INFECTIONS LIÉES AUX SOINS & ANTIBIORÉSISTANCE - NSIH

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INFECTIONS LIÉES AUX SOINS & ANTIBIORÉSISTANCE - NSIH
Infections liées aux soins & Antibiorésistance
                       Rapport d’activités 2017

  AUTEURS
  Boudewijn Catry, Karl Mertens, Katrien Latour, Barbara Legiest, Els Duysburgh, Theofilos
  Papadopoulos, Louisa Ben Abdelhafidh, Eline Vandael, Thomas Struyf, Laure Mortgat, Naima
  Benhammadi, Hélène De Pauw, Sara Dequeker, Herman Van Oyen
INFECTIONS LIÉES AUX SOINS & ANTIBIORÉSISTANCE - NSIH
Ce projet est soutenu financièrement par :

Avec la collaboration de :

                             Toute une vie en bonne santé
INFECTIONS LIÉES AUX SOINS & ANTIBIORÉSISTANCE - NSIH
Infections liées aux soins &
               Antibiorésistance

 Surveillance des infections liées aux soins et de la
résistance aux antibiotiques dans les établissements de
        soins belges      – rapport d’activités 2017

   AUTEURS
   Boudewijn Catry, Karl Mertens, Katrien Latour, Barbara Legiest, Els
   Duysburgh, Theofilos Papadopoulos, Louisa Ben Abdelhafidh, Eline
   Vandael, Thomas Struyf, Laure Mortgat, Naima Benhammadi, Hélène
   De Pauw, Sara Dequeker, Herman Van Oyen
INFECTIONS LIÉES AUX SOINS & ANTIBIORÉSISTANCE - NSIH
Contact
NSIH-info@wiv-isp.be; boudewijn.catry@wiv-isp.be
Institut scientifique de Santé publique
Direction opérationnelle Santé publique et surveillance
Service Infections liées aux soins & Antibiorésistance
Rue Juliette Wytsman 14 | 1050 Bruxelles | Belgique
www.nsih.be

Remerciements et collaboration
À l’échelle locale, le service a travaillé en étroite collaboration avec les partenaires suivants : les
hôpitaux, les maisons de repos et de soins et les laboratoires de référence et cliniques. À l’échelle
nationale, nos partenaires sont le SPF Santé publique, l’INAMI, le Conseil supérieur de la Santé
(CSS), les communautés française et flamande, les plates-formes Zorgnet (Zorgnet/ICURO) et
PAQS (PAQS), la Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee (BAPCOC), la Belgian Infection
Control Society (BICS), les universités (y compris les centres nationaux de référence), le programme
National surveillance of nosocomial infections in neonatal intensive care units in Belgium (NEOKISS),
et l’AMCRA (Center of Expertise on Antimicrobial Consumption and Resistance in Animals). Par
ailleurs, nous avons réalisé des missions pour la Commission européenne (DG SANCO), pour
des agences internationales (European Centre for Disease Control [ECDC], European Medicines
Agency [EMA] et European Food Safety Agency [EFSA]) et pour l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS).
Outre les projets européens cités plus haut (EARS-net, ESAC-net, HALT), nous prenons également
part (en tant que partenaire ou sous-traitant) à différentes initiatives européennes (PPS ECDC,
InterReg VL-NL i-4-1 Health, JAI-AMR, RONAFA, AMEG, validation ECDC PPS AB & HAI).

Nous tenons à remercier tous les partenaires internes (services scientifiques et de soutien du WIV-
ISP et Healthdata) et externes cités ou non pour ces collaborations au service de la sécurité des
patients.

Si vous souhaitez accéder aux dernières informations nous concernant, nous vous invitons à
consulter notre site Web : www.nsih.be.

Les auteurs remercient les collègues de l’ICT et Nathalie Verhocht (secrétariat) pour leurs
collaboration et contribution à l’élaboration de ce rapport.

Mise en page
Yolande Pirson, WIV-ISP

                       Institut scientifique de Santé publique, Février 2018
          Ce rapport ne peut être reproduit, publié ou distribué sans l’accord du WIV-ISP
                             Editeur responsable : Dr Myriam Sneyers
                                  N° de référence interne : 2018-3
                                 Numéro de dépôt : D/2018/2505/2
                                            www.wiv-isp.be
INFECTIONS LIÉES AUX SOINS & ANTIBIORÉSISTANCE - NSIH
Table des matières
Executive summary . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  8
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  9
1. Mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  11
2. Infections liées aux soins dans les hôpitaux – principaux résultats . . . . . . . . . . . . . . .  13
    2.1. Septicémies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  13
    2.2. Soins intensifs et infections des plaies opératoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  13
    2.3. L’ antibiorésistance : protocole national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  15
    2.4. L’antibiorésistance : protocole européen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  16
    2.5. Infections liées aux soins avec antibiorésistance naturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . .  16
3. Consommation d’antibiotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  19
   3.1. Pression de sélection dans la pratique ambulatoire – Médecins généralistes  . . .  19
   3.2. Pression de sélection intramurale – Hôpitaux  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  19
4. Soutien sur le terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  21
   4.1. Campagne de promotion de l’hygiène des mains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  21
   4.2. Soutien en cas d’épidémie  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  22
5. Indicateurs de qualité des hôpitaux  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  23
6. Établissements de long séjour – Maisons de repos et de soins . . . . . . . . . . . . . . . . . .  25
   6.1. Portage de germes résistants chez les résidents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  25
   6.2. Infections liées aux soins et l’usage des antimicrobiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  25
7. Observations finales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  27
8. Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  29

                                                                                                                                            Table des Matières

                                                                                                                                                 5
Liste des tableaux
                                Tableau 1 |   Aperçu des épidémies à organismes multirésistants (MDRO), dans le cadre desquelles un soutien
                                              épidémique (outbreak support team, OST) a été apporté, Belgique, Déc. 2014- Jan. 2017  . . . . . . . 22

                                Liste des figures
                                Figure 1 |    Origine présumée des septicémies nosocomiales, Belgique 2016 (N = 7 627) . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
                                Figure 2 |    Évolution des pneumonies contractées aux soins intensifs (USI), des pneumonies associées à
                                              l’intubation et du recours à l’intubation aux soins intensifs, surveillance NSIH-ICU, 1997-2015  . . . . 14
                                Figure 3 |    Incidence des Staphylococcus aureus résistants à la méthicilline (MRSA) nosocomiaux (a, au-des-
                                              sus; hôpitaux avec au moins 5 participations) et des Klebsiella pneumoniae productrices de
                                              bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE+) (b, en dessous ; hôpitaux avec au moins 3 participa-
                                              tions) pour 1000 admissions hospitalières en 1994-2016, par région, dans les hôpitaux belges . . . . 15
                                Figure 4 |    Incidence moyenne* des infections à C. difficile (ICD) dans les hôpitaux aigus, Belgique, 2008-
                                              2016  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
                                Figure 5 |    Évolution de la consommation d’anti-infectieux systémiques (J01) dans le secteur ambulatoire en
                                              Belgique, entre 1997 et 2016, exprimée en DDD pour 1000 habitants par jour (DID)  . . . . . . . . . . . . 19
                                Figure 6 |     Évolution de la consommation d’antibiotiques à usage systémique (J01) dans les hôpitaux belges
                                              (N=102), entre 2012 et 2016, exprimée en DDD pour 1000 journées d’hospitalisation (à gauche),
                                              et entre 2008 et 2015, exprimée en DDD pour 1000 admissions (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
                                Figure 7 |    Évolution du respect des règles d’hygiène des mains (compliance) dans les unités belges de soins
                                              intensifs (ICU) de 2005 à 2015, mesuré à l’occasion des campagnes nationales biennales d’hy-
                                              giène des mains avant (before) et après (after) une période de sensibilisation  . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
                                Figure 8 |    Aperçu des infections liées aux soins dans les établissements de soins chroniques (n=165) en
                                              Belgique, 2016 (étude HALT-3)  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Liste des Tableaux et Figures

        6
Liste des abréviations
Acinetobacter spp. Acinetobacter species
APR-DRG’s          All Patient Refined Diagnosis Related Group
BAPCOC             Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee
BLSE               Bêta-lactamases à spectre étendu
BeH-SAC            Belgian Hospitals – Surveillance of Antimicrobial Consumption
C. albicans        Candida albicans
CA-MRSA            Community-associated methicillin-resistant Staphyloccocus aureus
CDI                Infection à C. difficile
C. difficile       Clostridium difficile
C. glabrata        Candida glabrata
CNR                Centres nationaux de référence
CVC                Cathéter veineux central
DDD                Defined daily dose
DID                Nombre de doses journalières prescrites pour 1000 habitants
EARS-Net           Réseau européen de surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques
ECDC               Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
E. cloacae         Enterobacter cloacae
E. coli            Escherichia coli
E. faecalis        Enterococcus faecalis
E. faecium         Enterococcus faecium
EPC                Entérobactéries productrices de carbapénémase
ERV                Entérocoques résistants à la vancomycine
ESAC-Net           Réseau européen de surveillance de la consommation d’antimicrobiens
HALT-3             Point prevalence survey on Healthcare-associated infections and Antimicrobial
                   use in Long-Term care facilities
INAMI              Institut National d’Assurance Maladie Invalidité
K. pneumoniae      Klebsiella pneumoniae
MDRO               Multidrug resistant organisms
MDRO-OST           Outbreak Support Team
MRS                Maisons de repos et de soins
MRSA               Methicillin-resistant Staphyloccocus aureus

                                                                                                    Liste des Abréiations
N                  Nombre
NDM                New Delhi Metallo Beta-Lactamase
NF                 Non Fermenting Bacteria
NSIH               National Surveillance of Infections in Healthcare settings
NSIH-HH            Campagne nationale pour la promotion de l’hygiène des mains
NSIH-ICU           Surveillance nationale des infections contractées dans les unités de soins
                   intensifs
NSIH-SEP           Surveillance des septicémies nosocomiales
NSIH-SSI           Surveillance nationale des infections des plaies opératoires
OST                Outbreak support team                                                                  7
Oxa-48             Oxacillinase-48
P. aeruginosa      Pseudomonas aeruginosa
PAI                Pneumonies associées à l’intubation
PVL                Panton-Valentine leukocidin
S. aureus          Staphylococcus aureus
SN                 Septicémies nosocomiales
S. pneumoniae      Streptococcus pneumoniae
TC-MDRO            Cellule technique MDRO, BAPCOC
USI ou SI          Unités de soins intensifs
VIM                Verona Integron-encoded Beta-Lactamase
WIV-ISP            Wetenschappelijk Instituut Volksgezondheid - Institut Scientifique de Santé
                   Publique
Executive summary
                    This activity report provides an overview of the most recent evolutions in healthcare-associated
                    infections and antimicrobial resistance in Belgium. The positive downward trend we have been
                    observing for many years in the incidence of methicillin resistant Staphylococcus aureus (MRSA) in
                    acute care hospitals appears to be stabilizing in 2016. The hand hygiene campaigns held biannually
                    since 2005, which reduce -among many other initiatives- the spread of these bacteria through direct
                    contact, contribute to this evolution. Also in intensive care units hand hygiene compliance increased
                    significantly and the incidence of pneumonia following intubation has reduced remarkably.

                    Other resistant bacteria, mainly present as a reservoir in the digestive tract (gut), are however on
                    the rise and can cause severe bloodstream infections. In particular, carbapenemase-producing
                    Enterobacteriaceae (CPE) and vancomycin-resistant enterococci (VRE) are increasingly being
                    isolated and have caused outbreaks in several hospitals. The number of Clostridium difficile
                    infections (severe enteritis and colitis) also slightly increased, although its associated mortality
                    decreased. In long-term care facilities (among others nursing homes), similar evolutions are taking
                    place (decrease in MRSA, increase in multi-resistant gut bacteria). A small decrease in antibiotic
                    use has been seen in the ambulant care, but the antibiotic use in acute care hospitals remained
                    unchanged. Antimicrobial use should further be optimized in our healthcare facilities in order to
                    control antimicrobial resistance.

                    Since 2014 and in collaboration with the inspection services of the competent authorities, assistance
                    is being offered to hospitals and long-term care facilities that suffer from difficult to treat bacteria in
                    the form of an outbreak support team (MDRO – OST; MultiDrug Resistant Organisms - Outbreak
                    Support Team). In the period 2014-2016, 13 out of 15 reported outbreaks where assistance was
                    granted, containment was achieved within a reasonable time frame.
Executive summary

     8
Résumé
Ce rapport d’activité donne un aperçu des dernières évolutions concernant les infections associées
aux soins (nosocomiales) et l’antibiorésistance en Belgique. La tendance à la baisse de l’incidence
observée depuis quelques années pour la bactérie Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline
(MRSA) semble se stabiliser en 2016. Les campagnes d’hygiène des mains, organisées tous les
deux ans depuis 2005, réduisent parmi de nombreuses autres initiatives la propagation de ces
bactéries par contact direct. De même, dans les services de soins intensifs, l’observance des
règles d’hygiène des mains a significativement augmenté et le nombre de pneumonies associées
à l’intubation s’est amélioré.

D’autres bactéries résistantes faisant partie de la flore commensale digestive sont en augmentation
et peuvent être à l’origine de septicémies sévères. Plus spécifiquement, les entérobactéries
productrices de carbapénémases (CPE) et les entérocoques résistants à la vancomycine (VRE) ont
été plus fréquemment identifiés et ont provoqué des foyers dans plusieurs hôpitaux. L’incidence des
infections à Clostridium difficile (entérite sévère et colite) a également légèrement augmenté, bien
que la mortalité diminue. Dans les établissements de soins chroniques (maison de repos/de soins),
de nombreuses tendances similaires semblent se manifester (diminution de MRSA, augmentation
des bactéries intestinales multi-résistantes). Une diminution de l’utilisation des antibiotiques dans
le secteur ambulatoire a été démontrée. Dans les hôpitaux aigus, l’utilisation d’antibiotiques reste
stable au fil du temps. Afin de réduire la pression de sélection sur les organismes multi-résistants,
cette utilisation devrait être encore optimisée.

Depuis 2014, en collaboration avec les services d’inspection des autorités compétentes, une aide
est apportée aux hôpitaux sous la forme d’une équipe de soutien en cas de foyer d’infections
à organismes multi-résistants difficiles à traiter (MDRO – OST; MultiDrug Resistant Organisms
- Outbreak Support Team). Au cours de la période 2014-2016, 13 des 15 foyers signalés pour
lesquels l’aide a été accordée ont été contenus dans un délai raisonnable.

                                                                                                        Résumé

                                                                                                         9
1. Mission
Le service « Infections liées aux soins et antibiorésistance » poursuit différentes missions principales.
Tout d’abord, nous fournissons aux établissements de soins des définitions standardisées et des
systèmes de feed-back automatisés. Ensuite, nous recueillons des données nationales de référence
sur la survenue d’infections liées aux soins et sur l’antibiorésistance en Belgique. Cette surveillance
nationale des établissements de soins (National Surveillance of Infections in Healthcare settings,
NSIH) porte sur différents types d’hôpitaux et d’établissements de soins chroniques et s’intègre
(ou non) dans un cadre imposé par la loi (voir encadré) et/ou dans le cadre de projets européens.
L’utilisation d’antibiotiques fait l’objet d’un suivi, car elle reste le principal facteur influençant la
résistance. Nous participons également aux campagnes nationales biennales d’hygiène des mains et
à la collecte d’indicateurs de qualité spécifiques. Enfin, depuis 2014, nous apportons, en coopération
avec les services d’inspection des autorités compétentes, une aide formelle (sous la forme d’un
soutien épidémique) aux hôpitaux en proie à des bactéries difficiles à traiter[1].

  En vertu de l’arrêté royal du 8 janvier 2015 (c-2015 – 24034, MB du 27/1/2015 – art. 5, p.7134),
  les hôpitaux belges* sont tenus de prendre part à nos projets de surveillance sur : Staphylococcus
  aureus (S. aureus) résistant à la méthicilline (MRSA), l’usage systémique des antibiotiques
  (lettre circulaire aux groupes de gestion de l’antibiothérapie - 29/4/2008), les bactéries à Gram
  négatif multirésistantes comme les entérobacteries productrices de bêta-lactamases à spectre
  étendu [BLSE] et les entérobactéries productrices de carbapénèmases [EPC]) et les septicémies
  nosocomiales (dans tous les services hospitaliers). Ils doivent également participer à au moins
  un des quatre projets de surveillance suivants : pneumonies et bactériémies dans les unités de
  soins intensifs, Clostridium difficile, infections des plaies opératoires ou entérocoques résistants
  à la vancomycine (ERV).

                                                                                                            Mission

                                                                                                            11
2. Infections liées aux soins dans les hôpitaux –
   principaux résultats
2.1. Septicémies
Les septicémies sont graves et à l’issue souvent fatale. Les septicémies nosocomiales (c’est-à-dire
contractées plus de deux jours après l’admission à l’hôpital) font l’objet d’une surveillance depuis
1992. La surveillance se faisait sur une base volontaire jusqu’en 2014, année où la participation à
la surveillance des septicémies nosocomiales (NSIH-SEP) est devenue obligatoire. L’incidence
annuelle en 2016 (7,8/10 000 journées d’hospitalisation) est comparable à celle des dernières
années[2]. À l’instar des années précédentes, on observe également de grandes différences d’un
hôpital à un autre, ce qui semble indiquer qu’il existe des possibilités de prévention et/ou qu’il est
nécessaire de procéder à une validation des données. Ce sont les hôpitaux tertiaires (à caractère
universitaire) qui rapportent le plus grand nombre de septicémies. Les services les plus touchés
sont les soins intensifs : en 2016, ils ont enregistré une incidence environ quatre fois plus élevée
que l’incidence moyenne d’un hôpital complet.

                                                                                                         Infections liées aux soins dans les hôpitaux – principaux résultats
La principale porte d’entrée des septicémies reste la voie centrale (cathéter veineux central, CVC),
malgré la baisse observée depuis 2013. Sur toutes les septicémies nosocomiales enregistrées en
2016, 40 % étaient directement (cathéter veineux central, 23 %) ou indirectement (sonde urinaire
ou endotrachéale) associées à un dispositif médical invasif (Figure 1). Ces infections associées
aux dispositifs médicaux invasifs représentent une priorité pour les interventions préventives[2].

Escherichia coli (E. coli) et S. aureus étaient les micro-organismes les plus communément associés
aux septicémies dans les hôpitaux en 2016. L’incidence des septicémies nosocomiales à E. coli et
Klebsiella pneumoniae (K. pneumoniae) n’a cessé d’augmenter depuis l’an 2000.

Figure 1 |   Origine présumée des septicémies nosocomiales, Belgique 2016 (N = 7 627)

Depuis le 1er juillet 2017, l’enregistrement des données pour la surveillance NSIH-SEP se fait par              13
l’intermédiaire de Healthdata[3].

2.2. Soins intensifs et infections des plaies opératoires
Le WIV-ISP organise depuis 1997 la surveillance nationale des infections contractées dans
les unités de soins intensifs (NSIH-ICU, intensive care units) et depuis 2000 la surveillance
nationale des infections des plaies opératoires (NSIH-SSI, surgical site infections). Depuis
2003, ces deux programmes ont recours aux définitions de cas et aux méthodes de recueil de
données européennes, publiées en 2008 par le Centre européen de prévention et de contrôle des
maladies (ECDC, Stockholm).

Les résultats de la surveillance NSIH-ICU sont disponibles jusqu’en 2015 inclus[4]. En 2015, la
durée moyenne d’hospitalisation des patients était de 7,9 jours dans les unités de soins intensifs
                                                                      (USI ou SI). Pour 1000 journées d’hospitalisation aux SI, on compte en moyenne 443 jours
                                                                      d’assistance respiratoire (par intubation invasive) et 738 jours de cathéter veineux central (CVC).
                                                                      En moyenne, 4,2 % des patients suivis en 2015 ont contracté une pneumonie aux SI. L’incidence
                                                                      des pneumonies acquises aux SI était de 6,7 épisodes pour 1000 journées d’hospitalisation, alors
                                                                      que celle des pneumonies associées à l’intubation (PAI) s’élevait à 8,5 épisodes pour 1000 journées
                                                                      d’intubation. Ce dernier indicateur connaît une tendance historique à la baisse, l’incidence des PAI
                                                                      en 2015 représentant à peine 30 % de celle de 1997 (Figure 2). En ce qui concerne la survenue
                                                                      des septicémies nosocomiales (SN) aux SI, 1,6 % des patients ont été concernés en 2015.
                                                                      L’incidence des SN acquises aux SI atteignait 2,2 épisodes pour 1000 journées-patients en 2015,
                                                                      alors que l’incidence des SN associées aux CVC s’élevait à 2,1 épisodes pour 1000 journées de
                                                                      CVC. L’incidence des SN d’origine établie « cathéter » ou « inconnue » était de 1,3 épisode pour
                                                                      1 000 journées-patients. La tendance à la baisse largement observée dans les hôpitaux (voir ci-
                                                                      dessus) n’est pas constatée à ce jour dans la surveillance des unités de soins intensifs. Notons
                                                                      que, outre les micro-organismes classiques, des espèces de Candida (C. albicans et C. glabrata)
                                                                      sont quasi systématiquement dans le top 10 des organismes les plus fréquents ces dernières
                                                                      années[4].
Infections liées aux soins dans les hôpitaux – principaux résultats

                                                                      En raison de la faible participation à la surveillance NSIH-SSI, aucun rapport national n’a pu être
                                                                      publié en 2015. En 2017, les deux protocoles de surveillance NSIH-ICU et NSIH-SSI ont été mis à
                                                                      jour[5,6]. Une nouvelle version du logiciel d’enregistrement et de suivi NSIHwin[7] est également sortie.
                                                                      Par ailleurs, on prévoit, en 2017-2018, la migration des modules de collecte et d’analyse de données
                                                                      vers la nouvelle plate-forme Healthdata[3], ainsi que l’introduction de modules d’enregistrement
                                                                      pour les indicateurs de structure et de processus pour la prévention des infections contractées
                                                                      dans les USI et des infections des plaies opératoires.

       14

                                                                      Figure 2 |   Évolution des pneumonies contractées aux soins intensifs (USI), des pneumonies associées à
                                                                                   l’intubation et du recours à l’intubation aux soins intensifs, surveillance NSIH-ICU, 1997-2015
2.3. L’antibiorésistance : protocole national
En 2016, le taux de résistance de S. aureus atteignait en moyenne 15,4 % (0 % - 39,6 %) dans
les hôpitaux aigus belges. L’incidence moyenne des infections nosocomiales (absence au
moment de l’admission) à Staphylocoque doré résistant à la méthicilline (MRSA) (échantillons
cliniques,) s’élevait à 0,9 cas pour 1000 admissions (0 – 5,2/1000) ou 0,14 cas pour 1000 journées
d’hospitalisation (0 - 0,57/1000). Les tendances pour cette bactérie résistante s’améliorent
continuellement depuis 2004. Un aperçu est présenté à la Figure 3a.

On observe une tendance inverse pour l’incidence des bactéries à Gram négatif multirésistantes (Figure
3b). En 2016, la proportion moyenne de production de BLSE atteignait respectivement 12,3 %, 7,7 % et
18,6 % pour Enterobacter cloacae (E. cloacae) (échantillons de dépistage inclues), E. coli et K. pneumoniae.
L’incidence moyenne par 1000 admissions des entérobactéries productrices de BLSE s’élevait à 1,06 pour
E. cloacae (échantillons cliniques et dépistage), à 5,86 pour E. coli, et à 3,36 pour K. pneumoniae.

On constate également une hausse des entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC)
ces dernières années. La proportion moyenne de positivité aux carbapénèmases s’élevait à 1,4 %
pour E. cloacae, à 0,1 % pour E. coli et à 1,1 % pour K. pneumoniae en 2016.

                                                                                                                       Infections liées aux soins dans les hôpitaux – principaux résultats
Même si on suspecte une augmentation des entérocoques résistants, la surveillance optionnelle
est trop récente pour en tirer des conclusions. La souche Enterococcus faecalis (E. faecalis) était,
de loin, la plus observée en 2016 (65,1 % des entérocoques isolés dans 95 hôpitaux), avec trois
fois plus d’enregistrements qu’E. faecium (19,5 %). Toutefois, la résistance était plus fréquente
chez cette dernière, avec un pourcentage de résistance de 1,5 % aux glycopeptides (vancomycine
+ teicoplanine), contre 0,03 % pour E. faecalis.

Ces tendances d’antibiorésistance sont similaires à celles observées dans d’autres pays de l’Union
européenne[8] et sont en adéquation avec les résultats relatifs aux pathogènes isolés dans d’autres
programmes de surveillances (septicémies, cf. ci-dessus, et EARS-net, cf. ci-dessous).

a.

b.
                                                                                                                              15

Figure 3 |   Incidence des Staphylococcus aureus résistants à la méthicilline (MRSA) nosocomiaux (a, au-dessus;
             hôpitaux avec au moins 5 participations) et des Klebsiella pneumoniae productrices de bêta-lactamases à
             spectre étendu (BLSE+) (b, en dessous ; hôpitaux avec au moins 3 participations) pour 1000 admissions
             hospitalières en 1994-2016, par région, dans les hôpitaux belges
2.4. L’antibiorésistance : protocole européen
                                                                      Le réseau européen de surveillance de la résistance bactérienne aux antimicrobiens (EARS-Net)
                                                                      contrôle l’évolution de la résistance acquise aux antimicrobiens à l’échelle européenne[9].

                                                                      Le programme se déroule de manière volontaire sur base des résultats communiqués chaque
                                                                      année de la manière la plus standardisée et automatisée possible par les laboratoires cliniques à
                                                                      l’ISP[10].

                                                                      Afin de maintenir un bon niveau de comparabilité des chiffres européens, les résultats se limitent aux
                                                                      isolats invasifs (sang et liquide céphalo-rachidien) de huit pathogènes : S. aureus, Streptococcus
                                                                      (S.) pneumoniae, E. faecium, E. faecalis, E. coli, K. pneumoniae, Pseudomonas (P.) aeruginosa et
                                                                      Acinetobacter species.

                                                                      En 2016, 31 des 102 laboratoires belges cliniques ont rapporté des données. La tendance à la
                                                                      baisse de la non-sensibilité à la méticilline de S. aureus (MRSA) observée entre 2012 et 2015 s’est
                                                                      stabilisée en 2015 à environ 12,2 %. La hausse de la résistance d’E. coli aux fluoroquinolones
                                                                      enregistrée entre 2012 et 2015 ne s’est pas poursuivie en 2016. Klebsiella pneumoniae est de moins
                                                                      en moins sensible aux céphalosporines de 3e génération et aux carbapénèmes, les pourcentages
Infections liées aux soins dans les hôpitaux – principaux résultats

                                                                      de résistance atteignant en moyenne respectivement 22,9 % et 2,4 %. Après la chute à 12,5 %
                                                                      de la résistance d’E. faecalis à la gentamicine en 2015, une forte augmentation a été recensée en
                                                                      2016 (19,8 %). Les taux de résistance de P. aeruginosa à la ceftazidime, aux carbapénèmes, aux
                                                                      aminoglycosides, à l’amikacine et aux fluoroquinolones se sont tous renforcés en 2016 par rapport
                                                                      à 2015.

                                                                      Pour davantage de détails et une discussion approfondie des résultats, vous pouvez consulter le
                                                                      rapport annuel EARSNet BE 2017[9].

                                                                      2.5. Infections liées aux soins avec antibiorésistance naturelle
                                                                      L’infection à Clostridium difficile (NSIH-CDI) est une cause importante de diarrhée et de colite
                                                                      pseudomembraneuse souvent contractée dans les hôpitaux et les établissements de soins
                                                                      chroniques. On estime à un peu moins de 4000 le nombre d’épisodes par an dans les hôpitaux
                                                                      belges. Le recours aux antibiotiques, en général dans le cadre d’une autre infection bactérienne,
                                                                      est de loin le principal facteur de risque pour l’apparition de cette infection, car la bactérie C. difficile
                                                                      est - par nature - résistante à différents antibiotiques.

                                                                      En 2016, l’incidence des infections à C. difficile dans les hôpitaux belges aigus, bien que globalement
                                                                      stable, a atteint le plus haut niveau observé depuis 2009 : 1,99 pour 1 000 admissions. Comme
                                                                      les années précédentes, environ 60 % des infections ont été définies comme étant « associées à
                                                                      l’hôpital » (Figure 4).

                                                                      Si les différences interrégionales étaient encore négligeables en 2015, elles se sont accentuées
                                                                      en 2016. L’incidence a augmenté et reste la plus élevée en Wallonie et a diminué et reste la plus
                                                                      basse en Flandre. La mortalité est - quant à elle - en baisse constante depuis 2009. Soulignons
       16
                                                                      toutefois que les données de mortalité sont uniquement disponibles jusqu’en 2014 (compris).
Infections liées aux soins dans les hôpitaux – principaux résultats
Figure 4 | Incidence moyenne* des infections à C. difficile (ICD) dans les hôpitaux aigus, Belgique, 2008-2016

(*Seuls les hôpitaux aigus qui ont fourni des données sur l’ensemble de l’année en question sont repris dans le calcul d’incidence;
N = Nombre)

La distribution et la variété des ribotypes parmi les échantillons typés est comparable aux années
précédentes, et témoigne d’une probable diversité des sources de transmission. Les souches
hypervirulentes BRO27 et BRO78 continuent à circuler dans les hôpitaux de l’ensemble du pays
et sont présentes dans respectivement 26 et 38 % des hôpitaux ayant envoyé leur souche au
laboratoire de référence (contre 22% et 50% en 2015). Si le diagnostic et le traitement (avec
l’arrivée de la transplantation fécale) s’améliorent[11], une utilisation parcimonieuse des antibiotiques
reste la manière la plus pertinente et efficace de garder le contrôle sur les infections à C. difficile en
Belgique, à condition d’avoir une isolation correcte et une désinfection de l’environnement.

                                                                                                                                             17
3. Consommation d’antibiotiques
Les antibiotiques font partie des agents antimicrobiens, au même titre que les antimycosiques et
les antituberculeux notamment. L’ISP se charge, en étroite collaboration avec l’INAMI (services
Research, Development & Quality et Pharmanet), d’en surveiller l’utilisation tant dans la pratique
ambulatoire (médecins généralistes) que dans le cadre des soins intra-muros (hôpitaux).
Actuellement, l’accent est mis sur la pression de sélection, qui est la problématique la plus urgente
en Belgique et dans les pays voisins[12].

3.1. Pression de sélection dans la pratique ambulatoire – Médecins
     généralistes
ESAC-Net est le réseau européen de surveillance de la consommation d’antimicrobiens[13]. Dans
le cadre de ce programme, les données de consommation de l’INAMI sont extrapolées à 100 %
pour la population belge totale[14]. La consommation est exprimée en nombre de doses journalières
prescrites pour 1000 habitants (DID). Les chiffres ESAC-Net pour la Belgique révèlent que la
consommation d’antibiotiques à usage systématique (J01) a baissé dans le secteur ambulatoire
en 2016 par rapport aux années précédentes (27,51 DID, soit un recul de 6,1 % par rapport à
2015). L’évolution de la consommation au fil des ans (répartie par sous-classe d’antibiotiques)
est présentée à la Figure 5. La diminution la plus forte s’observe dans le groupe des pénicillines
(J01C), et plus spécifiquement dans l’association de pénicillines avec un inhibiteur des bêta-
lactamases (J01CR, baisse de 14,5 % par rapport à 2015). On constate également une baisse de
la consommation d’autres classes d’antibiotiques, comme les céphalosporines de 2e génération
(J01DC, - 8,1 %), les fluoroquinolones (J01MA, - 7,6 %) et les macrolides (J01FA, - 2,1 %). Excepté
pour l’azithromycine, la consommation continue à augmenter (+ 4,7 %).

                                                                                                               Consommation d’antibiotiques

Figure 5 |   Évolution de la consommation d’anti-infectieux systémiques (J01) dans le secteur ambulatoire en      19
             Belgique, entre 1997 et 2016, exprimée en DDD pour 1000 habitants par jour (DID)

3.2. Pression de sélection intramurale – Hôpitaux
En Belgique, une surveillance détaillée de la consommation antimicrobienne par hôpital existe
depuis 2007. La consommation est exprimée en dose journalière définie (defined daily dose [DDD])
pour 1000 journées d’hospitalisation et pour 1000 admissions. Le projet actuel de surveillance
BeH-SAC (Belgian Hospitals – Surveillance of Antimicrobial Consumption) vise à recueillir
les données administratives de l’INAMI (tant pour le numérateur que pour le dénominateur), en
combinaison avec un rapportage optimisé sur Healthstat. Cette nouvelle méthodologie présente
l’avantage de réduire la charge de travail des hôpitaux pour l’enregistrement et de renforcer la
comparabilité des données, y compris de manière rétrospective, entre les différents hôpitaux.
                               La consommation d’antibiotiques à usage systémique (J01[15]) dans les hôpitaux belges aigus
                               (N=102) en 2016 était comparable avec les précédentes années, avec une médiane de 577,1
                               DDD pour 1000 journées d’hospitalisation. La consommation d’antibiotiques était plus élevée
                               dans les hôpitaux académiques (N=7, médiane : 715,0 DDD pour 1000 journées d’hospitalisation)
                               que dans les autres hôpitaux. Les classes d’antibiotiques les plus utilisées sont les pénicillines
                               en combinaison avec les inhibiteurs des bêta-lactamases (J01CR, 34,3 % du nombre total de
                               DDD), suivies par les fluoroquinolones (J01MA, 11,0 %). Le top 3 des antibiotiques présentant
                               la plus grande consommation sont l’amoxicilline combinée à l’acide clavulanique (J01CR02), la
                               ciprofloxacine (J01MA02) et la céfazoline (J01DB04) .

                               Figure 6 |    Évolution de la consommation d’antibiotiques à usage systémique (J01) dans les hôpitaux belges
                                            (N=102), entre 2012 et 2016, exprimée en DDD pour 1000 journées d’hospitalisation (à gauche), et
                                            entre 2008 et 2015, exprimée en DDD pour 1000 admissions (à droite)

                               * Légende de la boîte à moustaches :                  a. maximum (valeurs aberrantes exclues, 1.5x l’écart
                                 interquartile), b. percentile 75, c. médiane, d. moyenne, e. percentile 25, f. minimum (valeurs aberrantes exclues,
Consommation d’antibiotiques

                                 1.5x l’écart interquartile)

                               Si l’on en croit les chiffres provisoires pour 2016, on peut parler, avec prudence, d’une baisse de
                               la consommation des antibiotiques dans le secteur ambulatoire. Cette tendance est, à l’instar du
                               recul des groupes spécifiques, comme les fluoroquinolones, conforme au plan stratégique de la
                               BAPCOC[16]. Malgré tout, la consommation en Belgique reste élevée par rapport à celle d’autres
                               pays européens[17]. Dans les hôpitaux, l’utilisation d’antibiotiques reste stable au fil du temps. Il
                               convient donc de poursuivre les efforts dans le sens d’une consommation responsable des agents
                               antimicrobiens. La mise en place d’une surveillance sur la base des diagnostics (APR-DRG’s: All
                               Patient Refined Diagnosis Related Group) pourrait contribuer à fournir aux prescripteurs un feed-
                               back plus ciblé.

   20
4. Soutien sur le terrain

4.1. Campagne de promotion de l’hygiène des mains
Tous les deux ans, une surveillance du respect (compliance) des directives internationales en matière
d’hygiène des mains est organisée (NSIH-HH). Le respect des directives d’hygiène des mains a
augmenté de manière significative en 2015, passant de 69,1 % avant la campagne à 77,7 % après
(moyenne nationale pondérée P
4.2. Soutien en cas d’épidémie
                         L’équipe de soutien en cas d’épidémie de bactéries difficiles à traiter (multidrug resistant organisms
                         ou MDRO), appelée Outbreak Support Team (MDRO-OST), a été créée en 2014 afin d’aider
                         les établissements de soins à gérer une épidémie MDRO et de fournir un soutien approprié. Le
                         soutien prend la forme d’avis scientifique, d’accompagnement dans la priorisation des mesures,
                         d’intermédiation entre les différents acteurs, d’intervention sur place (basée sur un dialogue
                         constructif, une évaluation du lieu de travail et un échantillonnage) et, exceptionnellement, de
                         mesures de contrôle par les services d’inspection compétents. Les résultats des surveillances
                         des infections liées aux soins, de l’antibiorésistance et de la consommation d’antibiotiques y sont
                         étroitement liés et sont consultés et abordés en concertation avec l’équipe d’hygiène hospitalière
                         et les directions concernées de l’établissement de soins.
                         La MDRO-OST se compose des inspections de santé ou des services de lutte contre les maladies
                         infectieuses des entités fédérées et d’experts du WIV-ISP (service NSIH), avec le soutien des
                         centres nationaux de référence (CNR) pertinents et, au besoin, d’experts externes.
                         L’hôpital ou établissement de soins décide lui-même de demander l’aide de l’OST. La demande
                         est possible après notification de l’épidémie aux communautés/régions (Tableau 1). Le nombre
                         d’épidémies signalées et de visites consécutives à celles-ci représente une observation objective,
                         mais ne reflète aucunement la complexité des situations en question et les efforts consentis.
                         Ces déclarations permettent toutefois d’évaluer l’évolution temporelle et géographique des
                         épidémies en Belgique, en matière d’étiologie, de gravité et d’ampleur. Pour la période 2014-
                         2016, 13 des 15 épidémies de bactéries difficiles à traiter ont pu être endiguées à temps grâce
                         à une bonne collaboration entre le WIV-ISP, les autorités compétentes et le personnel hospitalier
                         concerné. Cette mission se poursuit, compte tenu des nouvelles tâches dans ce cadre en 2017
                         (Tableau 1).

                         Tableau 1 |   Aperçu des épidémies à organismes multirésistants (MDRO), dans le cadre desquelles un soutien
                                       épidémique (outbreak support team, OST) a été apporté, Belgique, Déc. 2014- Jan. 2017

                          Lancement de la                                                 Mécanisme de                   Type de bactérie
                                                   Région          Groupe MDRO
                          demande d’aide                                               résistance (virulence)        (Genus species ou famille)
                             12/18/2014            Flandre            ERV                      VanA                 Enterococcus faecium
                             01/09/2015            Flandre          CA-MRSA,                  (PVL+)                Staphylococcus aureus
Soutien sur le terrain

                             01/29/2015            Flandre            EPC                       VIM                   Enterobacteriaceae
                             03/23/2015            Flandre            ERV                      VanA                 Enterococcus faecium
                             05/21/2015            Flandre            EPC                     oxa -48               Klebsiella pneumoniae
                             06/10/2015           Wallonie            EPC                     oxa -48               Klebsiella pneumoniae
                             09/24/2015           Bruxelles            NF                                          Pseudomonas aeruginosa
                             01/18/2016            Flandre          CA-MRSA                   (PVL+)                Staphylococcus aureus
                             02/19/2016           Wallonie            EPC                      NDM                    Enterobacteriaceae
                             02/19/2016           Wallonie            ERV                      VanA                 Enterococcus faecium
                             04/25/2016            Flandre          CA-MRSA                                         Staphylococcus aureus
                             05/23/2016           Wallonie            EPC                 oxa-48 + NDM              Klebsiella pneumoniae
  22                         07/05/2016           Wallonie            ERV                     VanA                  Enterococcus faecium
                             07/01/2016            Flandre            ERV                     VanA                  Enterococcus faecium
                             12/07/2016           Wallonie            EPC                                            Klebsiella pneumonia
                             01/18/2017            Flandre            ERV                      VanB                 Enterococcus faecium
                             01/30/2017           Wallonie            EPC                     oxa -48                 Enterobacteriaceae
                             03/21/2017            Flandre            EPC                                             Enterobacteriaceae
                             03/29/2017            Flandre            ERV                      VanB                 Enterococcus faecium
                             04/21/2017           Wallonie             NF                                          Pseudomonas aeruginosa
                             08/02/2017            Flandre            ERV                      VanA                 Enterococcus faecium
                             09/01/2017            Flandre            EPC                                              Klebsiella oxytoca
                         *ERV: Entérocoque résistant à la vancomycine ; CA-MRSA: Staphylocoque doré résistant à la méticilline, lié à la communauté;
                         PVL : Panton-Valentine Leukocidin ; EPC: Entérobactérie productrice de carbapénèmases; VIM : Verona Integron-encoded Beta-
                         Lactamase ; oxa-48 : Oxacillinase-48 ; NDM : New Delhi Metallo Beta-Lactamase ; NF : Non Fermenting Bacteria
5. Indicateurs de qualité des hôpitaux
Un deuxième cycle de recueil de données s’est tenu en 2016 (données de 2015) et a montré une
nette amélioration de certains points faibles par rapport au cycle précédent (données de 2013). On
peut citer l’intégration d’un plan de contrôle infectieux dans le plan stratégique de l’hôpital (39 % VS
70 %). La surveillance des plaies opératoires reste un point à améliorer dans de nombreux hôpitaux,
et les raisons d’une faible participation à cette surveillance devront être investiguées.

Afin de responsabiliser les hôpitaux, des indicateurs et scores par hôpital ont été rendus publics[19].
Si la publication de telles données s’est révélée être un puissant outil de responsabilisation, aucun
contrôle externe n’a été appliqué et le nombre d’indicateurs était limité. Le protocole a entretemps
été revu par la plateforme fédérale d’hygiène (BAPCOC) compétente pour définir les indicateurs
qualité. Dans sa version revue, le set d’indicateurs couvre désormais la plupart des champs de la
prévention des infections associées aux soins à l’hôpital.

L’ISP entend poursuivre l’harmonisation avec les initiatives régionales sur la transparence dans le
domaine des soins de santé comme les projets VIP2 (www.zorgkwaliteit.be) et PAQS (www.paqs.
be).

                                                                                                           Indicateurs de qualité des hôpitaux

                                                                                                               23
6. Établissements de long séjour – Maisons de repos
   et de soins

6.1. Portage de germes résistants chez les résidents
En 2015, une troisième étude de prévalence nationale sur le portage de bactéries résistantes a été
menée auprès de 1441 résidents de 29 maisons de repos et de soins (MRS). Dans ce cadre, 9.0%
des résidents se sont révélés porteurs du MRSA, soit 3.2 % de moins que lors de la précédente
étude de prévalence (2011). L’étude de 2015 a toutefois également souligné une augmentation
claire du nombre de résidents porteurs d’entérobactéries productrices de BLSE (11.8 % en 2015
contre 6.2 % en 2011). Escherichia coli était l’espèce BLSE+ la plus fréquemment isolée (82.7 %),
suivie par K. pneumoniae (14.9 %). Par ailleurs, 2.4 % des résidents étaient à la fois porteurs d’E. coli
BLSE+ et de K. pneumoniae BLSE+. Le pourcentage relatif de K. pneumoniae a significativement
augmenté en 2015 (17%) par rapport à 2011 (5% ; p
infections ont été rapportées comme des infections liées aux soins dans la propre institution.
                                                               Le nombre de résidents prenant au moins un antimicrobien à usage systémique s’élevait à 5,5 %
                                                               (min-max : 0.0-18,3 %). La majorité des prescriptions était des antibiotiques systémiques (code ATC
                                                               J01, 94,4 %) et 97,5 % étaient administrés par voie orale. Dans 82,5 % des cas, les antimicrobiens
                                                               avaient été prescrits dans l’établissement où séjournait le résident. Les prescriptions portaient à
                                                               63,7 % sur des traitements à portée curative (thérapeutique). Pour ce qui est des prescriptions
                                                               prophylactiques (35,8 %), 78,3 % visaient à prévenir les infections des voies urinaires.
Établissements de long séjour – Maisons de repos et de soins

       26
7. Observations finales
L’ISP surveille différents aspects des infections liées aux soins, qui témoignent des accents et
évolutions historiques dans les projets de recherche régionaux et internationaux. Nos services
et activités de recherche ne se limitent plus aux infections spécifiques aux soins ou au milieu
hospitalier, mais couvrent un champ aussi large que possible, y compris les maisons de repos et de
soins. Les logiciels informatiques des fournisseurs de données et des analystes sont en constante
mutation et influencent également notre fonctionnement. Le feed-back immédiat en matière de
respect des mesures d’hygiène des mains a fortement œuvré en faveur du nombre d’observations
et de la compliance, mais de nouvelles technologies doivent être examinées de près afin d’encore
améliorer la situation.
On remarque des évolutions positives pour le MRSA dans l’ensemble de nos programmes de
surveillance et dans tous les types d’établissements de soins. Il est possible d’agir sur cette
souche, que l’on retrouve dans le nez et sur la peau des porteurs, par la détection, l’isolement de
contact et la décolonisation à l’aide de traitements locaux. Les campagnes d’hygiène des mains
ont également joué un rôle positif dans ce cadre. Le respect des directives en la matière a, en
effet, vraiment évolué dans le bon sens ces dernières années, en particulier dans les unités de
soins intensifs depuis 2013, où l’on observe également en parallèle une forte baisse du nombre
d’infections respiratoires.
En revanche, on constate une évolution négative pour les infections nosocomiales du système
gastro-intestinal, dans toutes les surveillances et tous les types d’établissements. Sous l’effet d’une
forte pression de sélection des antibiotiques, le système digestif se transforme en réservoir de
multirésistance. Certaines souches initialement sensibles deviennent résistantes et les bactéries
moins sensibles ou résistantes sont privilégiées. Ce phénomène se reflète par l’apparition de
bactéries multirésistantes à Gram négatif (BLSE, EPC) et à Gram positif (C. difficile et ERV). Les
mêmes tendances sont observées dans d’autres pays[21-22], et la vigilance est renforcée.
Les deux tendances contradictoires présentées ci-dessus sont donc également observées dans
les établissements de soins chroniques et la prévalence du portage était même plus élevée pour
les bactéries productrices de BSLE que pour les MRSA. Heureusement, les chiffres absolus
pour les bactéries intestinales difficiles à traiter, EPC et ERV, restaient assez limités. Une autre
pression de sélection dans les établissements de soins chroniques (via l’utilisation d’autres classes
d’antibiotiques) en est probablement partiellement responsable. À moyen terme, l’échange entre
différents types d’établissements de soins est toutefois inévitable, vu que ces souches se trouvent

                                                                                                          Observations finales
dans le système digestif.
Une intégration plus approfondie de nos programmes de surveillance au sein de Healthdata (recueil
de données) et Healthstat (feed-back) est en pleine préparation, en collaboration avec les groupes
de travail compétents (TC-MDRO, cellule technique MDRO, BAPCOC). Dans ce cadre, il est
envisagé d’accélérer le feed-back et la surveillance de nouvelles menaces (par ex. les septicémies
à Candida). Comme le montre l’enquête sur les indicateurs de qualité, il convient d’encourager une
meilleure surveillance des infections des plaies postopératoires.
À long terme, la seule approche durable pour faire face à cette problématique consiste en une
politique antibiotique plus restrictive, dont on commence heureusement à voir les premiers signes           27
(recul de différentes classes de bêta-lactamines et de fluoriquolones) après une longue période de
hausse. La mise en place d’une surveillance sur la base des diagnostics (APR-DRG’s: All Patient
Refined Diagnosis Related Group) pourrait contribuer à fournir aux prescripteurs un feed-back plus
ciblé.
Le soutien épidémique et la collaboration avec les autorités compétentes se déroulent de manière
correcte, voire excellente, dans la majorité des cas, mais doivent encore être consolidés, par une
communication encore plus rapide des données de surveillance de la consommation d’antibiotiques.
Pour la période 2014-2016, 13 des 15 épidémies de bactéries ayant fait l’objet d’une demande
d’assistance ont pu être endiguées à temps.
8. Références
1. MDRO-protocol akkoord Koninklijk Besluit; c-2013/24362 – (OST, outbreak support team)

2. Duysburgh E, Lambert ML, Surveillance of bloodstream infections in Belgian hospitals (SEP)
   Rapport 2017 http://www.nsih.be/surv_sep/docs/SEP_Rapport_2017.pdf;

3. https://healthdata.wiv-isp.be

4. Mertens K, Surveillance nationale des infections nosocomiales aux unités de soins intensifs
   (NSIH-ICU) – Rapport national 2015, Institut Scientifique de Santé Publique, Bruxelles, 2017.
   Disponible via http://www.nsih.be/surv_icu/download_fr.asp

5. Surveillance nationale des infections nosocomiales aux unités de soins intensifs, protocole
   HELICS Belgium, Addendum V23.3.2017. Institut Scientifique de Santé Publique, Bruxelles,
   2017. Disponible via : http://www.nsih.be/surv_icu/download_fr.asp

6. Surveillance nationale des Infections du Site Opératoire, protocole NSIH, Addendum
   V14/4/2017. Institut Scientifique de Santé Publique, Bruxelles, 2017. Disponible via : http://
   www.nsih.be/surv_ssi/inleiding1_fr.asp

7. NSIHwin software V4.11. Institut Scientifique de Santé Publique, Bruxelles, 2017. Disponible
   via : http://www.nsih.be/nsihwin/NsihWinDLFr.asp

8. Albiger B, Glasner C, Struelens MJ, Grundmann H, Monnet DL, and the European Survey on
   Carbapenemase-Producing Enterobacteriaceae (EuSCAPE) working group. Carbapenemase-
   producing Enterobacteriaceae in Europe: assessment by national experts from 38 countries.
   May 2015. Euro Surveill. 2015 ;20(45).

9. Struyf T, Mertens, K, European Antimicrobial Resistance Surveillance Network (EARS-Net)
   Belgium. Annual report 2017 (data referring to 2016), Belgium, 2017. Disponible via : http://
   www.nsih.be/surv_ears/reports_fr.asp

10. EARS-Net Belgium 2016 protocol : Including data call, instructions for participating laboratories,
    data definition, reporting procedure. Version 7, 6/7/2017. Disponible via : http://www.nsih.be/
    download/EARSNet_BE_2016_v7.pdf

11. Hocquart M, Lagier JC, Cassir N, Saidani N, Eldin C, Kerbaj J, Delord M, Valles C, Brouqui
    P, Raoult D, Million M. Early Faecal Microbiota Transplantation Improves Survival in Severe
    Clostridium difficile Infections. Clin Infect Dis. 2017 Aug 24. doi:10.1093/cid/cix762

                                                                                                         Références
12. European Commission. The new EU One Health Action Plan against Antimicrobial Resistance.
    June 2017. Disponible via : https://ec.europa.eu/health/amr/action_eu_en

13. European Center for Disease Prevention and Control – TESSy – ESAC-Net. Antimicrobial
    consumption (AMC) reporting protocol 2017. Disponible via : https://ecdc.europa.eu/en/about-
    us/partnerships-and-networks/disease-and-laboratory-networks/esac-net                                 29

14. Eurostat - http://ec.europa.eu/eurostat/data/database

15. World Health organisation (WHO). Classification ATC. Disponible via : https://www.whocc.no/
    atc_ddd_index/

16. Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee (BAPCOC). Note de politique 2014-2019.
    Disponible via : http://organesdeconcertation.sante.belgique.be/fr/organe-d%27avis-et-de-
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    resistance-and-consumption/antimicrobial-consumption/esac-net-database/Pages/database.aspx
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                 (2016) Archives of Public Health, 74 (1), art. no. 47
             19. http://www.nsih.be/surv_iq/reports_fr.asp

             20. https://www.wiv-isp.be/nsih/download/LTCF/MDRO/Rapport_MDRO_2015_FR.pdf

             21. European Centre for Disease Prevention and Control. The bacterial challenge: time to react.
                 Stockholm : ECDC ; 2009. Available from : https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/media/en/
                 publications/Publications/0909_TER_The_Bacterial_Challenge_Time_to_React.pdf

             22. Carattoli A, Villa L, Feudi C, Curcio L, Orsini S, Luppi A, Pezzotti G, Magistrali CF. Novel
                 plasmid-mediated colistin resistance mcr-4 gene in Salmonella and Escherichia coli, Italy 2013,
                 Spain and Belgium, 2015 to 2016. Euro Surveill. 2017 ;22(31):pii=30589. DOI : http://dx.doi.
                 org/10.2807/1560-7917.ES.2017.22.31.30589
Références

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D/2018/2505/2
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