L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION

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L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
L’ART DE L’AFFICHE DANS
                                  LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976)

                                  DOSSIER DE PRESENTATION
                                  Une exposition d'affiches, photos et documents originaux consacrée au célèbre studio
                                  britannique HAMMER spécialisé dans le cinéma fantastique gothique
                                  dans le cadre du cycle mensuel de projections cinématographiques Lune Noire.

                                  EXPOSITION DU 13 AVRIL AU 3 JUIN 2017
                                  SALLE D'EXPOSITION DE LA BIBLIOTHÈQUE MÉRIADECK
                                  85 Cours du Maréchal Juin, 33000 Bordeaux
                                  Du mardi au samedi, 13h-19h
                                  Entrée libre et gratuite

                                  Au cours des années 50 et 60, le studio de production britannique Hammer sublime
                                  dans un Technicolor flamboyant les figures iconiques de Dracula, Frankenstein, de la
                                  momie ou du loup-garou. Une des spécificités publicitaires de ces films fantastiques
                                  qui renouvellent le genre est la création de larges panneaux peints et d'affiches
                                  prometteuses de sensations fortes et insolites, brisant les tabous de la sexualité et de la
                                  violence à l'époque de leur apparition au fronton des salles de cinéma. En France
                                  notamment, des affichistes comme Guy Gérard Noël, Boris Grinsson ou Jean Mascii
                                  déploient un imaginaire pictural inédit et saisissant, assumant une érotisation de
                                  l'horreur dont l'esthétique marquera profondément la culture populaire jusqu'à nos
                                  jours. La présente exposition est motivée par la publication aux éditionso Akileos
                                  (Talence) de L'art de la Hammer sous la direction de l'historien Marcus Hearn et de la
                                  réédition augmentée de son précédent ouvrage, Dans l'antre de la Hammer. Une riche
                                  sélection d'affiches originales, peintes pour la plupart, de photos et de documents
                                  rares en provenance de collections privées et d'institutions spécialisées
Le Cauchemar de Dracula           (Cinémathèque de Toulouse, Institut Lumière) porte un éclairage sur la légendaire
(Dracula)                         firme spécialisée dans le film fantastique gothique, féconde également dans le
Terence Fisher, 1958
Affiche française                 domaine du film d'aventure et du thriller psychologique. Ce parcours iconographique
Lithographie, 67,4 x 89 cm        s'accompagne d'un riche programme de conférences, rencontres et projections.
Illustration de Guy Gérard Noël
Collection Institut Lumière
                                  VISITES SCOLAIRES
                                  La bibliothèque de Bordeaux propose aux élèves de collèges et lycées une visite
                                  guidée de l’exposition.
                                  Durée : 1h30, le mardi de 10h à 11h30.
                                  Visites gratuites, uniquement sur réservation :
                                  Pauline Mingaud-Niesen, Actions éducatives :
                                  p.mingaud@mairie-bordeaux.fr, 05 56 10 29 63
                                  Manuel Lo Cascio, Service Image :
                                  m.lo@mairie-bordeaux.fr, 05 56 10 29 58

                                     Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 1
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
HAMMER FILMS, UN STUDIO LÉGENDAIRE

                                  Le nom de la Hammer est indissociablement lié, de 1957 au mitan des années 60, à
                                  un nouvel âge d'or du cinéma fantastique gothique qui se déploie dans un certain
                                  nombre de pays. Cette entreprise familiale, fondée à Londres en 1934 par Enrique
                                  Carreras et William Hinds, puis reprise dès 1938 par leurs fils respectifs James
                                  Carreras, à la direction, et Anthony Hinds, producteur et scénariste, se spécialise dans
                                  la production de films au budget modeste proposés en seconde partie de programme
                                  par les salles de cinéma - les “Quickies” (leur durée est plus courte) - soit l’équivalent
                                  des Séries B aux Etats-Unis. Différents genres sont abordés, la comédie et le thriller
La Revanche de Frankenstein
(The Revenge of Frankenstein)
                                  ayant la préférence du pub lic. Cependant, c'est véritablement avec le lancement des
Terence Fisher, 1958              sagas consacrées aux figures iconiques de Dracula et de Frankenstein que le studio va
Affiche française                 acquérir ses sulfureuses lettres de noblesse.
Lithographie, 65.4 x 85 cm
Photo-montage d'après Boris
Grinsson                          L'expressionnisme allemand avait produit dans les années 20 ses monstres dans une
Collection Institut Lumière       période de déliquescence politique, reflétant l'angoisse d'une société face à ses
                                  propres démons, anticipant les bouleversements à venir. Au cours des années 30, en
                                  pleine dépression économique, le studio Universal avait popularisé aux États-Unis un
                                  panthéon de créatures fantastiques qui allait devenir la matrice des productions
                                  Hammer. Les prospères années 50 connaissent une période de détente après la Guerre
                                  Froide et l'inquiétude d'un cataclysme nucléaire qui ont inspiré nombre de films de
                                  Science-Fiction. Le retour du fantastique sur les écrans coïncide avec la crise que
                                  traverse l'industrie cinématographique, concurrencée alors par l'arrivée massive de la
                                  télévision dans les foyers et le dépeuplement des salles.

                                  C'est dans ce contexte que la Hammer va revitaliser le cinéma fantastique, cantonné
                                  au noir et blanc synonyme d'atmosphère gothique, à quelques exceptions près (tel
                                  L'HOMME AU MASQUE DE CIRE d'André de Toth, tourné en relief stéréoscopique
                                  en 1953), en ayant recours à la couleur et au format d’image large Cinemascope. La
                                  littérature fantastique anglosaxonne, au travers de l'adaptation des récits de ses
                                  écrivains emblématiques - Mary Shelley, Bram Stoker, Sir Arthur Conan Doyle,
                                  Robert Louis Stevenson - va constituer le socle à partir duquel la firme renouvelle le
La Malédiction des Pharaons       genre en exarcerbant ses caractéristiques horrifiques et en y infusant une dimension
(The Mummy)
Terence Fisher, 1959              érotique qui transgresse les valeurs dominantes. Pour la première fois à l'écran, avec
Affiche française                 LE CAUCHEMAR DE DRACULA (1958) qui révèle l'acteur Christopher Lee, un
Lithographie, 60 x 80 cm cm       sang vermillon coule des canines proéminentes de Dracula, Don Juan nocturne qui,
Illustration de Guy-Gérard Noël
Collection Cinémathèque de        animé par ses seules pulsions bestiales, a rejeté ses oripeaux romantiques pour
Toulouse                          magnétiser ses victimes s'offrant voluptueusement à lui.

                                  Le choc esthétique est considérable. Face à tant de violence explicite, le cycle
                                  inauguré par la Hammer avec FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ (1957) provoque
                                  l'aversion d'une grande partie de la critique et attire les foudres de la censure, mais
                                  révèle aussi une nouvelle génération de cinéphiles fascinés par les qualités plastiques
                                  de ces œuvres, magnifiées par un génie chromatique qui confère au vitrail. Le
                                  rayonnement des films de la Hammer sur le cinéma populaire européen et mondial est
                                  assuré en tout premier lieu par un cinéaste actif au sein du studio depuis la fin des
                                  années 40, et qui est le véritable initiateur de cette résurgence du cinéma fantastique
                                  gothique : Terence Fisher. Ce créateur d'un univers personnel et novateur est
                                  accompagné d'une équipe qu'on retrouve sur la plupart des films, leur donnant un
                                  vernis si caractéristique : Jimmy Sangster au scénario, Jack Asher à la photographie,
                                  Bernard Robinson aux décors, James Bernard à la musique, sans oublier le mythique
                                  duo d'acteurs, Christopher Lee et Peter Cushing, qui resteront fidèles à la Hammer au
                                  fil de ses productions.
Les Maîtresses de Dracula
(The Brides of Dracula)
Terence Fisher, 1960
Affiche française
Lithographie, 128 x 166.6 cm
Illustration de Joseph Koutachy      Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 2
Collection Institut Lumière
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
L'ART DES AFFICHISTES

                                   Le génie promotionnel de James Carreras, le dynamique et charismatique directeur
                                   général de la Hammer, a eu une importance considérable dans le succès des
                                   productions de la firme. Ce redoutable homme d'affaires qui était déjà parvenu à
                                   négocier les droits de DRACULA et FRANKENSTEIN auprès du studio américain
                                   Universal, avait compris l'importance que recouvrait l'impact visuel des campagnes
                                   publicitaires, au point de parvenir à conclure des accords avec des distributeurs en se
                                   munissant uniquement d'affiches provisoires réalisées par des artistes affiliés à la
                                   compagnie, sans l'ombre même d'un scénario.

L'Empreinte du Dragon Rouge        En Angleterre, les affiches étaient réalisées par des artistes travaillant pour des
(Terror of the Tongs)              agences de publicité londoniennes, et ce sont un certain nombre de signatures qui
Anthony Bushell, 1961
Affiche française
                                   reviennent tout au long de l'histoire de la Hammer, au travers de créations devenues
Lithographie, 120 x 160 cm         de véritables icones populaires. Citons Bill Wiggins, pour DRACULA, THE
Illustration de Guy Gérard Noël    MUMMY ou THE CURSE OF THE WEREWOLF, Tom Chantrell, prolifique
Collection Affiche-ciné
                                   illustrateur qui composa notamment la fameuse affiche de ., sans négliger le trait
                                   exceptionnel et vigoureux de Mike Vaughan ou de Vic Fair qui introduisent une
                                   dimension quasi psychédélique pour accompagner des titres tels que HANDS OF
                                   THE RIPPER, TWINS OF EVIL, COUNTESS DRACULA ou encore VAMPIRE
                                   CIRCUS.

                                   En l'absence de ces pièces de collection introuvables sur le continent, la présente
                                   exposition se concentre davantage sur des affiches non moins rares et tout aussi
                                   emblématiques réalisées par des illustrateurs en France. Au fil du parcours, on
                                   retrouve d'une affiche à l'autre des signatures familières : Guy Gérard Noël, Jean
                                   Mascii, Boris Grinsson... Leurs créations ont durablement marqué les esprits à
                                   l'époque où elles ornaient les frontons des salles de quartier, provoquant autant l'effroi
                                   que le trouble dans une société corsetée, interpellant le chaland à pénétrer au pays des
                                   salles obscures le temps d'une insolite et terrifiante immersion.

                                   La plupart du temps, les illustrateurs n'avaient pas vu les films dont ils étaient censés
Les Vierges de Satan               faire la promotion et devaient se contenter du matériel promotionnel constitué d'un
(The Devil Rides Out)
Terence Fisher, 1968               synopsis et de quelques photos. Il leur fallait donc composer avec ces rares éléments,
Affiche française                  et c'est avec un sens graphique aiguisé et une économie de moyens que s'exprime leur
Offset, 60 x 80 cm                 talent de façon éclatante. La particularité de ces affiches, issues des ateliers Publi-
Illustration de Paul Jamin
Collection particulière            Décor à Paris, était qu'elles étaient peintes au format d'impression standard et tirées
                                   en lithographie, à la différence d'autres pays où se pratiquait la sérigraphie ou le
                                   tirage offset. L'usage de la lithographie sur zinc ne permettait pas l'agrandissement
                                   contrairement à l'offset, où le mélange des couleurs est possible. Les illustrateurs
                                   disposaient seulement de quatre à cinq nuances avec lesquelles les lithographes
                                   expérimentés obtenaient une affiche de six à sept couleurs selon le placement de ces
                                   nuances.

                                   Il en résulte un art spécifique, combinant invention typographique et gamme
                                   chromatique à la fraicheur et à la puissance d'évocation intactes.

Le Retour de Frankenstein
(Frankenstein must be destroyed)
Terence Fisher, 1969
Affiche française
Offset, 123 x 160.5 cm
Illustration de Jean Mascii           Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 3
Collection Institut Lumière
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RETOUR AUX SOURCES LITTERAIRES

                                  Quand le public français découvre au cinéma à partir de 1957 les figures du Baron
                                  Frankenstein et de sa créature, puis celle du maléfique Comte Dracula, le souvenir du
                                  premier âge d'or fantastique Hollywoodien sous la houlette du studio Universal dans
                                  les années 30 est très estompé. Les adaptations des récits de Mary Shelley
                                  (FRANKENSTEIN par James Whale en 1931, avec Boris Karloff) et de Bram Stoker
                                  (DRACULA de Tod Browning, également en 1931, avec Bela Lugosi) n'ont pas
                                  connu de ressortie depuis leur première exploitation vingt ans auparavant.

                                  S'il existe une littérature française que l'on peut qualifier de fantastique, de Cazotte et
Le Chien des Baskerville          son Diable Amoureux au Horla de Guy de Maupassant, en passant par La Vénus
(The Hound of the Baskervilles)
Terence Fisher, 1959
                                  d'Ille de Prosper Mérimée et certaines nouvelles de Théophile Gauthier et Alexandre
Affiche française                 Dumas, il n'existe pas à proprement parler d'une culture du fantastique dûment
Lithographie, 125.5 x 166.2 cm    constituée, comme c'est le cas en Angleterre.
Illustration de Roger Soubie
Collection Institut Lumière
                                  C'est là qu'à la fin du XVIIIème siècle, nait le roman gothique sous la plume de
                                  Horace Walpole (Le Château d'Otrante), Matthew Gregory Lewis (Le Moine) et
                                  d'Anne Radcliffe (Les Mystères d'Udolpho), dont la poésie macabre traversée
                                  d'événements surnaturels caractérise la sensibilité du mouvement romantique. Le
                                  genre produit ses chefd'œuvres, de Mary Shelley et Lord Byron, jusqu'à L'Étrange cas
                                  du Docteur Jekyll et Mister Hyde de Robert Louis Stevenson en 1889 et Le Portrait
                                  de Dorian Gray d'Oscar Wilde en 1891. L'apogée de ce mouvement advient avec le
                                  Dracula de Bram Stoker en 1897. En France, l'engouement est moins marqué
                                  puisque, hormis les ouvrages de Sir Arthur Conan Doyle qui font l'objet de
                                  nombreuses rééditions, Sherlock Holmes oblige, ces grands romans sont traduits et
                                  publiés de façon éparse, dans des versions tronquées devenues introuvables dans les
                                  années 50.

                                  Nul doute que les dirigeants de la firme Hammer étaient nourris de cette culture
                                  littéraire et de ce goût du surnaturel quand ils inaugurent leur cycle fantastique. C'est
                                  ainsi au travers des adaptations cinématographiques qu'elle produit que le public
                                  français rencontre dans sa grande part les figures mythiques et monstrueuses de
La Nuit du Loup Garou
(The Curse of the Werewolf)       Dracula, Frankenstein, de la Momie et du Loup-Garou, qui se fixeront durablement
Terence Fisher, 1961              dans les représentations collectives.
Affiche française
Lithographie, 67,8 x 86 cm
Illustration de Guy Gérard Noël
Collection Institut Lumière

Dracula Prince des Ténèbres
(Dracula Prince of Darkness)
Terence Fisher, 1965
Affiche française
Lithographie, 120 x 160 cm           Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 4
Anonyme
Collection particulière
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
QUATERMASS
                            Au cours des années 50, alors que le mode habituel de production de la Hammer est
                            menacé par l’arrivée de la télévision dans les foyers britanniques et de nouveaux
                            standards beaucoup plus coûteux à produire dans les salles de cinéma, James Carreras
                            a l’idée d’adapter pour le cinéma une série en six épisodes qui vient de triompher à
                            l’antenne de la BBC la même année : THE QUATERMASS EXPERIMENT,
                            poursuivant ainsi le timide filon de la science-fiction inauguré par Terence Fisher
                            avec LE TRIANGLE À QUATRE CÔTÉS et SPACEWAYS en 1953.

                            Écrit par le scénariste et romancier Nigel Kneale (cependant écarté de l’adaptation
                            cinéma de la Hammer), le récit s’articule autour de la figure du physicien Bernard
                            Quatermass, responsable de la première mission spatiale britannique. A son retour
La Marque                   mouvementé sur Terre, la navette ne contient plus qu’un unique astronaute survivant.
(Quatermass II)
Val Guest, 1957
                            Mais ce dernier est l’hôte d’une entité extra-terrestre qui le transforme peu à peu en
Affiche française           un monstre protéiforme et gigantesque. Bernard Quatermass doit alors faire face au
(réédition, années 80)      terrifiant péril qu’il a causé.
Offset, 120 x 160 cm
Illustration de Dubutin
Collection Emmanuel Rossi   Distribué dans les salles britanniques en août 1955 (octobre 1956 en France), LE
                            MONSTRE / THE QUATERMASS XPERIMENT est un succès public et critique.
                            Dès 1956, la Hammer met donc en chantier une suite : LA MARQUE /
                            QUATERMASS 2, réalisée à nouveau par le cinéaste Val Guest et écrite cette fois-ci
                            par l’auteur original Nigel Kneale qui recycle ici de nombreuses idées de la série
                            télévisée. L’acteur Brian Donlevy reprend le rôle du Pr Quatermass, au grand dam de
                            Nigel Kneale, qui fustigera longtemps l’acteur pour son interprétation rigide du
                            personnage et ses épisodes alcooliques ingérables lors des tournages.

                            Sorti en mai 1957 en Angleterre (janvier 1958 en France), LA MARQUE reste
                            aujourd’hui un des fleurons de la Hammer. Une pluie de météorites venant d’une
                            autre planète y conduit le film vers des thèmes conspirationnistes qui irrigueront la
                            science-fiction moderne. Toujours en 1957, le réalisateur Val Guest et le scénariste
                            Nigel Kneale font à nouveau tandem pour LE REDOUTABLE HOMME DES
                            NEIGES / THE ABOMINABLE SNOWMAN, un film d’aventures consacré au
                            mythe du Yéti.

                            Il faudra attendre novembre 1967 (mars 1968 en France) pour voir la trilogie
                            QUATERMASS se conclure avec LES MONSTRES DE L’ESPACE /
                            QUATERMASS AND THE PIT. Ces nouvelles aventures du scientifique face à la
                            menace extra-terrestre sont adaptées d’une deuxième série de six épisodes diffusée
                            par la BBC de décembre 1958 à janvier 1959. Toujours écrite par Nigel Kneale, elle
                            avait alors battu tous les records d’audience. L’auteur signe logiquement le scénario
                            de ce troisième film et Brian Donlevy est écarté au profit de l’acteur écossais Andrew
                            Keir pour le rôle titre.

                            Val Guest cède son poste de réalisateur à Roy Ward Baker qui, après une période
                            hollywoodienne (TROUBLEZ-MOI CE SOIR avec Marylin Monroe) est devenu un
                            pilier de la Hammer. Rapidement, LES MONSTRES DE L’ESPACE s’impose
                            comme un chef-d’œuvre de la science-fiction britannique. Une mystérieuse
                            découverte dans les sous-sols du métro londonien débouchant sur l’hypothèse
                            vertigineuse de l’origine extra-terrestre du genre humain. Le succès de la série se
                            poursuivant, la production d’un quatrième film est envisagée par la Hammer. Titré
                            simplement QUATERMASS, le projet ne se finalisera finalement qu’en 1979, mais
                            pour le petit écran et sous l’égide de Thames Television.

                               Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 5
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
DRACULA, PRINCE DES TÉNÈBRES

                                  Lorsque LE CAUCHEMAR DE DRACULA de Terence Fisher sort sur les écrans en
                                  1958, le célèbre vampire n’est plus que l’ombre de lui-même dans le souvenir des
                                  spectateurs. Incarné depuis 1931 par Bela Lugosi (DRACULA de Tod Browning), le
                                  personnage et l’acteur ont sombré dans la parodie aux côtés du duo de comiques
                                  navrants Abbott & Costello (DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN, 1948).
                                  Symboliquement, celui qui fut Dracula pendant près de 20 ans est inhumé dans son
                                  costume de vampire en 1956.

                                  Forte du triomphe de FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ, la Hammer met
Le Cauchemar de Dracula           rapidement en chantier sa version d’un autre “monstre” sacré : DRACULA. Le bras
(Dracula)                         de fer juridique avec la compagnie Universal, détentrice des droits d’adaptation
Terence Fisher, 1958
Affiche française                 cinématographique du personnage créé par Bram Stoker, se solde par un accord de
Lithographie, 67,4 x 89 cm        distribution entre les deux sociétés. La même équipe légendaire est aux commandes :
Illustration de Guy Gérard Noël
Collection Institut Lumière
                                  le cinéaste Terence Fisher, le duo d’acteurs Peter Cushing et Christopher Lee, Jimmy
                                  Sangster pour le scénario, Jack Asher pour la photo et James Bernard pour la
                                  musique. Les apports de cette nouvelle version sidèrent le public et scandalisent la
                                  presse et la censure : l’effroi et la tension érotique créés par le personnage - montrés
                                  et non plus suggérés - éclatent en Technicolor sur l’écran.

                                  Lorsque la Hammer prépare une inévitable suite au CAUCHEMAR DE DRACULA,
                                  Christopher Lee, qui a figé le personnage entre aristocratie racée et séduction
                                  ténébreuse, refuse d’endosser une nouvelle fois la cape de Dracula. Il est remplacé
                                  par le peu convaincant David Peele, ce qui n’empêchera pas LES MAÎTRESSES DE
                                  DRACULA / THE BRIDES OF DRACULA (Terence Fisher, 1960) d’être un
                                  nouveau succès mondial et l’un des plus beaux fleurons de l’horreur gothique made in
                                  Hammer.

                                  La recette ayant fait ses preuves, la firme va poursuivre son exploitation. Terence
                                  Fisher quitte la série après un DRACULA, PRINCE DES TÉNÈBRES (1966) qui
                                  assoit les thématiques finalement peu manichéennes du cinéaste. Dracula provoque
Les Maîtresses de Dracula
                                  une certaine fascination pour le mal et l’attraction / répulsion ambivalente de ses
(The Brides of Dracula)           victimes. Être entièrement régi par ses pulsions, il fragilise l’ordre social, asservit son
Terence Fisher, 1960              entourage, provoque la révolte des paysans et ne peut être combattu que par un esprit
Affiche française
Lithographie, 128 x 166.6 cm      éclairé : le Dr Van Helsing, campé par l’acteur Peter Cushing. Au nom de son combat
Illustration de Joseph Koutachy   pour le bien, ce dernier peut franchir les limites de son propre système de valeurs.
Collection Institut Lumière
                                  De retour, mais néanmoins en désaccord avec ses producteurs quant aux orientations
                                  données au personnage, Christopher Lee va rechausser les crocs du vampire à cinq
                                  autres reprises, négociant des cachets toujours plus consistants pour se laisser
                                  convaincre. Les trois films suivants - DRACULA ET LES FEMMES (1968), UNE
                                  MESSE POUR DRACULA (1970) et LES CICATRICES DE DRACULA (1970) -
                                  vont pousser dans la surenchère l’interprétation unique que le comédien a donnée du
                                  personnage. DRACULA 73 (1972) et DRACULA VIT TOUJOURS À LONDRES
                                  (1973) tentent, enfin, de moderniser le mythe en propulsant le Comte dans un
                                  Londres contemporain et pop. Le vampire, affilié à de sectes satanistes, envoie la
                                  jeunesse du “flower power” dans les ténèbres.

                                  A l’issue de ces deux films, Christopher Lee annonce qu’il n’incarnera plus jamais
                                  Dracula. Une page glorieuse de l’histoire de la Hammer est tournée.

Dracula et les Femmes
(Dracula Has Risen from the
Grave)
Freddie Francis, 1968
Affiche française
Offset, 120 x 160 cm
Photo-montage anonyme                Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 6
Collection particulière
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
PEAUX DE BÊTES ET MATRIARCAT

                                      Si le mythe de Tarzan est une figure centrale des récits d’aventures, une autre n’en est
                                      pas moins fondamentale : celle de la fille sauvage, qui illumine de manière fétichiste
                                      et fantasmatique le cinéma populaire. Dès le muet, puis dans les séries B des années
                                      40 et 50, de belles sauvageonnes en pagnes de peau léopard incarnées par Maria
                                      Montez, Laya Raki ou Dorothy Lamour vendent du rêve exotique aux spectateurs.
                                      L’Italie revitalise le genre dans les années 60 : GUNGALA LA VIERGE DE LA
                                      JUNGLE, TARZANA ou SAMOA LA FILLE SAUVAGE imposent toutes leur
                                      modèle social alternatif à des explorateurs masculins tombant sous leurs charmes.

                                      Dès 1965, la Hammer, toujours friande de nouveaux filons commerciaux rentables,
                                      mise son plus gros budget sur LA DÉESSE DE FEU / SHE. Le projet est sécurisé par
Les Femmes Préhistoriques             la notoriété d’un récit du à une grande plume de la littérature populaire d’aventures,
(Slave Girls/Prehistoric Women)
Michael Carreras, 1967
                                      Henry Rider Haggard, et celle que l’on considérait alors comme la plus belle femme
Affiche française                     du monde depuis qu’elle surgit des flots en maillot de bain dans JAMES BOND
Offset, 60 x 80 cm                    CONTRE Dr NO : Ursulla Andress. Auteur des MINES DU ROI SALOMON et
Illustration de Jean Mascii
Collection Cinémathèque de            d’ALLAN QUATERMAIN, Henry Rider Haggard publie SHE en 1887. Dès
Toulouse                              l’époque du muet, on trouve déjà trace de cinq adaptations de SHE. En 1935, Irving
                                      Pichel en tire un chef-d’œuvre, LA SOURCE DE FEU, interprété par Helen Gahagan.
                                      La Hammer en propose une version empreinte de pop culture naissante. Au cœur de
                                      LA DÉESSE DE FEU, une civilisation perdue qui jouirait du secret de la vie éternelle
                                      que mène avec forte autorité “Celle qui doit être obéie”. Ursulla Andress inaugure ici
                                      une série d’héroïnes dominatrices, comme en témoignent les affiches, où les femmes
                                      épouvantées ont cédé leur place à des figures féminines fortes et déterminées.

                                      Face à l’immense succès du film, une suite plus anodine est réalisée en 1968, LA
                                      DÉESSE DES SABLES / THE VENGEANCE OF SHE. Plus ingénieusement, la
                                      recette est transposée dans la préhistoire, occasionnant ainsi une deuxième réussite
                                      retentissante : UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. avec Raquel Welch en 1966.
                                      Celle dont la beauté ravageuse fut mise en valeur par la combinaison moulante
                                      qu’elle revêtait dans LE VOYAGE FANTASTIQUE de Richard Fleischer trouvait
                                      dans UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. son rôle le plus iconique. Mais la
                                      Hammer déploie un autre atout : réunir à nouveau le réalisateur Don Chaffey et le
La Déesse des Sables                  maître des effets spéciaux Ray Harryhausen, tandem responsable de la réussite en
(The Vengeance of She)                1963 de JASON ET LES ARGONAUTES. Nul doute que l’émerveillement des
Cliff Owen, 1968
Affiche française                     spectateurs devant les visions féeriques créées image par image par Ray Harryhausen
Offset, 40 x 60 cm                    pour LE 7ÈME VOYAGE DE SINBAD (1958) ou L’ILE MYSTÉRIEUSE (1961) a
Anonyme
Collection particulière
                                      présidé à la production de UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C.

                                      Le cycle des films d’aventures préhistoriques se poursuit et offre les visions des plus
                                      belles actrices de la Hammer en peaux de bête : la Playmate Victoria Vetri dans
                                      QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE (1970) ou Julie Ege dans
                                      VIOLENCE ET SEXE AUX TEMPS PRÉHISTORIQUES / CREATURES THE
                                      WORLD FORGOT de Don Chaffey en 1971. De cette série de films émerge
                                      aujourd’hui une héroïne qui sut donner le pouvoir aux femmes dans le cadre du film
                                      d’aventures, qui tenait les rênes du pouvoir d’un matriarcat assumé tout en affichant
                                      une sexualité agressive : Kari, incarnée par l’actrice jamaïcaine Martine Beswick
                                      dans FEMMES PRÉHISTORIQUES / SLAVE GIRLS (1967). Un exemple que
                                      suivra plus timidement la comédienne finlandaise Carlita dans le péplum LA REINE
                                      DES VIKINGS / VIKING QUEEN produit par la Hammer en 1967. Enfin, dans Dr
                                      JECKYLL ET SISTER HYDE (1971), le double féminin du scientifique
                                      transformiste prendra définitivement le contrôle de son hôte masculin.

Dr Jekyll & Sister Hyde
Roy Ward Baker, 1970
Affiche française
Offset, 120 x 160 cm
Illustration de Constantin Belinsky
Collection Emmanuel Rossi                Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 7
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
LES FRISSONS DU THRILLER

                                      Loin de se cantonner au fantastique, la Hammer produisit de nombreux films de
                                      guerre, des comédies et des récits d’aventures préhistoriques ou en costumes. Ainsi
                                      qu’une formidable série de thrillers aujourd’hui un peu oubliés, tous écrits par le
                                      scénariste maison Jimmy Sangster entre 1960 et 1972. Ces neuf films ont en commun
                                      un art maîtrisé du récit de machination, transposant bien souvent les ingrédients issus
                                      d’une tradition gothique typiquement britannique dans les années 60 : manipulations
                                      psychologiques, twists narratifs, usurpations d’identités, névroses familiales et
                                      recoins de demeure victorienne lourds de secrets inavouables…

                                      Initialement prévu pour la Rank, HURLER DE PEUR / TASTE OF FEAR de Seth
Hurler de peur
(Taste of fear)                       Holt (1960) doit beaucoup au film LES DIABOLIQUES de Henri-Georges Clouzot
Seth Holt, 1961                       (1955). Il y est question d’un disparu, dont le cadavre reposerait au fond d’une
Affiche française
Lithographie, 116 x 158 cm
                                      piscine hivernée. Titre inaugural de cette série, tourné dans les alentours de Nice,
Illustration de Boris Grinsson        Christopher Lee affirmait que ce film fut le meilleur qu’il tourna au sein de la
Collection Cinémathèque de            Hammer.
Toulouse

                                      En 1963, le producteur Michael Carreras passe derrière la caméra pour MANIAC
                                      (1963). Le personnage en titre y jouant du chalumeau, le film voit la violence de son
                                      contenu fortement atténué par la MGM, distributeur de la Hammer à l’époque.
                                      L’année suivante, PARANOÏAQUE de Freddie Francis est une superbe machination
                                      à la Boileau-Narcejac. Autour d’un héritier revenu d’entre les morts, l’influence
                                      évidente du PSYCHOSE d’Alfred Hitchcock (1960) n’entrave en rien l’éclatante
                                      réussite formelle du film.

                                      Freddie Francis récidive en 1964 avec MEURTRE PAR PROCURATION /
                                      NIGHTMARE, questionnant dans cet opus l’aspect transgénérationnel de la pulsion
                                      homicide. En 1965, pour les besoins de FANATIC et de CONFESSION À UN
                                      CADAVRE / THE NANNY, ce sont deux légendes hollywoodiennes mises au banc
                                      des studios, Tallulah Bankhead et Bette Davis, qui viennent incarner de glaçantes
                                      héroïnes pour la Hammer.

Paranoiaque                           Alors que LE MANNEQUIN DÉFIGURÉ / CRESCENDO (1970) semble marquer
(Paranoiac)                           un certain essoufflement, le passage à la couleur atténue la patine gothique de la série
Freddie Francis, 1963
Affiche française                     pour l’orienter sur une figure plus contemporaine du mal : celle du tueur psychopathe.
Lithographie, 120 x 160 cm            En 1972, la Hammer lance un double-programme ”Women in terror !” avec
Illustration de Constantin Belinsky
Collection particulière
                                      STRAIGHT ON TILL MORNING et SUEUR FROIDE DANS LA NUIT / FEAR IN
                                      THE NIGHT.

                                      Mais concurrencés sur le même terrain par deux chefs-d’œuvre concomitants -
                                      L’ÉTRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE de Richard Fleischer (1971) et
                                      FRENZY d’Alfred Hitchcock (1972) - les deux films sont des échecs publics et
                                      critiques.

Le Mannequin Défiguré
(Crescendo)
Alan Gibson, 1970
Affiche française
Offset, 60 x 80 cm
Illustration de Michel Landi
Collection particulière                  Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 8
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FIN ET RENAISSANCE

                                   Au début des années 70, Michael Carreras assume pleinement les rênes de la
                                   direction de la Hammer et doit affronter une période de crise aussi bien économique
                                   qu’artistique. La firme est alors en pleine perte de vitesse. Optant pour une refonte de
                                   la figure du vampire qui a longtemps assuré son succès, le producteur en accentue la
                                   dimension érotique en s’inspirant librement du roman CARMILLA de Sheridan Le
                                   Fanu le temps de trois films : VAMPIRE LOVERS (1970), LA SOIF DU VAMPIRE
                                   / LUST FOR A VAMPIRE (1971) et LES SÉVICES DE DRACULA / TWINS OF
                                   EVIL (1971). Mais l’impact d’une nouvelle forme de film horrifique, qui a explosé
                                   avec le succès monumental de L’EXORCISTE de William Friedkin en 1973, met la
                                   firme en grande difficulté.
Les Sévices de Dracula
(Twins of Evil)
John Hough, 1971                   Piliers historiques de la Hammer, le cinéaste Terence Fisher et le comédien Peter
Affiche française                  Cushing livrent un crépusculaire FRANKENSTEIN ET LE MONSTRE DE
Offset, 120 x 160 cm
Illustration de Bacha              L’ENFER / FRANKENSTEIN AND THE MONSTER FROM HELL en 1974.
Collection Affiche-ciné            Christopher Lee, lui, n’effraie plus personne dans la défroque de Dracula, même
                                   lorsqu’il fraye avec le Londres psychédélique. Un ultime KALI, BRIDE OF
                                   DRACULA ne verra jamais le jour, pas plus que VICTIM OF HIS IMAGINATION,
                                   un biopic du romancier Bram Stoker, le créateur de DRACULA.

                                   En recherche de solutions artistiques et financières, la Hammer tente de surfer sur la
                                   mode du cinéma de kung-fu qui déferle en Occident grâce à Bruce Lee. Elle se
                                   rapproche en 1974 de la société de production hong-kongaise Shaw Brothers, qui
                                   vient de triompher à l’international avec LA MAIN DE FER (1972). Ce partenariat
                                   fragile ne tiendra que le temps de deux curiosités : LES 7 VAMPIRES D’OR / THE
                                   LEGEND OF THE 7 GOLDEN VAMPIRES, réalisé par le vétéran Roy Ward Baker,
                                   est un improbable film de vampires kung-fu. Et UN DÉNOMMÉ Mr SHATTER /
                                   SHATTER, un thriller d’action se déroulant à Hong Kong avec la star locale Ti Lung.
                                   Le tournage est initié par le cinéaste culte Monte Hellman, mais terminé par le
                                   producteur Michael Carreras suite à un désaccord.

                                   Ce dernier s’épuise ensuite à monter une adaptation de la bande-dessinée
                                   VAMPIRELLA de Jim Warren, qui aurait dut être incarnée par l’actrice Barbara
                                   Leigh. Puis un autre grand projet échoue : NESSIE, film sur la célèbre chimère que
                                   devait coproduire la firme japonaise Toho, mère de GODZILLA. Le producteur quitte
                                   alors la direction de la Hammer sur ces mots : « Je n’ai pas été un businessman
                                   suffisamment impitoyable ».

                                   Ruinée après le montage financier catastrophique du remake du film d’Alfred
                                   Hitchcock THE LADY VANISHES avec Elliot Gould et Cybill Shepperd en 1978, le
                                   nom de la firme survit, sous l’égide d’un nouveau comité directoire, le temps de deux
                                   anthologies télévisées : HAMMER HOUSE OF HORROR / LA MAISON DE TOUS
                                   LES CAUCHEMARS (deux saisons en 1980) et HAMMER HOUSE OF MYSTERY
                                   AND SUSPENSE / HISTOIRES SINGULIÈRES en 1984.

                                   La Hammer est ensuite mise en sommeil jusqu’en 2007, année de son rachat par le
                                   producteur hollandais John De Mol. Entre-temps, la notoriété et l’aura culte de la
                                   firme ont fait leurs œuvres. Rapidement, et à la stupéfaction des fans, de nouvelles
                                   productions sont mises en chantier. De cette nouvelle Hammer naîtront WAKE
                                   WOOD (David Keating, 2009), dans la lignée du fantastique païen de THE WICKER
                                   MAN (1973). Puis LAISSE-MOI ENTRER / LET ME IN (Matt Reeves, 2010),
                                   remake du film de vampire hétérodoxe et suédois MORSE / LET THE RIGHT ONE
                                   IN (Tomas Alfredson, 2008). LA DAME EN NOIR / THE WOMAN IN BLACK
La Dame en noir                    (James Watkins, 2012) avec Daniel Radcliffe (HARRY POTTER) est un premier
(The Woman In Black)               grand succès public et une preuve convaincante que le fantastique gothique a su
James Watkins, 2012                traverser les époques. Aujourd’hui, des projets sont annoncés, l’histoire de la
Affiche anglaise
Impression numérique, 59 x 83 cm   Hammer continue…
Illustration Graham Humphreys
Akileos                               Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 9
L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA HAMMER
                                  EN QUELQUES FILMS CLÉ

                                  1934 Création de Hammer Productions par William Hinds.

                                  1955 LE MONSTRE (The Quatermass Experiment / Réal. Val Guest)
                                  Adaptation cinéma d’un serial de science-fiction produit par la BBC et premier succès dans le
                                  domaine du fantastique.

                                  1957 FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ
                                  (The Curse of Frankenstein / Réal. Terence Fisher)
                                  Triomphe commercial et mise en place du trio artistique de la Hammer Film : le cinéaste
Le Fascinant Capitaine Clegg      Terence Fisher accompagné des acteurs Christopher Lee et Peter Cushing.
(Captain Clegg)                   Six suites seront produites jusqu’en 1974.
Peter Graham Scott, 1962
Affiche française                 1958 LE CAUCHEMAR DE DRACULA (Dracula / Réal. Terence Fisher)
Lithographie, 128 x 167.3 cm
Illustration de Sindare           Premier film posant les bases esthétiques d’une série de six avec Christopher Lee.
Collection Institut Lumière
                                  1959 LE CHIEN DES BASKERVILLE (The Hound of the Baskerville / Réal. Terence Fisher)
                                  Adaptation d’Arthur Conan Doyle avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes.

                                  LA MALÉDICTION DE LA MOMIE (The Mummy / Réal. Terence Fisher)
                                  La Hammer poursuit ses relectures des monstres classiques de la Universal, avec
                                  Christopher Lee dans le rôle titre.

                                  1961 LA NUIT DU LOUP GAROU (The Curse of the Werewolf / Réal. Terence Fisher) Avec
                                  Oliver Reed.

                                  1962 LE FANTÔME DE L’OPÉRA (The Phantom of the Opera / Réal. Terence Fisher)

                                  1963 PARANOÏAQUE (Paranoïac / Réal. Freddie Francis)
                                  Jusqu’en 1972, la Hammer Film produit une série de thrillers placée sous la double influence
                                  des DIABOLIQUES d’Henri-Georges Clouzot et de PSYCHOSE d’Alfred Hitchcock.

                                  1966 UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. (One Million Years B.C. / Réal. Don Chaffey)
                                  Autre filon à succès pour la Hammer Film : le film d’aventures préhistoriques, ici avec Raquel
L'Empreinte de Frankenstein
                                  Welch.
(The Evil of Frankenstein)
Freddie Francis, 1964             1967 LES MONSTRES DE L’ESPACE (Quatermass and the Pit / Réal. Roy Ward Baker)
Affiche française
Lithographie, 124 x 167 cm
Illustration de Guy Gérard Noël
                                  1968 LES VIERGES DE SATAN (The Devil Rides Out / Réal. Terence Fisher)
Collection Institut Lumière
                                  1970 THE VAMPIRE LOVERS (Réal. Roy Ward Baker)
                                  Le fantastique de la Hammer Film se teinte plus frontalement d’érotisme.

                                  1971 Dr JEKYLL ET SISTER HYDE (Réal. Roy Ward Baker)
                                  Une audacieuse interprétation transgenre du célèbre roman de Robert Louis Stevenson.

                                  1974 FRANKENSTEIN ET LE MONSTRE DE L’ENFER
                                  (Frankenstein and the Monster From Hell / Réal. Terence Fisher)
                                  Le dernier film de Terence Fisher.
                                  LES 7 VAMPIRES D’OR (The Legend of the 7 Golden Vampires / Réal. Roy Ward Baker)
                                  Soucieuse de coller à l’air du temps (le film de “karaté”), la Hammer Film s’associe à
                                  la célèbre firme hong-kongaise Shaw Brothers.

                                  1980 HAMMER HOUSE OF HORROR
                                  En déroute, la Hammer Film se tourne vers la télévision avec la production d’une série TV.

                                  2012 LA DAME EN NOIR (The Woman in Black / Réal. James Watkins)
Le Baiser du Vampire              Depuis 2010, la Hammer Film est à nouveau en activité.
(Kiss of the Vampire)
Don Sharp, 1963
Affiche belge
Offset, 36 x 49 cm
Anonyme
Collection Affiche-ciné             Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 10
DVD DISPONIBLES A
                                  LA BIBLIOTHEQUE DE BORDEAUX

                                  FILMOGRAPHIE EXHAUSTIVE
                                  FILMS DE LA HAMMER 1955-1976

                                  Baker, Roy Ward : (DVD BAK – fantastique)
                                  Les Monstres de l'espace (Quatermass And The Pit) / 1967
                                  The Vampire Lovers / 1970
                                  Dr Jekyll et Sister Hyde (Dr. Jekyll And Sister Hyde) / 1971
Raspoutine, le Moine Fou
(Rasputin, the Mad Monk)
Don Sharp, 1966                   Michael Carreras : (DVD CAR – aventure)
Affiche française                 Les Femmes préhistoriques (Slave Girls) / 1968
Offset, 40 x 60 cm
Anonyme                           Brian Clemens : (DVD CLE – fantastique)
Collection particulière
                                  Capitaine Kronos, tueur de vampire s (Captain Kronos, Vampire Hunter) / 1972

                                  Don Sharp : (DVD DON – fantastique)
                                  Raspoutine, le moine fou (Rasputin : The Mad Monk) / 1966

                                  Fisher, Terence : (DVD FIS – fantastique)
                                  Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein) / 1957
                                  Le Cauchemar de Dracula (Dracula) / 1958
                                  Le Chien des Baskerville (The Hound Of The Baskervilles) / 1959
                                  Les Deux Visages du Docteur Jekyll (The Two Faces Of Dr. Jekyll)/1960
                                  La Nuit du loup-garou (The Curse Of The Werewolf) / 1961
                                  Le Fantôme de l'opéra (The Phantom Of The Opera) / 1962
                                  Dracula, prince des ténèbres (Dracula : Prince of Darkness) / 1966
                                  Frankenstein créa la femme (Frankenstein Created Woman) /1967
                                  Les Vierges de Satan (The Devil Rides Out) / 1968
                                  Le Retour de Frankenstein (Frankenstein Must Be Destroyed) / 1969
                                  Frankenstein et le monstre de l'enfer (Frankenstein and the Monster from Hell) / 1974

                                  Francis, Freddie : (DVD FRA – fantastique)
                                  L'Empreinte de Frankenstein (The Evil of Frankenstein) /1964
La Maledizione dei Frankenstein   Dracula et les Femmes (Dracula Has Risen from the Grave) / 1968
(Frankenstein Créa la Femme)
Terence Fisher, 1969
Affiche italienne                 Gilling, John : (DVD GIL – fantastique)
Offset, 108 x 147 cm              La Femme reptile (The Reptile) / 1966
Anonyme                           L'Invasion des mort-vivants (The Plague Of The Zombies) / 1966
Collection Institut Lumière
                                  Dans les griffes de la momie (The Mummy's Shroud) / 1967

                                  Guest, Val : (DVD GUE – fantastique)
                                  Le Monstre (Quatermass Xperiment) / 1955
                                  Le Redoutable Homme des neiges (The Abominable Snowman) / 1957
                                  La Marque (Quatermass 2) / 1957

                                  Holt, Seth : (DVD HOL – fantastique)
                                  Hurler de peur (Taste Of Fear) / 1961

                                  Hough, John : (DVD HOU – fantastique)
                                  Les Sévices de Dracula (Twins of Evil) / 1971

                                  Owen, Cliff : (DVD OWE – fantastique)
                                  La Déesse des sables (The Vengeance Of She) / 1967

                                  Sasdy, Peter : (DVD SAS – fantastique)
                                  Comtesse Dracula (Countess Dracula) / 1971
L'Invasion des Morts Vivants
(The Plague of the Zombies)       Young, Robert : (DVD YOU – fantastique)
John Gilling, 1966                Le Cirque des vampires (Vampire Circus) / 1972
Affiche française
Lithographie, 120 x 160 cm
Illustration de Boris Grinsson      Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 11
Collection Affiche-ciné
OUVRAGES DISPONIBLES A
                                       LA BIBLIOTHEQUE DE BORDEAUX

                                       Bibliographie séléctive - Hammer

                                       Aknin, Laurent : Sir Christopher Lee / Nouveau Monde éditions, 2011.

                                       Bourgoin, Stéphane : Terence Fisher / Édilig, 1984.

                                       Escofier, Eric : Peter Cushing – La star de la Hammer films / 2012.

Hearn, Marcus :                        Hammer Forever 39 (réédition) : fanzine 100% Hammer / Sin’art 2016.
L'art de la Hammer : les plus belles
affiches des films de la Hammer
Akiléos 2016.                          Hammer Forever 40 : fanzine 100% Hammer / Sin’art 2016.

                                       Hearn, Marcus : L'antre de la Hammer : les trésors des archives de Hammer films /
                                       Akiléos 2016.

                                       Hearn, Marcus : L'art de la Hammer : les plus belles affiches des films de la Hammer /
                                       Akiléos 2016.

                                       Stanzick, Nicolas : Dans les griffes de la Hammer / Le Bord de l'eau Éditions (2e édition
                                       enrichie et augmentée), 2010.

                                       Bibliographie séléctive – Cinéma fantastique

                                       Andrews, Nigel : Films d'horreur / Atlas, 1987.

                                       Andrevon, J-P : 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction / Rouge profond,
                                       2013.

                                       Attack of the B Movie Posters / edited by Richard Allen and Bruce Hershenson. - B.
                                       Hershenson, 2000.

                                       Gerany, Gary : Fantastic Press presents top 100 horror movies.

                                       Laffond, Franck : Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction / Vendémiaire,
                                       2014.

                                       Landis, John : Créatures fantastiques et monstres au cinéma : 100 ans de cauchemar /
                                       Flammarion, 2012.

                                       Laurent, Natacha : Du cinéma plein les yeux : affiches de façade peintes par André Azaïs /
                                       Cinémathèque de Toulouse, 2014.

                                       Lenne, Gérard : Le Cinéma fantastique et ses mythologies / H. Veyrier, 1985.

                                       Lenne, Gérard : Histoires du cinéma fantastique / Seghers, 1989.

                                       Newell, Adam : The Art of the B-Movie Poster / Press, 2016.

                                       Putters, J-P : Ze craignos monsters : anthologie / Vents d'ouest, 2014.

                                       Mangin, Gérard : Affiches du cinéma fantastique / H. Veyrier, 1990.

                                       Marigny, Jean : Vampires : de la légende au mythe moderne / La Martinière Styles, 2011.

                                         Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 12
LES FRISSONS DE LA HAMMER

L’ART DE L’AFFICHE DANS
LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976)

un projet proposé par Monoquini et la Bibliothèque de Bordeaux
avec le soutien du Cinéma Utopia

en partenariat avec Akileos, Junkpage, Mollat / Station Ausone, Radio Nova Bordeaux,
Elephant Films, la Maison du vin de Blaye

et avec le concours de l'Institut Lumière (Lyon), la Cinémathèque de Toulouse, Tanzi,
affichecine.com et de quelques collectionneurs éclairés préférant garder l'anonymat.

  Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 13
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