COMMENT VOTENT LES DEPUTES EUROPEENS BELGES ? - Elections européennes 2019 - CSC bâtiment - industrie & énergie
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
COMMENT VOTENT LES DEPUTES EUROPEENS BELGES ? Elections européennes 2019 © Shutterstock Une édition de CSC bâtiment - industrie & énergie cscbie@acv-csc.be www.cscbie.be VoteWatch Europe secretariat@votewatcheurope.eu www.votewatch.eu
COMMENT VOTENT LES DEPUTES EUROPEENS BELGES ? En amont des élections européennes, la CSCBIE a établi un mémorandum composé de 31 points d'action. Ce mémorandum a été envoyé à tous les partis politiques avec la demande de marquer leur accord sur nos propositions. La plupart des partis ont réagi et sont d'accord avec beaucoup de nos propositions. La N-VA ne voulait pas répondre par écrit, parce qu'ils sont d'avis que le mémorandum "n'est pas nuancé et laisse insuffisamment de marge pour exprimer leurs propres positions". La CSCBIE a également entamé le dialogue avec les partis politiques. Lors d'un entretien avec e.a. CD&V, N-VA, PS, ECOLO et PVDA-PTB, les priorités du mémorandum ont été précisées et discutées. D'une part, il est évident que les réponses au mémorandum sont importantes et fournissent une certaine orientation. D'autre part, il est peut- être trop facile de faire toutes sortes de promesses en amont des élections. La question la plus importante demeure la suivante: comment les députés ont-ils réellement voté sur des propositions concrètes? C'est la raison pour laquelle la CSCBIE a demandé à Votewatch.eu d'examiner comment les députés belges ont voté sur une série de projets de loi ayant un lien avec nos priorités: le dumping social, la sécurité et la santé au travail et la politique énergétique. Il s'agit de projets de loi qui ont été discutés lors de la législature précédente (2014-2019). Nous procéderons comme suit: nous commençons chaque fois avec une petite explication du projet de loi. Ensuite, nous mettons l'accent sur quelques résultats de vote remarquables. L'aperçu montre comment quelqu'un a voté. La recherche ne couvre pas les motifs du comportement électoral. Si vous avez des questions sur cette recherche et/ou la méthode employée, contactez la CSCBIE - secrétariat international via evi.debacker@acv-csc.be ou consultez www.bie-aware.eu (à partir du 15 avril 2019). 1
Directive de détachement La directive de détachement stipule que les conditions de travail et de salaire du pays d'occupation s'appliquent lorsqu'un travailleur ou un indépendant est temporairement détaché dans un autre Etat membre européen. Le nombre de travailleurs et indépendants détachés a augmenté considérablement les 10 dernières années. Dans la pratique, beaucoup d'abus sont constatés. Des règles imprécises et de mauvais accords sur le contrôle et les sanctions ont mené à un grand problème de dumping social. Les dernières années, plus de 20.000 emplois ont été perdus dans le secteur de la construction en Belgique. Après plusieurs actions syndicales, du lobbying intensif et de longues discussions entre les institutions européennes, un compromis a finalement été atteint. Grâce aux nouvelles régles, le principe "à travail égal, salaire égal sur le même lieu de travail" est dorénavant d'application. Les frais liés au détachement ne peuvent plus être déduits du salaire du travailleur, comme c'est actuellement le cas. Les règles européennes stipulent clairement que les CCT doivent être respectées. De plus, la durée maximale du détachement est limitée à 12 + 6 mois. La nouvelle Directive de détachement offre plus de clarté et de sécurité aux services d'inspection. Le 29 mai 2018, la Directive de détachement a été approuvée à une large majorité au Parlement européen. Les membres du parlement de la N-VA et du Vlaams Belang se sont abstenus ou ont voté contre. 2
Directive européenne relative à la protection des travailleurs contre les agents cancérogènes et mutagènes Le 11 décembre 2018, le Parlement européen a approuvé la révision de la Directive sur les agents cancérogènes et mutagènes. Suite à cette révision, les normes d'émission de 8 substances cancérigènes supplémentaires sur le lieu de travail ont été rendues plus strictes. Sous la pression du Parlement européen, les émissions de gaz toxiques ont également été intégrées dans la nouvelle législation. Selon les calculs de la Commission européenne, cette mesure permettra d'éviter 100.000 décès causés par des cancers professionnels dans les 50 prochaines années. 20 millions de travailleurs dans, entre autres, la construction, le métal, la chimie et d'autres secteurs industriels seront dorénavant mieux protégés. Grâce à cette nouvelle législation, il existe actuellement des normes européennes pour 22 substances cancérogènes. La législation s'applique à toutes les entreprises et à tous les travailleurs de l'Union Européenne. La Directive a été approuvée à l'unanimité par presque tous les députés européens. Seul le Vlaams Belang s'est abstenu lors du vote. 3
Autorité européenne du travail La CSCBIE et les syndicats européens luttent depuis des années pour la création d'un Europol social. Dans un marché interne sans frontières intérieures et avec des possibilités de contrôle et de sanction réduites pour les services nationaux, il est normal d’avoir recours à un arbitre européen. En 2017, la Commission européenne avait annoncé qu'elle s'y attèlerait sans délai. Le 13 mars 2018, elle a fait une proposition concrète en vue de la création d'une Autorité européenne du travail. Cette nouvelle institution doit favoriser la collaboration entre Etats membres dans la lutte performante contre la fraude sociale et le dumping social. Elle permettra également d'organiser des inspections européennes. Le Parlement européen a approuvé la proposition et a formulé quelques recommandations afin d'augmenter la combativité de l'Autorité européenne du travail. Le 11 décembre 2018, l'installation de l'Autorité européenne du travail a été adoptée à une très large majorité au Parlement européen. Parmi les membres belges du parlement, seule la N-VA a voté contre la proposition. Le Vlaams Belang s'est abstenu. 4
Coordination des systèmes de sécurité d'existence sociale L'Union européenne n'a pas de compétences directes au niveau de la sécurité sociale, mais stipule quel pays est compétent et quel système de sécurité sociale s'applique lorsqu'un travailleur va travailler et/ou habiter dans un autre Etat membre. Ceci est convenu dans le Règlement 883 portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale. Cette législation est également importante dans le cadre de la lutte contre le dumping social. A l'heure actuelle, les Etats membres se livrent une vive concurrence au niveau des cotisations sociales. Des entreprises de mauvaise foi profitent de la situation et créent des entreprises boîte aux lettres dans des 'Etats membres bon marché', d'où des travailleurs sont faussement détachés en Belgique. Le 11 décembre 2018, la proposition de révision du Règlement portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale a été approuvée à une courte majorité au Parlement européen. Le résultat montre de profondes divisions parmi les différentes fractions politiques et même à l'intérieur des fractions. La NV-A et le Vlaams Belang ont voté contre. Le CD&V et le SP.A se sont abstenus. CDh, CSP, PS, ECOLO et Groen! ont voté pour. 5
Pour 2030, minimum 15% des besoins en matière d'électricité doivent être garanti via les réseaux entre les Etats membres. Afin que le marché de l'énergie européen fonctionne bien et que la distribution d'électricité soit possible au-delà des frontières nationales des Etats membres, l'infrastructure énergétique entre les Etats membres doit être reliée. A l'heure actuelle, les systèmes de transport d'énergie transfrontaliers y sont insuffisamment préparés, créant ainsi ce que l'on appelle "des îles d'énergie" dans l'Union européenne. Ce sont des Etats membres qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se relier avec les autres. Selon les députés européens, les consommateurs européens pourraient économiser 40 milliards d'euros d'ici 2030, à condition que les Etats membres investissent environ 150 milliards d'euros dans leurs réseaux d'électricité nationaux. Plusieurs Etats membres craignent toutefois qu'une plus grande interconnectivité mène au dumping d'électricité des pays voisins, ce qui pourrait avoir un impact perturbant sur les réseaux nationaux. D'autre part, ils ont peur de perdre le contrôle lucratif de leur réseau énergétique national. Pour réaliser une réindustrialisation durable et écologique et une transition industrielle de l'UE, une plus grande interconnectivité est primordiale. PS, SP.a et Vlaams Belang ont soutenu cette proposition. Tous les autres partis belges ont voté contre. 6
Résolution pour une politique industrielle alternative en collaboration avec les représentants des travailleurs. Le 5 octobre 2016, le Parlement européen a voté une résolution qui appelle à une nouvelle politique industrielle européenne. Cette résolution a été instaurée à la suite de la lourde restructuration, e.a. chez Caterpillar. La fermeture de Caterpillar à Gosselies (BE) a donné lieu à la perte de 2.500 emplois directs et de 4.000 emplois auprès de sous-traitants. Malgré des efforts fructueux des travailleurs pour préserver la compétitivité de l'entreprise, l'entreprise a été fermée et la production a été délocalisée dans des pays à (plus) bas salaires qui ne respectent pas l'environnement. Cette résolution a été introduite dans l'objectif de rappeler que l'économie de marché européenne est une économie sociale qui respecte les travailleurs, la protection sociale et l'environnement. La résolution appelle à soutenir l'industrie européenne, à faire en sorte que les restructurations se déroulent de manière socialement acceptable et à accorder un répit à une industrie innovatrice par le biais d'une transition énergétique. La résolution a été rejetée par le Parlement européen. Elle a été soutenue du côté belge par PS, SP.a, Groen!, Ecolo, CDh, CSP et Vlaams Belang. Open VLD, MR, CD&V et N-VA ont voté contre. 7
Carte électronique de services pour le secteur de la construction Le 20 mars 2018, la Commission du marché intérieur (IMCO) du Parlement européen a rejeté avec une large majorité définitivement la proposition d'introduire une carte électronique de services. Ce rejet est survenu suite à différentes actions syndicales dans le secteur de la construction. La carte électronique de services devait promouvoir la mobilité des entreprises étrangères dans le secteur de la construction. La demande devait être introduite dans le pays d'origine et l'octroi devait se dérouler presque automatiquement. Les services d'inspection dans le pays d'occupation aurait tout simplement dû accepter cette carte électronique de services, sans aucune garantie de protection contre la fraude. L’instauration de la carte électronique de services aurait stimulé clairement la création d’entreprises boîte aux lettres et les faux-indépendants. Madame Anneleen Van Bossuyt (N-VA) fut la plus enthousiaste pour défendre la proposition d’introduire la carte électronique au Parlement européen. La N-VA, mais également le CD&V et le CSP ont voté contre le rejet. Ils ont, en d'autres termes, voté pour le maintien de la proposition. ECOLO, PS, SP.a, CDh, Vlaams Belang et Open VLD ont voté pour le rejet de la proposition. N.B.: Etant donné que la proposition n'a pas survécu les commissions préparatoires, le projet n'a pas été soumis à l'assemblée plénière. Tous les membres du parlement n'ont donc pas dû voter. Cela explique le X dans le schéma ci-dessous. 8
Vous pouvez aussi lire