GUIDE DE FORMATION Attestation visant les activités en mer Mai 2018 - Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent
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GuideDeFormation2018-CAPITAINE-COUVERT_FR.pdf 1 2018-03-15 13:26:37 GUIDE DE FORMATION Attestation visant les activités en mer Mai 2018 C M J CM MJ CJ CMJ N Parcs Canada : 1 888 773-8888 • parcscanada.gc.ca | Sépaq : 1 800 665-6527 • sepaq.com
GuideDeFormation2018-CAPITAINE-COUVERT_FR.pdf 2 2018-03-15 13:26:38 C M J CM MJ CJ CMJ N Numéro de catalogue : R64-428/2014F ISBN : 978-0-660-21596-9 Photo de la couverture : Parcs Canada / L. Lévesque Crédit des illustrations : Parcs Canada Crédit des cartes : Parcs Canada PAGE 2 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 1 2018-03-19 14:13:56 C Capitaines, capitaines-naturalistes M et guides de kayak, ce guide de formation est conçu pour vous. J CM MJ CJ CMJ leur permettent de s’émerveiller et d’apprendre. Ce guide rassemble les informations les plus importantes pour comprendre et expliquer la richesse du parc marin. Il présente aussi l’essentiel du Règlement sur les N activités en mer que chacun se doit de connaître. Nous espérons que vous aimerez consulter ce guide et qu’il vous aidera à faire vivre des expériences enrichissantes à vos visiteurs. Bonne lecture! L’équipe du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 3
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 2 2018-03-19 14:13:56 Remerciements C M Nous désirons souligner la collaboration de ces personnes qui ont contribué à l’enrichissement du J présent guide de formation. CM MJ Mélany Belzile Université du Québec à Rimouski CJ Véronik de la Chenelière Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins CMJ Peter Galbraith Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada N Denis Gilbert Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada Jean-François Gosselin Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada Robert Michaud Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins Arnaud Mosnier Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada Richard Sears Station de recherche des Îles Mingan PAGE 4 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 3 2018-03-19 14:13:56 SECTION 1 : L’A B C du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent C M J CM • La protection d’aires marines au Canada 6 MJ • Une protection particulière pour une région spéciale 7 • Nature et culture : l’histoire de la région est liée à la vie marine 8 CJ CMJ N • Le parc marin dans le bassin du Saint-Laurent 10 • L’estuaire du Saint-Laurent : un des plus grands estuaires au monde 11 • Les grands écosystèmes du parc marin 13 • Des phénomènes océanographiques qui favorisent l’abondance de nourriture 14 • Le fjord du Saguenay : une vallée glaciaire envahie par la mer 17 • Des espèces essentielles dans la chaîne alimentaire 20 • La concentration des proies dans un territoire de chasse 22 ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 5
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 4 2018-03-19 14:13:57 La protection d’aires marines au Canada Les aires marines protégées sont des outils précieux pour maintenir l’abondance et la diversité des espèces marines, pour protéger des espèces fragiles et pour encourager l’utilisation durable des ressources par l’encadrement des diverses activités qui y ont cours. Elles permettent aussi d’accroître les connaissances sur le milieu naturel et d’apprécier l’importance de ces endroits exceptionnels. C M J CM MJ CJ CMJ N Le parc marin est une des premières aires marines protégées au Canada. Il fait à la fois partie du réseau Le Canada a le plus long littoral au monde : des aires marines nationales de conservation de 243 000 km de côte le long des océans (Atlantique, Parcs Canada et du réseau de Parcs Québec. Jusqu’à présent, c’est le seul parc protégeant exclusivement le milieu marin au Québec. À l’avenir, d’autres secteurs du s’ajoutent les 9 500 km de rives des Grands Lacs. Les Saint-Laurent et des eaux canadiennes seront protégés. gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral D’ailleurs, le gouvernement du Québec a annoncé un unissent leurs efforts pour établir un réseau national projet de création d’une réserve aquatique près de la d’aires marines protégées. péninsule de Manicouagan en 2013. PAGE 6 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 5 2018-03-19 14:14:02 Une protection particulière pour une région spéciale ¡ st Sainte-Rose- 1245 km2. l’E pà du-Nord Ca ! Saint-Basile- de-Tableau Fjord du Saguenay ! ! Anse à la Croix Les Escoumins ! Le parc marin inclut la colonne Saguenay (La Baie) Essipit ! ¡170 ¡ 138 d’eau, le fond marin et la ! Saint-Félix-d'Otis ! Rivière-Éternité L'Anse-Saint-Jean ! ! Sacré-Coeur Les Bergeronnes ! partie du rivage Petit-Saguenay ! ! L'Anse de Roche ¡ 172 immergée à nt marée haute. Il e ur Tête du Chenal a exclut les îles et t-L Laurentien in Tadoussac Sa ! les îlots et des du lots d’eau. ! re Trois- ai Baie-Sainte-Catherine ! Pistoles tu Es Île Rouge Île Verte ! Sagard La topographie ! L'Isle-Verte du fond marin ¡ ¡ du parc est 170 381 ¡ 132 C Baie-des-Rochers ! Île Blanche caractérisée ¡ 138 ! Cacouna par des vallées M Île aux Lièvres § ¨ 20 sous-marines J profondes, des Saint-Siméon ! seuils, des hauts- CM Rivière-du-Loup fonds et des ! MJ battures. ! Notre-Dame-du-Portage CJ Le parc marin Saint-Fidèle ! Les Pèlerins CMJ Clermont ! ¡ 132 couvre en partie ! § ¨20 Saint-André 0 10 Kilomètres 20 30 l’habitat essentiel ¡ ¡¡ N La Malbaie !362 à la survie du 138 138 béluga. Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent a été créé par Voilà une région qui mérite d’être explorée, étudiée, les gouvernements du Canada et du Québec, pour les admirée et protégée. raisons suivantes : Le parc marin a été créé en 1998 par l’adoption de • Une population résidente de bélugas vit dans la région. deux lois, fédérale et provinciale, nommées toutes les Cette population est devenue l’emblème de la faune deux Loi sur le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Ce menacée du Saint-Laurent. parc est cogéré par les gouvernements du Canada et du • Le fjord du Saguenay se distingue par ses paysages Québec. Des représentants du milieu régional participent majestueux et ses caractéristiques biologiques et activement à l’atteinte des objectifs de la création du physiques. parc marin. • Des phénomènes océanographiques très particuliers se produisent à la confluence du Saguenay et du Le mandat du parc marin est de : Saint-Laurent. le niveau de protection des écosystèmes d’une partie • Cette région présente une diversité remarquable représentative du fjord du Saguenay et de l’estuaire du d’espèces animales et végétales. Cet endroit est l’un des meilleurs au monde pour observer les baleines : on peut y voir facilement une grande variété d’espèces à partir d’un bateau ou de la rive. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 7
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 6 2018-03-19 14:14:03 Nature et culture : l’histoire de la région est liée à la vie marine Aujourd’hui, la nature exceptionnelle du Saguenay et du Saint-Laurent attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs. Pourtant, ce n’est pas nouveau : la nature attire depuis très longtemps les humains dans la région. Tout comme le tourisme, notre histoire est intimement liée à la mer. Depuis des milliers d’années, les humains fréquentent les rives du Saint-Laurent. Des vestiges archéologiques indiquent qu’ils ont vécu sur les rives de l’estuaire du Saint-Laurent et du Saguenay il y a plus de 8 000 ans. À cette époque, les chasseurs-pêcheurs étaient intéressés par la faune marine, surtout les phoques, mais aussi les bélugas. Les chasseurs de phoques installaient leur cam- Tout juste avant l’arrivée des Européens, pement d’hiver à plusieurs endroits, comme au Cap de il y a quelques siècles, les Amérindiens C Bon-Désir et à la baie Sainte-Marguerite. Ils échangeaient tiraient encore une part importante de M leurs biens avec les peuples de tout le Saint-Laurent, de leur nourriture de la mer. Ils se nourris- l’Atlantique aux Grands Lacs, jusqu’à la Baie-James. saient de saumons, d’oiseaux marins et J de phoques. Certains groupes ont aussi CM chassé le béluga à l’aide de pêches à la MJ fascine près de l’embouchure du Saguenay. CJ CMJ N L’abondance de baleines et de morues a attiré les 16e siècle, les pêcheurs basques venaient de France et d’Espagne pour chasser les grandes baleines. Ils chassaient La région du parc marin a été le théâtre probablement les deux espèces de baleine franche : la de nombreux échanges entre Européens baleine noire et la baleine boréale. En faisant fondre et Amérindiens. La grande alliance entre la graisse de baleines, ils obtenaient une huile de grande Français et Amérindiens a été conclue valeur commerciale sur le marché européen. Il reste en 1603 à la pointe aux Alouettes (Baie- quelques vestiges de fours sur les rives de l’estuaire Sainte-Catherine), à l’embouchure du du Saint-Laurent. On en trouve entre autres aux Saguenay. Grâce à cette alliance, les Français Bergeronnes et à l’île aux Basques. ont pu coloniser et organiser le commerce de la fourrure sur une grande partie de l’Amérique du Nord. À cette époque, Amérindiens et Français échangeaient les fourrures au poste de traite de Tadoussac. Les chasseurs Innus du Saguenay ont joué un rôle crucial : en plus de chasser dans cet immense territoire, ils rapportaient à Tadoussac les fourrures des nations au- tochtones vivant plus loin au nord. PAGE 8 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 7 2018-03-19 14:14:03 Navigation Depuis longtemps, le Saint-Laurent est un important chemin d’accès au cœur de l’Amérique du Nord. Il est aussi une des voies navigables les plus dangereuses au monde. À l’époque de la navigation à vue, plusieurs navires y ont fait naufrage. Pour assurer la sécurité des navires, les Français ont fait appel à des pilotes expérimentés qui connaissaient celui qui laissa son prénom aux plaines d’Abraham à Québec. De nos jours, la Corporation des pilotes du Bas-Saint- Laurent assure le service entre Les Escoumins et Québec, incluant le Saguenay. C M J CM MJ CJ CMJ siècle, les premiers outils d’aide à la e N navigation ont été installés dans l’estuaire : bouées, feux. Vers 1850, les progrès de la navigation à vapeur et la notoriété des paysages du Le plus vieux phare du Saint-Laurent Saguenay ont propulsé la région dans (classé monument historique) l’ère du tourisme. se trouve sur l’île Verte. Depuis cette époque, l’industrie touristique s’est gran- Il est en service depuis 1809. Avec la venue des navires dement développée. De nos jours, des centaines de à vapeur au 19e siècle, le Saint-Laurent et le Saguenay milliers de personnes de partout au monde viennent ont été empruntés pour le transport du bois. C’était le pour les paysages et la faune marine du Saguenay et de début de l’ère du transport maritime de marchandises. l’estuaire du Saint-Laurent. Le tourisme est le moteur Le bois des forêts du Saguenay était coupé dans les économique et social de toute la région du parc marin. moulins à scie comme ceux de l’anse au Cheval, L’Anse- C’est une preuve que la vie des gens de la région est Saint-Jean et la Grande Baie. encore intimement liée à la richesse marine. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 9
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 8 2018-03-19 14:14:04 Le parc marin dans le bassin du Saint-Laurent Le Saint-Laurent est depuis toujours une importante voie de circulation. Le bassin du Saint-Laurent compte Bien avant l’époque de la traite des Le parc marin du Saguenay–Saint- des milliers de lacs et de rivières qui fourrures, les Amérindiens se ser- Laurent est situé à mi-chemin entre se rejoignent et acheminent l’eau vaient des rivières pour se déplacer les Grands Lacs et l’océan Atlantique. douce dans le Saint-Laurent. C’est d’une région à l’autre. Comme une Il reçoit l’eau douce des rivières et l’une des plus grandes réserves autoroute maritime, le Saint-Laurent des lacs situés en amont, et l’eau d’eau douce au monde. De la tête sert de porte d’entrée pour accéder salée de l’Atlantique. des Grands Lacs jusqu’à l’océan au cœur de l’Amérique du Nord. Atlantique, l’eau douce parcourt Il relie l’océan Atlantique aux Grands 3 700 km. Lacs. C M J CM MJ CJ CMJ N PAGE 10 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 9 2018-03-19 14:14:05 L’estuaire du Saint-Laurent : un des plus grands estuaires au monde Quelques caractéristiques de l’estuaire du Saint-Laurent : • Se classe parmi les plus grands et les plus profonds • Longueur : 400 kilomètres au monde. • Largeur : environ 25 km à la hauteur de Tadoussac • Profondeur : jusqu’à 350 mètres C M J CM MJ CJ CMJ N L’estuaire Le golfe Portion constituée Le golfe est constitué principale- uniquement d’eau mélange à l‘eau salée de l’Atlantique. ment d’eau salée. Ses rives sont douce provenant des La salinité augmente à mesure qu’on très espacées. Il communique avec Grands Lacs et de ses approche de l’océan. l’océan par deux détroits : l’un au nord et l’autre au sud de l’île de Terre-Neuve. coulent vers l’océan. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 11
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 10 2018-03-19 14:14:06 Le chenal Laurentien le chenal Laurentien, une profonde vallée qui s’étire sur 1200 km. À la tête du chenal, entre Les Escoumins et Tadoussac, sa profondeur passe de plus de 300 mètres à une vingtaine de mètres. Cette brusque remontée du fond marin marque la transition entre l’estuaire moyen et l’estuaire maritime et constitue la particularité topogra- phique la plus remarquable du parc marin. C M J CM MJ CJ CMJ N PAGE 12 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 11 2018-03-19 14:14:07 Les grands écosystèmes du parc marin C M J CM MJ CJ CMJ N Le fjord du Saguenay : L’estuaire moyen : L’estuaire maritime : une vallée glaciaire une aire d’élevage une aire d’alimentation Le fjord du Saguenay est une vallée L’estuaire moyen est peu profond. L’estuaire maritime est très profond. creusée par les glaciers. Il s’étend Ses eaux sont saumâtres, bien Des couches d’eau de température sur plus de 100 km, entre Saint- mélangées et moins froides que et de salinité différentes se super- Fulgence et Tadoussac. Sa profon- dans l’estuaire maritime. Une grande posent. La remontée d’eau froide et deur maximale est de 275 mètres. diversité d’espèces y pratique des salée à la tête du chenal Laurentien activités vitales comme la repro- favorise la productivité biologique l’estuaire maritime : l’introduction duction et l’élevage des jeunes et la concentration des proies. d’eau froide, salée et bien oxygénée (hareng, eider, béluga, phoque apporte aussi du plancton marin. commun), l’alimentation, le repos et l’hivernage. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 13
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 12 2018-03-19 14:14:08 Des phénomènes océanographiques qui favorisent l’abondance de nourriture Chaque année, de nombreuses espèces Direction Direction Direction et et force et force force des des courants des courants courants de surfacede de surface surface au milieu au milieu pendant de la de la la première marée descendante. marée descendante. heure de marée montante. de baleines, de phoques et d’oiseaux marins parcourent des milliers de kilo- mètres pour se rendre dans l’estuaire du Saint-Laurent. Comment expliquer ces migrations? Les baleines migratrices viennent ici principalement pour s’alimenter de ma- nière intensive. Ces géants engouffrent d’énormes quantités de nourriture. La saison estivale est critique : ils doivent reconstituer leurs réserves de graisse, C essentielles au succès de la M reproduction et à leur survie, J pendant les mois où ils Direction et force des courants de surface au milieu de la marée montante. CM n’ont pas accès à autant MJ de nourriture. CJ Comme la nourriture est inégalement CMJ répartie dans les océans, ils cherchent des N endroits où les proies sont abondantes, concentrées et facilement accessibles. Les trois quarts de la sont pauvres en algues planctoniques. L’estuaire du Saint-Laurent fait partie du quart où elles prolifèrent. L’été, il peut y avoir jusqu’à 10 millions d’algues par litre d’eau! marin, la rencontre des eaux douces et salées, les courants et les remontées L’estuaire du Saint-Laurent est une des- d’eaux profondes. tination de choix pour les mammifères marins migrateurs. Les espèces résidentes Les marées : le moteur du système comme le béluga et le phoque commun Dans le parc marin, les marées sont plutôt fortes : la différence de niveau En effet, les condi- entre la marée haute et la marée basse, appelée marnage, peut atteindre tions océanographiques de cette région cinq mètres. Le mouvement de cet immense volume d’eau, conjugué favorisent l’abondance et la concentration aux caractéristiques géographiques particulières de la région, engendre des proies. Dans le parc marin, plusieurs des courants de surface qui peuvent atteindre jusqu’à sept noeuds facteurs favorisent la concentration des (± 13 km/h). La direction et la force des courants de surface varient au proies : les marées, la topographie du fond rythme des marées. PAGE 14 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 13 2018-03-19 14:14:09 C M J CM MJ CJ CMJ N Deux fois par jour, à la marée montante, les eaux de la La remontée d’eau froide augmente la productivité couche intermédiaire froide se heurtent au fond marin des eaux. Elle amène près de la surface les sels nutri- à la tête du chenal Laurentien. Ces eaux froides et sa- tifs contenus dans la couche intermédiaire froide. Ces lées remontent vers la surface. Une partie de ces eaux sels nutritifs servent d’engrais aux algues planctoniques (phytoplancton) qui vivent près de la surface pour l’estuaire moyen. Cela explique la basse température capter l’énergie du soleil. Les remontées d’eau froide de l’eau de surface à la tête du chenal Laurentien. permettent ainsi au phytoplancton de se multiplier. Puisque ces algues sont à la base de la chaîne alimentaire Le vent peut aussi provoquer des remontées d’eau froide près des côtes. Le vent pousse l’eau de surface de la remontée d’eau froide. loin de la rive, ce qui force l’eau froide à remonter pour remplacer l’eau de surface. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 15
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 14 2018-03-19 14:14:09 L’été, trois couches d’eau différentes se superposent dans le chenal Laurentien. Couche de surface : eaux moins salées et plus chaudes, diluées par l’eau douce. La faible salinité et la tempéra- ture plus élevée rendent ces eaux plus légères. Elles met- tent environ trois mois pour traverser l’estuaire maritime et le golfe du Saint-Laurent. Couche intermédiaire froide : eaux salées et très froides, vestiges des eaux refroidies C l’hiver précédent. M J Couche profonde : eaux sa- CM lées et froides provenant de MJ l’Atlantique. Elles mettent de 3 CJ à 4 ans pour remonter jusqu’à la tête du chenal Laurentien. CMJ À cause de leur forte teneur en N sel, ces eaux sont plus denses, c’est-à-dire plus lourdes. L’hiver, il n’y a que deux couches d’eau : une en profondeur et une en surface. Comme les lacs et les rivières en amont sont dans le Saint-Laurent est plus faible. Ainsi, la couche de surface de l’estuaire reçoit moins d’eau douce. Elle refroidit au contact de l’air et se mélange à la couche intermédiaire jusqu’à une profondeur de 100 mètres, aidée par les tempêtes d'automne et d'hiver. Dans ce mélange vertical , les eaux de surface entraînent avec elles l'oxygène capté dans l'atmosphère, venant enrichir les eaux intermédiaires. Au printemps, l’eau douce revient dans l’estuaire, isolant de nouveau la couche intermédiaire qui demeure froide. PAGE 16 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 15 2018-03-19 14:14:10 Le fjord du Saguenay : une vallée glaciaire envahie par la mer Résultat : une vallée profonde, bordée de hautes falaises, marée, la rivière Saguenay circule dans un fjord, une qui se termine par un seuil peu profond. De Saint- profonde vallée glaciaire envahie par la mer. Fulgence jusqu’à Tadoussac, la largeur du fjord varie entre 1,5 et 3 km. La formation du fjord remonte à des milliers d’années alors que l’Amérique du Nord était recouverte de Le fjord du Saguenay compte trois bassins profonds glace. La pression exercée par les glaciers a creusé en de 160 à 275 mètres. Le plus profond des bassins est profondeur le lit de la rivière sur plus de 100 kilomètres. aussi le plus long : il se situe entre Saint-Fulgence et la C M J CM MJ CJ CMJ N rivière Sainte-Marguerite. C’est dans ce secteur qu’on La marée joue un rôle important dans les échanges trouve les plus hautes falaises : les caps Éternité et Tri- nité s’élèvent à 400 mètres au-dessus du niveau de la du Saguenay et du Saint-Laurent, la pression exercée mer. En général, la hauteur des falaises donne un indice par la marée montante permet à l’eau de mer de de la profondeur du bassin : le fjord est presque aussi franchir le seuil du fjord. Ainsi, l’eau froide et salée de creux que les falaises sont hautes. l’estuaire du Saint-Laurent s’introduit dans le fjord au rythme des marées. Ce passage au-dessus du seuil ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 17
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 16 2018-03-19 14:14:10 favorise l’oxygénation de l’eau car elle entre en contact L’existence du fjord du Saguenay avec l’air. À cause de sa forte densité, l’eau froide et salée coule en profondeur dans le Saguenay. Graduelle- permet à deux mondes étrangers de ment, elle traverse les bassins du fjord vers l’amont. À la cohabiter : les espèces d’eau saumâtre tête du fjord (Saint-Fulgence), elle remonte en surface. et les espèces d’eau salée. La couche de surface du Saguenay est composée d’eau En été, les poissons d’eau saumâtre, comme la truite de saumâtre, c’est-à-dire légèrement salée. L’eau douce mer et l’éperlan arc-en-ciel, vivent dans la couche de provenant du lac Saint-Jean et des rivières qui rejoignent surface. Les poissons d’eau salée et les invertébrés ma- le Saguenay coule vers le Saint-Laurent. Au fur et à rins vivent dans la couche profonde où l’eau est froide, mesure qu’elle coule vers l’aval, l’eau douce se mélange très salée et bien oxygénée. On y trouve par exemple légèrement avec l’eau salée provenant de l’estuaire. la morue franche, le sébaste, des étoiles et des ané- Sous cette couche, circule en direction opposée, l’eau mones de mer. Le fjord du Saguenay est aussi l’habitat entrant à l’embouchure à la marée montante. de phoques et de baleines. En été, le phoque commun et le béluga y donnent naissance et élèvent leurs petits. Le petit rorqual y est aussi fréquemment observé en alimentation. C M Le fjord du Saguenay en chiffres : J CM MJ Formation géologique : il y a environ 11 000 ans CJ Couche de surface : environ 20 mètres d’épaisseur, salinité : 5 à 25‰, température : 5 à 20 °C CMJ Couche profonde : jusqu’à 255 mètres d’épaisseur, salinité : 25 à 31‰, température : 0 à 4 °C. N 93% de l’eau du fjord se trouve dans cette couche. Amplitude de marée : généralement 4 mètres. Jusqu’à 6 mètres dans les grandes marées. Particularités du fjord du Saguenay : La plupart des fjords dans le monde, en Norvège par exemple, rejoignent directement l’océan. Le fjord du Saguenay se termine dans un estuaire, à plus de 1000 kilomètres de l’océan. La coloration naturelle de l’eau de la couche de surface est brunâtre. Comme une infusion de thé, les tanins et le fer contenus dans le sol de la forêt boréale teintent l’eau des précipitations. Cette eau teintée naturellement coule dans les rivières qui se jettent dans le Saguenay. Deux parcs pour protéger un fjord : le fjord est protégé des sommets jusqu’à ses plus grandes profondeurs ; les rives du fjord font partie du parc national du Fjord-du-Saguenay et l’eau du fjord est dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. PAGE 18 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 17 2018-03-19 14:14:11 Les mouvements des masses d’eau engendrent des phénomènes de turbulence caractérisés par des vagues Laurent. Ce phénomène est également observé au pourtour de la batture aux Alouettes et des bancs de l’Île Rouge. Ce clapot se forme à la marée montante. C M J CM MJ CJ CMJ N Parcs Canada / R. Pintiaux ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 19
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_03-20.pdf 18 2018-03-19 14:14:12 Des espèces essentielles dans la chaîne alimentaire C M J CM MJ CJ CMJ N Les algues planctoniques sont le premier maillon de la Des petits poissons comme le lançon, le capelan et le chaîne alimentaire marine. Elles servent de nourriture hareng se nourrissent à leur tour du zooplancton. à de minuscules organismes vivant au gré des courants qu’on appelle zooplancton. Parmi les divers types de Certaines espèces de baleines et zooplancton, le krill est certainement le plus connu, mais les copépodes sont les plus abondants. d’oiseaux raffolent de zooplancton, et le rorqual bleu consomme Certaines espèces de zooplancton sont herbivores et se nourrissent directement de phytoplancton. D’autres uniquement ce type de nourriture. espèces sont carnivores et se nourrissent de zoo- plancton. D’autres espèces de baleines, d’oiseaux et de phoques se nourrissent de poissons ou d’invertébrés. PAGE 20 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 1 2018-03-19 14:18:52 Le krill « Krill » est le nom donné par les baleiniers norvégiens à des espèces de zooplancton : les euphausides. Cer- taines baleines en raffolent. Dans le Saint-Laurent, quatre espèces d’euphausides ont été répertoriées. Ces petits crustacés, semblables à des crevettes, mesurent de 2 à 5 cm. Ils vivent dans tous les océans du monde, mais les grandes densités de krill sont plutôt rares. Elles se trouvent principalement dans les zones où les conditions (température, courants, forme du fond marin, phyto- plancton, etc.) sont favorables. Le krill dérive au gré des courants. Ses petites « pattes », appelées appendices natatoires, sont incapables de com- battre la force du courant, mais leur permettent de se Photo : Pêches et océans Canada/J.-F. Saint-Pierre déplacer verticalement. Le jour, la lumière du soleil majorité de leur temps en profondeur où ils sont trans- pénètre la couche de surface. Pour se cacher des pré- portés par les courants qui remontent l’estuaire. Une fois dateurs, le zooplancton se déplace vers les profondeurs rendus à la tête du chenal, ils atteignent un cul-de-sac. Il C où il fait toujours sombre. La nuit, il fait le mouvement arrive parfois qu’il se forme d’immenses nuages de krill inverse vers la surface pour se nourrir. pouvant atteindre plusieurs kilomètres de longueur sur une centaine de mètres d’épaisseur. L’abondance du krill M J À l’occasion, on observe la présence de krill près de la dans l’estuaire varie d’une année à l’autre, ce qui a des CM surface en plein jour. Ce phénomène n’est pas encore conséquences sur les espèces qui en dépendent, comme bien compris. Il est possible que le krill soit présent en le rorqual bleu. MJ surface le jour lors de la période de reproduction ou CJ lorsque les courants de remontées sont très forts. Les concentrations de krill mesurées dans le CMJ Dans l’estuaire du Saint-Laurent, le krill s’accumule dans parc marin sont parmi les plus importantes N le chenal Laurentien. En effet, ces organismes passent la de l’estuaire du Saint-Laurent. Les petits poissons Les capelans, les lançons et les harengs vivent en bancs. Leur présence en grande concentration attire plusieurs prédateurs, dont les bélugas, petits rorquals, rorquals communs, phoques et oiseaux marins. L’abondance des petits poissons varie beaucoup au cours de la saison et - tition et l’abondance des mammifères marins qui s’en nourrissent. Le capelan adulte est particulièrement concentré dans l’estuaire durant la période de frai, au printemps. Aussi, des bancs de capelans juvéniles âgés d’un an et de deux Photo : J.-G. Beliveau ans vivent à l’année près de l’embouchure du Saguenay. Les lançons sont beaucoup moins connus. L’étude sur Les harengs adultes migrent au printemps et à l’automne les proies des mammifères marins dans le parc marin pour se reproduire dans l’estuaire moyen du Saint- indique qu’ils pourraient jouer un rôle clé pour certains Laurent durant l’été. mammifères marins. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 21
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 2 2018-03-19 14:18:52 La concentration des proies dans un territoire de chasse La forme de la tête du chenal laurentien, la circulation dans les fosses et sur les hauts-fonds. Contre ces des masses d’eau et le comportement du krill et des obstacles, le zooplancton peut former des masses poissons favorisent la concentration des proies. Les denses qui attirent les poissons. Les baleines, les courants de marée poussent périodiquement le zoo- plancton (krill et les autres) contre les escarpements ingurgiter de grandes quantités de nourriture. Le parc sous-marins et les parois abruptes du chenal Laurentien, marin demeure toutefois un territoire de chasse : les animaux doivent travailler pour trouver leurs proies et les concentrer davantage. Localisation des bateaux en observation dirigée vers les rorquals communs de 1985 à 2009 (Sources : GREMM et Parcs Canada) C M J CM MJ CJ CMJ N Cette carte montre la position des bateaux au moment où ils observaient les rorquals communs dans le parc marin. On voit bien que la majorité des bateaux se trouvaient au-dessus des parois abruptes du chenal Laurentien, probablement parce que les rorquals communs s’y alimentaient. PAGE 22 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 3 2018-03-19 14:18:53 Barre de courants typique d’un front C M J CM MJ CJ CMJ N Parcs Canada Les mammifères marins utilisent différentes stratégies de chasse pour concentrer les poissons. Le petit rorqual peut utiliser les caps rocheux, la surface de l’eau et les barres de courants pour rassembler les poissons. Le rorqual communs chassent souvent en groupe. Des concentrations de proies peuvent aussi se former dans les zones de rencontre entre deux masses d’eau. À douces et plus chaudes qui s’écoulent à la surface du fjord heurtent les eaux salées et froides qui remontent, à la marée montante, du chenal Laurentien. Dans cette zone appelée front, la différence de température et de salinité entre les masses d’eau est marquée. Il peut arriver que des organismes s’entassent d’un côté ou de l’autre du front. La frontière entre les deux masses d’eau se détecte à la surface par la présence de barres d’écume et de débris et par la formation de barres de courant. Parcs Canada / M. Conversano ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 23
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 4 2018-03-19 14:18:53 NOTES _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ C _______________________________________________________________ M _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ J _______________________________________________________________ CM MJ CJ _______________________________________________________________ CMJ _______________________________________________________________ N _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ _______________________________________________________________ PAGE 24 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 5 2018-03-19 14:18:54 SECTION 2 : Les mammifères marins : qui sont-ils? C M J • Des mammifères adaptés à la vie marine 26 CM • Baleines à dents et baleines à fanons 30 MJ CJ • Les baleines et les phoques susceptibles de venir 31 au parc marin CMJ N • Les espèces en péril 32 • Les menaces liées aux activités humaines 38 • Les impacts de la navigation sur les mammifères marins 39 Crédit des illustrations : Parcs Canada ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 25
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 6 2018-03-19 14:18:54 Des mammifères adaptés à la vie marine Les baleines, les phoques, les otaries, les morses et les ours polaires sont des mammifères marins : ils passent une partie ou la totalité de leur vie dans l’eau. Bien qu’ils partagent leur environnement avec les poissons, ils en diffèrent complètement. Voici les grandes caractéristiques qui les distinguent. Mammifères (terrestres et marins) Poissons Captent l’oxygène en respirant l’air par leurs Captent l’oxygène dissous dans l’eau à l’aide de poumons. branchies. Animaux à sang chaud : leur corps conserve une tempéra- Animaux à sang froid : la température de leur ture intérieure constante. corps varie selon la température de l’eau. Ils portent leurs petits dans l’utérus. Ils produisent des oeufs. Ils allaitent leurs petits. Les jeunes poissons se nourrissent par eux- mêmes dès la naissance. Les ancêtres des mammifères marins étaient des animaux terrestres à quatre pattes qui fréquentaient les milieux aquatiques. Ils ont évolué sur une longue période de temps vers ce qu’ils sont aujourd’hui : des animaux parfai- C tement adaptés à la vie aquatique. M J CM MJ CJ CMJ Sur ce squelette de rorqual commun on remarque que les pattes avant N sont devenues des nageoires pectorales. On reconnaît l’épaule, le poignet et les doigts. Les pattes arrière ont disparu et il ne reste que des vestiges du bassin. Le squelette du phoque possède des ressemblances avec celui d’un animal terrestre. Ce n’est pas étonnant, puisque ces animaux passent une bonne partie de leur temps sur la terre ferme ou sur la banquise. PAGE 26 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 7 2018-03-19 14:18:54 Un corps adapté à la nage La respiration Les baleines et les phoques ont un corps fuselé qui offre Les évents, les narines des baleines, sont sur le dessus de peu de résistance à l’eau. Cette adaptation augmente la tête. Cette position permet une respiration rapide et des baleines se ferment hermétiquement durant la plongée. Les baleines se propulsent à l’aide de leur puissante queue (nageoire caudale) et maintiennent leur équilibre À chaque séquence respiratoire, composée de plusieurs avec les nageoires pectorales. Les phoques se propulsent respirations, les baleines changent presque tout l’air avec les nageoires postérieures et utilisent les nageoires contenu dans leurs poumons. L’oxygène est emmaga- antérieures pour se diriger. siné dans les poumons, le sang et les muscles. Pendant la plongée, le rythme cardiaque des baleines et des Le repos phoques ralentit, ce qui permet d’économiser l’oxygène. Grâce à ces adaptations, les mammifères marins peuvent Le repos permet aux animaux de reprendre des forces rester actifs pendant de longues périodes d’apnée. pour pouvoir continuer à s’alimenter et faire d’autres activités vitales. Que ce soit pour dormir ou prendre C une courte pause, le repos est essentiel à la survie des L’isolation thermique et les réserves d’énergie mammifères marins. M Chez les phoques, la couche de graisse mesure entre J Comme les mammifères marins 7 et 10 centimètres d’épaisseur, alors qu’elle atteint 15 à 20 centimètres chez le rorqual bleu et le cachalot. Chez doivent faire surface pour respirer, ils CM MJ le béluga, la couche de graisse mesure entre 2,5 et ont dû développer des stratégies pour 9,5 centimètres d’épaisseur et peut compter pour la CJ moitié du poids de l’animal. CMJ dormir sans risquer de se noyer. N Cette graisse est très importante pour les mammifères Les dauphins mettent au repos un hémisphère du cer- marins. Elle sert d’isolant pour maintenir la température veau à la fois, laissant l’autre en éveil. Certaines espèces corporelle. Elle sert aussi de réserve d’énergie pour survivre lorsque la nourriture est rare. L’épaisseur de billots de bois (billotage) et respirent lentement. la couche de graisse varie au cours de l’année, selon les besoins en énergie et la disponibilité de la nourriture. Par Les phoques, eux, vont plutôt « s’échouer » sur des exemple, elle est plus mince au printemps car l’énergie parties émergées, comme des rochers. Les endroits où a été utilisée durant l’hiver, alors que la nourriture était les phoques vont souvent pour se reposer sont appelés rare. Pour refaire leurs réserves et assurer leur survie, les mammifères marins doivent se rendre aux endroits où la la lumière du soleil pour se réchauffer. nourriture est abondante. La migration Pourquoi tous les mammifères marins ne passent-ils pas l’année entière au parc marin? Le parc marin est un formidable à l’approche de l’hiver pour échapper aux glaces, pour rejoindre des lieux de rassemblement pour la reproduction ou de l’abondance de nourriture et passe l’été dans les eaux du Nord. Ainsi, tous ces mammifères marins entreprennent chaque année des migrations pouvant couvrir plusieurs milliers de kilomètres : cela démontre l’attrait du parc marin comme aire d’alimentation! ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 27
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 8 2018-03-19 14:18:54 La vue L’ouïe Dans l’eau, la lumière s’estompe à mesure qu’on s’éloigne L’ouïe est extrêmement développée chez les mammi- de la surface. À partir d’une certaine profondeur, c’est fères marins. Comme les autres sens, l’ouïe est essentielle l’obscurité totale, le jour comme la nuit. Dans ces condi- à leur survie. Les mammifères marins utilisent les sons tions, les mammifères marins ne peuvent pas toujours pour communiquer entre eux, pour percevoir leur envi- se servir de leur vision, même si elle est bien adaptée ronnement et pour chasser. à la vie sous-marine. C’est pourquoi ils ont développé de façon extraordinaire certains autres sens, comme le Plusieurs espèces de baleines ont développé une technique toucher et l’ouïe. de localisation des proies et des obstacles par l’écho des sons. C’est ce qu’on appelle l’écholocalisation. Le toucher Les baleines ont une peau très sensible. Les contacts Pour plus d’information concernant les baleines du jouent un rôle important lors des parades amoureuses Saint-Laurent, leurs adaptations à la vie en mer, leurs et dans le maintien des liens entre les mères et leurs activités vitales et plus, consultez baleinesendirect.org. petits. Certaines espèces utilisent le sens du toucher pour détecter les proies. C M Les baleines à fanons portent des vibrisses (petits poils J tactiles) sur la tête et autour de la gueule. Les vibrisses aident les baleines à sentir à quel moment elles peu- vent ouvrir leurs évents lorsqu’elles font surface pour CM MJ respirer. Les vibrisses peuvent aussi aider à détecter des CJ proies dans l’eau ou dans les sédiments. Les phoques CMJ ont des vibrisses de chaque côté de la gueule et au- dessus des yeux. Ça les aide à s’orienter et à déterminer la taille, la forme et la texture des objets et des proies. N PAGE 28 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 9 2018-03-19 14:18:55 L’écholocalisation C M J CM MJ CJ CMJ N L’écholocalisation est surtout associée aux baleines à dents, qui l’utilisent pour repérer les proies et les obstacles. Cette adaptation fonctionne comme un sonar. La baleine émet des ultrasons qui rebondissent sur la cible et reviennent sous forme d’échos captés et analysés par le cerveau. Les baleines à dents possèdent une boule de graisse, appelée melon, sur le devant de la tête. Cet organe, associé à l’écholocalisation, sert à la propagation des ultrasons. Il donne au béluga ce front bombé si caractéristique. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 29
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 10 2018-03-19 14:18:55 Baleines à dents et baleines à fanons Les baleines (cétacés) se divisent en deux groupes distincts : les baleines à dents et les baleines à fanons. Les baleines à fanons ou mysticètes Les baleines à dents ou odontocètes • Possèdent des fanons au lieu des dents. Les fanons sont des • Possèdent des dents toutes semblables, de forme lamelles cornées rattachées à la mâchoire supérieure et conique. bordées de poils vers l’intérieur de la bouche. Ils sont composés de kératine comme nos ongles et nos cheveux. • Capturent une multitude de petites proies à la fois (krill, • Utilisent leurs dents pour saisir les proies et non pas pour les mastiquer. laissant passer l’eau tout en gardant les proies à l’intérieur • Capturent leurs proies une à une (poissons et de la gueule. calmars). • Utilisent le système d’écholocalisation et possè- dent un melon. • Sont plutôt solitaires, mais peuvent se regrouper pour • Vivent et chassent souvent en groupe. se reproduire ou s’alimenter là où la nourriture est abon- C dante, comme au parc marin. M J • Les femelles sont généralement plus grosses que les mâles. • Sont généralement plus petites que les baleines à fanons, à l’exception du cachalot. CM • Les mâles sont généralement plus gros que les MJ femelles. CJ • Possèdent 2 évents. • Possèdent un seul évent. CMJ N Techniques d’alimentation des baleines à fanons Engouffreur Écrémeur Les rorquals (rorqual bleu, rorqual commun, rorqual à Certaines baleines à fanons, comme la baleine noire, bosse et petit rorqual) possèdent une gorge à sillons bouche entrouverte. Leurs fanons sont plus longs et quantité d’eau et de nourriture entrent dans la gueule. leur tête est plus grosse que celle des engouffreurs. Les rorquals repoussent ensuite l’eau entre les fanons pour ne garder que la nourriture dans leur gueule. PAGE 30 • GUIDE DE FORMATION - ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER
Pages de GuideDeFormation2014-CAPITAINE-INTERIEUR_MOD_21-40.pdf 11 2018-03-19 14:18:56 Les baleines et les phoques susceptibles de venir au parc marin Quatorze espèces de baleine et cinq espèces de phoque peuvent fréquenter l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Dans le parc marin, on observe généralement six espèces de baleine et quatre espèces de phoque. Fréquence d’observation Baleines à fanons Baleines à dents Phoques Espèces fréquentes Petit rorqual Béluga Phoque commun Rorqual à bosse Marsouin commun Phoque du Groenland Rorqual commun Phoque gris Espèces régulières Rorqual bleu Phoque à capuchon Espèces rares Baleine noire Baleine à bec commune Phoque barbu Cachalot macrocéphale Dauphin à nez blanc Épaulard Globicéphale noir Narval C M J CM MJ CJ CMJ D’autres espèces de baleine ont été trouvées échouées, Le béluga et le phoque commun sont mortes ou vivantes, dans l’estuaire et le fjord : dauphin bleu N et blanc, rorqual boréal et baleine à bec de Sowerby. La les deux seules espèces résidentes. carcasse des animaux morts peut avoir été amenée par les courants ou poussée par l’étrave d’un bateau. Les Ils s’alimentent, se reproduisent, mettent bas et élèvent animaux vivants peuvent s’être égarés. Nous ne consi- leurs petits dans le Saint-Laurent et le fjord du Saguenay. dérons pas que ces espèces fréquentent le parc marin. À l’exception du phoque du Groenland qui visite le parc marin l’hiver, elles viennent dans les eaux pro- Toute observation particulière devrait être rapportée ductives de l’estuaire pendant l’été pour s’alimenter et au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères refaire leurs réserves d’énergie. Pour plusieurs espèces, marins. leur destination pendant la période hivernale nous est encore inconnue. ATTESTATION VISANT LES ACTIVITÉS EN MER - GUIDE DE FORMATION • PAGE 31
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