L'HUMOUR PRIS AU SÉRIEUX - COSTANZO François - CMDI

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L'HUMOUR PRIS AU SÉRIEUX - COSTANZO François - CMDI
COSTANZO François                                       Promotion 2013-2016

                      Travail Écrit, mémoire de Fin d’Études

                               UE 3.4 S6 et 5.6 S6

                      L’HUMOUR PRIS AU SÉRIEUX

Institut de Formation aux Métiers de la Santé              Reproduction interdite

Centre Hospitalier de Valenciennes
L'HUMOUR PRIS AU SÉRIEUX - COSTANZO François - CMDI
PLAN
Introduction                                          Page 2

1- De la situation d’appel à la question de départ

   1.1 Description des situations d’appel             page 3
   1.2 Analyse, questionnement                        page 5
   1.3 Question de départ                             page 6

2- Cadre conceptuel

    2.1 Définition                                    page 7
    2.2 Fonction de l’humour                          page 7
    2.3 Différents types d’humour                     page 7
    2.4 L’impact de l’humour sur la personne          page 8
    2.5 Différence entre humour et rire               page 9
    2.6 Humour et culture                             page 9
    2.7 L’humour : moyen thérapeutique                page 10
    2.8 L’humour entre collègues                      page 11
    2.9 Humour et coping                              page 12
    2.10 Empathie et sympathie                        page 13
    2.11 Communication et relation soignant/soignée   page 14

3- Cadre législatif                                   page 16

4- Analyse, problématique, hypothèses

    4.1 Analyse, questionnement                       page 18
    4.2 Problématique                                 page 20
    4.3 Hypothèses envisagées                         page 20
    4.4 Hypothèse retenue                             page 21
5- Enquête de terrain

     5.1 Présentation du dispositif et des modalités d’enquête   page 22
     5.2 Lieu d’enquête                                          page 22
     5.3 Les critères d’inclusion                                page 23
     5.4 Les critères d’exclusion                                page 23
     5.5 Difficultés de l’enquête                                page 24
     5.6 Limite de l’enquête                                     page 24

6- Analyse de l’enquête de terrain

     6.1 Analyse                                                 page 25
     6.2 Résultat de l’analyse                                   page 30

7- Discussion                                                    page 31

Conclusion                                                       page 32

Bibliographie

Annexes

Mots clefs : coping, sympathie, humour, empathie, rire.
« L’humour tend à relâcher la tension provoquée par le conflit d’une manière qui
permet à tout le monde d’en bénéficier » Christophe Perry

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Introduction.

       Le choix d’un sujet de mémoire n’est pas une chose anodine, il doit être issu
d’un questionnement personnel et intellectuel. Ce travail de fin d’étude me sera utile
en tant que futur professionnel responsable et attentif de mes performances envers
les futurs patients.

Préalablement à mon entrée à l’institut de formation aux métiers de la santé, j’ai
effectué le métier d’aide soignant. Durant ces années, sans formation ni notion, j’ai
toujours privilégié le coté relationnel lors de soins envers la personne hospitalisée,
qui reste pour moi un pilier de notre métier.
       Afin de comprendre et de maitriser au mieux ce savoir être avec les patients,
j’ai voulu centrer mon sujet de mémoire sur ce thème afin de maximiser ma future
posture professionnelle. La thérapie par le rire est assez connue en service de
pédiatrie mais qu’en est-il chez les adultes et plus particulièrement chez les
personnes âgées ? Un résident de maison de retraite ne peut pas être assimilé à un
objet de soins, il écoute, entend, regarde et analyse les soignants dans les situations
de soins dans lesquelles il est confronté. Si la maîtrise technique des gestes médicaux
est primordiale, les compétences relationnelles sont à prendre en considération. C’est
pour cela que le thème de mon sujet de mémoire me tenait à cœur.

       Dans un premier temps, j’ai commencé mon mémoire par la rédaction de deux
situations d’appel que j’ai analysé pour y dégager une question de départ. De là, s’est
dégagé un cadre théorique se composant d’un cadre conceptuel et d’un cadre
législatif. Mon analyse de ce cadre m’emmènera vers une problématique et une
hypothèse de travail. Ensuite, l’enquête de terrain me dirigera vers son analyse pour
ensuite m’orienter vers une discussion. Je terminerai mon travail de fin d’étude par
une conclusion, qui nous donnera des pistes de travail afin de poursuivre la réflexion.

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1. De la situation d’appel à la question de départ

       1.1     Description de la situation d’appel

       Ma première situation d’appel, se déroule lors de mon emploi saisonnier de
juillet à aout 2015 où j’occupais un poste en tant qu’aide soignant. Le service où
j’exerçais regroupe toutes sortes de pathologies, celles-ci sont neurologiques,
cardiaques ou traumatiques, Ce service est qualifié de service « polypathologique ».
Une patiente, d’un âge avancé, rentrée quelques jours auparavant pour malaises
répétitifs à domicile. Elle ne voulait pas se lever de son lit. Elle expliquait ce refus par
le fait : « d’avoir peur de faire un malaise », après lui avoir énoncé les effets néfastes
d’un alitement prolongé et l’avoir convaincue à se mettre au bord du lit, la patiente
me signale que sa tête « tourne », il est vrai que à la suite de cette remarque, j’aurais
du avoir une posture professionnelle (recoucher la patiente et prise de tension
artérielle), mais j’ai préféré avoir une tout autre attitude : je lui ai dit en souriant : « ça
tourne dans quel sens ? à gauche ou à droite », la patiente a bien ri à mon
interrogation et me rétorqua « Avec vous, c’est bien parce que rire c’est guérir, la
journée n’est pas morose ». J’ai pu constater que la patiente n’avait en réalité pas de
vertige à ce moment précis. Ma plaisanterie avait amoindri ses craintes de tomber.
Avec mon aide, elle a pu se lever et s’installer sur le fauteuil.

       Ma seconde situation se déroule durant mon premier stage de troisième
année. J’ai effectué ce stage en maison de retraite. Nous sommes mercredi, c’est le
jour des pansements, je dois effectuer les différents pansements du secteur que j’ai en
charge, je rentre dans la chambre de Madame X, une résidente coquette d’environ
soixante-dix ans présentant un ulcère à la jambe droite, la résidente me signale sa
gêne à être soignée par un homme. Sachant qu’il était impossible de pouvoir
demander à une infirmière d’effectuer le soin faute de surcharge de travail, j’ai
préféré répondre à la résidente « mais je ne suis pas un homme, bon d’accord je ne
me suis pas rasé ». La résidente a bien ri, son malaise n’était pas ciblé sur le fait que je
suis un homme mais plus sur mon manque de pratique (étudiant infirmier) et sur son
manque de connaissance sur moi. Le soin a pu se faire est à chaque fois que nous nous
voyions, elle rigolait de ma boutade en me disant que j’étais « belle ».

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« Tout changement sur le plan relationnel commence au fond de soi et se
poursuit par un pas vers l’autre. » Margot Phaneuf

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1.2    Analyse et questionnement

       Dans la première situation, l’humour est utilisé comme moyen d’apaisement
vis à vis d’une crainte ressentie par la personne ; crainte ne permettant pas le soin ;
La patiente ne voulait pas se lever, la peur d’avoir un malaise l’envahissait. En gardant
une distance professionnelle, j’ai créé au moyen de l’humour une sorte de climat de
confiance et de ce fait la patiente a accepté de se lever.
       Dans la seconde situation, le refus de soin est lié à un manque de confiance
ressenti par la résidente. C’est le fait d’être face à un stagiaire qui déstabilise la
résidente. L’ouverture à la communication, à travers l’utilisation d’humour, permet
l’ouverture à la pratique du soin.

       Ces situations sont étroitement liées et me permettent de m’interroger sur la
place de l’humour durant les soins. Nous remarquons que ces deux situations sont en
corrélation avec des conditions de soins relationnels et tout particulièrement lors de
non acceptation de soins. Nous pouvons remarquer que l’humour est utilisé comme
une négociation face au refus de soin exprimé par le patient.

       Néanmoins, lorsqu’il utilise l’humour, un professionnel de santé se doit d’avoir
une posture professionnelle ainsi qu’une posture réflexive. Le sérieux doit rester
maître et l’humour doit être utilisé comme un outil. En effet on ne peut pas rire de la
maladie, de la souffrance ressentie par le patient. Pierre Desproges disait « On peut
rire de tout, mais pas avec tout le monde». La neutralité bienveillante consiste à
opérer un contrôle sur la communication de façon à ne pas exprimer d’avis ou
d’opinion. Cette attitude permet d’opérer un climat de confiance et favorise
l’expression. L’humour vis-à-vis du patient doit être utilisé dans ce cadre.

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1.3    Question de départ.

       Après avoir analysé les situations auxquelles j’ai été confronté, je me suis
questionné sur l’utilisation de l’humour dans la profession d’infirmier. En effet,
comment et quand l’utiliser ? L’humour est-il utilisé entre collègues ? Comment
l’utiliser vis-à-vis des patients ? Peut-on l’utiliser avec tous les soignés ? Existe-t-il des
situations où l’on ne peut pas l’utiliser ? Ces questionnements m’ont amenés à
développer la question de départ suivante :

       En quoi l‘humour peut-il être bénéfique dans la relation soignant/soigné
chez la personne âgée ?

               « Nous ne rions pas parce que nous sommes heureux, nous sommes
       heureux parce que nous rions. » Dr Madan Kataria.

2- Cadre conceptuel

       La définition du concept selon le Dictionary of nursing theory and research
(2011), Powers Bethel Ann & Knapp Thomas « est une stratégie de développement qui
permet de clarifier le sens du concept et de développer une définition opérationnelle. »

       Les concepts incarnent une base dans notre profession, et s’y intéresser est un
besoin fondamental à l’exercice de notre fonction. Leurs choix se basent sur le thème
de mon sujet d’étude, plusieurs concepts ressortaient de mon analyse, néanmoins il
fallut en faire un choix.
       Dans un premier temps, je développerai l’humour seul et ensuite l’humour en
lien avec le coping, l’humour restant le thème principal de mon sujet.
       Ensuite je définirai les concepts d’empathie et de sympathie, En effet, ces deux
concepts se réfèrent à des processus d’identification lors de la relation entre le
soignant et le soigné. Cependant, ils sont à différencier.
       Enfin, l’humour étant un moyen de communication, je développerai le concept
de communication en lien avec la relation soignant/soigné.

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L’humour

       2.1    Définition

       Étiologiquement, le mot humour provient du latin « humor » ce qui signifie
liquide, fluide, humeur et qui se définit comme tel selon le Dictionnaire Le Petit
Larousse illustré, 1996, page 523. : « Forme d'esprit qui cherche à mettre en valeur
avec drôlerie le caractère ridicule, insolite ou absurde de certains aspects de la réalité,
qui dissimule sous un air sérieux une raillerie caustique. », à l’inverse de l’ironie, il
neutralise l’agressivité.

       2.2     Fonction de l’humour

       L'humour selon Joseph Klatzmann, L'Humour juif, 1998 « permet à l'être
humain de prendre du recul sur ce qu'il vit » en s’adaptant à une situation donnée,
qu’elle soit déplaisante ou non, l’humour permet, comme moyen de défense, de
s’adapter à la réalité. L’humour a également un pouvoir sociabilisant, en effet un
groupe de personnes ayant le même humour est plus apte à s’entendre, l’humour
rend les contacts humains beaucoup plus souples.

       2.3     Différents types d’humour

       Comment pouvons-nous caractériser l’humour ? Divers sociologues ou
psychologues ont réfléchi à la question. Certains le différencient par à une palette de
couleurs ; d’autres à l’aide de degrés, difficile de faire un choix face à ce panel de
« définitions », j’ai choisi la définition du psychologue Rod A. Martin, celui ci classe
l’humour à l’aide de quatre styles. Deux sont proprement dits adaptatifs, ceux ci
favorisent la santé mentale et le bien-être, les deux autres sont dits, à l’inverse,
inadaptés et sont négativement liés au bien-être.
  Nous allons nous intéresser, grâce à Rod A. Martin, au style adaptif pour ensuite
nous intéresser au style inadapté.
L’humour adaptatif :
       L’humour adaptatif comprend deux items, l’humour affiliatif et l‘humour

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« renforçant pour soi-même ». Le premier permet de créer des liens sociaux et de
vaincre les possibles tensions interprofessionnelles. Le second permet comme moyen
de coping de s’adapter à une situation difficile en aidant à maintenir une estime de soi
positive.
       L’humour inadapté comprend également deux items : l’humour agressif et
l’humour rabaissant pour soi-même. L’humour agressif, selon le site internet
http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie-de-la-personnalite/styles-d-humour, est
caractérisé par « l'utilisation de sarcasme, de dénigrement, de taquineries, de
moqueries, de critiques... au détriment des autres. ». Enfin, « l'humour rabaissant pour
soi-même est un humour qui utilise un dénigrement de soi-même. Il est utilisé pour
gagner l'approbation et l'acceptation des autres et ainsi améliorer les relations mais
aux dépens des sentiments positifs envers soi-même. »

       2.4     L’impact de l’humour sur la personne.

       L’humour a des répercutions sur le mental mais aussi sur l’organisme d’une
personne. L’humour accompagné du rire est positif pour la santé mentale et physique.
  Sur le plan psychologique, l’humour permet de s’adapter à une situation stressante
en visant un état de plaisir. Il réduit donc le stress ainsi que l’agressivité et rend
attractif les personnes. Il améliore donc l’intégration en société et reste par
conséquent un bon moyen pour nouer des amitiés.
       Sur le plan physique, le rire est bon pour la par l’action qu’il procure sur les
muscles abdominaux. En effet, en riant, l’estomac et les intestins se contractent
favorisant le développement de la digestion. En riant, la respiration est trois à quatre
fois plus importante, ce qui améliore les échanges gazeux. Rire permet de soulager les
tensions mentales améliorant donc le sommeil. Le rire est en quelque sorte un bon
remède contre les problèmes de sommeil Enfin, le rire libère des endorphines luttant
ainsi contre la douleur.

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2.5     Différence entre humour et rire

       Pour Robinson et Bergson, qui restent des pionniers en matière de définition
de ces concepts, nous pouvons admettre que l’humour est un mode de
communication cognitif alors que le rire est une réaction physique et psychique à ce
mode de communication. Les deux étant liés, mon travail de recherche englobera ces
deux concepts.

       2.6    Humour et culture

       Il reste intéressant de se pencher sur les différents types d’humour vis à vis
des différentes cultures, la mixité culturelle restant omniprésent en France.
L’utilisation de l’humour reste différente d’une culture à une autre. En effet, tous les
humains ont de l’humour mais n’ont pas forcément le même humour. Catherine
Mathelin, psychanalyste, a différencié l’humour au travers de plusieurs pays :
       En Australie, « l’humour est particulièrement raciste et sexiste : au cours de la
construction du pays, les hommes ont souvent été privés de femmes pendant de longues
périodes. »
       En Afrique, « on y rit beaucoup et l’humour est surtout bon enfant. »
       Au Brésil, « On n’apprécie pas l’humour anglais, absurde, on évite l’humour
grivois pour cause de morale catholique, mais on adore se moquer des Portugais,
réputés stupides. »
       Au Japon, « pas question de lancer une plaisanterie sans en avoir préalablement
informé son interlocuteur, qui, autrement, pourrait ne pas comprendre, ne pas rire au
bon moment, donc se montrer involontairement impoli. »
       En Russie, « l’humour a longtemps servi d’arme pour ne pas pleurer, ou pour rire
malgré les larmes de l’absurdité du système politique, des comportements qu’il entraîne,
des privations insupportables… »
       En Allemagne, « L’humour n’est pas léger, léger… Heureusement, il y a du
changement dans l’air. Récemment, une compagnie aérienne, la Deutsch BA, a inscrit
l’humour au programme de formation de son personnel. » Selon la source internet :
http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Personnalite/Articles-et-Dossiers/L-
humour-en-avoir-ou-pas/8 consulté en février 2016.

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En Chine, le Tao est un terme de philosophie chinoise (800 ans avant Jésus
Christ), ces textes continuent d'inspirer la pensée chinoise en parlant du bien fait du
rire à travers le sourire intérieur.
       Du côté français, notre pays possède un grand patrimoine humoristique.
Molière, Louis De Funès, Coluche, les Inconnus ou Gad Elmaleh est assimilés à tout
âge. Dans les médias, nous avons les journaux tels que « le canard enchainés » ou
même « Charlie hebdo », les émissions télévisées comme « les guignols » ou
« canteloup » sans oublier les sketchs ou les chaines internet comme « Norman » ou
« Vdm ». L’humour français possède beaucoup de mérites car il permet de rire de
tout, que ce soit politique, différence culturelle, société…mais à bon escient.

« Dès que notre attention se concentre sur la matérialité d’une métaphore, l’idée
exprimée devient comique. » BERGSON Henri, 1900, page 52.

       2.7     L’humour : moyen thérapeutique

       L’Inde reste le pays de la recherche sur soi-même, la culture du yoga et le
royaume de l’introspection, c’est ce qui a inspiré le docteur Madan Kataria, médecin
généraliste à Bombay (Inde) qui est l’instigateur en 1995 de cette technique utilisant
le rire durant les soins restant basé sur le yoga. Cette méthode « rire sans raison »
s’appelle la gélothérapie, un reportage a été réalisé par Mira Nair en 1999 sur les
clubs de rire en Inde.
       Aujourd’hui plusieurs associations sont spécialisées dans l’humour lors des
soins, en France, l’association « le rire médecin » est basée sur Paris. Cette association
a pour but d’aider les enfants et leurs familles à mieux vivre une hospitalisation.
       Dans le nord le France, les chti’’clowns proposent des formations à l’intention
des professionnels de santé et des bénévoles favorisant les rencontres dans une
approche relationnelle ajustée et adaptée aux capacités des personnes soignées, ils
mettent l’accent sur le fait que « Les chti"Clowns en soins d'accompagnement" ne font
ni une animation, ni un spectacle. », cette association intervient principalement au
niveau des personnes âgées dépendantes, désorientées, des personnes en fin de vie et
des personnes handicapées.
  Pour les séniors, « la vie en clown » est une association qui permet de « contribuer à
améliorer la qualité de vie des personnes prises en ehpad (Établissement

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d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et celle du personnel de ces
structures, en relation avec celui-ci, par le biais d’actes artistiques (improvisations
adaptées aux personnes, spectacles, …), dans une exigence de qualité et de recherche. »
       Ces associations sont issues de plusieurs concepts de soins notamment
« l’humanitude », créée par Yves Gineste et Rosette Marescotti, en développant
l’importance des piliers du regard, du toucher et de la parole ; du « clown
relationnel », créé par Christian et Françoise Moffarts correspondant aux soins
relationnels à médiation artistique ; et de « La Méthode de la Validation », crée par
Naomie Feil servant à maintenir la communication avec les personnes âgées
désorientées.
       Nous pouvons donc observer par l’existence de ces associations que l’humour
et le rire sont utilisés afin de faciliter la qualité de prise en charge des patients et des
résidents.

        2.8      L’humour entre collègues

       Isabelle Barthfield, Professeur des Universités de sciences de gestion a publié
en 2011 un article intitulé « Quand l’humour contribue à la performance de la
relation » issue de Revue internationale de psychosociologie. Cette auteur « observe
que les situations où l’humour est mobilisé sont souvent liées (mais sans obligation) à
des moments de tensions et visent à les dénouer : tensions entre individus (situations de
conflits), tensions situationnelles (problèmes liés au contexte de travail) », l’auteur
conclu par le fait que l’humour « contribue à la performance de la relation. »
       L’humour « noir », visant à transformer des situations macabres, dramatiques
en une vision prêtant à rire, se retrouve entre collègues. Cette forme d’humour peut
être une protection, un masque que chaque soignant porte afin d’avancer dans son
métier. « La maladie tout comme la mort est notre amie du travail » disait un ancien
collègue. Un soignant peut-il discuter d’une pathologie en utilisant humour ? En
utilisant l’humour dans une relation soignant/soigné, le professionnel ne risque-t-il
pas de rompre la distance avec le patient? L’humour peut-il faire partie des moyens
préconisés pour faciliter la relation de soins ?
   Pierre Desproges disait « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. » Dans
un contexte professionnel entre soignant et soigné, comment donc utiliser l’humour ?

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2.9     L’humour et coping.

         Pour Margot Phaneuf, de son livre : la relation soignant-soigné. Rencontre et
accompagnement, paru en 2011 « l’humour en relation d’aide, c’est l’aptitude du
soignant à créer un climat de légèreté et de plaisir, de relativiser certaines situations
afin d’aider la personne soignée à voir la vie de manière plus acceptable, et plus
détendue » Pour H Guyard, « l’humour met une distance entre l’émotion véritablement
éprouvée et la manière dont celle-ci s’exprime », l’article est disponible grâce à la
source                                                                         internet :
http://www.cairn.info/load_pdf.php?download=1&ID_ARTICLE=RIPS_043_0101,
consulté en janvier 2016.

   « Coping » vient de l’anglais « to cope » se traduisant par « faire face ». Le coping
se définit comme un mode d’ajustement ou un mode d’adaptation qu’une personne
« va mettre en place afin de réduire, minimiser, contrôler, dominer ou tolérer vis à vis
d’une situation. », selon l’ Unité d’enseignement 4.2S5 « le stress » enseigné durant
notre formation. Le coping contribue comme régulateur de la relation vis à vis d’un
épisode stressant et d’une détresse émotionnelle.
   Le coping et l’humour sont donc liés puisque l’humour restant une stratégie
d’adaptation lors d’événements particulièrement stressants pour une personne.

   Il nous est utile maintenant de nous interroger sur les concepts d’empathie et de
sympathie, ces deux concepts restant étroitement liés.

                                                                                      12
2.10       L’empathie et la sympathie.

            Empathie du latin in (dans, à l'intérieur) et du grec pathos (ce qu'on
éprouve, souffrance) signifie, suivant le Dictionnaire Le Petit Larousse illustré, 1996,
page 381 : « la faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il
ressent ». Selon Jacques Cosnier, du livre les concepts en sciences infirmières
deuxième édition, FORMARIER Monique et JOVIC Ljiljana, édition MALLET CONSEIL,
page 168/169 « l’empathie est généralement conçue comme une prise de rôle : aptitude
à se mettre à la place d’autrui, à inférer ainsi en imagination ses pensées, ses sentiments
et ses actions. L’empathie est aussi un partage de perspective qui consiste à imaginer ce
que l’on percevrait à la place d’autrui (…) Bien que pénétrant dans l’univers d’autrui en
pensée, il n’y a pas de confusion entre soi-même et l’autre », l’empathie joue un rôle
essentiel dans la relation de soins. Si un patient attend d’un professionnel de santé
des connaissances et compétences techniques, Il nécessite également d’une écoute et
d’une disponibilité. Le patient a besoin de recevoir des soins mais également d’être
compris dans sa souffrance mentale et physique.

       On parle alors de transfert lorsque les émotions du patient se reportent sur le
soignant. Dans ce cas, on ne parle plus d’empathie parce que les émotions sont
partagées. On parle alors de compassion ou de sympathie.

       Sympathie du latin sympathia (accord), du grec sumpatheia (compassion),
désigne, suivant le Dictionnaire Le Petit Larousse illustré, 1996, page 980, un
«penchant naturel, spontané qui porte deux personnes l’une vers l’autre». Selon
Pacherie du livre les concepts en sciences infirmières 2ème édition, FORMARIER
Monique et JOVIC Ljiljana, édition MALLET CONSEIL, page 297 «La sympathie suppose
que nous prenions part à l’émotion éprouvée par autrui, que nous partagions sa
souffrance ou plus généralement son expérience affective. La sympathie met en jeu des
fins altruistes et suppose l’établissement d’un lien affectif avec celui qui en est l’objet. »

                                                                                             13
A l’étude des concepts d’empathie et de sympathie, nous remarquons qu’ils
sont complétement différents. Ajoutons que si l’humour peut amener à la sympathie,
ce n’est pas l’objectif recherché par le professionnel. Dans une relation
soignant/soigné, la sympathie et la compassion peuvent altérer la relation entre le
soignant et le soigné. Par exemple, ils peuvent provoquer un désordre psychique en
cas de perte ou d’annonce de pathologies incurables envers le patient.

   « L'objet de l'empathie est la compréhension. L'objet de la sympathie est le bien-être
de l'autre. […] En somme, l'empathie est un mode de connaissance ; la sympathie est un
mode de rencontre avec autrui. » Lauren Wispe

       Nous ne pouvons pas nous pencher sur le concept de communication sans
pour autant le mettre en lien avec le concept de relation soignant/soignée. En effet, la
communication restant la base de la relation entre professionnel et soigné.

            2.11     La communication et la relation soignant/soigné.

          Actuellement avec une technicité de plus en plus présente. Le soignant est
de moins en moins disponible pour communiquer avec le patient. Il est par
conséquent plus difficile de créer une relation de confiance soignant/soigné. Si le
temps imparti pour communiquer avec le patient est amoindri, cette communication
reste cependant très importante.

       Communication vient du latin communicare signifiant «partager quelque chose,
mettre en commun», la communication s’effectue toujours sous deux axes : la forme
verbale, exprimée par la parole, le ton de la voix, et la forme non verbale, qui
représente les expressions visuelles, les gestes et les postures. En 1971, Albert
Mehrabian, professeur en psychologie, publie une étude intitulée les 3V.
     Cette étude consistait à expliquer que la compréhension d’un message vocal ne
passait pas uniquement par les mots. Les résultats étaient les suivants :
- 7 % de la communication est verbale (signification des mots)
- 38 % de la communication est vocale (intonation)
- 55 % de la communication est visuelle (expression du visage, langage corporel)

                                                                                      14
Nous pouvons donc considérer qu’il est très important de porter son intention
sur la communication non verbale (mimique, geste, postures).
       La relation soignant/soignée se définie, suivant le Dictionnaire des concepts en
soins infirmiers 2ème édition, PAILLARD Christine, édition Setes, page 328 ,comme
« l’activité d’échange interpersonnel et interdépendant entre une personne soignée et un
soignant, dans le cadre d’une communication verbale, non verbale. » Pour Alexandre
Manoukian de son livre la relation soignant-soignée « c’est la rencontre entre deux
personnes, c’est à dire deux caractères, deux psychologies particulières et deux
histoires », cet abord souligne le fait que l’infirmier se doit d’utiliser ses qualités
humaines dans l’élaboration de soins.
       Carl Rogers, psychologue américain ayant travaillé sur le concept d’empathie,
explique que « plus le client (personne soignée) voit dans le thérapeute un être vrai ou
authentique, empathique, lui portant un respect inconditionnel, plus il s’éloignera d’un
mode de fonctionnement statique, fixe, insensible et impersonnel, et plus il se dirigera
vers une sorte de fonctionnement marqué par une expérience fluide, changeant et
pleinement acceptante de sentiments personnels nuancés. Il résulte de ce mouvement
une évolution de la personnalité et du comportement dans le sens de la santé et de la
maturité psychique et de rapports plus réalistes avec le moi, les autres et le cadre
extérieur. »
       Il reste important de s'attribuer des techniques de communication en accord
avec les valeurs de la profession d’infirmier afin de créer une relation de confiance et
de minimiser les conflits avec le patient, tout en respectant son intimité.

                                                                                     15
3. Cadre législatif

       Le métier d’infirmier est encadré par des textes de lois. Pour approfondir notre
étude, je vous propose d’étudier les textes régissant la fonction infirmière.

       La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé : Usagers, vos droits Charte de la personne hospitalisée, stipule du
respect de la personne et de son intimité : « La personne hospitalisée est traitée avec
égards. Ses croyances sont respectées. Son intimité est préservée ainsi que sa
tranquillité » Ainsi ma recherche sur l’humour et la culture requiert toute son
importance. En gardant à l’esprit le respect du patient, nous n’aurons pas la même
utilisation d’humour chez une personne d’origine étrangère.

       Il m’est utile de me pencher sur la définition de l’infirmier. D’après le Code de
la santé publique du site internet http://www.legifrance.gouv.fr Article L4311-1,
consulté en décembre 2015, "Est considérée comme exerçant la profession d'infirmière
ou d'infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur
prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu.
L'infirmière ou l'infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de
prévention, d'éducation de la santé et de formation ou d'encadrement..."

       L'infirmier a donc une fonction qui lui est propre, ce rôle propre se décompose
en compétences. Les compétences se décomposent en le savoir théorique acquis
durant la formation initiale couplée à la formation professionnelle, le savoir faire
impliquant la dextérité à mettre en œuvre une pratique, le savoir faire-faire, avec la
délégation de tâches, et le savoir être. Henri Boudreault (professeur à l’UQAM –
QUEBEC) définit cette notion de savoir-être ainsi sur son site internet
http://emeraude-rh.com, consulté en décembre 2015 : «compétence d’une personne se
démarquant non pas par la capacité qu’elle a de réaliser sa tâche, mais par l’état
d’esprit qu’elle manifeste lors de la réalisation de ses tâches.»

                                                                                     16
A présent, je vous propose de nous pencher sur la définition de résident, mon
étude ayant été établie en maison de retraite, les personnes accueillies sont appelées
résidents et non patients. Un résident est une personne physique dont le domicile
principal est situé au niveau de la maison de retraite. A l’inverse le patient est en
transit dans un service et reçoit ainsi une attention médicale dans l’attente de
retourner à son domicile.

       Les compétences sont les aptitudes devant être maitrisées L’acquisition de
toutes les compétences est donc indispensable à l’obtention du diplôme d’État
d’infirmier.

       La compétence 6 : « communiquer et conduire une relation dans un contexte de
soins » et son sous-item quatre « rechercher et instaurer un climat de confiance avec la
personne soignée et son entourage en vue d’une alliance thérapeutique » est la
compétence qui me paraît la plus justifiée pour étayer mon sujet. Un des critères
d’évaluation de cette compétence est basé sur la « cohérence dans la mise en œuvre
d’une communication adaptée aux personnes soignées et leur entourage » avec des
indicateurs comme « une attention portée à la personne » selon le livre Profession
infirmier recueil des principaux textes, Berger Levrault (1308), aout 2013, page 38.

                                                                                       17
4. Analyse, problématique, hypothèses

       Avant de commencer mon travail d’analyse, j ai choisi une citation de R. QUIVY
et L.VAN CAMPENHOUDT, de son Manuel de recherche en sciences sociales, Paris,
Dunod, 2e édition, 1995 p149, afin de m’en servir comme introduction : « Le modèle
d’analyse constitue le prolongement naturel à la problématique en articulant sous une
forme opérationnelle les repères et les pistes qui seront finalement retenus pour
présider au travail d’observation et d’analyse. »

       4.1   Analyse, questionnement

       Après avoir développé les différents concepts relatifs à mon étude, je vous
propose d’en dégager mon analyse.

       Durant la formation infirmière, les étudiants ont étudié un choix étendu de
concepts, qui sont ensuite réfléchis, pour y être au mieux appliqué durant les stages
professionnalisant.

       La prise en charge d’une personne soignée durant les stages n’est pas une
chose anodine. Travailler avec l’humain n’est pas forcément évident pour tous. Aussi,
savoir faire preuve d’empathie et de congruence sont des valeurs à savoir mettre en
œuvre et qui requièrent des années de pratique.

       En opposant les différents concepts, nous avons remarqué qu’ils ont un lien
commun, à savoir la communication.

       La communication entre les personnes peut s’avérer être un atout chez l’être
humain. La communication permet le rapprochement. Aussi, l’humour peut être un
outil facilitant le rapprochement entre des personnes tout en gardant une certaine
distance.

       La négociation durant les soins est chose courante dans notre profession.
Néanmoins, cette négociation doit se faire dans le respect de la personne soignée.

                                                                                     18
Les infirmiers pourraient utiliser l’humour comme outil durant les soins, avec
au préalable une formation adaptée. L’association le Rire Médecin basée sur Paris
propose une formation destinée aux professionnels de santé : la formation « Ludo-
Soignant ». Cette association dispense également des interventions au niveau des
Instituts de Formation aux Métiers de la Santé (IFMS) destinées particulièrement aux
étudiants infirmiers. Certains professionnels de santé sont formés à une telle
formation. Mon travail de fin d’étude s’appliquant aux professionnels de santé
dévolus de ce type de formations, d’où mes interrogations :

       Les infirmier(e)s utilisent-ils l’humour lors des soins ? Si oui, cette pratique a-
t-elle un sens? L’utilisation de humour est-il une solution face à un évènement
particulièrement stressant ?

       Après avoir analysé mon cadre de référence, Je vais à présent vous présenter
la problématique que j’ai construite puis les hypothèses en réponses à celle-ci. Parmi
ces hypothèses, j’en retiendrai une seule.

       « Pour analyser un système, il faut l’étudier dans ses moindre détails et voir
comment ceux-ci s’articulent entre eux. Un système ne peut s’analyser que de l’intérieur.
Pour comprendre un système, il faut prendre du recul et le considérer dans sa globalité
et dans ses relations avec les autres systèmes. Un système ne peut se comprendre que de
l’extérieur. » Didier Hallépée

                                                                                       19
4.2   Problématique

     Le choix     du    thème de mon mémoire,            l’humour dans la       relation
soignant/soignée, de mon mémoire reste personnel, d’une façon générale, le
relationnel représente un aspect importante dans la prise en charge du patient, je
reste persuadé que lorsqu’une relation de confiance entre le soignant et le soigné est
établie, la qualité de prise en charge est meilleure. Comme disait Voltaire « j’ai décidé
d’être heureux parce que c’est bon pour la santé ».
     Au regard des diverses observations que j’ai pu faire, j’ai construit la
problématique suivante :

     Comment l’humour améliore t-il la relation soignant/soigné grâce à un
climat de confiance qui s’établit ?

     4.3   Hypothèses envisagées

       Afin de compléter mon cadre de référence, se composant du cadre théorique et
du cadre législatif, deux hypothèses restent envisageables.
       Les hypothèses envisagées sont issues d’une réflexion personnelle de mes
situations d’appel, de mes analyses ainsi que de l’élaboration de ma question de
départ. En effet, tout soignant a vu ou vécu au minimum une situation difficile où
l’humour était la seule stratégie d’adaptation afin de la résoudre.

       - Si l’humour est utile pour combattre un événement stressant, alors comment
           l’infirmier peut optimiser ses soins lors d’une relation soignant/soigné
           difficile en faisant preuve d’humour ;
       -   Si le patient répond positivement à l‘humour du soignant alors la relation
           soignant/soigné sera optimisée et pourra aider ceux ci à combattre un
           événement stressant.

                                                                                      20
4.4 Hypothèse retenue

     L’hypothèse retenue afin d’établir mon enquête est :

  Si l’humour est utile pour combattre un événement stressant, alors comment
l’infirmier peut optimiser ses soins lors d’une relation soignant/soigné difficile
en faisant preuve d’humour ?

                                                                               21
5. Enquête de terrain

       L’enquête de terrain est consécutive à la problématique, aux hypothèses et à
l’hypothèse retenue. Celle-ci s’articulera selon une méthode de recherche choisie, les
demandes d’enquête se trouvent en annexe.

         5.1       Présentation du dispositif et des modalités d’enquête

       Mon choix de l’outil s’est orienté vers deux questionnaires, accessible en
annexe, afin d’en tirer une étude quantitative mais aussi qualitative à l’aide
d’utilisation de questions ouvertes (cf annexe une et deux). Mon choix de populations
interrogées sera composé des professionnels de santé, tout particulièrement les
infirmier(e)s ainsi que les résidents. Mon objectif sera de pouvoir mettre en
corrélation les réponses obtenues. Je poserai des questions afin de valider ou
invalider mon hypothèse de travail. L’enquête de terrain a été demandée le 31 mars
2016 et mise en pratique du 03 au 09 avril 2016.

       5.2       Lieu d’enquête.

       Le lieu de l’enquête se déroule au sein de deux maisons de retraite. Afin de
garantir l’anonymat, les appellations de ses structures ne seront pas divulguées. Le
choix de deux lieux a été souligné par le fait que le nombre de professionnels
travaillant dans une seule structure ne m’apportait pas assez de réponses.

       Dans le but de définir le profil de personnes pouvant participer à mon étude,
j’ai utilisé des critères d’inclusion et d’exclusion afin de garantir une cohérence dans
les résultats.

                                                                                     22
5.3         Les critères d’inclusion

       L’âge du résident sera compris entre 60 et 75 ans afin qu’il réponde au critère
de la personne âgée. Cependant, la définition de la personne âgée est très difficile à
qualifier. Selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études
Économiques), une personne âgée est une « personne âgée de plus de 60 ans » alors
que selon L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) une personne âgée est âgée « de
65 ans et plus », j’ai choisi de maintenir un âge compris entre 60 et 75 ans afin de
pouvoir organiser mon questionnaire dans une maison de retraite dont l’âge d’entrée
est de 60 ans.
       Le traitement du résident devra être fixé à des doses stables d’au moins trois
mois avant la mise en place de l’enquête. L’objectif est que celui-ci ne présente pas
d’effets indésirables thérapeutiques de type somnolence ou euphorie.

       Les professionnels devront être titulaires du diplôme d’état d’infirmier depuis
plus d’une année.

       5.4       Les critères d’exclusion

       L’humour entre les professionnels et l’humour entre les patients eux-mêmes
ne sera pas pris en compte lors de mon étude ; mon sujet étant l’humour dans la
relation soignant/soignée.
       Les professionnels interrogés ne devront pas avoir bénéficié d’une formation
en rapport avec l’humour dans les soins.
       Le résident ne devra pas être atteint de démence ni de troubles psychiatriques.
En effet, l’avis du résident pourrait s’en trouver altéré et mon étude serait alors
caduque. Aussi, les traitements de type psychotrope ou anxiolytique ne devront pas
être pris par les résidents interrogés.
       Enfin, je retire de mon échantillonnage, les résidents sous mesure de
protection. En effet, au regard de l’échéance du rendu de mon mémoire, les
démarches afin d’obtenir les autorisations d’enquête sont trop longues.

                                                                                   23
5.5     Difficultés de l’enquête

       Lors de mon enquête de terrain, j’ai été confronté à plusieurs difficultés. En
effet, afin d’avoir le nombre maximum de questionnaires exploitables, j’ai décidé de
mener mon enquête sur deux lieux différents mais ayant les mêmes modalités de
prise en charge à savoir deux maisons de retraite. De ce fait, j’ai due élaborer deux
demandes d’autorisation écrites et les adresser aux responsables des lieux d’enquête.
Dans le premier lieu, j’ai su réceptionner mes questionnaires le jour même.
Cependant, dans le second lieu, j’ai été contraint de m’y rendre à plusieurs reprises.
En effet, la surcharge de travail des professionnels freinait leur disponibilité.

       Lors de l’enquête établie auprès des résidents, j’ai du recueillir leur
consentement individuel ainsi que celui des responsables des lieux d’enquête.
Malheureusement, j’ai du me heurter à des refus d’enquête.

   5.6 Limite de l’enquête

   Dans une étude quantitative, les personnes sont guidées dans les réponses qui
leurs sont posées, de plus, le choix des personnes interrogées, ici des résidents, ainsi
que le lieu d’enquête ne permettent pas de généraliser les résultats à l’échelle des
autres services hospitaliers. De surcroît, il faudrait un échantillonnage élevé afin
d’obtenir une évaluation plus représentative.

   Toutefois, cette initiation à la recherche permet d’en tirer des préceptes qu’il ne
faut pas négliger.

   Pour qu’une étude quantitative soit correctement établie, il en faut une analyse
ainsi qu’une comparaison des différentes réponses obtenues entre-elles afin de faire
le lien avec la théorie.

                                                                                     24
6. Analyse de l’enquête de terrain.

       6.1      Analyse

       L’analyse des questionnaires recueillis servira à valider ou invalider mon
hypothèse de travail, les graphiques sont disponible en annexe.
       J’ai distribué seize questionnaires à l’intention des infirmier(e)s ainsi que vingt
questionnaires à l’intention des résidents. Ces questionnaires ont été déposés sur une
période échelonnée du trois au neuf avril deux milles seize et récupérés une heure
après leur dépôt. Cependant, j’ai du me heurter aux refus de deux résidents. Ainsi
mon étude se caractérise donc comme suit :
       -     seize questionnaires de professionnels ;
       -     vingt questionnaires de résidents dont deux refus soit dix huit
             questionnaires exploitables.

       J’ai utilisé un tableau afin d'étudier les données récoltées que j’ai ensuite mis
en lien afin d’en simplifier au mieux son analyse.

       Question I : L’humour est-il un trait de caractère de votre personnalité ?
       En posant cette question, j’ai voulu dresser le profil des personnes enquêtées,
à savoir si oui ou non l’humour était un trait de leur personnalité.

                      oui                               non
Résidents             18                                0
Infirmier(e)s         14                                2

       En général, nous constatons que l’humour est un trait de caractère dominant
chez les résidents et les infirmier(e)s, ce qui valide la partie théorique concernant
« humour et culture ».

                                                                                       25
Question II : De manière générale, utilisez-vous l’humour envers l’équipe
  soignante en dehors des soins? / De manière générale, utilisez-vous l’humour envers
  les résidents en dehors des soins?

                      Jamais           De temps en temps        Souvent              Toujours

  Résidents           0                7                        6                    5
  Infirmier(e)s       0                6                        9                    0

         Par cette question, je souhaitais savoir si l’infirmier(e)s et le résident utilisent
  l’humour en dehors des soins. Cette question reste en lien avec la question trois.
         En croisant ces réponses, nous remarquons, que le résident utilise de temps en
  temps l’humour alors que l’infirmier(e)s l’utilise souvent.

         Question III : Utilisez-vous l’humour avec l’équipe soignante durant vos soins ?
  / Utilisez-vous l’humour durant les soins ?

                  Jamais           De temps en temps       Souvent         Toujours
Résidents         0                8                       6               4
Infirmier(e)s     0                8                       7               1

         Cette question reste en lien avec la seconde question. Je voulais établir un
  rapport entre le « en dehors du soin » et le «durant le soin ».

         Nous remarquons que vis à vis des résidents, les avis restaient habituels. En
  effet, l’humour est utilisé « de temps en temps » en dehors et durant les soins.

         Néanmoins, en mettant en parallèle les réponses des infirmier(e)s, nous
  constatons que les professionnels utilisent amplement l’humour en dehors des soins
  que durant les soins. Cependant, un(e) infirmier(e) utilise toujours l’humour durant
  les soins.

                                                                                          26
Question IV : Utilisez-vous l’humour comme anti-stress? / Pensez-vous que
l’humour est une stratégie d’acceptation d’un soin ? Grâce à cette question, je voulais
savoir si une partie de mon cadre conceptuel était fidèle aux ressentis des résidents et
des professionnels interrogés, à savoir si oui ou non l’humour était un moyen de
coping face à une situation de soins.

                      Oui                     Parfois                 Non
Résidents             9                       8                       1
Infirmier(e)s         6                       10                      0

       Nous distinguons que le résident utilise l’humour durant son soin alors que
l’infirmier(e)s ne l’utilise que parfois. Nous pouvons déjà supposer que la réponse de
l’humour du résident n’est parfois pas repérée par le professionnel. Le professionnel
utilise l’humour comme moyen de « diversion », « d’acceptation du soin » et de moyen
de « détournement d’attention ».

       Question V : Pensez vous que l’utilisation de l’humour devrait être proposé
lors des études d’infirmier ? / Si une formation sur l’humour était proposée au sein de
votre service, seriez-vous intéressé de vous d’y participer?
       Pour cette question, je me suis posé la question de l’utilité d’une formation
basée sur l’humour durant la formation infirmière pour les étudiants et les
professionnels en poste. Cette question reste en lien avec la question précédente.

                              Oui                             Non
Résidents                     18                              0

                Oui                     Oui                       Oui les deux   Non
                personnellement         professionnellement
Infirmier(e)s 2                         5                         1              8

                                                                                       27
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