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La canne à moucher

Bref historique
Les premières cannes à pêche datent de plus de 2000 ans avant J.-C. Elles furent recensées à
partir de peintures égyptiennes. Elles étaient probablement fabriquées d’un simple bout de
branche. Le fil était attaché directement à la pointe du morceau de bois. Elles permettaient alors
d’allonger la portée du pêcheur en lançant son appât plus loin.

Au 2ième siècle, le Romain Claudius Aelanius raconte la méthode utilisée par les pêcheurs
macédoniens pour attraper leurs poissons. Il décrit que les cannes d’usage sont constituées d’un
bout de bois de 2m de long et sont munies d’un bout de fil de même longueur. Les mouches
étaient alors confectionnées d’un petit bout de laine rouge auquel on attachait des ailes
d’insectes. Ce sont là les premiers écrits qui démontrent la pratique de la pêche à la mouche.

Déjà, à cette époque, les pêcheurs avaient compris que des cannes plus longues et plus flexibles
leur permettaient un meilleur contrôle sur le poisson.

Des techniques de fabrication plus élaborées, toujours avec du bois, furent proposées autour du
15ième siècle. La longueur des cannes de l’époque pouvait atteindre entre 6 et 14 pieds. Elles
étaient alors de diamètre uniforme.

En 1496, Mme Juliana Berners présente dans son livre ¨The Treatise of Fishing With An Angle¨
12 patrons de mouches ainsi que la méthode pour les confectionner. De plus, Mme Berners y
décrit les étapes pour fabriquer une canne à moucher. Ces cannes étaient principalement
fabriquées de différentes essences de bois plus ou moins souples. Le noisetier, le saule ou le
tremble étaient utilisés pour la fabrication du talon et la partie médiane puis la pointe étaient
fabriquées en pommier, néflier ou genévrier.

Par la suite, vers la fin du 18ième siècle, les cannes proposées variaient entre 15 et 18 pieds de
longueur. C’est aussi à cette même époque que les premières cannes en bambou furent créées. Le
bambou alors sélectionné provenait de la région du Tonkin (Chine). Ce bambou était et demeure
encore le meilleur pour la fabrication d’une canne à moucher. Ce type de conception demeure
encore de nos jours très populaire auprès des puristes qui souhaitent prolonger cette tradition.

Les cannes en bambou demandent un soin particulier. Une inspection minutieuse est de mise
pour déceler toute absence de vernis. Ce genre de bris permet à l’eau d’atteindre le bambou ce
qui peut provoquer un affaiblissement de celui-ci par la pourriture. Il est fortement conseillé de
ne pas entreposer ce type de canne à l’humidité ou au froid excessif.

Les techniques de pêche à la mouche modernes furent apportées par les anglais et les écossais
pour effectuer la pêche dans les rivières où les eaux sont peu profondes. Les mouches étant
moins sujettes à caller, elles permettaient de ne pas rester pris au fond. De nos jours, les pêcheurs
anglais préfèrent encore utiliser des cannes de 13 à 16 pieds qu’ils manipulent à deux mains.

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Ce n’est que vers la fin de la deuxième guerre que l’on vit l’apparition des premières cannes
fabriquées en fibre de verre. La qualité de ces dernières, bien que très résistantes, laissaient
paraître que de piètres aptitudes au lancer à la mouche.

L’utilisation de la fibre de carbone (le graphite) dans la composition des cannes fit son apparition
que vers les années 60, avec les poussées technologiques amenées par la course à l’aérospatiale.
Au début, ce matériel connaissait des difficultés au niveau de sa solidité. Mais grâce aux
avancées technologiques, les cannes fabriquées en graphite dépassèrent, et de loin, celles encore
fabriquées de fibre de verre. La rigidité, la sensibilité et le poids de ces cannes étaient beaucoup
plus appréciées. Mais leur fragilité demeurant, l’alternative proposée d’allier la fibre de verre, le
graphite et parfois même le bore et la fibre de kevlar offrirent de très bon compromis. On les
nomme matériaux composites.

De nos jours, la qualité des résines et des fibres de carbone détrône largement celle du
composite. Les cannes fabriquées de fibre de carbone (IM8) sont beaucoup plus robustes et
présentent une sensibilité et une légèreté d’autant plus remarquable. De plus, les fibres étant plus
fines, elles permettent un tressage beaucoup plus serré et limitent la quantité de résine nécessaire
à leur fabrication ce qui diminue considérablement le poids du produit final.

Conseil de sécurité
De par sa composition en fibre de carbone, la canne à moucher est hautement conductrice
d’électricité.

Si vous vous retrouvez au centre d’un plan d’eau durant un orage électrique, arrêtez toute activité
de pêche. Votre sécurité y est compromise.

Il est très dangereux de pêcher lorsqu’il y a présence d’orage électrique. La canne pointant vers
le haut, elle devient un paratonnerre très efficace. En tenant la canne dans votre main, c’est vous
qui devenez l’un des chaînons conducteur permettant une décharge électrique capable de tuer
instantanément. Un accident est si vite arrivé, prévenez une telle catastrophe et évitez de pêcher
dans de telles conditions.

La morphologie d’une canne à moucher
La majorité des cannes à moucher fabriquées aujourd’hui sont en graphite. Le principe de
fabrication d’une canne moderne consiste à coller, autour d’une tige de métal de forme fuselée,
et à l’aide d’une résine, plusieurs minces couches de toile de carbone tissé. Une fois le collage
terminé, les tiges ainsi formées sont laissées durcir pour un moment. Une fois durcie, la tige de
métal est retirée de l’intérieur de la tige de graphite et la canne peut être fabriquée selon des
normes propres à chaque manufacturier.

Différentes qualités de graphite sont actuellement utilisées pour la fabrication des cannes à
moucher. On les classe par numéro de grade ¨IM¨. Actuellement, toute bonne compagnie qui se

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respectent offre des cannes dont la qualité du graphite est de grade minimum ¨IM6¨. Les cannes
de meilleure qualité peuvent être fabriquées d’un graphite de grade ¨IM7¨ et ¨IM8¨ ou de
matériaux composites. Les couches de carbones étant plus minces et plus nombreuses, elles
permettront d’amoindrir le poids tout en améliorant la résistance de la canne.

Ce qui caractérise la qualité d’une bonne canne à moucher est d’abord la qualité des matériaux
qui la compose. De plus, pour un calibre de soie donné, nous avons avantage à considérer la
légèreté ainsi que le diamètre de la tige de la canne. Plus la canne est lourde, plus il est épuisant
de la manipuler et plus son diamètre est gros, plus elle offre de résistance au vent, et donc plus
d’effort doit être fourni lors de sa manipulation.

La canne à moucher est composée d’un manche, d’un porte-moulinet et d’une tige sur laquelle il
y a des anneaux. Certaines cannes sont aussi munies d’un embout de combat.

Les embouts de combat

Les embouts de combat sont habituellement présents sur
les cannes de calibre pour soie #8 et plus. La raison est
que c’est le format de canne qui est tout indiqué pour être
utilisé à la pêche aux gros poissons combatifs.

Les embouts de combat permettent une meilleure assise de
la canne sur le bas de l’abdomen du pêcheur en situation
de combat. Pour certaines espèces de poisson, il devient
avantageux et parfois même nécessaire d’avoir en main
une canne munie d’un embout de combat.

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Les embouts de combat peuvent être disponibles selon différentes formes et longueurs. Ils sont
parfois fixes, ou interchangeables pour les formats plus longs. Ils sont alors disponibles dans des
longueurs pouvant varier entre 2 et 7 pouces de long.

Le porte-moulinet
Selon le modèle et la catégorie de la canne proposée,
le porte-moulinet peut être composé soit en bois dur,
en aluminium ou en alliage de métaux légers ou de
matériaux composites. Sur les cannes de plus basse
gamme, le porte-moulinet est habituellement composé
de pièces de plastique.

Il est important de considérer, dans votre sélection, si
vous avez l’intention de pêcher en eau salée. Le sel
endommage rapidement les métaux tels l’aluminium.
À vous d’en tenir compte.

La poignée
La poignée est généralement offerte en liège. C’est le matériel le plus apprécié et le plus
souhaité. La qualité du liège varie d’un modèle à l’autre.

Les cannes de plus basse qualité, sont parfois offertes avec une
poignée composée de matériel synthétique du genre
styromousse. C’est, à mon avis, un matériel à éviter. Il est
perméable et, en plus d’alourdir la canne une fois bien imbibée,
il devient très glissant, limitant ainsi la prise que l’on a sur la
poignée. Ce matériel sèche très difficilement et une odeur
désagréable apparaît hâtivement, après seulement quelques
sorties de pêche.

Outre sa composition, il y a sa forme. Le manche d’une canne
peut être disponible dans plusieurs formes différentes. C’est
purement une question de confort et de goût.

Il est déconseillé de piquer notre mouche sur la poignée de liège lorsqu’on veut en disposer.
Cette action a pour effet d’endommager progressivement le liège. Une fois la poignée
endommagée, il en coûte facilement près de 100$ pour la remplacer. Selon le prix d’achat de la
canne, il est alors parfois plus approprié de s’en procurer une toute nouvelle. En conclusion, je
vous conseille de leur porter de meilleurs soins.

Lorsque vous faite l’achat d’une canne, je vous conseille de retirer le plastique qui enrobe la
poignée servant à la protéger. Si vous utilisez votre canne avec son emballage d’origine, de l’eau

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finira par s’infiltrer entre cette protection et la poignée. Des moisissures s’y installeront et
endommageront le liège de façon permanente.

Les anneaux d’une canne à moucher
Une canne à moucher est munie de trois types d’anneaux différents. Ils ont tous leurs utilités, et
l’on doit aussi en tenir compte dans notre sélection, lors de l’achat.

L’anneau de retenue est présent sur la majorité des cannes à moucher. Cet anneau est pratique
pour y accrocher la mouche lorsqu’on cesse nos lancers, soit dans le but de se diriger sur un autre
site ou pour simplement arrêter l’activité de pêche.

L’anneau de retenue est rarement présent sur les cannes pour soie de calibre #8 et plus. Les
manufacturiers considèrent superflus sa présence, compte tenu que ces cannes sont généralement
destinées à la pêche aux gros poissons combatifs.

Les anneaux guide servent à maintenir la soie le long de la canne. Ce sont eux qui transmettent
à la soie le mouvement induit par la canne. Leur qualité permettra de maximiser la qualité de nos
lancers et en favorisera leur exécution.

Le premier anneau est de conception différente. On le nomme anneau
de départ. Il est formé d’un anneau en céramique maintenu en place
par un corps en métal. La présence de céramique permet un meilleur
glissement de la soie et limite l’usure causée par le frottement sur
celle-ci. Cet anneau est le premier que rencontre la soie à sa sortie du
moulinet. Comme il est sujet à de fortes tensions latérales, il est plus
robuste. Il permet une meilleure retenue de la soie dans l’axe de la
canne. Certains lancers provoquent de très grandes tensions à cet
endroit. Le lancer double traction en est un. Le fait de retenir la soie
dans la main lors de l’arraché peut provoquer aussi de grandes
tensions.

Les anneaux guide ne sont pas positionnés à équidistance les uns des autres. Leurs formats et
leurs distances diminuent à mesure qu’ils se rapprochent de la pointe de la canne. Cela permet
une meilleure distribution de la masse relative ainsi qu’un meilleur support de la soie le long de
la canne lorsqu’elle est propulsée.

L’espacement entre les anneaux est important. Comme la traction est plus grande sur la pointe de
la canne que sur la partie du talon, les anneaux doivent être plus près les uns des autres à mesure
que l’on se rapproche de la pointe. Ce principe limite la forme ondulante de la soie présente le
long de la canne. Une soie trop ondulée engendrera plus de friction à la soie lors de son passage à
travers les anneaux. Le tout permet de transférer le maximum d’énergie de la canne vers la soie
lors de nos lancers. Plus d’énergie égale moins d’efforts et résulte en moins de fatigue pour plus
de distance de projection.

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La conception de ces anneaux guide est moins solide que
pour le premier anneau, compte tenu qu’ils n’ont pas à
subir de grandes forces de traction. Ils sont généralement
fabriqués d’un simple acier tordu en forme de serpentin.
Cette conception permet de limiter leur poids.

L’anneau présent à la pointe de la canne se nomme le ¨scion¨. Les
qualités d’un bon scion sont sa solidité, sa légèreté et sa propriété
de permettre à la soie de bien glisser.

Le scion peut aussi être composé d’un anneau de céramique pour
la même raison citée précédemment. À défaut d’être construit
d’un anneau de céramique, il devra être fabriqué d’un acier
suffisamment dur pour en limiter son usure, qui serait causée par
les passages fréquents de la soie.

Le calibre d’une canne à moucher

Les cannes à moucher sont disponibles dans plusieurs calibres, communément appelés le poids,
ou en anglais ¨Line Weight¨.

Les manufacturiers de cannes se sont dotés d’un outil commun pour définir leurs calibres. Ce
standard a été établi pour permettre une référence commune de l’usage de la soie prévu pour les
cannes. Il est important de respecter ces conseils. Toutes les cannes présentes sur le marché ont
été calibrées pour offrir de meilleures performances et plus de plaisir à pêcher à la mouche. Nous
discuterons plus en détails du choix de calibre des soies ainsi que du standard AFTMA dans le
chapitre sur les soies.

Dans le cas des cannes, la procédure consiste d’abord à bien fixer le talon de la canne à un
support, ensuite, la pointe (scion) de la canne est soumise à une masse étalon ayant pour effet de
faire fléchir celle-ci. Cette flexion amène alors le scion de la canne à pointer sur une échelle
établie. La mesure est alors prise, ce qui en déterminera son calibre.

Le calibre d’une canne est donc établi par sa capacité à soutenir un poids connu. Cette mesure a
pour effet de déterminer la capacité qu’elle possède à propulser une masse (le poids de la soie).
Plus le calibre d’une soie est élevé, plus elle est lourde et nécessite une canne suffisamment
rigide pour la propulser.

Si la canne n’est pas suffisamment rigide, elle aura de la difficulté à contrôler la soie. Une canne
surchargée ne permet pas de bien manœuvrer la soie. Lors de vos lancers vous tenterez de
projeter la soie dans une direction, et le scion de la canne aura peine à suivre le mouvement de
votre lancer. De plus, dans un cas extrême, par effet de surcharge, il pourrait même arriver que la
canne se rompe lors d’une flexion.

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À l’inverse, si votre canne est trop rigide, par manque de charge de la soie, vous n’aurez aucune
possibilité de faire participer son action de ressort. Il sera alors difficile d’exécuter vos lancers. À
la fin des lancers, c’est l’action de ressort de la canne qui exécute la propulsion finale de la soie.
C’est la base même du lancer à la mouche.

Le calibre de la canne est toujours inscrit sur la partie talon, juste au-dessus du manche. Il permet
d’identifier le poids des soies recommandées pour la canne.

Il arrive parfois que l’on y retrouve deux chiffres subséquents d’inscrit. Ces cannes permettent
alors l’usage de deux calibres de soie différents. Ces cannes offrent alors une certaine liberté au
pêcheur de se munir de deux calibres de soie différents à utiliser avec la canne.

En respectant les recommandations offertes par le manufacturier vous pourrez ainsi bénéficier du
maximum de performance que la canne peut vous offrir.

Vous remarquerez que le poids d’une canne est directement lié à son calibre. Évidemment, plus
le calibre d’une canne est élevé, plus grosses en sont ses dimensions et donc plus lourde elle est.
Les cannes de calibre plus élevé nécessiteront plus d’efforts physiques pour effectuer des lancers.
Si on veut être en mesure de tenir bon toute la journée, il faudra privilégier la légèreté lors de
l’achat. Bien qu’il existe certaines exceptions, ce facteur est souvent inversement proportionnel
au prix de la canne.

Il va de soi aussi que plus l’équipement est lourd, moins elle présente de sensibilité. Or donc, il
devient plus difficile de ressentir les touches et le combat avec le poisson devient moins plaisant.
En conséquence, le calibre de canne normalement utilisé pour pêcher la truite est généralement
inférieur à #6. Une canne de calibre situé entre #2 et #4 serait plus appropriée pour de petites
truites. Dans le cas d’espèces de poisson plus combatives, il sera alors souhaité d’utiliser un
calibre de canne #7 à #10. Le format du leurs et la présence de vent sont aussi des facteurs à
considérer lors de notre sélection. Nous y reviendrons plus en détail.

L’action d’une canne à moucher
L’action d’une canne est déterminée par sa
capacité à se fléchir selon une tension soumise.

Une canne dont l’action est considérée rapide, aura
une flexion exclusivement de la pointe. Alors
qu’une canne à action lente (parabolique ou
progressive) aura une flexion beaucoup plus
grande et apparente sur presque toute la longueur
de la canne, incluant le talon de la canne.

Bien évidemment, il y a les entre-deux; c'est-à-dire les actions dites moyennes et les actions
moyennes/rapides. Ces dernières présenteront des flexions respectivement situées entre le point
central de la canne et la pointe de la canne.

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D’ailleurs, l’action moyenne/rapide, est une des actions les plus répandues sur le marché. Elle
offre un bon compromis de distance et de précision des lancers.

C’est l’action de la canne qui régira la vitesse à laquelle nous devrons effectuer nos lancers.

Une canne à action rapide exigera du
moucheur des lancers plus rapides et plus
énergétiques pour être en mesure de charger sa
canne. L’énergie alors emmagasinée sera plus
grande que pour les cannes à action lente, et
permettra des lancers plus loin. Ces cannes
permettront aussi d’effectuer des lancers dans
un milieu plus venteux.

À l’inverse, une canne à action plus lente
exigera du moucheur une vitesse d’action plus
lente. Cette différence au niveau des actions
des cannes demande au moucheur une
adaptation dans l’exécution des lancers.

Le choix de l’action de la canne est bien
personnel. Certains vont préférer une action
plus rapide alors que d’autres préférerons une
action plus lente. Ce n’est qu’en essayant
différentes cannes que l’ont arrive à en sélectionner une à notre goût. Au terme de notre habileté
à manier le lancer, nos goûts peuvent changer et il peut arriver que l’on tire davantage de plaisir
avec une action totalement différente.

En général, l’action d’une canne n’est pas nécessairement affichée sur celle-ci. Un moyen simple
pour la reconnaître, consiste à déposer la pointe au sol, en soutenant le talon (le bout du manche)
sur l’index. En présentant votre vision dans l’axe de la canne, vous allez pouvoir déterminer
l’action de la canne en constatant l’endroit d’où elle fléchit.

En résumé :

     Action rapide : Demande une action plus rapide. Permet d’aller chercher plus de
     distance dans nos lancers, offre des lancers plus serrés (boucles fermées). Ceci permet
     des lancers plus efficaces que les actions moyennes et lentes dans des conditions de
     pêche venteuses. Exige plus de précision dans l’action des lancers, donc accessible
     aux pêcheurs plus expérimentés. Déconseillée aux débutants.

     Action moyenne : Meilleur choix pour les débutants. Plus facile à manier et
     appropriée pour une majorité de conditions de pêche.

     Action lente : L’action de la canne se fait sur toute sa longueur, déployant une énergie plus
     uniforme et offrant une présentation plus délicate et précise. Action plus appropriée pour

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des lancers rapprochés. Le rythme des lancers doit être ralenti. Inappropriée dans des
     conditions de pêche venteuse.

La longueur d’une canne
Le choix de la longueur de la canne relève aussi d’un choix personnel. Nous aurons tendance à
sélectionner une canne plus courte pour des situations de pêche en petites rivières étroites. Et à
l’inverse, nous arrêterons notre choix sur une canne plus longue pour des situations de pêche en
lac ou en rivière plus larges où l’on voudra atteindre de plus grande distance de lancers.

Le fait de se munir d’une canne plus longue, nous permettra d’effectuer, avec le scion, une plus
grande course. Ainsi, il sera possible d’atteindre de plus grandes distances de lancers.

Lorsqu’on pêche en rivière, la profondeur de l’eau peut jouer aussi un rôle considérable sur notre
sélection de canne. En de telles circonstances de pêche, plus nous aurons à pénétrer
profondément dans l’eau, moins de liberté nous aurons, notre bras étant plus près du niveau de
l’eau. Du point de vue du scion, celui-ci étant plus près du niveau de l’eau, l’arc de cercle
imprimé par le scion sera plus faible dans l’exécution du lancer (rayon de courbure plus court).
Si l’arc de cercle n’est pas diminué, il arrivera que la soie soit dirigée plus vers le sol. Nous
serons alors limités dans l’exécution de nos lancers, amputant ainsi la distance de nos lancers. Il
sera alors souhaité de se munir d’une canne plus longue pour éviter ce phénomène. On parle ici
de longueur excédant les 9 ½ pieds.

L’inconvénient d’une canne trop longue, c’est qu’elle nécessite plus de dégagement pour la
manœuvrer. Ainsi, en rivières plus étroites, il sera plus difficile d’exécuter des lancers avec une
canne longue. La présence d’arbustes riverains nous limitera dans l’exécution de nos
mouvements. Il sera alors souhaité de se munir d’une canne dont la longueur se situe entre 6 et
8½ pieds.

À la pêche en lac, on doit se soumettre à la règle qui régie le format des prises. Plus le poisson
est gros, plus on devra présenter de grandes mouches. De plus, l‘attirail de pêche devra être en
mesure d’affronter le format de poisson escompté leurrer. Tel que spécifié précédemment, plus la
canne sera longue, plus il sera facile d’exécuter des lancers de longues distances.

D’un autre côté, si la canne est de plus grand format, nous aurons plus de difficulté à ferrer le
poisson. Premièrement, nous aurons plus de peine à ressentir les attaques. Et deuxièmement, le
délai de réaction du pêcheur sera aussi augmenté dans son action de ferrage. Un équipement plus
lourd présente plus d’inertie, augmentant ainsi le délai de réaction de la mouche après avoir
exécuté le mouvement de ferrage de la part du pêcheur. Il subsiste ainsi un délai qui devient
d’autant plus considérable pour de l’équipement d’autant plus lourd (de plus grand format).

De plus, les cannes de grand format, auront une réaction plus limitée en présence de prises moins
imposantes. Cette situation saturera notre plaisir à combattre les plus petits spécimens.

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Il est donc souhaité de se munir d’une canne qui convient au format de prise ainsi qu’au milieu
de pêche fréquenté.

L’achat d’une canne
Lorsque l’on choisi une canne à moucher, la chose à faire est d’abord de cibler le type de pêche
envisagé. Quelle espèce de poisson voulez-vous pêcher? Le poisson est-il combatif? Voulez-
vous pêcher en lac? En rivière large ou étroite? En eau salée? … Bien des questions se
présentent!

Par la suite, il sera possible de déterminer l’environnement de pêche et ainsi cibler la canne qui
vous conviendra.

La grosseur des mouches utilisées jouera un rôle important dans le choix du calibre de votre
canne. Une mouche fine ou très petite, de grosseur 14 ou plus petit, nécessitera l’usage d’une
canne de calibre plus délicat, soit plus petit que #6. Alors que les mouches avec hameçon de
grosseur plus grande que #2/0, exigeront l’usage d’une canne de calibre supérieur à 10.

À titre d’exemple, pour la pêche à la truite, les cannes de calibre 5 à 7 permettront l’usage de
mouches formées d’hameçons de grosseurs #14 à #4. Alors que les cannes de calibres 8 à 10
seront généralement utilisées pour la pêche au Saumon Atlantique nécessitant une meilleure
solidité et permettant de lancer des mouches de plus grands formats, soit de grosseur d’hameçons
située entre #12 à #2/0.

De plus, l’action de la canne déterminera aussi le niveau de difficulté des lancers. Une action
lente ou rapide sera plus difficile à exécuter pour le pêcheur. Alors qu’une action moyenne ou
moyenne/rapide sera plus appropriée pour le pêcheur débutant.

La longueur des cannes à moucher disponibles varie généralement entre 7 pieds et 10 pieds de
long pour le lancer traditionnel. Alors que pour les modèles utilisés pour le lancer à deux mains,
elles peuvent être disponibles dans des longueurs pouvant atteindre 17 pieds.

Selon le modèle de la canne sélectionnée, les matériaux qui la composent sont de qualités et
d’esthétiques variées. Le prix des cannes actuellement disponibles varie entre 50$ et 900$
canadien. En règle générale, vous allez commencer à trouver sur le marché des cannes de qualité
acceptable pour une somme d’environ 150$.

Dépendamment de la fréquence de vos sorties de pêche et de votre budget, il n’en tient qu’à vous
d’évaluer ce qui vous conviendra le plus. Il faut aussi considérer l’intérêt que vous portez à ce
sport. Certains débutants ne savent aucunement s’ils vont apprécier cette activité. Il sera alors
intelligent pour eux de choisir un ensemble à plus faible coût.

Outre la composition des cannes, il y a aussi leurs garanties qui varient énormément. Très peu de
manufacturiers offrent de bonnes garanties. Généralement, elles sont plutôt limitées et

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occasionnent des frais de transport pour la faire respecter. Pour ceux qui ont un budget limité,
considérez les garanties offertes, lors de l’achat, ça pourrait vous faire changer d’idée!

Tableau descriptif, facilitant votre choix
de calibre et d’action de canne à moucher :

     Utilisations          Longueur       Calibre      Action de la    Format des   Avançons
      prévues             de la canne    de la soie       canne         mouches     proposés

  Présentations plus
                                                         Lente à
 délicates/rapprochées       7' à 8'       2à4                         #10 - #28     3x - 8x
                                                         moyenne
        (truites)
  Présentations plus
                                                         Lente à
  délicates/distantes      7' à 8 1/2'       5                          #6 - #18     2x - 6x
                                                      moyenne/rapide
        (truites)

  Pêches variées sous
   conditions variées                                    Lente à
                           8' à 9 1/2'    6 ou 7                        #2 - #16     1x - 5x
   (truites, achigans,                                moyenne/rapide
    petits saumons)

  Format de poisson
     plus gros ou
       combatifs            9' à 10'      8 ou 9      Moyen à rapide   #2/0 - #10   0.012 – 3x
 (Achigans, Saumons,
     Steel-Head)
   Format de poisson
 plus gros et combatifs
                            9' à 12'      10 - 15         Rapide       #6/0 - #2    0.015 - 1x
  (Tarpons, pêche en
      haute mère)

PMF Chapitre 1, la canne                                                                         Page 11 sur 11
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