LA BELGIQUE ET LE CERN - Février 2012
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Source : htp://genevalunch.com/guest-bloggers/files/2010/07/cern_dominique_bertolla_aerial-view.jpg LA BELGIQUE ET LE CERN Février 2012
TABLE DES MATIERES 1. EXECUTIVE SUMMARY page 3 2. LA GOUVERNANCE ET LE FINANCEMENT page 6 2.1. Création et mission page 6 2.2. Les organes de décision et la représentation de la Belgique page 7 2.3. Les moyens financiers et leur utilisation page 8 2.4. Les récents thèmes de discussion et décisions page 11 2.4.1 L’élargissement géographique page 11 2.4.2. La Caisse des Pensions page 11 2.4.3. Le paiement des contributions dans des monnaies autres que le franc suisse page 12 2.4.4. Plan à moyen terme pour la période 2012-2016 et projet de budget pour 2012 page 12 3. LES ENJEUX SCIENTIFIQUES page 13 3.1. LHC page 13 3.2. CMS page 15 3.3. ISOLDE page 16 3.4. NA62 page 17 3.5. OPERA page 17 4. LES DIMENSIONS ECONOMIQUES ET SOCIETALES page 18 4.1. Le retour industriel pour la Belgique page 18 4.2. Le personnel belge au CERN page 22 4.3. La diffusion des connaissances page 24 ANNEXE page 26 2
1. EXECUTIVE SUMMARY Le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, dont le siège administratif est situé à Genève, constitue l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l’Univers. Organisation intergouvernementale créée par une convention internationale signée à Paris le 19 juillet 1953, à l’initiative de douze pays dont la Belgique, elle comprend aujourd’hui 20 Etats membres. Compte tenu de la mondialisation croissante de la recherche dans les hautes énergies, certains Etats non européens sont autorisés à contribuer à certaines activités du CERN. Quelques uns (Inde, Israël, Japon, Russie, Turquie et USA) sont invités à assister, à titre d’observateur, à certaines parties des réunions des organes de décision de l’Organisation. Par ailleurs, celle-ci envisage de participer, à moyen terme, à des projets hors Europe. Le Conseil est l’autorité suprême du CERN. Il est assisté dans sa tâche par des comités ad hoc dont le Comité des Finances. Depuis toujours étroitement associée aux décisions stratégiques, la Belgique est représentée depuis 2009 au Conseil par V. Halloin, Secrétaire générale du F.R.S.- FNRS. W. Van Doninck (VUB) siège à ses côtés à titre de représentant des scientifiques. Les prises de position de la Belgique au cours des débats résultent d’une concertation très régulière entre les autorités fédérales en charge du dossier. La contribution financière annuelle de notre pays représente 2,82% des contributions totales au CERN, soit, en 2010, 31 MCHF (27.045.679,23 €) 1 sur un total de 1.112 MCHF (970.316.831,70 €). Ces dernières années, l’Organisation a mené une politique budgétaire rigoureuse. L’année 2010 s’est clôturée par un solde budgétaire positif. Les produits financiers se sont accrus, notamment en raison de l’augmentation croissante de projets financés par l’UE, dans le cadre de laquelle le CERN rencontre des taux de succès particulièrement élevés. L’Organisation a adopté tout récemment, d’une part, un plan de mesures drastiques pour stabiliser la situation financière de la Caisse de Pensions et, d’autre part, le plan des ressources à moyen terme pour la période 2012-2016. Près de 58% des charges de l’Organisation relèvent de frais de personnel, 33% de la consommation de matériel, plus de 7% de la consommation d’énergie et près de 2% de frais liés au remboursement de dettes. Le nombre total de membres de personnel employé payés par les comptes du CERN et des équipes de recherche s’élève à 2808,9 ETP 2. Le personnel de nationalité belge a toujours été présent dans toutes les catégories professionnelles de l’Organisation. Ces dernières années, on constate que l’augmentation des effectifs de nationalité belge concerne davantage les administratifs de haut niveau que le personnel de R&D. Environ 8000 scientifiques visiteurs, soit la moitié des physiciens des particules du monde, viennent au CERN pour mener des recherches. 580 universités y sont représentées. Parmi celles- ci, les universités belges – ULB, VUB, UCL, KULeuven, UMONS, UGent et UA – assurent des 1 Taux de conversion au 26 août 2011, utilisé pour tous les montants existants dans le présent document 2 Données 2010 3
responsabilités importantes au sein des expériences majeures du Laboratoire. Cette communauté de chercheurs s’élève à une centaine d’unités. L’European Committee for Future Accelerators (ECFA) a souligné la qualité de cette recherche qui se caractérise par un étroit dialogue entre théoriciens et expérimentateurs 3. L’implication de nos chercheurs au CERN permet à notre communauté de physiciens de développer de manière significative les connaissances dans le domaine et, en conséquence, de former à l’excellence les générations d’étudiants qu’ils encadrent. Si l’on considère les lauréats du Prix Francqui depuis 1954, année de création officielle de l’Organisation, sur les 32% de lauréats en sciences exactes, 57% sont des physiciens. Les publications scientifiques attestent également de la qualité et du rayonnement de cette recherche. Pour participer aux activités du CERN, les équipes universitaires bénéficient de crédits alloués par l’IISN 4/IIKW 5, fonds associés respectivement près le F.R.S.-FNRS et le FWO. Ces fonds, dont la mission participe d’une contribution à l’approfondissement de l’étude de la matière, perçoivent annuellement des subventions fédérales et communautaires dont l’utilisation se fonde, au Nord et au Sud du pays, sur une évaluation scientifique rigoureuse et transparente des projets de recherche soumis à financement. Le CERN fonde ses activités sur des accélérateurs et des détecteurs de particules. Mis en fonctionnement en septembre 2008, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) va recréer les conditions qui existaient juste après le Big Bang. Nos chercheurs participent aux expériences installées dans le LHC ainsi qu’à des expériences associées, soit essentiellement CMS, ISOLDE, NA62 et OPERA. Ces expériences sont tout à fait stratégiques pour la Belgique dans la mesure où elles devraient, en théorie, mener à la découverte du boson de Higgs, Brout et Englert. Ces deux derniers chercheurs sont belges. Si le mécanisme de brisure de symétrie responsable de la masse des bosons Z et W est bien établi (tout calcul en physique des particules en dépend profondément), le détail de sa réalisation, compte tenu du très bon fonctionnement du LHC, serait, de l’avis de la direction du CERN, mis en évidence expérimentalement d’ici à maximum deux ans. Il pourrait valoir à nos chercheurs, déjà couronnés par le prix Wolf de physique, un prix Nobel. Outre le prestige pour notre recherche, on peut raisonnablement espérer qu’une telle reconnaissance concourra à attirer davantage de jeunes vers les filières scientifiques. Les projets de recherche contribuent non seulement aux progrès de la physique mais les technologies développées trouvent également des applications dans la médecine et l’industrie. Il n’est pas inutile de rappeler qu’il y a 30 ans, le CERN a été le lieu de naissance du World Wide Web (www), développé par T. Berners-Lee stimulé par son chef de groupe, le belge R. Cailliau. La participation de la Belgique au CERN ne concerne pas exclusivement le monde scientifique, elle implique aussi les acteurs économiques. En effet, l’Organisation dispose d’un budget d’achats en matériel, fournitures et prestations de services d’un montant de 1 milliard de CHF (872.875.583,81 d’€), dont 400 MCHF (348.868.102,56 €) d’achats en biens et services. Elle poursuit une politique d’achat en tenant compte du retour industriel allant à chaque pays 3 Lettre de M. T. Nakada, Président de l’ECFA, envoyée à Mme V. Halloin, le 23 avril 2010, suite à la visite de l’ECFA en Belgique 4 Institut Interuniversitaire des Sciences Nucléaires 5 Interuniversitair Instituut voor Kernwetenschappen 4
membre 6. La Belgique est considérée comme un pays dit « équilibré », c’est-à-dire qui atteint le seuil minimal de retour industriel. Cette notion recouvre des contrats importants pour les entreprises belges dans différents domaines allant de la mécanique de haute précision à l’électronique, en passant par les moulages plastiques spéciaux. Toutefois, les cinq dernières années correspondent à une baisse des dépenses en services industriels et, dans une moindre mesure, des dépenses en fournitures ayant la Belgique comme pays d’origine. On peut espérer une reprise dans le futur du fait des périodes de travail technique prévues sur le LHC. Dans cette perspective, l’AWEX 7 et Flanders Investment and Trade développent actuellement un programme de visites et de contacts susceptible d’intensifier les relations commerciales entre nos entreprises et le CERN. Enfin, l’Organisation diffuse auprès d’un large public les informations relatives à ses activités en cours et progrès engrangés. Elle contribue de manière significative, par une compréhension sans cesse affinée de notre Univers, à l’accroissement de la connaissance et à l’évolution technologique de notre société. La Belgique, pays fondateur du CERN, peut s’enorgueillir de contribuer depuis plus de 50 ans, avec excellence, à ce fleuron de la science et de la technologie. Le présent rapport poursuit l’objectif de préciser les caractéristiques de notre collaboration au sein de cette grande infrastructure de recherche. 6 Proportion des achats du pays dans l’ensemble des achats du CERN en relation avec la proportion de la contribution dans le total du budget du CERN. 7 Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers 5
2. LA GOUVERNANCE ET LE FINANCEMENT 2.1. Création et mission L'Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire (CERN) est une organisation intergouvernementale européenne créée par une convention internationale, signée à Paris le 19 juillet 1953 à l'initiative de douze pays dont la Belgique. Elle compte aujourd'hui vingt Etats membres8. Compte tenu de la mondialisation croissante de la recherche dans les hautes énergies, certains Etats non-membres (Inde, Israël, Japon, Russie, Turquie et USA) se sont vus reconnaître le statut d'observateur ce qui leur ouvre le droit d'assister à certaines parties de réunions du Conseil mais pas de prendre part au processus de décisions de l'Organisation. Le statut d'associé permet aux Etats non européens de participer et de contribuer à une ou plusieurs des activités du CERN. Les Etats membres du CERN 9 8 Actuellement, les États membres sont : l’Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. 9 http://international-relations.web.cern.ch/International-Relations/ms/ 6
Les laboratoires du CERN s'étendent de part et d'autre de la frontière franco-suisse entre le Jura et le lac Léman; le siège administratif est localisé en Suisse. Le CERN a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l'Univers. Il utilise des instruments scientifiques très complexes pour sonder les constituants ultimes de la matière: les particules fondamentales. En étudiant ce qui se passe lorsque ces particules entrent en collision, les physiciens appréhendent les lois de la Nature. Les instruments qu’utilise le CERN, sont des accélérateurs et des détecteurs de particules. Les accélérateurs portent des faisceaux de particules à des énergies élevées pour les faire entrer en collision avec d'autres faisceaux ou avec des cibles fixes. Les détecteurs, eux, observent et enregistrent le résultat de ces collisions. 2.2. Les organes de décision et la représentation de la Belgique Le Conseil du CERN est l'autorité suprême et est responsable de toutes les décisions importantes. Il détermine la politique de l'Organisation dans les domaines scientifique, technique et administratif. Il approuve le programme d'activités, adopte les budgets et contrôle les dépenses. A deux reprises dans l'histoire du CERN, la présidence du Conseil fut confiée à une personnalité belge, d’abord J. Willems et par la suite P. Levaux. Le Conseil est assisté dans sa tâche par le Comité des directives scientifiques et le Comité des finances. Le Directeur général, nommé par le Conseil, gère le Laboratoire. Cette fonction est occupée depuis 2009 par R. Heuer (AIIemagne). Le Directeur général est assisté par un Directoire et administre le Laboratoire en s'appuyant sur une structure de départements. Cette fonction fut assurée de 1976 à 1980, par un scientifique belge, L. Van Hove. Chaque État membre est représenté par deux délégués officiels au Conseil, dont l'un représente les autorités de son pays et l'autre les milieux scientifiques nationaux. Chaque État membre dispose d'une seule voix et la plupart des décisions se prennent à la majorité simple, même si, en pratique, le Conseil cherche à atteindre un consensus aussi large que possible. Depuis août 2009, V. Halloin représente notre pays au Conseil, W. Van Doninck y siégeant au nom des milieux scientifiques belges. Les intéressés participent également aux réunions du Comité des Finances. J.-M. Warêgne, attaché économique et commercial de la Région wallonne à Genève, et K. Castelein, attaché économique et commercial pour la Région flamande à Zürich, sont autorisés à suivre les travaux de ce Comité. Toutes les activités se déroulent en étroite collaboration avec la Représentation permanente de la Belgique à Genève. Par ailleurs, membre de l'Advisory Committee of CERN Users (ACCU) depuis 2008 à la suite de C. Bricman et G. Wilquet, C. Van der Velde préside aux destinées de ce Comité depuis 2010. Afin de préparer la position belge de manière concertée, V. Halloin prend régulièrement le soin de solliciter le Cabinet du Ministre du Climat et de l’Energie, le Cabinet de la Politique scientifique et 7
la Direction générale de l’Energie du Ministère des Affaires économiques. Enfin, la cellule COORMULTI, créée au sein du SPF Affaires étrangères, Commerce Extérieur et Coopération au Développement, organise, le cas échéant, des réunions de coordination en vue de contrôler la cohérence de la politique belge à l’égard du CERN. 2.3. Les moyens financiers et leur utilisation 10 En 2010, la Belgique participe à concurrence de 2,82 % aux contributions totales au CERN, soit 31 MCHF (27.045.679,23 €) sur 1.112 MCHF (970.033.909,53 €). Figure I. Austria Belgium Bulgaria Czech 2,25% 0,32% Republic 2,82% 1,08% Denmark Switzerland Finland 1,76% 2,41% United Kingdom 1,48% Sweden 14,64% France 2,40% 15,63% Spain Slovak 8,89% Republic 0,60% Germany Portugal 20,30% 1,18% Poland Italy 11,64% 2,66% Norway 2,76% Netherlands Greece 4,55% Hungary 0,68% 1,93% Comme l’indique le résumé des produits et charges repris au sein du tableau I. ci-dessous, le solde budgétaire 2010 est positif, à concurrence de 110 MCHF (95.955.324,38 €). Les produits se sont accrus en raison des contributions qu’a versées la Roumanie en tant que candidate à l’adhésion, de l’augmentation du nombre de projets de l’UE (dans le cadre desquels le CERN a rencontré un taux de succès très élevé, particulièrement pour les projets Marie Curie) et de membres de personnel rémunérés sur les comptes d’équipes de visiteurs ou en détachement, ainsi que d’autres produits (y compris les ventes, compensations d’assurance, contributions en nature et accords de collaboration). 10 La plupart des informations reprises dans cette section du rapport sont extraites du Bilan d’activités annuel de l’Organisation pour le cinquante-sixième exercice financier 2010. 8
Avec 18 nouveaux projets de l’UE retenus pour un financement et une contribution correspondante de la part de la Commission européenne se montant à 23,8 MEuros (27.276.366,71 CHF) (sur une période de 2 à 5 ans), 2010 a été l’année la plus fructueuse du CERN en ce qui concerne sa participation au 7ème programme-cadre (PC). Outre les projets Marie Curie, l’infrastructure électronique et les Programmes d’infrastructures de recherche, pour lesquels l’Organisation est très active depuis plusieurs années, la participation du CERN au 7ème PC s’étend à 18 nouveaux projets parmi lesquels 5 sont coordonnés par le CERN et 2 sont de type « mono- site » (le CERN est le seul bénéficiaire de la convention de subvention). Pour l’ensemble des programmes de recherche, les charges d’exploitation s’élèvent en 2010 à 899,4 MCHF (784.917.542,93 €). Près de 58% relèvent de frais de personnel, 33% de la consommation de matériel, plus de 7% de la consommation d’énergie et d’eau et près de 2% de frais liés au remboursement de dettes. 9
Figure II – Ventilation des dépenses assortie du détail pour les dépenses de personnel Energie et eau Intérêts et coûts Personnel 7,60% financiers 57,50% 1,90% Matériel 33% Figure II. b. Répartition des charges de Figure II. a. Catégories de personnel personnel par nature (hors personnel payé par les équipes) 11 Physiciens Autres de membres recherche (boursiers, 2% attachés, Ingénieurs étudiants et scientifiques apprentis) 27% 30% Ouvriers qualifiés Personnel Techniciens 5% administratif 25% 11% En 2010, le nombre total de membres de personnel employé payés sur les comptes du CERN et des équipes est de 2.808,9 ETP, soit 2724,7 ETP à charge des comptes du CERN et 84,2 ETP à charge des comptes des équipes. 11 Bilan d’activités annuel de l’Organisation pour le cinquante-sixième exercice financier (2010) 10
Pour les charges de personnel budgétisées, le personnel payé sur le compte du CERN représente une charge de 520.791 kCHF (454.087,87 k€) (la charge du personnel payé sur le compte des équipes représente 10,36MCHF (9.042.407,01 €)). 2.4. Les récents thèmes de discussion et décisions Ces derniers mois, le Conseil a été saisi de nouveaux défis inhérents à l’évolution de l’Organisation, soit, entre autres, son élargissement géographique, la pleine capitalisation de la Caisse de Pensions, le paiement des contributions des Etats membres dans des monnaies autres que le franc suisse et l’adoption de son plan à moyen terme pour la période 2012-2016. 2.4.1. L’élargissement géographique Les discussions ont porté, d’une part, sur l’ouverture du CERN à des Etats non européens et, d’autre part, sur la possibilité pour l’Organisation de participer à de futurs projets hors Europe. Elles ont abouti à une décision, lors du Conseil de juin 2010, en vertu de laquelle, d’une part, n’importe quel pays peut soumettre au Conseil une demande en vue de devenir Etat membre ou Etat membre associé du CERN, moyennant le respect de critères définis dont l’existence, dans le chef de l’Etat demandeur, d’une assise solide en physique des particules élémentaires, bénéficiant d’un financement suffisant pour le soutien de la recherche au plan national et d’une industrie nationale suffisamment développée pour lui permettre de soumissionner pour les contrats du CERN ; d’autre part, des mécanismes sont prévus pour permettre au Laboratoire de participer, s’il le souhaite, à des projets hors Europe. De plus, les dispositifs actuels relatifs au statut d’observateur sont appelés à disparaître progressivement. 2.4.2. La Caisse de Pensions Le régime de pensions du CERN est géré par la Caisse de Pensions qui fait partie intégrante de l’Organisation. Afin que la Caisse puisse remplir son rôle de pourvoyeur de sécurité sociale et que ses avoirs soient sanctuarisés, le Conseil lui a conféré une autonomie administrative au sein du CERN. Les avoirs de la Caisse sont tenus séparés de ceux de l’Organisation. En décembre 2010, le Conseil a approuvé un train de mesures visant à dégager, pour le court terme, 60 MCHF (49.929.287 €) par an nécessaires pour interrompre la détérioration de la situation financière de la Caisse de Pensions et, pour le long terme, une somme supplémentaire de 34 MCHF (29.665.138,82 €) par an afin de rétablir une pleine capitalisation. Lors du Conseil de juin 2011, des mesures complémentaires ont été adoptées dont certaines concernent les nouveaux membres et futurs bénéficiaires de la Caisse de Pensions : à partir du 1er janvier 2012, l’âge de la retraite est porté de 65 à 67 ans ; le niveau de cotisation s’élève à 28,33% au lieu de 34%, en vertu d’une répartition pays membre/Organisation de 40%-60% en lieu et place de 1/3-2/3 ; la contribution des employés reste à 11,33 % (si les 28,33% sont suffisants pour faire face à la future augmentation de la durée de vie) ; la pension maximale est atteinte après 37 ans et 10 mois de service et non plus 35 ans ; elle est calculée sur la moyenne des trois dernières années de salaire et non plus sur la base du dernier salaire perçu. Moyennant les différents trains de mesures adoptés, on peut espérer une pleine capitalisation dans maximum trente ans. 11
2.4.3. Le paiement des contributions dans des monnaies autres que le franc suisse Cette question se place dans le cadre du calcul du barème des contributions qui prendra effet à compter de 2013. Certaines délégations avaient préconisé des options alternatives par rapport à la situation actuelle, soit le paiement de la contribution des Etats membres en franc suisse. Toutefois, lors du récent Conseil de juin 2011, le statu quo a été décidé. Cette position rejoint l’option défendue par la Belgique qui estimait que, quelle que soit la solution adoptée, le principe du paiement en franc suisse devait rester une possibilité. 2.4.4. Plan à moyen terme pour la période 2012-2016 et projet de budget pour 2012 12 Le Conseil du 23 juin dernier a approuvé la stratégie globale pour la période de référence, a pris note du plan des ressources pour les années 2012 à 2016 et a approuvé le budget 2012 aux prix de 2011 proposé par le Comité des Finances. 12 « Plan à moyen terme pour la période 2012-2016 et projet de budget de l’Organisation pour le cinquante-huitième exercice financier (2012) », document du CERN référencé CERN/SPC/970-CERN/FC/5534-CERN/2970, daté du 15 juin 2011 12
3. LES ENJEUX SCIENTIFIQUES 3.1 LHC Appelé à succéder au Grand collisionneur électron-positon (LEP), le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a été conçu dans les années 1980 et sa construction a été approuvée par le Conseil du CERN en 1994. Les travaux de génie civil pour creuser les cavernes des expériences ont été terminés en 2003. De nombreuses techniques de pointe ont été améliorées pour répondre à des contraintes sans précédent. Par exemple, en prévision de la quantité phénoménale de données qui seront produites par les expériences du LHC (environ 1% de la production mondiale d'information), une nouvelle approche en matière de stockage, de gestion, de partage et d'analyse des données a été adoptée : c'est le projet de Grille de calcul pour le LHC. Deux faisceaux de particules subatomiques de la famille des « hadrons» (des protons et plus tard des ions de plomb) circulent en sens inverse à l'intérieur de l'accélérateur circulaire de 27 kilomètres de circonférence, emmagasinant de l'énergie à chaque tour. En faisant entrer en collision frontale les deux faisceaux à une vitesse proche de celle de la lumière et à de très hautes énergies, le LHC va recréer les conditions qui existaient juste après le Big Bang. Des équipes de physiciens du monde entier analysent les particules issues de ces collisions en utilisant des détecteurs spéciaux. Avec des éléments de réponse attendus sur la façon dont les particules acquièrent leur masse, sur la matière noire de l'Univers, sur le rapport matière-antimatière, sur l'état de la matière quelques fractions de seconde après le Big Bang, la manière de comprendre notre Univers risque d'être modifiée de manière significative. L'injection du premier faisceau dans l'accélérateur est réalisée en septembre 2008. Cet événement historique marque la transition vers une nouvelle ère de découvertes scientifiques. Arrêté à deux reprises pour des problèmes électriques, l'accélérateur redémarre en octobre 2009. Le 23 novembre 2009 marque la première collision de faisceaux de particules au sein de l'instrument. À partir de la mi-décembre 2009, a lieu un arrêt technique qui s'achève fin février 2010; le but était de préparer la machine à une exploitation à 3,5 TeV par faisceau pendant l’année 2010. Cela permet d'atteindre des collisions avec une énergie totale de 7 TeV, bien qu'avec une luminosité encore très inférieure à la cible nominale du LHC. Les premières collisions à cette énergie dans le centre de masse sont effectuées en mars 2010. Lors de la conférence bisannuelle Lepton-Photon organisée à Mumbai (Inde) en août 2011, il a été souligné que les performances récentes du LHC ont permis de réunir un nombre important de données nouvelles susceptibles de conduire à des découvertes majeures d’ici mi-2012. Non seulement, la compréhension du Modèle standard s’affine de jour en jour mais aussi l’existence du boson scalaire – ou son inexistence – ainsi que la plupart des hypothèses posées en physique depuis près de 50 ans devraient être vérifiées très prochainement. Le LHC doublera au moins, d’ici à la fin de l’année, le volume de données fournies jusqu’ici aux expériences. Le CERN a annoncé que le LHC fonctionnera jusqu’à la fin 2012, avec un bref arrêt technique fin 2011. Après un long arrêt, le LHC sera exploité à plus haute énergie à partir de 2014. 13
La localisation des expériences du LHC (Source : http://www.katoptrons.eu /cern.jpg) Six expériences sont installées dans le LHC : ALICE (A Large Ion Collider Experiment), ATLAS (A Toroidal LHC ApparatuS), CMS (Compact Muon Solenoid), LHCb (Large Hadron Collider beauty experiment), LHCf (Large Hadron Collider forward experiment) et TOTEM (TOTal Cross Section, Elastic Scattering and Diffraction Dissociation at the LHC). Ces expériences sont tout à fait stratégiques pour la Belgique. En effet, elles devraient en théorie mener à la découverte du boson de Higgs, Brout et Englert. Ces deux derniers chercheurs sont belges et ont, en 1964, indépendamment de Peter Higgs, proposé le mécanisme de brisure de symétrie responsable de la masse des bosons Z et W. Si le boson de Higgs, Brout et Englert était mis à jour dans les collisions du LHC, cela permettrait sans doute à la recherche belge d’être couronnée par le prix Nobel. En 2004, les chercheurs concernés ont été récompensés par le prix Wolf de physique, que certains considèrent comme une antichambre du Nobel. Les expériences ALICE, ATLAS, CMS et LHCb sont installées à l'intérieur de quatre énormes cavernes souterraines construites autour des quatre points de collision des faisceaux du LHC. L'expérience TOTEM est placée près du point d'interaction de CMS, tandis que LHCf se trouve près d'ATLAS. Si, dans le passé, les chercheurs belges se sont concentrés sur les expériences DELPHI et H1, ils contribuent aujourd'hui essentiellement à l'expérience CMS mais participent aussi à l'expérience de physique nucléaire ISOLDE, en physique des neutrinos à OPERA et au projet NA62 en physique des kaons, initié au SPS (Super Proton Synchrotron). 14
Saluée pour la qualité de sa recherche par l'European Committee for Future Accelerators (ECFA) dans son rapport d'avril 2010 13, la communauté scientifique belge des physiciens se caractérise par un étroit dialogue entre théoriciens et expérimentateurs. Rien qu’en 2010, 15 doctorants, financés directement par le F.R.S.-FNRS, ont poursuivi des travaux dans les laboratoires de l’UCL, de l’ULB et de l’UMONS en relation avec les expériences menées au CERN. L’implication des chercheurs belges au CERN permet à notre communauté de physiciens de développer de manière significative les connaissances dans le domaine. Si l’on considère les lauréats du Prix Francqui depuis 1954, année au cours de laquelle l’Organisation voit officiellement le jour, sur les 32% de lauréats de sciences exactes, 57% sont des physiciens. L’intensité des échanges scientifiques qui se déroulent au CERN, explique que l’Organisation enregistre un excellent taux de réussite dans le cadre des programmes européens. Expert pour ce qui relève de la physique des particules, le CERN participe activement à l'élaboration de ce volet dans le cadre de la feuille de route européenne des grandes infrastructures de recherche. 3.2. CMS Sur l'un des quatre points de collisions du LHC se trouve le détecteur CMS (Compact Muon Solenoid). L'objectif de l'expérience est de découvrir des nouvelles particules élémentaires comme le boson de Higgs, et de trouver des particules supersymétriques ou de mettre en évidence des dimensions supplémentaires de l'espace. Ce détecteur hors du commun est un véritable titan, long de 21 ,5 mètres, d'un diamètre de 15 mètres, et d'une masse de 12 500 tonnes. Source : http://cms.web.cern.ch/cms/Resources/Website/Media/Images/Gallery/Solenoid/Yokes/HighRes/0710002_03-A4-at-140006.jpg 13 Lettre de M. T. Nakada, Président de l’ECFA, envoyée à Mme V. Halloin, le 23 avril 2010, suite à la visite de l’ECFA en Belgique 15
3772 physiciens et ingénieurs provenant de 166 instituts répartis dans 38 pays œuvrent dans le cadre de cette large collaboration internationale. En ce qui concerne la Belgique, six laboratoires universitaires (ULB-VUB, UCL, UMONS, UGent et UA) unissent leurs efforts pour participer à l'expérience. Il est à souligner que le niveau de leur participation dans le cadre de cette coopération internationale ainsi que le nombre de thésards impliqués se révèlent nettement plus élevés que la moyenne des autres partenaires. L'Institut interuniversitaire de Bruxelles, le département de physique des particules de l'UCL, l'UMONS et l'UA ont participé à la conception et à la réalisation de la partie du détecteur de traces constituée d'un ensemble de compteurs silicium à micro pistes qui équipent le cœur du détecteur. Les laboratoires de Bruxelles se sont focalisés sur deux types de processus: ceux qui impliquent une paire d'électrons ou de photons de très haute énergie dans l'état final, ainsi que ceux impliquant une paire de quarks top-antitop dans l'état final. En utilisant ces canaux, le groupe se concentre sur la recherche d'une nouvelle physique au-delà du Modèle Standard, en particulier dans le contexte des théories de grande unification, des modèles à dimensions spatiales supplémentaires compactifiées ou encore des modèles supersymétriques. Le Centre de Cosmologie, Physique des Particules et Phénoménologie de l'UCL analyse les données selon trois axes: la recherche de processus physiques au-delà du Modèle Standard, la physique du quark top et la phénoménologie associée aux réactions induites par des protons de haute énergie. En 2008, une amélioration des chambres RPC dans la région vers l'avant de CMS a du être apportée. L'UGent et la VUB (avec une collaboration UCL jusqu’en 2010) ont pris la responsabilité de la construction, de l'assemblage, des tests et des installations de ces chambres. L'UCL collabore aussi à la réalisation, dans le cadre du LHC Computing GRID, d'un centre de calcul utilisé pour analyser et simuler les données de l'expérience CMS. Sur les dix dernières années, l’I.I.S.N. a accordé près de 9,2 MEuros pour permettre aux équipes de l’ULB, l’UCL et l’UMONS de participer activement à l’expérience CMS ; près de la moitié des crédits accordés servent à financer de l’équipement. En ce qui concerne les universités flamandes (VUB, UA, UGent), le Fonds Wetenschappelijk Onderzoek-Vlaanderen (FWO) a consenti, de 2006 à 2014, un effort de l’ordre de 15,3 MEuros tant au travers de projets et de mandats de recherche que via les programmes Big Science et Odysseus. 3.3. ISOLDE Machine hors du commun, ISOLDE (On-Line Isotope Mass Separator - Séparateur d'isotopes en ligne), située sur l'injecteur du Synchrotron à protons (PS Booster), est comme une petite usine alchimique transformant un élément en un autre, un peu à l'image de ce que les alchimistes s'étaient figuré. Elle produit plus de 1000 isotopes différents utilisés pour des recherches très diverses. Plus de 600 isotopes ayant une demi-vie de quelques millisecondes ont ainsi été obtenus à partir de plus de 60 éléments allant de l'hélium au radium. La plupart des expériences associées à ISOLDE ont pour objet l'étude de la structure du noyau par différents moyens, certains relevant de la physique atomique, de l'astrophysique nucléaire, de la physique fondamentale, de Ia physique du solide ou des sciences de la vie. 16
Des équipes belges, principalement de l’ULB et de la KULeuven, participent de longue date aux expériences qui concernent non seulement la physique subatomique mais aussi la physique de l'état solide, l'astrophysique et la théorie des particules au-delà du Modèle Standard des interactions entre particules. P.-H. Heenen siège au sein du comité scientifique de l'expérience. Sur les dix dernières années, la contribution à l'expérience, par le biais de l'I.I.S.N., s'élève à près de 17 MEuros. De 2007 à 2012, le FWO a accordé à la KULeuven et à l’UGent plus de 9,7 MEuros dont près de 80% relève d’une contribution du programme Big Science. Ces investissements se révèlent plus que raisonnables eu égard aux résultats engrangés. 3.4. NA62 L’expérience NA62 constitue un projet en physique des kaons initié au SPS. Son objectif est d’étudier les désintégrations très rares des kaons pour tester le Modèle Standard des interactions fondamentales. Vingt-huit instituts internationaux participent à ce projet qui représente un véritable challenge, tant au niveau de sa construction qu’au niveau de la détection et de l’analyse des données. La participation du Centre de cosmologie, physique des particules et phénoménologie (CP3) de l’UCL dans l’expérience se situe aussi bien sur le plan expérimental que théorique. L’équipe d’E. Cortina est impliquée dans la construction de l'expérience. Le groupe de J.-M. Gérard contribue, quant à lui, à la phénoménologie des désintégrations des kaons. L’I.I.S.N. soutient financièrement ces équipes depuis 2010, à concurrence de 6% du budget de l’expérience, soit environ 24.000 CHF/an (20.940,59 €), et ce pour une durée de trois ans. NA62 a pour ambition de rapprocher expérimentateurs et théoriciens afin d’améliorer nos connaissances sur les lois de l’Univers et les interactions fondamentales. 3.5. OPERA La collaboration OPERA inclut 170 chercheurs de 33 institutions et 12 pays dont la Belgique (IIHE Bruxelles). En 2010, l'expérience OPERA au laboratoire de Gran Sasso près de Rome, a probablement détecté son premier neutrino de type «tau» dans un faisceau de milliards de neutrinos de type «muon» produit au CERN à Genève. Ce neutrino «tau» proviendrait d'une transformation du neutrino au cours de son voyage de 730 km - de Genève à Rome - à travers la croûte terrestre. Ce résultat est le fruit de sept années de préparation et de plus de trois années d'alimentation en faisceaux par le CERN. Durant cette période, des milliards de neutrinos ont été envoyés du CERN vers le Gran Sasso, la durée d'un voyage n'étant que de 2,4 millisecondes. Ce résultat est important car l'observation de plusieurs événements de ce genre pourra constituer la preuve directe attendue depuis longtemps de l'oscillation des neutrinos, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle et fascinante physique des particules et de leurs interactions, avec des répercussions au niveau cosmologique. La contribution de la Belgique au budget de fonctionnement et de maintenance est subsidiée depuis 2006, à concurrence de 75.000 € sur quatre ans, par une convention I.I.S.N. 17
4. LES DIMENSIONS ECONOMIQUES ET SOCIETALES 4.1. Le retour industriel pour la Belgique Le budget d’achats en matériel, fournitures et prestations de services du CERN est fixé à 1 milliard de CHF (872.477.206,63 d’€) dont 400 MCHF (349.058.136,97 €) d’achats (biens et services) dans divers secteurs tels l’électronique, l’informatique, la construction mécanique, les matériaux nouveaux, etc. Le CERN suit une politique d'achat en tenant compte de l'équilibre du retour industriel allant à chaque pays-membre (proportion des achats du pays dans l'ensemble des achats du CERN en relation avec la proportion de la contribution annuelle du pays dans le total du budget de l’Organisation). Ce paramètre est défini séparément pour les équipements et les services. « Par ce biais, une organisation scientifique telle que le CERN peut contribuer au transfert de technologies et à l’élévation du niveau technologique de l’Europe toute entière. » 14 La Belgique est considérée comme un pays dit ''équilibré'', c'est-à-dire qui atteint le seuil minimal de retour industriel. Les coefficients recouvrent en fait des contrats importants pour des entreprises belges dans différents domaines (mécanique de haute précision, électronique, moulages plastiques spéciaux, etc.), à titre individuel ou en collaboration. Néanmoins, force est de constater que les cinq dernières années correspondent à une baisse vertigineuse des dépenses en services industriels ayant la Belgique comme pays d’origine. Cette chute s’explique par l’achèvement de la construction du LHC. Bien que moindre, l’évolution des dépenses en fournitures témoigne de la même tendance. Pour 2013 et 2014, on peut néanmoins espérer une augmentation des périodes de travail technique sur le LHC. Les figures IV et V reprennent les dépenses en fournitures et services industriels pour la période 2006-2010. 14 Le Forum Mégascience de l’OCDE, Très grands équipements scientifiques en Europe : Analyse des textes juridiques réglant les coopérations institutionnelles, Paris, OCDE/GD (95)80, OLIS, 13 septembre 1995 18
Figure IV – Dépenses en fournitures ayant la Belgique comme pays d’origine – Période 2006-2010 (source CERN) Supplies 7000 0,5 6000 0,4 5000 4000 0,3 3000 0,2 2000 0,1 1000 0 0 2006 2007 2008 2009 2010 Supplies (kCHF) Industrial Returns Ratio L’évolution constatée est confirmée si l’on replace la Belgique au sein des pays membres du CERN. Les résultats remarquables du début de la période 2000-2003 font place à un recul très net. Tableau III - Coefficients de retour enregistrés par les pays membres du CERN sur dix ans - Commandes de fournitures (Source : CERN) Country 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 AUSTRIA 1,33 1,23 1,16 0,94 0,59 0,30 0,24 0,33 0,32 0,32 0,66 BELGIUM 1,85 2,15 1,98 1,84 1,20 1,35 0,44 0,25 0,19 0,18 0,29 BULGARIA 0,01 0,81 0,80 0,29 0,26 0,62 0,59 0,17 0,02 0,00 0,16 SWITZERLAND 2,77 2,51 1,79 1,80 2,56 2,38 2,75 4,14 4,45 6,85 8,23 CZECH REPUBLIC 0,12 0,52 0,68 0,12 0,26 0,40 0,51 1,90 0,95 1,33 1,33 GERMANY 0,66 0,65 0,65 0,97 1,05 0,97 0,71 0,79 0,74 0,55 0,52 DENMARK 0,45 0,18 0,18 0,30 0,67 0,93 1,32 0,74 0,05 0,03 0,06 SPAIN 1,23 1,04 0,93 0,85 0,66 0,61 0,37 0,25 0,25 0,30 0,23 FINLAND 0,61 0,89 1,34 1,26 2,46 2,12 0,99 0,97 0,71 0,61 0,31 FRANCE 1,09 1,34 1,56 1,47 1,29 1,55 2,08 1,70 1,99 2,01 1,96 UNITED KINGDOM 0,45 0,57 0,49 0,37 0,33 0,30 0,27 0,24 0,17 0,30 0,32 GREECE 0,50 0,42 0,13 0,13 0,08 0,04 0,10 0,15 0,22 0,35 0,24 HUNGARY 1,09 0,23 0,15 0,14 0,12 0,16 0,30 1,35 0,50 0,29 0,69 ITALY 1,14 1,08 1,42 1,45 1,42 1,40 1,40 0,97 0,63 0,48 0,46 NETHERLANDS 0,30 0,32 0,29 0,45 0,54 0,56 0,60 0,93 0,71 0,47 0,44 NORWAY 0,30 0,11 0,04 0,03 0,03 0,02 0,05 0,08 0,20 0,22 0,21 POLAND 0,29 0,15 0,14 0,22 0,42 0,25 0,37 0,71 1,00 1,16 1,18 PORTUGAL 0,63 0,74 0,74 0,31 0,34 0,51 0,95 1,24 0,86 0,37 0,56 SWEDEN 0,39 0,44 0,32 0,39 0,37 0,30 0,30 0,47 0,36 0,23 0,63 SLOVAK REPUBLIC 2,17 1,71 0,12 1,45 2,42 2,40 2,77 1,59 0,20 0,14 0,17 19
Figure V - Dépenses en services industriels ayant la Belgique comme pays d’origine – Période 2006-2010 (source CERN) Industrial Services 6000 1,4 5000 1,2 4000 1 0,8 3000 0,6 2000 0,4 1000 0,2 0 0 2006 2007 2008 2009 2010 Industrial Services (kCHF) Industrial Returns Ratio Tableau IV - Coefficients de retour enregistrés par les pays membres du CERN sur dix ans – Services industriels (Source : CERN) Country 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 AUSTRIA 0,24 0,31 0,85 0,51 0,30 0,29 0,29 0,31 0,31 - - BELGIUM 1,05 1,29 1,24 1,65 1,09 1,10 0,89 1,09 1,29 0,63 0,05 BULGARIA 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,20 0,74 1,55 1,41 0,94 SWITZERLAND 5,76 5,10 5,08 5,22 6,24 4,92 4,51 5,18 4,72 7,89 9,43 CZECH REPUBLIC 0,00 1,05 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 GERMANY 0,43 0,58 0,80 0,84 0,71 0,66 0,42 0,23 0,18 0,12 0,06 DENMARK 1,82 1,61 1,38 1,22 0,80 0,97 1,03 1,19 1,63 1,31 1,13 SPAIN 0,82 0,57 0,57 0,26 0,08 0,10 0,08 0,20 0,52 0,69 0,95 FINLAND 0,01 0,01 0,00 0,01 0,03 0,02 0,02 0,01 0,00 0,00 0,00 FRANCE 2,01 1,95 1,98 2,01 2,13 2,23 3,01 3,24 2,69 2,62 2,86 UNITED KINGDOM 0,70 0,64 0,57 0,42 0,14 0,03 0,04 0,03 0,06 0,07 0,22 GREECE 0,00 0,00 1,62 0,63 0,41 0,36 0,19 0,00 0,00 0,00 0,00 HUNGARY 0,23 0,18 0,09 0,00 0,00 0,00 0,04 0,05 0,00 0,00 0,00 ITALY 0,71 0,59 0,39 0,44 0,50 0,46 0,29 0,20 0,16 0,07 0,07 NETHERLANDS 0,21 0,18 0,29 0,58 2,37 3,11 3,01 3,13 3,59 3,18 2,29 NORWAY 0,01 0,01 0,01 0,00 0,00 0,36 0,12 0,00 0,00 0,00 0,00 POLAND 0,00 0,18 0,21 1,24 1,23 1,34 0,97 1,18 1,59 0,48 0,00 PORTUGAL 0,74 3,08 2,56 2,45 2,89 4,42 4,30 2,79 1,40 - 0,00 SWEDEN 0,98 0,95 0,19 0,14 0,15 0,18 0,16 0,08 0,00 0,00 0,00 SLOVAK REPUBLIC 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Le tableau V reprend plus en détail les commandes adressées aux entreprises belges de 2000 à 2009. 20
Tableau V (Source : CERN) SERVICES INDUSTRIELS – Période 2000-2009 Firme/Consortium Description Montant INEO ALPES (FR) - PRE ELEKTROMONTAZ (PL) - FABRICOM 18 000 000 CHF (BE) (15.714.472,45 €) GEOTOP (BE) - HALLER (CH) - HYP 7 449 718 CHF ARC (FR) (6.502.353,32 €) 2 903 282 CHF ENDEL (FR) - GTI (NL) - AXIMA (BE) (2.534.077,85 €) FOURNITURES – Période 2000-2009 Low-carbon steel 57 911 107 CHF COCKERILL FORGES & RINGMILL SA sheet (50.546.113,31 €) BE 100% BE 72% - ICARUS SA - M. BUTTING GMBH & 27 448 348 CHF CO LTD Austenitic steel shells (23.969.364,77 €) DE 28% Low-carbon steel 5 381 471 CHF COCKERILL FORGES & RINGMILL SA sheet (4.699.388,15 €) BE 100% supply/laying pipework end of work 3 476 485 CHF BE 70% - AIR ET CHALEUR – DSD point 5 (3.035.836,06 €) DE 30% Low-carbon steel 1 365 048 CHF COCKERILL SAMBRE sheet (1.192.026,41 €) BE 100% 600 000 CHF BE 57% - SCHNEIDER ELECTRIC Protection chassis (523.969,86 €) FR 43% 196 000 CHF ENSIVAL MORET Maintenance LHC (171.163,49 €) 193 000 CHF ATLAS COPCO (168.556,26 €) 188 000 CHF ATLAS COPCO (164.189,51 €) 167 0 CHF ENSIVAL MORET (1.458,06 €) 21
4.2. Le personnel belge au CERN Le personnel scientifique et technique du Laboratoire conçoit et construit les accélérateurs de particules et assure leur bon fonctionnement. Il contribue également à la préparation et à la mise en œuvre des expériences scientifiques complexes, ainsi qu'à l'analyse et à l'interprétation des résultats. Le personnel de nationalité belge a toujours été présent dans toutes les catégories professionnelles du CERN, avec des effectifs plus significatifs dans les fonctions d'ingénieur, de scientifique et de technicien. Toutefois, comme le témoigne la statistique ci-dessous, pour ces dernières catégories, le nombre de Belges décroît régulièrement au fil du temps et porte, pour les autres catégories, sur des nombres très peu élevés. Figure VI - Evolution du personnel de nationalité belge (en #) selon la catégorie professionnelle (2000-2010) 70 60 1. Research Physicists 50 2. Scientific & Eng. Work 40 3. Technical work 4. Manual work 30 5a. Prof. Admin. Work 20 5b. Office and Admin. Work 10 5c. Office work 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS Si l'on considère, sur la même période de temps, l'évolution de ces catégories de personnel par rapport à leurs homologues des pays partenaires, on constate que l'augmentation concerne les administratifs de haut niveau et non le personnel de R&D. 22
Figure VII - Evolution du personnel de nationalité belge (en #) ventilé par catégorie professionnelle en considérant l'évolution des catégories correspondantes des pays partenaires (2000-2010) 10 9 8 1. Research Physicists 7 2. Scientific & Eng. Work 6 3. Technical work 5 4. Manual work 4 5a. Prof. Admin. Work 3 5b. Office and Admin. Work 2 5c. Office work 1 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS Les chercheurs en physique des particules, physique atomique, physique nucléaire et physique moléculaire de nos universités effectuent des séjours réguliers au CERN, bénéficiant ainsi de facilités d'échanges incomparables. Ils y sont confrontés aux problèmes de gestion de grands projets internationaux et assument souvent des responsabilités importantes au sein des expériences auxquelles ils participent. Ils constituent le groupe des « utilisateurs» du CERN. Pour la Belgique, ces utilisateurs atteignent quasiment la centaine d'unités actuellement (users sur figure VIII). Figure VIII - Evolution des effectifs belges "non staff" (2000-2010) (en #) 110 100 90 80 70 Fellows 60 Paid Assoc. 50 Students 40 Apprent. 30 Users 20 10 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS 23
Le F.R.S.-FNRS sélectionne aussi annuellement les boursiers belges au CERN. On peut regretter que leur nombre n'augmente guère avec le temps (2 en moyenne/an sur les dix dernières années). Enfin, chaque année, la Belgique peut présélectionner trois étudiants d'été. Malgré ces nombres relativement modestes, on peut se féliciter que la part des effectifs « non staff » belges, toutes catégories confondues, par rapport à celle de leurs homologues de pays membres et non membres, atteint, sur les dix dernières années, une moyenne de 4,32%. Ce chiffre, plus important que notre contribution financière, confirme la présence effective et active de notre communauté de physiciens au CERN. Figure IX – Evolution sur 10 ans de la part des effectifs « non staff » belges par rapport aux effectifs similaires des pays membres et non membres (en %) 6 5 4 3 2 1 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS 4.3. La diffusion des connaissances Le CERN constitue un remarquable porte-drapeau de la coopération scientifique internationale. Environ 8000 scientifiques visiteurs, soit la moitié des physiciens des particules du monde, viennent au CERN pour mener des recherches. 580 universités y sont représentées. Parmi celles-ci, les universités belges occupent dès l'origine une place appréciée. Les collaborations initiées au CERN ont un impact direct sur l'excellence de la formation et de la recherche en physique des particules dans nos universités. Réciproquement, la qualité de nos chercheurs contribue à faire du Laboratoire un centre d'excellence scientifique et technologique. Les projets de recherche contribuent non seulement au progrès de la physique, lui valant des récompenses prestigieuses, mais les technologies développées trouvent également des 24
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