Hommage Synthèse de l'actualité 27 novembre 2013 - Ministère chargé ...
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Ministère des Droits des femmes Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes Synthèse de l’actualité 27 novembre 2013 Hommage Najat VALLAUD-BELKACEM rend hommage à Lucien NEUWIRTH Dans un communiqué du 26 novembre, la ministre des Droits des femmes, porte parole du Gouvernement, rend hommage au « résistant de la première heure, défenseur engagé de la Libération de la France », dont le « nom restera attaché à jamais à une autre Libération, celle des femmes ». La loi NEUWIRTH du 28 décembre 1967 sur la contraception marque un tournant. « Elle est le combat d’un homme pour une cause juste, celle de la liberté des femmes à disposer de leur corps. Comme il l’a souvent raconté, cette loi est la prise de conscience d’un homme, jeune élu de Saint-Etienne qui se trouve confronté à la réalité des conséquences pour les femmes de l’absence d’accès à la contraception. Il a convaincu le général de Gaulle et défendu un texte courageux, contre son camp et conte le conservatisme de la société ». Cette loi a ouvert la voie d’autres combats pour les droits des femmes, dont bien sûr celui de Simone VEIL pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG). « Le combat de Lucien NEUWIRTH est toujours d’actualité », écrit la ministre. « Il est le nôtre aujourd’hui, nous qui avons fait du libre choix des femmes de leur contraception une priorité ». La presse et les associations féministes ont largement rendu hommage à Lucien NEUWIRTH. Mort de Doris LESSING L’ensemble de la presse du 18 novembre a rendu hommage à Doris LESSING, décédée la veille à l’âge de 94 ans : « Mort d’une femme de tête et de cœur » (L’Humanité), « La mort d’une femme libre » (La Croix), « Le Nobel perd sa rebelle » à la une, « Livre penseuse » en pages intérieures (Libération), « Une romancière engagée » (Le Figaro)… Le Monde daté du 19 novembre lui consacre une page entière sous le simple titre de « Doris LESSING »… Les Nouvelles News (LNN) rappellent que cette « femme engagée, auteure d’une œuvre polymorphe (…) aurait pu recevoir le Nobel pour de multiples raisons. Mais le jury n’en a souligné qu’une... », la qualifiant de « conteuse épique de l'expérience féminine »… « Oubliés les autres thèmes de ses livres », déplorent LNN. « Les « Nobel » n’ont vu que « l’expérience féminine »... Que serait « l’expérience masculine » ? Difficile à imaginer. L’homme pense l’universel, la femme pense la singularité de sa condition »… Et de rappeler que « qualifiée d’icone du féminisme et comparée à Simone DE BEAUVOIR, manifestement à son corps défendant, Doris LESSING illustre l’incapacité des « grands hommes » à admettre que les femmes peuvent avoir une pensée universelle ». On rappellera que Doris LESSING ne s’est jamais revendiquée du féminisme (synthèse du 17 octobre 2007).
Action institutionnelle Déplacements de la ministre des Droits des femmes à Dreux et Arras La ministre des Droits des femmes, porte-parole du Gouvernement s’est rendu à Dreux le 18 novembre 2013. A cette occasion, la ministre a rencontré les représentant-e-s du CIDFF de Dreux et l'association Femmes d'ici et d'ailleurs, dont la vocation est de créer du lien entre les différentes cultures qui composent le quartier ; un lieu d'épanouissement pour les femmes et une passerelle pour leur insertion sociale. Le jeudi 28 novembre, Najat VALLAUD-BELKACEM se rend à Arras pour ouvrir le séminaire « l’égalité filles-garçons dans l’Académie de Lille » organisé par le rectorat et rassemblant les référent-e-s « Egalité » du premier degré, du second degré, leurs chef-fe-s d’établissements, les direct-eurs-rices de CIO et les corps d’inspection d’académie à Arras mais aussi dans cinq autres sites en visioconférence (Lille, Longuenesse, Coudekerque, Wattrelos, Valenciennes). La ministre réunira ensuite à la préfecture du Pas-de-Calais les acteurs et actrices des droits des femmes, pour leur présenter le 4e plan de lutte contre les violences faites aux femmes et échanger sur les modalités d’application de ce dispositif dans le département du Pas-de-Calais. « L’accès à la justice pour les femmes victimes de violences » Les inscriptions pour la manifestation organisée le lundi 9 décembre à Paris par la Conseil de l’Europe, le ministère des Affaires sociales et de la Santé, et le ministère des Droits des femmes sur le thème « L’accès à la justice pour les femmes victimes de violences » (synthèse du 25 novembre) sont maintenant en ligne. Pour s’inscrire à la manifestation Proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel Le rapport de la commission spéciale sur la proposition de loi de Bruno LE ROUX et plusieurs de ses collègues renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, et le texte de la commission spéciale annexé au rapport, ont été mis en ligne sur le site de l’Assemblée nationale le 22 novembre. La discussion en séance publique aura lieu le vendredi 29 novembre et sera diffusée en direct sur le site de l’Assemblée. Le débat dans la société et les médias n’a pas faibli depuis notre dernière synthèse sur le sujet (8 novembre). Retrouver notre revue d’actualité page 11. Retrouver le dossier législatif sur le site de l’Assemblée nationale Le projet de loi de finances pour 2014 au Sénat Le Sénat examine le projet de loi de finances pour 2014 et en particulier la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » et le programme 137 consacré à l’égalité entre les femmes et les hommes. Le rapport général d’Éric BOCQUET, fait au nom de la commission des finances (annexe n° 28), et l’avis d’Aline ARCHIMBAUD (photo), fait au nom de la commission des affaires sociales (avis n° 159), ont été mis en ligne sur le site du Sénat. La commission des finances souligne deux points à propos du programme 137 : les crédits de communication dédiés au ministère, auparavant fondus au sein du programme 124, sont désormais directement rattachés au présent programme, pour 1 million d'euros ; une action n° 15 de « prévention et lutte contre la prostitution et la traite des êtres humains » est créée. De son côté, la commission des affaires sociales se félicite de l’engagement du Gouvernement en faveur de la politique d’égalité entre les femmes et les hommes, comme en témoigne l’augmentation pour la deuxième année consécutive des crédits dédiés. Retrouver les rapports sur le site du Sénat Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 2
L'égalité femmes-hommes au travail, un atout pour l'entreprise : le modèle norvégien Le 26 septembre dernier, le groupe interparlementaire d'amitié France-Europe du Nord et l'Ambassade de Norvège en France ont co-organisé, au Sénat, un colloque consacré à l'égalité femmes-hommes au travail. La Norvège célèbre cette année le centenaire du droit de vote accordé aux femmes. Ce pays est, depuis longtemps, « à la pointe » pour ce qui concerne l'égalité entre les sexes. Dans le classement du Forum économique mondial, il est classé au troisième rang pour ses résultats en matière d'égalité. Les actes de ce colloque ont été publiés par le Sénat sous le titre « L'égalité hommes-femmes au travail, un atout pour l'entreprise: le modèle norvégien ». Retrouver le rapport sur le site du Sénat Prostitution : le HCE exhorte les parlementaires à soutenir activement la proposition de loi Dans un communiqué de presse du 27 novembre, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes « exhorte les parlementaires à soutenir activement la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel ». Le Haut Conseil à l’Egalité rappelle qu’il a rendu un avis favorable sur la proposition de loi, adopté à l’unanimité moins une voix (synthèse du 8 novembre). Le HCE invite les parlementaires à se saisir de cet avis et à soutenir un texte courageux et progressiste. Le Haut Conseil « souscrit totalement aux cadres d’action dans lesquels s’inscrit ce texte : celui de la lutte contre les violences faites aux femmes, et celui plus largement de la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes ». Retrouver le communiqué et l’avis sur le site du HCEfh Union européenne : vers un quota de 40 % de femmes dans les conseils d'administration Le 20 novembre, le Parlement européen a approuvé, à une large majorité, la mise en place d'un quota de 40 % de femmes dans les conseils d'administration. Les eurodéputé-e-s ont en effet adopté le rapport de la Commission des droits des femmes et de l'égalité des genres relatif à l'équilibre entre les femmes et les hommes parmi les administrat-eurs-rices non exécutifs des sociétés cotées en bourse. Le Parlement a soutenu la proposition de la Commission et a fixé un quota de 40 % de femmes à atteindre pour les entreprises publiques en 2018 et en 2020 pour le privé. Les PME restent cependant exclues de ce dispositif. Le 21 novembre, Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des Droits des femmes et porte-parole du Gouvernement, s’est félicitée du large soutien donné par le Parlement européen à la proposition de directive de la Commission pour un meilleur équilibre hommes-femmes parmi les administrat-eurs-rices non exécut-ifs-ives des sociétés cotées en bourse. « La parité dans les conseils d’administration des entreprises est une des clés du succès de la stratégie Europe 2020 », souligne la ministre, « nous avons besoin d’un cadre communautaire souple mais contraignant pour réaliser l’objectif ambitieux d’une plus grande participation des femmes au marché du travail et à la vie économique. Après plusieurs mois de négociations, il est urgent qu’un compromis politique soit trouvé sur cette directive. La France est déterminée à y œuvrer, avec tous ses partenaires ». Nicole KIIL-NIELSEN, membre de la commission des droits des femmes et de l'égalité des genres, a aussi tenu à réagir à l'issue de ce vote. Elle souligne que le texte est « renforcé sur le plan des sanctions, elles deviennent obligatoires et non plus indicatives comme le proposait la Commission », mais elle prévient également : « la balle est maintenant dans le camp du Conseil qui restait très divisé jusqu'à présent sur cette question, disposant en effet d'une minorité de blocage (neuf états) ». « La France et l'Italie sont à la manœuvre pour tenter de trouver un compromis et permettre aux trois institutions de finaliser le texte avant la fin de la législature » explique Nicole KIIL-NIELSEN. « L'objectif est d'éviter que ce dossier ne connaisse le même sort que celui sur le congé maternité toujours bloqué par les États membres depuis trois ans ». Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 3
Egalité, non discrimination, féminisme « Les stéréotypes, c'est pas moi c'est les autres » A l’occasion du salon de l’Education, le Laboratoire de l'égalité a présenté, après un an de travaux, « Les stéréotypes, c'est pas moi c'est les autres ». Au sommaire de ce document : « La fabrication des filles et des garçons », une infographie percutante ; des statistiques concernant l'éducation, les médias et le monde du travail ; des explications didactiques sur la façon dont stéréotypes, discriminations et inégalités s'auto-alimentent et se renforcent ; des propositions d'actions concrètes pour en sortir : les neuf propositions du Pacte du Laboratoire de l'égalité sur les stéréotypes, que plusieurs grandes entreprises et organismes ont déjà signé (Capgemini, Orange, Eau de Paris, Metrobus, Randstad, RATP, ANDRH, Ligue de l'enseignement...). Retrouver le document sur le site du Laboratoire de l’égalité La représentation des femmes dans les manuels de français « Qu’en est-il des manuels scolaires aujourd’hui ? Quelle place les femmes occupent-elles dans le corpus étudié ? Comment est représenté le féminin ? Quelle place dédiée au traitement de l’égalité entre les femmes et les hommes ? » . L’étude du Centre Hubertine Auclert (CHA) « La représentation des femmes dans les manuels scolaires de Français. Les manuels scolaires de Français se conjuguent au masculin » a été mise en ligne sur le site du centre. Retrouver les publications du CHA sur le site d’Hubertine Ile-de-France : formation du Centre Hubertine Auclert Le Centre Hubertine Auclert lance un cycle de formation destiné aux associations franciliennes engagées pour l'égalité F/H et les droits des femmes. « Conçu pour répondre de manière spécifique à leurs besoins, il vise une montée en compétences des bénévoles, salarié-e-s et élu-e-s. La première formation a pour objectif de permettre aux bénévoles et salarié-e-s de petites associations de connaître leurs obligations comptables ainsi que les bases pour rédiger le budget d’un projet, un compte de résultats et un bilan annuel ». Elle aura lieu le samedi 7 décembre. Pour en savoir plus sur le site d’Hubertine Le féminisme ne fait plus mauvais genre « Trois Françaises sur quatre pensent que le féminisme est un concept qui a encore du sens aujourd'hui », selon le troisième et dernier volet de l'Observatoire « Dans le miroir des femmes » (synthèses des 15 avril et 25 juillet), publié par 20 Minutes, CSA et Terrafemina le 21 novembre. « On a été surpris par l’ampleur de ce résultat », souligne Nicolas FERT, chargé d’étude sénior au Pôle Opinion du CSA, « même si cette perception globalement positive n’équivaut pas un engagement, cela montre que ce n’est pas un simple féminisme symbolique en souvenir des batailles passées mais bien que la lutte a toujours lieu d’être ». Retrouver les résultats de la troisième vague du sondage Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 4
Baby-Loup : la CA de Paris « résiste » et valide le licenciement lié au port du voile Le 27 novembre, la cour d’appel de Paris statuant sur renvoi après cassation, a finalement validé le licenciement pour faute grave de la salariée qui persistait à se présenter voilée au sein de la crèche Baby-Loup. Refusant de se plier au verdict de la Cour de cassation rendu en mars dernier, la cour d’appel a considéré que la crèche est une « entreprise de conviction », en droit d’exiger, à ce titre, la neutralité de son personnel. Cette décision « écarte heureusement les religions des services publics et des entreprises » se réjouit Regards de femmes. Deux articles avaient abordé la question ces dernières semaines : « Avec Baby-Loup, c’est l’avenir de la laïcité en France qui se joue » (Le Point du 14 novembre), « Baby-Loup. La vérité de Fatima » (Le Nouvel Observateur du 21 novembre). La loi sur la dissimulation du visage dans l’espace public devant la CEDH L’interdiction du voile intégral est contestée pour la première fois devant la Cour européenne des droits de l’Homme (Le Figaro du 27 novembre). Le cas a été porté devant la juridiction européenne, le jour même de l'entrée en vigueur du texte, le 11 avril 2011, mais ne passait en audience que ce 27 novembre. C'est une justiciable française dont on ne connaît que les initiales qui a entamé la démarche. « Au nom de l’égalité et de la liberté entre les femmes et les hommes, pas de dissimulation du visage », demande le Centre national d’information des femmes et des familles (CNIDFF) dans un communiqué du 27 novembre. Pour le CNIDFF, « la dissimulation du visage dans l’espace public, (…) est essentiellement une marque de l’oppression exercée par les hommes sur les femmes. Cette négation de l’identité vient s’ajouter aux nombreuses autres formes de violences et d’inégalités qui frappent les femmes, ici et partout dans le monde ». A ce sujet, L’Express du 6 novembre signalait que certaines femmes utilisent un « subterfuge astucieux » qui « embarrasse les policiers » : un masque de protection respiratoire complète leur tenue, certificat médical dans la poche. « Quand le mot réfugiée se conjugue au féminin » De retour du Liban, Martine STORTI, présidente de l'association 40 ans de mouvement et de l'association Féminisme et géopolitique, publie sur son blog de Médiapart un article titré « Syriennes et palestiniennes réfugiées au Liban ». Pour l’auteure, « les femmes syriennes et palestiniennes réfugiées au Liban sont à la fois victimes et actrices, enfermées dans la tradition et en rupture forcée ». Martine STORTI a décidé de témoigner. « Au Liban l’hiver qui vient est annoncé comme rigoureux. « Je redoute qu’il y ait des morts de froid, de maladies du côté des réfugiés » me dit une amie libanaise. Est-ce cela qu’il faut attendre ? Est-ce cela que nous attendons ? », prévient l’écrivaine féministe pour conclure son reportage. Retrouver l’article « Syriennes et palestiniennes réfugiées au Liban » « Notre cerveau a-t-il un sexe ? » « "Mars" égale "Vénus" : une chercheuse démonte les pseudo-différences naturelles entre filles et garçons ». Le Nouvel Observateur du 21 novembre annonce la réédition de l’ouvrage de Lise ELIOT, neurobiologiste, diplômée de Harvard et professeure à l'université de Chicago, qui a planché durant huit ans pour écrire « Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? », une somme de plus de 500 pages dont l'édition de poche vient de paraître chez Marabout (synthèses des 24 août et 5 et 14 septembre 2011). « La scientifique a passé au crible les innombrables études scientifiques consacrées aux différences (…) entre hommes et femmes, filles et garçons », explique l’hebdomadaire. « Résultat : elle fait exploser stéréotypes et idées reçues sur les différences cognitives hommes- femmes. Un livre important à l'heure où des voix s'élèvent y compris en France pour remettre en cause la mixité, et où les retards subsistent dans les carrières des femmes en entreprises ». Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 5
Egalité dans la vie professionnelle Les temps partiels mettent à mal l’autonomie des femmes « Le travail à temps partiel a fortement progressé depuis les années 1970, avec une nette accélération dans les années 1980 et surtout 1990. Si depuis les années 2000, les fluctuations ont été moins marquées, la part du temps partiel dans l’emploi représente désormais près d’un cinquième de l’emploi, soit deux fois plus qu’il y a quarante ans ». Dans une étude rapportée par Françoise MILEWSKI (personnalité associée) au nom de la section du travail et de l’emploi présidée par Françoise GENG (Groupe CGT), et présentée le 26 novembre en séance plénière, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est attaché à dresser à un état des lieux de ce phénomène, afin de comprendre les facteurs qui l’ont favorisé et les résultats qu’il a produits. L’étude préfère parler des temps partiels pour rendre compte des réalités diverses que ce terme recouvre. Elle montre que cette forme d’emploi est au carrefour des transformations du marché du travail, de l’articulation entre temps professionnel et temps familial, et des politiques publiques. Elle vise également à susciter des réflexions sur les perspectives d’évolution des temps partiels. Un point presse de présentation de l'étude a eu lieu le 25 novembre au CESE. « 30 % des femmes dans l’étau du temps partiel » titre L’Humanité du 26 novembre qui consacre une page à la « stabilité dans le sous-emploi, qui met à mal l’autonomie des femmes ». Retrouver le dossier sur le site du CESE Deux conférences sur l'indépendance financière et l'autonomie des femmes Le Conseil national des femmes françaises (CNFF), La Coordination française pour le Lobby européen des femmes (CLEF) et la Confédération générale des PME organisent, le jeudi 5 décembre à Paris, une table ronde sur le thème « L'indépendance financière des femmes, un levier pour l'autonomie ». Quelques jours plus tard, le réseau de recherche « Marché du travail et genre » (MAGE), la Mairie de Paris, et le Collectif national des droits des femmes (CNDF), organisent un débat, dans le cadre des « Amphis du Mage », le mercredi 11 décembre à Paris, sur le thème « L'autonomie des femmes : problème social et question de recherche, quel mélange des genres ? ». Quand le sexe est considéré comme un indicateur de qualités et de compétences Les stéréotypes, au premier rang desquels les stéréotypes sexués, ont la vie dure. C'est ce qui ressort du volet qualitatif d'une étude de Lydie CHAINTREUIL et Dominique EPIPHANE sur les discriminations à l'embauche, menée pour le compte du Fonds d'expérimentation pour la jeunesse et publié par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) dans Bref n° 315 (synthèse du 22 octobre). Le CEREQ a mis en ligne l’étude ainsi qu’une animation et une sélection de témoignages. Retrouver le dossier sur le site du CEREQ Danièle NOUY proposée comme présidente du Conseil de supervision bancaire européenne Les Echos du 22 novembre signalent qu’« une Française en piste pour la présidence du Conseil de supervision bancaire européenne ». En effet, la Banque centrale européenne (BCE) a proposé, le 20 novembre, la nomination de la Française Danièle NOUY, actuelle secrétaire générale de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACP), au poste de présidente du Conseil de supervision bancaire européenne (synthèses des 16 septembre et 22 octobre). Cette autorité doit assurer la supervision des 130 plus grandes banques européennes à partir de novembre 2014. Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 6
« Travail et genre dans le monde. L'état des savoirs » Les Éditions La Découverte publient « Travail et genre dans le monde. L'état des savoirs », sous la direction de Margaret MARUANI. « Depuis les années 1980, comment a évolué la place des hommes et des femmes dans le monde du travail en Europe, aux États-Unis, en Chine, au Japon, en Amérique latine, en Afrique, en Inde, au Maghreb et au Moyen-Orient ? Peut-on comparer, du point de vue du travail, de l’emploi, du chômage, de la formation, des régions du monde dont les histoires, les cultures et les niveaux de développement sont aussi contrastés ? », se demandent la cinquantaine d’auteur-e-s du monde entier et de plusieurs disciplines. « Mettre en perspective ce qui semble incomparable : tel est le défi que relève cet ouvrage collectif. Il établit un bilan de ces situations, ainsi qu’un repérage des enjeux et des débats contemporains. À côté des sujets récurrents et nécessaires - écarts de salaire, évolution des métiers, conditions de travail, chômage -, il traite aussi des migrations, de la mondialisation des emplois, de la protection sociale, du harcèlement, des formes de mobilisation, des nouvelles technologies, de la prostitution, etc. Cet ouvrage révèle le poids central du travail dans l’évolution des rapports sociaux de sexe et dans les processus d’émancipation des femmes. Car la question du travail n’est pas un simple domaine des études de genre : c’est une clé pour comprendre la place des femmes et des hommes dans la société ». « En dépit de la diversité des thèmes traités, des aires géographiques parcourues et des époques traversées, un leitmotiv chemine dans ces pages », constate l’éditeur : « dans le monde du travail, les femmes sont partout, l’égalité nulle part ». Un débat s’est tenu à l'Entrepôt à Paris le 25 novembre à l’occasion de la sortie de l’ouvrage. L’Humanité du 22 novembre, dans ses « Parlons-en ! », signale cet « ouvrage collectif, international et pluridisciplinaire sur la place des femmes dans le monde du travail ». Rencontre-débat « Les femmes dans la haute Fonction publique » L’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF - synthèse du 21 mars), en partenariat avec la Gazette des Communes, organise le mercredi 11 décembre une rencontre-débat autour de l’ouvrage de Bénédicte BOYER publié en mars 2013 chez LGDJ sur « Les femmes dans la haute Fonction publique » (synthèse du 8 avril). « Contribuer à ce que, demain, les statistiques sur l'égalité hommes- femmes dans la haute fonction publique reflètent une autre image que celle d'aujourd'hui », tel est l'objectif affiché de l'ouvrage de Bénédicte BOYER. Adoptant une « méthode simple consistant à donner envie », la journaliste présente 20 portraits de femmes œuvrant pour le service public, aussi bien dans la fonction publique d'Etat, territoriale qu'hospitalière. Mais bien plus qu'une galerie de portraits permettant d'inspirer par l'exemple, l'ouvrage comporte une analyse éclairante sur le chemin déjà parcouru et sur les obstacles qui restent à surmonter pour atteindre une réelle égalité entre les femmes et les hommes dans les postes à responsabilité de la fonction publique. Afin d'échanger sur cette démarche et sur ses enseignements, une table ronde animée par Jean DUMONTEIL, directeur de la Lettre du Secteur Public réunira Laurence GARO, vice-présidente « éthique et enjeux de société » de l'association des directeurs d’hôpitaux (ADH), Jean-Christophe ERARD, administrateur territorial, directeur général des services de la ville de Caen et Yvette MATHIEU, préfète chargée de mission auprès du défenseur des droits, vice-présidente de l'association « Femmes de l'Intérieur ». La soirée sera introduite par Marie-Francine FRANÇOIS, présidente de l'AATF, et Philippe POTTIEE-SPERRY, rédacteur en chef de la Gazette des Communes. Retrouver les informations sur le site de l’AATF Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 7
« Des dames patronnesses aux patronnes » L’Institut Emilie du Châtelet a tenu un « Café » le 26 novembre sur le thème « Des dames patronnesses aux patronnes ». « Elles entreprennent : « Pour être leur propre patronne… parce qu’elles ne trouvent pas d’emploi salarié (“trop âgée”, “pas assez d’expérience”, “pas d’embauche dans la région”)… pour exercer une activité qui leur plaît… pour briser le plafond de verre… Mais pourquoi le taux de créatrices d’entreprise stagne-t-il à 30 % depuis 30 ans alors que le taux d’activité des femmes a explosé passant de 54 % en 1968 à 79 % en 2008 ? » se sont demandé-e-s les participant-e-s. « L’enjeu est de taille : développer l’entrepreneuriat féminin, c’est « activer » des gisements - des potentialités - d’emplois dormants qui sont précieux pour l’économie, les revenus des familles, le développement économique local… », souligne l’IEC avant de poser la question (qui tue ! NDC) : « Mais l’entrepreneuriat féminin relève-t-il du féminisme ? ». Cesser ou réduire son activité professionnelle en recourant CLCA La Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (DARES) vient de publier son Documents d’études n° 177 intitulé « Cesser ou réduire son activité professionnelle en recourant au complément de libre choix d’activité (CLCA) ». Cette étude de Magali RECOULES et Olivia SAUTORY s’intéresse aux mères ayant cessé leur activité professionnelle ou diminué leur temps de travail au moment de l’entrée dans le dispositif. Retrouver le résumé et télécharger le document sur le site de la DARES Travailler pour des particuliers : essor des métiers de la garde d’enfants L’Institut national de la statistique et des études économiques consacre son Insee Première n°1472 de novembre 2013 à l’essor des métiers de la garde d’enfants. Selon l’INSEE, « en 2012, en France métropolitaine, 1,6 million de personnes ont travaillé pour des particuliers. Parmi elles, 29 % ont gardé des enfants, chez elles ou chez l’employeur. Cette part a crû de plus de trois points en quatre ans. Neuf salariés de particuliers sur dix sont des femmes et deux sur cinq ont 50 ans ou plus ». « L'essor des gardes d'enfants freine la chute des services à la personne », soulignent Les Echos du 19 novembre. Retrouver le dossier sur le site de l’INSEE Les femmes pourront être évêques dans l’Eglise anglicane d’Angleterre « Cette fois pourrait être la bonne », rapporte Le Monde du 22 novembre. Le synode de l'Eglise anglicane d'Angleterre a en effet adopté, le 20 novembre, à une écrasante majorité, le principe de l'ordination de femmes évêques (synthèse du 23 novembre 2012 et 25 juillet 2013). « Un pas important dans l'épilogue d'un conflit qui empoisonne cette Eglise depuis près de quinze ans », commente le quotidien qui rappelle qu’il y a tout juste un an, « un petit groupe de laïcs ultra- conservateurs était parvenu à faire capoter in extremis ce projet, pourtant défendu par l'immense majorité des clercs et des fidèles. Une surprise, doublée de vives tensions, qui avait laissé penser que le dossier allait être enterré durant plusieurs années ». Mais les anglicans ont remis le processus en marche (également dans Le Soir du 21 novembre). On en profite pour citer Le Parisien du 21 novembre : « des femmes prêtres auraient officié aux premières heures du christianisme. C’est ce que laissent entrevoir des fresques, datant de 230-240 ans après Jésus-Christ, récemment mises au jour dans les catacombes de Priscille à Rome » (illustration). Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 8
Parité et vie politique Christina Taubira « femme de l’année » Nous avions évoqué dans ces pages les attaques contre la ministre de la Justice, garde des Sceaux, Christiane TAUBIRA et quelques prises de position pour sa défense en particulier par des femmes (synthèses des 8 et 15 novembre). Elle du 22 novembre, a rencontré Christiane TAUBIRA, publie un long entretien avec elle et en fait sa « femme de l’année ». « Rien ne fait plier la garde des Sceaux » commente l’hebdomadaire. Et après Christine ANGOT et Viriginie DESPENTES, c’est au tour de Marie DARRIEUSSECQ, écrivaine et psychanalyste, de s’exprimer « Pour Christiane Taubira » dans les colonnes du Monde le 17 novembre. « Je voudrais dédier mon prix Médicis à Christiane TAUBIRA. Il m'a été décerné le 12 novembre pour « Il faut beaucoup aimer les hommes », roman qui raconte l'amour d'un Noir et d'une Blanche », écrit Marie DARRIEUSSECQ qui voit dans les attaques contre la ministre de la Justice « le symptôme d’une France affolée par l’irréversible métissage de son peuple ». Au Chili, Camila VALLEJO a été élue « Ce sont les grands vainqueurs des élections chiliennes du 17 novembre : Camila VALLEJO, Karol CARIOLA, Giorgio JACKSON et Gabriel BORIC » commente l’Agence France Presse le 18 novembre. « Si Michelle BACHELET n'a pas remporté l'élection présidentielle dès le premier tour, ces quatre anciens leaders de la contestation étudiante ont été élus députés lors des élections législatives du même jour » (synthèse du 15 novembre). Camila VALLEJO qui avait assuré en janvier 2012 que « jamais elle ne serait disposée à faire campagne pour Michelle BACHELET ni à appeler la jeunesse à voter pour elle », a fini par se rallier à la candidate socialiste, quasiment assurée d'être réélue présidente après un premier mandat (2006-2010). La nouvelle députée, qualifiée par le New York Times de « révolutionnaire la plus glamour de la planète » se défend : C'est « une décision politique que nous assumons pour pouvoir rendre viables les demandes de la rue dans un futur gouvernement ». Egalité dans la vie personnelle et sociale Changer les couches, c'est l'affaire des femmes ? « Changer les couches, c'est l'affaire des femmes. Un panneau récemment installé à l'aéroport d'Orly rappelle la persistance de ce stéréotype », dénoncent Les Nouvelles News le 19 novembre. Il faut dire que ce panneau a fait le buzz ! « C'est aussi l'occasion d'évoquer la Journée mondiale des toilettes », indiquent LLN, ce 19 novembre, les Nations Unies célébraient en effet la Journée mondiale des toilettes (synthèses des 20 septembre 2010, 28 février et 23 novembre 2012). Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 9
Des rosaires contre l’avortement Ils ne désarment pas. Les catholiques intégristes ont mené plusieurs actions contre l’IVG. Par exemple, « à Lille, chapelets en mains, les membres de SOS tout-petit récitent leur traditionnel et lent rosaire à genoux. En face, les militants, surtout féministes, tentent de couvrir leurs voix par des chants nettement moins catholiques (…) ou improvisent un concert d’orgasmes, amplifié au micro, sous les rires des passants » (La Voix du Nord du 16 novembre). A Bordeaux, une cinquantaine de personnes a participé samedi après-midi à une prière de rue anti-IVG devant la cathédrale de Bordeaux, où 300 militants de gauche étaient venus s'y opposer. « Face aux anti-avrotements, des membres du Planning familial, d'Osez le féminisme mais aussi la CGT ou le NPA « Priez pour nous, on baise pour vous » » (Agence France Presse le 16 novembre, L’Humanité du 18 novembre). Rappelons que le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes prévoit notamment d’« assurer une protection renouvelé du droit à l’IVG ». « Ministre et malade d’un cancer » « Ministre et malade d’un cancer » : à la une du Monde daté du 23 novembre, Dominique BERTINOTTI, la ministre déléguée à la famille, a tu pendant des mois qu’elle souffrait d’un cancer du sein. Elle témoigne dans le quotidien du soir suscitant de nombreuses réactions saluant sa « dignité et son courage ». L’association Paroles de femmes, dans un communiqué du 22 novembre, salue le courage de Dominique BERTINOTTI. « C’est la première fois qu’une femme politique, occupant une place de ministre, fait une telle déclaration », souligne l’association. « Elle a montré que les femmes, malgré leur cancer, peuvent continuer à assurer leur vie professionnelle. C’est un symbole pour nous toutes qui fait avancer l’image des femmes. (…) Le fait d’oser parler est un premier pas vers la guérison ». Plusieurs journaux consacre des articles à la ministre. « Cancer et politique, un tabou qui se brise peu à peu », titre La Croix du 22 novembre, qui consacre une « Explication » aux propos de Dominique BERTINOTTI, et plus généralement, à la maladie en politique. « L'accueil de la petite enfance, quelle régulation à l'échelle des territoires ? » Deux de la Caisse nationale des Allocations familiales (CNAF) (Direction des statistiques, des études et de la recherche et Direction des politiques familiale et sociale), organisent le mardi 10 décembre à Paris un séminaire sur le thème « L'accueil de la petite enfance, quelle régulation à l'échelle des territoires ? ». Le secteur de la petite enfance connaît depuis les années 1980 un mouvement de diversification des acteurs dans un contexte de décentralisation et de partenariat entre acteurs publics et privés qui interviennent à différents titres pour organiser, financer, agréer, contrôler ou réaliser l’accueil des jeunes enfants. Ce séminaire souhaite apporter des éléments de réflexion sur la manière dont l’accueil de la petite enfance se régule au niveau territorial à partir des points de vue de chercheurs et de praticiens de terrain. Retrouver le programme sur le site de la CNAF « La télévision boude l’équipe de France de football féminin » Comme La Croix du 26 novembre, on ne peut que regretter que « La télévision boude l’équipe de France de football féminin ». En effet nous ne pourrons pas voir le match contre la Bulgarie pour la quatrième journée des qualifications pour la Coupe du monde 2015 au Canada. « Ce match, comme la plupart de ceux de l’équipe de France féminine cette saison, ne sera pas retransmis à la télévision » dénonce le quotidien catholique. A suivre… Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 10
Lutte contre les violences Débat sur l’abolition du système prostitueur (revue d’actualité arrêtée au 27 novembre) Alors que le débat s’ouvre à l’Assemblée nationale (lire page 2), il continue dans les colonnes de nos journaux et dans les médias, sur Internet et dans la rue (synthèse du 25 novembre), voire plus vivement au bar du coin ou dans les soirées en ville et à la campagne. Nous en étions resté-e-s (synthèse du 8 novembre) aux réactions à la pétition dites des « 343 » salauds. Il y a encore quelques pièces à ajouter au dossier. Tout d’abord, le « Mea culpa d’un (ex-)salaud » de Nicolas BEDOS, qui signe ainsi sa chronique dans Elle du 8 novembre. Mais ce qui gène le plus le chroniqueur (qui se demandait d’ailleurs lui-même dans le magazine du 30 août dernier s’il n’était pas misogyne, et que Le Point du 14 novembre décrit comme un « homme à femmes »), ce n’est pas le texte qu’il a signé, qui, explique-t-il, ne le fait pas « rougir », (car « assez mesuré » et qui créé « un débat légitime »…), non, ce qui gène Nicolas BEDOS, c’est que le texte soit rendu illisible par la polémique, ce sont aussi les « signatures nauséabondes » qui ont rendu « transparentes » les autres, « moins tapageuses ». Bref, ce qui gène Nicolas BEDOS, c’est « la bataille médiatique ». Comprenne qui pourra… Le chroniqueur fait également retomber la responsabilité de « sa belle connerie » sur les épaules de l’initiatrice du « manifeste », Elisabeth LEVY. Le Monde du 9 novembre tente d’ailleurs de décrypter le rétropédalage de certains signataires et le rôle de la patronne de Causeur dans cette affaire (« Elisabeth LEVY, les 343 salauds et « l’oreille qui fourche » »). Le quotidien du soir ouvrira ses colonnes à Elisabeth LEVY le 12 novembre, pour une tribune titrée « Les gardes roses du nouveau puritanisme », dans laquelle elle explique le retour en arrière de certains signataires, « victimes d’un véritable harcèlement numérique ». Pour elle, « les dames patronnesses du néoféminisme punitif d’aujourd’hui ont réussi à nous infliger le triste spectacle d’hommes qui ont peur ». (Illustration : Georges BRAQUE). « Le désir des hommes livré à l’industrie du prêt-à-jouir » Ce texte fait partie d’une page « Décryptage » du Monde qui se demande s’il y a « un malaise dans la sexualité masculine ? ». Nancy HUSTON, romancière et essayiste, prend un peu de hauteur pour décrire « le désir des hommes livré à l’industrie du prêt-à-jouir ». « L'angoisse de vivre et de chercher un sens à la vie demeure. Prostitution et pornographie cristallisent, en ceux - et bien sûr en celles, moins nombreuses - qui les consomment, le non-contact, le non-partage, l'impersonnalisation de leur propre corps. Il faut lire James BALDWIN, Rainer Maria RILKE, Tarjei VESAAS. Etudier les nus en peinture. Sauver ce qui, de l'humain, peut l'être. Tenter d'arrêter les dégâts… non pas contre les hommes, mais avec eux »… Le 11 novembre, sous le gros titre « Prostitution. Une loi racoleuse », Libération indiquait que le texte « est jugé irréaliste par beaucoup ». En ouverture d’un dossier de quatre pages, sous le titre « Les clients mis à l’amende », le journal juge que la proposition de loi est « avant tout morale » et estime qu’elle « pourrait se révéler inutile et difficilement applicable ». Le quotidien donne ensuite la parole à Corinne BERTOUX, la cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), qui prédit que « démontrer qu’il y a eu une relation tarifée, ça ne va pas être simple ». Des prostituées s’expriment aussi dans les colonnes de « Libé », qui décrivent le comportement de leurs clients, et donnent des avis partagés sur la proposition de loi. Enfin, selon Libération, le modèle nordique (« la fermeté suédoise comme source d’inspiration ») « est difficilement transposable en France ». Le Nouvel Observateur du 14 novembre est optimiste quant à l’avenir de la proposition de loi qui, selon l’hebdomadaire, pourrait être voté à l’unanimité du Parlement. Le « Nouvel Obs » indique que l’appel des salauds devrait favoriser son approbation et souligne que même la CGT « y est allé de son communiqué de soutien ». Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 11
Une joyeuse bande de plumitifs En effet, dans une note diffusée le 7 novembre, la Commission « Femmes mixité » de la CGT donne la position du syndicat sur le système prostitutionnel : « la prostitution est l’une des expressions les plus violentes de la domination masculine ». Le syndicat réaffirme que « la prostitution libre, cela n’existe pas » et que sa « lutte contre toutes les formes de dominations » l’engage « à une approche abolitionniste ». Pendant ce temps, les confrères n’en ont pas fini de tacler certains des signataires. Dans sa chronique du 14 novembre dans Le Nouvel Observateur, François REYNAERT, sous le titre « Les pieds dans le tapin », essaye de peser le pour et le contre, mais rappelle surtout que « parmi la joyeuse bande de plumitifs ayant signé, quelques uns - Eric ZEMMOUR, Yvan RIOUFOL, du « Figaro » - étaient l’an dernier des hérauts de la lutte contre le mariage gay ». Dans M le magazine du Monde du 16 novembre, c’est Frédéric BEIGBEDER qui se fait rhabiller pour l’hiver par Marc BEAUGE… L’hebdomadaire s’amuse de la « propension à s’exhiber sans pudeur » du patron de Lui, depuis qu’il s’est laissé pousser la barbe. Après avoir ironisé sur sa pilosité nouvelle, le chroniqueur du Monde prédit que Frédéric BEIGBEDER « pourrait virer « vieux cochon ». Le phénomène, assez naturel, ne s'avère pas condamnable en soi », avant de conclure : « Mais il nous oblige à formuler une vérité toute simple : même sans se raser, on peut tourner blaireau ».Mais c’est Daniel SCHNEIDERMANN, dans ses « Médiatiques » de Libération du 11 novembre qui est le plus implacable. Revenant sur la « tribune éplorée » au Monde de Frédéric BEIGBEDER (synthèse du 8 novembre), le spécialiste des médias, ironise sur sa défense mettant en cause les « haters » d’Internet. Il tacle au passage le directeur de L’Express, Christophe BARBIER, qui se plaint dans Les Inrocks que « sur Twitter les poubelles ont envahi l’espace », car des « haters » le « persécutent parce qu’ils n’apprécient pas ses couvertures féministes : « Femmes, l’arme du sexe » » (synthèses des 14 et 29 mars 2013). (Illustration : Egon SCHIELE). Les intellectuels médiatiques et le sens du féminisme « Ce sont les acheteurs de sexe qu’il faut pénaliser » : Ségolène NEUVILLE, infectiologue, Axel KAHN, médecin, généticien, et Damien MASCRET, médecin, sexologue, prennent position dans Le Monde du 14 novembre, et leur texte documenté est signé par une vingtaine de professionnel-le-s de santé. Le collectif de médecins rappelle les terribles conditions de santé des personnes prostituées, ainsi que les violences auxquelles elles doivent faire face ou encore leur taux de mortalité six fois supérieur à la moyenne de la population. Pour eux « le fait d’organiser la prostitution, d’autoriser l’achat d’acte sexuel, de légaliser le proxénétisme, les eros center et autres maisons closes, n’a pas d’impact positif sur la situation sanitaire des personnes prostituées ». Alors, « Peut-on abolir la prostitution ? » se demande L’Humanité du 15 novembre qui publie une « Table ronde » avec Natacha HENRY, essayiste, qui estime qu’« en France, une partie des intellectuels médiatiques n’a toujours pas saisi le sens du féminisme », Cécile LHUILLIER, d’Act Up Paris, qui pense que « pénaliser les clients va éloigner les prostitué(e)s des structures de dépistage, de prévention, de soins », et, Grégoire THERY, du Mouvement du nid, qui au contraire juge que « la pénalisation de l’achat d’un acte sexuel est la mesure la plus protectrice des personnes prostituées ». Le 20 novembre, le quotidien communiste publiera le témoignage, annoncé à la une, de Laurence NOËLLE : « après 62 ans de silence », elle « raconte son calvaire » dans un ouvrage publié par Le Passeur, « Renaître de ses hontes ». Le 16 novembre, Le Figaro croit savoir que « Manuel VALLS (est) réservé sur la suppression du délit de racolage » et que « les forces de l’ordre craignent un retour massif des prostituées sur le trottoir ». (Illustration : Amadeo MODIGLIANI). Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 27/11/2013 - 12
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