BASE DE CONNAISSANCE ET COMMUNAUTÉS : DEUX FACES DU - KNOWLEDGE MANAGEMENT Guide - Jalios
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Guide thématique BASE DE CONNAISSANCE ET COMMUNAUTÉS : DEUX FACES DU KNOWLEDGE MANAGEMENT Édition 2017
1er éditeur français d’Intranet collaboratif et de réseau social d’entreprise La transformation digitale : et derrière la façade ? Vous saisissez les opportunités de la transformation digitale, vous établissez de nouvelles relations avec vos clients... Mais transformez vous aussi votre organisation ? Mobilisez vos équipes, innovez plus rapidement, communiquez autrement et collaborez plus efficacement avec la Digital Workplace de Jalios. Tél : 01 39 23 92 80 2 info@jalios.com Guide thématique | 2017 www.jalios.com/transformation-digitale
Base de connaissance et communautés : deux faces du Knowledge Management D’un côté, la connaissance structurée et gouvernée, sur laquelle tout le monde doit s’aligner pour agir de manière efficace, en conformité avec les processus ou normes métier établis. De l’autre, le savoir qui se partage ou naît à travers des échanges informels entre collaborateurs. À première vue, tout oppose la base de connaissance et les communautés. De fait, elles sont bien deux visions différentes de la gestion des Sommaire connaissances. Elles ne sont cependant pas exclusives. Toutes deux servent la stratégie de l’entreprise, chacune à sa manière. Un autre point les rapproche : toutes deux peuvent prendre place sur la même solution Structurer la connaissance collaborative. Une occasion pour la première pour gagner en productivité ................... 5 de s’enrichir de collaboration et pour la seconde de mieux capitaliser ses échanges. Modélisation, animation, collaboration : les trois piliers d’une base de connaissance de qualité ............................................. 6 L’appropriation des connaissances par les « apprenants » exige un travail essentiel de structuration par les « sachants » .............................................................................. 8 Des réponses fiables et rapides aux clients de La Redoute .................................................... 9 La gestion des connaissances en mode collaboratif ..................................... 11 Des communautés mieux armées pour gérer et partager le savoir ...................................................................................... 12 Le Knowledge Management implique une collaboration organisée ................................................................................ 14 Keolis accompagne ses communautés tout au long de leur développement .................................................... 15
La recherche d’optimum entre formalisation et collaboration L’année dernière, Jalios, éditeur d’une plate-forme documentaire, collaborative et sociale fêtait ses quinze ans. Son fondateur Vincent Bouthors revient sur les grands mouvements qui ont animé la gestion des connaissances et ses évolutions actuelles. Pourquoi la collaboration a pris des contributions. Plus globalement, une telle place dans le Knowledge tout l’enjeu consiste à trouver l’optimum Management ? entre formalisation et collaboration. Il faut réussir à capitaliser les échanges Vincent Bouthors : Les entreprises sans décourager la participation. Le bon se sont d’abord attachées à formali- réglage dépend de la culture des entre- ser leur savoir à travers des systèmes prises et des usages. Dans le cas de la experts ou des bases de connaissances. relation client, l’accent est souvent mis Ces approches structurées restent bien sur la structuration du contenu a priori évidemment d’actualité, mais elles ne pour répondre à des questions récur- répondent qu’à une partie des besoins. rentes et connues. C’est la voie choisie D’une part, elles ne garantissent pas par Maisons du Monde ou La Redoute. toujours une appropriation effective A contrario, traiter d’enjeux complexes du savoir par l’ensemble des collabora- et spécifiques comme la réponse à un teurs et, d’autre part, toutes les activités appel d’offres fait davantage appel à ne méritent pas que leur soit consacré l’agilité et la collaboration au sein de un effort important de structuration. communautés organisées, comme celles La collaboration apporte une réponse mises en œuvre par Keolis ou Areva avec complémentaire avec une approche ses anciens salariés. plus granulaire et à vocation pratique du savoir. Elle favorise le partage d’ex- À quels nouveaux services périences et de bonnes pratiques à tous s’attendre en matière de gestion les échelons de l’entreprise et contribue des connaissances ? ainsi à répondre à des besoins opéra- tionnels. Un autre de ses intérêts est VB : Une des évolutions majeures à d’introduire une boucle de rétroaction laquelle nous croyons est le Social dans le processus de collecte, structu- Learning. Il s’appuie sur des cours en Vincent ration et diffusion du savoir à travers e-learning, des Mooc, des vidéos de Bouthors les commentaires, les questions et les formation et des quiz pour trans- Fondateur et PDG, suggestions des collaborateurs. mettre le savoir et s’assurer de son Jalios appropriation. C’est une autre manière Pour autant, un cadrage n’est-il d’appréhender la gestion des connais- pas nécessaire ? sances. Tout l’intérêt d’une plate-forme complète, couvrant à la fois les besoins VB : Le risque d’une collaboration de communication, de capitalisation et débridée est de se cantonner à des de collaboration, est d’inclure ces ser- conversations « jetables », qui satisfont vices au sein d’espaces partagés pour uniquement des besoins immédiats et faire monter les équipes en compé- individuels. Les réponses apportées aux tences. Ces nouvelles capacités tech- problèmes soulevés grâce aux échanges niques induisent des changements de doivent pouvoir être retrouvées facile- comportements. Elles nécessitent un ment pour être de nouveau appliquées. accompagnement pour que chacun joue Cela implique un minimum de structu- la même partition. ration des espaces et de catégorisation 4 Guide thématique | 2017
Structurer la connaissance pour gagner en productivité Comment faire pour que la connaissance indispensable à l’activité opérationnelle de l’entreprise soit mieux diffusée ? La question n’est pas nouvelle. Aujourd’hui, les solutions collaboratives lui apportent cependant une réponse autre que celle purement documentaire qui a longtemps prévalu. Une réponse notamment exigeante sur le plan de la formalisation, mais également source de souplesse dans la gestion des connaissances et d’efficacité pour les collaborateurs. 5
Modélisation, animation, collaboration : les trois piliers d’une base de connaissance de qualité Q uel que soit le secteur d’activité de l’entreprise, le choix d’une approche structurée en matière de base de connaissance correspond d’abord à un enjeu de gouvernance. L’objectif est de centraliser des données – par exemple, des normes ou des process industriels, des procédures de traitement de demande client, de la documentation sur des produits ou ser- vices – dont la qualité est certifiée et assurée dans le temps par des instances habilitées de l’or- ganisation : service qualité, experts métier, direction marketing, etc. La qualité des données n’est cependant pas la seule problématique à laquelle cherche à répondre une approche structurée. Celle-ci va de pair avec des enjeux d’efficacité en termes de rapidité d’accès à des données immédiatement pertinentes sur le plan opérationnel, de facilité d’appropriation de la connaissance et de dynamique de diffusion de l’information. Autant d’aspects qui nécessitent, dans la mise en place d’une base de connaissance, des fonctions spécifiques de gestion de contenu. 1 Modéliser Qui dit approche structurée, dit en premier lieu capacité à catégoriser l’information pour établir Au-delà de la problématique de un plan de classement qui va faciliter la navigation navigation dans la connaissance, dans la connaissance en permettant de la filtrer. la modélisation de cette dernière Sur le plan ergonomique, ce filtrage peut notam- pose la question de son forma- ment prendre la forme d’un arbre de diagnostic tage, afin de la rendre consommable facilement grâce auquel, en répondant à des questions, l’utili- par tous. En fonction des objectifs opérationnels sateur passe d’une connaissance à une autre dans et de la nature de la connaissance, celle-ci devra une logique de parcours et peut, le cas échéant, pouvoir se présenter sous forme de fiche, d’image, enchaîner sur d’autres parcours sans repartir de de video, de document, voire de quiz dans une op- zéro dans l’arbre de diagnostic. De manière se- tique de formation ou de contrôle de son appro- condaire, cette qualification de l’information et priation dans la durée. ce filtrage peuvent également s’appuyer sur des Par ailleurs, simplifier l’accès à la connaissance peut mots clés plus transverses, qui n’entrent pas dans également passer par une gestion fine des droits la logique du plan de classement. des utilisateurs, dans une logique de personnali- sation qui donne à ces derniers une vision limitée de la base, en fonction par exemple des niveaux ou thèmes de problématiques qu’ils ont à traiter.
2 Animer Une approche structurée de la connaissance ne 3 Collaborer se cantonne pas à des problématiques de classi- Enfin, bien qu’étant par nature descendante, une fication et de recherche de l’information. Elle doit approche structurée peut s’enrichir d’une dimen- être animée. Les implications sont bien sûr orga- sion collaborative dans l’optique d’améliorer le nisationnelles. Au service client de La Redoute, par contenu de la base de connaissance grâce aux avis exemple, une équipe est chargée de faire vivre au de ses utilisateurs. Ces retours peuvent se faire quotidien la base de connaissance en la mettant directement via la fonction commentaires propre à à jour et en assurant une communication opéra- chaque contenu ou via un espace spécifique. C’est tionnelle à destination des utilisateurs. Sur le plan cette deuxième option, plus facilement gérable, de la gestion de contenu, cette animation s’illustre à qu’a choisie, par exemple, La Redoute. Tous les travers la page d’accueil de la base de connais- mois, une quarantaine de demandes remontent sance, depuis laquelle les utilisateurs peuvent être ainsi des conseillers clientèles des centres d’appels directement informés des évolutions via un espace sur un contenu méritant d’être amélioré, ajouté listant les dernières modifications apportées, la ou mis à jour. Pour faciliter le traitement de ces mise en avant d’une information importante ou, demandes, chacune dispose d’un numéro d’idenfi- encore, un système d’alerte par notification. Pour cation et un formulaire spécifique a été créé pour favoriser ou renforcer l’appropriation d’une connais- s’assurer qu’elle soit bien renseignée, avec la pos- sance, les animateurs d’une base de connaissance sibilité d’intégrer un lien vers le contenu concerné doivent aussi pouvoir proposer de manière ponc- ou une pièce jointe. Un workflow a par ailleurs été tuelle aux utilisateurs, ou à certains d’entre eux, mis en place : les demandes sont filtrées par un ré- de réaliser un quiz sur une connaissance spécifique. férent au niveau de chaque centre d’appels et celles Un espace mettant à disposition des supports qu’il valide remontent ensuite à l’équipe de qualité de formation peut aussi être envisagé, comme c’est centrale qui pourront alors les prendre en charge. le cas chez Maisons du Monde ou La Redoute. Par ailleurs, l’animation d’une base de connais- sance peut également tirer parti de mécanismes de personnalisation, en notifiant un utilisateur lors- qu’un contenu qu’il a déjà lu est modifié, voire de mécanismes sociaux, en lui recommandant des informations qu’il n’a pas encore lues mais que ses collègues ont trouvé utiles ou beaucoup consultées. Nous souhaitions disposer, au service relation client, d’une base de connaissance pour nos procé- dures. Elles évoluent beaucoup et, faute de référentiel unique, les bonnes pratiques n’étaient pas toujours appliquées. Notre base comporte aussi un espace pour les supports de formation et, désormais, un espace fiches produit, mis en place sans avoir besoin de solliciter la DSI, ce qui est appréciable. Naviguer dans la base se fait soit par un système de catégories et de filtres croisés, soit par mot clé avec le moteur de recherche. Cette dernière voie est efficace et la plus utilisée. Par ailleurs, si un contenu mérite d’être signalé, un système d’alertes permet de notifier des groupes d’utilisateurs définis dans Jalios ou des personnes de l’annuaire d’entreprise. Parmi les fonctionnalités que nous trouvons très pratiques, figurent la visionneuse, pour lire directement des PDF ou des Powerpoint depuis la base, et le système de quiz, que nous utilisons beaucoup pour tester les connaissances. Raphaële Bonnefoy, directrice amélioration continue, Maisons du Monde Base de connaissance et communautés : deux faces du Knowledge Management 7
Avis d'expert L’appropriation des connaissances par les « apprenants » exige un travail essentiel de structuration par les « sachants » Deux dimensions sont à différen- la délivrance de la connaissance. Cette cier dans une approche structurée de problématique d’ordre éditoriale touche gestion des connaissances : le fond et la à la modélisation du contenu. forme. Dans une organisation, toute l’in- Concrètement, elle peut se traduire formation qui circule ne constitue pas par exemple par l’élaboration de fiches de la connaissance. Le premier besoin sous forme didactique, cette modélisa- consiste donc à canaliser l’information tion pouvant être très structurée pour qui, parce qu’elle répond aux enjeux de un processus ou plus libre pour un l’entreprise ou pourrait avoir du sens retour d’expérience ou le partage d’une pour son activité, est considérée comme bonne pratique. Mais il faut également de la connaissance. savoir varier les formats selon l’objectif Nicolas Imaginer ensuite qu’un super moteur d’apprentissage : fiches, images, vidéos, Georgeault de recherche permettrait de retrou- sons, tutoriaux, quiz… Directeur de l’Offre ver la bonne information sur un sujet chez ASI est cependant utopique. La gestion des Une logique de découverte ASI accompagne les connaissances n’est pas qu’une histoire standard de la connaissance entreprises dans la de contenu. Elle nécessite un travail Enfin, tout ce travail de structuration stratégie, la définition et essentiel sur la forme, pour faciliter son n’a pas seulement pour vertu de mieux la mise en œuvre de leurs appropriation par les utilisateurs. découper la connaissance, de faciliter projets collaboratifs. son accès ou de la présenter dans le Une classification porteuse format le plus adapté. de sens et d’efficacité Standardiser la logique de découverte Ce travail de structuration passe d’abord de la connaissance contribue aussi à par la classification. De ce point de vue, l’appropriation de cette logique, l’utilisa- l’enjeu consiste à sortir du réflexe de teur développant des automatismes lui base documentaire où la connaissance permettant d’y accéder plus rapidement. se retrouve dans une multitude de Bien sûr, en termes de projet, si le documents de toute taille, de tout propre des approches structurées est format... A travers l’élaboration d’une d’impliquer les experts ou les services stratégie de classement, les connais- qui définissent le contenu d’une base sances doivent faire l’objet d’un décou- de connaissance, associer les utilisa- page qui va à la fois offrir une vision teurs est impératif pour que le travail de systémique, pour faciliter la compréhen- structuration corresponde à leur réalité sion globale, et apporter de la granula- opérationnelle. rité, pour proposer un parcours assu- rant une progression dans l’accès à un contenu de plus en plus spécifique en fonction des besoins opérationnels. Le travail de structuration passe également par une réflexion sur le choix du meilleur format pour faciliter 8 Guide thématique | 2017
Retour d’expérience Des réponses fiables et rapides aux clients de La Redoute « En six mois, notre taux de satisfaction client a progressé de 15 points en grande partie grâce à RCli, un intranet destiné à nos conseillers de clientèle, répartis dans cinq centres en France et à l’étranger », révèle Nicolas Vian, responsable sup- grâce auquel un conseiller, selon la situa- ports et méthodes au service client de tion du client, accède à la bonne instruc- La Redoute. Déployé fin 2015 sur la solu- tion de travail de manière rapide. « Nous tion Jalios, RCli venait en fait combler un vide, en proposant une base de connais- avons bâti une arborescence avec une 500 profondeur maximale de 3 clics », précise contenus sance unique sur tout le spectre des Nicolas Vian. demandes client : commande, livrai- La vocation de RCli est aussi de faciliter son, service après-vente, rembourse- la communication vers les conseillers ment, etc. Un remède face à un manque 300 de clientèle, toujours dans une optique d’homogénéité, de fiabilité ou de réac- d’efficacité opérationnelle. Une fonction tivité dans les réponses apportées aux remplie par la page d’accueil, via une conseillers clients que signalaient les enquêtes de zone d’alerte indiquant chaque jour aux client satisfaction. « Dans un marché hyper- conseillers les informations importantes concurrentiel, maîtriser la connaissance pour à savoir, ou via des zones d’actualités bien servir nos clients constituait un fort en- plus secondaires : nouveautés catalogue, jeu de fidélisation, souligne le responsable. D’autant plus fort que, pour un e-commer- adresses utiles, etc. Avec 200 visiteurs uniques par jour et 200 çant, le conseiller clientèle est le seul contact plus de 200 000 pages vues chaque visiteurs avec le client. » mois, RCli connaît aujourd’hui une forte uniques par jour Accompagné par la société de conseil ASI, audience. Un tableau de bord permet La Redoute s’est appuyé sur les fonctions d’ailleurs aux personnes en charge de gestion de contenu de Jalios pour créer d’actualiser la plate-forme au quotidien des modèles de contenu adaptés aux d’analyser son utilisation. besoins du service client, en particulier « La base de connaissance est le socle qui des instructions de travail et des modes nous a permis de remettre tous les parcours opératoires : lors d’une demande, les pre- client et processus à plat pour travailler mières guident le conseiller de clientèle aujourd’hui à leur amélioration, leur sim- dans les échanges qu’il doit avoir avec le plification, en nous aidant à comprendre client et indiquent quels outils utiliser et ce que nous faisons vivre à nos clients, Nicolas manipulations effectuer ; les seconds dé- souligne Nicolas Vian. Elle nous a fait Vian taillent comment réaliser ces dernières, entrer dans un cercle vertueux sur le plan Responsable en mode pas à pas. Quant à la navigation de la qualité délivrée aux clients. » supports et méthodes, dans la base de connaissance, qui com- La Redoute prend quelque 500 pages de contenus, elle s’appuie sur un arbre de diagnostic Base de connaissance et communautés : deux faces du Knowledge Management 9
JALIOS DIGITAL WORKPLACE Favorise la Augmente Fédère vos Encourage collaboration votre efficacité collaborateurs l’innovation Capitalise les Dynamise votre Fait émerger les connaissances communication bonnes pratiques Réseau social d’entreprise Social Learning Espaces collaboratifs Communication Intranet/Extranet collaboratif Innovation Animation de communautés Gestion des tâches Référentiel documentaire Gestion de contenu Site Internet participatif GED collaborative Capitalisation des connaissances Knowledge Management
La gestion des connaissances en mode collaboratif Les communautés de pratique ou métier, une réponse aux besoins de capitalisation et la circulation du savoir, sont mieux outillées. Elles s’appuient sur des plate- formes collaboratives et sociales pour mettre en relation les collaborateurs et accueillir leurs échanges. Dans le même temps, l’accompagnement s’est professionnalisé avec la définition d’objectifs et de rôles. Il inclut également un volet de conduite du changement. 11
Des communautés mieux armées pour gérer et partager le savoir D errière les démarches de Knowledge Management, on retrouve bien souvent des communautés de pratique ou métier. Apparues au cours des années 90 dans les grands comptes industriels, elles sont aujourd’hui largement répandues. Si les grands principes qui les animent restent inchangés, elles ont connu deux évolutions majeures zu cours de la dernière décennie. Elles ont croisé la route des réseaux sociaux d’entreprise, désormais omniprésents. Ils équipent plus de 80 % des 250 grands comptes de 27 pays interrogés par le cabinet NetJMC dans la dernière étude The Organization in the Digital Age. À l’échelle française, l’édition 2016 de l’Observatoire e-transformation & intranet du cabinet Arctus révèle que près de la moitié des quelque 320 entreprises sondées a déployé des dispositifs pour outiller la mise en relation des individus et les conversations en complément des espaces de partage et de publication. Ce sont parfois les mêmes plate-formes, des portails colla- boratifs et sociaux, qui outillent ces besoins. Les formes communautaires et réticulaires partagent des objectifs communs et se nourrissent mutuellement. Les réseaux sociaux donnent un nouvel élan aux communautés en favorisant les interactions et le partage de bonnes pratiques au quotidien et l’apprentissage en situation, soit les missions premières des communautés dédiées à la gestion et le partage du savoir. En retour, celles-ci font vivre le réseau social, participent à son adoption et à l’instauration de modes de fonctionnement plus transverses, propices à l’innovation. Les 10 commandements du Community Manager L’association CoP-1 Définissez clairement la fiche d’identité 1 de votre projet de communauté qui réunit une quarantaine de praticiens de la gestion Dégagez du temps à consacrer à l’animation, au minimum une heure par jour 2 des connaissances a édicté une liste de règles à suivre pour Recrutez selon deux critères seulement : 3 la compétence et la bienveillance active l’animateur d’une communauté de Pour entretenir la confiance, établissez pratique. des règles claires d’agrément des candidatures et 4 de comportement attendu des membres Gardez à l’esprit que vous avez deux « clients » à satisfaire : 5 les membres de la communauté et l’organisation qui la parraine Soyez exemplaire en apportant d’emblée à la communauté naissante des savoirs immédiatement utiles à ses membres 6 Ritualisez les interactions entre les membres, rythmez 7 les rencontres et les échanges Considérez la base de savoirs comme le joyau que la communauté léguera à l’organisation 8 Trouver un sponsor en haut lieu, à la fois 9 protecteur et exigeant Communiquez vers l’extérieur pour que la communauté apparaisse comme au service de 10 l’organisation et non comme un club d’élite
Un alignement sur la stratégie de l’entreprise Dans le même temps, les modes de gouvernance des Mesurer la valeur communautés ont évolué. A l’origine, elles étaient d’une communauté le plus souvent auto-gérées : leurs membres déci- daient eux-mêmes des sujets dont ils s’emparaient. Le retour sur investissement d’une communauté Elles sont désormais le plus souvent pilotées par s’avère impossible à mesurer précisément. Sa valeur l’entreprise, qui plaque ce mode de fonctionnement peut néanmoins être démontrée à travers quelques sur son organisation traditionnelle pour gagner belles histoires et retours d’expérience, comme un en agilité et traiter des problèmes complexes. Les appel d’offres gagné grâce à la mobilisation d’ex- communautés de pratique et métier – par opposi- pertises. Une autre manière d’appréhender le sujet tion à celles d’intérêt – s’alignent sur la stratégie de consiste à interroger ses membres sur les béné- l’entreprise. fices qu’ils en retirent dans l’exercice de leur métier et en matière de montée en compétences. C’est la La création des communautés suit un formalisme voie choisie par Keolis ou Schneider Electric. Ce avec la définition d’objectifs et de livrables, le dernier effectue des enquêtes régulières depuis recrutement d’un sponsor, chargé d’asseoir quatre années. Les indicateurs qu’ils calculent sont leur légitimité et de cadrer leurs missions, et la en constante progression. nomination d’une équipe d’animateurs. Le rôle de cette dernière est primordiale : elle instaure un L’autre grande question posée aux communautés climat de confiance et de bienveillance, stimule métier concerne la capitalisation des échanges. En les échanges, prend en charge le recrutement de fonction des métiers et des contextes, les réponses nouveaux membres, fait l’interface avec l’organisa- apportées divergent. Certaines entreprises s’obligent tion... Les animateurs ne sont pas nécessairement à consolider les contributions, qui viennent alimen- des experts, mais plutôt des profils à l’aise dans le ter des référentiels, des outils, des algorithmes voire relationnel, reconnus à la fois par la hiérarchie et des programmes de formation, quand d’autres, pour leurs pairs. Ce n’est pas encore systématique, mais lesquelles le savoir est plus difficile à figer, privilé- la fonction d’animateur, qui nécessite un investis- gient l’accessibilité à l’information. Le moteur de re- sement minimum d’une demi-journée par semaine cherche de la plate-forme joue alors un rôle essentiel et davantage encore au lancement, commence à pour retrouver le contenu et identifier des experts. apparaître dans les fiches de poste. Un effort de structuration préalable avec la défini- tion de mots clés associés aussi bien aux contribu- tions qu’aux profils facilite la navigation et améliore les résultats retournés par le moteur de recherche. La collaboration post-retraite en mode digital Dès 2008, Areva a initié un programme de collaboration post-retraite avec l’appui du cabinet Experconnect. D’anciens employés reconnus pour leur haut niveau d’expertise interviennent auprès des équipes en activité. L’année dernière, le dispositif a été étendu avec l’ouverture de la plate-forme KEEN (Knowledge and Expertise Exchange Network), basée sur Jalios, pour répondre à des demandes qui ne nécessitent pas d’organiser des missions. Des espaces thématiques ont été ouverts dans lesquels les salariés posent des questions pour lesquelles ils ne trouvent pas de réponses immédiates en interne. Le savoir et l’expérience des ainés s’avèrent précieux pour orienter les recherches, éclairer les choix technologiques opérés il y a des années ou détailler les processus qui ont été définis. Dès qu’un sujet est clos, les interventions sont consolidées et validées par un binôme d’anima- teurs, constitué d’un référent Areva et d’un expert à la retraite. En répondant aux besoins opérationnels, les anciens collaborateurs contribuent ainsi à enrichir la base de connaissance de l’industriel. Stanislas de Truchis, chef de projet Digital chez Experconnect Base de connaissance et communautés : deux faces du Knowledge Management 13
Avis d'expert Le Knowledge Management implique une collaboration organisée La collaboration est un puissant ressort facilement, le risque est grand de voir les pour produire, enrichir et exploiter la vieux réflexes ressurgir et les échanges connaissance. Les échanges sont à encou- se déporter vers la messagerie. Face à ce rager, mais ils doivent s’inscrire dans un besoin de segmentation, la multiplication cadre qui définit précisément les modes des canaux d’échange au sein de la plate- de fonctionnement et domaines d’inter- forme – on pense à la messagerie instan- vention de chacun. C’est toute l’ambiguïté tanée – n’est pas forcément la réponse apparente des projets qui misent sur les la plus appropriée. Elle rend plus difficile pratiques collaboratives et sociales pour l’appropriation de la plate-forme. nourrir une démarche de Knowledge L’effort de structuration qui est mené Management. Celle-ci s’inscrit dans un autour des communautés et des modes temps long et nécessite de garantir un d’échanges s’applique également aux accès facile et durable à la connaissance. fiches profils des utilisateurs, une com- Il n’existe pas de réponses toutes faites en posante des plate-formes de Social KM. matière d’organisation de ces échanges. Pouvoir rapidement identifier un expert Il convient à chaque fois de compo- et le contacter s’avère crucial pour de ser avec la culture et les objectifs de nombreuses entreprises, en particulier l’entreprise. Néanmoins, quelques bonnes chez les sociétés de services. Les logiciels pratiques se dégagent au fil du temps. les plus évolués permettent de pré-ren- Ainsi, en raison de l’effort à fournir pour seigner un arbre de classement des faire vivre une communauté et pour compétences et des caractéristiques éviter tout risque de doublonnage, les des personnes avec la possibilité, en entreprises ont tendance à constituer de fonction des profils, d’ajouter de Cedric larges communautés, qui embrassent nouveaux champs ou de piocher parmi Tremintin une direction, un métier ou un processus. des valeurs prédéfinies. Là encore, cette Associé au sein du souplesse est essentielle pour répondre à cabinet Conseil & Faire cohabiter des espaces l’ensemble des cas d’usage. Organisation, il pérennes et éphémères La réussite d’un projet de Knowledge accompagne des Cette approche nécessite de filtrer l’infor- Management est aussi une affaire entreprises de taille mation en mettant en place une gestion d’accompagnement. Une bonne manière moyenne ou des fine des droits ou en optant pour une hié- de sensibiliser les décideurs, dont l’exem- grands comptes, rarchisation de l’espace avec la constitution plarité est un facteur clé de succès, consiste de tout secteur d’activité, dans leurs de sous-communautés. Tous les contenus à les embarquer dans la plate-forme dès projets de Digital. et les échanges ne méritent pas d’être les premières phases de cadrage Alors partagés avec l’ensemble des membres même qu’ils sont convaincus de l’intérêt et tous n’ont pas vocation à être conser- de déployer la solution, ils ne se défont pas vés. Il importe que la plate-forme offre spontanément de leurs anciennes habitu- cette souplesse et facilite l’ouverture d’es- des et continuent d’envoyer des e-mails paces éphémères avec une audience bien dans un premier temps. La conduite du délimitée. Il s’agit, par exemple, de conver- changement commence en même temps ser à quelques-uns autour d’un document que le projet. avant de le mettre à disposition de la communauté. Si l’outil ne le permet pas 14 Guide thématique | 2017
Retour d’expérience Keolis accompagne ses communautés à chaque stade de leur développement C’est pour soutenir son développe- L’équipe de Knowledge Management ment commercial que l’opérateur de s’appuie également sur une matrice de transports en commun Keolis (56 300 maturité des communautés – un outil employés, 5 Md€ de chiffre d’affaires) maison – pour piloter ses actions. Éta- s’est lancé en 2013 dans un programme blie deux à trois fois par an, elle compile de gestion de connaissance. Il s’est traduit et agrège des données d’activité pour notamment par l’ouverture de la plate- positionner les communautés en fonc- forme KeoShare fin 2014 et la création de tion de la valeur de la base documentaire Laurence Fourcade communautés métiers. « La collaboration et du volume d’interactions. L’équipe Directrice Knowledge s’est imposée comme le meilleur moyen de KM en déduit des typologies de commu- Management, Keolis répondre de manière pérenne à nos enjeux nautés et des actions de communica- de partage et capitalisation des bonnes tion et d’animation à mener. Ainsi, une pratiques : elle démultiplie les efforts, qui sont répartis entre tous, et renforce le communauté dont le volume de docu- ments publiés était peu consulté a fait 130 communautés sentiment d’appartenance des équipes », évoluer ses pratiques pour privilégier un actives explique Laurence Fourcade, directrice mode plus interactif. Knowledge Management. La cellule de trois personnes qu’elle pilote remplit une mission de conseil interne. Au démarrage des communau- tés, elle aide leurs créateurs à formali- ser les objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre et elle s’assure de la présence d’un sponsor. Par la suite, elle apporte un appui quotidien sur les aspects techniques, l’organisation des espaces en ligne, la digitalisation des processus et les mécaniques d’animation. Outiller la conduite du changement La conduite du changement passe Ces actions d’accompagnement s’affinent au gré des retours des utilisateurs. Les également par des jeux concours. Le premier avait comme objectif de faire 6000 membres, dont résultats à l’enquête de satisfaction ont découvrir la plate-forme KeoShare via ainsi validé tout l’intérêt des commu- nautés : 84% des participants estiment un jeu de piste en ligne, le second valo- risait la réutilisation du savoir. « Notre 66% qu’elles apportent de la valeur ajou- priorité consiste désormais à mettre l’ac- d’actifs tée dans leur travail, principalement cent sur l’organisation du contenu et la grâce aux documents mis à disposition gestion de l’obsolescence », indique Colin et aux échanges qu’ils suscitent. Les Denoux, responsable Knowledge Ma- résultats font aussi apparaître le besoin nagement. C’est le signe d’une maturité de renforcer les actions d’accompagne- grandissante des usages. ment auprès des filiales à l’étranger et de multiplier les formations au logiciel Jalios, dont le potentiel est sous-exploité. Base de connaissance et communautés : deux faces du Knowledge Management 15
Ce guide thématique vous est offert par Jalios est le premier éditeur français sur le marché de la Digital Workplace : intranet et extranet collaboratif, gestion des connaissances, réseau social d’entreprise, Social Learning, gestion de contenu et gestion documentaire. Jalios commercialise une solution innovante, complète et modulaire proposant des fonctionnalités cohérentes afin de catalyser l’intelligence collective des organisations et de leurs collaborateurs. Jalios 58 rue Pottier 78150 Le Chesnay Informations commerciales : Tel : +33 139 239 280 info@jalios.com www.jalios.com
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