Guide pour l'harmonisation des indicateurs de couverture vaccinale dans le cadre des enquêtes auprès des ménages

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Livre blanc

Guide pour l’harmonisation des indicateurs de couverture
vaccinale dans le cadre des enquêtes auprès des ménages

Le présent document a été élaboré par le Programme élargi de vaccination (PEV) du Département Vaccins, vaccination et produits
biologiques (IVB) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Genève, Suisse

Dernière modification : mai 2019

Clause de non-responsabilité : Les résultats et commentaires dans la présente publication reflètent ceux des auteurs avec les
contributions d'une consultation d'experts (10-11 avril 2018 à Washington, DC, États-Unis). Les auteurs ont pris toutes les
précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans le présent document. Le matériel publié est distribué sans
garantie d'aucune sorte, expresse ou implicite. La responsabilité de l'interprétation et de l'utilisation du matériel incombe au lecteur.

 [1]
Sommaire
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 1 Contexte
 1.1 Finalité du présent document
 1.2 Type de lecteur auquel s’adresse ce document
 1.3 Bref historique des enquêtes de couverture vaccinale et des raisons pour recenser les
 2 personnes vaccinées
 Préparation de l’enquête
 2.1 Première étape : Interagir avec les membres du programme de vaccination
 2.2 Réunir des informations sur la vaccination pour la planification de l’enquête
 3 Sources d’information sur la vaccination
 3.1 Documents
 3.1.1 Fiches de santé conservées à domicile
 3.1.2 Registres des établissements de santé
 3.1.3 Quand faut-il solliciter les registres des établissements de santé ?
 3.1.4 Aspects supplémentaires à prendre en compte pour l’obtention de données à partir de fiches
 de santé conservées à domicile ou du registre d’un établissement de santé
 3.2 Souvenir des répondants
 4 Questionnaire pour la collecte de données sur la couverture vaccinale
 4.1 Aspects à prendre en compte pour le questionnaire de l’enquête sur la couverture
 4.2 vaccinale
 Modèle de formulaire d’enquête sur la couverture vaccinale
 5 Formation
 6 Descriptions de l’indicateur de couverture vaccinale intégrale
 6.1 Calendriers de vaccination recommandés
 6.2 Couverture vaccinale brute
 6.2.1 Couverture vaccinale brute à partir de documents attestant la vaccination
 6.2.2 Couverture vaccinale brute à partir des souvenirs des répondants
 6.2.3 Couverture vaccinale brute à partir d’une combinaison de documents et des souvenirs du
 répondant
 6.3 Indicateur de couverture vaccinale intégrale
 6.3.1 Indicateur de couverture vaccinale intégrale (antigènes fondamentaux)
 6.3.2 Indicateur de couverture vaccinale intégrale (conformément au calendrier national)
 6.3.3 Éléments à prendre en compte pour l’analyse de l’indicateur de couverture vaccinale intégrale
 6.4 Indicateur d’absence de couverture vaccinale
 6.5 Couverture vaccinale valide
 6.5.1 Éléments à prendre en compte pour l’analyse de la couverture vaccinale valide
 6.6 Indicateurs pour le suivi des fiches de santé conservées à domicile
 6.7 Indicateurs supplémentaires pour mesurer les performances du système de vaccination
 7 Élaborer un compte rendu de présentation des données relatives aux
 indicateurs
 7.1 Poids de couverture vaccinale
 et pondération
 7.2 Tableaux standards pour la présentation des résultats
 7.3 Groupes d’âge standard devant figurer dans le compte rendu

 [2]
7.4 Rendre compte de résultats désagrégés ou stratifiés
 8 Références bibliographiques
ANNEXES
 A-1 Annexe 1 La gestion des dates et des coches attestant d’une vaccination
 Éléments à prendre en compte pour le traitement des données relatives aux dates
 Compte rendu de la qualité des données relatives aux dates et à la vaccination
 Éléments à prendre en compte pour la saisie des informations relatives aux doses de vaccins hors
 séquences ou aux abandons dans le cas de vaccins multidoses
 Éléments à prendre en compte pour le traitement des données concernant les coches attestant de
 la vaccination
 Éléments à prendre en compte pour le traitement des données concernant les coches attestant la
 vaccination et pour déterminer les doses valides
 A-2 Annexe 2 Indications en lien avec le dénominateur
 A-3 Annexe 3 La prise en compte des vaccinations réalisées par le secteur privé
 A-4 Annexe 4 Éléments à prendre en compte pour la phase d’abstraction des données
 A-5 sur les antécédents
 Annexe 5 Éléments àdeprendre
 vaccination
 en compte pour le traitement des données
 A-6 manquantes ou des réponses
 Annexe 6 Déterminer dulatype
 l’âge pour « ne sait
 sélection pasl’échantillon
 dans » et obtenir des
 A-7 documents relatifs à lales
 Annexe 7 Différencier période de référence
 stratégies sur laquelle porte l’enquête
 de vaccination
 A-8 Annexe 8 Éléments à prendre en compte liés aux changements dans les
 A-9 calendriers nationaux
 Annexe 9 Quelques de vaccination
 remarques sur le vaccin antipoliomyélitique oral, le vaccin
 A-10 antirotavirus et l’administration
 Annexe 10 Quelques remarques de vitamine
 brèves sur leAvaccin antipoliomyélitique
 A-11 Annexe 11 Données relatives à la vaccination contre l’hépatite B à la naissance
 A-12 Annexe 12 Données relatives au vaccin BCG
 A-13 Annexe 13 Tableau de présentation des résultats de l’échantillon

 [3]
Abréviations
AVS : activité de vaccination supplémentaire
BCG : bacille de Calmette-Guérin (vaccin antituberculeux)
DTC : vaccin antidiphtérique-antitétanique-anticoquelucheux
FCD : fiches de santé conservées à domicile
HepB 0 : vaccine contre l’hépatite B dose administrée à la naissance
IPVS : intensification périodique des activités de vaccination systématique
ODD : objectifs de développement durable
OMD : objectifs du Millénaire pour le développement
OMS : Organisation mondiale de la Santé
OPS : Organisation panaméricaine de la Santé
PEV : Programme élargi de vaccination
RES : registre d’un établissement de santé
SPMVS : stratégies et pratiques mondiales de vaccination systématique
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’enfance
USAID : Agence des États-Unis pour le développement international
VCQI : Indicateurs de la qualité de la couverture vaccinale
VCR : vaccin à composante antirougeoleuse. VCR1 est la première dose, VCR2 la seconde.
VPC : vaccin antipneumococcique conjugé
VPI : vaccin antipoliomyélitique inactivé
VPO : vaccin antipoliomyélitique oral

 [4]
Remerciements
Le présent document a été élaboré par le Programme élargi de vaccination (PEV) du Département Vaccins,
vaccination et produits biologiques (IVB) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il a été rédigé par
David Brown. Ce travail a bénéficié des contributions de Felicity Cutts, Carolina Danovaro, Dale Rhoda,
Heather Scobie et Michelle Selim.

Enfin, nous exprimons notre sincère gratitude aux nombreuses personnes qui ont relu d’une manière
constructive ce manuel et nous ont fait part de leurs commentaires et notamment à Arman Badalyan, Paul
Bloem, Marta Gacic-Dobo, Jan Grevendonk, Iqbal Hossain, Boureima Kabore, Titus Kolongei, Eva Leidman,
Abayomi Olufemi, Gnourfateon Palenfo, Tove Ryman, Riswana Soundardjee, Munir Saleh Sule, Sulemana
Tahiru et Aaron Wallace. Par ailleurs, nous remercions tout particulièrement nos partenaires de la Bill and
Melinda Gates Foundation, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis, l’Alliance
GAVI, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ainsi que nos collègues de l’OMS au sein des
régions et les collaborateurs du PEV dans plusieurs pays.

 [5]
1 Contexte ▲sommaire
1.1 Finalité du présent document ▲sommaire

Le présent document fournit des informations pratiques pour la collecte, le traitement et l’analyse des
données des indicateurs de couverture vaccinale établis dans le cadre d’enquêtes auprès des ménages, ainsi
que pour l’établissement de comptes rendus. Ce faisant, il porte principalement sur :

 • Les indicateurs de couverture vaccinale qui permettent d’obtenir une vue d’ensemble des
 performances d’un système de vaccination, grâce à des données obtenues lors d’une enquête. Ces
 indicateurs peuvent servir à identifier les problèmes éventuels des programmes de vaccination qui
 doivent être étudiés plus en détail.
 • Les caractéristiques techniques des indicateurs et les pratiques privilégiées qui peuvent être utilisées
 lors de chaque enquête pour faciliter la comparaison entre les indicateurs à différentes époques et à
 différents endroits.

Il faut préciser que le présent document fait un focus sur :

 • Les indicateurs de couverture vaccinale correspondant aux vaccinations réalisées dans le cadre des
 services de vaccination systématique1 plutôt que lors d’activités de vaccination supplémentaires
 (AVS)2. Les enquêtes d’évaluation des AVS, comme les campagnes de vaccination, ne sont pas
 abordées par le présent rapport. Les enquêtes post-AVS doivent être menées au bon moment par
 rapport à la fin d’une campagne, ce qui rend difficile leur prise en compte dans des enquêtes multi-
 domaines auprès des ménages.
 • L’estimation de la couverture vaccinale parmi les enfants vaccinés au cours des deux premières
 années de la vie, conformément aux calendriers de vaccination systématique recommandés.

Le présent document fournira au lecteur :

 • Un ensemble d’indicateurs standard de la couverture vaccinale. Nous indiquerons des documents
 complémentaires qui incluent des informations supplémentaires sur les caractéristiques techniques
 de ces indicateurs, afin que vous puissiez vous-même intégrer des variables pour l’analyse. (Si
 besoin, il existe également un logiciel qui facilite l’analyse.)
 • Des orientations sur la manière de transmettre et d’interpréter les indicateurs.

1
 Les services de vaccination systématique sont organisés régulièrement (de façon quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle) grâce à
plusieurs dispositifs qui mélangent la vaccination dans un établissement de santé, à un point fixe ou par une équipe mobile. Lors
d’une visite de vaccination, on détermine quels enfants ont déjà été vaccinés et les doses reçues, dans l’idéal en s’appuyant sur les
antécédents de vaccination fournis par les fiches de santé conservées à domicile ou par les registres de l’établissement de santé. Les
doses de vaccin administrées sont inscrites sur des registres, des feuilles de pointage et sur les fiches de santé des ménages. Voir
l’annexe 8 qui traite des différentes stratégies de vaccination.
2
 Les activités de vaccination supplémentaires (AVS) sont des dispositifs de vaccination de masse organisés pour vacciner un
maximum d’enfants dans une communauté le plus rapidement possible, sans tenir compte des précédents vaccins administrés, afin
de renforcer l’immunité d’une population à une maladie spécifique. Les AVS complètent mais ne remplacent pas la vaccination
systématique. Bien qu’il s’agisse souvent de dispositifs nationaux, les AVS peuvent être organisées localement pour lutter contre une
flambée ou, moins souvent, pour cibler des zones infranationales ou un pays où le risque de transmission d’une infection a été jugé
élevé, selon l’épidémiologie de la maladie ainsi que les structures d’accès et de recours à la vaccination systématique. Les AVS jouent
un rôle essentiel dans les stratégies de lutte contre certaines maladies, notamment la rougeole, la rubéole, la poliomyélite et la
fièvre jaune. Dans le passé, les doses de vaccin administrées lors d’une AVS étaient rarement enregistrées. Mais cela change peu à
peu, l’OMS recommandant en effet que toutes les doses de vaccins soient inscrites dans des fiches de santé conservées par les
ménages ou sur un document à part fourni lors d’une AVS [Organisation mondiale de la Santé. Planification et mise en œuvre
d’activités de vaccination supplémentaires de haute qualité avec des vaccins injectables : Exemple des vaccins contre la rougeole et la
rubéole. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2016. Disponible en ligne :
http://www.who.int/immunization/diseases/measles/SIA-Field-Guide.pdf?ua=1]. Voir l’annexe 8 qui traite des différentes stratégies
de vaccination.

 [6]
• Un ensemble de questions types liées à la vaccination pour recueillir des données correspondant aux
 indicateurs.
 • Des orientations pour nettoyer et interpréter les indicateurs ainsi que pour en rendre compte (voir la
 section 6 du présent document et les sections 5, 6 et 7 du Manuel de référence 2018 de l’OMS pour
 les enquêtes de couverture vaccinale par grappes [1])

Ce document ne comprendra pas d’orientation pour l’ajout de questions liées aux connaissances, au
comportement et aux pratiques en matière de vaccination, ainsi qu’aux obstacles à la vaccination. Un groupe
de travail à part est chargé des questions liées à la demande et aux entraves.3

1.2 Type de lecteur auquel s’adresse ce document ▲sommaire

Le présent document s’adresse en priorité aux personnes chargées de la planification ou de la gestion d’une
enquête et qui envisagent d’intégrer des indicateurs de couverture vaccinale, soit dans le cadre d’une
enquête sur la couverture vaccinale uniquement, soit d’une enquête à indicateurs multiples auprès des
ménages. Le présent document s’adressant à des groupes chargés de la planification et de la gestion d’un
questionnaire auprès des ménages au moyen de méthodes d’échantillonnage probabiliste, nous
n’aborderons pas les problèmes d’échantillonnage et les aspects opérationnels liés à l’organisation d’une
enquête probabiliste de haute qualité auprès des ménages. Les lecteurs peuvent se référer au Manuel de
référence 2018 de l’OMS pour les enquêtes de couverture vaccinale par grappes [1] pour cela.

1.3 Bref historique des enquêtes de couverture vaccinale et des raisons pour
recenser les personnes vaccinées ▲sommaire
Les enquêtes de couverture vaccinale sont une des méthodes permettant de mesurer la couverture
vaccinale [2]. Depuis 1979 [3], le Programme élargi de vaccination (PEV) de l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS) apporte son soutien à l’élaboration de méthodes simples et efficaces pour la mise en œuvre et
l’évaluation d’un programme de vaccination. Le protocole standard repose sur une méthode par grappe
nécessitant un quota de 7 répondants au sein de 30 grappes. Il a fait l’objet d’un examen par Henderson et
Sundaresan [4] après les enquêtes réalisées durant les efforts d’éradication de la variole dans les
années 1960 [5]. Le premier guide de l’OMS sur les méthodes d’évaluation de la couverture vaccinale a été
publié en 1979 [3] et actualisé en 1991 [6] et à nouveau en 2005 [7]. Dans le but d’améliorer la précision,
l’exactitude et la qualité générale des enquêtes, l’OMS a réalisé un examen et une révision de grande
ampleur des méthodes et des outils d’évaluation de la couverture vaccinale, qui ont tout d’abord pris la
forme d’un projet de document de travail publié en 2015, avant la publication d’une version finale en 2018
[1]. Cette révision reflète les approches récentes pour le déploiement d’enquêtes de qualité auprès des
ménages, et notamment des approches utilisées dans le cadre des enquêtes démographiques et de santé
(EDS) soutenues par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) [8], des enquêtes
par grappe à indicateurs multiples du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) [9] et des approches
utilisées par la Division de la statistique des Nations Unies [10]. Ces organisations fournissent toutes depuis
plusieurs décennies des orientations sur les méthodes d’enquête auprès des ménages au moyen de
méthodes d’échantillonnage probabiliste.

Dans le but de réviser les orientations pour les enquêtes sur la couverture vaccinale, plusieurs rapports
d’enquête (y compris ceux du PEV ou des enquêtes sur la couverture vaccinale4 et les enquêtes sur la santé
des ménages qui comprennent des indicateurs relatifs à la vaccination) ont mis en évidence plusieurs

3
 Pour plus d’informations, veuillez écrire à vpdata@who.int en mentionnant « White Paper » dans le champ « Objet »
4On utilise aussi bien le terme d’enquêtes PEV ou d’enquête d’évaluation de la couverture pour désigner les enquêtes sur la
couverture vaccinale. Dans le présent document, nous parlerons d’enquête sur la couverture vaccinale.

 [7]
lacunes, en particulier s’agissant de l’échantillonnage, de l’élaboration des indicateurs de couverture et des
questions, ainsi que de l’analyse et de la présentation des résultats [11,12,13].

 • Les indicateurs de couverture ne sont pas toujours clairement ou correctement définis, ou il existe
 un manque de définitions standard.
 • Souvent, les questionnaires n’utilisent pas des questions standard.
 • Des analyses standard ne sont pas réalisées et ne portent pas sur toutes les données collectées.
 • Les résultats des enquêtes ne sont pas présentés pour transmettre de manière adaptée les
 incertitudes, ou pour faciliter les comparaisons géographiques et/ou temporelles. On observe
 également un manque d’analyse secondaire ou de contextualisation qui permettraient d’aider la
 prise de décision à partir des résultats de l’enquête.
 • Les procédures de formation sont rarement décrites. Lorsque la formation est décrite, il apparaît
 souvent qu’elle est insuffisante eu égard à la complexité croissante des calendriers de vaccination,
 aux différentes méthodes d’enregistrement et aux types de documents qui permettent de garder
 une trace des antécédents de vaccination d’une personne, ainsi qu’en ce qui concerne la meilleure
 manière d’amener la mère ou la personne prenant soin d’enfants à se souvenir des vaccins
 administrés, en l’absence de documents à cet effet.

Il existe des définitions standardisées de certains indicateurs liés à la couverture vaccinale ainsi que des
modèles de questionnaire et de présentations des résultats. Toutefois, les attentes dans ces domaines ont
évolué dans le temps et la communication à ce sujet ne s’est pas faite clairement. Le présent document, en
complément du Manuel de référence 2018 de l’OMS pour les enquêtes de couverture vaccinale par grappes
[1], doit permettre d’y remédier.

 [8]
2 Préparation de l’enquête ▲sommaire

2.1 Interagir avec les membres du programme de vaccination ▲sommaire

Nous encourageons les responsables de la planification/de la gestion d’une enquête à interagir le plus tôt
possible avec le personnel du programme national de vaccination ou du PEV au sein du pays concerné lors
de la planification d’une enquête, afin d’aider à l’élaboration des processus d’examen/de retours
d’information. Ce faisant, vous pourrez mieux comprendre les activités actuelles et récentes qui peuvent
influencer la manière dont vous envisager de collecter et de rendre compte des données de couverture
vaccinale (voir section 2.2). Le personnel du programme de vaccination, ainsi que les partenaires techniques
(par exemple le Comité consultatif technique inter-organisations du PEV, les bureaux de pays de l’OMS, le
Bureau national des statistiques), sont une ressource essentielle pour la planification de l’enquête, la
formation du personnel (formation des enquêteurs aux questions liées à la vaccination, par exemple),
l’analyse (mise en évidence des indicateurs les plus importants pour le programme notamment),
l’élaboration de comptes rendus et l’interprétation des résultats. Plus le nombre d’employés du programme
national de vaccination qui collabore au processus d’enquête et en comprend les enjeux est grand, plus il est
probable d’obtenir des données de qualité considérées comme fiables par le programme national de
vaccination et utilisables pour améliorer le programme en question.

2.2 Réunir des informations sur la vaccination pour la planification de l’enquête
▲sommaire

Ensemble, les responsables de la planification de l’enquête et le personnel du programme national de
vaccination doivent consolider les informations relevant des aspects ci-dessous. Ces informations serviront à
guider l’élaboration du questionnaire, la planification de l’enquête ainsi que l’interprétation et la diffusion
des résultats.

• Informations relatives aux calendriers de vaccination recommandés sur les trois (3) années précédentes5

 Le calendrier national de vaccination détermine les doses de vaccin que les enfants doivent recevoir. Les
 informations sur le calendrier national de vaccination actuel et les changements qui ont pu se produire
 au cours des trois (minimum) à cinq dernières années sont essentielles pour l’élaboration du
 questionnaire de l’enquête. Dans les régions limitrophes d’autres pays dont le calendrier de vaccination
 est différent, il peut s’avérer important d’intégrer également le calendrier national de vaccination des
 régions du pays voisin qui vaccinent les personnes qui franchissent la frontière à cette fin. De plus, dans
 certains pays, le secteur privé ou des organisations à but non lucratif fournissent une part non
 négligeable des soins de santé, y compris en ce qui concerne la vaccination. C’est au personnel chargé de
 l’élaboration de l’enquête d’évaluer s’il convient d’inclure les calendriers de vaccination du secteur privé.
 Pour plus d’infirmations sur le secteur privé, voir l’annexe 3.

• Informations relatives à l’introduction de nouveaux vaccins ou aux modifications concernant les vaccins
 administrés, au cours des trois (3) dernières années4

 Le personnel chargé de la planification de l’enquête doit être informé de l’introduction de nouveaux
 vaccins au cours des trois à cinq années précédentes. Le programme national de vaccination sera en

5
 Ou les 4 ou 5 années précédentes, en fonction de la catégorie de population concernée par l’enquête. Si, par exemple,
l’enquête cible les enfants entre 12 et 59 mois, le personnel chargé de sa planification devra avoir connaissance des
calendriers de vaccination des cinq dernières années et des modifications survenues durant cette période.

 [9]
mesure de vous indiquer si de nouveaux vaccins ont été introduits uniformément à l’échelle du pays au
 même moment, ou progressivement et région par région, c’est-à-dire que certains enfants vivant dans
 une zone du pays ont reçu le vaccin avant les enfants d’autres zones. Tout retard en ce qui concerne la
 distribution des documents adaptés pour noter l’administration de nouveaux vaccins devra également
 être pris en compte.

• Les copies de toutes les fiches de santé conservées à domicile et des registres des établissements de santé
 utilisés dans les zones ciblées par l’enquête au cours des trois (3) années précédentes4

 Nous aborderons l’historique de vaccination dans la section 3. Rapidement, les enquêteurs demanderont
 aux mères et/ou aux les personnes prenant soin d’enfants (remarque : dorénavant, nous parlerons des
 personnes prenant soin d’enfants en étant conscients que les mères ont souvent, mais pas toujours, ce
 rôle à l’égard des enfants) de leur montrer les fiches de santé conservées à domicile afin d’obtenir des
 éléments écrits attestant d’une vaccination. La formation des enquêteurs de terrain doit donc
 comprendre des exemples de fiches de santé conservées à domicile. Par conséquent, il faut obtenir des
 exemples de toutes les fiches de santé pour indiquer les antécédents de vaccination, y compris des
 documents utilisés dans le secteur privé et des fiches distribuées lors de campagnes de vaccination. De
 même, si des visites d’établissements de santé sont envisagées, des exemples des registres employés
 dans les établissements publics et privés de différentes régions sont requis pour l’élaboration de la
 formation et pour déterminer le degré d’efficacité de ces visites. Si les fiches de santé conservées à
 domicile sont disponibles à 95 % dans un pays, il peut s’avérer inutile d’intégrer dans l’enquête les
 registres des établissements de santé. Si les fiches de santé ou les registres des établissements de santé
 ont changé au cours des années, il convient d’obtenir toutes les versions que les enquêteurs sont
 susceptibles de rencontrer. Si ces documents diffèrent selon les régions, il faut obtenir une version de
 chaque région.

• Connaissance de la contribution du secteur privé à la vaccination

 Dans certaines régions, la vaccination est réalisée non seulement par le secteur public, mais aussi par
 des établissements de santé privés. Ces établissements de santé peuvent recourir à un autre calendrier
 de vaccination que celui recommandé par le programme national de vaccination et leurs méthodes
 d’enregistrement peuvent être différentes.

• Recommandations/standards actuels quant au site d’injection d’un vaccin

 Tous les personnes prenant soin d’enfants n’auront pas toujours les fiches de santé comprenant
 l’historique de vaccination d’un enfant. Dès lors, il est souvent nécessaire de leur demander de se
 souvenir des vaccins reçus par l’enfant concerné. Il est par conséquent utile de connaître le site
 d’injection de certains vaccins selon les pays : par exemple, le pays C recommande d’injecter le vaccin
 antidiphtérique, antitétanique, anticoquelucheux (DTC) dans la cuisse gauche, le vaccin à composante
 antirougeoleuse (VCR) dans le bras droit, etc. C’est essentiel pour faire la différence entre les vaccins
 injectables comme le vaccin DTC, le vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI), le vaccin
 antipneumococcique conjugué (VPC), le vaccine à composante antirougeoleuse (VCR), le vaccin contre la
 fièvre jaune ou le vaccin contre l’encéphalite japonaise, qui peuvent tous être administrés au cours
 d’une même visite, mais dans des cuisses/sur des sites différents.

 Les responsables de la planification de l’enquête ont tout intérêt à connaître la méthode
 d’administration recommandée par le calendrier national de vaccination pour chaque vaccin (par
 exemple, une injection unique par voie intradermale au niveau de l’insertion du muscle deltoïde gauche)

 [10]
ainsi que toute indication de conformité (par exemple, bonne, satisfaisante, faible, inconnue) liée aux
 méthodes d’administration, en vue d’améliorer l’élaboration du questionnaire, particulièrement lorsqu’il
 s’agit d’amener la personne prenant soin d’enfants à se souvenir des antécédents de vaccination d’un
 enfant.

• Des renseignements détaillés sur les campagnes de vaccination/les journées pour la santé de l’enfant/les
 activités de vaccinations supplémentaires comprenant les dates, les antigènes, les zones géographiques
 et les groupes d’âge ciblés pour identifier les enfants concernés par l’enquête qui auraient pu être
 vaccinés à cette occasion (par exemple, pour une enquête portant sur les enfants de 12 à 23 mois, il
 convient d’obtenir les renseignements sur les événements organisés au cours des 12 à 23 mois précédant
 la date de l’enquête ; pour les enquêtes portant sur des enfants de moins de 5 ans, il faut obtenir les
 renseignements sur les événements organisés dans les cinq années précédant l’enquête).

Les informations nécessaires pour l’analyse des résultats de l’enquête et l’élaboration de comptes rendus :

• La connaissance des ruptures de stock de fiches de santé conservées à domicile, de registres
 d’établissements de santé, de vaccins ou de tout autre équipement utilisé dans le cadre d’un système de
 vaccination (diluant, seringues de dilution, seringues) au cours des trois années précédant l’enquête

 Les ruptures de stock de vaccin ou d’équipements liés à l’administration de vaccins peuvent influer sur
 les services de vaccination étudiés. Dès lors, il convient d’obtenir des informations sur les événements
 de ce type. Les ruptures de stock de fiches de santé peuvent également avoir des conséquences
 importances pour le suivi d’une enquête. De plus, une enquête plus approfondie sera nécessaire pour
 collecter les informations relatives à la fourniture des équipements dans les dernières étapes du
 processus d’approvisionnement, ainsi que sur les ruptures de stock à l’échelle infranationale.

• Connaissance de tout événement de nature à entraver le système de vaccination, comme les
 catastrophes naturelles, les troubles civils ou les déplacements de population en masse.

Pour en savoir plus sur la planification et la supervision d’une enquête, ainsi que sur la collecte
d’informations, voir les sections 2.10, 3.4, 3.8 et 4.3 du Manuel de référence 2018 de l’OMS pour les
enquêtes de couverture vaccinale par grappes [1].

 [11]
3 Sources d’information sur la vaccination ▲sommaire

Les informations concernant l’historique de vaccination proviennent principalement de deux sources : les
documents disponibles et les souvenirs des répondants à l’enquête (on parlera désormais de « souvenirs »).
Ces deux sources sont abordées plus en détail ci-dessous.

3.1 Documents ▲sommaire

Les documents attestant d’une vaccination sont des documents papier qui ont été conservés et qui
indiquent la date d’administration d’un vaccin et la dose administrée. Dans certains cas, ces documents
précisent également la personne qui a administré le vaccin et le lieu (c’est-à-dire la localisation de
l’établissement de santé). Les documents de ce type sont presque toujours privilégiés pour obtenir des
informations sur une vaccination.

3.1.1 Fiches de santé conservées à domicile
Les fiches de santé conservées à domicile – on parle parfois de fiches de vaccination, de carnet de santé des
enfants, etc. – constituent l’une des sources les plus courantes pour retracer l’historique de vaccination
d’une personne. Lors de l’enquête, souvent au début d’un entretien, l’enquêteur demande au répondant s’il
est en mesure de fournir des documents pour attester de l’historique de santé de son enfant. L’enquêteur
peut même avoir recours à un support visuel pour aider à comprendre ce qu’il demande, par exemple en
montrant un exemplaire de fiches de santé nationales au répondant. Plus récemment, les enquêteurs
demandent tout document écrit indiquant l’historique de vaccination d’une personne, sachant que les fiches
de santé officielles distribuées par les pouvoirs publics sont susceptibles d’avoir été abimées ou d’avoir été
en rupture de stock, ce qui oblige à utiliser des documents de remplacement. Certaines enquêtes incluent
des questions supplémentaires pour différencier les fiches de santé officielles des anciennes versions et des
documents non officiels. Si un ou plusieurs enregistrements sont disponibles, l’enquêteur s’en servira pour
transcrire les informations pertinentes concernant l’historique de vaccination d’un enfant, y compris la date
de vaccination (jour, mois et année) ou d’autres éléments (un carré coché, par exemple, voir l’annexe 1) qui
indiquent l’administration d’une dose de vaccin.

3.1.2 Registres des établissements de santé
Les registres des établissements de santé sont un autre document qui signale une vaccination. Les dispositifs
de vaccination systématique supposent l’enregistrement administratif dans un registre, par le personnel
d’un établissement de santé, des doses de vaccin administrées. Dans l’idéal, ces registres comportent le nom
de l’enfant vacciné, éventuellement accompagné de renseignements supplémentaires (comme sa date de
naissance) et/ou d’un numéro d’identification unique, de telle sorte que l’historique de vaccination de cet
enfant puisse être enregistré dans le temps et utilisé tout au long de sa vie. L’historique de vaccination
complet d’un enfant au sein du registre d’un établissement de santé nécessite

 • que l’enfant soit vacciné à chaque fois dans le même établissement de santé ou par le même service
 de proximité, OU que les registres de vaccination soient interconnectés entre les établissements,
 comme c’est le cas de certains registres électroniques.

 [12]
• que le personnel de l’établissement de santé détermine puis trouve le bon registre pour chercher la
 première entrée correspondant à un enfant dans le document/système et qu’il la mette à jour plutôt
 que d’en créer une nouvelle (certains établissements de santé ajoutent une nouvelle page à chaque
 nouvelle date, ce qui ne facilite pas le suivi du statut vaccinal de chaque enfant).
 • que le nom de l’enfant ou tout autre élément d’identification reste stable dans le temps ou que des
 mécanismes soient adoptés pour permettre la modification des données et les recherches dans les
 champs modifiés.

 À l’évidence, les problèmes potentiels sont très nombreux. Les enfants peuvent ne pas se rendre
dans le même établissement de santé pour une vaccination, ou ils peuvent être vaccinés par le biais d’un
service de proximité qui n’enregistre pas la vaccination de sorte à mettre à jour le registre de l’établissement
concerné. Les établissements de santé peuvent faire face à des ruptures de stock de registres ou ne pas
disposer d’un endroit sûr et protégé de l’humidité pour les y entreposer. Il y a souvent des retards dans la
production et la distribution de registres mis à jour lors de l’introduction d’un nouveau vaccin. Le registre
d’un établissement de santé peut ne pas être organisé de manière à faciliter l’identification rapide des
données qui concernent un enfant. Le personnel d’un établissement de santé peut se sentir dépassé et
choisir de créer une nouvelle entrée plutôt que de mettre à jour une entrée existante. Enfin, les enfants
peuvent changer de nom, comme c’est le cas au cours des premières années de la vie d’un individu dans
certaines communautés, conformément à leurs coutumes ou traditions, et la probabilité que certaines
entrées soient incomplètes ou en double est alors élevée. En pratique, il peut s’avérer difficile pour un
établissement de santé de retracer l’historique de vaccination d’un individu. Par conséquent, cette
composante de l’enquête peut apporter des informations utiles pour déterminer s’il convient de retracer
l’historique de vaccination à partir des documents des établissements de santé et, le cas échéant, comment
procéder.

3.1.2.1 Quand faut-il solliciter les registres des établissements de santé ?
Lorsque des fiches de santé conservées à domicile ne sont pas disponibles, ou ont été mal tenues (c’est-à-
dire qu’elles sont illisibles ou incomplètes, ou ne correspondent pas aux documents standard préimprimés),
les responsables de la planification ou de la gestion d’une enquête sont encouragés à consulter les registres
de vaccination de l’établissement de santé habituel d’un enfant [1]. Le lecteur peut consulter la section 3.7
du Manuel de référence 2018 de l’OMS pour les enquêtes de couverture vaccinale par grappes [1] pour plus
d’informations.

 Les responsables de la planification et/ou de la gestion d’une enquête qui envisagent de retracer
l’historique de vaccination des enfants ne disposant pas de fiches de santé ou dont les fiches de santé ne
sont pas claires en s’appuyant sur le registre d’un établissement de santé doivent prendre en compte
plusieurs éléments lors de la planification :

 • Quelle est la proportion probable d’enfants disposant de fiches de santé conservées à domicile
 (d’après les enquêtes récentes et les informations réunies avant le début de l’enquête – voir la
 section 2.2) ?
 • Dans quelle mesure peut-on consulter les registres des établissements de santé, les registres des
 agents de santé volontaires qui ont enregistré les naissances et les premiers vaccins administrés et
 les registres des prestataires privés qui peuvent réaliser une part importante des vaccinations d’un
 pays (voir l’annexe 3, Les vaccinations réalisées par le secteur privé) ?
 • De combien de temps supplémentaire le personnel concerné a-t-il besoin ?
 • Quels sont les aspects logistiques à prendre en compte, notamment en termes de véhicules et de
 chauffeurs nécessaires, ainsi que d’équipes de terrains normales ou spécifiques et de temps de
 formation additionnel ?

 [13]
• Quelle est la meilleure question pour déterminer où un enfant est habituellement vacciné ? Faut-il
 se tourner vers « le dernier endroit où un enfant a été vacciné » ?
 • Quelles permissions faut-il obtenir des chefs des ménages ou des personnes prenant soin d’enfants
 et des établissements de santé pour pouvoir consulter les registres de vaccination ?
 • Est-ce que les équipes de terrain chargées de retracer l’historique de vaccination d’un individu à
 partir des registres des établissements de santé doivent bénéficier de documents officiels du
 Ministère de la santé, en plus d’une lettre d’autorisation des directeurs des établissements
 concernés ?
 • Combien de temps faudra-t-il pour identifier, trouver et transcrire, ou prendre en photo, les
 registres des établissements de santé ? Cela peut dépendre de l’âge de l’enfant, car les registres plus
 anciens peuvent être stockés dans des endroits difficiles d’accès, ou ne pas exister.
 • Comment le numéro d’identification d’un enfant et le formulaire d’enquête seront liés aux données
 collectées, souvent de manière improvisée, dans les établissements de santé ?

 Malheureusement, à présent, on manque d’orientations formelles pour aider les programmes de
vaccination à déterminer s’il convient de retracer l’historique de vaccination d’une personne à partir des
documents des établissements de santé dans le cadre d’une enquête sur la couverture vaccinale. Toutefois,
il est nécessaire d’obtenir des réponses aux questions ci-dessus. De plus, tant les enquêtes par grappe à
indicateurs multiples soutenues par l’UNICEF que les enquêtes démographiques et sociales de l’USAID
incluent dans certains cas une composante consistant à retracer l’historique de vaccination des répondants à
partir des documents des établissements de santé. Il peut s’agir d’une ressource précieuse.

 Si le fait de retracer l’historique de vaccination à l’aide des documents des établissements de santé
nécessite du temps additionnel, et donc des frais supplémentaires, cela peut s’avérer utile, en particulier
dans les contextes où la proportion d’enfants susceptibles de posséder des fiches de santé conservées à
domicile est faible (moins de 80 %) et où les registres des établissements sont accessibles et organisés par
nom plutôt que par date. Ainsi, lors d’une enquête démographique et sociale menée en 2016 en Éthiopie, on
s’est aperçu que 34 % des enfants seulement disposaient de fiches de santé conservées à domicile, mais on a
pu obtenir les données de 23 % d’enfants supplémentaires grâce aux registres des établissements [14].

 Activité supplémentaire pour l’obtention de données de qualité à partir des registres des
 établissements de santé

 Dans certains cas, les enquêteurs se sont rendus dans un établissement de santé pour
 obtenir des informations supplémentaires concernant la vaccination. Par exemple, pour comparer
 le nombre de doses reportées sur les feuilles de pointage et les comptes rendus mensuels, ainsi
 qu’en évaluant certains aspects qualitatifs du processus d’enregistrement, d’élaboration des
 comptes rendus et d’archivage à l’aune des recommandations formulées pour l’auto-évaluation de
 la qualité des données [15] et pour l’examen de la qualité des données [16], ou même pour obtenir
 des entretiens qualitatifs avec le personnel de l’établissement concernant les pratiques de
 vaccination. En s’appuyant d’une part sur les documents des établissements de santé et d’autre
 part sur des activités pour l’obtention de données de qualité, on peut optimiser le rapport coût-
 efficacité des visites dans un établissement de santé, mais il faut pour cela veiller à ce que le
 principal objectif, à savoir l’identification et la transcription de données relatives à la vaccination
 des enfants sélectionnés, ne soit pas compromis [13].

 [14]
3.1.3 Aspects supplémentaires à prendre en compte pour l’obtention de données à
partir de fiches de santé conservées à domicile ou du registre d’un établissement
de santé
De nombreux éléments doivent être pris en compte lorsque l’on cherche à établir l’administration d’un
vaccin à partir de documents, et il est impossible de dire à l’avance si les situations décrites ci-dessous
surviendront dans votre enquête. Par conséquent, il est très important d’être bien préparé et de
communiquer avec le programme national de vaccination durant la phase de planification de l’enquête.
D’autres aspects à envisager sont décrits ci-dessous.

 • Certaines personnes peuvent avoir été vaccinées dans un autre pays et disposer de fiches de santé
 différentes. Les responsables de la planification et de la gestion d’une enquête doivent garder à
 l’esprit que certains individus sont susceptibles de passer la frontière pour faire vacciner leur enfant.
 Ces personnes prenant soin d’enfants peuvent conserver des fiches de santé de différents pays, en
 lieu ou en plus des fiches de santé distribuées par le pays qui réalise l’enquête. Pour cette raison, il
 est important d’obtenir des exemplaires des fiches de santé des pays voisins également. Les bureaux
 locaux de l’OMS et de l’UNICEF peuvent dans certains cas apporter leur aide pour cela.

 • Les méthodes d’enregistrement varient en fonction des prestataires. Les responsables de la
 planification d’une enquête sont invités à se rendre sur les sites où des vaccins sont administrés pour
 observer les pratiques d’enregistrement des agents de santé auxquelles peuvent être confrontées
 les équipes de terrain chargées de l’obtention des données à partir des fiches de santé conservées à
 domicile ou des registres des établissements de santé. En fonction des pratiques locales, la date de
 la prochaine visite peut être inscrite au crayon à papier puis au stylo, par-dessus la première
 inscription, lors de l’administration effective du vaccin. Dans certaines régions, les agents de santé
 peuvent utiliser différentes colonnes pour indiquer la date de rappel. Les visites sur les sites de
 vaccination permettront aussi de décider s’il convient de chercher à obtenir les documents d’un
 établissement de santé pour les enfants qui ne possèdent pas de fiches de santé conservées à
 domicile. C’est le cas pour valider l’administration de doses dans le cadre de services de proximité,
 par exemple, car un registre n’est pas nécessairement tenu et/ou car le registre de l’établissement
 de santé n’est pas systématiquement mis à jour. Voir l’annexe 4 sur l’abstraction des données pour
 plus d’informations.

 • On trouve plusieurs prestataires en milieu urbain. En milieu urbain, il peut s’avérer impossible de
 consulter les registres des établissements de santé, car les personnes prenant soin d’enfants sont
 susceptibles de recourir à différents services de vaccination. Il est probable qu’un enfant ne soit
 enregistré que par le premier prestataire et que les systèmes nationaux pour l’échange de données
 sur la vaccination entre les établissements de santé soient peu fiables.

 • Les documents utilisés pour attester d’une vaccination peuvent comporter des erreurs. Si les
 documents attestant d’une vaccination sont privilégiés, il faut toutefois noter que les fiches de santé
 conservées à domicile et les registres des établissements de santé peuvent comporter des erreurs.
 o Une information peut avoir été mal saisie pour diverses raisons, allant de l’erreur commune
 à la falsification intentionnelle.
 o Les répondants à une enquête peuvent fournir à l’enquêteur des fiches de santé qui ne
 correspondent pas à l’enfant concerné.
 o Enfin, il est possible que les vaccinations inscrites dans des fiches de santé ou dans le
 registre d’un établissement de santé n’aient pas été réalisées ou, à l’inverse, qu’un vaccin
 administré ne soit pas mentionné dans le document.

 [15]
Il n’existe pour l’heure pas de données sur le coût additionnel lié au fait de retracer les antécédents de
vaccination d’une personne à partir des documents d’un établissement de santé, mais il est probable qu’ils
varient selon le contexte. En outre, les coûts supplémentaires doivent être pris en compte par rapport à la
proportion de confirmations que ce processus peut permettre d’obtenir.

3.2 Souvenir des répondants ▲sommaire

Lorsque l’enquêteur ne peut pas obtenir les fiches de santé conservées à domicile dans le cadre d’une
enquête sur la couverture vaccinale, l’OMS recommande de vérifier l’historique de vaccination d’un enfant à
partir des souvenirs du répondant. Toutefois, cette méthode n’est pas exempte de problèmes : les
répondants peuvent ne pas se souvenir correctement des vaccins administrés et du nombre de doses de
vaccins multidoses reçues par leur enfant [17]. Ce problème est sans doute plus important aujourd’hui que
dans le passé, car les recommandations s’agissant des vaccins systématiques à administrer aux enfants et
aux nouveau-nés sont de plus en plus complexes [18,19].

 [16]
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