Hélène Boucher, aviatrice et féministe ! - Les + du mag' - Magny-les-Hameaux
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Les + du mag’ Janvier 2020 Hélène Boucher, aviatrice et féministe ! Le 30 novembre 1934, l’avion de l’aviatrice Hélène Boucher s’écrase près de la route de la Butte aux Chênes, à Brouessy, non loin de la demeure familiale de l’aviateur Henri Farman. Elle avait 26 ans. Sources : www.yermenonville.fr et France Inter Aviatrice, pour venger la mort d’un ami de son frère Née le le 23 mai 1908 à Paris, Hélène Antoinette Eugénie Boucher est la fille de Léon Boucher et de Élisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçoit le surnom de Léno, anagramme du prénom paternel (Léon) et de celui de son frère aîné (Noël). Elle le conservera toute sa vie en famille. Son père est un architecte de renom qui conçut à Paris de nombreux immeubles de style Art Nouveau. Bien que douée pour le dessin aussi, Hélène s’intéresse plutôt à la mécanique. À 16 ans, elle passe son permis de conduire et se passionne pour l’aviation. Dans la propriété familiale de Yermenonville, en Eure et Loir, elle collectionne alors les photos d'aviateurs et les articles sur les avions. À 22 ans, elle décide de devenir aviatrice afin de venger la mort d'un ami de son frère, le pilote d'essai Jean Hubert qui s’écrase.
Femme pilote, interdite de vol commercial Elle passe son baptême de l'air le 4 juillet 1930 et devient l'élève de Henri Liaudet, ancien pilote de guerre, moniteur de l'aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan, fondé par l’industriel Henri Farbos en en 1928. Elle se révèle excellente aviatrice et obtient son brevet de pilote de tourisme, puis son brevet de pilote professionnelle de transport public. Elle est la quatrième femme française à le décrocher après les aviatrices Adrienne Bolland, Maryse Bastié et Maryse Hilsz. Mais à l’époque, seuls des pilotes hommes sont engagés sur les lignes aériennes. Les femmes sont vouées à être hôtesse de l’air. La première pilote de ligne française admise dans un cockpit, Jacqueline Dubut, ne le sera qu’en 1967, sur Air Inter ! Des raids et des records Qu’à cela ne tienne, l’intrépide aviatrice se lance dans les raids et la voltige et accumule les records. Dès juillet 1932, elle participe à des rallyes, dont le rallye aérien Cannes – Deauville. Son avion, mal préparé, tombe en panne et elle doit dans l'urgence se poser. L'avion reste accroché dans les branches d'un arbre, mais l’aviatrice s'en sort sans blessures. Elle entreprend un raid Paris - Saïgon au début de l'année 1933 : elle est la première femme à franchir la ligne d'arrivée, et décroche son premier record du monde, celui d'altitude féminin pour avion léger deuxième catégorie, grimpant à 5 900 mètres à bord de son avion Mauboussin 60CV.
Voltigeuse Toujours en 1933, elle se lance dans la voltige. Le pilote d'essai et champion de voltige Michel Détroyat, son moniteur, déclare au terme de sa formation : « Dans quelques mois, elle sera la meilleure acrobate du monde » ! Et c’est ce qu’elle fait : en quelques mois, elle devient une des meilleures acrobates aériennes du monde. Lors des meetings aériens, très à la mode à l’époque, des milliers de gens frissonnent en la regardant effectuer boucles, loopings et piqués d’une audace inouïe. Hélène devient une star adulée. Le patron de Caudron - Renault l’engage pour tester la maniabilité de ses avions et lui confie la promo de la voiture de prestige "Vivastella Gran Sport ».
Militante pour le droit des Femmes En parallèle, elle rejoint le combat féministe, avec les aviatrices Maryse Bastié et Adrienne Bolland, pour militer activement en faveur du droit de vote pour les Françaises, au sein de l’association Les femmes nouvelles créée par Louise Weiss, une autre Magnycoise. 1934, l’année des records Le 8 août 1934, elle continue à battre des records ; emporte le titre de championne du monde de vitesse toutes catégories sur 100 km à 412 km/h, ainsi que le record des 1000 km à la moyenne de 409 km/h. Le 11 août, elle s'adjuge le record du monde féminin à 445 km/h.
1934, l’année où tout bascule Le 30 novembre 1934, Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt aux commandes d'un Caudron C.430 Rafale. La presse évoque une perte de vitesse à l'atterrissage et un oubli possible que les commandes sont inversées : l'avion accroche la cime des arbres au-dessus de la forêt de la Croix du Bois de Magny-les-Hameaux et s'écrase près de la route de la Butte aux Chênes à Brouessy, non loin de la demeure familiale de l'aviateur Henri Farman. Une petite stèle indique aujourd’hui l'emplacement de l'accident. Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury, témoins de l'accident, qui arrivent les premiers sur les lieux. Hélène Boucher, gravement blessée, est évacuée vers l'hôpital de Versailles. Elle décède dans l'ambulance dans la côte de Satory à Guyancourt. Elle avait 26 ans. Hommage national Un hommage national lui est rendu en l'église Saint-Louis-des-Invalides à Paris, où son cercueil fut exposé pendant deux jours. Elle est la première femme à recevoir un tel honneur. Elle fut décorée à titre posthume, de la Légion d'honneur Dans les années suivant sa mort (au moins en 1935 et 1936), une compétition d'aviation féminine porte son nom : la coupe Hélène Boucher (remportée par Maryse Hilsz les deux premières années).
La Poste française a émis, en 1972, un timbre à l'effigie d'Hélène Boucher et de Maryse Hilsz (Prix Monique Berlioux de l'Académie des sports en 1936). De nombreuses avenues et établissements scolaires portent son nom, dont le jardin d’arc, à Magny-les- Hameaux ; et le collège Hélène Boucher, à Voisins-le- Bretonneux. Une sculpture de l’aviatrice (réalisée par l'artiste Camille Toutée Bonhomme) a été inaugurée le 30 novembre 2014 à Voisins-le-Bretonneux. Jardin d’arc de Magny-les-Hameaux
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