Fashion week à Santorin - ou le regard de Narcisse Michel EISENLOHR
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Fashion week à Santorin ou le regard de Narcisse Santorin... C’est Narcisse qui se contemple dans un miroir. Un miroir séduisant mais superficiel. Le paysage millénaire est formaté, vidé de son À l’évocation de ce seul nom, l’imaginaire s’emballe : essence propre, aplati comme un vulgaire calque vierge. Jamais il n’est toute la mythologie grecque ressurgit, mystérieuse et dramatique. Le regardé « en face », les yeux dans les yeux. récit de l’Atlantide fait surface. Et la beauté des lieux est à couper le souffle. Le travail de Michel Eisenlohr fonctionne comme une mise en abime de ce spectacle foisonnant. Jouant sur les points de vue, il Pourtant, Santorin est aujourd’hui une destination touristique des dénonce avec humour, crée des contrechamps du photographe- plus prisées. Rotation de ferries, grappes de touristes, échanges photographié, s’invite dans l’histoire racontée. Il s’inspire tout autant d’amoureux et de nouveaux mariés. Santorin n’est plus qu’un décor de la photographie documentaire et de l’inventaire sociologique que d’une vaste séance photo de studio à ciel ouvert. Alors que l’un prend des images de mode par le jeu spontané des accessoires, des détails, la pose, minaude, se crée un rôle, l’autre dirige, cadre, s’installe des attitudes. Parfois, au milieu de ce tumulte, surgissent d’intenses derrière son écran. Seul objectif : inscrire sa propre image dans le moments de plénitude. Certains, enfin, se posent et contemplent. Le paysage comme un gage d’appropriation, de récépissé d’une mission photographe capte alors ce silence devant l’immensité. accomplie.
Santorin, ou le détail qui tue Rémy Kertenian Responsable du musée de la Photographie de Toulon En octobre 2012, Michel Eisenlohr décide d’un séjour touristique à Ici, son regard, pourtant si suave quand il portraiture une femme Santorin. Bien entendu, passer des vacances sur l’île la plus touristique africaine, si poétique lorsqu’il caresse de l’objectif sa ville de de Grèce peut paraître un peu convenu. Mais les paysages, la lumière, Marseille, se fait inquiet, acéré, ironique. Loin du Paradis annoncé, le la mer, les poissons grillés… tout à l’air si beau, si authentique, si photographe se retrouve plongé dans un espace qui semble vidé de blanc, si bleu… comment résister ? Et puis l’on se souvient que pour son âme. Alors que la Grèce, en pleine crise, se débat pour survivre, Hérodote et Pausanias cette île se nommait Kallisté, « la plus belle »… Santorin reste aux yeux des touristes une carte postale, un espace hors On pense aux merveilleuses fresques minoennes de l’antique Akrotiri du monde où l’on vient se faire photographier sur fond bleu… ou de Théra… un rêve de luxe, de volupté dans l’un des cadres les plus enchanteurs du monde. Dans les photographies de Michel Eisenlohr naît alors un monde Mais Théra et Akrotiri sont en ruines. Elles furent détruites par ce factice, une sorte de festival de mode… comme pour dire le fictif en cataclysme qui a vu basculer l’une des plus brillantes civilisations présentant le réel. Un documentaire improbable sur une population de l’Antiquité… Bien plus tard, Platon moralisa sur cette possible autochtone délibérément absente car réduite à des taches ancillaires, « Atlantide », dévastée par les dieux pour s’être laissé corrompre dans seules capables d’assurer sa subsistance. Sous nos yeux défilent le luxe. Mais Platon est trop ennuyeux… Ses conseils ne traversèrent alors les comportements de riches vacanciers, étalant un paraître pas l’Egée. Les charmes de l’île, mêmes frelatés et dangereux, ostentatoire et décomplexé. Mais ils ne l’ont pas vu, ce photographe restèrent intacts. Elle fut courtisée, convoitée, conquise par les qui, avec son œil noir et profond vient traquer la moindre vulgarité, égyptiens, les romains, les byzantins, les vénitiens, les turcs et enfin les se fait chroniqueur de tous les petits ridicules. Car, comme l’écrivait grecs… Elle a conservé tout son make-up. Aujourd’hui, les croisiéristes Maggy Rouff, dans sa Philosophie de l’élégance : « il n’y a pas de petits l’adorent, ses couchers de soleils ne sont-ils pas à se pâmer ? détails, il n’y a que des grandes fautes de goût ! ». Fort de son sujet, Michel retournera à Santorin en avril 2013 : le Et oui, Michel Eisenlohr s’est rendu à Santorin en octobre 2012… constat est glaçant, mais en même temps tellement drôle, tellement Alors que tous ses amis travaillent dans la grisaille automnale, LUI « Santorin wear » : en bleu et blanc… sous le soleil. Un seul espoir : est en Grèce sur une île paradisiaque. Les photographies devaient en que la métaphore platonicienne reste oubliée, pour les siècles et les témoigner, rendre jaloux. Mais on n’échappe pas à soi-même... siècles.
MICHEL EISENLOHR Auteur photographe Né à la Ciotat en 1974, Michel Eisenlohr est auteur photographe Parallèlement, il s’attache aux paysages urbains avec pour premier depuis une douzaine d’années. Son itinéraire photographique est thème sa ville de jeunesse, Marseille. Deux ouvrages présentent le le fruit d’une passion pour la littérature de voyage, d’un parcours fruit de ce travail entre ombres et lumière. L’esprit des villes mais aussi universitaire sur les rites de l’Initiation, et de ce goût de l’autre qu’il mémoire des lieux. Autant de sujets sur lesquels il pose son regard par renouvelle à chaque sujet, chaque destination. le biais de reportages personnels ou de commandes institutionnelles. C’est lors d’un voyage en 1998 en pays Dogon qu’il réalise ses Avec ces multiples facettes, le travail de Michel Eisenlohr assume une premières images. Depuis, il poursuit ses reportages à l’étranger, sur grande liberté artistique, loin de toute école stylistique. Il s’inscrit le pourtour méditerranéen, en Afrique de l’Ouest, au Proche Orient résolument dans une démarche littéraire et poétique, ne tombant ou plus récemment au sud de l’Inde. Il se nourrit des rencontres et jamais dans le domaine de la photographie “pure” de reportage ou des cultures, en quête de cette Lumière qui, couchée sur papier, laisse dans le champ de la photographie plasticienne, souvent mise en scène apparaître une image du monde. et figée. Au contraire, le photographe préfère s’effacer, laissant toute sa place au spectateur et à son imaginaire. Ce n’est plus simplement une image qui est donnée à voir, mais un récit qui est suggéré. 06.79.80.59.58 Eisenlohr13@yahoo.fr www.micheleisenlohr.com
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MICHEL EISENLOHR Publications Ouvrages photographiques Palais Longchamp monumental et secret, Editions Images du sud, 2013 Sur les traces de Malpasset, Editions ACC Malpasset, 2010 L’église du Sacré Coeur de Marseille, 2007 Aime comme Marseille, Editions Images du sud, 2001 Ouvrages collectifs Guide d’Architecture du XXe siècle à Marseille, MAV Marseille, 2013 Ricciotti architecte, catalogue d’exposition, Editions Cité de l’architecture et du patrimoine, 2013 Saint-Raphaël, un jardin d’Eden sur la mer, Editions Ville de Saint- Raphaël, 2013 Trésors des églises de Marseille, Editions Ville de Marseille, 2010 Allaitement maternel et développement durable, Editions Gramond, 2010 Gaston Castel, catalogue d’exposition Musée d’Histoire de Marseille, Editions Images en Manoeuvre, 2009 Vauban, catalogue d’exposition, Fort Balaguier, La Seyne-sur-mer - Musée national de la Marine, 2007 Une cité en chantier, Cité de l’architecture et du patrimoine - Ville de Marseille, 2007 Tamaris, entre Orient et Occident, Editions Actes Sud, 2003
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