Exposition : "(sans) Limite" LGBTQ Africain.e.s - Mikael Owunna
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Mikael Chukwuma Owunna Mikael Owunna est un artiste et photographe nigérian et suédois, né et élevé à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Son œuvre est centrée autour de l’idée d’identité. Mikael a bénéficié d’une bourse Fulbright (Taiwan – 2012) et ses projets « Je suis Atayal ! », « (Sans) Limite », « Essence infinie » ont tous trois été exposés en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, et ont été cités par un grand nombre de médias, allant du New York Times, PBS, NPR, Al-Jazeera Plus, BuzzFeed et Teen Vogue, jusqu’à la publication officielle du ministère de la Culture taïwa nais. Il a été sélectionné pour figurer dans le 2018 Portfolio Review du New York Times ainsi que dans les Flash For ward Awards de la Fondation Magenta et la Revue Santa Fe pour ses séries « (Sans)limite », et « Essence infinie ». Il a donné de nombreuses conférences sur son œuvre, de l’École de droit de Harvard à la radio publique suédoise. Son œuvre envisage des réalités et des univers nouveaux pour les communautés marginalisées dans le monde en tier. Instagram :@mikaelowunna Website : www. mikaelowunna.com Exposition : (Sans)Limite (Sans) Limite est un projet photographique documentaire sur les immigrants afri cains LGBTQ en Amérique du nord et en Europe, initié par le photographe queer américain d’origine nigériane Mikael Owunna. Ce projet, qui documente les histoires de très nombreuses personnes dans 10 pays, a pour objectif de déconstruire le mythe selon lequel être LGBTQ serait « non africain ». Le projet documente spécifiquement à cette fin le « style queer africain », pour mettre en lumière la fusion des identités, qu’il s’agisse de l’africanité ou de la « queeritude ». Dans beaucoup de communautés africaines, il y a aujourd’hui encore cette idée très répandue et fondée sur une forme de violence qu’être LGBTQ serait « non africain », et le résultat d’une exposition dévoyée au monde occidental. La réalité, c’est que les personnes LGBTQ ont toujours existé sur le continent africain, et qu’affirmer le con traire, c’est croire à un mythe qui repose sur des siècles de colonisation. (Sans)Limite explore la façon dont les Africain.e.s LGBTQ en Amérique du nord et en Europe – c’est-à-dire au cœur de cet héritage colonial – gèrent leurs identités multi ples et trouvent des moyens de combler le fossé entre leurs identités LGBTQ et afri caine en jouant sur un style et une mode particuliers. Siteweb: www.limitlessafricans.com
01 – Brian, queer rwandais.e (Montréal, Canada, 2016) « Mon Afrique est celle qui est profondément libre de haine, accueillante, com préhensive et protectrice. La question n’est pas en tant que telle de se deman der si l’identité LGBTQ est africaine ou pas mais bien de comprendre que l’ho mophobie et la transphobie ne sont clairement pas dérivés des valeurs, cultures et traditions africaines. » Brian – Rwandais.e queer (Pronoms : il ou elle) Prise à Montréal, Canada, 2016.
02 – Tobi et Gabi, mère queer nigérian.e (Essex, Royaume-Uni, 2017) « Mon rêve [pour ma fille] est qu’elle comprenne ce que signifie la liberté, dans tous les sens de ce terme, et qu’elle soit toujours entourée par des personnes qui la guideront et la nourriront pour l’aider à parcourir le chemin qu’elle se choisi ra. Qu’elle soit capable de prendre des décisions fondées sur ses propres désirs, en tirant de la force et de la compréhension des expériences et des réalités vécues par ceux qui l’entourent, tout en sachant que, sur la base de toutes ces considéra ” tions, elle saura toujours ce qui est le mieux pour elle ». Tobi – Mère nigérian.e et queer – (pronom : iel) avec sa fille Gabi (pronom : elle) Prise à Essex, Royaume-Uni, 2017.
03 – Po, queer congolais.e (Bruxelles, Belgique, 2017) « Etre africain.e et queer, c’était pour moi deux identités étrangères, et cela ne m’a jamais semblé impossible de les combiner. Mais dans les deux cas, j’étais supposé me conformer à une norme – être blanc, être hétéro –, norme à laquelle, précisément, je ne pouvais pas me conformer. » Po – Congolais.e queer (pronoms : elle ou iel) Prise à Bruxelles, Belgique, 2017
04 – Netsie, queer éthiopienne et namibienne (Seattle, Etat de Washington, 2016) « J’ai toujours rêvé d’un mariage éthiopien. Peu de choses me rendraient plus heureux. Si, à la fin, je me marie à un homme cis-genre, je pourrai réaliser ce rêve. Si c’est avec n’importe qui d’autre, je ne le pourrai pas. C’est aussi simple que cela. Et cela me rend profondément triste. » ” Netsie— Ethiopienne-namibienne queer (pronom : elle) Prise à Seattle, WA, Etats-Unis, 2016
05 - Gesiye, queer nigériane et de Trinidad (Port d’Espagne, Trinidad et Tobago, 2015) « J’entends cela tout le temps dans les Caraïbes : être LGBTQ serait non africain ou contre nature (…). C’est épuisant. Mon souhait, c’est que nous puissions ac cepter/comprendre que la fluidité entre les genres et se sentir attiré par le même sexe, ce sont des sentiments historiquement indigènes et africains ». ” Gesiye – Nigériane-trinidadienne bisexuelle/queer (pronom : elle) Prise à Port-d’Espagne, Trinité-et-Tobago, 2015
06 – Tyler, queer kényan et somali (Toronto, Canada, 2016) « Savoir que celles et ceux qui me ressemblent ne sont pas bizarres ou incompris. es, mais juste qu’iels lévitent sur un plan différent de celui où gravitent d’autres personnes, cela me paraît très excitant. J’ai besoin qu’iels sachent qu’iels ne sont pas les seul.e.s à connaître cette lévitation. Nous sommes noir.e.s. Nous sommes africain.e.s. Nous sommes queer ». Tyler— Kényan-somali queer (pronom : il) Prise à Toronto, Canada, 2016
07 – Wiilo, queer somali (Arlington, Virginie, Etats-Unis, 2015) « Wiilo Geedi. Wiilo en somali, ça désigne une fille qui se déguise en garçon. C’est un surnom qui m’a été donné par ma famille lorsque j’étais plus jeune. C’est quelque chose qui m’a toujours réconforté.e lorsque je suis passé.e par le proces sus qui m’a mené.e à découvrir que j’étais queer. Cela m’a aidé.e à surmonter la ” honte et le sentiment d’être repoussé.e hors de ma culture. » Wiilo – Somali queer (pronom : iel) Prise à Arlington, VA, Etats-Unis, 2015
08 – Aru, queer congolais.e (Bruxelles, Belgique, 2017) « Mettre les Africain.e.s dans une “boîte” occidentale hétéronormative, c’est nous séparer de notre vraie histoire. Nous n’avons jamais eu vocation à être réduits en esclavage physiquement et mentalement. Imaginez combien nos pays et nos esprits seraient différents, si nous n’étions pas si profondément enracinés dans l’idéologie occidentale ». Aru – Congolais.e queer (pronom : iel) Prise à Bruxelles, Belgique, 2017
09 – Gray, lesbienne ghanéenne (Amsterdam, Pays-Bas, 2017) « Je dirais que c’est faire preuve d’ignorance, à dire le moins, de croire que ch aque être humain serait programmé pour être hétérosexuel. Etre LGBT+ ne fait pas de vous quelqu’un.e de moins Africain.e, ou humaine. Et être LGBT+ est sans rapport avec quelque caractère ethnique que ce soit ». ” Gray— Ghanéenne lesbienne (pronom : elle) Prise à Amsterdam, Pays-Bas, 2017
10 – Jihan, homme trans algérien (Bruxelles, Belgique, 2017) « Pour moi Limitless est un projet important pour les générations futures. Qu’elles aient des visages, des points de références et ne perdent pas autant de temps que nous, parce que nous avions peur ou nous nous sentions seul.e.s, honté.e.s. Nous avons grandi avec uniquement des représentations caucasiennes et très hétéronormées, donc quelles déceptions parfois de réaliser que nous ne colle ” rons jamais à ce modèle très limité. Pour les personnes isolées ce peut être très difficile. Par contre quand on a accès à des images très positives, fortes, qui nous ressemblent ou auxquelles on puisse s’identifier, et bien ça donne de l’espoir et de l’élan. » Jihan – Trans Algerian Man (pronom : il) Prise à Bruxelles, Belgique, 2017
11 – Subira et Wandia, jumielles queer kényan.e.s (Hambourg, Allemagne, 2017) « Avant le colonialisme occidental, les normes africaines concernant la sexu alité et le genre étaient complètement différentes de celles qui sont apparues après la violence du colonialisme. Dans beaucoup de pays africains, les sociétés présentaient différentes structures : la famille nucléaire ne correspondait pas à la constellation typique où les enfants étaient élevé.e.s, de même que les genres n’étaient pas binaires, et l’identité cis-genre et l’hétérosexualité n’étaient pas la norme. Mais l’idée de “civilisation” que défendaient les colonisateurs blancs a été imposée aux gens du continent, effaçant violemment et brutalement les pra tiques culturelles, les religions et les traditions chez nous, les remplaçant en par tie par des enseignements religieux, homophobes et transphobes. » Subira (à gauche) (pronom : iel) et Wandia (à droite) (pronom : elle) – Jumielles kényan.e.s et queer Prise à Hambourg, Allemagne, 2017
12 – Quatre femmes africain.e.s queer (Brooklyn, New York, Etats-Unis) « Aux africain.e.s queer qui seraient rejeté.e.s par leur communauté, leur fa mille et/ou leur pays. Aux africain.e.s. queer qui ont besoin désespérément d’une réponse et qui ne la trouvent pas. Je connais bien ce sentiment. Crie-le à pleins poumons et fais confiance à ces mots avec toutes les émotions de votre corps. Vous êtes audacieux, audacieuses et plein.e de force Vous n’êtes pas seul.e.s. Je suis avec vous. « Limit(less) » est avec vous. On est là. On existe et ON NE VA PAS ailleurs. Notre chemin c’est d’être un.e « africain.e sans limite». » ” Du gauche : Badu – Ivoirienne queer (pronom : elle) – Yéwá – Nigérian.e queer (pronoms : elle, iel) – Amadi – Nigériane queer (pronom : elle) – Mai’Yah – Libérien.ne queer (pronoms : elle, iel) : 4 Africain.e.s queer Prise à Brooklyn, NY, Etats-Unis, 2017
©Copyright 2018 Photos par Mikael Owunna // Brochure design par Connor Owens
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