Forêt du Grand et Petit Ban dans le Massif de Vitrimont - Le patrimoine naturel de Rosières-aux-Salines

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Forêt du Grand et Petit Ban dans le Massif de Vitrimont - Le patrimoine naturel de Rosières-aux-Salines
Le patrimoine naturel de
 Rosières-aux-Salines

Forêt du Grand et
    Petit Ban
 dans le Massif de
    Vitrimont

        Par Isabelle Demange, écovolontaire en service civique
                à la mairie de Rosières-aux-Salines 2012-2013
Forêt du Grand et Petit Ban dans le Massif de Vitrimont - Le patrimoine naturel de Rosières-aux-Salines
Préambule

« La commune de Rosières-aux-Salines possède un vaste territoire
riche en diversité de milieux naturels. Ce sont les forêts, mais aus-
si les milieux aquatiques avec la Meurthe qui a façonné le paysage
à travers le temps, de nombreuses zones humides naturelles ou
artificielles ou encore une ceinture de vergers.

Dans un souci de mieux connaître ces espaces pour ensuite pou-
voir mettre en oeuvre des actions de sensibilisation et de protec-
tion de la biodiversité, la commune a recruté Isabelle DEMANGE
écovolontaire en service civique pendant 9 mois en 2013.

Ce document est le fruit du travail de synthèse des données qui a
été réalisé lors de cette mission. Il vise à vous faire partager la ri-
chesse du patrimoine naturel Rosiérois.

      Bonne lecture à tous,                                                  »

                                             Le Maire, Thibault Bazin

                                                 Photos couverture : Isabelle Demange
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Sommaire

Présentation du massif de Vitrimont            1

La forêt communale Rosières-aux-Salines        2

Forêt du Grand et Petit Ban à Rosières-aux-Salines

   Une forêt en mosaïque                       3

   Des habitats remarquables                   4
La flore                                       5

Les oiseaux                                    7

Les oiseaux - Les Pics                         8

Reptiles et amphibiens                         9

   Le sonneur à ventre jaune                   9
Les mammifères                                 10
Chauve souris                                  10

Invertébrés                                    11

La forêt un bien commun et fragile             12
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Présentation du massif de Vitrimont

    Le massif forestier de Vitrimont est situé à l’est de Rosières-aux-Salines, en rive droite de la Meurthe.
    Il représente environ 2000 ha, comprenant 1421 ha de forêt publique dont 1267 ha de forêts communa-
    les et 154 ha de forêt domaniale, et environ 600 ha de forêts privées. Il concerne les communes de Rosiè-
    res-aux-Salines, Damelevières, Anthelupt, Vitrimont, Rehainviller, Mont-sur-Meurthe, Blainville-sur-l’Eau.
    La forêt est principalement constituée d’une chênaie acidiphile sur un sol régulièrement saturé en eau.
    Elle repose sur les matériaux solides acides anciennement transportés et déposés par la Meurthe. Des
    vallons humides présentant une grande richesse en espèces parcourent aussi le massif. On y rencontre
    par exemple la Gagée jaune, la Prêle d’hiver. Deux ruisseaux traversent le massif, le ruisseau de la Voivre
    et le ruisseau du Clos-Prés, riches en espèces et dont l’eau a été testée et reconnue de grande qualité. Le
    massif de Vitrimont a été étudié ces dernières années et il est désormais compté parmi les plus riches de
    Meurthe-et-Moselle. Depuis 2013 il est classé en espace naturel sensible (ENS) par le conseil général.

                      Localisation du Massif de Vitrimont par rapport à Nancy et Rosières-aux-Salines, données Geoportail

                                                                                                                            M. Jochem

        Massif de Vitrimont-Délimitation de l’ENS par le conseil général
                                                                                                            Gagée jaune

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La forêt communale Rosières-aux-Salines

La forêt communale est propriété de la commune de Rosières-aux-Salines et dont la gestion est confiée à
l’ONF.
En France, pour toutes les forêts communales, qui sont des forêts publiques, les actes de gestion s’inscri-
vent dans un cadre réglementaire commun : le régime forestier. C’est un ensemble de règles qui enca-
drent aussi bien la préservation du patrimoine forestier, que la vente de bois ou encore l’accueil du public.
Pour mettre en œuvre le régime forestier, un partenariat entre la commune et l’ONF est établi.
La forêt est entretenue pour répondre aux besoins de l'homme (production, protection, loisirs).
Les bûcherons, en abattant les arbres ne font pas de mal à la forêt, au contraire ils l’entretiennent. Les
coupes, qu'elles soient d'éclaircie ou de régénération, sont un outil d'entretien de la forêt. Elles sont pré-
vues dans le « plan d'aménagement » sur une période de 15 à 20 ans.
Ce document présente la forêt du Grand et Petit Ban. Les autres massifs recèlent eux aussi de nombreu-
ses richesses. Par exemple, le bois de Gainvouelle possède de nombreux très vieux arbres. Récemment un
couple de Milan royal a été observé dans ce bois ; il abrite aussi les hérons qui ont installé leur héronniè-
re.

                                 Forêt communale de Rosières-aux-Salines

                                                                                                                 2
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Forêt du Grand et Petit Ban à Rosières-aux-Salines
    La forêt communale du Grand et Petit Ban fait partie du massif de Vitrimont et couvre une surface de 210 ha.

                                     Forêt du Grand et Petit Ban—données Geoportail

                                    Une forêt en mosaïque

      La forêt forme une mosaïque d’habitats natu-
      rels intéressants.
      Elle a subi de gros dégâts lors de la tempête
      de 1999. Sa structure en a été fortement modi-
      fiée, les arbres tombés ont crée des zones ou-
      vertes. Depuis, des zones de régénération na-
      turelle ont été définies, de nombreux arbres
      morts sont laissés au sol. Tous les arbres ayant
      résisté à la tempête, même penchés ont été
      conservés. Ces derniers ont donné des semen-
      ces et ont permis de conserver des zones
      d’ombres favorisant la régénération naturelle.
      Le bois mort et les souches servent désormais
      d’abris et de sites de reproduction pour de
      nombreuses espèces dont certaines rares ou
      menacées.

      La forêt laisse place par endroits à des milieux
      ouverts et même à une prairie. Elle est consti-
      tuée principalement de hêtres et de chênes
      mais plusieurs types de stations se distinguent.
      Une station désigne une zone où les conditions
      sont homogènes, c'est-à-dire, le sol, le climat,
      la flore sont similaires au sein d’une même sta-
      tion. La définition des stations est importante
      pour identifier et favoriser les essences les
      mieux adaptées aux conditions locales et pour
      identifier des stations correspondant à des
      habitats rares.
                                                         Carte des stations forestières issue du document de révision d’aména-
                                                                         gement forestier 2007-2021 par l’ONF

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Des habitats remarquables

Des habitats d’intérêt communautaire sont des habitats remarquables protégés par l’Union Européenne
avec l’annexe I de la directive habitat.

                                                      L’ aulnaie marécageuse :

                                                      C’est un habitat d’intérêt communautaire prioritai-
                                                      re. Il est peu fréquent et caractérisé par un sol
                                                      gorgé d’eau une grande partie de l’année. Le sol
                                                      est riche en matière organique. Les débris végé-
                                                      taux se décomposent mal et forment une couche
                                                      noire qui tache les doigts. L’Aulne glutineux domi-
                                                      ne, accompagné du Bouleau pubescent qui sont
                                                      des espèces habituées aux sols engorgés.

                                     I. Demange
              Aulnaie marécageuse                     Ruisseau de la Voivre :

                                                      Le ruisseau qui parcourt la forêt se jette dans la
                                                      Meurthe. Il présente un intérêt écologique majeur
                                                      aussi bien pour la flore, que les poissons ou enco-
                                                      re les insectes tels que les libellules les trichoptè-
                                                      res . Des analyses ont été réalisées par un bu-
                                                      reau d’études spécialisé pour tester la qualité de
                                                      l’eau. Elle a été classée « exempte de pollution,
                                                      apte à satisfaire les usages les plus exi-
                                                      geants » (classe 1A de l’agence de l’eau). C’est
                                                      donc une qualité d’eau exceptionnelle qui permet
                                                      l’installation d’espèces intolérantes à la pollution
                                                      et qui satisfait les nombreux animaux venant s’y
                                                      abreuver. Pour preuve, on y trouve le Chabot
I. Demange                                            commun indicateur de milieu aquatique de bon-
                                                      ne qualité, car sensible à la pollution. La Truite
             Ruisseau de la Voivre                    fario et la Loche franche sont aussi présentes.

                                                      La hêtraie chênaie acidiphile collinéenne :

                                                      C’est une forêt mélangée de chênes et de hêtres
                                                      qui occupe des sols pauvres en éléments miné-
                                                      raux à tendance acide et souvent gorgés d’eau.
                                                      Cet habitat est relativement bien conservé dans
                                                      cette forêt. C’est un habitat d’intérêt communau-
                                                      taire.

                                     I. Demange

      Hêtraie-chênaie acidiphile collinéenne

                                                                                                               4
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La Flore
    La diversité d’habitats et la structure complexe de la forêt permet l’implantation de nombreuses plantes
    adaptées à ces différents milieux.

                                               La présence de Jonquilles qui tapissent le sous bois de leur bel-
                                               le couleur au printemps est bien connue des rosiérois. Bien qu’a-
                                               bondante dans la forêt, elle est menacée par la cueillette. Elle est
                                               protégée par un arrêté préfectoral du 17 juillet 1991, sa cueillet-
                                               te est réglementée. Il est strictement interdit de prélever les bul-
                                               bes des Jonquilles et il ne faut pas cueillir plus que ce qu’une
                                               main peut contenir. Toutes les plantes à fleurs lorsqu’elles sont
                                               cueillies abondamment sont menacées à long terme de dispari-
                                               tion. Que ce soit pour les Jonquilles ou le Muguet, retenez que
                                               pour le maintien de la population il vaut mieux les contempler
                                               dans leur milieu que dans un vase chez vous !
                  Jonquilles

    La présence de certaines plantes joue un rôle important pour d’autres espèces.
    Dans la forêt la Succise des près a été observée, c’est une plante hôte d’un
    papillon rare et menacé (le Damier de la Succise). Ce papillon est présent dans
    la forêt et il est protégé (annexe II de la directive Habitat/Faune/Flore).

                                                                                            Damier de la Succise

    Vous pourrez facilement observer de nombreuses espèces de plantes aux couleurs et odeurs variées, par-
    mi lesquelles, la Renconcule tête d’or, la Ficaire, l’Arum tacheté, la Scirpe des bois, le Sceau de Salomon, la
    Violette, l’Ail des ours, la Scille à 2 feuilles, la Pulmonaire et bien d’autres encore.

                                                 Muguet
                                                                                     Sceau de Salomon
         Scirpe des bois

                                              Ficaire                Arum tacheté           Renoncule tête d’or

            Ail des ours
                                                                                                    photos I.Demange

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La Flore

                                                  Viola sp.
                                                                                        Pulmonaire
   Scille à deux feuilles

La Prêle d’hiver, très rare en Lorraine, s’est installée le
long du ruisseau. C’est une plante protégée. On dit de la
prêle que c’est une plante fossile. Elle fait partie comme les
fougères de ces plantes déjà présentes aux temps préhisto-
riques bien avant les plantes à fleurs. Les fougères abon-
daient dans le paysage et pouvaient être beaucoup plus
grandes qu’aujourd’hui, parfois de la taille d’un arbre !

                                                                                    Prêle d’hiver

On trouve dans les zones ombragées et humides de nombreuses espèces de bryophytes ou mousses. En
regardant de près, sur un même arbre vous pouvez distinguer des dizaines d’espèces différentes ! Le Di-
crane vert rare et protégé, classé sur la liste rouge des Bryophytes européens a été observé. Les mousses
saprolignicoles, c'est-à-dire qui se développent sur les souches d’arbres morts, sont aussi bien représen-
tées dans la forêt.

                                           Deux exemples de mousses
                                           facilement reconnaissables :
                                           le Polytric avec ses longues
                                           soies, qui sont des organes re-
                                           producteurs (sur la photo : for-
                                           me sèche et humide) et le
                                           Coussinet des bois formant
                                           des « boules» vert clair.

Coussinet des bois- Leucobryum glaucum

                                                                                          Polytric

                                                Dans l’aulnaie marécageuse le sol est par endroit couvert de
                                                tapis de sphaignes. C’est une mousse typique des zones
                                                marécageuses et des tourbières, elle est capable d’absorber
                                                et stocker jusqu’à 90% de son poids en eau !

                                                                                               photos I.Demange
               Sphaigne

                                                                                                                  6
Les oiseaux

      Lors d’une prospection en 2006, 63 espèces ont été rencontrées dont 57 en période de nidification. C’est
      un nombre important révélant une belle richesse spécifique pour la forêt. Dans cette liste, 53 espèces
      possèdent un statut de protection nationale et 20 répondent à la définition d’espèces patrimoniales. Pour
      sa surface, la forêt possède une richesse en oiseaux remarquable. La diversité des habitats présents sur la
      forêt de Rosières permet d’accueillir à la fois des espèces communes et adaptées à un grand nombre
      d’habitats mais aussi des espèces inféodées à des milieux particuliers comme les zones humides, les lisiè-
      res de forêts ou boisements clairsemés, les paysages ouverts ou semi-ouverts, les vieux arbres ou peuple-
      ment forestiers matures. La présence de vieux arbres et de de bois morts favorise l’installation de tout un
      cortège d’espèces liées aux vieilles forêts et au vieux bois, comme les Pics, le Torcol fourmilier, le Go-
      bemouche à collier, le Rougequeue à front blanc. Le Gobemouche à collier est l’espèce la plus rare
      qu’on trouve dans la forêt.
      Des espèces comme la Pie-grièche écorcheur, le Milan noir, le Tarier pâtre, le Bruant jaune, le
      Grimperau des bois, le Pigeon colombin, la Locustelle tachetée ou le Gros-bec casse noyau ont
      aussi été observées.

       I. Demange

                                                                                              J. P. Lang
                                       J. P. Lang                                      Pie grièche écorcheur
      Gros-bec casse noyau                 Gobemouche à collier

                                              J. P. Lang
                                                     Tarier pâtre

                                                                                                    J. P. Lang
                                                                                            Milan noir
    J. P. Lang
          Torcol fourmilier                                  J. P. Lang
                                                    Bruant jaune

7
Les oiseaux - Les Pics

6 espèces de pics sont présentes ce qui est rare pour un périmètre aussi restreint : le Pic cendré, le Pic
mar, le Pic noir, le Pic vert, le Pic épeiche et le Pic épeichette.

Si vous n’avez pas la chance d’observer un pic vous pouvez remarquer sa présence. Un ricanement au mi-
lieu des arbres ? C’est sûrement le chant du pic vert ! Un bruit de tambour répété « toc toc toc » ? C’est le
cri signalant la présence d’un individu aux concurrents ou aux partenaires. Le pic épeiche par exemple tam-
bourine 10 à 16 coups par demi-seconde ! Un système antichoc protège son cerveau : les os de sa tête
sont renforcés et sous le crâne, sa langue s’enroule autour du cerveau pour amortir les coups .

 J. L. Nicolle

                                                                                                    J. P. Lang
                  Pic épeiche                                                   Pic vert

Vous pouvez voir facilement des trous dans les arbres. Ce sont les ouvertures des loges qu’ont creusées les
pics pour couver. Ce peuvent être aussi des trous qu’ils ont faits pour se nourrir. Ils s’agrippent à l’écorce,
prennent appui sur les plumes rigides de leur queue et percent le bois avec leur bec robuste. Avec leur lan-
gue longue et visqueuse ils se nourrissent des larves et insectes qui ont creusé leurs galeries dans le bois
des arbres vieillissant ou fragilisés. Le pic vert lui se nourrit plutôt au sol en prospectant avec son bec les
fourmilières. En se nourrissant ainsi dans le bois, les pics jouent un rôle sanitaire en débarrassant les ar-
bres de parasites.

                                                                                            I. Demange
                                                                  Galeries de scolytes. Le Pic noir peut
                                                                 ingérer de 1 à 2 kg par an de scolytes,
          I. Demange                                                       insectes parasites.
                   Traces de pics

                                                                                                                  8
Reptiles et amphibiens

    Pour ce qui est des reptiles, le Lézard vivipare,
    la Couleuvre à collier et l’Orvet fragile ont été
    repérés.

    8 espèces d’amphibiens sur les 18 présentes en
    Lorraine sont présentes dans la forêt. Le Triton
    palmé, le Triton ponctué, le Triton alpestre,
    le Sonneur à ventre jaune, le Crapaud cala-
    mite, la Grenouille rousse, la Grenouille de
    Lessona, la Grenouille verte Leur présence est
                                                                                                  M. Jochem
    liée aux ornières, fossés, petites mares forestières
    et chablis.                                                               Crapaud calamite

                                        I. Demange                                               I. Demange

                                                                             Grenouille rousse
                    Grenouille verte

    Le Sonneur à ventre jaune
    Sa face ventrale est jaune avec des taches noires. Quand il se sent menacé il fait le mort et présente sa
    face jaune pour effrayer ses prédateurs. Les couleurs vives dans la nature informent souvent les prédateurs
    sur la toxicité. En effet le sonneur à ventre jaune peut secréter un poison pour se défendre. Autre caracté-
    ristique originale : il a les pupilles en forme de cœur. Fin mai, vous aurez peut-être la chance de l’entendre
    chanter, souvent le soir, en chœur avec ses congénères. C’est une espèce menacée et protégée par la loi.

                                        M. Jochem                                         M. Jochem
                    Sonneur à ventre jaune                               Sonneur à ventre jaune

9
Les mammifères
Parmi le grand gibier, le chevreuil et le sanglier sont présents, le cerf est absent. Parmi les petits verté-
brés habituels de Lorraine, on trouve le renard (abondant), le blaireau, le chat forestier et d’autres
petits mammifères (martre, hérisson, écureuil...).

                                                                     J. L. Nicolle
                                                Ecureuil

 J. L. Nicolle                                             J. L. Nicolle

                 Chevreuil                                                      Blaireaux

Chauve souris
                                             Le massif de Vitrimont présente un richesse spécifi-
                                             que, remarquable, de chauve-souris : 14 espèces de
                                             chauve-souris ont été inventoriées en 2009, cela représente
                                             presque les 2/3 des espèces de chauve-souris présentes en
                                             Lorraine ! A Rosières, 7 espèces ont été contactées, le Grand
                                             murin, la Noctule de Leisler, la Noctule commune, le Vesper-
                                             tilion de Natterer, la Sérotine commune, la Pipistrelle com-
                                             mune et le Vespertilion à moustaches. Un gîte de Barbastelle
                                             d’Europe a été repéré dans la forêt.
I. Demange                                   Ces espèces sont arboricoles, elles occupent des arbres gîtes,
                                             souvent des chênes. Elles s’installent dans des fentes sous
  Exemple d’arbre recherché par les          des écorces décollées ou encore dans les trous de pics. Les
 chauve-souris avec l’écorce décollée        lisières des boisements, les allées et chemins forestiers sont
 sous laquelle elles peuvent se loger.       des terrains de chasse prisés des chauves-souris. Les chauve
                                             -souris sont capables d’ingérer un nombre impressionnant
                                             d’insectes : 1 à 3 kg par an, 6 par minute, jouant ainsi com-
                                             me les Pics, un rôle sanitaire pour la forêt.

                                                                                                                10
Invertébrés
     Des études sur les invertébrés ont révélé une grande richesse.

     Les odonates, ordre des libellules et des demoiselles,
     sont bien représentés. Le rare Cordulégastre annelé a
     été observé. Cette libellule est rare, cela prouve la richesse
     du ruisseau de la Voivre car cette espèce est exigeante
     quant à la qualité de l’eau. 10 espèces ont été identifiées
     parmi lesquelles, l’Agrion à larges pattes, l’Agrion élégant,
     l’Aeschne bleue.

                                                                                                J. P. Lang

                                                                                       Agrion
     Les coléoptères sont aussi nombreux, ci-dessous le Bousier, le Meloe et le Moine. Deux espèces de co-
     léoptères, jamais encore citées en Lorraine, ont été trouvées : Hygrobia tarda Herbst et Hydrometra gra-
     cilenta Horvath. La présence de bois mort permet une grande richesse en saproxylophage
     (Cerambycidés, autrement appelés capricornes ou longicornes). Ce sont les insectes qui consomment le
     bois mort.

     I. Demange                                    I. Demange                  I. Demange

                   Bousier                                Meloe                             Moine

     Dans le ruisseau vous pourrez observer des espèces comme le Dytique. On trouve aussi un peuplement de
     trichoptère particulièrement divers et original. Ce sont des excellents révélateurs de la qualité et
     originalité des milieux dans ce massif. On y trouve des espèces caractéristiques des petits ruisseaux
     vifs et propres aux eaux froides, dont Lithax obscurus, rare. Fait original : deux espèces à caractère monta-
     gnard, connues jusqu’à présent uniquement dans les Vosges : Silo pallipes et Hydropsyche dinarica.

                                                                              I. Demange

                         Dytique femelle
                                                                               Fourreau de larve de
                                                                                   trichoptères

11
La forêt est un bien commun et fragile :
                         Protégeons la ensemble!
  Vous pouvez agir en commençant par respecter ces quelques règles :

  Utilisez les sentiers et pistes existantes. Respectez
  les routes fermées à la circulation

                                     Tracé de l’axe vert

Une bonne manière de découvrir la forêt : utilisez le sentier de l’axe vert proposé par la
Communauté de Communes du Sel et Vermois (CCSV). L’axe vert, inauguré en 2011, est
un sentier pour promeneurs et randonneurs qui relie les communes du territoire de la
CCSV. Vous pouvez accéder à la forêt du côté d’Hudiviller, aux points 4 et 5 vous aurez
une présentation du ruisseau de la Voivre et du rôle du bois mort en forêt. La sortie du
bois du Petit Ban vous emmène vers le site de l’ancienne sablière du bois des Hières, au-
jourd’hui formé de plusieurs mares et géré par le Conservatoire régional d’espaces natu-
rels.

                                                                                             12
Ne laissons pas nos déchets
     La forêt doit rester propre. Emportez toujours vos déchets avec vous. Pensez à prendre
     un sac plastique chez vous avant de partir en balade.

                               N’allumons pas de feu !

                    Respectons les animaux de la forêt
     Ils sont chez eux, laissons les vivre en paix

        Soyons prudents pendant les périodes de chasse
     Evitez les passages en forêt en période de chasse. Vous pouvez consulter le calendrier
     des jours de chasses en mairie. Il est aussi affiché sur les panneaux aux entrées de forêt.
     Evitez les zones de battues

                            Cueillons raisonnablement
     La cueillette de certaines espèces protégées est interdite. Les plantes ou champignons ne
     peuvent plus se reproduire s’ils sont cueillis en trop grande quantité. C’est le cas des jon-
     quilles et du muguet. N’arrachez jamais les racines et ne cueillez pas plus que ce qu’une
     main peut contenir. De même une autorisation est nécessaire pour le ramassage du bois
     mort.

                          Gardons nos chiens en laisse
     Il est préférable de tenir son chien en laisse afin de ne pas déranger la faune de la forêt
     et par respect des autres promeneurs. Il risque de déranger des couvaisons ou d’effrayer
     les animaux de la forêt rien qu’avec son odeur.

13
Sources bibliographiques:

Les données présentées dans ce document sont issues du travail de nombreux naturalistes des associations ou bu-
reaux d’études qui ont réalisé de longues périodes d’inventaires sur le terrain afin de mieux connaître la forêt. Voici
les sources de ces données synthétisées dans différents documents :

Données publiques des observations pour l’évaluation des Espaces Naturels Sensibles (E.N.S.) par le Conseil Général,
2013

Données publiques de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Lorraine
(DREAL) des observations pour l’évaluation des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistiques et floristique
(ZNIEF), 2013

BELLON Caroline, 2006, Présentation de la forêt communale de Rosières-aux-Salines, département de Meurthe et
Moselle-Rapport de stage pour l’ONF, BTS A Gestion et Protection de la Nature

ROBERT Thierry, BEDEL Frédéric, ONF, 2007, Révision d’aménagement forestier 2007-2021

JOUAN Dorothée, 2009, Inventaire des chiroptères dans le Massif forestier de Vitrimont, Action n° 7.4 du Plan de
Restauration des Chiroptères en Lorraine; CPEPESC Lorraine, Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de
l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Lorraine

ROUSSEL Thomas, 1997, Etude de la biodiversité de l’odonatofaune du massif forestier de Vitrimont et de ses pro-
ches alentours, Rapport de stage pour l’ONF, maîtrise de biologie des écosystèmes et des populations de l’UHP NAN-
CY1

MOUCHOT Eric, 1997, Aperçu des richesses floristiques du massif forestier de Vitrimont, rapport de stage à l’ONF
pour l’UHP NANCY1

VECRIN M.P., BRANCIFORTI J., KOENIG J.C., JACQUEMIN G., VALLET A., MAHEVAS T., SIGNORET J., JAGER C.,
VOIRIN M., Bureaux d’étude ESOPE et NEOMYS, janvier 2006, Diagnostic écologique du site de Rosières-aux-
Salines-Société GSM

Photos :

Toutes les illustrations de ce document proviennent d’habitants de Rosières ou de naturalistes fréquentant régulière-
ment Rosières pour observer la faune et la flore.

Nous remercions vivement pour leur partage de photographies, Michèle JOCHEM , Jean-Paul LANG, et Jean-Loup
NICOLLE.

Il reste encore beaucoup à explorer sur la richesse des milieux forestiers à Rosières-aux-Salines. La connaissance se
fait par le partage des données, n’hésitez pas à transmettre vos observations, qu’elles concernent des espèces com-
munes ou rares. Vous pouvez informer la mairie si vous rencontrez une espèce rare ou protégée sur le territoire.
Pensez aussi à informer les associations naturalistes locales. Vous pouvez saisir en ligne certaines données via les
sites :

 http://www.faune-lorraine.org/                   http://www.floraine.net                 http://vigienature.mnhn.fr/

Contacts:

Mairie de Rosières-aux-Salines, 15, rue Gambetta, 54110 Rosières-aux-Salines, 03 83 48 14 02

Nicolas CHATTON, agent patrimonial ONF, 03 83 73 18 15, nicolas.chatton@onf.fr

Si vous trouvez le corps d’un animal, vous pouvez informer les services vétérinaires du département :
Direction départementale de la protection des populations (DDPP) - Meurthe-et-Moselle, Hôtel des fi-
nances, 50, rue des Ponts, CS 80044, 54036 Nancy Cedex, 03 83 17 72 50
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