Rapport - Global Partnership for Education

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Rapport - Global Partnership for Education
Evaluation externe PDEF 2016/2025                                                     Rapport

          Groupe Local des Partenaires de l’Education – République de Côte d’Ivoire

                      Evaluation externe du PDEF 2016/2015

                                              Rapport
                                         Abidjan, Côte d’Ivoire
                                          15 –28 juillet 2016

                        Odile Simon – Consultante internationale
                                    Version finale du 10 février 2017

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Sommaire

I/Introduction                                                                                   P.3

II/Objectifs de l’évaluation externe                                                             P.3

III/ Méthodologie de l’exercice                                                                  P.4

IV/Encadrement et participation                                                                  P.5
    1. Encadrement et appropriation                                                              p.5
    2. Processus participatif                                                                    p.7
    3. Renforcement des capacités                                                                p.9

V/Solidité et pertinence                                                                         P.10
    1.   Analyse sectorielle fondée sur des données empiriques                                   p.10
    2.   Pertinence des politiques et des programmes                                             p.15
    3.   Solidité du cadre de financement                                                        p.22
    4.   Viabilité du plan d’action                                                              p.24

VI/Équité, efficacité et apprentissage dans l’enseignement de base                               P.28
    1. Solidité et pertinence des stratégies                                                     p.28
    2. Stratégies d’évolution                                                                    p.30
    3. Cadre de résultats                                                                        p.31

VII/Cohérence                                                                                    P.32
    1. Cohérence entre stratégies, programmes et activités                                       p.32
    2. Cohérence entre le coût global et le budget                                               p.32
    3. Cohérence des indicateurs de suivi et d’évaluation (S&E)                                  p.33

VIII/Faisabilité, applicabilité et suivi                                                         P.33
    1.   Faisabilité financière                                                                  p.33
    2.   Capacités du système                                                                    p.33
    3.   Gouvernance et responsabilité                                                           p.34
    4.   Risques liés à la mise en œuvre et réduction des risques                                p.34
    5.   Solidité du cadre de suivi et d’évaluation                                              p.35

Annexe 1 – Liste des rencontres et réunions de la mission d’évaluation externe                   p.36
Annexe 2 : Liste des membres de 8 groupes de travail et listes de présences à deux ateliers      p.36
Annexe 3 : Suivi des indicateurs de résultats et de suivi du PAMT 2012/2016                      p.39
Annexe 4 : Démarche suggérée par le groupe de partenaire pour l’enregistrement de l’Etat Civil   p.40

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I/Introduction

Le présent rapport a été développé dans le cadre de l’évaluation externe du plan sectoriel de
l’Education de la Côte d’Ivoire. Il s’agit de l’étape qui précède l’endossement du plan
sectoriel par l’ensemble des parties prenantes dans le processus du Partenariat Mondial
pour l’Education GPE. Cet exercice a été effectué dans le cadre d’une mission qui s’est
déroulée à Abidjan du 15 au 28 juillet 2016 par une équipe de deux consultants (Odile
Simon, consultante principale, et Bakayoko Capit, consultant national) par le Groupe Local
des Partenaires en Education (GLPE) en République de Côte d’Ivoire. Ce travail a été facilité
par l’appui précieux de la Task Force, organe d’exécution technique de la Commission
Interministérielle de Coordination du Secteur Education-Formation (CICSEF), hébergé par le
Projet d’Urgence d’Appui à l’Education de Base (PUAEB).

Cette mission de consultation a été financée par le fonds du Partenariat Mondial pour
l’Education. Elle s’est faite conjointement avec l’activité de préparation de la revue
sectorielle.

Le Plan Sectoriel en Education 2016-2025 fait suite au plan intérimaire Plan d’Action à
Moyen Terme 2012-2014 dont les activités ont été prolongées suite à la dernière revue
conjointe sectorielle qui s’est tenue en mai 2014. Le PDEF 2016-2025 est le résultat d’un
processus d’élaboration participatif qui a débuté en novembre 2014 avec l’analyse
sectorielle et s’est achevé en mai 2016 avec la soumission de la version provisoire du Plan
d’action Triennal budgétisé PAMT 2016-2019.

La version du Plan Décennal Education Formation 2016-2025 (PDEF 2016-2025) datée du 29
février 2016 et le Plan d’action triennal budgétisé daté du 24 mai 2016 sont les deux
documents analysés dans ce rapport. Le PDEF 2016-2025 est structuré en cinq parties
distinctes : I-Contexte ; II-Développement de l’éducation : stratégies clés ; III-Coût et
financement de la stratégie sectorielle ; IV-Modalités et capacités de mise en œuvre ; V-
Dispositifs de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation

II/Objectifs de l’évaluation externe

Le présent rapport s’articule autour des cinq questions clés suivantes :

•Le processus de préparation du plan a t’il été impulsé par le pays, participatif, transparent
et encadré par le gouvernement ? (encadrement et participation)
•Le plan constitue-t-il un corpus solide de stratégies et de mesures destinées à relever les
principaux défis du secteur de l’éducation ? (solidité et pertinence)
•Les questions d’équité, d’efficacité et d’apprentissage sont-elles prises en compte de
manière à améliorer les performances du secteur ? (questions clés d’équité, d’efficacité,
d’apprentissage)
•Les différents éléments du PDEF sont-ils cohérents ? (cohérence)
•Les modalités de financement, de mise en œuvre et de suivi garantissent-elles la faisabilité
du plan ? (faisabilité, applicabilité et suivi)

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III/ Méthodologie de l’exercice

L’équipe en charge de l’évaluation s’est appuyée sur l’analyse des documents de référence
utilisés et/ou développés tout au long du processus d’élaboration du PDEF 2016-2025. Il
s’agit plus particulièrement du :
- PDEF 2016-2025 (RCI-PDEF-28.02.2016)
- PATB 2016-2019 (CIV_PATB_24052016)
- PAMT 2012-2014
- Aide-Mémoire de la Revue conjointe sectorielle
- RESEN 2015 (version 3)
- Modèle de simulation financière de l’éducation (février 2016, revu 22 mai 2016)
- Note de cadrage de la politique éducative (16 octobre 2015)
- Etudes et analyses répertoriées dans le RESEN
- Statistiques scolaires de poche 2015-2016
- Rapport de l’enquête sur les enfants et adolescents en dehors de l’école
(ENSEA/MENET/UNICEF 2015)
- PASEC2014 - Performances des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne francophone :
Compétences et facteurs de réussite au primaire

Des entretiens en groupes et individuels ont également permis de compléter l’analyse, de
s’assurer de la bonne marche participative du processus d’élaboration du PDEF 2016-2015 et
de recueillir les commentaires et recommandations des parties prenantes relatifs au Plan
sectoriel élaboré.

Le présent rapport est structuré selon le plan et les indications du « guide pour l’évaluation
d’un plan sectoriel de l’éducation » (2015) disponible sur le site du Partenariat Mondial pour
l’Education1. Chacune des parties de ce rapport synthétise les points forts et les pistes
d’amélioration du document. Les recommandations finales sont reprises dans la lettre
d’endossement du Plan sectoriel.

Ce rapport vient compléter les commentaires déjà transmis par un certain nombre de
partenaires dans le processus de révision du document provisoire (Unicef, Jacobs
Foundation, GPE). La présente version tient compte des remarques de l’ensemble des
partenaires, suite à la lecture du rapport provisoire.

1
    http://www.globalpartnership.org/content/guidelines-education-sector-plan-appraisal

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IV/Encadrement et participation2
Le processus de préparation du plan a t’il été impulsé par le pays, participatif, transparent et
encadré par le gouvernement ?

         1. Encadrement et appropriation

La mise en place du processus de développement du PDEF 2016-2025 a bénéficié de
l’expérience du développement, de la mise en œuvre et du suivi du Plan d’action à Moyen
Terme (PAMT), initié en sortie de crise, qui couvrait initialement la période 2012-2014,
prolongé pour deux ans lors de la première revue conjointe sectorielle qui s’est tenue en mai
2014. Ainsi le PDEF traduit aujourd’hui un encadrement du processus par le gouvernement
et son appropriation par les partenaires.

Historique du processus De développement du PDEF 2016-2025 :

Les activités menées lors de la mise en œuvre et le suivi du PAMT 2012-2014, ainsi que
l’avènement du Plan National de Développement qui remplace la Stratégie de Réduction de
la Pauvreté et la ratification de la Politique de Scolarisation Obligatoire, ont révélé un certain
nombre de questions clés du système de l’éducation que l’on ne peut plus ignorer et qu’il est
nécessaire de traiter de toute urgence. Parmi ces questions : l’accès et le maintien à l’école
jusqu’à l’âge de 1 ans, l’optimisation (constructions et utilisation) des ressources physiques
et humaines, le recrutement et la gestion des enseignants, la gestion des flux (facilité et
régulation du parcours scolaires, refonte de l’offre et ses filières, rénovation des procédés
d’orientation), la qualité (les apprentissages, une gestion administrative et pédagogique

2
  Liste des entretiens effectués lors de la mission de travail à Abidjan par les consultants en charge de
l’évaluation externe – annexe 1

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normée, les violences en milieu scolaire), la rénovation de la gouvernance et l’amélioration
de l’alphabétisation (questions transverses). Ces questions ont été débattues lors de la
dernière revue conjointe sectorielle qui s’est tenue en mai 2014.

La Task force est la cellule technique de coordination et de suivi des politiques et plans
stratégiques du secteur. Elle est l’organe technique opérationnel du CICSEF, présidé par le
Premier Ministre. Elle comprend des coordonnateurs désignés par chacun des Ministres en
charge de l’éducation, les trois directeurs chargés de la planification et les trois directeurs
financiers. La Task Force est également chargée de l’animation du dialogue sectorielle et de
l’organisation des revues sectorielle. Elle assure le secrétariat du comité interministériel, elle
prépare l’ordre du jour et rédige les comptes rendus des réunions de ce comité. La Task
Force a supervisé le processus d’élaboration et de rédaction du PDEF de manière cohérente.
Conformément au processus du GPE et aux besoins de l’exercice, elle a organisé une séries
d’activités et de réunions, de façon participative et pluridisciplinaire lorsque cela était
nécessaire :
    - Novembre 2014/juin 2015 : Organisation de plusieurs ateliers pour l’analyse et la
        rédaction du RESEN 2015 d’analyse, y inclus le développement du modèle de
        simulation (équipe pluridisciplinaire composées de cadres des ministères MEN,
        METFP, MESRS, MEPD, MEF, INS, Observatoire de l’Emploi, ENSEA, d’économistes et
        autres partenaires technique du Pôle de Dakar/IIPE, de l’Unicef, de la Banque
        mondiale, de la BAD, du GPE, de l’AFD, de l’Unesco)3.
    - Juillet 2015 : Atelier de restitution du RESEN (avec l’ensemble des acteurs du
        système)
    - Octobre 2015 : Atelier d’arbitrage et rédaction de la note de cadrage associée
        (recrutement de deux consultants internationaux en charge de l’appui à la rédaction
        du PDEF et du PATB4)
    - Novembre 2015 : rédaction des Termes de références des 8 groupes de travail,
        équipe nationale pluridisciplinaire qui a travaillé en collaboration avec les deux
        consultants à la rédaction du PDEF 2016-2025 et le développement du Plan d’action
        associé (PAB 2016-2019)5
    - Décembre 2015/février 2016 : 6 regroupements pour l’élaboration du PDEF selon les
        8 groupes identifiés
    - Février/mai 2016 : processus de partage du PDEF pour amélioration et appropriation
        dans les régions (5 ateliers en région 3 au niveau central : acteurs du système et ONG
        locales, commentaires écrits des PTF)
    - Mai 2016 : Ateliers d’élaboration du PTB 2016/2019 (Membres de 8 GT + consultants)
    - Juillet 2016-Septembre 2016 : Préparation de la revue sectorielle 2016 (collecte des
        données de mise en œuvre du PAMT 2012-2016, rédaction des rapports d’analyse et
        financier et de performance, amélioration du PATB 2016-2019, préparation des TdR –
        recrutement deux consultants6)
    - Juillet 2016-Septembre 2016 : Rédaction du rapport d’évaluation externe du PDEF
        2016-2025 – recrutement de deux consultants7

3
  Voir liste détaillées des participants en annexe 2
4
  Neghbouha Mint Vall et Francois Robert – Cabinet : Le Vif du Sujet
5
  Voir liste des 8 groupes de travail et participants en Annexe 3
6
  Odile Simon et Bakary Diawara
7
  Odile Simon et Bakayoko Capit

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La participation élargie aux travaux d’élaboration du modèle de simulation, la définition de 8
groupes de travail spécifiques correspondants aux grands questions du système éducatif8,
ainsi que la déclinaison de termes de référence relatifs qui dirigent les travaux de
développement du plan sectoriel, ont permis une bonne compréhension des problématiques
et du processus par l’ensemble des acteurs impliqués. Toutefois, la faible appropriation des
outils de suivi du précédent plan de transition PAMT 2012/2014 des ministères en charge de
sa mise en œuvre ont rendu difficile l’établissement de données de bases et objectifs
chiffrés lors du développement des cadres de résultats et Plan d’action associé.

Le groupe local des partenaires en Education (GLPE) a participé à toutes les étapes de
validation et de révision des documents du processus, mais a privilégié avant tout une
appropriation du développement du plan par l’équipe pluridisciplinaire nationale. L’agence
de coordination a également joué le rôle d’appui à la coordination du processus en tenant
des réunions régulières avec l’ensemble des membres du GLPE et la Task Force pour
s’assurer de la bonne marche du processus. Certains partenaires ont participé aux ateliers de
consolidation du PATB suite aux travaux des GT (RIP-EPT, PAM, Jacobs, UNICEF (financé),
UNESCO), ce qui a permis de recueillir certaines informations utiles pour le développement
du PATB et avoir une idée sur les possibilités de mobilisation de ressources additionnelles
pour la réalisation des activités.

          2. Processus participatif

Le développement du PDEF 2016-2025 s’est effectué dans un climat participatif à toutes les
étapes du processus, tant au niveau des acteurs nationaux, régionaux et locaux, que des
partenaires au développement.

Le processus de préparation du plan a impliqué un large éventail d’intervenants, issus des
ministères de tutelle (Ministère de l'Éducation Nationale et de l’Enseignement Technique,
Ministère d'État, Ministère de l'Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation
Professionnelle, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) et
du groupe des partenaires techniques et financiers au travers du Groupe Local en Education
(Agence Française de Développement, Unicef, Unesco, Banque Mondiale, Programme
Alimentaire Mondial, Banque Afrique de Développement, coalition nationale des
Organisations Non gouvernementales RIP-EPT, GPE, …). Etaient ainsi représentées
activement : les organisations de la société civile, les parents d’élèves (COGES), les syndicats
d’enseignants et les directeurs d’écoles, les directions et administrations publiques
décentralisées (mairies, présidents de régions), les établissements d’enseignement privés et
autres partenaires de développement9. D’autres ministères et structures étatiques ont
également participé au processus de préparation du plan (Ministère d'État, Ministère du
Plan et du Développement, Ministère auprès du Premier Ministre chargé de l'Économie et
des Finances, Institut National de la Statistique, l’Observatoire de l’Emploi , ENSEA). Le
8 GT 1 : Gestion des flux ; GT 2 : Redoublement et qualité ; GT 3 : Optimisation de l’utilisation des enseignants et des salles
de classe ; GT 4 : Recrutements ; GT 5 : Dépenses de transferts et subventions au secteur privé ; GT 6 : Constructions et
équipements ; GT 7 : Employabilité ; GT 8 : Recherche
9 Voir listes des participants en annexe 3. Entretiens avec des cadres institutionnels (députés, Maire de Treichville) – cf

Bakayoko Capit (en charge de cette partie de l’évaluation externe)

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ministère des Finances a été consulté et a validé les hypothèses financières macro-
économiques et les projections du secteur. Toutefois, le GLPE remarque que la faible
implication des Ministères de la Fonction Publique et l’Economie et des Finances pourrait
être préjudiciable dans le cadre de futures négociations sur des aspects centraux tels que la
gestion des carrières des enseignants.

Le plan a été préparé par les 8 groupes de travail définis relativement aux grandes questions
qui caractérisent le système éducatif ivoirien, avec un appui particulier de deux consultants
internationaux tout au long du processus. Six regroupements ont eu lieu dans ce cadre,
entre décembre 2015 et mai 2016. Les travaux en groupes ont été guidés par les termes de
références développés par l’équipe de deux consultants. Les termes de référence communs
posaient les questions clés à résoudre tels que les phénomènes observés à ne pas
reproduire, les raisons de la non-avancée de certaines mesures, et les modes de gestions
nécessaires pour améliorer l’existant. Les termes de référence propres à chaque groupe de
travail reprenaient les éléments du RESEN, du modèle de simulation et déclinaient des
propositions structurées de mesures/activités sous forme de tableaux présentés selon les
objectifs, les conditions de mise en œuvre et les difficultés/risques associés. Les groupes
étaient libres de ne pas retenir ces suggestions, ou de les étoffer, et d’en formuler d’autres.
Les groupes ont travaillé comme suit : trois regroupements pour répondre aux termes de
références par groupe de travail et développer une proposition adéquate à chaque
problématique soulevée, trois regroupements de partage et mise en commun des
propositions par thématiques, en présence des consultants, afin d’étoffer et de valider la
proposition globale et de procéder à la rédaction du plan à proprement parler. En mai 2016,
des ateliers similaires se sont tenus pour développer, activités par activités, le plan d’action
triennal PATB 2016-2019. L’appui technique s’est effectué majoritairement lors de ces
ateliers de partage, à Abidjan, en collaboration avec l’ensemble des acteurs du système. Les
phases de consolidation des outils et des rapports ont été coordonnées à distance, par la
Task Force. Les produits issus de ces travaux sont les suivants : modèle de simulation
financier, note de cadrage, termes de référence communs et des 8 groupes de travail, plan
sectoriel 2016-2025 et plan d’action correspondant PATB 2016/2019. Les conclusions des
consultations avec les parties prenantes ont été correctement intégrées dans le PDEF10.

L’IIPE/Pole de Dakar, la Banque mondiale, l’Unicef et l’ENSEA ont particulièrement apporté
leur appui sur les aspects du RESEN et du modèle de simulation associé. La Banque mondiale
a révisé le modèle dernièrement pour une mise à jour des données. Le diagnostic sectoriel a
été partagé largement par voie électronique et lors d’un atelier de restitution en juillet 2015,
qui a fait l’objet de discussions techniques et stratégiques. Le document a été présenté aux
différents Ministres et autorités du secteur éducation et formation pour avis et
commentaires en vue de sa validation. Un atelier d’arbitrage sectoriel a également été
organisé pour définir le scénario du modèle de simulation retenu, à la suite duquel a été
produite la note de cadrage (octobre 2015).

Lors de la préparation de la prochaine revue sectorielle, il a été noté une faible implication
des directions et services en charge de la mise en œuvre et du suivi du plan de transition

10
  Source : entretien en focus groupe avec les représentants des 8 groupes de travail – pour plus de détails voir
Bakayoko (consultant national en charge de cette partie de l’évaluation), y inclus liste de présence

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PAMT 2012/2014, notamment lors de la préparation du rapport bilan technique et financier
ainsi que du rapport de performance du système. Cela révèle la nécessité d’une meilleure
communication et appropriation des outils de suivi dès le début du processus de mise en
œuvre du prochain plan sectoriel (PATB 2017/2019) pour une meilleure participation.

La diffusion du plan a été effectuée pour validation et révision au niveau du groupe d’acteurs
ayant participé à sa rédaction. Lors des entretiens menés pour les besoins de ce rapport, il
s’est avéré que les principales préoccupations des membres issus des ministères de tutelles
ont bien été prises en compte dans la version provisoire du plan. Certains partenaires
techniques et financiers ont relevé certaine lacunes d’ordre programmatiques et/financières
qui sont identifiées et détaillées dans la suite du présent document.

La diffusion du plan sectoriel révisé sera étendue à un public plus large lors de la revue
conjointe sectorielle, programmée en 2017, qui comprend des groupes spécifiques d’acteurs
(Collectivités locales, secteur privé, syndicats, ONG, APE). A cette occasion il est suggéré de
mener une campagne de communication qui facilitera le partage des objectifs du PDEF et
permettra la recherche de financements manquants dans le cadre de la mise en œuvre du
PATB 2016-2019.

        3. Renforcement des capacités

Les étapes du diagnostic du secteur, élaboration du plan et développement du PATB font
appel à des compétences techniques statistiques et de planification. Le calcul d’indicateurs,
de profils de scolarisation, le développement de modèle de simulation, la déclinaison de
scénarii, la traduction des projections financières en programmes et activités, le
développement de chaines de causalités, le développement de plan d’actions coordonnés,
et d’indicateurs de suivi et de résultats sont autant de compétences qui ont pu être
appréhendées, voire maitrisées par un certain nombre d’acteurs qui ont participé à ces
ateliers de développement du PDEF 2016-2025.

Le degré d’implication des acteurs et la capacité des aides extérieurs à transmettre ces
savoir-faire conditionnent la pérennité de ces acquis.

La fréquence des ateliers a facilité l’appropriation des techniques et des compétences liées à
ces activités. L’étape de diagnostic sectoriel et de développement du modèle de simulation
sont les plus appropriées pour une transmission de compétence de qualité car elles font
appel à l’utilisation d’outils techniques qui nécessitent la manipulation de chiffres et de
tableur. La méthodologie RESEN est également disponible sous forme d’ouvrage ce qui
permet à l’utilisateur de capitaliser les techniques apprises.

La préparation de la tenue de la prochaine revue sectorielle, et notamment la collecte et
l’analyse des données de mise en œuvre du précédent plan de transition PAMT 2012/2014
dans le cadre de la rédaction du rapport bilan physique et financier ainsi que le rapport de
performance du système, est également un moment propice de renforcement des capacités
de planification des équipes responsables. Cependant, la faible disponibilité des directions

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au niveau ministériel pour cet exercice, ainsi que la faible appropriation des outils de suivi
des équipes concernées, ont limité cette action.

V/Solidité et pertinence

Le plan constitue-t-il un corpus solide de stratégies et de mesures destinées à relever les
principaux défis qui se posent dans le secteur de l’éducation ?

        1. Analyse sectorielle fondée sur des données empiriques

Le processus de développement du plan sectoriel a été amorcé par une analyse diagnostique
participative du secteur de l’éducation qui s’est déroulée de novembre 2014 à juin 2015. Le
RESEN 2015 a été finalisé en avril 2015 et s’est basé sur l’analyse d’un éventail très large de
documents disponibles en matière de données et d’analyses du système, balayant
notamment les aspects macroéconomiques, démographique et de scolarisation. Il s’agit de
données fiables, qui sont référencées et validées au niveau national (RGPH, ENSEA) et
international selon des processus et par des structures reconnus très rigoureux (PAMT,
RESEN, EDS, MICS, ENS, PASEC). Les données d’enquêtes et les analyses sont récentes pour
la plupart avec des données démographiques datant de 2013, 2014 et 2015. La liste des
documents référencés dans le RESEN 2015 sont présentés ci-dessous par catégories :

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          Type                                                           Titre du document

                                                           Données globales
                          PRB (Population Reference Bureau). 2014. 2014 World Population Data Sheet.
                          RGPH (Recensement général de la population et de l’habitat). 2014. RGPH 2014 : Résultats globaux.
                          Secrétariat Technique Permanent du Comité Technique du RGPH.
                          MICS (Multiple Indicator Cluster Survey). 2007. Suivi de la situation des enfants et des femmes : Enquête par
                          grappes à indicateurs multiples. Côte d’Ivoire, 2006. Ministère d’État, Ministère du Plan et du Développement,
                          Institut National de la Statistique (INS) et UNICEF. Mars.
                          RGPH. 1998. Recensement général de la population et de l’habitat 1998. Ministère d’État, Ministère du Plan et
                          du Développement, Institut National de la Statistique (INS).
                          EDS (Enquête Démographique et de Santé). 1995. Enquête Démographique et de Santé Côte d’Ivoire 1994 :
Démographique             Rapport de synthèse. Institut National de la Statistique (INS). Décembre.
                          EDS (Enquête Démographique et de Santé). 2001. Enquête Démographique et de Santé Côte d’Ivoire 1998-
                          1999 : Rapport de synthèse. Institut National de la Statistique (INS) et ORC Macro. Décembre.
                          EDS-MICS (Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples). 2013. Enquête Démographique
                          et de Santé et à Indicateurs Multiples du Côte d’Ivoire 2011-2012 : Rapport de synthèse. Ministère de la
                          Santé et de la Lutte Contre le Sida (MSLS), Institut National de la Statistique (INS) et ICF International.
                          ENV. 2008. Enquête sur le niveau de vie des ménages (ENV2008) : Rapport définitif. Ministère d’État,
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                          ENV. (Enquête sur le niveau de vie des ménages). 2015. « Enquête sur le niveau de vie des ménages en Côte
                          d’Ivoire 2015. » En cours de publication.
                                                   Analyses et stratégies globales
                          RESEN (Rapport d’État du Système Éducatif National). 2009. « Rapport d’État du Système Éducatif Ivoirien :
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                          DVSP/MENET (Direction de la Veille et du Suivi des Programmes/Ministère de l’Éducation Nationale et de
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                        AGEPE (Agence d’Études et de Promotion de l’Emploi). 2013. « Situation du travail des enfants en Côte
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                        OCHA. 2012. Côte d’Ivoire 2013 : Besoins Humanitaires en phase de transition. Septembre.
                        PAM/FAO (Programme alimentaire mondial/Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).
                        2012. « Emergency Food Security Assessment (EFSA). » Revue conjointe du gouvernement, du PAM et de la
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                        PAM/FAO. 2011. « Évaluation conjointe de la sécurité alimentaire. » Juillet.
                        ENSEA (École Nationale Supérieure de Statistique et d'Économie Appliquée). 2016. « Enquête Nationale sur
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                        ENSETE (Enquête nationale sur la situation de l’emploi et du travail des enfants). 2014. ENSETE 2013.
                        Rapport descriptif sur la situation de l’emploi. Ministère d’État, Ministère du Plan et du Développement et
                        Ministère
                        Equité     d’État, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation Professionnelle. Août.
Equité                  UNICEF. 2014. Pour une société plus équitable dans un pays émergent. La situation de l’enfant en Côte

                                                                                       - 11 -
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Le RESEN 2015 s’est appuyé sur l’ensemble de ces documents pour décrire de façon
exhaustive le contexte global, politique, institutionnel, partenarial, économique, social et
démographique et sectoriel dans lequel s’inscrit le système éducatif ivoirien à l’heure
actuelle. Ces informations ont été retranscrites de façon ciblées en introduction du
document du PDEF 2016-2025, de manière à faciliter la compréhension du contexte et des
défis de la politique envisagée.

Ainsi la Côte d’Ivoire observe-t-elle une situation sociopolitique et sécuritaire qui s’est
progressivement normalisée depuis la fin de la crise post-électorale de 2011. Le contexte
démographique est assez favorable pour l’éducation avec croissance qui tend à baisser de
rythme depuis quelques années, dû à la baisse du taux de fécondité (taux de croissance
moyen annuel attendu de 1,7% entre 2014-2025). La population ivoirienne est composée de
41,8% de moins de 15 ans en 2014, mais une population scolarisable qui décroit
progressivement (de 55% à 50% en 2012, atteignant probablement 46% en 2025). La
pression démographique reste toutefois forte sur le système éducatif pour les années à
venir.

Le contexte économique est décrit comme favorable à l’augmentation des ressources, avec
l’avènement d’un nouveau plan national de développement (PND 2012-2015) qui prend la
suite de la Stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP 2009-2015). Cette stratégie de
redressement et de développement tient compte des nouveaux défis et s’appuie sur un
programme d’investissement public et privé et des finances publiques viables à terme. La
Côte d’Ivoire a enregistré des taux de croissance réels de 10,7% en 2012 et 9,2% en 2013, le
doublement du PIB réel étant attendu d’ici 2021. Le contexte social quant à lui est peu
propice à l’équité avec des disparités liées à la zone géographique, le genre et le niveau de
pauvreté des familles, et qui augmentent avec le niveau d’étude scolaire. Toutefois la
politique nationale de protection sociale qui s’inscrit dans le cadre du PND garantit les
services sociaux de base aux populations les plus pauvres et vulnérables, et le soutien des
stratégies de protection de l’enfant.

L’analyse sectorielle RESEN 2015, propose une description détaillées des sous-secteurs:
préscolaire, primaire, secondaire premier et second cycle, alphabétisation, enseignement
technique et professionnel, enseignement supérieur. Les données d’ordre financier et
relatives aux coûts sont disponibles par nature et sous-secteurs : distribution des ressources
publiques, répartitions salariales, coût unitaires par sous-cycles, et contribution des ménages
à l’éducation. Les données et indicateurs couvrent également l’ensemble des composantes
du système. Pour ce qui concerne l’accès, la rétention et la transition: les taux et profils de
scolarisation, les taux d’achèvement, de transition, les pourcentages d’enfants en dehors de
l’école et les facteurs explicatifs correspondants. La qualité est analysée grâce aux taux de
redoublement, d’achèvement, aux indicateurs composites tels que l’espérance de vie
scolaire, les coefficients d’efficacité interne, au taux d’alphabétisation, aux taux de réussite
aux examens nationaux et autres résultats et seuils d’acquisitions aux évaluations nationales
et internationales (y inclus les facteurs influents et leur analyse coût-efficacité), le respect du
temps scolaire. Cependant, les derniers résultats du PASEC 2014 contiennent des
informations et des recommandations opérationnelles qu’il serait bon d’intégrer dans le
document de plan sectoriel. La gestion du personnel et plus largement le pilotage du
système sont abordés au travers du statut des enseignants avec les masses salariales

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correspondantes, par niveau, par service et fonction, les taux d’encadrement, le ratio élèves-
maîtres, les degrés d’aléa, les ratios élève-manuels et autres indicateurs sur le
fonctionnement des COGES. L’étude de l’efficacité externe donne des indications sur le lien
formation-emploi. Toutes ces données sont ventilées par genre, niveau de vie et milieu de
résidence. L’aspect genre est particulièrement bien traité avec, pour chaque sous-secteur,
des indices de parités par sexes, des rapports de chances relatives en matière de
scolarisation, achèvement, transition et performances. L’équité fait l’objet d’un chapitre
spécifique alimenté par des données détaillées, de même que le préscolaire, et les
constructions scolaires. A noter toutefois, le peu d’informations disponibles au niveau des
disparités géographiques, qui permettent d’identifier les zones plus ou moins à risque sur les
programmes envisagés. Enfin, une analyse de vulnérabilité approfondie a été réalisée, qui
révèle les grèves, des élèves, étudiants et enseignants, comme unique risque réel pour le
système.

En matière d’éducation, les grands points soulevés dans le RESEN 2015, et repris dans le
document du PDEF 2016-2025 sont les suivants :

Des arbitrages budgétaires favorables à l’éducation
29,5% des dépenses publiques courantes sont allouées à l’éducation, soit plus de 4% du PIB.
La Côte d’Ivoire est le pays de la sous-région qui investit le plus dans l’éducation. Compte
tenu des priorités intersectorielles pour les années à venir (infrastructures, sécurité, santé)
et le peu de marge de manœuvre pour accroitre l’engagement pour l’éducation, il convient
d’envisager de meilleurs arbitrages intra-sectoriels et une gestion plus efficiente des
ressources. Le primaire concentre 39,1% des dépenses courantes, le supérieur, 21,1% en
2013. Le premier cycle du secondaire a vu sa part augmentée ces dernières années suite à la
facilitation de la transition entre le CM2 et la 6è (18,7% en 2013). Les dépenses de salaires
sont les plus importantes à tous les niveaux avec 90% pour le primaire et le secondaire, ce
qui laisse peu de possibilités de dépenses de fonctionnement par ailleurs. Les transferts au
secteur privés sont très importants aux niveaux collèges, ETFP et supérieur (1/4 des
ressources publiques du sous-secteur). Les coûts unitaires quant à eux, varient selon le
niveau, de 14% du PIB au primaire à 10,8 fois le PIB au supérieur, avec des variations très
fortes selon le choix d’études. Les ménages continuent de contribuer à hauteur de 37% des
dépenses totales courantes d’éducation, 47% au collège et 43% au lycée (frais de scolarités
essentiellement).

Efficacité interne malgré une expansion quantitative
L’accès au préscolaire est préoccupant avec moins d’un enfant sur dix seulement qui en
bénéficie (8,2% en 2016 et 3,2% nouvelles Salles de classes (cf bilan PAMT 2016)). Les arbitrages quantitatifs
au niveau du primaire sont en hausse (taux brut de scolarisation de 91% en 2014, 101,3% en
2016), mais l’efficacité interne est toujours problématique, dû à des taux de redoublement
qui peinent à baisser (19% au primaire en 2014). Les mesures amorcées pour les réduire dans le cadre du
PAMT 1012-2014 (et l’organisation en sous-cycles à officialiser) montrent toutefois une évolution positive (13% en 2016).
La part de fréquentation du privé est passée de 22% en 2005 à 50% en 2014 ( 13% en 2016 pour le
primaire, plus de 50% pour le secondaire)11. Quatre enfants sur 10 n’achèvent pas le primaire en 2014
(3/10 en 2016). Enfin près d’un enfant sur 4 n’accèdera jamais à l’école (1 446 594 enfants hors

11
  La question du Privé est traitée dans le PTAB plus particulièrement par les sous composantes 125, 136, 146,
153, 163

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de l’école) et ¼ abandonne avant la fin du cycle primaire pour seulement 1 sur 5 qui
accèdera au lycée. La forte proportion d’écoles à discontinuité éducative (25% des écoles qui
touchent 10% des enfants scolarisés), le manque d’équipements (près de la moitié des
écoles primaires publiques sans latrines, point d’eau ou cantine) sont également des
facteurs limitatifs à la scolarisation12. De toutes ces défaillances cumulées du système résulte
un fort taux d’adultes analphabètes, malgré leur fréquentation de l’école primaire jusqu’à la
fin du cycle (21%). Cependant, l’amélioration de la couverture scolaire à tous les niveaux a
permis de gagner une année et demie de scolarisation en moyenne, même si elle reste
inférieure à la moyenne régionale (espérance de vie scolaire de 7 années contre 8,1 en
2014).
Les problèmes d’équité déjà relatés ont pour conséquence directe des inégalités notoires
dans l’appropriation des ressources (42,5% pour 10% d’individus les plus éduqués en 2013).

Une qualité très insuffisante
Malgré des taux de réussite au CEPE (82,1% en 2016), de BEPC (82,1% en 2016) et de Baccalauréat
(39,6% en 2016) qui tendent à s’améliorer, les résultats aux évaluations des apprentissages PASEC2014 révèlent
que plus de la moitié des élèves de fin de primaire sont en deçà du seuil de compétences suffisant en lecture, et près des
trois-quarts en mathématiques.

Une gestion aléatoire
L’allocation des enseignants déséquilibrée (aléa de 43%) et leur volume horaire moyens
d’enseignement inférieur au volume réglementaire (14,2h contre 21h au premier cycle du
secondaire, 11,6h contre 18h), la faible dotation des élèves en manuels et l’ampleur des
violences en milieu scolaire sont révélateurs d’un faible niveau de gestion du système. Il
convient d’informer ici sur l’avancée en matière d’enregistrement des enseignants
(CODIPOST) au travers de la mise en œuvre du PAMT et de décrire son rôle dans la
régulation de la gestion du corps enseignant à l’avenir. L’appui des COGES également devrait
montrer une évolution positive dans la gestion au niveau décentralisé13.

Une efficacité externe problématique
Le système n’offre aujourd’hui visiblement pas de lien formation-emploi, avec 20% des
employés dans des emplois précaires. Seuls 4% des nouveaux sortants du système viennent
de l’ETFP, pour 15% du Supérieur, ces derniers étant 3,5 fois plus nombreux que le nombre
d’emplois offerts. Ainsi 80% des employés affirment que leur emploi ne correspond pas à
leur formation, la moitié que celle-ci n’a été d’aucune utilité dans leur embauche.

Le document du PDEF omet de décrire ici les grands axes qui définissent la Politique de
Scolarisation Obligatoire14, ainsi que la Stratégie Nationale de l’Alphabétisation qui visent à
combler ces manquements. Les avancements liés à la mise en œuvre du PAMT 2012-2014
devraient également pouvoir illustrer les efforts consentis

Synthèse/pistes d’amélioration : Au-delà des progrès significatifs en terme d’accès, qui ne
doivent pas ralentir les efforts à accueillir un nombre grandissant d’élèves au primaire, les
forts taux de redoublement persistants et la faible efficace interne, ainsi que les problèmes

12
   La nécessité de créer des classes multigrades apparait dans le PSE
13
   Cf sous-composante « 224. Temps scolaire » du PTAB 2016/2019 dans le cadre du PSE 2016/2025
14
   Voir encadré dans le RESEN 2015 p.52 (version 3 du document attachée au présent document)

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d’équité, de qualité, et d’efficacité externe représentent des défis persistants. D’autres
considérations d’ordre pédagogiques n’ont pas été suffisamment approfondies, malgré des
pistes de réflexion intéressantes qu’il convient de creuser, notamment sur la question de
l’utilisation des matériels et des activités menées pendant les cours (cf compétences en
lecture et mathématiques, motivation des élèves et des enseignants, manque d’équité dans
l’enseignement en soutenant les plus performants au détriment des autres...).De manière
générale, il est important de mettre en relation les objectifs du PAMT 2012-2014 qui traitent
une grande partie des grandes questions soulevées ici, et apporter des éléments
d’avancement ou d’explication du retard accusé dans la mise en œuvre des activités. Par
exemple : bilan de l’expérience construction par les communautés, baisse du taux de
redoublement et instauration des sous-cycles, CODIPOST, Développement d’un SIGE,
réhabilitation/modernisation des CAFOP, soutient aux COGES, capacité d’accueil du
préscolaire, mise en place de conditions d’accès en FP (structuration branches (13)), de
classes passerelles et d’un système LMD dans le supérieur (C2D) qui facilitent la gestion des
flux et visent à améliorer l’adéquation entre la formation et l’emploi. Egalement bilan des
activités de mise en place de la Task Force pour renforcer les capacités de pilotage et de suivi
du PAMT et donc du PDEF. Le PDEF 2016-2025 est la continuité du PAMT 2012-2014. Même
si sa mise en œuvre a été quelque peu retardée et balbutiante, il est essentiel de se baser sur
ses objectifs, résultats, acquis et limitations pour justifier les ambitions de la nouvelle
politique.

        2. Pertinence des politiques et des programmes

Présentation globale
Les stratégies du plan sectoriel sont très clairement énoncées et constituent une réponse en
ligne avec les grandes questions du système auxquelles le PAMT 2012-2014 cherche déjà à
répondre et qui ont été soulevés de nouveau lors de la première revue sectorielle de mai
2014, à savoir : l’optimisation des ressources physiques (constructions et utilisation) et
humaines, le recrutement et la gestion des enseignants, la gestion des flux (facilité et
régulation du parcours scolaires, refonte de l’offre et ses filières, rénovation des procédés
d’orientation), la qualité (les apprentissages, une gestion administrative et pédagogique
normée, les violences en milieu scolaire), la rénovation de la gouvernance et l’amélioration
de l’alphabétisation (questions transverses). Pour parvenir à relever ces défis, les options
choisies font appel à un certain nombre de mesures de résolution transverses des
problèmes, entre les sous-secteurs et à travers les sous-programmes: gestion des flux,
approche de la qualité par les normes (pédagogiques et administratives). En cela, la politique
proposée est novatrice, et nécessite un exercice de visualisation globale des composantes et
des sous-secteurs pour appréhender correctement les interconnections et les effets
attendus.

Ainsi le document serait plus facile à parcourir si l’introduction de chacune de ces approches
était accompagnée d’un schéma qui synthétise de façon visuelle l’ensemble des sous-
secteurs et acteurs concernés, la liste des activités envisagées (dans le PAMT 16/19, PAMT
20/22, PAMT 23/15) et les résultats attendus. Par exemple, la gestion des flux avec la
création de classes passerelles vers la formation professionnelle : depuis le primaire (14 ans
et plus) ou le secondaire 1 (inférieur à la 5è) passage en Prépa CAP ; puis montrer les

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