Implications des nouvelles dispositions du Code de l'AMA en matière d'arbitrage - Jeffrey Benz - sdrcc / crdsc
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Implications des nouvelles dispositions du Code de l’AMA en matière d’arbitrage Jeffrey Benz Montréal 30 janvier 2020 TAS/JAMS, Arbitre-médiateur, Avocat Paul Greene Avocat, Droit du sport et antidopage, Global Sports Advocates
Aperçu Nouvelles violations des règles antidopage (Article 2) Changements au Standard international pour les contrôles Standards uniformes pour les audiences Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) 2020-02-04 2
Nouvelle violation des règles antidopage • Élargissement de la définition de falsification (Art. 2.5) • Conduite intentionnelle qui sabote le processus de contrôle du dopage • Exemples : le fait d’offrir ou d’accepter un pot-de-vin, de falsifier des documents, de procurer un faux témoignage, d’altérer un échantillon, entre autres • Les actions entreprises dans le cadre de la défense légitime d’une personne envers une accusation de violation des règles antidopage ne seront pas considérées comme une falsification • Tentative de complicité (Art. 2.9) • Association interdite révisée (Art. 2.10) 2020-02-04 3
Écarts par rapport aux standards internationaux (Art. 3.2.3) • Si le sportif démontre qu’un écart par rapport à un standard international pourrait raisonnablement avoir été à l’origine d’une violation des règles antidopage, il incombera à l’organisation antidopage de démontrer que cet écart n’a pas causé le résultat d’analyse anormal ou le manquement aux obligations en matière de localisation (nouvel ajout) • Nouveau standard international pour la gestion des résultats • Résultats de Passeport anormaux • Obligation de notifier l’ouverture de l’échantillon B • Notification du sportif qui aurait raisonnablement pu être à l’origine d’une violation des règles antidopage sur la base d’un manquement aux obligations en matière de localisation
Changements au Standard international pour les contrôles • Fractionnement de l’échantillon A ou B (Art. 6.7) • Nouvelle procédure pour le fractionnement d’un échantillon A ou B dans le but d’utiliser la première partie de l’échantillon fractionné à titre d’échantillon A et la seconde partie à titre d’échantillon B : • i) obligation de notifier le sportif et de lui donner la possibilité d’observer l’ouverture comme cela se fait habituellement pour l’analyse d’un échantillon B normal • ii) en l’absence du sportif ou son représentant, l’ouverture doit être observée par un témoin indépendant • iii) après le fractionnement de l’échantillon, la portion de l’échantillon qui doit être utilisée à titre de confirmation doit être soigneusement scellée • iv) si un échantillon « A » se révèle positif, l’athlète sera notifié de la possibilité d’assister à l’ouverture de l’échantillon « B » 2020-02-04 5
Des standards plus rigoureux pour des audiences équitables Gestion des résultats (Art. 7 et Art. 8) • Les nouveaux articles 7 et 8, et le Standard international pour la gestion des résultats établissent des principes de base pour assurer l’équité fondamentale de la procédure d’audience. • Les règles de tous les signataires seront conformes à ces principes de base. • Le sportif ou l’autre personne bénéficiera d’une audience équitable et impartiale dans un délai raisonnable. • Standard international pour la gestion des résultats (en vigueur le 1er janvier 2021) 2020-02-04 6
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Nouvelle définition d’intentionnel (Art. 10.2.3) • Limite la possibilité pour un sportif de recevoir une réduction de la sanction de 4 ans sans prouver la source • « Bien qu’il soit théoriquement possible pour un sportif ou une autre personne d’établir que la violation des règles antidopage n’était pas intentionnelle sans montrer de quelle manière la substance interdite a pénétré dans son organisme, il est hautement improbable que dans une affaire de dopage relevant de l’article 2.1, un sportif réussisse à prouver qu’il a agi de manière non intentionnelle sans établir la source de la substance interdite. » (commentaire)
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Substances addictives (Art. 10.2.4) • Nouvelle catégorie de substances interdites, qui exige que le sportif établisse les éléments suivants : • Usage hors compétition • Usage sans rapport avec la performance sportive • Substance addictive • Sanction de 1 à 3 mois • Le sportif s’expose toujours à une sanction plus longue pour un usage en compétition : jusqu’à 4 ans – p.ex. la sanction pour usage de cocaïne se situerait toujours entre 12 et 48 mois
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Autres violations des règles antidopage (Art. 10.3) • Se soustraire au prélèvement d’un échantillon, refuser le prélèvement d’un échantillon ou ne pas se soumettre au prélèvement d’un échantillon : 4 ans • Exceptions : • (i) ne pas se soumettre au prélèvement d’un échantillon : 2 ans si le sportif établit que la VRA n’était pas intentionnelle, • (ii) tous les autres cas : si le sportif établit des circonstances exceptionnelles : sanction entre 2 et 4 ans, selon le degré de la faute, • (iii) personnes protégées et sportifs de niveau récréatif : sanction entre 0 et 2 ans, selon le degré de la faute
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • La présence de circonstances aggravantes peut allonger la période de suspension (Art. 10.4) : • Exemples : • Défaut de respecter la suspension provisoire • Usage ou possession de substances interdites multiples • Un sportif qui retirerait un avantage qui améliore la performance de la VRA durant une période dépassant la période de suspension normalement applicable
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Réduction de la période de suspension (Art. 10.6) : • Substances spécifiées ou méthodes spécifiées (Art. 10.6.1.1) • Nouvelle catégorie : Méthodes spécifiées (comme les perfusions intraveineuses dépassant la limite permise) • Sanction se situant entre 0 et 2 ans si le sportif établit l’absence de faute significative
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Réduction de la période de suspension (Art. 10.6) • Produits contaminés (Art. 10.6.1.2) – Sanction de 0 à 2 ans « La réduction de la sanction pour absence de faute ou de négligence significative a rarement été appliquée dans les cas de produits contaminés, sauf dans ceux où le sportif avait fait preuve d’une grande prudence avant de prendre le produit contaminé. » • Il est significatif de savoir si le sportif avait déclaré sur le formulaire de contrôle du dopage le produit qui s’est avéré avoir été contaminé
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Réduction de la période de suspension (Art. 10.6) • Personne protégée (Art. 10.6.1.3) : • (i) le sportif est âgé de moins de 16 ans • (ii) le sportif est âgé de moins de 18 ans et n’a jamais concouru dans une manifestation internationale; ou • (iii) le sportif est privé de capacité juridique pour des raisons sans rapport avec l’âge
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Réduction de la période de suspension (Art. 10.6) • Sportif de niveau récréatif (Art. 10.6.1.3) : • Sportif défini comme tel par l’organisation nationale antidopage compétente; • Toutefois, ce terme n’inclut aucune personne qui, dans les cinq dernières années : • a été un sportif de niveau international ou de niveau national, • a représenté un pays dans une manifestation internationale dans une catégorie ouverte, ou • a été incluse dans un groupe cible de sportifs soumis aux contrôles ou dans un autre groupe constitué pour donner des informations sur la localisation
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Élimination ou réduction de la période de suspension, ou sursis (Art. 10.7) • Aide substantielle (10.7.1) : • Nouveau : • Procédure contre un signataire, un laboratoire accrédité par l’AMA ou l’Unité de gestion du Passeport de l’athlète pour non-conformité • Réduction pour une information qui permet d’engager une procédure contre une personne pour une infraction autre que le dopage
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Accords sur la gestion des résultats (Art. 10.8): • Réduction d’un an en cas d’aveu rapide (10.8.1) • Lorsqu’un sportif, après avoir été notifié d’une violation potentielle des règles antidopage visée à l’article 10.2.1, passible d’une sanction de 4 ans ou plus : • Avoue la violation alléguée, et • Accepte la période de suspension alléguée au plus tard 20 jours après avoir reçu la notification de l’analyse de l’échantillon B (ou la renonciation à une telle analyse) ou 20 jours après la notification d’une autre VRA alléguée
Nouvelles approches à l’imposition des sanctions (Article 10) • Accords sur la gestion des résultats (Art. 10.8) : • Accord de règlement de l’affaire (Art. 10.8.2) • Le sportif avoue la VRA après avoir été confronté à la violation et accepte les conséquences • L’organisation antidopage et l’AMA peuvent, à leur libre et entière discrétion, réduire la période de suspension • La période de suspension peut commencer à courir dès la date de prélèvement de l’échantillon • Le sportif doit purger au moins la moitié de la période de suspension convenue après l’accord.
Appels impliquant d’autres sportifs ou d’autre personnes (Art. 13.2.2) • Cas relatifs à des sportifs de niveau national : • La décision peut faire l’objet d’un appel auprès d’une instance d’appel établie par l’organisation nationale antidopage, qui respecte les principes suivants : • audience dans un délai raisonnable • instance d’audience équitable, impartiale et indépendante sur les plans opérationnel et institutionnel • droit pour la personne d’être représentée par un conseiller juridique à ses propres frais • droit à une décision motivée et écrite rendue dans un délai raisonnable • Si aucune instance telle que décrite plus haut n’est en place et disponible au moment de l’appel, le sportif aura le droit de faire appel devant le TAS
Limites de rapport? • Le comité sur les limites de rapport de l’AMA n’a pas émis de recommandation • Il existe déjà des seuils pour les substances interdites en compétition (et quelques substances interdites hors compétition) • L’UFC a mis en place des seuils pour les substances interdites hors compétition (résultats atypiques) : • Clomiphène : 0,1 ng/mL • Métabolite de longue durée du déhydrochlorméthyltestostérone (DHCMT) (M3) : 0,1 ng/mL • Hydrochlorothiazide (HCTZ) et ses métabolites, torsémide : 20 ng/mL (hors compétition seulement) • Modulateurs sélectifs des récepteurs aux androgènes (SARMs) : 0,1 ng/mL • Métabolites du GW-1516 (GW-501516) : 0,1 ng/mL • Épitrenbolone (métabolite du trenbolone) : 0,2 ng/mL • Zéranol/zilpatérol : 1 ng/mL
Des questions? Merci! Jeffrey Benz TAS/JAMS Arbitre-médiateur, avocat Courriel : jeffreybenz@gmail.com Paul Greene Avocat, droit du sport et antidopage, Global Sports Advocates Courriel : pgreene@globalsportsadvocates.com
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