L'ART DE L'AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION
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L’ART DE L’AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) DOSSIER DE PRESENTATION Une exposition d'affiches, photos et documents originaux consacrée au célèbre studio britannique HAMMER spécialisé dans le cinéma fantastique gothique dans le cadre du cycle mensuel de projections cinématographiques Lune Noire. EXPOSITION DU 13 AVRIL AU 3 JUIN 2017 SALLE D'EXPOSITION DE LA BIBLIOTHÈQUE MÉRIADECK 85 Cours du Maréchal Juin, 33000 Bordeaux Du mardi au samedi, 13h-19h Entrée libre et gratuite Au cours des années 50 et 60, le studio de production britannique Hammer sublime dans un Technicolor flamboyant les figures iconiques de Dracula, Frankenstein, de la momie ou du loup-garou. Une des spécificités publicitaires de ces films fantastiques qui renouvellent le genre est la création de larges panneaux peints et d'affiches prometteuses de sensations fortes et insolites, brisant les tabous de la sexualité et de la violence à l'époque de leur apparition au fronton des salles de cinéma. En France notamment, des affichistes comme Guy Gérard Noël, Boris Grinsson ou Jean Mascii déploient un imaginaire pictural inédit et saisissant, assumant une érotisation de l'horreur dont l'esthétique marquera profondément la culture populaire jusqu'à nos jours. La présente exposition est motivée par la publication aux éditionso Akileos (Talence) de L'art de la Hammer sous la direction de l'historien Marcus Hearn et de la réédition augmentée de son précédent ouvrage, Dans l'antre de la Hammer. Une riche sélection d'affiches originales, peintes pour la plupart, de photos et de documents rares en provenance de collections privées et d'institutions spécialisées Le Cauchemar de Dracula (Cinémathèque de Toulouse, Institut Lumière) porte un éclairage sur la légendaire (Dracula) firme spécialisée dans le film fantastique gothique, féconde également dans le Terence Fisher, 1958 Affiche française domaine du film d'aventure et du thriller psychologique. Ce parcours iconographique Lithographie, 67,4 x 89 cm s'accompagne d'un riche programme de conférences, rencontres et projections. Illustration de Guy Gérard Noël Collection Institut Lumière VISITES SCOLAIRES La bibliothèque de Bordeaux propose aux élèves de collèges et lycées une visite guidée de l’exposition. Durée : 1h30, le mardi de 10h à 11h30. Visites gratuites, uniquement sur réservation : Pauline Mingaud-Niesen, Actions éducatives : p.mingaud@mairie-bordeaux.fr, 05 56 10 29 63 Manuel Lo Cascio, Service Image : m.lo@mairie-bordeaux.fr, 05 56 10 29 58 Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 1
HAMMER FILMS, UN STUDIO LÉGENDAIRE Le nom de la Hammer est indissociablement lié, de 1957 au mitan des années 60, à un nouvel âge d'or du cinéma fantastique gothique qui se déploie dans un certain nombre de pays. Cette entreprise familiale, fondée à Londres en 1934 par Enrique Carreras et William Hinds, puis reprise dès 1938 par leurs fils respectifs James Carreras, à la direction, et Anthony Hinds, producteur et scénariste, se spécialise dans la production de films au budget modeste proposés en seconde partie de programme par les salles de cinéma - les “Quickies” (leur durée est plus courte) - soit l’équivalent des Séries B aux Etats-Unis. Différents genres sont abordés, la comédie et le thriller La Revanche de Frankenstein (The Revenge of Frankenstein) ayant la préférence du pub lic. Cependant, c'est véritablement avec le lancement des Terence Fisher, 1958 sagas consacrées aux figures iconiques de Dracula et de Frankenstein que le studio va Affiche française acquérir ses sulfureuses lettres de noblesse. Lithographie, 65.4 x 85 cm Photo-montage d'après Boris Grinsson L'expressionnisme allemand avait produit dans les années 20 ses monstres dans une Collection Institut Lumière période de déliquescence politique, reflétant l'angoisse d'une société face à ses propres démons, anticipant les bouleversements à venir. Au cours des années 30, en pleine dépression économique, le studio Universal avait popularisé aux États-Unis un panthéon de créatures fantastiques qui allait devenir la matrice des productions Hammer. Les prospères années 50 connaissent une période de détente après la Guerre Froide et l'inquiétude d'un cataclysme nucléaire qui ont inspiré nombre de films de Science-Fiction. Le retour du fantastique sur les écrans coïncide avec la crise que traverse l'industrie cinématographique, concurrencée alors par l'arrivée massive de la télévision dans les foyers et le dépeuplement des salles. C'est dans ce contexte que la Hammer va revitaliser le cinéma fantastique, cantonné au noir et blanc synonyme d'atmosphère gothique, à quelques exceptions près (tel L'HOMME AU MASQUE DE CIRE d'André de Toth, tourné en relief stéréoscopique en 1953), en ayant recours à la couleur et au format d’image large Cinemascope. La littérature fantastique anglosaxonne, au travers de l'adaptation des récits de ses écrivains emblématiques - Mary Shelley, Bram Stoker, Sir Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson - va constituer le socle à partir duquel la firme renouvelle le La Malédiction des Pharaons genre en exarcerbant ses caractéristiques horrifiques et en y infusant une dimension (The Mummy) Terence Fisher, 1959 érotique qui transgresse les valeurs dominantes. Pour la première fois à l'écran, avec Affiche française LE CAUCHEMAR DE DRACULA (1958) qui révèle l'acteur Christopher Lee, un Lithographie, 60 x 80 cm cm sang vermillon coule des canines proéminentes de Dracula, Don Juan nocturne qui, Illustration de Guy-Gérard Noël Collection Cinémathèque de animé par ses seules pulsions bestiales, a rejeté ses oripeaux romantiques pour Toulouse magnétiser ses victimes s'offrant voluptueusement à lui. Le choc esthétique est considérable. Face à tant de violence explicite, le cycle inauguré par la Hammer avec FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ (1957) provoque l'aversion d'une grande partie de la critique et attire les foudres de la censure, mais révèle aussi une nouvelle génération de cinéphiles fascinés par les qualités plastiques de ces œuvres, magnifiées par un génie chromatique qui confère au vitrail. Le rayonnement des films de la Hammer sur le cinéma populaire européen et mondial est assuré en tout premier lieu par un cinéaste actif au sein du studio depuis la fin des années 40, et qui est le véritable initiateur de cette résurgence du cinéma fantastique gothique : Terence Fisher. Ce créateur d'un univers personnel et novateur est accompagné d'une équipe qu'on retrouve sur la plupart des films, leur donnant un vernis si caractéristique : Jimmy Sangster au scénario, Jack Asher à la photographie, Bernard Robinson aux décors, James Bernard à la musique, sans oublier le mythique duo d'acteurs, Christopher Lee et Peter Cushing, qui resteront fidèles à la Hammer au fil de ses productions. Les Maîtresses de Dracula (The Brides of Dracula) Terence Fisher, 1960 Affiche française Lithographie, 128 x 166.6 cm Illustration de Joseph Koutachy Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 2 Collection Institut Lumière
L'ART DES AFFICHISTES Le génie promotionnel de James Carreras, le dynamique et charismatique directeur général de la Hammer, a eu une importance considérable dans le succès des productions de la firme. Ce redoutable homme d'affaires qui était déjà parvenu à négocier les droits de DRACULA et FRANKENSTEIN auprès du studio américain Universal, avait compris l'importance que recouvrait l'impact visuel des campagnes publicitaires, au point de parvenir à conclure des accords avec des distributeurs en se munissant uniquement d'affiches provisoires réalisées par des artistes affiliés à la compagnie, sans l'ombre même d'un scénario. L'Empreinte du Dragon Rouge En Angleterre, les affiches étaient réalisées par des artistes travaillant pour des (Terror of the Tongs) agences de publicité londoniennes, et ce sont un certain nombre de signatures qui Anthony Bushell, 1961 Affiche française reviennent tout au long de l'histoire de la Hammer, au travers de créations devenues Lithographie, 120 x 160 cm de véritables icones populaires. Citons Bill Wiggins, pour DRACULA, THE Illustration de Guy Gérard Noël MUMMY ou THE CURSE OF THE WEREWOLF, Tom Chantrell, prolifique Collection Affiche-ciné illustrateur qui composa notamment la fameuse affiche de ., sans négliger le trait exceptionnel et vigoureux de Mike Vaughan ou de Vic Fair qui introduisent une dimension quasi psychédélique pour accompagner des titres tels que HANDS OF THE RIPPER, TWINS OF EVIL, COUNTESS DRACULA ou encore VAMPIRE CIRCUS. En l'absence de ces pièces de collection introuvables sur le continent, la présente exposition se concentre davantage sur des affiches non moins rares et tout aussi emblématiques réalisées par des illustrateurs en France. Au fil du parcours, on retrouve d'une affiche à l'autre des signatures familières : Guy Gérard Noël, Jean Mascii, Boris Grinsson... Leurs créations ont durablement marqué les esprits à l'époque où elles ornaient les frontons des salles de quartier, provoquant autant l'effroi que le trouble dans une société corsetée, interpellant le chaland à pénétrer au pays des salles obscures le temps d'une insolite et terrifiante immersion. La plupart du temps, les illustrateurs n'avaient pas vu les films dont ils étaient censés Les Vierges de Satan faire la promotion et devaient se contenter du matériel promotionnel constitué d'un (The Devil Rides Out) Terence Fisher, 1968 synopsis et de quelques photos. Il leur fallait donc composer avec ces rares éléments, Affiche française et c'est avec un sens graphique aiguisé et une économie de moyens que s'exprime leur Offset, 60 x 80 cm talent de façon éclatante. La particularité de ces affiches, issues des ateliers Publi- Illustration de Paul Jamin Collection particulière Décor à Paris, était qu'elles étaient peintes au format d'impression standard et tirées en lithographie, à la différence d'autres pays où se pratiquait la sérigraphie ou le tirage offset. L'usage de la lithographie sur zinc ne permettait pas l'agrandissement contrairement à l'offset, où le mélange des couleurs est possible. Les illustrateurs disposaient seulement de quatre à cinq nuances avec lesquelles les lithographes expérimentés obtenaient une affiche de six à sept couleurs selon le placement de ces nuances. Il en résulte un art spécifique, combinant invention typographique et gamme chromatique à la fraicheur et à la puissance d'évocation intactes. Le Retour de Frankenstein (Frankenstein must be destroyed) Terence Fisher, 1969 Affiche française Offset, 123 x 160.5 cm Illustration de Jean Mascii Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 3 Collection Institut Lumière
RETOUR AUX SOURCES LITTERAIRES Quand le public français découvre au cinéma à partir de 1957 les figures du Baron Frankenstein et de sa créature, puis celle du maléfique Comte Dracula, le souvenir du premier âge d'or fantastique Hollywoodien sous la houlette du studio Universal dans les années 30 est très estompé. Les adaptations des récits de Mary Shelley (FRANKENSTEIN par James Whale en 1931, avec Boris Karloff) et de Bram Stoker (DRACULA de Tod Browning, également en 1931, avec Bela Lugosi) n'ont pas connu de ressortie depuis leur première exploitation vingt ans auparavant. S'il existe une littérature française que l'on peut qualifier de fantastique, de Cazotte et Le Chien des Baskerville son Diable Amoureux au Horla de Guy de Maupassant, en passant par La Vénus (The Hound of the Baskervilles) Terence Fisher, 1959 d'Ille de Prosper Mérimée et certaines nouvelles de Théophile Gauthier et Alexandre Affiche française Dumas, il n'existe pas à proprement parler d'une culture du fantastique dûment Lithographie, 125.5 x 166.2 cm constituée, comme c'est le cas en Angleterre. Illustration de Roger Soubie Collection Institut Lumière C'est là qu'à la fin du XVIIIème siècle, nait le roman gothique sous la plume de Horace Walpole (Le Château d'Otrante), Matthew Gregory Lewis (Le Moine) et d'Anne Radcliffe (Les Mystères d'Udolpho), dont la poésie macabre traversée d'événements surnaturels caractérise la sensibilité du mouvement romantique. Le genre produit ses chefd'œuvres, de Mary Shelley et Lord Byron, jusqu'à L'Étrange cas du Docteur Jekyll et Mister Hyde de Robert Louis Stevenson en 1889 et Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde en 1891. L'apogée de ce mouvement advient avec le Dracula de Bram Stoker en 1897. En France, l'engouement est moins marqué puisque, hormis les ouvrages de Sir Arthur Conan Doyle qui font l'objet de nombreuses rééditions, Sherlock Holmes oblige, ces grands romans sont traduits et publiés de façon éparse, dans des versions tronquées devenues introuvables dans les années 50. Nul doute que les dirigeants de la firme Hammer étaient nourris de cette culture littéraire et de ce goût du surnaturel quand ils inaugurent leur cycle fantastique. C'est ainsi au travers des adaptations cinématographiques qu'elle produit que le public français rencontre dans sa grande part les figures mythiques et monstrueuses de La Nuit du Loup Garou (The Curse of the Werewolf) Dracula, Frankenstein, de la Momie et du Loup-Garou, qui se fixeront durablement Terence Fisher, 1961 dans les représentations collectives. Affiche française Lithographie, 67,8 x 86 cm Illustration de Guy Gérard Noël Collection Institut Lumière Dracula Prince des Ténèbres (Dracula Prince of Darkness) Terence Fisher, 1965 Affiche française Lithographie, 120 x 160 cm Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 4 Anonyme Collection particulière
QUATERMASS Au cours des années 50, alors que le mode habituel de production de la Hammer est menacé par l’arrivée de la télévision dans les foyers britanniques et de nouveaux standards beaucoup plus coûteux à produire dans les salles de cinéma, James Carreras a l’idée d’adapter pour le cinéma une série en six épisodes qui vient de triompher à l’antenne de la BBC la même année : THE QUATERMASS EXPERIMENT, poursuivant ainsi le timide filon de la science-fiction inauguré par Terence Fisher avec LE TRIANGLE À QUATRE CÔTÉS et SPACEWAYS en 1953. Écrit par le scénariste et romancier Nigel Kneale (cependant écarté de l’adaptation cinéma de la Hammer), le récit s’articule autour de la figure du physicien Bernard Quatermass, responsable de la première mission spatiale britannique. A son retour La Marque mouvementé sur Terre, la navette ne contient plus qu’un unique astronaute survivant. (Quatermass II) Val Guest, 1957 Mais ce dernier est l’hôte d’une entité extra-terrestre qui le transforme peu à peu en Affiche française un monstre protéiforme et gigantesque. Bernard Quatermass doit alors faire face au (réédition, années 80) terrifiant péril qu’il a causé. Offset, 120 x 160 cm Illustration de Dubutin Collection Emmanuel Rossi Distribué dans les salles britanniques en août 1955 (octobre 1956 en France), LE MONSTRE / THE QUATERMASS XPERIMENT est un succès public et critique. Dès 1956, la Hammer met donc en chantier une suite : LA MARQUE / QUATERMASS 2, réalisée à nouveau par le cinéaste Val Guest et écrite cette fois-ci par l’auteur original Nigel Kneale qui recycle ici de nombreuses idées de la série télévisée. L’acteur Brian Donlevy reprend le rôle du Pr Quatermass, au grand dam de Nigel Kneale, qui fustigera longtemps l’acteur pour son interprétation rigide du personnage et ses épisodes alcooliques ingérables lors des tournages. Sorti en mai 1957 en Angleterre (janvier 1958 en France), LA MARQUE reste aujourd’hui un des fleurons de la Hammer. Une pluie de météorites venant d’une autre planète y conduit le film vers des thèmes conspirationnistes qui irrigueront la science-fiction moderne. Toujours en 1957, le réalisateur Val Guest et le scénariste Nigel Kneale font à nouveau tandem pour LE REDOUTABLE HOMME DES NEIGES / THE ABOMINABLE SNOWMAN, un film d’aventures consacré au mythe du Yéti. Il faudra attendre novembre 1967 (mars 1968 en France) pour voir la trilogie QUATERMASS se conclure avec LES MONSTRES DE L’ESPACE / QUATERMASS AND THE PIT. Ces nouvelles aventures du scientifique face à la menace extra-terrestre sont adaptées d’une deuxième série de six épisodes diffusée par la BBC de décembre 1958 à janvier 1959. Toujours écrite par Nigel Kneale, elle avait alors battu tous les records d’audience. L’auteur signe logiquement le scénario de ce troisième film et Brian Donlevy est écarté au profit de l’acteur écossais Andrew Keir pour le rôle titre. Val Guest cède son poste de réalisateur à Roy Ward Baker qui, après une période hollywoodienne (TROUBLEZ-MOI CE SOIR avec Marylin Monroe) est devenu un pilier de la Hammer. Rapidement, LES MONSTRES DE L’ESPACE s’impose comme un chef-d’œuvre de la science-fiction britannique. Une mystérieuse découverte dans les sous-sols du métro londonien débouchant sur l’hypothèse vertigineuse de l’origine extra-terrestre du genre humain. Le succès de la série se poursuivant, la production d’un quatrième film est envisagée par la Hammer. Titré simplement QUATERMASS, le projet ne se finalisera finalement qu’en 1979, mais pour le petit écran et sous l’égide de Thames Television. Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 5
DRACULA, PRINCE DES TÉNÈBRES Lorsque LE CAUCHEMAR DE DRACULA de Terence Fisher sort sur les écrans en 1958, le célèbre vampire n’est plus que l’ombre de lui-même dans le souvenir des spectateurs. Incarné depuis 1931 par Bela Lugosi (DRACULA de Tod Browning), le personnage et l’acteur ont sombré dans la parodie aux côtés du duo de comiques navrants Abbott & Costello (DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN, 1948). Symboliquement, celui qui fut Dracula pendant près de 20 ans est inhumé dans son costume de vampire en 1956. Forte du triomphe de FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ, la Hammer met Le Cauchemar de Dracula rapidement en chantier sa version d’un autre “monstre” sacré : DRACULA. Le bras (Dracula) de fer juridique avec la compagnie Universal, détentrice des droits d’adaptation Terence Fisher, 1958 Affiche française cinématographique du personnage créé par Bram Stoker, se solde par un accord de Lithographie, 67,4 x 89 cm distribution entre les deux sociétés. La même équipe légendaire est aux commandes : Illustration de Guy Gérard Noël Collection Institut Lumière le cinéaste Terence Fisher, le duo d’acteurs Peter Cushing et Christopher Lee, Jimmy Sangster pour le scénario, Jack Asher pour la photo et James Bernard pour la musique. Les apports de cette nouvelle version sidèrent le public et scandalisent la presse et la censure : l’effroi et la tension érotique créés par le personnage - montrés et non plus suggérés - éclatent en Technicolor sur l’écran. Lorsque la Hammer prépare une inévitable suite au CAUCHEMAR DE DRACULA, Christopher Lee, qui a figé le personnage entre aristocratie racée et séduction ténébreuse, refuse d’endosser une nouvelle fois la cape de Dracula. Il est remplacé par le peu convaincant David Peele, ce qui n’empêchera pas LES MAÎTRESSES DE DRACULA / THE BRIDES OF DRACULA (Terence Fisher, 1960) d’être un nouveau succès mondial et l’un des plus beaux fleurons de l’horreur gothique made in Hammer. La recette ayant fait ses preuves, la firme va poursuivre son exploitation. Terence Fisher quitte la série après un DRACULA, PRINCE DES TÉNÈBRES (1966) qui assoit les thématiques finalement peu manichéennes du cinéaste. Dracula provoque Les Maîtresses de Dracula une certaine fascination pour le mal et l’attraction / répulsion ambivalente de ses (The Brides of Dracula) victimes. Être entièrement régi par ses pulsions, il fragilise l’ordre social, asservit son Terence Fisher, 1960 entourage, provoque la révolte des paysans et ne peut être combattu que par un esprit Affiche française Lithographie, 128 x 166.6 cm éclairé : le Dr Van Helsing, campé par l’acteur Peter Cushing. Au nom de son combat Illustration de Joseph Koutachy pour le bien, ce dernier peut franchir les limites de son propre système de valeurs. Collection Institut Lumière De retour, mais néanmoins en désaccord avec ses producteurs quant aux orientations données au personnage, Christopher Lee va rechausser les crocs du vampire à cinq autres reprises, négociant des cachets toujours plus consistants pour se laisser convaincre. Les trois films suivants - DRACULA ET LES FEMMES (1968), UNE MESSE POUR DRACULA (1970) et LES CICATRICES DE DRACULA (1970) - vont pousser dans la surenchère l’interprétation unique que le comédien a donnée du personnage. DRACULA 73 (1972) et DRACULA VIT TOUJOURS À LONDRES (1973) tentent, enfin, de moderniser le mythe en propulsant le Comte dans un Londres contemporain et pop. Le vampire, affilié à de sectes satanistes, envoie la jeunesse du “flower power” dans les ténèbres. A l’issue de ces deux films, Christopher Lee annonce qu’il n’incarnera plus jamais Dracula. Une page glorieuse de l’histoire de la Hammer est tournée. Dracula et les Femmes (Dracula Has Risen from the Grave) Freddie Francis, 1968 Affiche française Offset, 120 x 160 cm Photo-montage anonyme Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 6 Collection particulière
PEAUX DE BÊTES ET MATRIARCAT Si le mythe de Tarzan est une figure centrale des récits d’aventures, une autre n’en est pas moins fondamentale : celle de la fille sauvage, qui illumine de manière fétichiste et fantasmatique le cinéma populaire. Dès le muet, puis dans les séries B des années 40 et 50, de belles sauvageonnes en pagnes de peau léopard incarnées par Maria Montez, Laya Raki ou Dorothy Lamour vendent du rêve exotique aux spectateurs. L’Italie revitalise le genre dans les années 60 : GUNGALA LA VIERGE DE LA JUNGLE, TARZANA ou SAMOA LA FILLE SAUVAGE imposent toutes leur modèle social alternatif à des explorateurs masculins tombant sous leurs charmes. Dès 1965, la Hammer, toujours friande de nouveaux filons commerciaux rentables, mise son plus gros budget sur LA DÉESSE DE FEU / SHE. Le projet est sécurisé par Les Femmes Préhistoriques la notoriété d’un récit du à une grande plume de la littérature populaire d’aventures, (Slave Girls/Prehistoric Women) Michael Carreras, 1967 Henry Rider Haggard, et celle que l’on considérait alors comme la plus belle femme Affiche française du monde depuis qu’elle surgit des flots en maillot de bain dans JAMES BOND Offset, 60 x 80 cm CONTRE Dr NO : Ursulla Andress. Auteur des MINES DU ROI SALOMON et Illustration de Jean Mascii Collection Cinémathèque de d’ALLAN QUATERMAIN, Henry Rider Haggard publie SHE en 1887. Dès Toulouse l’époque du muet, on trouve déjà trace de cinq adaptations de SHE. En 1935, Irving Pichel en tire un chef-d’œuvre, LA SOURCE DE FEU, interprété par Helen Gahagan. La Hammer en propose une version empreinte de pop culture naissante. Au cœur de LA DÉESSE DE FEU, une civilisation perdue qui jouirait du secret de la vie éternelle que mène avec forte autorité “Celle qui doit être obéie”. Ursulla Andress inaugure ici une série d’héroïnes dominatrices, comme en témoignent les affiches, où les femmes épouvantées ont cédé leur place à des figures féminines fortes et déterminées. Face à l’immense succès du film, une suite plus anodine est réalisée en 1968, LA DÉESSE DES SABLES / THE VENGEANCE OF SHE. Plus ingénieusement, la recette est transposée dans la préhistoire, occasionnant ainsi une deuxième réussite retentissante : UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. avec Raquel Welch en 1966. Celle dont la beauté ravageuse fut mise en valeur par la combinaison moulante qu’elle revêtait dans LE VOYAGE FANTASTIQUE de Richard Fleischer trouvait dans UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. son rôle le plus iconique. Mais la Hammer déploie un autre atout : réunir à nouveau le réalisateur Don Chaffey et le La Déesse des Sables maître des effets spéciaux Ray Harryhausen, tandem responsable de la réussite en (The Vengeance of She) 1963 de JASON ET LES ARGONAUTES. Nul doute que l’émerveillement des Cliff Owen, 1968 Affiche française spectateurs devant les visions féeriques créées image par image par Ray Harryhausen Offset, 40 x 60 cm pour LE 7ÈME VOYAGE DE SINBAD (1958) ou L’ILE MYSTÉRIEUSE (1961) a Anonyme Collection particulière présidé à la production de UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. Le cycle des films d’aventures préhistoriques se poursuit et offre les visions des plus belles actrices de la Hammer en peaux de bête : la Playmate Victoria Vetri dans QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE (1970) ou Julie Ege dans VIOLENCE ET SEXE AUX TEMPS PRÉHISTORIQUES / CREATURES THE WORLD FORGOT de Don Chaffey en 1971. De cette série de films émerge aujourd’hui une héroïne qui sut donner le pouvoir aux femmes dans le cadre du film d’aventures, qui tenait les rênes du pouvoir d’un matriarcat assumé tout en affichant une sexualité agressive : Kari, incarnée par l’actrice jamaïcaine Martine Beswick dans FEMMES PRÉHISTORIQUES / SLAVE GIRLS (1967). Un exemple que suivra plus timidement la comédienne finlandaise Carlita dans le péplum LA REINE DES VIKINGS / VIKING QUEEN produit par la Hammer en 1967. Enfin, dans Dr JECKYLL ET SISTER HYDE (1971), le double féminin du scientifique transformiste prendra définitivement le contrôle de son hôte masculin. Dr Jekyll & Sister Hyde Roy Ward Baker, 1970 Affiche française Offset, 120 x 160 cm Illustration de Constantin Belinsky Collection Emmanuel Rossi Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 7
LES FRISSONS DU THRILLER Loin de se cantonner au fantastique, la Hammer produisit de nombreux films de guerre, des comédies et des récits d’aventures préhistoriques ou en costumes. Ainsi qu’une formidable série de thrillers aujourd’hui un peu oubliés, tous écrits par le scénariste maison Jimmy Sangster entre 1960 et 1972. Ces neuf films ont en commun un art maîtrisé du récit de machination, transposant bien souvent les ingrédients issus d’une tradition gothique typiquement britannique dans les années 60 : manipulations psychologiques, twists narratifs, usurpations d’identités, névroses familiales et recoins de demeure victorienne lourds de secrets inavouables… Initialement prévu pour la Rank, HURLER DE PEUR / TASTE OF FEAR de Seth Hurler de peur (Taste of fear) Holt (1960) doit beaucoup au film LES DIABOLIQUES de Henri-Georges Clouzot Seth Holt, 1961 (1955). Il y est question d’un disparu, dont le cadavre reposerait au fond d’une Affiche française Lithographie, 116 x 158 cm piscine hivernée. Titre inaugural de cette série, tourné dans les alentours de Nice, Illustration de Boris Grinsson Christopher Lee affirmait que ce film fut le meilleur qu’il tourna au sein de la Collection Cinémathèque de Hammer. Toulouse En 1963, le producteur Michael Carreras passe derrière la caméra pour MANIAC (1963). Le personnage en titre y jouant du chalumeau, le film voit la violence de son contenu fortement atténué par la MGM, distributeur de la Hammer à l’époque. L’année suivante, PARANOÏAQUE de Freddie Francis est une superbe machination à la Boileau-Narcejac. Autour d’un héritier revenu d’entre les morts, l’influence évidente du PSYCHOSE d’Alfred Hitchcock (1960) n’entrave en rien l’éclatante réussite formelle du film. Freddie Francis récidive en 1964 avec MEURTRE PAR PROCURATION / NIGHTMARE, questionnant dans cet opus l’aspect transgénérationnel de la pulsion homicide. En 1965, pour les besoins de FANATIC et de CONFESSION À UN CADAVRE / THE NANNY, ce sont deux légendes hollywoodiennes mises au banc des studios, Tallulah Bankhead et Bette Davis, qui viennent incarner de glaçantes héroïnes pour la Hammer. Paranoiaque Alors que LE MANNEQUIN DÉFIGURÉ / CRESCENDO (1970) semble marquer (Paranoiac) un certain essoufflement, le passage à la couleur atténue la patine gothique de la série Freddie Francis, 1963 Affiche française pour l’orienter sur une figure plus contemporaine du mal : celle du tueur psychopathe. Lithographie, 120 x 160 cm En 1972, la Hammer lance un double-programme ”Women in terror !” avec Illustration de Constantin Belinsky Collection particulière STRAIGHT ON TILL MORNING et SUEUR FROIDE DANS LA NUIT / FEAR IN THE NIGHT. Mais concurrencés sur le même terrain par deux chefs-d’œuvre concomitants - L’ÉTRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE de Richard Fleischer (1971) et FRENZY d’Alfred Hitchcock (1972) - les deux films sont des échecs publics et critiques. Le Mannequin Défiguré (Crescendo) Alan Gibson, 1970 Affiche française Offset, 60 x 80 cm Illustration de Michel Landi Collection particulière Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 8
FIN ET RENAISSANCE Au début des années 70, Michael Carreras assume pleinement les rênes de la direction de la Hammer et doit affronter une période de crise aussi bien économique qu’artistique. La firme est alors en pleine perte de vitesse. Optant pour une refonte de la figure du vampire qui a longtemps assuré son succès, le producteur en accentue la dimension érotique en s’inspirant librement du roman CARMILLA de Sheridan Le Fanu le temps de trois films : VAMPIRE LOVERS (1970), LA SOIF DU VAMPIRE / LUST FOR A VAMPIRE (1971) et LES SÉVICES DE DRACULA / TWINS OF EVIL (1971). Mais l’impact d’une nouvelle forme de film horrifique, qui a explosé avec le succès monumental de L’EXORCISTE de William Friedkin en 1973, met la firme en grande difficulté. Les Sévices de Dracula (Twins of Evil) John Hough, 1971 Piliers historiques de la Hammer, le cinéaste Terence Fisher et le comédien Peter Affiche française Cushing livrent un crépusculaire FRANKENSTEIN ET LE MONSTRE DE Offset, 120 x 160 cm Illustration de Bacha L’ENFER / FRANKENSTEIN AND THE MONSTER FROM HELL en 1974. Collection Affiche-ciné Christopher Lee, lui, n’effraie plus personne dans la défroque de Dracula, même lorsqu’il fraye avec le Londres psychédélique. Un ultime KALI, BRIDE OF DRACULA ne verra jamais le jour, pas plus que VICTIM OF HIS IMAGINATION, un biopic du romancier Bram Stoker, le créateur de DRACULA. En recherche de solutions artistiques et financières, la Hammer tente de surfer sur la mode du cinéma de kung-fu qui déferle en Occident grâce à Bruce Lee. Elle se rapproche en 1974 de la société de production hong-kongaise Shaw Brothers, qui vient de triompher à l’international avec LA MAIN DE FER (1972). Ce partenariat fragile ne tiendra que le temps de deux curiosités : LES 7 VAMPIRES D’OR / THE LEGEND OF THE 7 GOLDEN VAMPIRES, réalisé par le vétéran Roy Ward Baker, est un improbable film de vampires kung-fu. Et UN DÉNOMMÉ Mr SHATTER / SHATTER, un thriller d’action se déroulant à Hong Kong avec la star locale Ti Lung. Le tournage est initié par le cinéaste culte Monte Hellman, mais terminé par le producteur Michael Carreras suite à un désaccord. Ce dernier s’épuise ensuite à monter une adaptation de la bande-dessinée VAMPIRELLA de Jim Warren, qui aurait dut être incarnée par l’actrice Barbara Leigh. Puis un autre grand projet échoue : NESSIE, film sur la célèbre chimère que devait coproduire la firme japonaise Toho, mère de GODZILLA. Le producteur quitte alors la direction de la Hammer sur ces mots : « Je n’ai pas été un businessman suffisamment impitoyable ». Ruinée après le montage financier catastrophique du remake du film d’Alfred Hitchcock THE LADY VANISHES avec Elliot Gould et Cybill Shepperd en 1978, le nom de la firme survit, sous l’égide d’un nouveau comité directoire, le temps de deux anthologies télévisées : HAMMER HOUSE OF HORROR / LA MAISON DE TOUS LES CAUCHEMARS (deux saisons en 1980) et HAMMER HOUSE OF MYSTERY AND SUSPENSE / HISTOIRES SINGULIÈRES en 1984. La Hammer est ensuite mise en sommeil jusqu’en 2007, année de son rachat par le producteur hollandais John De Mol. Entre-temps, la notoriété et l’aura culte de la firme ont fait leurs œuvres. Rapidement, et à la stupéfaction des fans, de nouvelles productions sont mises en chantier. De cette nouvelle Hammer naîtront WAKE WOOD (David Keating, 2009), dans la lignée du fantastique païen de THE WICKER MAN (1973). Puis LAISSE-MOI ENTRER / LET ME IN (Matt Reeves, 2010), remake du film de vampire hétérodoxe et suédois MORSE / LET THE RIGHT ONE IN (Tomas Alfredson, 2008). LA DAME EN NOIR / THE WOMAN IN BLACK La Dame en noir (James Watkins, 2012) avec Daniel Radcliffe (HARRY POTTER) est un premier (The Woman In Black) grand succès public et une preuve convaincante que le fantastique gothique a su James Watkins, 2012 traverser les époques. Aujourd’hui, des projets sont annoncés, l’histoire de la Affiche anglaise Impression numérique, 59 x 83 cm Hammer continue… Illustration Graham Humphreys Akileos Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 9
UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA HAMMER EN QUELQUES FILMS CLÉ 1934 Création de Hammer Productions par William Hinds. 1955 LE MONSTRE (The Quatermass Experiment / Réal. Val Guest) Adaptation cinéma d’un serial de science-fiction produit par la BBC et premier succès dans le domaine du fantastique. 1957 FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ (The Curse of Frankenstein / Réal. Terence Fisher) Triomphe commercial et mise en place du trio artistique de la Hammer Film : le cinéaste Le Fascinant Capitaine Clegg Terence Fisher accompagné des acteurs Christopher Lee et Peter Cushing. (Captain Clegg) Six suites seront produites jusqu’en 1974. Peter Graham Scott, 1962 Affiche française 1958 LE CAUCHEMAR DE DRACULA (Dracula / Réal. Terence Fisher) Lithographie, 128 x 167.3 cm Illustration de Sindare Premier film posant les bases esthétiques d’une série de six avec Christopher Lee. Collection Institut Lumière 1959 LE CHIEN DES BASKERVILLE (The Hound of the Baskerville / Réal. Terence Fisher) Adaptation d’Arthur Conan Doyle avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes. LA MALÉDICTION DE LA MOMIE (The Mummy / Réal. Terence Fisher) La Hammer poursuit ses relectures des monstres classiques de la Universal, avec Christopher Lee dans le rôle titre. 1961 LA NUIT DU LOUP GAROU (The Curse of the Werewolf / Réal. Terence Fisher) Avec Oliver Reed. 1962 LE FANTÔME DE L’OPÉRA (The Phantom of the Opera / Réal. Terence Fisher) 1963 PARANOÏAQUE (Paranoïac / Réal. Freddie Francis) Jusqu’en 1972, la Hammer Film produit une série de thrillers placée sous la double influence des DIABOLIQUES d’Henri-Georges Clouzot et de PSYCHOSE d’Alfred Hitchcock. 1966 UN MILLION D’ANNÉES AVANT J.C. (One Million Years B.C. / Réal. Don Chaffey) Autre filon à succès pour la Hammer Film : le film d’aventures préhistoriques, ici avec Raquel L'Empreinte de Frankenstein Welch. (The Evil of Frankenstein) Freddie Francis, 1964 1967 LES MONSTRES DE L’ESPACE (Quatermass and the Pit / Réal. Roy Ward Baker) Affiche française Lithographie, 124 x 167 cm Illustration de Guy Gérard Noël 1968 LES VIERGES DE SATAN (The Devil Rides Out / Réal. Terence Fisher) Collection Institut Lumière 1970 THE VAMPIRE LOVERS (Réal. Roy Ward Baker) Le fantastique de la Hammer Film se teinte plus frontalement d’érotisme. 1971 Dr JEKYLL ET SISTER HYDE (Réal. Roy Ward Baker) Une audacieuse interprétation transgenre du célèbre roman de Robert Louis Stevenson. 1974 FRANKENSTEIN ET LE MONSTRE DE L’ENFER (Frankenstein and the Monster From Hell / Réal. Terence Fisher) Le dernier film de Terence Fisher. LES 7 VAMPIRES D’OR (The Legend of the 7 Golden Vampires / Réal. Roy Ward Baker) Soucieuse de coller à l’air du temps (le film de “karaté”), la Hammer Film s’associe à la célèbre firme hong-kongaise Shaw Brothers. 1980 HAMMER HOUSE OF HORROR En déroute, la Hammer Film se tourne vers la télévision avec la production d’une série TV. 2012 LA DAME EN NOIR (The Woman in Black / Réal. James Watkins) Le Baiser du Vampire Depuis 2010, la Hammer Film est à nouveau en activité. (Kiss of the Vampire) Don Sharp, 1963 Affiche belge Offset, 36 x 49 cm Anonyme Collection Affiche-ciné Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 10
DVD DISPONIBLES A LA BIBLIOTHEQUE DE BORDEAUX FILMOGRAPHIE EXHAUSTIVE FILMS DE LA HAMMER 1955-1976 Baker, Roy Ward : (DVD BAK – fantastique) Les Monstres de l'espace (Quatermass And The Pit) / 1967 The Vampire Lovers / 1970 Dr Jekyll et Sister Hyde (Dr. Jekyll And Sister Hyde) / 1971 Raspoutine, le Moine Fou (Rasputin, the Mad Monk) Don Sharp, 1966 Michael Carreras : (DVD CAR – aventure) Affiche française Les Femmes préhistoriques (Slave Girls) / 1968 Offset, 40 x 60 cm Anonyme Brian Clemens : (DVD CLE – fantastique) Collection particulière Capitaine Kronos, tueur de vampire s (Captain Kronos, Vampire Hunter) / 1972 Don Sharp : (DVD DON – fantastique) Raspoutine, le moine fou (Rasputin : The Mad Monk) / 1966 Fisher, Terence : (DVD FIS – fantastique) Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein) / 1957 Le Cauchemar de Dracula (Dracula) / 1958 Le Chien des Baskerville (The Hound Of The Baskervilles) / 1959 Les Deux Visages du Docteur Jekyll (The Two Faces Of Dr. Jekyll)/1960 La Nuit du loup-garou (The Curse Of The Werewolf) / 1961 Le Fantôme de l'opéra (The Phantom Of The Opera) / 1962 Dracula, prince des ténèbres (Dracula : Prince of Darkness) / 1966 Frankenstein créa la femme (Frankenstein Created Woman) /1967 Les Vierges de Satan (The Devil Rides Out) / 1968 Le Retour de Frankenstein (Frankenstein Must Be Destroyed) / 1969 Frankenstein et le monstre de l'enfer (Frankenstein and the Monster from Hell) / 1974 Francis, Freddie : (DVD FRA – fantastique) L'Empreinte de Frankenstein (The Evil of Frankenstein) /1964 La Maledizione dei Frankenstein Dracula et les Femmes (Dracula Has Risen from the Grave) / 1968 (Frankenstein Créa la Femme) Terence Fisher, 1969 Affiche italienne Gilling, John : (DVD GIL – fantastique) Offset, 108 x 147 cm La Femme reptile (The Reptile) / 1966 Anonyme L'Invasion des mort-vivants (The Plague Of The Zombies) / 1966 Collection Institut Lumière Dans les griffes de la momie (The Mummy's Shroud) / 1967 Guest, Val : (DVD GUE – fantastique) Le Monstre (Quatermass Xperiment) / 1955 Le Redoutable Homme des neiges (The Abominable Snowman) / 1957 La Marque (Quatermass 2) / 1957 Holt, Seth : (DVD HOL – fantastique) Hurler de peur (Taste Of Fear) / 1961 Hough, John : (DVD HOU – fantastique) Les Sévices de Dracula (Twins of Evil) / 1971 Owen, Cliff : (DVD OWE – fantastique) La Déesse des sables (The Vengeance Of She) / 1967 Sasdy, Peter : (DVD SAS – fantastique) Comtesse Dracula (Countess Dracula) / 1971 L'Invasion des Morts Vivants (The Plague of the Zombies) Young, Robert : (DVD YOU – fantastique) John Gilling, 1966 Le Cirque des vampires (Vampire Circus) / 1972 Affiche française Lithographie, 120 x 160 cm Illustration de Boris Grinsson Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 11 Collection Affiche-ciné
OUVRAGES DISPONIBLES A LA BIBLIOTHEQUE DE BORDEAUX Bibliographie séléctive - Hammer Aknin, Laurent : Sir Christopher Lee / Nouveau Monde éditions, 2011. Bourgoin, Stéphane : Terence Fisher / Édilig, 1984. Escofier, Eric : Peter Cushing – La star de la Hammer films / 2012. Hearn, Marcus : Hammer Forever 39 (réédition) : fanzine 100% Hammer / Sin’art 2016. L'art de la Hammer : les plus belles affiches des films de la Hammer Akiléos 2016. Hammer Forever 40 : fanzine 100% Hammer / Sin’art 2016. Hearn, Marcus : L'antre de la Hammer : les trésors des archives de Hammer films / Akiléos 2016. Hearn, Marcus : L'art de la Hammer : les plus belles affiches des films de la Hammer / Akiléos 2016. Stanzick, Nicolas : Dans les griffes de la Hammer / Le Bord de l'eau Éditions (2e édition enrichie et augmentée), 2010. Bibliographie séléctive – Cinéma fantastique Andrews, Nigel : Films d'horreur / Atlas, 1987. Andrevon, J-P : 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction / Rouge profond, 2013. Attack of the B Movie Posters / edited by Richard Allen and Bruce Hershenson. - B. Hershenson, 2000. Gerany, Gary : Fantastic Press presents top 100 horror movies. Laffond, Franck : Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction / Vendémiaire, 2014. Landis, John : Créatures fantastiques et monstres au cinéma : 100 ans de cauchemar / Flammarion, 2012. Laurent, Natacha : Du cinéma plein les yeux : affiches de façade peintes par André Azaïs / Cinémathèque de Toulouse, 2014. Lenne, Gérard : Le Cinéma fantastique et ses mythologies / H. Veyrier, 1985. Lenne, Gérard : Histoires du cinéma fantastique / Seghers, 1989. Newell, Adam : The Art of the B-Movie Poster / Press, 2016. Putters, J-P : Ze craignos monsters : anthologie / Vents d'ouest, 2014. Mangin, Gérard : Affiches du cinéma fantastique / H. Veyrier, 1990. Marigny, Jean : Vampires : de la légende au mythe moderne / La Martinière Styles, 2011. Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 12
LES FRISSONS DE LA HAMMER L’ART DE L’AFFICHE DANS LE CINEMA FANTASTIQUE BRITANNIQUE (1955-1976) un projet proposé par Monoquini et la Bibliothèque de Bordeaux avec le soutien du Cinéma Utopia en partenariat avec Akileos, Junkpage, Mollat / Station Ausone, Radio Nova Bordeaux, Elephant Films, la Maison du vin de Blaye et avec le concours de l'Institut Lumière (Lyon), la Cinémathèque de Toulouse, Tanzi, affichecine.com et de quelques collectionneurs éclairés préférant garder l'anonymat. Textes © Bertrand Grimault & Julien Rousset / association Monoquini - Les Frissons de la Hammer - 13
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