Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise

 
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Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
Rapport 2013 sur
le développement durable

Chiffres et faits concernant
l’état de la forêt bernoise

Office des forêts (OFOR)
Direction de l’économie publique (ECO)
Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
Frank (Wabern, Eichholz et Berne, Dählhölzli)

Introduction                                   2   Abréviations
Sans détours                                   3
                                                   OFEV   Office fédéral de l’environ-
Ressources                                     4
                                                          nement
   Aire forestière                             4
   Structure de la forêt par classes d’âge     4   OFOR   Office des forêts du canton
   Volume sur pied                             5          de Berne
Santé et vitalité                              6
                                                   IFN    Inventaire forestier national
   Polluants                                   6
                                                          IFN 1: 1983 – 1985
   Dégâts du gibier                            7
                                                          IFN 2: 1993 – 1995
   Incendies de forêt                          8
                                                          IFN 3: 2004 – 2006
   Ravageurs forestiers indigènes              8
                                                          IFN 4a: depuis 2009
   Nouvelles espèces envahissantes             9
Exploitation                                  10   WSL    Institut fédéral de recherches sur
   Exploitation du bois                       10          la forêt, la neige et le paysage
   Accroissement / potentiel d’exploitation   11
Biodiversité                                  12
   Bois mort                                  12
   Réserves et forêts d’aspect naturel        13
   Essences                                   14
Forêt protectrice                             15
   Protection contre les dangers naturels     15
Socio-économie                                16
   Employés                                   16
   Résultats                                  16
   Loisirs et détente                         17
Conclusion                                    18
   Mesures                                    19
Bibliographie                                 20
Sources sur Internet
Données

Photo de couverture: Corbis /Jacobs
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Avant-                             La forêt nous apprend à pen-          Nous devons donc nous attacher à soutenir l’éco-
                                   ser sur le long terme: les dé-     nomie forestière dans son évolution vers des struc-
propos                             cisions que nous prenons           tures rentables. Je considère à cet égard que
                                   aujourd’hui déterminent le         la tâche principale du canton consiste à donner
                                   développement forestier au         aux propriétaires forestiers innovants une marge
                                   cours des prochaines dé-           de manœuvre aussi grande que possible, et à in-
                                   cennies. Il est donc d’autant      demniser de manière adaptée les prestations d’in-
                                   plus important de s’assurer        térêt public.
                                   que ces décisions bénéficient         Dans le même temps, nous avons pris conscience
                                   d’un large soutien, de contrô-     du changement climatique auquel est soumise
         ler régulièrement leurs retombées et de tenir compte         toute la planète: de premières modifications clima-
         de l’évolution des conditions environnementales. Le          tiques se font ressentir dans les forêts bernoises.
         présent rapport sur le développement durable s’ins-          Sur les sols peu profonds par exemple, la vitalité de
         crit dans ce processus.                                      l’épicéa, gagne-pain des sylviculteurs, diminue du
            Il y a cinq ans, nous avons rédigé le premier rap-        fait de la multiplication des périodes de sécheresse.
         port sur l’état de la forêt bernoise. Les conclusions        J’ai donc demandé au service forestier d’intégrer
         de ce dernier sont toujours d’actualité: les volumes         systématiquement les connaissances acquises dans
         de bois exploités dans la forêt bernoise sont insuffi-       ce domaine aux conseils sylvicoles et économiques
         sants, et il existe des retards considérables, notam-        dispensés aux propriétaires forestiers.
         ment en matière d’entretien des forêts protectrices.            Il est nécessaire de poursuivre les mesures en fa-
            Entretemps, le marché du bois en Suisse s’est             veur du développement durable dans les forêts ber-
         considérablement dégradé et les recettes du bois             noises. De nombreux acteurs sont sollicités en la
         ont chuté, ce qui révèle la fragilité de l’ensemble du       matière: les propriétaires forestiers, l’économie fo-
         système du développement durable: si les proprié-            restière, la population et le canton. En faisant preuve
         taires forestiers ne sont pas incités à exploiter le bois,   de la clairvoyance requise, nous assurons l’avenir
         la forêt n’est plus gérée de manière durable. La bio-        des forêts bernoises.
         diversité est alors menacée, l’efficacité des forêts
         protectrices est réduite et toute la chaîne de trans-        Le directeur de l’économie publique
         formation du bois connaît des difficultés.                   Andreas Rickenbacher, conseiller d’Etat

                                                                                                       Ryter (Beatenberg, Balmholz)
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Introduction   Qu’en est-il du développement durable               Reconnu au niveau international, cet
               dans les forêts bernoises? L’Office des          ensemble de critères et d’indicateurs re-
               forêts s’est penché sur cette question il y      pose sur l’idée d’une gestion durable:
               a cinq ans dans une première publication         la forêt doit être entretenue et exploitée de
               «Rapport 2008 sur le développement du-           manière à préserver sa biodiversité, son
               rable. Chiffres et faits concernant l’état de    potentiel de production, sa capacité de
               la forêt bernoise».                              régénération et sa vitalité.
                  Depuis, l’inventaire forestier national          Les résultats de l’IFN 4a pour le can-
               (IFN) a été actualisé en fonction des don-       ton de Berne contiennent parfois d’im-
               nées relevées entre 2009 et 2011 par             portants écarts types car le nombre
               l’Institut fédéral de recherches sur la fo-      d’échantillons analysés est pour l’heure re-
               rêt, la neige et le paysage (WSL).               lativement réduit. Les inexactitudes statis-
                  Cette étude menée sur une longue              tiques seront mentionnées si nécessaire.
               période permet de mettre en avant des               Des données nationales sont indiquées
               tendances intéressantes sur le long terme.       en l’absence de chiffres spécifiques au
               En outre, au cours de ces cinq dernières         canton de Berne afin de mettre en évi-
               années, le développement durable dans            dence des tendances générales.
               les forêts bernoises a été considéré sous
               de nouveaux aspects. Autant d’éléments
               qui justifient la publication du rapport
               2013 sur le développement durable.
                  Pour faciliter la comparaison avec
               d’autres documents sur le sujet, le présent
               rapport, comme le précédent, se base
               sur les critères dits d’Helsinki que la
               Conférence des ministres européens pour
               la protection des forêts en Europe a déci-
               dés il y a vingt ans déjà: ressources, santé
               et vitalité, exploitation, biodiversité, forêt
               protectrice et socio-économie.

                                                                                  Ryter (cours supérieur de la Gürbe)
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Frank (Köniz, Könizbergwald)

Sans détours

Ressources          Les ressources de la forêt bernoise sont globalement intactes. S’appuyant sur la légis-
                    lation sur les forêts, le service forestier veille à la préservation de la surface forestière, mal-
                    gré une pression croissante à proximité des centres. La structure de la forêt par classes
                    d’âge présente des lacunes et montre que les vieux peuplements sont surreprésentés.
                    Toutefois, les surfaces en phase de régénération ont augmenté au cours des dernières
                    années. Le volume sur pied a eu tendance à diminuer depuis 2008, ce qui a été expres-
                    sément salué.

Santé et vitalité   La santé de la forêt est préoccupante. Les apports élevés d’azote et la multiplication
                    des périodes de sécheresse en raison du changement climatique nuisent à la vitalité
                    des arbres. Ces derniers deviennent plus sensibles aux organismes nuisibles qui se pro-
                    pagent parfois très rapidement. De plus, les risques d’incendies de forêt liés à la séche-
                    resse s’intensifient. Enfin, les dégâts causés par la faune sauvage ont augmenté au
                    cours des cinq dernières années.

Exploitation        Le prix du bois ayant baissé ces dernières années, les propriétaires forestiers n’ont pas
                    récolté plus de bois qu’il n’en a poussé. Or, pour réduire les volumes de bois encore trop
                    élevés, il faudrait intensifier l’exploitation du bois, notamment dans les régions les plus
                    touchées par ce problème.

Biodiversité        Le programme d’action Renforcement de la biodiversité a déjà porté ses fruits dans
                    la forêt bernoise: la proportion de bois mort est en hausse et le nombre de réserves ga-
                    ranties par un contrat a augmenté ces cinq dernières années. De plus, la part de feuillus
                    s’accroît, ce qui répond à l’objectif d’une composition de la forêt plus proche de l’état
                    naturel. Ces trois facteurs sont influencés par la situation économique défavorable.

Forêt protectrice   Plus des deux tiers de la forêt bernoise remplissent une fonction de protection contre
                    les dangers naturels tels que les avalanches, les chutes de pierres, les coulées de boue
                    et les glissements de terrain. De nombreuses forêts protectrices présentent des peuple-
                    ments homogènes et surannés ainsi que d’importants retards en matière de soins.
                    Au vu du changement climatique, il devient de plus en plus urgent de rajeunir ces forêts
                    en fonction des conditions stationnelles locales.

Socio-économie      La forêt bernoise est confrontée à d’importants défis socio-économiques. L’économie
                    forestière souffre de la baisse des recettes du bois et de la pénurie de main-d’œuvre qua-
                    lifiée. En outre, avec la hausse de la population, la forêt subit une pression croissante
                    de la part des personnes en quête de loisirs.

                                                                                                                           3
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Ressources

Aire forestière

La superficie totale des forêts ber-                          régions exploitées de manière intensive.
noises a légèrement augmenté de-                              C’est notamment le cas dans les agglo-
puis 25 ans. Tandis qu’elle s’étend                           mérations du Plateau, ainsi que dans
dans les régions périphériques, la                            les centres touristiques de l’Ober-
forêt est soumise à une pression                              land bernois.
croissante dans les centres, ce qui                              A cet égard, le projet «Waldstadt Bre-
reflète les développements au sein                            mer» fait couler beaucoup d’encre dans
de la société.                                                le canton de Berne: des initiateurs privés
                                                              proposent d’étendre la ville de Berne sur
Dans le canton de Berne, la surface                           la forêt voisine de Bremgarten. Même si
forestière continue d’augmenter légère-                       le projet semble irréalisable au vu de la
ment. Elle représente aujourd’hui environ                     législation actuelle, il révèle qu’en cas
181 700 hectares, soit 30,5 pour cent                         de conflit sur la répartition du sol,
de la surface du canton, contre 28,6 pour                     ressource de plus en plus réduite, la fo-
cent il y a 25 ans.                                           rêt ne constitue plus forcément une zone
   Passant de 28,7 à 31,8 pour cent dans                      inviolable.
le même temps, la part de forêts à l’échelle
nationale a connu une évolution similaire.
                                                                                                           Structure de la forêt
   Plusieurs facteurs permettent d’ex-
pliquer cette hausse. Dans les régions                                                                     par classes d’âge
isolées notamment, les prairies et pâtu-
rages difficilement accessibles sont co-
lonisés par la forêt car ils ne sont plus                                                                  La structure des classes d’âges de
exploités par l’agriculture. Le réchauffe-                                                                 la forêt bernoise n’est pas durable:
ment climatique peut également entraîner                                                                   il y a trop de vieux peuplements
un lent rehaussement de la limite fores-                                                                   de plus de 120 ans, tandis que les
tière naturelle.                                                                                           classes d’âge entre 40 et 80 ans
   L’augmentation générale de l’aire fo-                                                                   sont sous-représentées. La régéné-
restière ne doit toutefois pas faire oublier                                                               ration est toutefois en bonne voie.
la pression qui pèse sur la forêt dans les
                                                                                                           Les forêts de production et les forêts pro-
                                                                                                           tectrices devraient pouvoir remplir leurs
                                                                                                           fonctions en permanence. Il est donc im-
                                                                                                           portant de récolter les vieux arbres pour
                                                                                                           laisser place au rajeunissement. Idéale-
    Part de la forêt à la surface totale             Canton de Berne        Suisse
                                                                                                           ment, il faudrait obtenir une répartition des
                 28,6% 28,7%           29,7% 29,6%    30%   31%     30,5% 31,8%                            âges aussi régulière que possible, avec
    40 %                                                                                                   une limite vers le haut.
                                                                                                              La réalité est toute autre dans le can-
    30 %
                                                                                                           ton de Berne. Les peuplements suran-
    20 %                                                                                                   nés restent trop nombreux, tandis que les
                                                                                                           classes d’âge entre 40 et 80 ans sont
    10 %
                                                                                                           nettement sous-représentées. Les sur-
       0                                                                                                   faces de peuplements entre 0 et 40 ans
                                                                                                           ainsi qu’entre 80 et 120 ans sont en re-
                    86

                                         96

                                                       06

                                                                       11
                  19

                                       19

                                                     20

                                                                    20

                                                                                                           vanche adaptées.
                                                                                                              Ce résultat est réjouissant dans la me-
Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a
                                                                                                           sure où le rajeunissement a manifeste-
                                                                                                           ment gagné en importance au cours des

4
Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
Volume sur pied

                                                                      D’après les statistiques, le volume                        Une diminution du volume sur pied se-
                                                                      sur pied des forêts bernoises a                         rait bienvenue: dans le canton de Berne,
                                                                      diminué ces dernières années.                           en effet, ce dernier reste supérieur à la
                                                                      Il reste toutefois supérieur à la                       moyenne. Selon l’IFN 3, la moyenne suisse
                                                                      moyenne nationale, ce qui n’est pas                     était de 365 mètres cubes par hectare.
                                                                      sans risques pour les propriétaires                     D’après l’IFN 4a, elle devrait aujourd’hui
                                                                      forestiers.                                             se situer à 369 mètres cubes par hectare.
                                                                                                                                 Avec environ 440 mètres cubes par
            OFOR (Habkern, forêt de montagne à Traubach)
                                                                      D’après les données de l’inventaire fores-              hectare, l’Emmental présente le plus
                                                                      tier national fournies par le recensement               gros volume sur pied du canton, ce qui
                                                                      en cours, le volume sur pied a, depuis                  s’explique par deux facteurs: des condi-
                                                                      2006, tendance à diminuer dans le can-                  tions propices à la croissance d’une part,
                                                                      ton de Berne. La valeur de 383 mètres                   et d’autre part la présence d’une majorité
                                                                      cubes par hectare a toutefois été cal-                  de petits propriétaires forestiers privés se
                                                                      culée avec un écart-type de 4 pour cent                 limitant généralement à une exploitation
                                                                      et doit donc être interprétée avec précau-              peu intense.
dernières années. La tempête du siècle,                               tion. Le rapport 2008 sur le développe-                    Les peuplements ayant un volume sur
«Lothar», qui a sévi fin 1999, ainsi que                              ment durable faisait état d’un volume sur               pied élevé comprennent souvent des
les recommandations en découlant, dif-                                pied de 414 mètres cubes par hec-                       arbres très hauts avec une grande
fusées par le service forestier, ont contri-                          tare dans le canton de Berne.                           part d’épicéas, ce qui les rend parti-
bué à cette évolution.                                                                                                        culièrement vulnérables en cas de tem-
  La surreprésentation des peuplements                                                                                        pête. D’après les prévisions en matière
de plus de 120 ans est en revanche pro-                                                                                       de changement climatique, les tempêtes
blématique: le bois perd de sa valeur et                                                                                      devraient être plus fréquentes à l’avenir.
les peuplements sont de plus en plus                                                                                          Il est donc judicieux de poursuivre la ré-
instables.                                                                                                                    duction du volume sur pied.

  Répartition des surfaces selon les classes d’âge                                           Matériel sur pied                          Canton de Berne      Suisse

  40 000 ha                                                                                  500 m3/ha

                                                                                             400 m3/ha
  30 000 ha
                                                                                             300 m3/ha
  20 000 ha
                                                                                             200 m3/ha
  10 000 ha                                                                                  100 m3/ha

            0                                                                                          0
                        s

                                      s

                                                    s

                                                                  s

                                                                               s

                                                                                                                  86

                                                                                                                                   96

                                                                                                                                                06

                                                                                                                                                             11
                    an

                                  an

                                                an

                                                              an

                                                                              an

                                                                                                                19

                                                                                                                                  19

                                                                                                                                              20

                                                                                                                                                           20
                    0

                                  0

                                               20

                                                             60

                                                                          60
                –4

                              –8

                                           –1

                                                         –1

                                                                         >1
                0

                             40

                                          80

                                                         0
                                                        12

Source: IFN 4a (état 2011)                                                                 Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a

                                                                                                                                                                        5
Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
Santé et vitalité

                            Polluants

                            Les hommes sont à l’origine d’une                          Les apports excessifs d’azote modifient
                            pollution rampante de la forêt. Les                     insidieusement nos forêts. Alors que
                            apports élevés d’azote, notamment,                      jusque dans les années 1990, l’azote fa-
                            limitent la croissance des arbres et                    vorisait la croissance des arbres, il produit
                            aggravent leur vulnérabilité aux or-                    aujourd’hui l’effet inverse.
                            ganismes nuisibles et aux condi-                           Le programme intercantonal d’obser-
                            tions météorologiques extrêmes.                         vation permanente des forêts, une étude
                                                                                    menée en Suisse sur le long terme, met
                            La majorité des forêts bernoises souffrent              en évidence l’acidification des sols en de
                            d’apports trop élevés d’azote. Sur le                   nombreux endroits. La concentration des
                            Plateau notamment, les seuils de pollu-                 nutriments importants tels que le phos-
                            tion fixés au niveau international sont lar-            phore, le potassium et le magnésium dans
                            gement dépassés. Environ deux tiers des                 les feuilles et les aiguilles diminue. Lorsque
                            apports d’azote proviennent des émis-                   les arbres sont carencés, la production de
                            sions d’ammoniac issues de l’agri-                      bois chute et les peuplements sont nette-
                            culture et un tiers est dû aux oxydes                   ment plus vulnérables en cas de maladies
                            d’azote libérés par la combustion des                   et de conditions climatiques extrêmes.
                            carburants et combustibles fos-                         Des expériences ont montré que des ap-
                            siles. Les émissions d’oxydes d’azote                   ports d’azote trop élevés renforçaient la
                            sont essentiellement imputables au trafic.              sensibilité des arbres à la sécheresse. Les
                                                                                    fonctions des racines fines sont limitées et
                                                                                    les arbres ne peuvent pas suffisamment
                                                                                    réguler leur apport en eau.
                                                                                       Enfin, la forêt est également polluée par
                                                                                    l’ozone. Ce dernier est issu des oxydes
                                                                                    d’azote et des composés organiques vo-
                                                                                    latils. La pollution actuelle freine la crois-
                                                                                    sance des arbres et les concentrations
                                                                                    élevées de polluants causent des dégâts
                                                                                    visibles sur les feuilles.
                                                                                       Au vu du changement climatique, il
                                            DÉPOSITION D’AZOTE *                    faut s’attendre à connaître davantage de
                                            kg N /ha /année                         conditions climatiques extrêmes telles que
                                                                                    des périodes de sécheresse ou des tem-
                                                0–5
                                                                                    pêtes. Les auteurs du programme inter-
                                             5,1 – 10
                                            10,1 – 15
                                                                                    cantonal d’observation permanente des
                                            15,1 – 20                               forêts indiquent que l’écosystème forêt,
                                            20,1 – 30                               déjà affaibli par la pollution, sera plus sen-
                                            30,1 – 40
                                                                                    sible à ces perturbations.
                                                > 40

                                         * La valeur critique pour la forêt
                                         est de 10 à 20 kilogrammes d’azote
                                         par hectare et année (kg N / ha  /année)

                    Source: OFEV

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Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
naturpix.ch/Gansner (cerf)

Dégâts du gibier

La hausse du nombre d’animaux                     Ces dernières années, la tendance         lée à de fréquentes perturbations d’origine
sauvages au sein de milieux sen-               semble aller dans ce sens dans le can-       humaine, à des milieux sensibles ou à
sibles est propice à l’apparition des          ton: 36 pour cent de la surface forestière   la présence d’essences particulièrement
dégâts du gibier. Dans le canton de            bernoise enregistre des dégâts critiques     menacées par l’abroutissement, telles que
Berne, la part de surface présentant           et 11 pour cent connaît des dégâts insup-    les sapins blancs, cette situation peut de-
de dégâts critiques ou insuppor-               portables, contre respectivement 31 et       venir problématique.
tables causés par la faune sauvage             5 pour cent en 2008.                            Les dégâts du gibier sont indésirables,
augmente. L’abroutissement doit                   Lorsque le gibier cause des dégâts cri-   tant du point de vue écologique qu’éco-
être limité, aussi bien pour des rai-          tiques, la régénération est remise en        nomique. Ils génèrent des coûts pour les
sons économiques qu’écologiques.               question. En cas de dégâts insuppor-         propriétaires forestiers et réduisent les
                                               tables, seules des mesures spéciales per-    bénéfices futurs. L’abroutissement sélectif
La forêt est un biotope naturel cultivé        mettent de garantir un rajeunissement.       peut en outre nuire à la biodiversité.
et fréquenté par les hommes, dans le-             Ce bilan est conforme aux prévisions du      La multiplication des dégâts du gi-
quel le gibier a sa place. Idéalement, il      rapport 2008 sur le développement du-        bier est essentiellement imputable aux
convient de trouver un équilibre entre         rable: la densité de gibier a augmenté en    chevreuils. En outre, les populations
les hommes, le gibier et la forêt. La per-     raison de l’offre abondante de four-         de cerfs s’étendent lentement depuis
turbation de cet équilibre peut se traduire    rage disponible dans les trouées lais-       l’Oberland bernois vers les Préalpes et
par l’intensification de l’abroutissement.     sées par l’ouragan «Lothar». Avec la         l’est du canton.
                                               fermeture de ces trouées, davantage
                                               d’animaux doivent à présent se parta-
                                               ger une offre de fourrage réduite. Corré-

                                    DÉGÂTS DU GIBIER 2008                                                      DÉGÂTS DU GIBIER 2013

                                              DÉGÂTS:                                                                    DÉGÂTS:
                                              SUPPORTABLES                                                               SUPPORTABLES

                                              CRITIQUES                                                                  CRITIQUES

                                              INSUPPORTABLES                                                             INSUPPORTABLES

                    Source: OFOR                                                               Source: OFOR

                                                                                                                                            7
Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
Incendies de forêt

Toujours plus fréquentes, les pé-               sur le changement climatique, à l’avenir,
riodes de sécheresse renforcent                 les conditions météorologiques seront de
également le risque d’incendie de               plus en plus propices aux incendies.
forêts dans le canton de Berne. Le                 Ces dernières années, le canton de
Jura bernois, les régions de Berne              Berne n’a pas connu d’incendie specta-
et d’Interlaken ainsi que les vallées           culaire. De nombreux incendies de faible
à foehn de l’Oberland sont les plus             ou moyenne ampleur ont tout de même
touchés.                                        été enregistrés. Environ 160 incendies
                                                se sont déclarés entre 2000 et 2012,
Certes, des incendies de forêt se sont déjà     détruisant 25 hectares au total. Dans
déclarés sur le versant nord des Alpes par      la forêt de Bremgarten près de Berne,
le passé. Cette préoccupation a toutefois       deux hectares de surfaces «Lothar» ont
                                                                                              Ravageurs forestiers
gagné en importance au cours des der-           été incendiés en 2011.
nières années: de plus en plus longues,            Pour l’instant, il n’est pas possible de   indigènes
les périodes de sécheresse ont renforcé         dire si le nombre d’incendies augmente,
le risque d’incendie à plusieurs reprises       ces derniers n’étant systématiquement
dans le canton de Berne et à chaque fois        recensés par le service forestier que de-     Le bostryche est le ravageur le plus
notamment dans le Jura bernois, les ré-         puis 2008.                                    connu de la forêt bernoise. La si-
gions de Berne et d’Interlaken ainsi que           Les incendies, même de faible am-          tuation actuelle est aussi calme
dans les vallées à foehn de l’Oberland.         pleur, sont synonymes de pertes écono-        qu’avant le passage de l’ouragan
   Au printemps 2011, la sécheresse du          miques pour les propriétaires forestiers.     «Lothar». De nouveaux organismes
sol forestier était telle que tous les arron-   Par ailleurs, ils nuisent à la régénération   nuisibles apparaissent localement,
dissements administratifs du canton ont         et – selon les sites – à la fonction pro-     comme le chermès des rameaux du
interdit temporairement d’allumer des feux      tectrice de la forêt. Ils peuvent en outre    sapin pectiné.
en forêt. Selon les données scientifiques       représenter une menace pour la sécu-
                                                rité publique.                                Le bostryche reste l’un des principaux
                                                   Selon les spécialistes, neuf incendies     ravageurs de la forêt bernoise, même si
                                                sur dix sont d’origine humaine. Les           depuis 2008, les attaques sont retombées
                                                Suisses se rendent en moyenne plus sou-       au niveau d’avant le passage de «Lothar».
                                                vent en forêt que leurs voisins européens,    Suite à ce dernier, les populations avaient
                                                ce qui augmente le risque d’incendie de       augmenté de manière spectaculaire, les
                                                forêt.                                        chablis offrant des conditions de repro-
                                                                                              duction idéales à ces nuisibles. En outre,
                                                                                              la chaleur et la sécheresse de l’été 2003
                                                                                              avaient renforcé cette tendance.
                                                                                                 Les forêts bernoises ont depuis été
                                                      INCENDIES DE FORÊT 2000 – 2012
                                                                                              épargnées par les ouragans de cette
                                                                                              ampleur, même si plusieurs petites tem-
                                                                                              pêtes ont été enregistrées durant l’hiver
                                                                                              2011/12 dans l’Oberland bernois, renver-
                                                                                              sant 140 000 mètres cubes de bois. Ayant
                                                                                              tiré les leçons de l’ouragan «Lothar», le
                                                                                              service forestier a fait rapidement évacuer
                                                                                              les chablis des forêts protectrices. Jusqu’à
                                                                                              présent, la région n’a pas connu de nou-
                                                                                              velle multiplication des foyers de bostry-
                                                                                              ches, mais il est encore trop tôt pour tirer
                              Source: OFOR
                                                                                              une conclusion définitive. L’expérience a

8
Nouvelles espèces envahissantes

                                                                                            Dans les forêts bernoises aussi,                 comme particulièrement dangereuses
                                                                                            la mobilité croissante se tra-                   et doivent donc obligatoirement être an-
                                                                                            duit par l’apparition de ravageurs               noncées. Le capricorne asiatique s’at-
                                                                                            jusqu’alors inconnus tels que le                 taque à toute une série de feuillus qu’il
                                                                                            capricorne asiatique ou l’agent pa-              peut faire mourir en quelques années
                                                                                            thogène du flétrissement du frêne.               seulement. Le cynips du châtaignier,
                                                                                                                                             quant à lui, ne s’attaque qu’aux châ-
                                                                                            Ces dernières années, de plus en plus de         taigniers et peut nuire à leur vitalité à
                                                                                            nouveaux organismes, c’est-à-dire non            long terme.
                                                                                            indigènes, ont été découverts dans les         • Parmi les plantes envahissantes ré-
                                                                                            forêts bernoises (néobiota, espèces en-          pandues dans le canton figurent la re-
                                                                                            vahissantes exogènes). Leur propagation          nouée du Japon, la balsamine de
                                                                                            s’explique, entre autres, par l’intensifica-     l’Himalaya, l’arbre à papillons ou le
                                   Keystone/Balzarini (traces de bostryche)
                                                                                            tion du commerce mondial, la mobilité glo-       solidage du Canada. Largement ré-
                                                                                            bale et le changement climatique.                pandues, ces espèces peuvent nuire à
                                                                                               Il convient d’accorder une attention par-     la régénération de la forêt.
                                                                                            ticulière aux espèces envahissantes.           • Ces cinq dernières années, le flétris-
                                                                                            Elles se propagent rapidement et peuvent         sement du frêne s’est propagé de
                                                                                            nuire aux fonctions de la forêt et à la          manière fulgurante sur presque tout le
                                                                                            santé des êtres humains. Voici quelques          versant nord des Alpes, et donc aussi
       montré qu’en cas de conditions météo-                                                exemples en la matière:                          dans le canton de Berne. Il est causé
       rologiques favorables, un pullulement des                                            • La présence sporadique du capri-               par un champignon qui pénètre par les
       insectes pouvait aussi survenir quelques                                                corne asiatique et du cynips du               feuilles, ou directement par l’écorce en-
       années seulement après le passage d’une                                                 châtaigner a été décelée dans le              core fine des jeunes arbres. Les par-
       tempête.                                                                                canton de Berne. Originaires de Chine,        ties de l’arbre situées au-dessus du
         Outre les bostryches, d’autres ra-                                                    ces deux espèces sont considérées             champignon ne sont plus hydratées et
       vageurs indigènes peuvent apparaître                                                                                                  meurent. Les conséquences de cette
       localement, comme le chermès des ra-                                                                                                  maladie ne sont pas encore parfaite-
       meaux du sapin pectiné: la présence                                                                                                   ment connues.
       de cet insecte a été décelée en 2013 sur
       des surfaces «Lothar» de l’Oberland ber-
       nois. Il décime localement les peuple-
       ments de sapins; aucune mesure de lutte
       n’est envisageable.
                                                                                                                                                               RÉPARTITION DU FLÉTRIS-
                                                                                                                                                                     SEMENT DU FRÊNE
        Nids de bostryches
                                                                                                                                                                                  2009

4000                                                                                                                                                                              2010
3750
                                                                                                                                                                                  2011
3500
3250                                                                                                                                                                              2012
3000
2750
2500
2250
2000
1750
1500
1250
1000
 750
 500
 250
   0                                                                                                                                         Source: OFOR  / WSL
       2000
              2001
                     2002
                            2003
                                    2004
                                           2005
                                                  2006
                                                         2007
                                                                2008
                                                                       2009
                                                                              2010
                                                                                     2011

       Source: OFOR
                                                                                                                                                                                    9
Exploitation

                                                     Exploitation du bois
 Inventaire forestier national (IFN)
 ou statistique forestière?

 La statistique forestière fait état d’une           L’exploitation du bois a diminué au
 exploitation annuelle du bois nettement             cours des dernières années. Selon
 inférieure aux chiffres fournis par l’in-           l’inventaire forestier national (IFN),
 ventaire forestier national (IFN): la               la moyenne se situe à 1,46 million
 moyenne des années 2006 à 2011 était                de mètres cubes par an (cubage au
 d’1,1 million de mètres cubes par an.               sol). D’après la statistique fores-
 Les écarts s’expliquent essentiellement             tière, les grumes de résineux, no-
 par des méthodes de recensement dif-                tamment, ont atteint leur niveau le
 férentes. L’inventaire forestier national se        plus bas en 2012.
 base sur des échantillonnages, tandis
 que la statistique forestière s’appuie sur les      L’inventaire forestier national fait état
 questionnaires annuels soumis aux ex-               d’une exploitation moyenne de 1,46 mil-
 ploitations forestières.                            lion de mètres cubes par an (cubage au
    Selon une étude mandatée par l’OFEV, ni          sol). D’après la statistique forestière, l’ex-
 la statistique forestière, ni l’inventaire fores-   ploitation n’a cessé de diminuer ces der-
 tier ne sont véritablement représenta-              nières années pour atteindre son niveau
 tifs de l’exploitation. Il est supposé que          le plus bas en 2012 et afficher une valeur
 les chiffres de la statistique forestière sont      inférieure de 19 pour cent à la moyenne
 nettement trop bas alors que ceux de l’in-          des vingt dernières années. L’ouragan
 ventaire forestier national sont légèrement         «Lothar» en 1999, puis la canicule de
 trop élevés.                                        l’été 2003 avaient provisoirement conduit
    Le présent rapport repose sur les don-           à une forte hausse de l’exploitation.
 nées de l’IFN. Par souci de logique, l’indi-           L’évolution future de l’exploitation dé-
 cateur «exploitation» se base aussi sur les         pend essentiellement du marché du
 données de l’IFN.                                   bois. La demande intérieure est stable,
                                                     voire en hausse, même si ces dernières

OFOR (Zollbrück, martelage au Schwändeli)
années la baisse des prix liée au taux de
change n’a pas incité à exploiter plus de
bois.
   Malgré les fortes tempêtes et l’évolu-
tion de la demande, la répartition des as-
sortiments de bois n’a que légèrement
changé ces 25 dernières années. Depuis
2004 seulement, le bois-énergie est
nettement plus demandé, au détriment
des grumes et du bois d’industrie.
Alors que les énergies renouvelables sont
au cœur du débat, le bois a gagné en im-
portance, tandis que pour les feuillus no-
tamment, la demande en grumes et bois
d’industrie a reculé. Toutefois, la baisse
considérable de l’exploitation enregistrée
en 2012, dont fait état la statistique fores-                                                      OFOR (Anet, récolte du bois dans les forêts d’Etat)
tière, a essentiellement touché les gru-
mes de résineux.
   La part de l’exploitation bernoise dans      Accroissement / potentiel d’exploitation
l’exploitation nationale reste constante et
se situe, ces dernières années, à environ
20 pour cent. Cette stabilité montre que        Jusqu’à présent, depuis le début de          hectare (bois sur pied). Une exploitation
la baisse de l’exploitation en 2012 n’est       la période de l’IFN en cours, l’ac-          légèrement supérieure à l’accroissement
pas un problème spécifique au canton de         croissement et l’exploitation étaient        devait permettre de réduire le volume de
Berne.                                          à peu près équilibrés. Afin de ré-           bois de manière ciblée, conformément à
                                                duire le volume sur pied toujours            l’objectif fixé.
                                                trop élevé, l’exploitation devrait être         Afin de remplir au mieux leurs fonctions,
                                                intensifiée, notamment dans les ré-          les forêts doivent être bien gérées. Au vu
                                                gions forestières présentant des vo-         du changement climatique également,
                                                lumes supérieurs à la moyenne.               il convient d’exploiter plus intensivement
                                                                                             la forêt pour assurer son développement
                                                D’après l’inventaire forestier national,     durable. L’exploitation devrait notamment
                                                l’accroissement est resté stable au cours    être renforcée dans les régions où les
                                                des dernières années. Entre 2006 et          volumes de bois sont réellement trop éle-
                                                2011, il était d’environ 1,5 million de      vés, ce qui est essentiellement le cas dans
                                                mètres cubes par an (cubage au sol).         les Préalpes.
                                                   Comme énoncé, l’exploitation se situe
                                                au même niveau avec environ 1,5 million
                                                de mètres cubes abattus chaque année.
                                                De plus, tous les ans, les volumes de bois
                                                diminuent du fait de la mort de certains
                                                arbres ou de leur destruction lors d’ava-
                                                lanches par exemple. Il semble donc plau-
                                                sible que le volume total de bois ait
                                                légèrement diminué ces dernières années.
                                                   Dans le rapport 2008 sur le développe-
                                                ment durable, le potentiel d’exploitation
                                                optimal est estimé à 12 mètres cubes par

                                                                                                                                                  11
Biodiversité

OFOR (Bois mort)
                   Bois mort

                   La proportion de bois mort conti-
                   nue d’augmenter dans la forêt
                   bernoise. Positive pour la biodiver-
                   sité, cette évolution est favorisée
                   en conséquence. Elle s’explique
                   toutefois surtout par des motifs
                   économiques.

                   Dans la forêt bernoise, le bois mort repré-
                   sente 23 mètres cubes par hectare, soit
                   6 pour cent du volume total de bois,
                   contre 4 pour cent en 2006.
                      Il est formé par des processus natu-
                   rels de vieillissement ou suite à des évé-
                   nements naturels tels que des tempêtes,
                   des attaques d’insectes ou d’autres in-
                   fluences environnementales. Dans les fo-
                   rêts exploitées à des fins économiques,
                   les quantités de bois mort sont nettement
                   moins importantes, les arbres étant abat-
                   tus dès qu’ils arrivent à maturité.
                      Très recherché comme combustible
                   par le passé, le bois mort n’était présent
                   qu’en faibles quantités dans les forêts.
                   Aujourd’hui, il est souvent plus écono-
                   mique pour les propriétaires forestiers de
                   le laisser sur pied ou au sol en forêt, no-
                   tamment dans les forêts situées en alti-
                   tude. Ce sont elles qui présentent les plus
                   grandes quantités de bois mort, les frais
                   de récolte y étant particulièrement élevés
                   en raison de la topographie.

                     Proportion de bois mort
                     dans la forêt bernoise

                     Année                         1996   2006   2011

                     Bois mort (m3/ha)                9     18     23

                     Proportion du matériel           2      4      6
                     sur pied (%)

                   Sources: IFN 2, IFN 3, IFN 4a
Cette évolution est perçue différem-
ment selon l’approche adoptée. Du point
de vue de la biodiversité, la part de bois
                                                                                                 OFOR (Wynau, réserve forestière Mettlenrain-Höchi)
mort pourrait encore augmenter. En tant
qu’habitat et source de nourriture,
ce dernier joue en effet un rôle central
                                             Réserves et forêts d’aspect naturel
pour près d’un cinquième des espèces
vivant en forêt: plus de 1200 coléoptères
et 2500 eumycètes.                           Dix pour cent des forêts du canton            plus de 600 hectares. En 2008, le can-
   En altitude, le bois mort peut être       environ sont laissées à l’état na-            ton ne comptait que 4 réserves partielles
utilisé de manière ciblée pour contribuer    turel. 11 réserves partielles et 22           et 19 réserves totales.
à la fonction protectrice de la forêt,       réserves totales sont garanties au               Des mesures ont été prises dans les
contre les avalanches ou les chutes de       moyen de contrats avec le canton.             réserves partielles afin de promouvoir
pierres par exemple. Dans le cadre des                                                     de manière ciblée des biotopes particu-
conventions-programmes avec la Confé-        Les propriétaires forestiers se sont enga-    liers et des espèces menacées. Dans les
dération, le canton promeut les îlots de     gés à exploiter la forêt de manière ciblée    réserves totales en revanche, la forêt
vieux bois et de bois mort.                  ou à y renoncer sur 3 600 hectares, soit      est en grande partie vouée à l’évolution
   Du point de vue économique en re-         2 pour cent de la surface forestière ber-     naturelle.
vanche, l’incitation à conserver davan-      noise. Les trois quarts de cette surface         Malgré ces progrès, le canton reste loin
tage de bois mort a mauvaise presse. En      environ sont garantis par des contrats de     d’avoir atteint l’objectif de la Confédéra-
plein débat sur la transition énergétique,   mise en rèserve passés avec le service        tion fixé dans la Politique forestière 2020,
le potentiel inexploité d’énergie re-        forestier.                                    visant à transformer 10 pour cent de la
nouvelable est pointé du doigt. En outre,      La surface de réserves garantie par le      surface forestière en réserves d’ici 2030.
les propriétaires forestiers et le service   service forestier est répartie sur 11 ré-     Pour de nombreux propriétaires forestiers,
forestier soulignent le risque accru d’ac-   serves partielles et 22 réserves totales,     renoncer contractuellement à l’exploita-
cidents ou de gros incendies en cas de       parmi lesquelles figure la première           tion de la forêt pendant 50 ans semble
sécheresse.                                  grande réserve forestière bernoise.           constituer un trop gros sacrifice, malgré
                                             Située dans le Diemtigtal, elle s’étend sur   l’indemnisation financière proposée.
                                                                                              Toutefois, si l’on se penche davantage
                                                                                           sur l’objectif qualitatif sous-jacent – auto-
                                                                                           riser le développement naturel de la fo-
                                                                                           rêt – les résultats du canton de Berne sont
                                                                                           plus satisfaisants: d’après l’inventaire fo-
                                                                                           restier national, 8 pour cent de la surface
                                                                           RÉSERVES
                                                                                           forestière bernoise sont soit inaccessibles,
                                                                       FORESTIÈRES
                                                                                           soit inexploités depuis au moins 50 ans.
                                                                                           Ainsi, près de dix pour cent de la sur-
                                                                                           face forestière bernoise sont laissés
                                                                                           à l’état naturel.
                                                                                              Il semble justifié de se demander si
                                                                                           des moyens publics doivent être enga-
                                                                                           gés pour lier par contrat de mise en ré-
                                                                                           serve les zones forestières inaccessibles
                                                                                           ou inexploitées. Il pourrait être objecté que
                                                                                           la répartition de ces régions n’est pas re-
                                                                                           présentative et que l’exploitation pourrait
                                                                                           être à nouveau intensifiée si la situation du
                                                                                           marché du bois s’y prête.

                                               Source: OFOR
                                                                                                                                               13
Frank (Lauperswil, Undere Frittebachgraben)

Essences

Représentant près de 70 pour cent                 Toutefois, elle s’explique aussi par une
du peuplement, les résineux do-                régénération naturelle plus impor-
minent la forêt bernoise, bien que             tante liée à une gestion forestière proche
la part de feuillus ait augmenté ces           de la nature. La domination de certaines         Proportion de feuillus
dernières années, en raison des                essences dépend du site et des arbres            dans le canton de Berne

évolutions du marché et d’une ges-             porte-graines présents. A basse altitude,                    22%         22%          25%      31%
tion plus proche de l’état naturel.            ce sont souvent les feuillus qui présentent      40 %
                                               la meilleure vitalité. Leur augmentation fa-
                                                                                                30 %
Les feuillus, dont la part continue d’aug-     vorise la biodiversité.
menter dans le canton, constituent actuel-        L’épicéa, qui constitue 46 pour cent          20 %
lement environ 30 pour cent de la forêt        de la forêt bernoise, est l’essence la plus
                                                                                                10 %
bernoise. Perçue différemment selon            représentée. Ce pourcentage devrait di-
l’approche adoptée, cette hausse trouve        minuer, notamment à basse altitude, en               0
diverses explications.                         raison du changement climatique. Selon
                                                                                                           86

                                                                                                                       96

                                                                                                                                     06

                                                                                                                                             11
                                                                                                         19

                                                                                                                     19

                                                                                                                                 20

                                                                                                                                           20

   Les feuillus tiennent une place se-         les sites, cette essence pourrait toutefois
condaire sur le marché du bois. Sou-           être remplacée par d’autres résineux tels      Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a
vent, ils sont uniquement utilisés comme       que les sapins blancs, les mélèzes, les
bois-énergie. Les capacités de transfor-       pins ou les douglas.
                                                                                                Proportion de feuillus
mation du bois de feuillus sont quasi nulles      Les deux autres essences principales          pour la Suisse
en Suisse.                                     du canton, le hêtre et le sapin, repré-
                                                                                                            26%         28%          31%      33%
   La réduction globale du volume sur pied     sentent chacune 20 pour cent de la fo-
                                                                                                40 %
observée ces dernières années est es-          rêt bernoise.
sentiellement imputable aux résineux.             Dans le cadre de la vulgarisation fores-      30 %
La part relative de feuillus a donc aug-       tière, le service forestier recommande de
                                                                                                20 %
menté. Cette hausse est vue d’un mau-          veiller à la préservation de mélanges d’es-
vais œil sur le plan économique car elle       sences adaptés aux conditions locales et         10 %
découle d’une évolution défavorable            ainsi, au maintien d’une part suffisante de
                                                                                                    0
du marché.                                     feuillus. Au vu du changement climatique
                                                                                                           86

                                                                                                                       96

                                                                                                                                     06

                                                                                                                                             11

                                               également, il est judicieux de disposer
                                                                                                         19

                                                                                                                     19

                                                                                                                                 20

                                                                                                                                           20

                                               d’une large palette d’essences.                Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a

14
Forêt protectrice

Protection contre les dangers naturels

De par sa topographie, le canton                sanaux, 3200 kilomètres de routes et 160
dispose d’une part supérieure à la              kilomètres de lignes de chemins de fer.
moyenne de forêts protectrices.                    Les forêts protectrices de zones,
Malgré l’encouragement de cette                 soit 37 pour cent de la surface fores-
fonction de protection, qui présente            tière bernoise, constituent une protection
un grand intérêt public, d’impor-               contre les dangers naturels en empêchant
tants retards subsistent en matière             que des matériaux ne parviennent dans
de soins.                                       des cours d’eaux.
                                                   Moins coûteux que les ouvrages de
Plus des deux tiers de la forêt bernoise        protection, l’entretien des forêts protec-
(69 pour cent) remplissent une fonction de      trices constitue une priorité pour le canton
protection contre les dangers naturels tels     de Berne. Il est indemnisé par des fonds
que les avalanches, les chutes de               publics. Dans le cadre de la conven-
pierres, les coulées de boue et les             tion-programme entre la Confédé-
glissements de terrain. Dans l’Ober-            ration et le canton, 2200 hectares de
land bernois, cette part s’élève même à         forêt protectrice ont bénéficié de soins
91 pour cent. En raison de la topographie       entre 2008 et 2011, soit 2 pour cent de
bernoise, ces proportions sont largement        leur surface.
supérieures à la moyenne suisse, laquelle          L’entretien durable des forêts protec-
s’établit à 49 pour cent.                       trices est en outre un défi considérable:
   D’après la carte indicative des forêts       nombre d’entre elles présentent des peu-
protectrices 2012, ces dernières sont divi-     plements homogènes et surannés ainsi
sées en deux catégories: protection d’ob-       que d’importants retards en matière
jets et protection de zones.                    de soins. Au vu du changement clima-
   Constituant près d’un tiers de la surface    tique, il devient de plus en plus urgent de
forestière bernoise, les forêts protec-         rajeunir les forêts protectrices en fonction
trices d’objets protègent les bâtiments,        des conditions stationnelles locales.
les voies de communication et autres ins-
tallations contre les dangers naturels. Il
s’agit concrètement de 35 000 habita-
tions, 7900 bâtiments industriels et arti-

AUTRES FORÊTS                                          FORÊTS PROTECTRICES
                                                                     D’OBJETS

                          31%                  32%

FORÊTS PROTEC-                     37%
TRICES DE ZONES

                  Source: OFOR                                                                 Ryter (Kandergrund, Mitholz)

                                                                                                                              15
Socio-économie

                                                                                                                            Résultats

                                                                                                                            Dans l’économie forestière, les re-
                                                                                                                            cettes du bois constituent un fac-
                                                                                                                            teur essentiel de réussite. Or, les
                                                                                                                            prix ont diminué au cours des cinq
                                                                                                                            dernières années, entraînant une
                                                                                                                            dégradation de la situation des ex-
                                                                                                                            ploitations et des entreprises.

                                                                                                                            Les recettes du bois ont enregistré une
                                                                OFOR (Anet, Instruction d’apprentis forestiers-bûcherons)   baisse considérable ces cinq dernières
                                                                                                                            années: l’indice du prix du bois brut
Employés                                                                                                                    établi par la Confédération a chuté de
                                                                                                                            146 à 122 pour cent entre début 2008
                                                                                                                            et fin 2012 (3e trimestre 2000 = 100 %).
L’économie forestière connaît des                              sont transférés des exploitations aux en-                       Cette évolution est essentiellement due
changements profonds: le nombre                                treprises. Il y a environ 20 ans, l’écono-                   au cours élevé du franc suisse, lequel
d’employés diminue sur le long                                 mie forestière bernoise employait encore                     exerce une pression sur les prix du bois
terme et les emplois sont trans-                               près de 950 personnes à plein temps,                         indigène. Les importations contribuent
férés des exploitations aux entre-                             dont seulement 20 pour cent dans des                         de plus en plus à répondre à la demande
prises. En outre, une pénurie de                               entreprises.                                                 interne, laquelle est restée stable.
main-d’œuvre qualifiée se profile.                                La diminution du nombre d’employés                           La réussite des exploitations forestières
                                                               et leur transfert s’observent aussi dans la                  repose avant tout sur les recettes du bois.
Le nombre d’employés dans l’écono-                             plus grande exploitation du canton, l’En-                    Les ventes de bois façonné génèrent 36
mie forestière bernoise est resté stable                       treprise Forêts domaniales: entre                            pour cent des recettes totales; 60 pour
ces dernières années. Les données les                          2006 et 2012, 25 postes à plein temps                        cent des recettes sont produites par l’ex-
plus récentes proviennent du recense-                          ont été laissés vacants. En outre, dans                      ploitation forestière en général, comme le
ment des entreprises 2008. Selon ces                           le cadre d’une réorganisation globale,                       montrent les résultats du réseau suisse
dernières, l’économie forestière bernoise                      cette entreprise a supprimé 15 postes                        d’exploitations forestières pilotes (REP).
emploie environ 570 personnes à plein                          à plein temps supplémentaires en 2013.
temps, dont 64 pour cent dans des ex-                          Les activités opérationnelles sont plus fré-
ploitations et 36 pour cent dans des en-                       quemment effectuées par des entreprises
treprises forestières.*                                        privées selon des procédures de travail
   Toutefois, le nombre d’employés est en                      rationalisées et mécanisées. Aujourd’hui,
baisse sur le long terme et les emplois                        l’Entreprise Forêts domaniales compte
                                                                                                                              Indice du prix du bois brut
                                                               encore environ 24 postes à plein temps
                                                               pour le travail en forêt (forestiers-bûche-
  Emplois                                                                                                                     150 %
                                                               rons, ouvriers forestiers).
  Année                       2000       2005       2008          Le nombre de forestiers-bûcherons ter-                      140 %
                                                               minant leur apprentissage diminue éga-
                                                                                                                              130 %
  Emplois à plein              899        553         574      lement. La moyenne des cinq dernières
  temps dans les ex-
  ploitations et entre-                                        années (2009 – 2013) est de 27 appren-                         120 %
  prises forestières                                           tissages contre 33 il y a dix ans (moyenne                     110 %
  Forestiers-bûcherons           36         23          28     sur 5 ans). Il incombe de plus en plus sou-
  certifiés (diplômes)                                         vent aux entreprises forestières de former
                                                                                                                                           05

                                                                                                                                                  06

                                                                                                                                                         07

                                                                                                                                                                08

                                                                                                                                                                      09

                                                                                                                                                                             10

                                                                                                                                                                                    11

                                                                                                                                                                                             12

                                                               leurs employés, une tâche que certaines
                                                                                                                                         20

                                                                                                                                                20

                                                                                                                                                       20

                                                                                                                                                              20

                                                                                                                                                                     20

                                                                                                                                                                           20

                                                                                                                                                                                  20

                                                                                                                                                                                         20

                                                               commencent à assumer.
Source: Recensement des entreprises OFS (2008);                                                                             Source: OFS. Base de l’index (100 %) septembre à décembre 2000
Statistique de la formation OFOR                                  Même s’il varie, le nombre de forestiers
* Les exploitants gèrent en majeure partie leurs propres
                                                               ES formés reste faible. A l’avenir, il faudra
forêts, tandis que les entreprises forestières offrent à des   donc s’attendre à une pénurie de main-
tiers des prestations sylvicoles.
                                                               d’œuvre qualifiée.

16
La situation s’est dégradée pour les ex-
ploitations forestières depuis 2008.
D’après les données du REP, les exploi-
tations suisses ont en moyenne affiché
un résultat négatif entre 2008 et 2010.
La part d’exploitations ayant effectué des
bénéfices était d’environ 40 pour cent.
D’après la statistique forestière, le can-
ton de Berne a également enregistré des
résultats d’exploitation négatifs.
   L’évolution de la situation économique
des entreprises forestières ne fait pas l’ob-
jet de statistiques, mais il est fort probable
                                                                                                                   Frank (Bienne, Gorges du Taubenloch)
que les faibles prix du bois exercent une
pression accrue sur les entreprises.
   Les exploitations forestières fournissent     Loisirs et détente
des prestations sur mandat des pou-
voirs publics et sont donc indemnisées.
D’après le REP, les contributions repré-         La hausse de la population aug-                      La population suisse a augmenté d’en-
sentent 18 pour cent du revenu total des         mente l’intensité des activités de                viron 13 pour cent entre 1997 et 2012.
exploitations.                                   détente dans les forêts. Bien que                 L’intensité croissante des activités de dé-
   Dans le cadre des conventions-                pour l’instant les conflits d’utilisa-            tente dans les forêts suisses permet d’ex-
programmes avec la Confédération, le             tion restent ponctuels, la nécessité              pliquer de manière plausible les résultats
canton de Berne a versé en moyenne               d’entamer des discussions poli-                   de l’étude WaMos.
17,6 millions de francs par an de                tiques est de plus en plus forte.                    L’utilisation accrue de la forêt pour
contributions d’encouragement ces                                                                  les loisirs peut conduire à des conflits
cinq dernières années, dont 57 pour cent         Il n’existe pas de données statistiques in-       ponctuels avec d’autres fonctions
pour la protection contre les dangers na-        diquant si l’utilisation récréative de la forêt   de la forêt, et ce également dans le canton
turels, 29 pour cent pour les ouvrages           bernoise répond aux critères du dévelop-          de Berne. Une coupe de bois à but éco-
de protection, 8 pour cent pour l’éco-           pement durable. Il faut donc se baser sur         nomique peut par exemple être remise en
nomie forestière et 6 pour cent pour la          des résultats de recherches permettant            question en raison des exigences de sé-
biodiversité.                                    de tirer des conclusions indirectes.              curité et de communication. L’étude Wa-
   En outre, le canton a versé environ           L’étude «Monitoring socioculturel des fo-         Mos montre toutefois que 68 pour cent
deux millions de francs par an (y c.             rêts» (WaMos) réalisée par l’OFEV et le           de la population estime que la quantité
les contributions aux triages) de manière        WSL en 2012 peut par exemple être ex-             de bois utilisée est correcte.
autonome.                                        ploitée en ce sens.                                  Dans les zones forestières proches des
                                                     Cette dernière révèle que 94 pour             centres notamment, les propriétaires fo-
                                                 cent des Suisses passent régulière-               restiers jugent que les limites du droit
                                                 ment du temps en forêt, le plus souvent           d’accès à la forêt sont atteintes lorsqu’ils
                                                 pour s’y promener ou y exercer divers             doivent supporter les frais découlant de
                                                 types de sports. La part des interrogés           l’utilisation récréative des forêts par des
                                                 se disant dérangés, au moins en partie,           tiers. C’est notamment le cas lorsque
                                                 par la présence d’autres personnes dans           les infrastructures sont endomma-
                                                 la forêt a considérablement augmenté par          gées ou lors de prétentions en dom-
                                                 rapport au premier sondage de 1997                mages et intérêts. La révision partielle
                                                 (de 18 à 27 %). Parmi les principales             de la loi cantonale sur les forêts a mon-
                                                 sources de dérangement figurent les               tré que la discussion politique sur l’utilisa-
                                                 vélos et VTT (11 %), le bruit en général          tion récréative durable de la forêt gagnait
                                                 (9 %) et les chiens (8 %).                        en importance.

                                                                                                                                                   17
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