FLASH MARCHÉS : UNE SEMAINE MARQUÉE PAR L'ACTUALITÉ GÉOPOLITIQUE ET DES STATISTIQUES ENCOURAGEANTES

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FLASH MARCHÉS :

UNE SEMAINE MARQUÉE PAR
L’ACTUALITÉ GÉOPOLITIQUE ET
DES STATISTIQUES
ENCOURAGEANTES
La semaine a commencé sur des nouvelles mitigées d’un point de vue politique. En effet,
la nouvelle direction du SPD, élue par les membres du parti, fait peser un risque sur la
coalition gouvernementale allemande avec de possibles élections anticipées. En revanche,
cela pourrait aussi entrainer un peu plus de dépenses budgétaires pour maintenir la
croissance économique. Cela a été interprété positivement par les marchés financiers en
Europe avec une remontée des taux d’intérêt ainsi que des actions, soutenues aussi par la
publication du PMI manufacturier en hausse et supérieur aux attentes en Chine. Ce
sentiment positif s’est ensuite rapidement retourné avec un de ces tweets dont Donald
Trump a le secret, annonçant le rétablissement de taxes douanières sur l’acier et
l’aluminium en provenance du Brésil et de l’Argentine. Les doutes sur la signature rapide
d’un accord de phase 1 entre la Chine et les USA ont été ravivés lorsque M. Trump a
déclaré qu’il ne s’était fixé aucune date butoir pour la conclusion d’un accord commercial
et que cela pourrait même attendre les élections de 2020. D’autres propos de son
administration ont ensuite tenté de rassurer les marchés et ont permis une stabilisation
des actions. Du côté des statistiques économiques, si les indices ISM sont en légère baisse
aux USA, les indices PMI sont en hausse. En Europe, les chiffres finaux des PMI confirment
une stabilisation de l’environnement.
Dans ce contexte de stabilisation/amélioration des statistiques économiques, notre
exposition globale aux actions est conjoncturellement plus équilibrée tandis que sur les
taux, nous favorisons les obligations américaines sur des maturités courtes et
intermédiaires, celles-ci conservant un potentiel de rebond protecteur pour les
portefeuilles.

ACTIONS EUROPÉENNES
Encore une semaine où les marchés réagissent aux évolutions sur le front de la guerre
commerciale. Ils souffrent en début de semaine après un nouvel épisode de tension, alors que
Donald Trump a annoncé son intention de remettre des droits à l’importation sur l’acier et
l’aluminium en provenance du Brésil et d’Argentine, et déclaré qu’un accord avec la Chine
pourrait n’intervenir qu’après la présidentielle de novembre 2020. Paris était également
pénalisé par les menaces de taxation des produits français en riposte à la taxe sur les GAFA,
et suite au verdict de l’OMC quant aux aides européennes au programme A350 chez Airbus.
Des propos plus constructifs sur la possibilité d’un accord de phase 1 avant l’instauration de
nouvelles taxes permettent une stabilisation, malgré des données macro-économiques
mitigées en particulier avec la baisse des commandes à l’industrie allemande en octobre. Au

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Royaume-Uni, si la hausse de la livre a ralenti, elle a continué de peser. Le pétrole a rebondi
après la chute des stocks hebdomadaires US et la demande de l’Irak de coupes plus fortes de
la production de l’OPEP.

Après avoir été pénalisées par la perspective des taxes US, les valeurs du luxe se sont reprises
avec la possibilité d’un rapprochement entre Kering et Moncler. Outre Moncler, Ferragamo
ou Burberry en profitent dans la perspective d’une consolidation du secteur. Plusieurs valeurs
rebondissent également en rassurant le marché, à l’image d’Elior (impacté récemment par les
perspectives prudentes de Compass) après des résultats marqués par une inflexion de la
marge au second semestre, un free cash flow solide et des perspectives rassurantes pour
2020, ou de Nexans après les propos rassurants de son PDG sur l’avancement du plan
stratégique 2018-2021. Accor a profité de la cession de 5% du capital du chinois Huazhu pour
450 millions d’euros. Deutsche Bank profite de possibles aménagements permis par CRD5
dans le cadre de l’exigence du CET1.

En ce qui concerne les baisses, Orange a décroché après avoir présenté son plan stratégique
2025 avec des objectifs jugés décevants en matière d’Ebitda, de capex et de dividende. RWE
a été impacté par la potentielle remise en cause de la coalition SPD/SDU après les élections
du week-end en Allemagne qui fait peser un risque sur le montant de la compensation
financière escomptée en échange de sa sortie du charbon. Les matières premières ont
décroché, plombées par la chute de Glencore après l’ouverture formelle d’une enquête
britannique pour corruption.

ACTIONS AMÉRICAINES
Les indices américains sont en retrait cette semaine, à -0.75% pour le S&P500 et -1.13% pour
le Nasdaq à la clôture de jeudi soir, au cours d’une semaine marquée par une remontée de la
volatilité suite aux déclarations de Donald Trump repoussant la perspective de la conclusion
d’un accord commercial avec les autorités Chinoises (avant l’entrée en vigueur des droits de
douane le 15 décembre). Les taux à 10 ans US ont clôturé à 1.79% en fin de semaine après
avoir testé les niveaux de 1.70% mercredi sur un mouvement « risk-off ». Les cours du pétrole
(WTI) à $58.5 sont stables à l’approche de la prochaine réunion de l’OPEC. Le sentiment de
marché reste fébrile, les investisseurs ayant encore en tête la forte baisse du marché durant
la fin de l’année 2018. Le risque de débouclage de positions surreprésentées dans les
portefeuilles (notamment chez certains Hedge Funds) à savoir certains titres de technologie
et certains titres défensifs reste élevé. La forte polarisation du marché est également très
visible au sein des encours d’ETFs, avec la détention de titres cycliques proche de son plus
bas historique. Au niveau sectoriel, les secteurs défensifs ont mieux résisté dans la baisse, la
consommation de base (+0.55%), les titres de santé (+0.3%), les services aux collectivités
(+0.5%) affichant tous des performances positives.

ACTIONS JAPONAISES
Les actions japonaises se sont appréciées, tirées notamment par les grandes capitalisations,
bien que la fermeté affichée par Donald Trump sur ses politiques commerciales à l’égard des
autres pays ait entraîné un léger repli. L’indice TOPIX a progressé de 0,71% au cours de la
semaine. Les secteurs sensibles à la conjoncture économique, comme le fer et l’acier, le
transport maritime, la construction et les produits métalliques, ont surperformé. Les

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principaux producteurs d’acier Nippon Steel et JFE Holdings ont gagné 5,77% et 3,73%
respectivement.
En revanche, les valeurs axées sur la demande chinoise ont affiché des performances
relativement faibles. Fast Retailing et Unicharm ont reculé de 4,47% et 4,24% respectivement,
à l’instar de Shiseido qui a cédé 4,11%.
Le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un plan de relance à hauteur de
13 200 milliards de yens – soit plus que prévu initialement –, qui atteint 26 000 milliards de
yens si l’on inclut le secteur privé. Selon l’administration Abe, ce plan devrait permettre de
stimuler la croissance du PIB de 1,4% d’ici 2021. Certaines des principales mesures
concernent l’augmentation des dépenses visant à améliorer les infrastructures publiques et à
les restaurer en cas de catastrophe naturelle, la protection contre le risque de ralentissement
de l’économie, mais également les investissements dans des secteurs de croissance afin de
soutenir l’économie après les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

MARCHÉS ÉMERGENTS

L’indice MSCI Emerging Markets a légèrement progressé cette semaine (+0.3%) à la faveur du
rebond affiché par le Brésil et l’Argentine (les indices Bovespa et Merval ont gagné 2.2% et
2.7% respectivement), tandis que le Mexique, l’Inde et la Corée du Sud ont sous-performé,
s’inscrivant en baisse de 1.5%, 0.8% et 1.3% respectivement (cours de jeudi à la clôture). En
Chine, l’indice PMI manufacturier officiel s’est établi à un niveau supérieur à 50 en novembre
(50.2) pour la première fois depuis le mois d’avril. Ce redressement est en grande partie
attribuable aux facteurs saisonniers, alors que la déflation des prix des marchandises en sortie
d’usine se poursuit. Le PMI non manufacturier s’est inscrit à 54.4, son niveau le plus élevé
depuis mars.

Le ton prudent adopté par le gouverneur de la Banque Centrale chinoise laisse penser que les
responsables de la politique monétaire continueront de s’abstenir à mettre en œuvre des
mesures d’assouplissement à grande échelle. Toutefois, le ministère des Finances a fait part
de nouvelles positives, puisqu’il compte émettre des obligations spéciales pour un montant
de 1 000 milliards de yuans afin de financer certains investissements spécifiques des
collectivités locales comme les projets d’infrastructure. La faiblesse des ventes automobiles
continue, l’Association des concessionnaires automobiles chinois tablant désormais sur un
repli à deux chiffres (-10%) de l’industrie en 2020.

À Taïwan, les derniers sondages des élections législatives et présidentielles qui se tiendront
le 11 janvier 2020 montrent que la présidente Tsai Ing-wen (Parti démocrate progressiste)
devance Han Kuo-yu (candidat du parti Kuomintang), ce qui semble refléter la croissance
vigoureuse de l’économie du pays.

En Inde, la croissance du PIB a reculé à 4.5% en glissement annuel au troisième trimestre, son
rythme le moins soutenu depuis 2013, alors qu’elle s’était établie à 5% au trimestre précédent.
L’indice PMI composite a progressé à 52.7 en novembre, contre 49,6 en octobre, tiré par la
hausse des indices manufacturier (51.2 contre 50.6) et des services (52.7 contre 49.2). La
banque centrale (Reserve Bank of India) a laissé ses taux d’intérêt inchangés en raison d’une
inflation supérieure aux attentes. Dans le secteur des télécommunications, les principaux
opérateurs ont fait part d’une augmentation de plus de 40% des tarifs de leurs abonnements

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mobiles. Le conseil d’administration de Bharti Airtel a approuvé une levée de fonds propres à
hauteur de 2 milliards de dollars afin de renforcer son bilan.

Au Brésil, la croissance du PIB au troisième trimestre 2019 s'est établie à 0.6% en glissement
trimestriel et a dépassé les prévisions (+0.4%), tandis que la production industrielle a enregistré
une hausse pour le troisième mois consécutif en octobre (+1% sur un an). Autre signe
d’intensification des tensions commerciales, Donald Trump a annoncé l’instauration de droits
de douane, à effet immédiat, sur l’ensemble des exportations brésiliennes et argentines d’acier
et d’aluminium à destination des États-Unis, critiquant ainsi la dévaluation des monnaies de
ces deux pays au détriment des agriculteurs américains.

DETTES D’ENTREPRISES

CRÉDIT
Le marché a baissé en début de semaine face au peu de progrès dans les négociations sino-
américaines et l’implémentation de nouvelles taxes par les Etats-Unis sur les exportations
brésiliennes et argentines de métal et aluminium. La rhétorique est cependant devenue
davantage positive par la suite et un accord serait possible avant le 15 décembre. Dans ce
contexte, le mouvement d’écartement du début de semaine a été en grande partie retracé,
l’indice Xover ne s’écarte ainsi que de 1 point de base entre lundi et jeudi et le Main a
retrouvé son niveau d’ouverture.

Part Europe (Autodis) a publié de bons résultats, le chiffre d’affaires est en progression de
28.6% grâce à l’effet des opérations de M&A et d’une solide croissance organique de 10.8%.
Swissport a aussi publié des résultats satisfaisants, le chiffre d’affaires est en hausse de 5.7%
sur les 9 premiers mois 2019 avec une accélération au T3 (+4.9%). Picard a affiché des
résultats en ligne avec les attentes, le chiffre d’affaires progresse de 1.3% tandis que le levier
reste inchangé à 7.6x. Le groupe n’a pas indiqué d’objectifs chiffrés mais reste « prudent
dans l’environnement compétitif et social actuel ». Les obligations Adler ont été légèrement
sous pression après des résultats décevants (baisse du chiffre d’affaires et de l’EBITDA de
2.3% et 25.7%).

Moody’s a revu à la baisse la notation de Hema de B3 à Caa1, évoquant la performance
opérationnelle décevante, la situation de liquidité faible et des ratios de crédit sous pression.
Moody’s a aussi dégradé la note de Atlantia (perspective négative) mettant en avant les
risques liés aux conséquences de l’effondrement du pont de Gênes en 2018. C’est la
première agence de notation à dégrader le groupe en catégorie High Yield.

Unicredit a présenté son nouveau plan stratégique 2020/2023 nommé Team 23 qui est dans
la continuité du précèdent. La banque poursuit ses efforts de nettoyage du bilan et a indiqué
viser 19.3 milliards d’euros de revenus en 2023 couplé à une nouvelle réduction de coûts
(8000 suppressions de postes).

En ce qui concerne le secteur primaire, Kiloutou a émis 860 millions d’euros dans de bonnes
conditions de marché sur deux tranches avec coupon fixe (3.375%) et variable. Ageas a
annoncé qu’une majorité des porteurs de ses titres Fresh a consenti à modifier les conditions
lui permettant de procéder à leur rachat. Face au succès de la sollicitation de consentement,
Ageas a ainsi émis une obligation RT1 pour 750 millions d’euros avec un coupon de 3.875%.

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CONVERTIBLES
Le sentiment sur le marché des convertibles est resté assez constructif cette semaine malgré
un environnement moins favorable.
En effet, la semaine a commencé avec une nouvelle émission en Europe Ocado, online
retailer, qui a été émise avec les conditions les moins favorables pour l’investisseur à savoir
un coupon de 0.875% et une prime de 45%. L’émission a été renforcée de 500 millions de
livres sterling à 600 millions de livres sterling. Du côté de l’Asie, nous avons eu deux
émissions :
China Yuhua, service d’éducation, pour 2 milliards de HKD, coupon 0.9%, premium 30%, 5 ans
avec un put 3 ans pour racheter sa convertible Janvier 2020 de 940 millions HKD et
Bosideng, textiles & vêtements, pour 275 millions de dollars américains, coupon 1%, premium
27.5%, maturité 5 ans avec un put 3 ans.
Le marché US a été relativement calme avec uniquement une émission de Allscripts
Healthcare Solution pour 200 millions de dollars américains, coupon 0.875%, premium 32.5%
et une maturité janvier 2027.
Nous avons eu les résultats de la tender d’Ageas : 65.40% des porteurs de la Fresh ont
accepté les conditions de modification permettant à Ageas de racheter son émission à 59%
et émettre une nouvelle obligation. Le calendrier du rachat d’Inmarsat par le consortium de
private equity a été confirmé. Cellnex continue ses acquisitions avec le rachat de 1,500 tours
à Orange en Espagne pour 260 millions d’euros. Kering a commencé des discussions pour
un rapprochement avec Moncler (6% jeudi). La convertible Glencore a perdu plus de deux
points sur de nouvelles rumeurs de corruption. La perp 5.75 % Encavis continue son rallye,
après l’annonce d’un contrat de 10 ans avec Amazon. Profit warning de SMCP ce matin,
l’action perd 20% et l’échangeable TopSoho/SMCP cherche des acheteurs.
Aux Etats-Unis, Twitter a commencé le marketing pour une émission High Yield de 600
millions de dollars américains : pas d’impact sur les deux convertibles 2021 et 2024.

Achevé de rédiger le 06/12/2019

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