et environnemental même si elles nont aucun rapport avec les changements climatiques. La fiscalité, les réglementations, les permis démission négociables, les programmes dinformation, les programmes volontaires et lélimination progressive des subventions contreproductives sont autant déléments susceptibles de jouer un rôle. Lévolution des pratiques et modes de vie, allant dune meilleure planification des transports urbains à des réflexes quotidiens tel que celui déteindre la lumière, est également importante. ◆ Des gains defficacité énergétique de 10 à 30% par rapport au niveau de référence peuvent être réalisés au cours des 20 à 30 prochaines années sans entraîner aucun coût. Certains chercheurs sont convaincus que lon pourrait réaliser des gains bien supérieurs au cours de cette période et au-delà. Des améliorations par rapport au niveau de référence peuvent être réalisées dans tous les principaux secteurs économiques en recourant aux connaissances actuelles et aux meilleures technologies disponibles aujourdhui. A plus long terme, il sera possible de se rapprocher dune économie industrielle ne produisant pas démissions avec les innombrables avantages environnementaux et économiques que cela impliquerait. ◆ Il est essentiel réduire les incertitudes concernant les changements climatiques, leurs impacts et le coût des différentes interventions possibles. Dans lintervalle, il faudra parvenir à concilier les préoccupations concernant les risques et dommages avec les impératifs du développement économique. Une manière prudente de répondre aux changements climatiques est donc dadopter une série dactions visant à contrôler les émissions, à sadapter à leurs impacts et à encourager la recherche scientifique, technologique et socio- économique. Publié en septembre 2000 Publié par le PNUE/IUC Maison internationale de lenvironnement, 1219 Châtelaine, Suisse Tél.: (+41 22) 979 91 11 ◆ Fax: (+41 22) 797 34 64 ◆ Mél: iuc@unep.ch ◆ Site internet: http://www.unep.ch
Changements Climatiques FICHE DINFORMATION 2 Leffet de serre ◆ Un flux dénergie continu provenant du soleil gouverne le climat de la planète. Cette énergie arrive essentiellement sous forme de lumière visible dont 30% environ est immédiatement renvoyée dans lespace tandis que la plus grande partie des 70% restants absorbés traverse latmosphère et vient réchauffer la surface du globe. ◆ La terre doit renvoyer cette énergie dans lespace sous forme de rayonnement infrarouge. Etant beaucoup plus froide que le soleil, la terre német pas dénergie sous forme de lumière visible. Elle émet par contre des rayonnements infrarouges ou thermiques. On pourrait comparer ce phénomène à la chaleur que dégage un radiateur ou un gril électrique avant que les résistances commencent à rougeoyer. ◆ Les gaz à effet de serre présents dans latmosphère empêchent les rayonnements infrarouges de passer directement de la terre à lespace. Les rayonnements infrarouges ne peuvent traverser directement latmosphère comme la lumière visible. En fait, la plus grande partie de lénergie ascendante est emportée par les courants aériens et nuages, pour arriver finalement dans lespace à partir daltitudes situées au-dessus des couches les plus épaisses de la couverture de gaz à effet de serre. ◆ Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur deau, le dioxyde de carbone, NU lozone, le méthane, loxyde nitreux et les chlorofluorocarbones (CFC). A lexception des CFC, tous ces gaz sont naturels. Conjugués, ils représentent moins de 1% de latmosphère. Cela suffit pour produire un effet naturel deffet de serre qui maintient la température de la planète à quelque 30°C de plus quelle ne le serait autrement élément indispensable à la vie sous la forme que lon connaît. PNUE ◆ Les niveaux de tous les principaux gaz à effet de serre (à lexception possible de la vapeur deau) augmentent en conséquence directe de lactivité humaine. Les émissions de dioxyde de carbone (provenant essentiellement de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel), de méthane et doxyde nitreux (découlant de lagriculture et des changement dans lexploitation des sols), dozone (produite par les gaz déchappement des automobiles) et de CFC (fabriqués par lindustrie) modifient la manière dont latmosphère absorbe lénergie. Les concentrations en vapeur deau risquent également daugmenter OMM par suite dune rétroaction positive. Tout cela se produit à une vitesse sans précédent. Le résultat est connu sous le nom d effet de serre intensifié. ◆ Le système climatique doit sadapter à laugmentation des concentrations de gaz à effet de serre pour préserver léquilibre du bilan énergétique. A long terme, la terre doit renvoyer autant dénergie quelle en reçoit du soleil. Du fait que lénergie renvoyée OMS dans lespace est moindre si la couche des gaz à effet de serre est plus importante, le climat doit sadapter pour rétablir léquilibre entre lénergie incidente et lénergie ascendante. ◆ Cet ajustement impliquera un réchauffement global de la surface de la planète et de la basse atmosphère. Mais ce nest pas tout. Le réchauffement est la manière la UNITAR UN plus simple qua le climat de se débarrasser du surplus dénergie. Toutefois, même une légère hausse de la température saccompagnera de nombreux autres changements affectant notamment la couverture nuageuse et le régime des vents. Certains de ces changements peuvent accentuer le réchauffement (rétroaction positive), dautres le contrecarrer (rétroaction négative).
◆ Parallèlement, les aérosols de sulfate produits par lindustrie peuvent avoir localement un effet refroidissant. Les émissions de soufre provenant des centrales au charbon ou au mazout produisent des nuages de particules microscopiques qui renvoient la lumière du soleil dans lespace. Cela compense en partie le réchauffement dû à leffet de serre. Ces aérosols de sulfate restent toutefois dans latmosphère pendant une période relativement courte par rapport aux gaz à effet de serre persistants. Ils créent également des problèmes tels que les pluies acides. Nous ne devons donc pas compter sur ces aérosols pour assurer indéfiniment un refroidissement du climat. ◆ Les modèles climatiques laissent attendre une augmentation moyenne de la température à léchelle du globe denviron 2°C (3,6°F) dici à 2100 si les tendances actuelles des émissions se maintiennent. Cette projection se fonde sur 1990 comme année de référence. Elle tient également compte des réactions du climat et des effets des aérosols de sulfate tels quils sont actuellement compris. A cause des nombreuses incertitudes qui subsistent, les estimations actuelles concernant le réchauffement au cours du 21ème siècle vont de 1 à 3,5°C. ◆ Les émissions passées nous ont déjà voué à subir des changements climatiques plus ou moins marqués. Le climat ne réagit pas immédiatement aux émissions. Il continuera donc dévoluer durant de nombreuses années même si lon réduit les émissions de gaz à effet de serre et que les concentrations dans latmosphère cessent daugmenter. Il faudra encore plus de temps pour que les répercussions de certaines incidences importantes des changements climatiques, telles que lélévation prévue du niveau de la mer se fassent pleinement ressentir. ◆ Les preuves existent que le changement climatique a déjà commencé. Le climat varie naturellement, de sorte quil est difficile de distinguer les conséquences de laugmentation des gaz à effet de serre. Lévolution des températures correspond toutefois depuis quelques décennies au réchauffement prévu par les modèles à cause de leffet de serre. Il est peu probable que ces tendances soient entièrement dues à des sources connues de variabilité naturelle. Si de nombreuses incertitudes subsistent, les scientifiques estiment que dans lensemble on discerne une influence humaine perceptible sur le climat mondial. ◆ Il est encore trop tôt pour prévoir lampleur et lépoque des changements climatiques dans les dif- férentes régions. Les modèles climatiques actuels ne sappliquent quà léchelle continentale. Il est beaucoup plus difficile de prévoir la manière dont le changement climatique se répercutera sur les conditions météoro- logiques dans une région donnée. Cest pour cette raison que les conséquences pratiques du réchauffement global restent très incertaines pour les différents pays ou régions. Illustration schématique du système climatique changements dans latmosphère: changements dans le cycle composition, circulation hydrologique changements du rayonnement solaire atmosphère nuages couplage aérosols H2O, N2O, CO2, O3, etc atmosphère- biomasse couplage précipitations- atmosphère-glaces évaporation rayonnement terrestre échange tension de chaleur du vent influences humaines biomasse glaces océan couplage terre- biomasse océan cours deau, lacs couplage glaces-océan terres couplage changements changements des caractéristiques du sol, de lorographie, de océaniques: circulation, Publié en septembre 2000 lutilisation des terres, de la végétation et des écosystèmes biogéochimie Source: GIEC 1995. Publié par le PNUE/IUC Maison internationale de lenvironnement, 1219 Châtelaine, Suisse Tél.: (+41 22) 979 91 11 ◆ Fax: (+41 22) 797 34 64 ◆ Mél: iuc@unep.ch ◆ Site internet: http://www.unep.ch
Changements Climatiques FICHE DINFORMATION 3 Gaz à effet de serre et aérosols ◆ Les gaz à effet de serre (GHG) contrôlent les flux dénergie qui se déversent dans latmosphère en absorbant les rayonnements infrarouges. Ces gaz présents à létat de traces composent moins de 1% de latmosphère. Leur concentration est déterminée par léquilibre existant entre les sources et les puits. Les sources sont les processus à lorigine des gaz à effet de serre; les puits sont ceux qui les détruisent ou les éliminent. Lhomme modifie les concentrations de gaz à effet de serre en introduisant de nouvelles sources ou en perturbant les puits naturels. ◆ Lélément qui contribue le plus à leffet de serre naturel est la vapeur deau. Sa présence dans latmosphère nest pas directement touchée par lactivité humaine. Néanmoins, la vapeur deau a une incidence sur les changements climatiques du fait dune importante rétroaction positive. Lair chaud contenant plus dhumidité, les modèles prévoient quun léger réchauffement global entraînerait une augmentation des concentrations totales en vapeur deau, qui viendrait sajouter à leffet de serre. Par ailleurs, il se pourrait que certaines régions deviennent plus arides. Du fait que les modélisations climatiques faisant intervenir les nuages et les précipitations sont particulièrement complexes, lampleur précise de cette rétroaction phénomène crucial reste inconnue. ◆ Le dioxyde de carbone est actuellement responsable de plus de 60% de leffet de NU serre renforcé, qui est responsable des changements climatiques. Ce gaz est naturellement présent dans latmosphère mais la combustion de charbon, de pétrole et de gaz naturel entraîne un dégagement du carbone stocké dans ces combustibles fossiles à un débit sans précédent. De même, le déboisement entraîne la libération du carbone présent dans les arbres. Les émissions annuelles sélèvent actuellement à plus de 7 PNUE milliards de tonnes de carbone, soit près de 1% de la masse totale de dioxyde de carbone dans latmosphère. ◆ Le dioxyde de carbone produit par lactivité humaine entre dans le cycle naturel du carbone. Des milliards de tonnes de carbone circulent naturellement chaque année entre latmosphère, les océans et la végétation terrestre. Les échanges qui se produisent dans le cadre de ce gigantesque système naturel complexe sont précisément équilibrés; les niveaux de dioxyde de carbone semblent sêtre modifiés de moins de 10% au cours des 10 OMM 000 années qui ont précédé lindustrialisation. Dans les 200 ans qui se sont écoulés depuis 1800, par contre, ces concentrations ont augmenté de près de 30%. Même si la moitié des émissions de dioxyde de carbone sont absorbées par les océans et la végétation terrestre, les concentrations dans latmosphère continuent daugmenter de plus de 10% tous les 20 ans. OMS ◆ Une deuxième influence humaine importante sur le climat provient des aérosols. Ces nuages de particules microscopiques ne sont pas un gaz à effet de serre. Outre diverses sources naturelles, ils proviennent du dioxyde de soufre émis essentiellement par les centrales électriques et par la fumée qui accompagne le déboisement et la combustion des résidus de récolte. Les aérosols disparaissent de latmosphère après quelques jours UNITAR UN seulement mais ils sont émis en quantité tellement énormes quils ont une incidence non négligeable sur le climat. ◆ Les aérosols refroidissent localement le climat en renvoyant la lumière du soleil dans lespace. Les particules daérosols bloquent directement la lumière du soleil et
fournissent en outre le point de départ de la formation de nuages qui ont aussi souvent un effet de refroidissement. Au-dessus des régions fortement industrialisées, le refroidissement attribuable aux aérosols peut à ce jour pratiquement annuler leffet de réchauffement provoqué par laugmentation des gaz à effet de serre. ◆ Le méthane est un puissant gaz à effet de serre dont les concentrations ont déjà doublé. Les principales sources nouvelles de méthane sont agricoles, surtout les rizières inondées et les effectifs de plus en plus nombreux de cheptel. Les émissions provenant de décharges de déchets et de fuites liées à lextraction du charbon et à la production de gaz naturel y contribuent également. Le méthane est essentiellement détruit par des réactions avec dautres subtances chimiques présentes dans latmosphère, qui sont très difficiles à modéliser et à prévoir. ◆ Le méthane provenant des émissions passées contribue actuellement pour 15 à 20% au renforcement de leffet de serre. Laugmentation rapide des émissions de méthane a commencé plus récemment dans le cas du dioxyde de carbone mais elle ne saurait mettre longtemps à la rattraper. Toutefois, le méthane a une durée de vie effective dans latmosphère de 12 ans seulement alors que le dioxyde de carbone est beaucoup plus persistant. Cela signifie que limportance relative du méthane par rapport au dioxyde de carbone dépend de lintervalle de temps. Cest ainsi que limpact relatif du méthane par rapport aux émissions de dioxyde de carbone des dix dernières années devrait être de 80% au cours de la période de vingt ans comprise entre 1990 et 2010 mais de 30% seulement au cours des cent années allant de 1990 à 2090 (voir figure). ◆ Loxyde nitreux, les chlorofluorocarbones (CFC) et lozone sont à lorigine des autres 20% responsables de laugmentation de leffet de serre. Les concentrations doxyde nitreux ont augmenté de 15%, essentiellement par suite dune agriculture plus intensive. Les CFC ont connu une hausse rapide jusquau début des années 90 mais les concentrations des principaux CFC se sont depuis stabilisés grâce à un contrôle strict des émissions introduit dans le cadre du Protocole de Montréal pour protéger la couche dozone stratosphérique. Lozone est un autre gaz à effet de serre naturel dont les concentrations sont en progression dans certaines régions de la basse atmosphère à cause de la pollution de lair, même si elles diminuent dans la stratosphère. ◆ Les émissions de gaz à effet de serre dues à lhomme ont déjà entraîné une modification du bilan énergétique mondial denviron 2,5 watts par mètre carré. Cela équivaut à environ 1% du rayonnement solaire net qui gouverne le climat. Un pour cent, cest peu, certes, mais sur toute la surface de la planète, cela équivaut à la teneur en énergie de 1,8 millions de tonnes de pétrole par minute, soit plus de cent fois la consommation énergétique mondiale à des fins commerciales. Les gaz à effet de serre nétant quun sous- produit de la consommation énergétique, il est paradoxal de constater que la quantité dénergie que lhumanité utilise effectivement est infime par rapport à limpact des gaz à effet de serre sur les flux dénergie naturels dans le système climatique. Horizon temporel: 20 ans Horizon temporel: 100 ans dioxyde de carbone: 26,1 dioxyde de carbone: 26,1 méthane: 21 méthane: 7,9 oxyde nitreux: 2,5 oxyde nitreux: 2,8 Limpact relatif du dioxyde de carbone, du méthane et de loxyde nitreux émis au cours des années 80, compte tenu de leur incidence totale sur le bilan radiatif de la terre sur un horizon temporel de 20 ans et de 100 ans. Le méthane a une durée de vie dans latmosphère de 12 ans environ seulement de sorte que son impact relatif diminue si lon prend un horizon temporel plus long. Lozone et les CFC sont exclus car les débits actuels Publié en septembre 2000 sont incertains ou changent rapidement. Source: GIEC 1994 avec un PRP actualisé provenant du GIEC 1995. On tient compte pour le méthane des effets indirects. Publié par le PNUE/IUC Maison internationale de lenvironnement, 1219 Châtelaine, Suisse Tél.: (+41 22) 979 91 11 ◆ Fax: (+41 22) 797 34 64 ◆ Mél: iuc@unep.ch ◆ Site internet: http://www.unep.ch
Changements Climatiques FICHE DINFORMATION 4 Quelle sera lévolution des concentrations de gaz à effet de serre? ◆ Les émissions futures de gaz à effet de serre seront fonction de la population mondiale et de lévolution de la situation économique, technologique et des conditions sociales. Le lien de cause à effet le plus évident a trait à la population: plus on sera nombreux, plus les émissions auront des chances dêtre importantes. Il lest moins en ce qui concerne lévolution de la situation économique. Les pays riches produisent en général plus démissions par habitant que les pays pauvres. Toutefois, les taux démission peuvent être très différents dans des pays également prospères en fonction de leur situation géographique, de leurs sources dénergie et de lefficacité avec laquelle ils utilisent lénergie et dautres sources naturelles. ◆ Pour orienter les décideurs, les économistes produisent des scénarios des futures émissions. Un scénario nest pas une prédiction mais un moyen détudier les implications de telle ou telle hypothèse concernant les tendances futures, notamment en ce qui concerne les politiques en matière de gaz à effet de serre. En fonction de ces hypothèses, un scénario peut prévoir une hausse, une stabilisation ou une diminution des émissions. ◆ La plupart des scénarios indique que la croissance future des taux démission sera déterminée par lévolution de la situation dans les pays en développement. La plus grande partie des émissions sont attribuables à ce jour aux pays industrialisés. NU Toutefois, lessentiel de la croissance future viendra probablement des économies émergentes où la croissance économique et démographique est la plus rapide et pour lesquelles les projections sont les plus incertaines. ◆ Dans le cadre dun scénario typique de non-intervention, les émissions de dioxyde PNUE de carbone passeront de 7 milliards de tonnes par an en 1990 à 20 milliards en 2100. Lexpression non-intervention signifie quaucune nouvelle politique nest adoptée pour réduire les émissions face à la menace des changements climatiques. Elle nimplique pas labsence dautres changements: dans ce scénario donné (dénommé IS92a), la population mondiale doublera dici à 2100 alors que la croissance économique se maintiendra à 2-3% par an. (Il ne faut pas oublier que ces scénarios se fondent sur des hypothèses qui peuvent être inexactes). OMM ◆ Ce scénario signifierait que les concentrations de CO2 doubleraient dici à 2030 et tripleraient dici à 2100 par rapport à lépoque pré-industrielle. Il tient compte des effets des autres émissions de gaz à effet de serre, traduits en équivalent dioxyde de carbone. Même sil ne faisait que doubler par rapport à lère pré-industrielle, un tel niveau démissions de dioxyde de carbone correspondrait à des concentrations de gaz à effet de serre à longue durée de vie plus élevées quelles ne lont été depuis plusieurs millions OMS dannées. ◆ Les différentes hypothèses sur les sources et les puits se traduisent par des résultats différents. Les futures émissions sont incertaines et doivent être traduites en projections des concentrations atmosphériques en utilisant des modèles du cycle du carbone UNITAR UN et de la chimie atmosphérique. ◆ Cela introduit un degré supplémentaire dincertitude car on sait mal comment les principaux puits (procédés qui absorbent ou détruisent les gaz à effet de serre) réagiront aux changements climatiques. Laugmentation des niveaux de dioxyde de carbone
par exemple font pousser les plantes plus vite (effet de fertilisation du CO 2) et favorisent labsorption de CO2 par photosynthèse. Cette fertilisation par le gaz carbonique, conjuguée au renouvellement des forêts dans les pays du nord, pourrait absorber jusquà 25% du dioxyde de carbone actuellement produit par lhomme. Personne ne sait comment ce puits se comportera à lavenir: si la production vivrière exige une extension des terres, la tendance risque de sinverser. ◆ Les scénarios d intervention visent à étudier limpact des efforts déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils reposent non seulement sur des hypothèses concernant la croissance démographique et économique mais aussi sur la manière dont les sociétés réagiront à lavenir à lintroduction de politiques telles que les taxes sur les combustibles fossiles riches en carbone. ◆ Les engagements internationaux existants pourraient entraîner une légère réduction du taux de croissance des émissions au 21ème siècle. Dans le cadre de la Convention sur les changements climatiques, les pays développés sefforcent de ramener leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990 dici à lan 2000. Sils y parvenaient, léchéance à laquelle les émissions de CO2 devraient doubler serait reportée de moins de cinq ans. Pour parvenir à une diminution plus sensible des concentrations atmosphériques, il serait évidemment indispensable que tous les pays réduisent beaucoup plus radicalement leurs émissions. ◆ Les concentrations en CO2 ne doubleraient pas avant lan 2100 si lon gelait les émissions globales au niveau actuel. Si un tel scénario va déjà bien au-delà de toutes les propositions actuellement envisagées, il ne serait encore pas suffisant pour empêcher les concentrations de gaz à effet de serre de continuer à augmenter bien après 2100. La stabilisation des concentrations de dioxyde de carbone à un niveau deux fois supérieur à ce quil était à lère pré-industrielle au cours du 22ème siècle exigerait que les émissions tombent à moins de 30% de leur niveau actuel, et ce malgré la croissance démographique et lexpansion de léconomie mondiale. ◆ La réduction des incertitudes sur les effets des changements climatiques et les coûts des différentes interventions possibles sont essentiels pour les décideurs. La stabilisation ou la réduction des émissions au niveau planétaire aurait un impact sur pratiquement toutes les activités humaines. Pour décider de leur bien- fondé, il nous faut en connaître les coûts et savoir à quel point la situation saggravera si nous permettons aux émissions daugmenter. Cela pose aussi des questions morales délicates: dans quelle mesure sommes nous prêts à payer pour le climat quil fera au 22ème siècle et dont seuls les enfants de nos enfants bénéficieront? Scénario des émissions de CO2 Concentrations de CO2 correspondantes Débit démission (GtC par an) Concentrations de CO2 (ppmv) 2x pré-industriel Année Année Les futures émissions de dioxyde de carbone (figure de gauche) compte tenu de différents scénarios et les concentrations correspondantes de dioxyde de carbone dans latmosphère (figure de droite), estimées à partir dun modèle sur le cycle du carbone. Le scénario IS92a part de lhypothèse que la population mondiale atteindra 11,3 milliards de personnes dici à 2100, que la croissance économique se poursuivra à un rythme Publié en septembre 2000 2, 3-2, 9% par an et quaucune mesure concrète ne sera prise pour réduire les émissions de CO2. Le scénario IS92b part des mêmes hypothèses concernant la croissance démographique et économique mais suppose que de nombreux pays de lOCDE sengageront à stabiliser ou à réduire les émissions. Le scénario S550 figure une situation où les émissions de CO 2 se stabiliseraient à environ le double de leur niveau pré-industriel peu après 2100. On entend par GtC 1 milliard de tonnes de carbone et par ppmv partie par million en volume. Source: GIEC 1995. Données du Hadley Centre for Climate Prediction and Research, Royaume-Uni. Publié par le PNUE/IUC Maison internationale de lenvironnement, 1219 Châtelaine, Suisse Tél.: (+41 22) 979 91 11 ◆ Fax: (+41 22) 797 34 64 ◆ Mél: iuc@unep.ch ◆ Site internet: http://www.unep.ch
Changements Climatiques FICHE DINFORMATION 5 Quelles seront les caractéristiques des changements climatiques? ◆ Si rien nest fait pour réduire les émissions, les modèles climatiques actuels prévoient un réchauffement de la planète denviron 2°C entre 1990 et 2100. Cette projection tient compte des incidences des aérosols et de leffet retardateur des océans. Cette inertie océanique signifie que la surface du globe et la basse atmosphère continueront de se réchauffer de 1 à 2°C même si les concentrations de gaz à effet de serre cessaient daugmenter en 2100. ◆ Ces projections sont en fait entâchées dune marge dincertitude comprise entre 1°C et 3,5°C. Une augmentation de 1°C seulement serait plus importante que nimporte quelle tendance observée sur un siècle depuis 10 000 ans. Les émissions futures, les rétroactions climatiques, et lampleur de leffet retard dû aux océans sont dautres éléments qui sont mal connus. ◆ Il est prévu que le niveau moyen des mers sélèvera denviron 50 cm dici à 2100. La marge dincertitude est importante 15 à 95 cm et lévolution des courants océaniques pourraient entraîner une élévation des mers locales et régionales bien plus importante ou bien inférieure à la moyenne mondiale. Cette hausse est essentiellement due à la dilatation thermique des couches supérieures de locéan à mesure quelles se réchauffent et, dans une moindre mesure, à la fonte des glaces. La légère accélération de la fonte de la calotte NU glaciaire du Groenland et de lAntarctique sera vraisemblablement compensée par une intensification des chutes de neige dans ces deux régions. Le réchauffement atteingnant des couches océaniques plus profondes et la glace continuant de fondre, le niveau de la mer continuera de sélever bien après que les températures de surface se soient stabilisées. PNUE ◆ Les prédictions concernant le réchauffement aux niveaux régional et saisonnier sont beaucoup plus incertaines. Bien quon sattende à ce que le réchauffement touche la plupart des régions, il sera beaucoup plus marqué dans certaines que dans dautres. Les plus affectées devraient être les régions froides du nord en hiver. En effet, la neige et la glace reflètent la lumière du soleil, de sorte que moins la neige est abondante, plus le soleil absorbe de chaleur, ce qui contribue au réchauffement, soit un puissant effet de rétroaction positif. Dici à lan 2100, on prévoit un réchauffement pouvant aller jusquà 10°C en hiver mais inférieur à 2°C en été dans certaines parties du nord du Canada et de la Sibérie. OMM ◆ Les régions situées à lintérieur des terres devraient se réchauffer plus vite que les océans et les zones côtières. La raison en est simple: leffet retard attribuable aux océans empêche la surface de la mer de se réchauffer aussi vite que la terre. L importance de cet effet retard dépend de la profondeur des couches océaniques touchées par le réchauffement. Dans le cas de la plupart des océans, les quelques centaines de mètres de OMS couche superficielle ne se mélangent pas aux couches inférieures. Ces couches supérieures se réchauffent en quelques jours alors que les couches profondes restent froides. Leau ne se mélange dans les profondeurs que dans quelques régions très froides telles que dans lAtlantique au sud du Groenland et dans lAtlantique antarctique. Dans ces régions, le réchauffement se trouvera retardé à cause des quantités deau beaucoup plus importantes UNITAR UN en cause pour parvenir à une modification analogue de la température à la surface. ◆ Les aérosols peuvent en partie contrebalancer les effets du réchauffement dû à leffet de serre à proximité des principales régions industrialisées. Les nuages de particules extrêmement fines de sulfate provenant de la combustion du charbon et du
pétrole devraient compenser le réchauffement dû à leffet de serre dans la plus grande partie de lest des Etats-Unis, lest de Europe et dans certaines régions de la Chine. Vu cependant quil est probable que des mesures soient prises pour réduire les émissions de soufre en raison des pluies acides, lampleur de ces incidences est imprévisible. ◆ Le volume total des précipitations devrait saccroître mais, au plan local, les tendances sont beaucoup moins certaines. Les précipitations enregistrées en hiver dans lextrême nord augmenteront probablement mais les phénomènes qui se produisent dans les moyennes latitudes et les tropiques dépendent beaucoup des caractéristiques du modèle climatique en cause et du scénario des émissions. Si lon tient compte par exemple des effets des aérosols, la mousson dété en Asie se trouve sensiblement affaiblie dans les deux modèles utilisés jusquici. ◆ Des pluies et des chutes de neige plus abondantes entraîneront des conditions pédologiques plus humides en hiver dans les hautes latitudes mais la hausse des températures pourrait se traduire par des sols plus secs en été. Bien que les modifications locales de lhumidité du sol soient évidemment importantes pour lagriculture, il est encore difficile de les simuler par des modèles. On ne parvient même pas à déceler les signes de lévolution augmentation ou diminution de lhumidité du sol au plan mondial. ◆ La fréquence et lintensité des conditions météorologiques extrêmes telles quorages et ouragans pourraient changer. Toutefois, les modèles ne peuvent pas encore prévoir comment. Les modèles qui sont utilisés pour les changements climatiques ne peuvent en eux-mêmes simuler ces conditions météorologiques extrêmes de sorte que les preuves sont indirectes. On craint une évolution car les modèles prévoient des changements dans la température des couches superficielles des océans et autres facteurs dont on sait quils agissent sur les orages et les ouragans. Toutefois, il faudra de nombreuses années avant que les scientifiques puissent prévoir si les orages seront plus ou moins intenses dans telle ou telle région. ◆ On ne peut exclure des changements rapides et imprévus du climat. On estime maintenant quil est peu probable que se produise au cours des cent prochaines années le plus spectaculaire dentre eux, à savoir leffondrement de la calotte polaire de lAntarctique ouest, qui provoquerait une élévation catas- trophique du niveau de la mer. On sait que certains changements dans la circulation océanique qui ont une incidence sensible sur le climat des régions (par exemple laffaiblissement de Gulf Stream qui réchauffe lEurope) peuvent se produire en quelques décennies seulement, mais on ignore si le réchauffement dû à leffet de serre pourrait ou non déclencher un tel bouleversement. Des facteurs externes, tels quune série déruptions volcaniques ou un changement dans lintensité du rayonnement solaire, pourraient avoir aussi une incidence majeure mais, de lavis général, les changements climatiques au 21ème siècle seront probablement dominés dans lensemble par les effets des émissions des gaz à effet de serre. Changement prévu de la température de surface dans un modèle climatique tenant compte des effets de lévolution des niveaux de gaz à effet de serre et des aérosols de sulfate. Les cartes font apparaître la différence entre 2040-2049 et 1950-1979 au cours de a) la période décembre-janvier-février et b) juin-juillet-août. Les sections blanches correspondent à un réchauffement inférieur à Publié en septembre 2000 1°C, les sections gris clair à 1-2°C et les sections gris foncé à un réchauffement supérieur à 2°C. Il convient de noter que le réchauffement est plus important sur la terre que sur la mer et quil est particulièrement marqué dans les hautes latitudes en hiver. Source: Deutsches Klimarechenzentrum. Publié par le PNUE/IUC Maison internationale de lenvironnement, 1219 Châtelaine, Suisse Tél.: (+41 22) 979 91 11 ◆ Fax: (+41 22) 797 34 64 ◆ Mél: iuc@unep.ch ◆ Site internet: http://www.unep.ch
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