HÔTEL PROUST - La Filature

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HÔTEL PROUST - La Filature
2 02 2

                H ÔT E L
                PROUST
c ré a t io n

                           Mise en scène
                           Mathias Moritz

                           Scénographie
                           Arnaud Verley

                           Dramaturgie / Direction d’acteur
                           Antoine Descanvelle et Mathias Moritz

                           Création lumière
                           Fanny Perreau

                           Création sonore
                           Nicolas Lutz

                           Costumes
                           Marie Odin

                           Comédiens
                           Frédéric Baron
                           Débora Cherrière
                           Lucas Partensky
                           Vincent Portal
                           Claire Rappin
                           Romaric Séguin

                           Production
                           Laure Woelfli
HÔTEL PROUST - La Filature
«I know the past is the past Then again, the present’s nothing without it»
                                                                      Ezra Furman

«Tout cela faisait pour moi de cette église quelque chose d’entièrement diffé-
rent du reste de la ville, c’était un édifice occupant un espace à quatre dimen-
sions, la quatrième étant celle du temps, déployant au travers des siècles son
vaisseau qui semblait vaincre et franchir non pas seulement quelques mètres,
mais des époques successives d’où il sortait victorieux.»
                                                                     Marcel Proust

«Le passé existe-t-il quelque part ? Notre Hôtel, à l’image d’une cathédrale,
est un vaisseau où le temps poétise tout.»
                                                              Antoine Descanvelle

«Le présent, est la folie du passé.»
                                                                   Mathias Moritz

«Pour moi, Gérard Depardieu est une grande consolation dans la vie: quand
je fais un truc qui ne va pas, je me dis que de toute façon Depardieu a fait pire.
C’est une présence rassurante.»
                                                               Michel Houellebecq
HÔTEL PROUST - La Filature
UBU roi // Dimiter Gotscheff - 2008
HÔTEL PROUST - La Filature
NOT E D’I NT ENT I O N

Lorsqu’il est question d’Hôtel Proust trois questions reviennent toujours.
Elles concernent le temps, l’espace, et la dramaturgie.
Pourquoi 1995, pourquoi cet hôtel, pourquoi pas un texte dramatique déjà constitué plutôt qu’une création de toutes pièces?

Dans l’équipe nous sommes tous nés dans les années 80.
Nous sommes les fruits d’une époque où balancer une cannette semblait sans conséquence.
Ni guerre ni pénurie à l’horizon.
En 1995 tout était prêt pour nous recevoir, tout devait aller bien.
Mon fils a quatre ans.
Il vit dans un monde tourmenté peuplé de masques et de distances.
Quand un gobelet tombe par terre il faut le ramasser parce qu’il assassine la terre.
L’enfant le sait, dans 25 ans il sera trop tard.

Hôtel Proust raconte le glissement de cette inconscience à cet effroi.
Ce mouvement engagera une description critique de l’année électorale 1995.
Elle fait la part belle à deux constats : « La machine France ne fonctionne plus », elle est cassée par « la fracture sociale ».
Quand un os est fracturé on le répare.
Faute de soins la blessure s’aggrave.
La fracture est devenue ravin.
Elle travaille toujours.

Le hall est celui d’un grand hôtel luxueux, tellement luxueux qu’on pourrait le trouver reproduit partout dans le monde.
Il est le signe de la distinction sociale mais aussi des brassages permanents qui réunissent, surveillent et entrecroisent toutes les comédies
humaines.
Il est un site-monde garni de bars et de commerces, un lieu mythologique où l’on devine d’obscures chambres immorales et tout un théâtre de
sacrifices.
Hôtel Proust sera une création originale parce que je fais confiance à mes acteurs.
Je suis de ceux qui croient que le jeu n’est vraiment une expérience que s’il se fonde sur un risque.
Le corps, l’identité et la représentation lui en fournissent d’infinis.
L’idée que le texte pourrait manquer, aussi.
Pour représenter Hôtel Proust nous puiserons dans un matériau historique fourni par quelques journées particulièrement mémorables de l’année 1995.
Par ses improvisations, chaque acteur arrachera à ces blocs de mémoire les chemins vifs de son émotion.
En allant ainsi au bout de lui-même, chacun inventera jour après jour notre écriture de plateau.

Hôtel Proust est la métaphore d’un labyrinthe.
Un moteur mémoriel assure dans ses salles et ses couloirs la coexistence permanente du passé dans le présent.
Dans les boyaux du temps qui en découlent, viendront agir des personnages imaginaires et détournés.
Ils ne sont pas réels, ils sont parfois à deux doigts de l’être mais ils ne le sont jamais.
Leur carburant sera le mélodrame, c’est à dire l’oscillation violente de moments de bonheur et de détresse qui redoutent chacun le pire.
Quand tout a explosé à gauche, on recommence à droite.

Hôtel Proust est une tension comique.
Tout ce qui s’y joue de grand est en écho fêlé par le petit.
Le rire met-il les pieds dans le plat, et voilà le tragique qui reprend la main.
Mais ce n’est que pour s’offrir à un détournement grotesque.

Le théâtre peut accueillir toute la misère du monde - mais il est une mise en scène.
Le théâtre peut détourner sur le plateau toutes les souillures et s’épuiser dans la saleté pour y sauver une miette de beau.
Et repartir de quelque chose - même s’il n’est qu’un trois fois rien de comédie.
Le théâtre peut parler pour ceux qui ne peuvent pas, il peut nous bouleverser.

C’est ce théâtre que je désire très humblement pour Hôtel Proust.

Mathias Moritz
Grand Hall de l’Hôtel Proust // Arnaud Verley- 2021
U N E D I DA S C A L I E SY N OPT I QU E

Dans le grand hall de l’Hôtel Proust, une société prend forme.
Un vieil acteur s’assoupit sur un banc.
Ses rêves l’agitent.
Il porte une couronne.
Les haut-parleurs diffusent Les Contes d’Hoffmann.
Karen cherche son mari.
Elle ne voit pas qu’il est nu dans l’ascenseur.
Le mécanisme est bloqué par une chaussure qui traîne.
Les deux portes s’acharnent sur elle.
Une femme de ménage passe l’aspirateur.
Christine a peur.
Elle vient de publier un livre scandaleux.
Elle a rendez-vous avec une star.
Dans la cabine téléphonique Thierry est fou de joie.
Edouard Balladur vient de lui garantir une place en or.
Ezra nettoie les restes d’une fête.
Il allume la télé.
Lui aussi a la gueule de bois.
De l’autre côté d’une baie vitrée Élodie fume en regardant la nuit.
Il a plu.
Les gens passent.
Il fait très froid.
Nous sommes le 1er janvier 1995.
La vie parisienne // Christoph Marthaler- 1998
Q U ELQ U ES A MOR C E S D E P E R S ON N AG E S

Bernhard est nu. Heureux. Sa boîte de Minitel rose est un succès colossal. Le contrat qu’il vient de signer va lui per-
mettre de doubler ses effectifs et donc ses bénéfices. Il sent, il sait qu’il va bientôt réussir à vendre des Minitels dans
l’Europe entière puis ce sera l’Amérique, la Chine, l’Afrique pourquoi pas… Aujourd’hui, grâce au Minitel, Bernhard
sent qu’il est l’homme de demain. S’il retrouve sa deuxième chaussure, il demandera Karen en mariage,. Il est comme
ça Bernhard, c’est un homme de pari, de challenge. Sa chute est inéluctable.

Karen ne sait plus où elle en est dans sa vie professionnelle, amoureuse, spirituelle… Elle ne veut pas vivre au cro-
chet de Bernhard, encore moins dans son ombre. Elle a étudié la psychologie, travaillé à l’usine, fait un peu de porno
en amateur, mais aujourd’hui, à l’aube de ses trente ans, elle ne sait pas dans quoi se lancer. L’Hôtel Proust sera son
royaume ou son tombeau. En réalité ses possibilités sont énormes. Son ascension va être fulgurante.

Michel est le plus grand acteur français de sa génération, mais on l’oublie… L’a-t-on jamais su, se demande-t-il tandis
qu’il erre une fois de plus dans le hall de l’Hôtel Proust. Il avait l’habitude d’y donner rendez-vous aux prétendants
venus le courtiser pour qu’il daigne jouer dans leurs productions. Et non moins aux jeunes, parfois très jeunes actrices
qu’il prenait sous son aile. Il les couvait, les faisait travailler jusqu’à l’aube dans la chambre prise à l’année. Ce premier
janvier 1995, il se réveille seul, encore ivre de mélancolie. Il songe à un café, à la mort de sa fille emportée quelques
années plus tôt.

Christine a accouché de ses démons. Son livre, son brûlot va être envoyé à toutes les maisons d’édition. En attendant
elle prépare son interview avec le plus grand philosophe français. L’homme est très malade, elle veut être celle qui
obtiendra l’ultime chant du maître. Tout n’est qu’une question de timing. Soudain : et si le roman ne marchait pas ?
Mais le bruit court, c’est un futur Goncourt. Un Femina pour le moins.

Thierry a toujours rêvé d’être producteur de cinéma. Pour l’instant il travaille à la télévision. Quand il a demandé à
Edouard Balladur si « sucer c’est tromper » celui-ci intervient pour que Thierry anime le débat de l’entre-deux tours.
C’est promis. Ni l’un ni l’autre n’y parviendront. Pour avoir demandé à Claude Berri si « Manon des sources est un
porno » le monde du cinéma lui ferme ses portes. Il s’orientera vers la publicité et la communication politique.

Elodie s’appelle Edouard. Elle raconte, à qui veut l’entendre, ses tours de chants, ses tours du monde, son tour de poi-
trine grandissant, ses tours de cochons pour rester dans cet hôtel qu’elle considère comme son théâtre. Elle attrape deux
virus, le sida et le militantisme. Edouard s’appelait Elodie.
Alte Meister // Thom Luz- 2018
CALEN DR I E R P R É V I S I ON N E L

Du 29 novembre au 5 décembre 2021 | Résidence d’écriture Antoine Descanvelle et Mathias Moritz – Schaubühne de Leipzig

Du 06 au 13 janvier 2022 | Résidence de création – Fabrique de Théâtre (67) - 1 semaine

Février 2022 | Résidence de création – Espace Scène d’Alsace - 1 semaine

Mars 2022 | Résidence de création – Comédie de Colmar (68) - 1 semaine

Avril 2022 | Résidence de création – Espace 110, Illzach (68) - 1 semaine

Juin 2022 | Résidence de création - Espace Scène d’Alsace à Sélestat (67) - 1 semaine

Août 2022 | Résidence de création - La Filature, Scène nationale de Mulhouse (68) - 2 semaines

Septembre 2022 | Résidence de création – Le Manège scène nationale de Maubeuge (59) - 2 semaines

Du 22 octobre au 30 octobre 2022 |résidence de création – Le Maillon, Strasbourg (67) - 1 semaine

Du 30 octobre au 11 novembre | Résidence de création - Espace 110, Illzach (68) - 2 semaines

Représentations :

12 Novembre 2022 | Création - Espace 110, Illzach dans le cadre de Scènes d’Automne en Alsace (68) (1 représentation)

Saison 22/23 | Représentations Comédie de Colmar, CDN Grand Est (68) (2 ou 3 représentations minimum)

Saison 22/23 | Représentations La Filature, scène nationale de Mulhouse (68) (2 ou 3 représentations minimum)

Saison 22/23 | Représentations Le Maillon, théâtre de Strasbourg, scène européenne (67) (2 ou 3 représentations )
CONTACTS
                                                           Laure Woelfli
                                                           chargée de production
                                                           06 25 44 02 03
                                                           lapoulieproduction@gmail.com
                                                           Mathias Moritz
                                                           directeur artistique
                                                           06 85 86 39 33
                                                           matmor@me.com
                                                           www.groupe-tongue.com

PRODUCTION
Dinoponera/Howl Factory

Coproduction
Maillon - scène européenne de Strasbourg
Espace 110 - centre culturel d’Illzach
Comédie de Colmar - centre dramatique national de Colmar
La Filature - scène nationale de Mulhouse

Soutien en résidence
Le Manège - scène nationalle de Maubeuge
Schaubuhne Lindenfels - Leipzig
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