Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l'état de la forêt bernoise
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Rapport 2013 sur le développement durable Chiffres et faits concernant l’état de la forêt bernoise Office des forêts (OFOR) Direction de l’économie publique (ECO)
Frank (Wabern, Eichholz et Berne, Dählhölzli) Introduction 2 Abréviations Sans détours 3 OFEV Office fédéral de l’environ- Ressources 4 nement Aire forestière 4 Structure de la forêt par classes d’âge 4 OFOR Office des forêts du canton Volume sur pied 5 de Berne Santé et vitalité 6 IFN Inventaire forestier national Polluants 6 IFN 1: 1983 – 1985 Dégâts du gibier 7 IFN 2: 1993 – 1995 Incendies de forêt 8 IFN 3: 2004 – 2006 Ravageurs forestiers indigènes 8 IFN 4a: depuis 2009 Nouvelles espèces envahissantes 9 Exploitation 10 WSL Institut fédéral de recherches sur Exploitation du bois 10 la forêt, la neige et le paysage Accroissement / potentiel d’exploitation 11 Biodiversité 12 Bois mort 12 Réserves et forêts d’aspect naturel 13 Essences 14 Forêt protectrice 15 Protection contre les dangers naturels 15 Socio-économie 16 Employés 16 Résultats 16 Loisirs et détente 17 Conclusion 18 Mesures 19 Bibliographie 20 Sources sur Internet Données Photo de couverture: Corbis /Jacobs
Avant- La forêt nous apprend à pen- Nous devons donc nous attacher à soutenir l’éco- ser sur le long terme: les dé- nomie forestière dans son évolution vers des struc- propos cisions que nous prenons tures rentables. Je considère à cet égard que aujourd’hui déterminent le la tâche principale du canton consiste à donner développement forestier au aux propriétaires forestiers innovants une marge cours des prochaines dé- de manœuvre aussi grande que possible, et à in- cennies. Il est donc d’autant demniser de manière adaptée les prestations d’in- plus important de s’assurer térêt public. que ces décisions bénéficient Dans le même temps, nous avons pris conscience d’un large soutien, de contrô- du changement climatique auquel est soumise ler régulièrement leurs retombées et de tenir compte toute la planète: de premières modifications clima- de l’évolution des conditions environnementales. Le tiques se font ressentir dans les forêts bernoises. présent rapport sur le développement durable s’ins- Sur les sols peu profonds par exemple, la vitalité de crit dans ce processus. l’épicéa, gagne-pain des sylviculteurs, diminue du Il y a cinq ans, nous avons rédigé le premier rap- fait de la multiplication des périodes de sécheresse. port sur l’état de la forêt bernoise. Les conclusions J’ai donc demandé au service forestier d’intégrer de ce dernier sont toujours d’actualité: les volumes systématiquement les connaissances acquises dans de bois exploités dans la forêt bernoise sont insuffi- ce domaine aux conseils sylvicoles et économiques sants, et il existe des retards considérables, notam- dispensés aux propriétaires forestiers. ment en matière d’entretien des forêts protectrices. Il est nécessaire de poursuivre les mesures en fa- Entretemps, le marché du bois en Suisse s’est veur du développement durable dans les forêts ber- considérablement dégradé et les recettes du bois noises. De nombreux acteurs sont sollicités en la ont chuté, ce qui révèle la fragilité de l’ensemble du matière: les propriétaires forestiers, l’économie fo- système du développement durable: si les proprié- restière, la population et le canton. En faisant preuve taires forestiers ne sont pas incités à exploiter le bois, de la clairvoyance requise, nous assurons l’avenir la forêt n’est plus gérée de manière durable. La bio- des forêts bernoises. diversité est alors menacée, l’efficacité des forêts protectrices est réduite et toute la chaîne de trans- Le directeur de l’économie publique formation du bois connaît des difficultés. Andreas Rickenbacher, conseiller d’Etat Ryter (Beatenberg, Balmholz)
Introduction Qu’en est-il du développement durable Reconnu au niveau international, cet dans les forêts bernoises? L’Office des ensemble de critères et d’indicateurs re- forêts s’est penché sur cette question il y pose sur l’idée d’une gestion durable: a cinq ans dans une première publication la forêt doit être entretenue et exploitée de «Rapport 2008 sur le développement du- manière à préserver sa biodiversité, son rable. Chiffres et faits concernant l’état de potentiel de production, sa capacité de la forêt bernoise». régénération et sa vitalité. Depuis, l’inventaire forestier national Les résultats de l’IFN 4a pour le can- (IFN) a été actualisé en fonction des don- ton de Berne contiennent parfois d’im- nées relevées entre 2009 et 2011 par portants écarts types car le nombre l’Institut fédéral de recherches sur la fo- d’échantillons analysés est pour l’heure re- rêt, la neige et le paysage (WSL). lativement réduit. Les inexactitudes statis- Cette étude menée sur une longue tiques seront mentionnées si nécessaire. période permet de mettre en avant des Des données nationales sont indiquées tendances intéressantes sur le long terme. en l’absence de chiffres spécifiques au En outre, au cours de ces cinq dernières canton de Berne afin de mettre en évi- années, le développement durable dans dence des tendances générales. les forêts bernoises a été considéré sous de nouveaux aspects. Autant d’éléments qui justifient la publication du rapport 2013 sur le développement durable. Pour faciliter la comparaison avec d’autres documents sur le sujet, le présent rapport, comme le précédent, se base sur les critères dits d’Helsinki que la Conférence des ministres européens pour la protection des forêts en Europe a déci- dés il y a vingt ans déjà: ressources, santé et vitalité, exploitation, biodiversité, forêt protectrice et socio-économie. Ryter (cours supérieur de la Gürbe)
Frank (Köniz, Könizbergwald) Sans détours Ressources Les ressources de la forêt bernoise sont globalement intactes. S’appuyant sur la légis- lation sur les forêts, le service forestier veille à la préservation de la surface forestière, mal- gré une pression croissante à proximité des centres. La structure de la forêt par classes d’âge présente des lacunes et montre que les vieux peuplements sont surreprésentés. Toutefois, les surfaces en phase de régénération ont augmenté au cours des dernières années. Le volume sur pied a eu tendance à diminuer depuis 2008, ce qui a été expres- sément salué. Santé et vitalité La santé de la forêt est préoccupante. Les apports élevés d’azote et la multiplication des périodes de sécheresse en raison du changement climatique nuisent à la vitalité des arbres. Ces derniers deviennent plus sensibles aux organismes nuisibles qui se pro- pagent parfois très rapidement. De plus, les risques d’incendies de forêt liés à la séche- resse s’intensifient. Enfin, les dégâts causés par la faune sauvage ont augmenté au cours des cinq dernières années. Exploitation Le prix du bois ayant baissé ces dernières années, les propriétaires forestiers n’ont pas récolté plus de bois qu’il n’en a poussé. Or, pour réduire les volumes de bois encore trop élevés, il faudrait intensifier l’exploitation du bois, notamment dans les régions les plus touchées par ce problème. Biodiversité Le programme d’action Renforcement de la biodiversité a déjà porté ses fruits dans la forêt bernoise: la proportion de bois mort est en hausse et le nombre de réserves ga- ranties par un contrat a augmenté ces cinq dernières années. De plus, la part de feuillus s’accroît, ce qui répond à l’objectif d’une composition de la forêt plus proche de l’état naturel. Ces trois facteurs sont influencés par la situation économique défavorable. Forêt protectrice Plus des deux tiers de la forêt bernoise remplissent une fonction de protection contre les dangers naturels tels que les avalanches, les chutes de pierres, les coulées de boue et les glissements de terrain. De nombreuses forêts protectrices présentent des peuple- ments homogènes et surannés ainsi que d’importants retards en matière de soins. Au vu du changement climatique, il devient de plus en plus urgent de rajeunir ces forêts en fonction des conditions stationnelles locales. Socio-économie La forêt bernoise est confrontée à d’importants défis socio-économiques. L’économie forestière souffre de la baisse des recettes du bois et de la pénurie de main-d’œuvre qua- lifiée. En outre, avec la hausse de la population, la forêt subit une pression croissante de la part des personnes en quête de loisirs. 3
Ressources Aire forestière La superficie totale des forêts ber- régions exploitées de manière intensive. noises a légèrement augmenté de- C’est notamment le cas dans les agglo- puis 25 ans. Tandis qu’elle s’étend mérations du Plateau, ainsi que dans dans les régions périphériques, la les centres touristiques de l’Ober- forêt est soumise à une pression land bernois. croissante dans les centres, ce qui A cet égard, le projet «Waldstadt Bre- reflète les développements au sein mer» fait couler beaucoup d’encre dans de la société. le canton de Berne: des initiateurs privés proposent d’étendre la ville de Berne sur Dans le canton de Berne, la surface la forêt voisine de Bremgarten. Même si forestière continue d’augmenter légère- le projet semble irréalisable au vu de la ment. Elle représente aujourd’hui environ législation actuelle, il révèle qu’en cas 181 700 hectares, soit 30,5 pour cent de conflit sur la répartition du sol, de la surface du canton, contre 28,6 pour ressource de plus en plus réduite, la fo- cent il y a 25 ans. rêt ne constitue plus forcément une zone Passant de 28,7 à 31,8 pour cent dans inviolable. le même temps, la part de forêts à l’échelle nationale a connu une évolution similaire. Structure de la forêt Plusieurs facteurs permettent d’ex- pliquer cette hausse. Dans les régions par classes d’âge isolées notamment, les prairies et pâtu- rages difficilement accessibles sont co- lonisés par la forêt car ils ne sont plus La structure des classes d’âges de exploités par l’agriculture. Le réchauffe- la forêt bernoise n’est pas durable: ment climatique peut également entraîner il y a trop de vieux peuplements un lent rehaussement de la limite fores- de plus de 120 ans, tandis que les tière naturelle. classes d’âge entre 40 et 80 ans L’augmentation générale de l’aire fo- sont sous-représentées. La régéné- restière ne doit toutefois pas faire oublier ration est toutefois en bonne voie. la pression qui pèse sur la forêt dans les Les forêts de production et les forêts pro- tectrices devraient pouvoir remplir leurs fonctions en permanence. Il est donc im- portant de récolter les vieux arbres pour laisser place au rajeunissement. Idéale- Part de la forêt à la surface totale Canton de Berne Suisse ment, il faudrait obtenir une répartition des 28,6% 28,7% 29,7% 29,6% 30% 31% 30,5% 31,8% âges aussi régulière que possible, avec 40 % une limite vers le haut. La réalité est toute autre dans le can- 30 % ton de Berne. Les peuplements suran- 20 % nés restent trop nombreux, tandis que les classes d’âge entre 40 et 80 ans sont 10 % nettement sous-représentées. Les sur- 0 faces de peuplements entre 0 et 40 ans ainsi qu’entre 80 et 120 ans sont en re- 86 96 06 11 19 19 20 20 vanche adaptées. Ce résultat est réjouissant dans la me- Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a sure où le rajeunissement a manifeste- ment gagné en importance au cours des 4
Volume sur pied D’après les statistiques, le volume Une diminution du volume sur pied se- sur pied des forêts bernoises a rait bienvenue: dans le canton de Berne, diminué ces dernières années. en effet, ce dernier reste supérieur à la Il reste toutefois supérieur à la moyenne. Selon l’IFN 3, la moyenne suisse moyenne nationale, ce qui n’est pas était de 365 mètres cubes par hectare. sans risques pour les propriétaires D’après l’IFN 4a, elle devrait aujourd’hui forestiers. se situer à 369 mètres cubes par hectare. Avec environ 440 mètres cubes par OFOR (Habkern, forêt de montagne à Traubach) D’après les données de l’inventaire fores- hectare, l’Emmental présente le plus tier national fournies par le recensement gros volume sur pied du canton, ce qui en cours, le volume sur pied a, depuis s’explique par deux facteurs: des condi- 2006, tendance à diminuer dans le can- tions propices à la croissance d’une part, ton de Berne. La valeur de 383 mètres et d’autre part la présence d’une majorité cubes par hectare a toutefois été cal- de petits propriétaires forestiers privés se culée avec un écart-type de 4 pour cent limitant généralement à une exploitation et doit donc être interprétée avec précau- peu intense. dernières années. La tempête du siècle, tion. Le rapport 2008 sur le développe- Les peuplements ayant un volume sur «Lothar», qui a sévi fin 1999, ainsi que ment durable faisait état d’un volume sur pied élevé comprennent souvent des les recommandations en découlant, dif- pied de 414 mètres cubes par hec- arbres très hauts avec une grande fusées par le service forestier, ont contri- tare dans le canton de Berne. part d’épicéas, ce qui les rend parti- bué à cette évolution. culièrement vulnérables en cas de tem- La surreprésentation des peuplements pête. D’après les prévisions en matière de plus de 120 ans est en revanche pro- de changement climatique, les tempêtes blématique: le bois perd de sa valeur et devraient être plus fréquentes à l’avenir. les peuplements sont de plus en plus Il est donc judicieux de poursuivre la ré- instables. duction du volume sur pied. Répartition des surfaces selon les classes d’âge Matériel sur pied Canton de Berne Suisse 40 000 ha 500 m3/ha 400 m3/ha 30 000 ha 300 m3/ha 20 000 ha 200 m3/ha 10 000 ha 100 m3/ha 0 0 s s s s s 86 96 06 11 an an an an an 19 19 20 20 0 0 20 60 60 –4 –8 –1 –1 >1 0 40 80 0 12 Source: IFN 4a (état 2011) Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a 5
Santé et vitalité Polluants Les hommes sont à l’origine d’une Les apports excessifs d’azote modifient pollution rampante de la forêt. Les insidieusement nos forêts. Alors que apports élevés d’azote, notamment, jusque dans les années 1990, l’azote fa- limitent la croissance des arbres et vorisait la croissance des arbres, il produit aggravent leur vulnérabilité aux or- aujourd’hui l’effet inverse. ganismes nuisibles et aux condi- Le programme intercantonal d’obser- tions météorologiques extrêmes. vation permanente des forêts, une étude menée en Suisse sur le long terme, met La majorité des forêts bernoises souffrent en évidence l’acidification des sols en de d’apports trop élevés d’azote. Sur le nombreux endroits. La concentration des Plateau notamment, les seuils de pollu- nutriments importants tels que le phos- tion fixés au niveau international sont lar- phore, le potassium et le magnésium dans gement dépassés. Environ deux tiers des les feuilles et les aiguilles diminue. Lorsque apports d’azote proviennent des émis- les arbres sont carencés, la production de sions d’ammoniac issues de l’agri- bois chute et les peuplements sont nette- culture et un tiers est dû aux oxydes ment plus vulnérables en cas de maladies d’azote libérés par la combustion des et de conditions climatiques extrêmes. carburants et combustibles fos- Des expériences ont montré que des ap- siles. Les émissions d’oxydes d’azote ports d’azote trop élevés renforçaient la sont essentiellement imputables au trafic. sensibilité des arbres à la sécheresse. Les fonctions des racines fines sont limitées et les arbres ne peuvent pas suffisamment réguler leur apport en eau. Enfin, la forêt est également polluée par l’ozone. Ce dernier est issu des oxydes d’azote et des composés organiques vo- latils. La pollution actuelle freine la crois- sance des arbres et les concentrations élevées de polluants causent des dégâts visibles sur les feuilles. Au vu du changement climatique, il DÉPOSITION D’AZOTE * faut s’attendre à connaître davantage de kg N /ha /année conditions climatiques extrêmes telles que des périodes de sécheresse ou des tem- 0–5 pêtes. Les auteurs du programme inter- 5,1 – 10 10,1 – 15 cantonal d’observation permanente des 15,1 – 20 forêts indiquent que l’écosystème forêt, 20,1 – 30 déjà affaibli par la pollution, sera plus sen- 30,1 – 40 sible à ces perturbations. > 40 * La valeur critique pour la forêt est de 10 à 20 kilogrammes d’azote par hectare et année (kg N / ha /année) Source: OFEV 6
naturpix.ch/Gansner (cerf) Dégâts du gibier La hausse du nombre d’animaux Ces dernières années, la tendance lée à de fréquentes perturbations d’origine sauvages au sein de milieux sen- semble aller dans ce sens dans le can- humaine, à des milieux sensibles ou à sibles est propice à l’apparition des ton: 36 pour cent de la surface forestière la présence d’essences particulièrement dégâts du gibier. Dans le canton de bernoise enregistre des dégâts critiques menacées par l’abroutissement, telles que Berne, la part de surface présentant et 11 pour cent connaît des dégâts insup- les sapins blancs, cette situation peut de- de dégâts critiques ou insuppor- portables, contre respectivement 31 et venir problématique. tables causés par la faune sauvage 5 pour cent en 2008. Les dégâts du gibier sont indésirables, augmente. L’abroutissement doit Lorsque le gibier cause des dégâts cri- tant du point de vue écologique qu’éco- être limité, aussi bien pour des rai- tiques, la régénération est remise en nomique. Ils génèrent des coûts pour les sons économiques qu’écologiques. question. En cas de dégâts insuppor- propriétaires forestiers et réduisent les tables, seules des mesures spéciales per- bénéfices futurs. L’abroutissement sélectif La forêt est un biotope naturel cultivé mettent de garantir un rajeunissement. peut en outre nuire à la biodiversité. et fréquenté par les hommes, dans le- Ce bilan est conforme aux prévisions du La multiplication des dégâts du gi- quel le gibier a sa place. Idéalement, il rapport 2008 sur le développement du- bier est essentiellement imputable aux convient de trouver un équilibre entre rable: la densité de gibier a augmenté en chevreuils. En outre, les populations les hommes, le gibier et la forêt. La per- raison de l’offre abondante de four- de cerfs s’étendent lentement depuis turbation de cet équilibre peut se traduire rage disponible dans les trouées lais- l’Oberland bernois vers les Préalpes et par l’intensification de l’abroutissement. sées par l’ouragan «Lothar». Avec la l’est du canton. fermeture de ces trouées, davantage d’animaux doivent à présent se parta- ger une offre de fourrage réduite. Corré- DÉGÂTS DU GIBIER 2008 DÉGÂTS DU GIBIER 2013 DÉGÂTS: DÉGÂTS: SUPPORTABLES SUPPORTABLES CRITIQUES CRITIQUES INSUPPORTABLES INSUPPORTABLES Source: OFOR Source: OFOR 7
Incendies de forêt Toujours plus fréquentes, les pé- sur le changement climatique, à l’avenir, riodes de sécheresse renforcent les conditions météorologiques seront de également le risque d’incendie de plus en plus propices aux incendies. forêts dans le canton de Berne. Le Ces dernières années, le canton de Jura bernois, les régions de Berne Berne n’a pas connu d’incendie specta- et d’Interlaken ainsi que les vallées culaire. De nombreux incendies de faible à foehn de l’Oberland sont les plus ou moyenne ampleur ont tout de même touchés. été enregistrés. Environ 160 incendies se sont déclarés entre 2000 et 2012, Certes, des incendies de forêt se sont déjà détruisant 25 hectares au total. Dans déclarés sur le versant nord des Alpes par la forêt de Bremgarten près de Berne, le passé. Cette préoccupation a toutefois deux hectares de surfaces «Lothar» ont Ravageurs forestiers gagné en importance au cours des der- été incendiés en 2011. nières années: de plus en plus longues, Pour l’instant, il n’est pas possible de indigènes les périodes de sécheresse ont renforcé dire si le nombre d’incendies augmente, le risque d’incendie à plusieurs reprises ces derniers n’étant systématiquement dans le canton de Berne et à chaque fois recensés par le service forestier que de- Le bostryche est le ravageur le plus notamment dans le Jura bernois, les ré- puis 2008. connu de la forêt bernoise. La si- gions de Berne et d’Interlaken ainsi que Les incendies, même de faible am- tuation actuelle est aussi calme dans les vallées à foehn de l’Oberland. pleur, sont synonymes de pertes écono- qu’avant le passage de l’ouragan Au printemps 2011, la sécheresse du miques pour les propriétaires forestiers. «Lothar». De nouveaux organismes sol forestier était telle que tous les arron- Par ailleurs, ils nuisent à la régénération nuisibles apparaissent localement, dissements administratifs du canton ont et – selon les sites – à la fonction pro- comme le chermès des rameaux du interdit temporairement d’allumer des feux tectrice de la forêt. Ils peuvent en outre sapin pectiné. en forêt. Selon les données scientifiques représenter une menace pour la sécu- rité publique. Le bostryche reste l’un des principaux Selon les spécialistes, neuf incendies ravageurs de la forêt bernoise, même si sur dix sont d’origine humaine. Les depuis 2008, les attaques sont retombées Suisses se rendent en moyenne plus sou- au niveau d’avant le passage de «Lothar». vent en forêt que leurs voisins européens, Suite à ce dernier, les populations avaient ce qui augmente le risque d’incendie de augmenté de manière spectaculaire, les forêt. chablis offrant des conditions de repro- duction idéales à ces nuisibles. En outre, la chaleur et la sécheresse de l’été 2003 avaient renforcé cette tendance. Les forêts bernoises ont depuis été INCENDIES DE FORÊT 2000 – 2012 épargnées par les ouragans de cette ampleur, même si plusieurs petites tem- pêtes ont été enregistrées durant l’hiver 2011/12 dans l’Oberland bernois, renver- sant 140 000 mètres cubes de bois. Ayant tiré les leçons de l’ouragan «Lothar», le service forestier a fait rapidement évacuer les chablis des forêts protectrices. Jusqu’à présent, la région n’a pas connu de nou- velle multiplication des foyers de bostry- ches, mais il est encore trop tôt pour tirer Source: OFOR une conclusion définitive. L’expérience a 8
Nouvelles espèces envahissantes Dans les forêts bernoises aussi, comme particulièrement dangereuses la mobilité croissante se tra- et doivent donc obligatoirement être an- duit par l’apparition de ravageurs noncées. Le capricorne asiatique s’at- jusqu’alors inconnus tels que le taque à toute une série de feuillus qu’il capricorne asiatique ou l’agent pa- peut faire mourir en quelques années thogène du flétrissement du frêne. seulement. Le cynips du châtaignier, quant à lui, ne s’attaque qu’aux châ- Ces dernières années, de plus en plus de taigniers et peut nuire à leur vitalité à nouveaux organismes, c’est-à-dire non long terme. indigènes, ont été découverts dans les • Parmi les plantes envahissantes ré- forêts bernoises (néobiota, espèces en- pandues dans le canton figurent la re- vahissantes exogènes). Leur propagation nouée du Japon, la balsamine de s’explique, entre autres, par l’intensifica- l’Himalaya, l’arbre à papillons ou le Keystone/Balzarini (traces de bostryche) tion du commerce mondial, la mobilité glo- solidage du Canada. Largement ré- bale et le changement climatique. pandues, ces espèces peuvent nuire à Il convient d’accorder une attention par- la régénération de la forêt. ticulière aux espèces envahissantes. • Ces cinq dernières années, le flétris- Elles se propagent rapidement et peuvent sement du frêne s’est propagé de nuire aux fonctions de la forêt et à la manière fulgurante sur presque tout le santé des êtres humains. Voici quelques versant nord des Alpes, et donc aussi montré qu’en cas de conditions météo- exemples en la matière: dans le canton de Berne. Il est causé rologiques favorables, un pullulement des • La présence sporadique du capri- par un champignon qui pénètre par les insectes pouvait aussi survenir quelques corne asiatique et du cynips du feuilles, ou directement par l’écorce en- années seulement après le passage d’une châtaigner a été décelée dans le core fine des jeunes arbres. Les par- tempête. canton de Berne. Originaires de Chine, ties de l’arbre situées au-dessus du Outre les bostryches, d’autres ra- ces deux espèces sont considérées champignon ne sont plus hydratées et vageurs indigènes peuvent apparaître meurent. Les conséquences de cette localement, comme le chermès des ra- maladie ne sont pas encore parfaite- meaux du sapin pectiné: la présence ment connues. de cet insecte a été décelée en 2013 sur des surfaces «Lothar» de l’Oberland ber- nois. Il décime localement les peuple- ments de sapins; aucune mesure de lutte n’est envisageable. RÉPARTITION DU FLÉTRIS- SEMENT DU FRÊNE Nids de bostryches 2009 4000 2010 3750 2011 3500 3250 2012 3000 2750 2500 2250 2000 1750 1500 1250 1000 750 500 250 0 Source: OFOR / WSL 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source: OFOR 9
Exploitation Exploitation du bois Inventaire forestier national (IFN) ou statistique forestière? La statistique forestière fait état d’une L’exploitation du bois a diminué au exploitation annuelle du bois nettement cours des dernières années. Selon inférieure aux chiffres fournis par l’in- l’inventaire forestier national (IFN), ventaire forestier national (IFN): la la moyenne se situe à 1,46 million moyenne des années 2006 à 2011 était de mètres cubes par an (cubage au d’1,1 million de mètres cubes par an. sol). D’après la statistique fores- Les écarts s’expliquent essentiellement tière, les grumes de résineux, no- par des méthodes de recensement dif- tamment, ont atteint leur niveau le férentes. L’inventaire forestier national se plus bas en 2012. base sur des échantillonnages, tandis que la statistique forestière s’appuie sur les L’inventaire forestier national fait état questionnaires annuels soumis aux ex- d’une exploitation moyenne de 1,46 mil- ploitations forestières. lion de mètres cubes par an (cubage au Selon une étude mandatée par l’OFEV, ni sol). D’après la statistique forestière, l’ex- la statistique forestière, ni l’inventaire fores- ploitation n’a cessé de diminuer ces der- tier ne sont véritablement représenta- nières années pour atteindre son niveau tifs de l’exploitation. Il est supposé que le plus bas en 2012 et afficher une valeur les chiffres de la statistique forestière sont inférieure de 19 pour cent à la moyenne nettement trop bas alors que ceux de l’in- des vingt dernières années. L’ouragan ventaire forestier national sont légèrement «Lothar» en 1999, puis la canicule de trop élevés. l’été 2003 avaient provisoirement conduit Le présent rapport repose sur les don- à une forte hausse de l’exploitation. nées de l’IFN. Par souci de logique, l’indi- L’évolution future de l’exploitation dé- cateur «exploitation» se base aussi sur les pend essentiellement du marché du données de l’IFN. bois. La demande intérieure est stable, voire en hausse, même si ces dernières OFOR (Zollbrück, martelage au Schwändeli)
années la baisse des prix liée au taux de change n’a pas incité à exploiter plus de bois. Malgré les fortes tempêtes et l’évolu- tion de la demande, la répartition des as- sortiments de bois n’a que légèrement changé ces 25 dernières années. Depuis 2004 seulement, le bois-énergie est nettement plus demandé, au détriment des grumes et du bois d’industrie. Alors que les énergies renouvelables sont au cœur du débat, le bois a gagné en im- portance, tandis que pour les feuillus no- tamment, la demande en grumes et bois d’industrie a reculé. Toutefois, la baisse considérable de l’exploitation enregistrée en 2012, dont fait état la statistique fores- OFOR (Anet, récolte du bois dans les forêts d’Etat) tière, a essentiellement touché les gru- mes de résineux. La part de l’exploitation bernoise dans Accroissement / potentiel d’exploitation l’exploitation nationale reste constante et se situe, ces dernières années, à environ 20 pour cent. Cette stabilité montre que Jusqu’à présent, depuis le début de hectare (bois sur pied). Une exploitation la baisse de l’exploitation en 2012 n’est la période de l’IFN en cours, l’ac- légèrement supérieure à l’accroissement pas un problème spécifique au canton de croissement et l’exploitation étaient devait permettre de réduire le volume de Berne. à peu près équilibrés. Afin de ré- bois de manière ciblée, conformément à duire le volume sur pied toujours l’objectif fixé. trop élevé, l’exploitation devrait être Afin de remplir au mieux leurs fonctions, intensifiée, notamment dans les ré- les forêts doivent être bien gérées. Au vu gions forestières présentant des vo- du changement climatique également, lumes supérieurs à la moyenne. il convient d’exploiter plus intensivement la forêt pour assurer son développement D’après l’inventaire forestier national, durable. L’exploitation devrait notamment l’accroissement est resté stable au cours être renforcée dans les régions où les des dernières années. Entre 2006 et volumes de bois sont réellement trop éle- 2011, il était d’environ 1,5 million de vés, ce qui est essentiellement le cas dans mètres cubes par an (cubage au sol). les Préalpes. Comme énoncé, l’exploitation se situe au même niveau avec environ 1,5 million de mètres cubes abattus chaque année. De plus, tous les ans, les volumes de bois diminuent du fait de la mort de certains arbres ou de leur destruction lors d’ava- lanches par exemple. Il semble donc plau- sible que le volume total de bois ait légèrement diminué ces dernières années. Dans le rapport 2008 sur le développe- ment durable, le potentiel d’exploitation optimal est estimé à 12 mètres cubes par 11
Biodiversité OFOR (Bois mort) Bois mort La proportion de bois mort conti- nue d’augmenter dans la forêt bernoise. Positive pour la biodiver- sité, cette évolution est favorisée en conséquence. Elle s’explique toutefois surtout par des motifs économiques. Dans la forêt bernoise, le bois mort repré- sente 23 mètres cubes par hectare, soit 6 pour cent du volume total de bois, contre 4 pour cent en 2006. Il est formé par des processus natu- rels de vieillissement ou suite à des évé- nements naturels tels que des tempêtes, des attaques d’insectes ou d’autres in- fluences environnementales. Dans les fo- rêts exploitées à des fins économiques, les quantités de bois mort sont nettement moins importantes, les arbres étant abat- tus dès qu’ils arrivent à maturité. Très recherché comme combustible par le passé, le bois mort n’était présent qu’en faibles quantités dans les forêts. Aujourd’hui, il est souvent plus écono- mique pour les propriétaires forestiers de le laisser sur pied ou au sol en forêt, no- tamment dans les forêts situées en alti- tude. Ce sont elles qui présentent les plus grandes quantités de bois mort, les frais de récolte y étant particulièrement élevés en raison de la topographie. Proportion de bois mort dans la forêt bernoise Année 1996 2006 2011 Bois mort (m3/ha) 9 18 23 Proportion du matériel 2 4 6 sur pied (%) Sources: IFN 2, IFN 3, IFN 4a
Cette évolution est perçue différem- ment selon l’approche adoptée. Du point de vue de la biodiversité, la part de bois OFOR (Wynau, réserve forestière Mettlenrain-Höchi) mort pourrait encore augmenter. En tant qu’habitat et source de nourriture, ce dernier joue en effet un rôle central Réserves et forêts d’aspect naturel pour près d’un cinquième des espèces vivant en forêt: plus de 1200 coléoptères et 2500 eumycètes. Dix pour cent des forêts du canton plus de 600 hectares. En 2008, le can- En altitude, le bois mort peut être environ sont laissées à l’état na- ton ne comptait que 4 réserves partielles utilisé de manière ciblée pour contribuer turel. 11 réserves partielles et 22 et 19 réserves totales. à la fonction protectrice de la forêt, réserves totales sont garanties au Des mesures ont été prises dans les contre les avalanches ou les chutes de moyen de contrats avec le canton. réserves partielles afin de promouvoir pierres par exemple. Dans le cadre des de manière ciblée des biotopes particu- conventions-programmes avec la Confé- Les propriétaires forestiers se sont enga- liers et des espèces menacées. Dans les dération, le canton promeut les îlots de gés à exploiter la forêt de manière ciblée réserves totales en revanche, la forêt vieux bois et de bois mort. ou à y renoncer sur 3 600 hectares, soit est en grande partie vouée à l’évolution Du point de vue économique en re- 2 pour cent de la surface forestière ber- naturelle. vanche, l’incitation à conserver davan- noise. Les trois quarts de cette surface Malgré ces progrès, le canton reste loin tage de bois mort a mauvaise presse. En environ sont garantis par des contrats de d’avoir atteint l’objectif de la Confédéra- plein débat sur la transition énergétique, mise en rèserve passés avec le service tion fixé dans la Politique forestière 2020, le potentiel inexploité d’énergie re- forestier. visant à transformer 10 pour cent de la nouvelable est pointé du doigt. En outre, La surface de réserves garantie par le surface forestière en réserves d’ici 2030. les propriétaires forestiers et le service service forestier est répartie sur 11 ré- Pour de nombreux propriétaires forestiers, forestier soulignent le risque accru d’ac- serves partielles et 22 réserves totales, renoncer contractuellement à l’exploita- cidents ou de gros incendies en cas de parmi lesquelles figure la première tion de la forêt pendant 50 ans semble sécheresse. grande réserve forestière bernoise. constituer un trop gros sacrifice, malgré Située dans le Diemtigtal, elle s’étend sur l’indemnisation financière proposée. Toutefois, si l’on se penche davantage sur l’objectif qualitatif sous-jacent – auto- riser le développement naturel de la fo- rêt – les résultats du canton de Berne sont plus satisfaisants: d’après l’inventaire fo- restier national, 8 pour cent de la surface RÉSERVES forestière bernoise sont soit inaccessibles, FORESTIÈRES soit inexploités depuis au moins 50 ans. Ainsi, près de dix pour cent de la sur- face forestière bernoise sont laissés à l’état naturel. Il semble justifié de se demander si des moyens publics doivent être enga- gés pour lier par contrat de mise en ré- serve les zones forestières inaccessibles ou inexploitées. Il pourrait être objecté que la répartition de ces régions n’est pas re- présentative et que l’exploitation pourrait être à nouveau intensifiée si la situation du marché du bois s’y prête. Source: OFOR 13
Frank (Lauperswil, Undere Frittebachgraben) Essences Représentant près de 70 pour cent Toutefois, elle s’explique aussi par une du peuplement, les résineux do- régénération naturelle plus impor- minent la forêt bernoise, bien que tante liée à une gestion forestière proche la part de feuillus ait augmenté ces de la nature. La domination de certaines Proportion de feuillus dernières années, en raison des essences dépend du site et des arbres dans le canton de Berne évolutions du marché et d’une ges- porte-graines présents. A basse altitude, 22% 22% 25% 31% tion plus proche de l’état naturel. ce sont souvent les feuillus qui présentent 40 % la meilleure vitalité. Leur augmentation fa- 30 % Les feuillus, dont la part continue d’aug- vorise la biodiversité. menter dans le canton, constituent actuel- L’épicéa, qui constitue 46 pour cent 20 % lement environ 30 pour cent de la forêt de la forêt bernoise, est l’essence la plus 10 % bernoise. Perçue différemment selon représentée. Ce pourcentage devrait di- l’approche adoptée, cette hausse trouve minuer, notamment à basse altitude, en 0 diverses explications. raison du changement climatique. Selon 86 96 06 11 19 19 20 20 Les feuillus tiennent une place se- les sites, cette essence pourrait toutefois condaire sur le marché du bois. Sou- être remplacée par d’autres résineux tels Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a vent, ils sont uniquement utilisés comme que les sapins blancs, les mélèzes, les bois-énergie. Les capacités de transfor- pins ou les douglas. Proportion de feuillus mation du bois de feuillus sont quasi nulles Les deux autres essences principales pour la Suisse en Suisse. du canton, le hêtre et le sapin, repré- 26% 28% 31% 33% La réduction globale du volume sur pied sentent chacune 20 pour cent de la fo- 40 % observée ces dernières années est es- rêt bernoise. sentiellement imputable aux résineux. Dans le cadre de la vulgarisation fores- 30 % La part relative de feuillus a donc aug- tière, le service forestier recommande de 20 % menté. Cette hausse est vue d’un mau- veiller à la préservation de mélanges d’es- vais œil sur le plan économique car elle sences adaptés aux conditions locales et 10 % découle d’une évolution défavorable ainsi, au maintien d’une part suffisante de 0 du marché. feuillus. Au vu du changement climatique 86 96 06 11 également, il est judicieux de disposer 19 19 20 20 d’une large palette d’essences. Sources: IFN 1, IFN 2, IFN 3, IFN 4a 14
Forêt protectrice Protection contre les dangers naturels De par sa topographie, le canton sanaux, 3200 kilomètres de routes et 160 dispose d’une part supérieure à la kilomètres de lignes de chemins de fer. moyenne de forêts protectrices. Les forêts protectrices de zones, Malgré l’encouragement de cette soit 37 pour cent de la surface fores- fonction de protection, qui présente tière bernoise, constituent une protection un grand intérêt public, d’impor- contre les dangers naturels en empêchant tants retards subsistent en matière que des matériaux ne parviennent dans de soins. des cours d’eaux. Moins coûteux que les ouvrages de Plus des deux tiers de la forêt bernoise protection, l’entretien des forêts protec- (69 pour cent) remplissent une fonction de trices constitue une priorité pour le canton protection contre les dangers naturels tels de Berne. Il est indemnisé par des fonds que les avalanches, les chutes de publics. Dans le cadre de la conven- pierres, les coulées de boue et les tion-programme entre la Confédé- glissements de terrain. Dans l’Ober- ration et le canton, 2200 hectares de land bernois, cette part s’élève même à forêt protectrice ont bénéficié de soins 91 pour cent. En raison de la topographie entre 2008 et 2011, soit 2 pour cent de bernoise, ces proportions sont largement leur surface. supérieures à la moyenne suisse, laquelle L’entretien durable des forêts protec- s’établit à 49 pour cent. trices est en outre un défi considérable: D’après la carte indicative des forêts nombre d’entre elles présentent des peu- protectrices 2012, ces dernières sont divi- plements homogènes et surannés ainsi sées en deux catégories: protection d’ob- que d’importants retards en matière jets et protection de zones. de soins. Au vu du changement clima- Constituant près d’un tiers de la surface tique, il devient de plus en plus urgent de forestière bernoise, les forêts protec- rajeunir les forêts protectrices en fonction trices d’objets protègent les bâtiments, des conditions stationnelles locales. les voies de communication et autres ins- tallations contre les dangers naturels. Il s’agit concrètement de 35 000 habita- tions, 7900 bâtiments industriels et arti- AUTRES FORÊTS FORÊTS PROTECTRICES D’OBJETS 31% 32% FORÊTS PROTEC- 37% TRICES DE ZONES Source: OFOR Ryter (Kandergrund, Mitholz) 15
Socio-économie Résultats Dans l’économie forestière, les re- cettes du bois constituent un fac- teur essentiel de réussite. Or, les prix ont diminué au cours des cinq dernières années, entraînant une dégradation de la situation des ex- ploitations et des entreprises. Les recettes du bois ont enregistré une OFOR (Anet, Instruction d’apprentis forestiers-bûcherons) baisse considérable ces cinq dernières années: l’indice du prix du bois brut Employés établi par la Confédération a chuté de 146 à 122 pour cent entre début 2008 et fin 2012 (3e trimestre 2000 = 100 %). L’économie forestière connaît des sont transférés des exploitations aux en- Cette évolution est essentiellement due changements profonds: le nombre treprises. Il y a environ 20 ans, l’écono- au cours élevé du franc suisse, lequel d’employés diminue sur le long mie forestière bernoise employait encore exerce une pression sur les prix du bois terme et les emplois sont trans- près de 950 personnes à plein temps, indigène. Les importations contribuent férés des exploitations aux entre- dont seulement 20 pour cent dans des de plus en plus à répondre à la demande prises. En outre, une pénurie de entreprises. interne, laquelle est restée stable. main-d’œuvre qualifiée se profile. La diminution du nombre d’employés La réussite des exploitations forestières et leur transfert s’observent aussi dans la repose avant tout sur les recettes du bois. Le nombre d’employés dans l’écono- plus grande exploitation du canton, l’En- Les ventes de bois façonné génèrent 36 mie forestière bernoise est resté stable treprise Forêts domaniales: entre pour cent des recettes totales; 60 pour ces dernières années. Les données les 2006 et 2012, 25 postes à plein temps cent des recettes sont produites par l’ex- plus récentes proviennent du recense- ont été laissés vacants. En outre, dans ploitation forestière en général, comme le ment des entreprises 2008. Selon ces le cadre d’une réorganisation globale, montrent les résultats du réseau suisse dernières, l’économie forestière bernoise cette entreprise a supprimé 15 postes d’exploitations forestières pilotes (REP). emploie environ 570 personnes à plein à plein temps supplémentaires en 2013. temps, dont 64 pour cent dans des ex- Les activités opérationnelles sont plus fré- ploitations et 36 pour cent dans des en- quemment effectuées par des entreprises treprises forestières.* privées selon des procédures de travail Toutefois, le nombre d’employés est en rationalisées et mécanisées. Aujourd’hui, baisse sur le long terme et les emplois l’Entreprise Forêts domaniales compte Indice du prix du bois brut encore environ 24 postes à plein temps pour le travail en forêt (forestiers-bûche- Emplois 150 % rons, ouvriers forestiers). Année 2000 2005 2008 Le nombre de forestiers-bûcherons ter- 140 % minant leur apprentissage diminue éga- 130 % Emplois à plein 899 553 574 lement. La moyenne des cinq dernières temps dans les ex- ploitations et entre- années (2009 – 2013) est de 27 appren- 120 % prises forestières tissages contre 33 il y a dix ans (moyenne 110 % Forestiers-bûcherons 36 23 28 sur 5 ans). Il incombe de plus en plus sou- certifiés (diplômes) vent aux entreprises forestières de former 05 06 07 08 09 10 11 12 leurs employés, une tâche que certaines 20 20 20 20 20 20 20 20 commencent à assumer. Source: Recensement des entreprises OFS (2008); Source: OFS. Base de l’index (100 %) septembre à décembre 2000 Statistique de la formation OFOR Même s’il varie, le nombre de forestiers * Les exploitants gèrent en majeure partie leurs propres ES formés reste faible. A l’avenir, il faudra forêts, tandis que les entreprises forestières offrent à des donc s’attendre à une pénurie de main- tiers des prestations sylvicoles. d’œuvre qualifiée. 16
La situation s’est dégradée pour les ex- ploitations forestières depuis 2008. D’après les données du REP, les exploi- tations suisses ont en moyenne affiché un résultat négatif entre 2008 et 2010. La part d’exploitations ayant effectué des bénéfices était d’environ 40 pour cent. D’après la statistique forestière, le can- ton de Berne a également enregistré des résultats d’exploitation négatifs. L’évolution de la situation économique des entreprises forestières ne fait pas l’ob- jet de statistiques, mais il est fort probable Frank (Bienne, Gorges du Taubenloch) que les faibles prix du bois exercent une pression accrue sur les entreprises. Les exploitations forestières fournissent Loisirs et détente des prestations sur mandat des pou- voirs publics et sont donc indemnisées. D’après le REP, les contributions repré- La hausse de la population aug- La population suisse a augmenté d’en- sentent 18 pour cent du revenu total des mente l’intensité des activités de viron 13 pour cent entre 1997 et 2012. exploitations. détente dans les forêts. Bien que L’intensité croissante des activités de dé- Dans le cadre des conventions- pour l’instant les conflits d’utilisa- tente dans les forêts suisses permet d’ex- programmes avec la Confédération, le tion restent ponctuels, la nécessité pliquer de manière plausible les résultats canton de Berne a versé en moyenne d’entamer des discussions poli- de l’étude WaMos. 17,6 millions de francs par an de tiques est de plus en plus forte. L’utilisation accrue de la forêt pour contributions d’encouragement ces les loisirs peut conduire à des conflits cinq dernières années, dont 57 pour cent Il n’existe pas de données statistiques in- ponctuels avec d’autres fonctions pour la protection contre les dangers na- diquant si l’utilisation récréative de la forêt de la forêt, et ce également dans le canton turels, 29 pour cent pour les ouvrages bernoise répond aux critères du dévelop- de Berne. Une coupe de bois à but éco- de protection, 8 pour cent pour l’éco- pement durable. Il faut donc se baser sur nomique peut par exemple être remise en nomie forestière et 6 pour cent pour la des résultats de recherches permettant question en raison des exigences de sé- biodiversité. de tirer des conclusions indirectes. curité et de communication. L’étude Wa- En outre, le canton a versé environ L’étude «Monitoring socioculturel des fo- Mos montre toutefois que 68 pour cent deux millions de francs par an (y c. rêts» (WaMos) réalisée par l’OFEV et le de la population estime que la quantité les contributions aux triages) de manière WSL en 2012 peut par exemple être ex- de bois utilisée est correcte. autonome. ploitée en ce sens. Dans les zones forestières proches des Cette dernière révèle que 94 pour centres notamment, les propriétaires fo- cent des Suisses passent régulière- restiers jugent que les limites du droit ment du temps en forêt, le plus souvent d’accès à la forêt sont atteintes lorsqu’ils pour s’y promener ou y exercer divers doivent supporter les frais découlant de types de sports. La part des interrogés l’utilisation récréative des forêts par des se disant dérangés, au moins en partie, tiers. C’est notamment le cas lorsque par la présence d’autres personnes dans les infrastructures sont endomma- la forêt a considérablement augmenté par gées ou lors de prétentions en dom- rapport au premier sondage de 1997 mages et intérêts. La révision partielle (de 18 à 27 %). Parmi les principales de la loi cantonale sur les forêts a mon- sources de dérangement figurent les tré que la discussion politique sur l’utilisa- vélos et VTT (11 %), le bruit en général tion récréative durable de la forêt gagnait (9 %) et les chiens (8 %). en importance. 17
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