L'Allemagne ne renoncera pas nucléaires
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L’Allemagne ne renoncera pas aux armes nucléaires américaines par Olivier Renault. Le programme du nouveau gouvernement allemand s’est avéré loin d’être pacifiste. Au cours des dernières semaines, tant en Allemagne même que dans les rangs de ses alliés, dans le camp de l’OTAN, on a craint que le nouveau gouvernement allemand abandonne la soi-disant « participation nucléaire » et retire du pays les armes nucléaires américaines (B61-12) qui sont maintenant déployées sur la base aérienne de Büchel, dans l’État fédéral de Rhénanie-Palatinat. Pour Jens Stoltenberg, l’Allemagne a un rôle à jouer pour les armes nucléaires américaines. Lors de sa visite à Berlin le 19 novembre 2021, il souligné le rôle important de l’Allemagne : « L’Allemagne est un allié clé de l’OTAN. Vous jouez un rôle crucial dans la relation transatlantique, de la protection de l’espace aérien de la Baltique, avec votre mission de police aérienne, aux déploiements maritimes dans la mer Egée ». Signalant que Berlin doit rester fidèle à son adhésion au pacte militaire nucléaire, le secrétaire général de l’OTAN a fait connaître son souhait : « Je compte sur l’Allemagne pour rester attachée au partage nucléaire de l’OTAN. C’est notre ultime garantie de sécurité ». Il a, aussi, tenu à spécifier, tentant de convaincre les Allemands que les armes nucléaires sont une action nécessaire, que « notre objectif est un monde exempt d’armes nucléaires », mais justifié que « l’OTAN doit les avoir aussi, tant que d’autres les ont » car « les armes nucléaires que nous partageons au sein de l’OTAN fournissent aux Alliés européens un parapluie nucléaire efficace ». Observateur Continental a, d’ailleurs, informé que l’OTAN
visait à déplacer ses armes nucléaires américaines en Pologne si l’Allemagne les refusait. Mais, l’OTAN souhaite avoir « une Allemagne forte au cœur de l’Alliance » et « compte également sur l’Allemagne pour renforcer la sécurité européenne dans un cadre transatlantique ». Les craintes pour le sort des bombes ne sont pas nées de nulle part. Des discussions sur ce sujet ont lieu en Allemagne depuis de nombreuses années. Les Allemands sont favorables, dans l’ensemble, au retrait des armes atomiques. Le peuple allemand se souvient du massacre des bombes anglo-américaines sur ses villes. Maintenant, le SPD et les Verts sont arrivés au pouvoir dans le pays. En théorie, ces partis politiques ont de forts sentiments pacifistes dans leurs rangs. Les Verts, par exemple, ont dans leur manifeste électoral, comme indiqué par le Tagesspiegel, précisé que « maintenant, une sortie allemande directe n’est pas en attente » et qu’« un monde exempt d’armes nucléaires ne peut être réalisé que par des « étapes intermédiaires » et en discutant avec les Baltes et les Européens de l’Est en particulier ». Peu avant les élections législatives, la campagne locale contre les bombes américaines à Büchel l’avait rappelé à ses alliés avec une chaîne humaine. Des orateurs ont appelé l’OTAN à se retirer de sa participation nucléaire. Il s’agit du rôle de l’Allemagne dans la dissuasion nucléaire de l’OTAN – ou, pour le dire plus précisément, d’environ 20 bombes atomiques américaines prétendument sur la base aérienne de Büchel dans le Palatinat. Olaf Scholz (SPD), le futur chancelier, a déclaré en août 2021 dans un entretien avec la l’Association des Forces armées allemandes (DbwV) : « Nous faisons partie de l’Alliance de l’Atlantique Nord et nous apportons notre contribution, tout le monde peut compter sur elle » ; « La décision sur le successeur de l’avion Tornado est attendue dans la prochaine législature ».
L’accord de coalition ne contient aucune déclaration spécifique sur les armes nucléaires de la part de l’Allemagne ; l’engagement en faveur d’un monde sans armes nucléaires et « associé à lui » une Allemagne sans armes nucléaires reste non contraignant, s’agace, ce 25 novembre 2021, le site Ohne Rüstung Leben luttant contre les bombes atomiques. Mieux encore, le site refusant l’emploi de la bombe atomique en Allemagne, parle d’une trahison du SPD et des Verts quand la nouvelle coalition annonce qu’« au début de la 20e législature, nous fournirons un système successeur pour l’avion de combat Tornado ». Pour Ohne Rüstung Leben, « on peut supposer, qu’il s’agit d’une tentative d’acquisition rapide de nouveaux avions de combat capables d’armes nucléaires » et que « le SPD et les Verts contredisent les affirmations faites plus tôt sur le désarmement nucléaire ». Le SPD et les Verts ont, en fait, effectué un virage à 180 degrés. Le document indique que l’objectif est toujours le retrait complet des armes nucléaires du territoire allemand, mais en même temps, il indique très clairement qu’il n’y aura pas de refus de participation nucléaire. En outre, ils soutiennent l’emploi de drones de la Bundeswehr équipés d’armes. Comme il en ressort du document, le nouveau gouvernement allemand entend prendre dans un très proche avenir une décision sur l’achat d’un nouvel avion pour remplacer le Tornado après avoir pris en compte la participation nucléaire. C’est-à-dire que les nouveaux bombardiers doivent être techniquement aptes à transporter des bombes nucléaires américaines (B61-12). Un tel renversement, ou trahison du parti SPD ou des Verts était, cependant, tout à fait attendu. La politique étrangère et de défense allemande se distingue par un degré élevé de continuité, notamment vis-à-vis de l’OTAN et de l’UE. Les deux organisations sont vitales pour l’Allemagne : l’une assure sa sécurité et l’autre sa force économique et son influence politique.
En outre, ces dernières années, l’Allemagne s’est clairement engagée dans une voie de renforcement de ses capacités militaires. Au milieu de la dernière décennie, Berlin s’est rendu compte que le système international entrait dans une période de transformation fondamentale et qu’il serait nécessaire de lutter pour une place au soleil dans le nouvel ordre mondial. Il a été décidé de mettre au placard le pacifisme caractéristique de la politique allemande. Cette nouvelle politique se reflète assez clairement dans le programme du nouveau gouvernement, et pas seulement dans la partie concernant les armes nucléaires. La Bundeswehr devrait recevoir les meilleurs équipements, personnel et financement. Nous parlons, entre autres, des drones d’attaque, auxquels s’opposaient jusqu’à récemment à la fois le SPD et les Verts, jugeant de telles armes contraires à l’éthique. Mais l’armée allemande a besoin de drones de combat, et principalement pour des opérations à l’étranger. Le nouveau gouvernement entend, donc, les acheter, malgré toutes ses idées sur l’éthique. Ohne Rüstung Leben a signalé que « le secrétaire général de l’OTAN, [Jens] Stoltenberg, s’était clairement, récemment, même ingéré dans les négociations de la coalition ». « Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a appelé le futur gouvernement fédéral à garantir la participation de l’Allemagne au nucléaire et à contribuer à la sécurité commune de l’Alliance avec des dépenses de défense nettement plus élevées », stipule le Frankfurter Allgemeine (FAZ). Le mythe d’une Allemagne pacifiée et contre l’emploi des bombes atomiques était bien une duperie construite par les Verts, en particulier. Il ne faut, d’ailleurs, pas oublier que c’est l’un des fondateurs des Verts, Joschka Fischer, qui, en tant que ministre des Affaires étrangères, ordonna le bombardement de la Serbie sans avoir obtenu le feu vert de l’ONU. Derrière un écolo, se cache, donc, un fomenteur de guerre.
Olivier Renault source : https://www.observateurcontinental.fr
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