Entreprendre en Afrique : Compagnie Financière Jacques ...
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Lettre Jacques Cœur n°9 Juin 2016 « Eclairer » le continent africain est la première priorité de la Banque africaine de développement, qui prévoit de quadrupler la production actuelle (90 GV, dont la moitié en République d’Afrique du Sud, et un taux d’accès de 40%) d’ici 2040. L’image satellite de la NASA témoigne de cette évidence. Entreprendre en Afrique : enjeux économiques, défis sécuritaires . 21 boulevard Montmartre Tél : +33 1 83 95 41 91 www.cfjc.eu 75002 Paris Fax : +33 1 83 95 41 99
FRANCOIS-XAVIER BOUIS CFJC PROPOSE UNE SYNTHESE SUR LES SITUATIONS POLITIQUES , PRESIDENT GEOPOLITIQUES ET ECONOMIQUES DES REGIONS DE L ’AFRIQUE S UB- CIE FINANCIERE JACQUES COEUR SAHARIENNE MICHEL FOUCHER PATRICK ALLARD ANCIEN AMBASSADEUR, ECONOMISTE, SENIOR ADVISOR CIE FINANCIERE SENIOR ADVISOR CIE FINANCIERE JACQUES JACQUES CŒUR CŒUR I. L’AFRIQUE VAUT MIEUX QU’UN DISCOURS Les divergences des discours sur l’Afrique sub-saharienne sont une réalité qu’il convient de dépasser pour aborder le continent en fonction des objectifs recherchés per l’investisseur. Soit, les Etats africains en forte croissance sont des « Lions on the move » (selon le McKinsey Global Institute, 2010) ou bien l’ « African rising (is) just that, a story » (FT du 25 avril 2016). Faut-il considérer l’Afrique subsaharienne, notamment le Sahel, comme un futur « Africanistan « (Serge Michailof, 2015) ou juger que le « décollage africain s’est limité à quelques enclaves » (Sylvie Brunel, Le Monde, 13-14 mars 2016) ? D’un côté, la fièvre Ebola (en Afrique occidentale), la sécheresse (en Afrique orientale et australe) et de l’autre des services financiers mobiles (11% de la population en 2014; Kenya: 62% du PIB, + que l’encours des dépôts dans les banques commerciales, 60% en 2014) ; un continent aux 87 coups d’Etat réussis depuis 1950 et des transitions démocratiques effectives, une société fataliste ou inventive ? Bref faut-il être afro-pessimiste en ne voyant que les « plaies d’Egypte », des sociétés qui ne seraient « pas encore assez entrées dans l’histoire » et des conflits inextricables justifiant de lourdes opérations de maintien de la paix (9 des 16 OMP des Nations Unies, avec près de 100000 soldats déployés) ? Ou bien reste dans l’Afro-optimisme sur la base de constats suivants : une croissance forte, des ressources abondantes (un « scandale géologique »), des populations jeunes et mobilisables. Il n’est pas souhaitable de synthétiser en un seul paragraphe phrase la trajectoire de près de 50 Etats depuis plusieurs décennies. Il y a bien une « nouvelle frontière » à découvrir tout en prenant la mesure des réalités. L’Afrique c’est toujours 2% du PIB mondial et l’électricité produite équivaut à celle de la Corée du sud (dont la moitié en République sud-africaine) : Akinwumi Adesina, le président de la BAD de nouveau installée à Abidjan, entend « éclairer » l’Afrique où le taux d’accès n’est que 40%, c’est sa première priorité. « Constamment revient le stéréotype d’une Afrique dépourvue d’histoire, d’écriture, de capacité de développement, absente des grands mouvements économiques et technologiques de la globalisation en cours. …Elle n’a pas subi passivement la domination européenne, a inventé très vite sa modernité et participé à de grands courants d’idées, le tiers-mondisme, le panafricanisme. 1 Afrique baroque bien plus en phase qu’on ne le croit avec son époque et les turbulences du monde » . Sinon, on ne comprendrait pas pourquoi autant d’acteurs extérieurs s’y intéressent. La conscience unitaire – Union africaine, tentatives de positions communes – existe et reste vivante mais les courants panafricanistes ont échoué à maintenir les fédérations d’origine coloniale. Il importe de prendre acte de la diversité et complexité de l’Afrique sub-saharienne, marquée par des contrastes accrus entre pays côtiers et pays enclavés, entre capitales et campagnes (60% de la population), entre autorités des métropoles et celles des chefs coutumiers. 1 Jean-Pierre Dozon, Afrique en présences, Du monde atlantique à la globalisation néolibérale », FMSH 2015 2
Diversité de la structure économique avec 8 pays exportateurs de pétrole, 14 exportateurs de métaux, 7 exportateurs de denrées alimentaires. Diversité de la situation politique : types de régimes (de démocratique à autoritaire); strates de pouvoir (les sous-jacents : ethnies et nation, religions et confréries, royaumes et chefferies) ; Etats solides, Etats fragiles et à faible revenu. Plusieurs Etats sont sortis de périodes de conflits et de guerres civiles ; ils connaissant une reconstruction dynamique. Diversité de la situation géopolitique avec le rôle des menaces transnationales (Sahel, Corne de l’Afrique, République démocratique du Congo, deux Soudans) et des influences externes. Et partout, la problématique de l’interaction entre sécurité et développement. Démographie : Sur une superficie de 30M km²; la population en 2015 : 1172M, et population en 2050 : 2473M ; Indice Synthétique de Fécondité : 4,7 (Monde 2,5); PNB/hab (ppa) : 4720 (Monde : 15103) Afrique 2016-17: l’Afrique va connaître de nouvelles turbulences sociales et politiques qui, à l’occasion de scrutins contestés, vont (re)placer la question démocratique et constitutionnelle au cœur des luttes et des débats. Les nouvelles formes de mobilisation citoyenne expriment à la fois une révolution générationnelle et un besoin de rupture radicale avec l'ordre postcolonial. Le fait le plus marquant est l’apparition, depuis 2011, de nouveaux mouvements citoyens (« Y en a marre » au Sénégal, le « Balai citoyen » au Burkina Faso, « Filimbi » et le « Front citoyen » en RDC) qui se coalisent pour s’opposer à des manipulations électorales et exiger le respect des règles constitutionnelles, au premier rang desquelles la limitation des mandats présidentiels. Méfiance vis à vis des partis, radicale dans les moyens et légaliste sur le fond (Etat de droit et respect des calendriers). 3
La montée du radicalisme identitaire et religieux se marque par les mobilisations ethno-nationalistes (Côte d’Ivoire : Jeunes patriotes) (revendications autochtonistes des « originaires » du Congo) = revanche des « petits » qui revendiquent leur place dans la cité et secouent le joug des rapports d’aînesse et de domination. Milices du vigilantisme communautaire Boom des fondamentalismes religieux pentecôtistes ou islamistes : projet de refondation de la cité et de « balayage » des pouvoirs corrompus. (néo-confréries des Cheikhs Béthio ou Modou Kara au Sénégal qui ont su surfer sur la critique du vieux « contrat social postcolonial » et offrir de nouvelles formes d’engagement civique, mixant urbanité et religiosité). Ou encore le mouvement islamiste Izala au Niger qui, sur fond de crise des modèles de l’ascension sociale, propose aux « en bas du bas » un nouvel espace de reconnaissance morale et de justice sociale. II. LES INSTITUTIONS et LES ENSEMBLES REGIONAUX L’Union africaine, a succédé en 2002 à l’Organisation de l’Union africaine, créée en 1963, avec son siège à Addis-Abeba, en Ethiopie. Elle comporte une Commission, un Parlement panafricain et un Conseil de paix et de sécurité. Elle est financée par l’Union européenne. LE NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) lie paix et démocratie comme conditions du développement durable, approche différente du « modèle chinois » de croissance en régime autoritaire qui séduit plusieurs gouvernements. La Banque africaine de développement (BAD), institution financière multinationale de développement, est établie à Abidjan (1964). Elle est composée de trois entités : la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement, créé en 1972, et le Fonds spécial du Nigéria, créé en 1976. La BAD compte 77 membres dont 53 Africains (les 24 non africains, européens en premier lieu, ont 40% du capital). Elle est cotée AAA. Elle est présidée depuis 2015 par Akinwumi Adesina, ancien ministre nigérian de l’agriculture ; il a fixé cinq priorités pour le continent : éclairer (640 m sans électricité et taux d’accès de 40%) , nourrir (60% des travailleurs, 1/3 PIB ; 232M sous-alimentés), industrie (2% production mondiale ; 62% des importations : 35Mds/an) ; intégration (15% du commerce est intra régional: routes, douane), qualité de vie (formation, emplois ; éviter la Méditerranée). La BAD prévoit d’investir 12Mds$ en 5 ans sur fonds propres (65 Mds$ souscrits) ; elle finance 25% d’un projet (moins de 15M€), soit 5Mds/an. Banque continentale, les premiers bénéficiaires sont le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, la RSA et le Nigéria. Frannie Léautier, ingénieur civil (Harvard et MIT), vice-présidente de la Banque Mondiale et enseignante à Sciences Po Paris, vient d’être désignée comme vice-présidente (mars 2016). Elle avait fondé Mboka Private Equity Fund (Dar es Salaam, Tanzanie 2013, avec des bureaux à Jo’Burg et des capitaux indiens) ; elle appuie les SME. 4
Plusieurs organisations régionales (appelées « sous-régionales » en Afrique) sont fonctionnelles : CEDEAO et UMEOA, CEEAC et CEMAC, SADC, EAC et COMESA. CEDEAO, Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, 1975, 15 membres : intégration économique, libre circulation, médiation dans les crises (Mali, Sierra Leone) UMEOA, Union économique et monétaire ouest-africaine, 1994, 8 membres, zone CFA, BCEAO (banque centrale), libre-échange, arbitrage des litiges commerciaux IGAD, Autorité intergouvernementale pour le développement, 7 pays de le Corne de l’Afrique, médiation (Soudan du sud) CEEAC, Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, 1983, 10 membres, médiation en RCA, libre-échange CEMAC, Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, 1994, 6 membres, zone franc (BEAC) EAC, Communauté de l’Afrique de l’Est, 2001, 5 membres, intégration régionale avancée, infrastructures, union monétaire décidée en novembre 2013 SADC, Communauté pour le développement de l’Afrique australe, 1992, 15 membres, établie contre la RSA (ex-pays de la ligne de front anti-apartheid), dominée par la RSA III. AFRIQUE DE L’EST et du CENTRE Afrique de l’Est Superficie : 7M km²; Pop 2015 : 388M ; Pop 2050 : 841M ; isf : 4,8 (Monde 2,5); PNB/hab (ppa) : 1928 (Monde : 15103) Afrique du Centre Superficie : 6,6M km²; Pop 2015 : 149M ; Pop 2050 : 378M ; isf : 6,1 (Monde 2,5); PNB/hab (ppa) : 2684 (Monde : 15103) Maximum de crises Un pôle: Ethiopie Influences indienne (Ouganda, Kenya, Tanzanie) et turque (Somalie) Désenclavement: Djibouti-Addis Abeba et Makele Djibouti : la rente géostratégique (base chinise en 2016) Oléoducs Lac Albert – Lamu, Djibouti -Ethiopie Afrique Centrale : Vers une fédération d’Afrique de l’est ? K, Tz, O - RDC : un espace mal maitrisé Influences de la péninsule arabique : terres - Gabon : la sortie du tout pétrole - Rwanda : la croissance des services 5
Haile Mariam Dessalegn, Ethiopie, PM depuis 2012, a succédé à Meles Zenawi, qui a lancé la modernisation du pays. Avec l’appui, entre autres, de Mohamed Al Amoudi, saoudien en pays ahmara, qui a investi dans de multiples secteurs (Sheraton, pneus, ciment, textile, aciérie, agriculture (fortune estimée à 13,5Mds$). Uhuru Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta, PR du Kenya depuis 2013, tensions électorales récurrentes. Yoweri Museweni, PR de l’Ouganda depuis 1986, a chassé Idi Amin et Milton Obote ; stabilité et développement. Paul Kagame, PR du Rwanda depuis 1994, modèle Lee Kuan Yew, croissance et sens national; a reçu le World Economic Forum (Davos) en mai à Kigali ; brigue un nouveau mandat en 2017. Joseph Kabila, fils du PR Laurent-Désiré tué en 2001, PR République démocratique du Congo depuis 2006, a pacifié le pays ; brigue un nouveau mandat en 2016. Bo Ibrahim, soudanais résidant à Londres, a investi sa fortune bâtie dans les télécoms dans une fondation qui publie chaque année un index de la qualité de la gouvernance, avec les tendances. IV. AFRIQUE AUSTRALE Superficie : 2,7M km²; Pop 2015 : 63M, Pop 2050 : 70M ; isf : 2,7 (Monde 2,5); PNB/hab (ppa) : 12288 (Monde : 15103) RSA : moteur, en crise politique (ANC), économique (mines) et sociale (éducation) Angola : PND 2013-7 (continuer la reconstruction); dépendance pétrole : 95% exports et 52% recettes vers un recours au FMI? Mozambique : gaz Botswana et Namibie : ressources naturelles, bonne gestion José Edouardo dos Santos, PR de l’Angola depuis 1992, études à Bakou, membre du MPLA à 19 ans. Sa première fille, Isabel, gère la fortune familiale et vient d’être nommée Présidente de la Sonangol. Jacob Zuma, PR de la RSA depuis 2009, zoulou du Natal, membre de la branche armée de l’ANC, éduqué en prison avec Nelson Mandela, « négocie » la transition avec le PR de Klerk. Son ex-épouse, Dlamini-Zuma, dirige la Commission de l’Union africaine. 21 boulevard Montmartre Tél : +33 1 83 95 41 91 www.cfjc.eu 75002 Paris Fax : +33 1 83 95 41 99
Cyril Ramaphosa, né à Soweto, leader syndical, vice PR de l’ANC et de la République, investisseur dans SEACOM, MTN, brasseries, Shanduka (énergie) : symbole du partage économique du pouvoir avec les élites afrikaner et anglophone. Patrice Motsepe, né à Soweto, avocat en droit minier ; contrôle Harmony Gold, African Rainbow Mineral Platinum ; beau-frère de Cyril Ramaphosa. ème Nicky Oppenheimer, De Beers et Anglo-American, petit-fils d’Ernest et fils d’Harry. 2 fortune d’Afrique ème Christoffel Wiese, Shoprite et OK Bazaars, 3 fortune d’Afrique ème Johann Rupert, Cie financière de Richemont, 4 fortune d’Afrique V. AFRIQUE OCCIDENTALE Superficie : 6,2M km²; Pop 2015 : 349M, Pop 2050 : 784M ; isf : 5,4 (Monde 2,5); PNB/hab (ppa) : 4041 (Monde : 15103) - Fonctions régaliennes mal assurées - Crise saharo-sahélienne dans des Etats fragiles - permanence militaire française - Bases francophone et anglophone - Moteurs économiques: Nigéria, Ghana, Côte d’Ivoire - CEDEAO et UMEOA - Grands projets d’infrastructures réduisant le désenclavement - Circulation intense des migrants Macky Sall, PR du Sénégal depuis 2012, géologue (IFP), président actuel de la CEDEAO Alassane Dramane Ouattara, PR de la Côte d’Ivoire depuis 2011. Economiste, ancien DGA du FMI, ex Directeur de la BCEAO, ex-PM, opposant à Laurent Gbagbo, souvent exilé, a institué une Commission Vérité et Réconciliation après la guerre civile de 2010-11. Muhammudu Buhari, PR du Nigéria depuis 2015, transition démocratique réussie ; ancien général et ex ministre du pétrole et du Petroleum Trust Fund (20% des fonds bénéficient à l’armée), réputation d’intégrité. Considère que la menace de Boko Haram est « techniquement arrêtée »; doit affronter le séparatisme Ibo dans les provinces de l’ancien Biafra et gère une grave crise financière. 7
Idriss Déby, PR du Tchad depuis 1991, allié militaire de la France contre Boko Haram, en Libye et dans le Sahel. ère Aliko Dangote, 1 fortune d’Afrique (15Mds$), natif de Kano : usines dans 18 pays, sucre, farine, ciment, méga-raffinerie, engrais avec OCP (Maroc), plantations ; en concurrence avec Lafarge Holcin et vues du PSA (seule usine automobile d’Afrique à Kaduna) ; a bâti sa fortune en raison de ses liens avec les pouvoirs successifs, sur une ligne protectionniste. ème Mike Adenuga, 2 fortune du Nigéria : Globacom (13m abonnés), CONOIL, Equitorial Trust Bank ; vit entre Ibadan et Londres, actionnariat opaque Tony Elumelu, économiste, disciple de Michael Porter = « afri-capitalisme », ex PDG de United Bank for Africa (7m clients, 19 pays), Trancorp et Heirs Holdings. Sa fondation soutient l’entreprenariat africain (10000 start-up sur 10 ans, 100m$). ème Sanusi Lamido Sanusi, 57 émir de Kano, banquier à NY et Londres, a réformé la Banque Centrale du Nigéria ; a révélé la disparition de 20Mds$ de la NNPC ; PDG de BlackRino, filiale de Blackstone ; en partenariat avec Dangote pour électrifier la région de Kano (5Mds$) ; juge et guide religieux ; tête mise à prix par Boko Haram ; entend « déplacer le centre de gravité de l’islam, non pas l’Arabie saoudite ou l’Iran mais la Malaisie ou le Maroc, avec lesquels l’Afrique a plus de points communs ». A l’aise dans les salles des marchés et les salles de prières. VI. Les acteurs extérieurs Diaspora africaine: 140 M = 36Mds€ (Sénégal 8% PIB; Mali, Cap Vert) - Turquie : 1er sommet Turco-africain à Istanbul en 2008: « s’ouvrir à l’Afrique »; ambassades, Turkish Airlines (31 pays desservis); réseau d’écoles Gülen - Arabie saoudite: financements (mosquées, madrasas, hadj, contre l’islam malékite des confréries, soutenu par le Maroc); location de terres - Golfe: ports (Dubai Ports Authority) - Liban: commerce - Brésil: grands travaux; 12 ambassades - Inde: terres, diasporas - Malaisie: pétrole - Japon: aide au développement (TICAD) 8
- - VII. Chine: pétrole, infrastructures, prêts, modèle de croissance de « nos nouveaux amis » Le président chinois Xi Jinping avec Jacob Zuma et Robert Mugabe lors de la clôture du VI° Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) à Johannesburg le 5 décembre 2015. Chine : un modèle de plus grand pays en développement, (Ethiopie, Rwanda; bases industrielles) alternatif au modèle soutenu par l’Europe et les institutions de développement Outils de projection : ruan shili, CCTV, Instituts, défense, diplomatie (anti-Taiwan; nouveaux alliés). FOCAC: APD = solidarité, avec priorité aux liens anciens: TANZAM (1976), Mali Echanges: 3Mds$ en 1992, 275 en 2015, vers 400 en 2020 ? Pétrole et minerais contre textiles, téléphones et voitures ème 4 investisseur (FR, USA, RU); en recul de 40% (2015) APD totale 75Mds$ (aide liée); 2500 entreprises, 1m d’expatriés chinois (rapprochement sécuritaire avec Paris) 60 Mds$ de plus pour infrastructures; 6Mds pour le Nigéria pour financer le déficit budgétaire (avril 2016) Afrique = 4% des exportations chinoises; Chine= 14 à 16% des échanges de l’Afrique (terrain d’essai: Huawei, voitures) Chemin de fer Djibouti Addis Abeba; Nairobi Mombassa Base navale logistique à Djibouti participation aux OMP (Mali, Soudan) Critiques: dette, qualité, concurrence locale; coopération « problématique et non soutenable » (J.Zuma à Pékin) 9
ECONOMIE : bien ou mal, l’Afrique sub-saharienne est-elle enfin partie ? La part de l’Afrique sub-saharienne dans le Pib mondial est restée assez stable sur la longue durée : 2,1% en 1950, 2,0 en 2015, malgré un décrochement entre 1970 et 2000. La part de l’ASS dans la population mondiale est passée de 7% (1950) à 13% (2015). Bien ou mal, l’Afrique sub-saharienne est-elle enfin partie ? Depuis 2000, une accélération de la croissance a été tirée par les exportations et l’investissement. La dépendance de nombreux pays d’Afrique subsaharienne à l’égard des exportations des produits des industries extractives a augmenté pendant les dernières décennies, la moitié environ des pays de la région étant aujourd’hui considérés comme des exportateurs nets de produits de base. Tant que la hausse des cours de ces produits amorcée au début du nouveau millénaire s’est poursuivie, elle a constitué une aubaine pour ces pays sous forme d’un accroissement de leurs recettes en devises, de leurs recettes budgétaires et des entrées d’investissement direct étranger qui a soutenu la très forte dynamique de croissance observée alors. Cependant, la baisse généralisée des cours des produits de base, commencée avec les cours des métaux en 2011 et se poursuivant avec celle des cours du pétrole depuis le milieu de l’année 2014, a provoqué d’importantes détériorations des termes de l’échange pour beaucoup de ces pays exportateurs de produits de base. Le retournement du prix des commodités devrait continuer de peser nettement sur la croissance des économies subsaharienne au cours des prochaines années. La croissance économique en Afrique subsaharienne est tombée en 2015 à 3,4 %, un rythme à peine plus rapide que la croissance démographique, le plus bas niveau depuis quinze ans, en recul par rapport à la progression de 5% enregistrée en 2014 et aux taux encore plus élevés de ces dernières années. Le retournement du cycle des commodités lègue des fondamentaux fragilisés : dégradation du solde budgétaire et du solde extérieur ; perte de réserves (encore confortables) ; montée de la dette extérieure ; dépréciation du change ; poussée d’inflation ; écartement des spreads souverains. Les Africains sont plus optimistes que le reste du monde sur l’état de l’économie et les perspectives économiques. 10
Recommandations pour les investisseurs européens Une zone de croissance élevée, dans un cadre global incertain = une approche différenciée, par ensemble régional et par pays. Atouts de la France : Histoire, proximité culturelle, francophonie, présence militaire et accords de sécurité, francophonie (20 Etats sur 54), droit des affaires (Ohada, organisation pour l’harmonisation du droit des affaires), présence des entreprises et banques (rentabilité élevée et rapide), investissements croissants, RSE. Avoir une approche continentale: l’Est et l’Afrique anglophone/lusophone sont plus dynamiques; segmenter ; pays à observer : Côte d’Ivoire, Ethiopie, Kenya, Tanzanie. Secteurs porteurs (cf les 5 priorités de la BAD): infrastructures et énergie (électrification), urbanisation et transports, NTIC, éducation et services, médias, Atouts du continent : réseau aérien dense ; système bancaire de qualité et offre adaptée (banque mobile) ; coûts salariaux ; sécurité (sauf exceptions) et fiabilité relative des partenaires locaux Contraintes : faiblesse des réseaux de production et de distribution électrique et coût élevé ; lourdeur des administrations et fraude douanière, délais des procédures judiciaires, pas de droit foncier ; impact du secteur informel et niveau de corruption ; défaillance de systèmes de formation. Trois présences françaises • « Total Bonjour » Total: 5ème compagnie pétrolière mondiale; 1ère en Afrique (43 pays,10 000 salariés, 50 000 collaborateurs). 30% de la production de Total (contre 20% de la production mondiale) avec 542 000 barils par jour. Gaz: 677 millions pied cubes/jour. Depuis 1962: ELF Gabon; 1956 en Angola; exploration en Ouganda, Côte d'Ivoire, Afrique du Sud, Mozambique, Kenya et Congo. 4 400 stations-services; + 1 000 en 2019 (619 000 barils par jour, contre 2,1 millions de barils/j pour le marché européen. 11
• Boucle ferroviaire de bolloré Logistics Africa : 3000 km (1800 à rénover, 1200 à construire) en BOT (1m€/km) - Ligne Niger-Bénin: société Bénirail (BAL 80%) - Achat par BAL de la ligne Abidjan – Kaya Projet côtier (Bolloré Africa Logistics et Pan - African Minerals) • Orange : - 4ème opérateur (après MTN, Vodafone et Etisalat) - Stratégie d’acquisitions - Orange Money (paiement mobile) 2 Appréciation de l’environnement des affaires Note moyenne par pays 2 Bilan du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN, 2016) 12
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