La logistique internationale de Renault : un soutien à l'exportation
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Logistique & Management La logistique internationale de Renault : un soutien à l’exportation Pierre Baumgartner - CPIM - ISLI 87 - Renault - Direction des Opérations Internationales - Logistique Industrielle - Intervenant : ISLI, Chaire Logistique et Transport du CNAM Commercialiser des produits dans des pays étrangers nécessite parfois leur indus- trialisation locale. Dans ce contexte, l’organisation logistique apporte les solutions à l’industriel qui doit s’adapter en permanence aux évolutions des marchés. Renault à l’international L’objectif de Renault est d’accroître ses ven- tes hors Europe jusqu’à 25 % (l’entreprise oc- Le développement international de Renault cupe déjà une place privilégiée sur certains « Internationaliser Renault » est un des axes marchés: Turquie avec 28,5 % de pénétration, stratégiques de l’entreprise qui veut à la fois Argentine avec 20,5 %, ou Colombie avec s’extraire de sa dépendance des marchés fran- 18,6 %). çais et européens, et accroître ses parts de mar- ché à l’exportation. Une stratégie de développement basée sur le commercial En 1996, la branche automobile (véhicules utilitaires et particuliers) du groupe Renault Les marchés de la grande exportation sont gé- représentait 146 milliards de francs de chiffre néralement en développement, donc porteurs. d’affaires. Sur 1 790 000 véhicules vendus, Les habitudes générales de consommation et 720 000 l’ont été en France, 845 000 en Eu- la petite taille des parcs automobiles y expli- rope (dont 800 000 en Europe occidentale). quent le faible besoin de diversité. Il n’est pas Les 225 000 véhicules vendus dans 95 pays du rare de proposer des produits au cycle de vie reste du monde représentent les performances décalé par rapport à l’Europe : la R9 et la R12 commerciales de Renault à la grande exporta- restent des produits vedettes des ventes de Re- tion. nault à l’exportation. Mais ces marchés sont également sensibles à l’instabilité des conjonctures économiques et politiques, et peuvent représenter un risque fi- nancier pour l’exportateur. Sur le plan stratégique, assurer la vente des vé- hicules sur ces marchés est essentiellement pour Renault une « activité commerciale ». C’est pourquoi, l’activité exportation de Renault a longtemps été et reste encore en Vol. 6 – N°1, 1998 19
Logistique & Management partie rattachée à la Direction Commerciale L’organisation à l’exportation du groupe. Deux systèmes d’exportation Une industrialisation locale parfois nécessaire L’exportation de « BU » La pression concurrentielle pousse les com- En 1996, 75 500 BU (Built-Up ou véhicule ex- merciaux à réclamer pour leurs clients, tou- porté assemblé) ont été vendus, soit le 1/3 des jours plus de diversité. Pour conserver et volumes de vente à la grande exportation. accroître ses parts de marché, le constructeur doit répondre aux nouvelles exigences du marché international de l’automobile, c’est-à-dire à la fois : l Devenir plus réactif en terme de délais, face à la demande. l Accroître la diversité dans les gammes. l Accélérer le renouvellement des produits. l Réduire les prix de vente. l Améliorer la qualité des véhicules. l Exigences auxquelles il est sans doute plus Grâce au BU on peut exporter facilement et ra- facile de répondre par une industrialisation pidement de nouveaux modèles, et offrir une locale. diversité importante sans investissement in- Dans certains pays, il n’est tout simplement dustriel local. En revanche, ce système tradi- pas possible de commercialiser des produits tionnel d’exportation rend les véhicules chers fabriqués à l’étranger, car les taxes ou les sur les marchés étrangers, en raison des taxes contingentements limitent fortement les im- douanières parfois très élevées qui les frap- portations afin d’encourager les implantations pent, et est peu adapté aux exportations en industrielles, développer le tissu économique grandes quantités. et industriel local, créer des emplois, éviter les L’exportation de « CKD » sorties de devises et ainsi développer l’éco- nomie nationale. Le système CKD (Completly Knocked Down ou véhicule exporté en pièces détachées) per- Lorsque l’activité commerciale suppose une met de commercialiser des véhicules montés production locale, l’exportation d’automo- sur place, donc moins soumis aux contraintes biles devient alors aussi « l’affaire des indus- douanières fixées par les pays : triels ». Les problèmes sont alors plus l Les droits de douane sur les véhicules ex- nombreux (juridiques, financiers, techni- portés en pièces détachées sont plus faibles ques...) et les investissements plus élevés. Les que sur les véhicules exportés assemblés. difficultés du secteur automobile et la situa- l La fabrication locale de certains compo- tion économique de nombreux pays du monde sants permet de réduire encore la valeur im- incitent les constructeurs à étudier soigneuse- portée du véhicule CKD. ment leurs implantations industrielles. Pour Renault, elles se concentrent aujourd’hui sur quelques marchés privilégiés : des véhicu- les Renault sont ainsi fabriqués par près de 15 000 personnes, dans 8 usines de montage de tailles très variable. Une composante logistique primordiale Le constructeur expédie tout ou partie de ses véhicules en pièces détachées à des usines lo- cales qui les assemblent sur place; ce qui né- cessite la mise en place d’une structure et Comme beaucoup de constructeurs, Renault d’une stratégie globale dont la logistique reste exporte donc une grande partie de ses véhicu- une composante essentielle puisqu’elle inter- vient tout au long du flux avec des objectifs de les en CKD (2/3 de la grande exportation en rationalisation et d’optimisation sur les systè- 1996, soit 150 000 véhicules), ce qui explique mes de production d’approvisionnement, et une présence industrielle dans 8 pays importa- les systèmes d’information. teurs de véhicules CKD : Argentine, Chine, 20 Vol. 6 – N°1, 1998
Logistique & Management Colombie, Turquie, Maroc, Malaisie, Taï- tions possibles puisque Renault, à travers la wan, (et Uruguay en 1997). Les véhicules sont gestion des approvisionnements, maîtrise en assemblés par des filiales de Renault, ou par partie l’activité de l’usine de montage. Le sys- des partenaires industriels locaux sous licence tème convient aujourd’hui à bien des situa- Renault. tions, car il est simple à la fois pour l’expression des besoins, la gestion des appro- Différents types de CKD visionnements, la gestion de production de Le Completly Knocked Down est un terme ces usines, et ne nécessite pas d’outil informa- générique qui recouvre en fait plusieurs réali- tique. De plus, sans diversité, le système peut tés : fonctionner en flux poussé, et les ventes se l Le CKD en « appro-collection ». faire sur stock. l Le SKD. Mais la simplicité, qui fait l’intérêt de ce sys- l Le CKD en « appro troncs communs + lots ». tème, en crée aussi les limites : il ne convient l Le CKD en « appro-module ». plus dès lors que s’accroît l’exigence de diver- Le choix d’un système doit permettre de ré- sité. Le montage d’une série de 50 véhicules pondre au moindre coût aux différents besoins d’un modèle donné doit être terminé avant que du marché en terme de cadence et de diversité. la mise en fabrication d’une autre série pour Mais il impacte directement l’usine de mon- un autre modèle soit autorisée, ce qui limite la tage à l’étranger dans son organisation admi- réactivité et génère des stocks de véhicules nistrative, industrielle et commerciale. terminés. Le CKD en « appro-collection » (= « ap- De plus, le délai du cycle « commande, collec- pro-véhicule ») tage, expédition et assemblage » d’une série de véhicules est très long (4 mois). Cela rend Une collection est l’ensemble des pièces ex- le système rigide, car les modifications de pédiées (PE) entrant dans la composition d’un commandes sont rarement possibles, et cela véhicule : 1 collection = 1 véhicule. Cet en- impacte largement l’horizon de prévision de la semble est plus ou moins important en fonc- demande commerciale. tion du degré d’intégration locale, c’est-à-dire de la part de pièces non expédiées (PNE), car Le SKD fabriquées localement. Le SKD est une variante simplifiée du CKD en appro-collection dans laquelle le véhicule n’est plus expédié entièrement en pièces déta- chées : il peut comprendre des sous-ensem- bles (carrosserie par exemple). Le schéma logistique est le suivant : les collec- tions (véhicules) sont commandées par les usines de montage à l’étranger à une plate- forme centrale d’exportation en Europe qui gère la documentation, les approvisionne- Ce système d’exportation est souvent utilisé ments, collecte l’ensemble des pièces néces- pour approvisionner de nouvelles usines de saires auprès des fournisseurs, les condition- montage en phase de démarrage, qui ne dispo- ne, prépare les expéditions par séries de 20, 50 sent pas encore de suffisamment de compéten- collections... et les charge dans des conteneurs ces et d’équipements locaux. (ou encore parfois dans des caisses maritimes) Le CKD en « appro tronc commun + lots » pour être expédiées par bateaux. Ainsi, une usine qui commande une série de 50 collec- Il s’agit cette fois d’une variante sophistiquée tions recevra toutes les pièces nécessaires à la de l’approvisionnement en CKD collection fabrication de 50 véhicules identiques. dans laquelle seules les pièces communes à toutes les versions de véhicules entrent dans le Ce mode d’organisation permet de produire « tronc commun ». Les pièces destinées à les véhicules localement avec des investisse- créer une petite diversité entrent dans la com- ments réduits, et dans les meilleures condi- position de « lots ». Vol. 6 – N°1, 1998 21
Logistique & Management sions standard, sous-multiples les uns des autres et optimisent le remplissage des conte- neurs. En fabrication, flexibilité et diversité sont dé- sormais possibles : l’usine de montage à l’étranger construit son mix de production vé- hicule par véhicule (et non plus en séries de 20 ou 50) et en fonction de la demande des com- merciaux. Les stocks en subissent la conséquence di- recte : plutôt que des stocks de véhicules, Ainsi, l’usine commande un tronc commun de l’usine gère des stocks de composants sur les- 50 véhicules, 1 lot de lève-vitres manuels et 1 quels la gestion est plus fine, car adaptée à lot de lève-vitres électriques avec lesquels elle chaque type de pièces. peut toujours monter 50 véhicules. Mais elle a plus de souplesse de programmation, et peut Ce système donne plus d’autonomie et de fi- faire évoluer son mix des 2 versions en fonc- nesse à l’usine de montage à l’étranger, mais tion des besoins. Elle peut donc satisfaire la réclame de sa part une organisation plus diversité de la demande commerciale à complexe, plus de moyens techniques et de moindre coût de stockage. compétences, une gestion plus rigoureuse qui passe obligatoirement par un outil informa- Le CKD en « appro-modules » (= « ap- tique de gestion pour la documentation, les pro-pièce ») stocks, les approvisionnements, la planifica- Avec ce système, le schéma logistique tion et le suivi de la production. Il est principa- change: la notion de véhicule disparaît en ap- lement destiné aux usines dont la production provisionnement, et l’ensemble de la gestion est supérieure à 15 000 véhicules par an. se fait à la pièce. Il ne s’agit plus pour l’usine De multiples intervenants dans le système de commander des véhicules en pièces déta- CKD chées (collections), mais bien de commander de façon autonome, des pièces détachées de Des Directions centrales : la gestion des pro- véhicules. jets, la programmation des CKD, la logis- tique, la facturation, l’intégration locale, la qualité... sont gérées par des Directions cen- trales ; une Direction des Affaires Economi- ques et du Contrôle de Gestion vérifie la rentabilité des opérations d’exportation en phase exploitation comme en phase projet (in- vestissements, prix de vente, marges, mais aussi plans, budgets, contrôle de gestion des filiales...). La plate-forme centrale logistique : le princi- Les diverses pièces approvisionnées à la pal outil de la logistique Renault pour les flux plate-forme d’exportation restent dans le physiques CKD à la grande exportation est conditionnement d’origine du fournisseur, et l’usine de Grand-Couronne, située dans la sont regroupées dans des emballages carton zone portuaire de Rouen et qui emploie près appelés « modules ». Ceux-ci sont de dimen- de 500 personnes. En 1996, près de 150 000 véhicules sont sortis de cette usine, soit en nombre, l’équivalent de la production an- nuelle de Twingo. Cette plate-forme logistique : l Reçoit des usines de montage à l’étranger les commandes de pièces et les commandes de collections (qu’elle traduit alors en be- soin pièces à leur place) ; elle assure ensuite la consolidation de ces commandes avant de les répercuter aux fournisseurs, français De multiples intervenants dans le système CKD ou européens pour la plupart, et qui com- 22 Vol. 6 – N°1, 1998
Logistique & Management prennent les usines Renault fournisseurs de pièces mécaniques ou de tôlerie. l Réceptionne les pièces et prépare les expé- ditions en modules ou en collections qu’elle empote dans les conteneurs (ou caisses maritimes) qui sont ensuite mis à la disposition du transporteur. Mais cette usine assure également la défini- Les usines de montage à l’étranger tion des emballages grâce à son service mé- thodes, la gestion de la documentation (spécifications et modifications) des véhicu- les expédiés par collections, la gestion des ré- clamations des usines à l’étranger grâce à son service qualité, un conseil et une assistance permanentes sur les questions CKD. L’acteur transport : Renault possède depuis Alimentation des abords de chaînes 1957, une filiale spécialisée dans le transport multimodal : la CAT (Compagnie d’affrè- tement et de Transport). Outre le BU et la Une logistique omniprésente pièce de rechange dans le monde entier, elle assure le transport des pièces de grande im- Une importante chaîne de coûts portation pour les usines européennes, et le de logistiques transport des CKD en grande exportation, en La logistique, partie intégrante du système s’appuyant sur un réseau de filiales (dont des CKD, est une somme de coûts, souvent élevés, consignataires, armements, transitaires et parfois difficiles à évaluer, mais toujours dé- commissionnaires de transport aérien) et terminants pour la compétitivité de l’entre- d’agents sur les 5 continents. prise sur le marché. Les usines de montage à l’étranger : implan- Parmi eux, ceux relatifs aux stocks constituent tées dans des pays à stabilité économique, po- une part non négligeable du coût logistique litique ou financière relative, elles se global : les stocks sont présents à chaque étape caractérisent par de faibles cadences de pro- de la chaîne logistique et représentent une im- duction (moins de 100 véhicules en moyenne mobilisation financière importante. par jour contre 1400/jour à Flins), par une di- versité limitée, et par un fonctionnement en Il importe de bien connaître tous ces coûts si appro-collections le plus souvent. l’on veut les réduire sans dégrader les niveaux de qualité et le respect des délais. L’enjeu est A leur arrivée en usine, les emballages conte- considérable, compte tenu de l’éloignement nant les CKD sont réceptionnés et stockés sur géographique, de la longueur et du nombre une aire dédiée. Les pièces d’origine locale d’opérations qui caractérisent le flux physique sont stockées dans un magasin à part. et administratif de la grande exportation auto- mobile. Conformément au programme de production les CKD sortent de stock et sont manutention- nés sur la zone de déballage, près du bord de chaîne. Le contrôle de conformité des pièces se fait au moment du déballage. Les pièces locales sont également déstockées. L’ensemble alimente alors les bords de chaîne. L’approvisionnement, le stockage, la mise en 1 - Coûts des stocks fournisseurs : au tout dé- fabrication, la programmation (manuelle) et but de la « chaîne logistique » figurent les gestion de production se font par batch. fournisseurs. Les besoins en pièces CKD leurs Des Directions décentralisées : l’activité de sont exprimés avec une cadence, une développement commercial est assurée sur fréquence et une stabilité plus faible que ceux place par des Directions de zones. exprimés par les usines européennes. Le stoc- Vol. 6 – N°1, 1998 23
Logistique & Management kage reste souvent la bonne façon, pour les Le stock de la plate-forme comprend égale- fournisseurs, d’optimiser leurs coûts et ment les pièces reçues des fournisseurs mais d’assurer une bonne réactivité à la demande non encore préparées en expéditions. de pièces CKD. 5 - Coûts de transport : 2 - Coûts d’approvisionnement de la l Le pré-acheminement par transport routier plate-forme d’exportation ou coûts d’embal- est assuré par le transitaire jusqu’aux ports lage et de transport des pièces fournisseurs. La de Rouen, du Havre ou du nord de grande majorité des fournisseurs livrent leurs l’Europe. pièces « départ usine ». Renault se charge du l Le transport principal se fait par voie mari- collectage et de la livraison à des fréquences time pour la plupart des pays importateurs élevées. de CKD. L’utilisation quasi généralisée du conteneur permet de limiter les ruptures de Pour les usines Renault qui fournissent les piè- charges (donc les coûts) qui peuvent être ces de mécanique ou de tôlerie, viennent se ra- nombreuses compte tenu de la longueur du jouter les coûts de prélèvement sur chaînes de flux d’approvisionnement. fabrication, au niveau d’éclatement souhaité. l Le post-acheminement jusqu’à l’usine de 3 - Coûts d’exploitation de la plate-forme : ces montage se fait généralement en camion. coûts de prestation logistique comprennent, l L’assurance, calculée sur la valeur totale outre les frais de structure : fret + marchandise vient se rajouter à ces l Les coûts d’étude par le service méthodes, coûts de transport. du conditionnement et de la protection des 6 - Coûts des stocks au port : ils sont consti- diverses pièces livrées en mode collection tués de CKD en attente d’embarquement sur (rappel : en module, le fournisseur condi- le navire. tionne directement les pièces en cartons conteneurisables). Ces emballages sont L’autorisation d’embarquement peut là aussi, étudiés pour optimiser à la fois le taux de être subordonnée à l’obtention par Renault remplissage des conteneurs, et les opéra- d’une garantie de paiement du client. tions de mise en chaîne dans l’usine de 7 - Coûts des stocks en cours de transport : montage à l’étranger. chaque expédition représente à cette étape du l La gestion de l’approvisionnement, depuis flux, une immobilisation financière d’autant la tenue de la documentation des pièces plus importante que les temps de transport sont (expédiées ou intégrées localement), le cal- longs (par exemple un mois en moyenne pour cul et l’expression des besoins aux fournis- l’Amérique du Sud). La valeur immobilisée seurs. comprend, outre le prix des pièces, le coût du l La réception, le contrôle qualité éventuel et conditionnement, de la prestation d’emballage, le magasinage des pièces. des manutentions, du pré-acheminement, et di- l Les coûts de préparation, de conditionne- vers frais d’assurance, de gestion... ment et d’emballage des pièces en prévi- 8 - Frais et droits de douane : ils sont calculés sion d’un transport maritime le plus sur la valeur CIF de la marchandise. souvent. l L’empotage des conteneurs ou des caisses 9 - Coûts d’immobilisation des conteneurs : maritimes. au delà d’une certaine franchise (en nombre de jours) accordée par les compagnies, chaque l Les coûts de dépannages, suite à l’analyse jour d’utilisation des conteneurs donne lieu à des réclamations des usines de montage à des surestaries. l’étranger, pour compenser en urgence l’arrivée de CKD incomplets, endomma- 10 - Coûts des stocks CKD des usines de mon- gés, ou avec des erreurs de composition. tage à l’étranger : chaque usine a en stock une quantité de véhicules en CKD permettant 4 - Coûts de stocks de la plate-forme : pour as- d’assurer la production entre 2 arrivées de na- surer la disponibilité des marchandises à la vires (+ une sécurité pour couvrir les aléas de date de départ des navires, la plate-forme pro- délai de transport, l’incertitude due aux prévi- gramme la préparation de ses expéditions sions de vente...). avec un délai de sécurité, qui se traduit en défi- nitive par un stock de CKD. Ce délai permet 11 - Coûts internes usine : les coûts de mise en par exemple la compensation d’un aléa chaîne couvrent la partie des coûts de logis- d’exploitation, l’attente d’un composant man- tique interne, depuis le déchargement, le dé- quant ou d’une garantie de paiement. ballage, la préparation et la livraison au bord 24 Vol. 6 – N°1, 1998
Logistique & Management de chaîne. Pour la logistique industrielle, les postes de travail représentent la fin de la chaîne logistique (on trouve ensuite l’en- cours des véhicules sur chaîne, et les stocks de véhicules finis non encore mis à disposition des commerciaux). Cette liste non exhaustive de coûts met en évi- dence l’intérêt d’avoir une vision globale du schéma logistique. Réduire les aléas, et tendre ce flux est la source d’importants gains finan- ciers. Un cycle d’approvisionnement particulièrement long Le poids non négligeable de la logistique sont consolidées et négociées à leur tour avec La mesure des coûts logistiques permet diffi- l’industriel Renault. cilement les comparaisons. Selon les cas, le L’usine de montage à l’étranger effectue ses découpage tôlerie autorisera ou non un bon réquisitions sous forme d’un programme heb- remplissage des emballages et des conte- domadaire d’embarquement. Il faut alors une neurs; la destination, plus ou moins concur- semaine pour réaliser la programmation de rentielle sera proposée à différents taux de l’activité de la plate-forme et des collectages. fret, indépendamment de la distance par- courue, etc. La plate-forme internationale exprime ses be- soins vers les fournisseurs, collecte les pièces En revanche cette mesure est indispensable et les emballe ; 6 semaines sont nécessaires pour connaître le poids relatif de la logistique depuis les lancements des commandes de piè- dans chaque exportation de CKD expédiés en ces aux fournisseurs jusqu’au collectage et à collection ou en modules. l’emballage par la plate-forme, qui fonctionne L’exemple fictif suivant, portant uniquement donc en flux tirés. sur l’emballage et le transport, est totalement On compte ensuite 1 semaine entre la sortie de représentatif : la plate-forme et l’embarquement ; puis 2 à 3 semaines de mer, et 5 jours entre l’arrivée au port et l’usine. Les 20 jours entre l’arrivée en usine et la mise en chaîne couvrent les délais de réception, stockage, et mise en fabrication. Le véhicule est livré au commercial 5 jours après la mise en chaîne. L’organisation et les procédures utilisées entre Pour 100 francs de valeur de pièces expédiées, l’usine à l’étranger, les Directions centrales il faudra compter entre 15 et 20 francs Renault et la plate-forme internationale expli- d’emballage + prestation d’emballage, et quent ces délais particulièrement longs. entre 15 et 20 francs également pour le trans- port. L’amélioration des performances Cet ordre d’idée donne un aperçu de l’enjeu logistique dans l’environnement CKD. L’animation du progrès Des indicateurs fédéraux, c’est-à-dire com- Un cycle d’approvisionnement muns à toutes les usines de montage à particulièrement long l’étranger ont été mis en place. Ils servent à Cet autre exemple, toujours fictif mais repré- mesurer les performances, mais aussi à ani- sentatif, illustre la longueur du cycle d’appro- visionnement. Les négociations entre le commercial, qui passe ses commandes sur prévisions de ven- tes, et l’usine de montage à l’étranger, qui doit gérer ses capacités, débouchent sur des com- mandes mensuelles de CKD à Renault. Les commandes de toutes les usines à l’étranger Vol. 6 – N°1, 1998 25
Logistique & Management mer le progrès autour de la politique logis- investissements, critère non négligeable pour tique de l’entreprise. une intégration locale. S’y rajoute une dimension benchmarking par Réduire la diversité pour maîtriser les prévi- l’échange d’expériences, la comparaison des sions processus... au cours de réunions régulières L’incertitude des ventes à la grande exporta- des responsables de logistique industrielle des tion s’explique par l’instabilité économique et usines de montage à l’étranger. politique de certains pays, par les problèmes financiers des partenaires qui manquent de De nombreuses voies de progrès trésorerie pour acheter les CKD, et enfin par les variations des ventes pendant le délai De la maîtrise et adaptation des flux dans leur d’approvisionnement qui peut être supérieur à globalité dépendra la satisfaction des marchés 4 mois. de la grande exportation automobile dans les- quels les coûts et la qualité, mais aussi la di- La diversité a un impact négatif sur la fiabilité versité et la réactivité ont de plus en plus des prévisions. S’il n’existe qu’une incerti- d’importance. tude sur les volumes lorsqu’on propose un produit sans diversité, il existe à la fois une in- L’enjeu de la logistique est d’optimiser les certitude sur les volumes, mais aussi une in- flux CKD sous contrainte des exigences de certitude sur la demande produit dès que l’on ces marchés en perpétuelle évolution. Il est propose de la diversité au client. Réduire la di- toujours possible de passer à un système de versité c’est donc réduire le risque d’écarts gestion toujours plus fin : SKD ➙ collection entre la production (établie sur des prévisions) ➙ tronc commun + lots ➙ modules..., mais et la demande réelle. nombreux également sont les autres paramè- tres à modifier pour faire évoluer les approvi- Faire des prévisions à un niveau de nomencla- sionnements et l’organisation industrielle des ture inférieur usines de montage à l’étranger. Le CKD en mode collection a pour principe l’approvisionnement et la fabrication simple Concevoir le produit d’une série de véhicules identiques. Pour une Le niveau d’éclatement des pièces de tôlerie et usine de montage à l’étranger, créer la diversi- de mécanique est un facteur logistique impor- té, c’est stocker différentes séries de collec- tant. Plus l’éclatement est important, moins tions. les volumes à transporter seront importants Si la diversité est importante, il convient de ne (moins de vide, pièces pouvant s’empiler...). plus seulement prévoir au niveau du produit Mais d’un autre côté les investissements fini, mais descendre à un niveau de nomencla- d’assemblage nécessaires en usine de mon- ture toujours plus fin. S’il y a peu d’avantages tage à l’étranger seront plus importants. Le sur les pièces « toutes versions » ou les troncs dernier facteur à prendre en compte est la pré- communs, puisqu’ils sont utilisés sur chaque levabilité de la pièce, soit en sortie d’embou- véhicule fabriqué, il est intéressant en re- tissage (dans les cas les plus simples), soit vanche de prévoir la consommation pour directement sur les lignes d’assemblage au ni- chaque lot ou chaque famille de pièces créant veau d’éclatement voulu. la diversité, c’est-à-dire celles qui sont direc- Réduire la diversité pour réduire les investis- tement impactées par les variations de la de- sements mande. La diversité automobile se compose de la di- Cela implique pour l’usine de montage à versité commerciale c’est-à-dire l’offre au l’étranger de passer d’un système d’appro- client, et de la diversité industrielle (celle qu’il collection à l’appro tronc commun + lots ou à faut réduire de préférence). Les combinaisons l’appro-modules, et donc de complexifier sa de motorisation, habillage, équipement inté- gestion et sa logistique. rieur... peuvent se faire à l’infini, et générer ainsi une importante diversité finale qui est Réduire la taille des séries de véhicules une contrainte majeure pour la logistique. La taille des séries est un paramètre important des systèmes CKD collection et tronc Réduire la diversité se conçoit pour les com- commun + lots. Un compromis entre les diffé- posants à forte valeur d’investissement. Les rentes contraintes (collectages, mise en em- composants utilisés dans un grand nombre de ballages, transport, montage en usine...) a fixé véhicules ont de fortes cadences de produc- cette taille à 50 véhicules en règle générale. La tion, et permettent alors d’atteindre ou de dé- réduction de la taille de ces séries a de nom- passer rapidement le seuil de rentabilité des breuses conséquences pour tous les acteurs. 26 Vol. 6 – N°1, 1998
Logistique & Management Elle génère tout d’abord, une augmentation du capacités de gestion des usines à l’étranger coût de prestation d’emballage: il est plus long limitent les possibilités. C’est l’étude écono- et plus onéreux pour la plate-forme internatio- mique intégrant tous les paramètres (y com- nale d’emballer 2 séries de 25 CKD au lieu pris les nombreux paramètres logistiques) qui d’une série de 50. donnera au mieux le nombre et la composition l Surcoût d’emballage (bois, carton ...). des lots à mettre en œuvre. l Surcoût de collectage, réception, contrôle, Réduire la taille des lots manutention... Bien définir la taille de chacun des lots permet Deux séries de 25 CKD représentent égale- d’obtenir le maximum d’avantages liés à ce ment plus de volume qu’une série de 50. Et mode d’approvisionnement : à chaque pièce pour profiter de l’avantage il faut transporter sa disponibilité et son immobilisation en en 2 fois, d’où une augmentation des coûts stock, en fonction de la demande commerciale d’acheminement et de fret. sur les véhicules qui consomment la pièce en question. En revanche les avantages sont importants pour l’usine de montage à l’étranger qui ne Optimiser le système des commandes de CKD peut passer commande, et mettre en fabrica- En tronc commun + lots, l’usine à l’étranger tion que par séries de véhicules identiques. Or, peut déconnecter et programmer librement les séries importantes ne sont pas toujours dans le temps ses commandes de troncs com- adaptées au rythme de vente des véhicules : muns et ses commandes pour chaque lot. 50 véhicules correspondent peut-être pour un C’est encore plus vrai pour le système module modèle donné, à un mois de vente, donc un où c’est chaque pièce qui est gérée et approvi- mois de stock sur des marchés à faible vo- sionnée de façon indépendante. lume. Le process lui-même s’en trouve amélioré : la gestion visuelle est facilitée, l’usine restreint ses surfaces de déballage, ses surfaces de bord de chaîne et les investissements en matériel de stockage au poste de montage. Cependant du fait de l’accroissement du nombre d’emballages, le travail de manuten- tion et de préparation des CKD pour la mise en La souplesse est permise, car la plate-forme bord de chaîne va augmenter. Ces opérations internationale d’expédition suit le besoin de sans valeur ajoutée sont source de coûts sup- son client. Elle emballe puis expédie les troncs plémentaires. communs et les lots avec les décalages souhai- Mais avec des séries plus petites les mises en tés par les usines. Les avantages sont nom- fabrication seront plus fréquente et les temps breux : il est possible de différer le départ de d’écoulement en fabrication plus courts, ce certains lots, de s’approvisionner avec une qui est un gage de réactivité vis-à-vis du fréquence plus élevée pour les lots que pour client. De plus, à un même niveau de stock, les troncs communs, d’utiliser le transport aé- correspondra une diversité plus importante si rien pour certains lots (et pas uniquement dans les séries sont plus petites ; ou pour une même le cas des dépannages)... diversité, le niveau de stock pourra être réduit. Ce système permet à l’usine à l’étranger La réduction de la taille des séries apporte plus d’affiner sa politique de réduction de stocks : d’avantages aux usines de montage qu’à la grâce au stockage de lots et non plus de collec- plate-forme d’expédition. C’est donc bien sur tions complètes ; grâce à une gestion plus fine le flux global que l’étude doit être menée, et des niveaux de stock (fonction de la valeur de elle peut conduire à une renégociation des prix ces lots) et des livraisons. de CKD entre Renault et ses partenaires in- dustriels à l’étranger. Ce système offre également une souplesse de Définir le nombre et la composition des lots déballage et d’enchaînement en fabrication Entre le système collection et le système mo- qui lui permet de suivre l’évolution de la de- dule, il est théoriquement possible de définir mande et de compenser partiellement une infinité de compromis en tronc commun + l’incertitude sur les prévisions de chaque lot, lots. En réalité, des contraintes techniques sur car elle ne mettra en production que les lots le produit, la tenue de la documentation ou les dont elle a besoin pour répondre aux deman- Vol. 6 – N°1, 1998 27
Logistique & Management des commerciales qui sont à ce moment-là geable (les transitaires de Renault réservant beaucoup plus fiables. des espaces globaux pour l’année auprès des compagnies) sauf si, pour assurer la fréquence Augmenter la fréquence d’approvisionnement souhaitée, il est nécessaire de faire appel à des Devenant plus tendu, le flux tolère moins les compagnies supplémentaires. imperfections ; l’engagement des acteurs de la chaîne logistique (fournisseurs, plate-forme, Si les lignes régulières ne suffisent pas à assu- transporteurs, usines à l’étranger) en terme de rer ces expéditions, l’appel à des compagnies QCD (qualité, coût et délai) doit alors être maritimes « outsider » est toujours possible ; plus fort. mais leur service est plus aléatoire en termes de délai, car elles jouent sur l’attente au port Mais tendre les flux et réduire les temps ou les escales pour assurer un bon taux de rem- d’écoulement présente beaucoup d’avantages plissage. pour les usines de montage à l’étranger : l Une meilleure réactivité face à des change- Les opérations de douanes devenant plus fré- ments de la demande. quentes, la gestion administrative des dédoua- l Une diminution des stocks de CKD et des nements devient plus lourde. surfaces de stockage. Emballer à la source Pour une usine à 100 véhicules par jour, une Les usines Renault sont fournisseurs de nom- fréquence de 2 bateaux par mois signifie une breuses pièces de carrosserie. La préparation livraison de 1000 CKD à chaque arrivage, soit des expéditions directement dans ces usines, un stock moyen théorique (hors stock de sécu- et le flux direct vers l’usine cliente à l’étranger rité) de 500 CKD (5 jours ouvrés) ce qui repré- est une solution envisagée de plus en plus sou- sente une immobilisation financière vent. importante. L’augmentation de la fréquence Mais cela nécessite la mise en place dans des départs influant directement sur le niveau l’usine fournisseur, d’un atelier d’emballage moyen de stock, augmenter la fréquence par 2 de pièces CKD. Le passage par la plate-forme c’est également réduire le stock par 2. internationale permet lui, de constituer des ex- Le stock de sécurité, qui couvre les aléas de péditions équilibrées dans les conteneurs où transport mais aussi ceux de consommation, les pièces de tôlerie, à forte saturation volume devrait également être réduit puisque les pos- voisinent avec des pièces de mécanique, à sa- sibles variations de la demande entre 2 expé- turation poids. ditions portent sur un délai beaucoup plus Là encore, seule l’étude sur le flux global per- court. met la prise de décision. L’avantage est certain aussi pour la Optimiser les emballages plate-forme internationale d’exportation qui, Il s’agit de les concevoir pour qu’ils puissent travaillant sur commande, doit augmenter la s’ouvrir très rapidement et directement fréquence du cycle de programmation et accé- au poste de travail en usine à l’étranger, et lérer ses flux mais voit la répercussion sur ses d’optimiser leurs dimensions pour améliorer à stocks de CKD, et sur ses stocks de compo- la fois le remplissage en nombre de pièces par sants. emballage, et l’empotage dans les conteneurs. L’activité de collectage auprès des fournis- Choisir ses conteneurs seurs est plus fréquente donc plus lissée et L’utilisation du conteneur 40 pieds de type dry plus rapide, car elle concerne des quantités reste traditionnelle dans les études de conte- plus réduites de pièces. neurisation. Des alternatives intéressantes Pour un mois donné, les mêmes volumes se- sont possibles avec les conteneurs high cube ront transportés mais en plus petites quantités qui autorisent un meilleur remplissage, ou sur un nombre plus important de bateaux. l’utilisation de conteneurs spéciaux comme L’impact sur les taux de fret devrait être négli- les reefer qui ont une moindre contenance, mais qui repartent souvent à vide d’Europe, et sur lesquels on peut trouver des taux de fret as- sez bas. Maîtriser le transport La politique de Renault est de maîtriser son transport, car la consolidation des flux permet d’obtenir de meilleurs tarifs auprès des com- Optimiser les emballages pagnies. L’objectif est d’adopter l’Incoterm 28 Vol. 6 – N°1, 1998
Logistique & Management qui permette de limiter les risques financiers C’est-à-dire envisager par exemple que 2 pays en contrôlant de manière optimale le flux phy- de la même zone géographique fabriquant le sique. Les préconisations orientent plutôt le même véhicule puissent se fournir l’un l’autre choix vers les Incoterms du groupe C (sauf si en composants, afin de d’éviter de multiplier des contraintes de pavillon sont imposées par les investissements, ou afin de réduire les le pays), car choisir sa compagnie, c’est aussi coûts de transport puisque les pièces ne vien- pouvoir choisir les lignes directes les plus fia- nent plus de la plate-forme internationale. bles et les plus rapides, avec l’impact que l’on connaît sur les stocks. L’organisation du post-acheminement lui, re- lève toujours d’accords particuliers entre le client importateur et les transporteurs locaux. Accroître les approvisionnements locaux Les composants locaux font l’objet d’un pro- cess d’approvisionnement plus pointu que de celui des CKD. Les fournisseurs sont à proxi- L’accompagnement du progrès mité, ils livrent plus rapidement et plus fré- Ces pistes de progrès doivent permettre aux quemment. Certains fournisseurs locaux usines de montage à l’étranger d’accroître à la livrent même en juste à temps de façon mul- fois leur diversité, leur souplesse et leur réacti- ti-quotidienne. vité vis-à-vis de leurs marchés. Cela autorise pour ces pièces locales, des ni- En contrepartie, des modes de fonctionne- veaux de stocks plus faibles, de l’ordre de 5 à 6 ment plus fiables sont nécessaires, et le rôle de jours en moyenne. l’exportateur est d’accompagner les évolu- tions en apportant aux usines de montage à Augmenter l’intégration locale est donc un l’étranger l’assistance dont elles ont besoin moyen de réduire à la fois les coûts et les dé- dans les domaines de l’organisation et de la lo- lais d’approvisionnement. Les objectifs gistique. d’intégration locale, qui font en général l’objet d’accords avec les gouvernements, sont progressifs mais se heurtent aux capaci- Lexique des sigles utilisés tés des pays à industrialiser des produits qui peuvent être technologiquement complexes. BU Built-Up Dans ce domaine, Renault apporte une assis- CAT Compagnie d’Affrètement tance aux usines à l’étranger et incite les et de Transport grands fournisseurs européens à s’implanter CIF Cost, Insurance and Freight localement. CKD Completly Knocked Down MADC Mise A Disposition du Commercial Développer les échanges inter-usines PE Pièces Expédiées Une solution d’avenir consiste à procéder à PNE Pièces Non Expédiées des inter échanges entre usines à l’étranger SKD Semi Knocked Down pour les pièces de carrosserie Renault. TCM Tombée de Chaîne Mécanique Vol. 6 – N°1, 1998 29
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