LA REVUE DE PRESSE ÉGALITÉ - Canton du Jura
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Migros Magazine – 19 mars 2018 Parler de sexe en classe, oui, mais comment? L'éducation sexuelle à l’école a son utilité, rappelle la Confédération. Mais faut-il coordonner l'en- seignement au niveau national? C'est en tout cas ce que requiert l'association faîtière Santé Sexuelle Suisse. Texte Pierre Léderrey Ah, les cours d’éducation sexuelle! Souvent occasion de blagues potaches chez les préados des deux sexes, ces quelques heures dispensées durant la scolarité obligatoire jouent pourtant un rôle im- portant en matière de connaissance de son corps, de ses droits, de ses désirs et émotions. Là où ils existent, les indicateurs de santé sexuelle, comme un faible taux de grossesses ou d’inter- ruptions de grossesses à l’adolescence, s’avèrent très satisfaisants. En Suisse, le taux d’utilisation du préservatif et la prévalence de la violence sexuelle entre jeunes indiquent que l’école joue un rôle important dans le domaine de la sexualité. Qui est aussi celui de la qualité du rapport entre hommes et femmes, un domaine où rien ne semble jamais acquis comme le rappellent les récentes affaires de harcèlement. Mais quel doit être le rôle exact de l’école en la matière? Parler de préservatif ou de transsexualité a-t-il vraiment sa place? Oui, vient de répondre un récent rapport d’experts à la demande du Conseil fédéral. Santé Sexuelle Suisse (SSCH) propose maintenant de piloter une coordination nationale qui donnerait à chaque canton souverain des lignes directrices qui assureraient que chaque enfant en Suisse reçoive par étapes une éducation en matière de sexualité adaptée à son stade de dévelop- pement. C’est ce qui s’appelle une approche sexuelle holistique, qui dépasse la biologie ou la pré- vention des maladies sexuellement transmissibles pour évoquer une sexualité épanouie, respec- tueuse de son corps comme de celui d’autrui. «Il s’agit d’adapter l’éducation sexuelle aux besoins de chaque élève» Caroline Jacot-Descombes, pourriez-vous brièvement rappeler la raison d’être de Santé Sexuelle Suisse ainsi que la genèse du rapport d’expertise sur l’éducation sexuelle par le Conseil fédéral? REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 2 sur 16
Santé Sexuelle Suisse (SSCH) est la faîtière des centres de conseil, des services d’éducation sexuelle, des organisa- tions professionnelles et des expert(e)s qui œuvrent dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive en Suisse. En 2014, le conseiller national Fabio Regazzi (PDC/TI) a demandé à travers un postulat que les bases théoriques sur le développement sexuel de l’enfant et de l’adoles- cent sur lesquelles s’appuie Santé Sexuelle Suisse soient vérifiées de manière indépendante. Le Conseil fédéral a Caroline Jacot-Descombes, directrice adjointe accepté ce postulat, et une commission indépendante a de SSCH et cheffe de projet Éducation été constituée en 2016. La classe politique soutient sexuelle. l’éducation sexuelle. Le débat se situe autour de qui doit la faire. Pour une minorité du Parlement, au sein de l’UDC, la famille doit jouer un rôle central, l’école devant uniquement se charger de la transmission d’informations autour du développement de l’enfant et de la reproduction. Qu’apporterait une coordination nationale? S’agit-il également d’unifier le contenu de ces cours? SSCH demande une coordination nationale pour promouvoir l’échange intercantonal et soutenir les cantons dans l’élaboration de programmes d’éducation sexuelle. Il ne s’agit donc pas d’unifier tous les programmes dans les cantons, mais que chacun puisse élaborer une base minimale permettant à chaque élève de recevoir une éducation dans le domaine de la sexualité, adaptée à son stade de développement et ses besoins. Par une coordination nationale, SSCH pourrait recommander des lignes directrices que chaque canton devrait suivre pour garantir une éducation sexuelle holistique, c’est-à-dire basée sur une approche positive de la sexualité et sur les droits humains, qui va au-delà du cours de biologie et de la prévention sida. Une éducation qui aborde les questions que les jeunes se posent dans notre société: relations, émotions, ce qui est «normal», ce qu’on doit faire pour plaire, etc. Peut-on rappeler actuellement comment se présente l’éducation sexuelle à l’école en Suisse? Comme partout en Suisse, tout dépend du canton. Je ne peux vous donner qu’une description indi- cative. L’éducation sexuelle commence dès le début de l’école obligatoire jusqu’à la fin (15 ans). Certains cantons proposent aussi des cours au post-obligatoire, mais tous les établissements ne sont pas concernés. On estime que le cours d’éducation sexuelle donné par des spécialistes a lieu environ tous les deux ans à raison d’environ deux heures en moyenne. À quelle époque ces cours ont-ils été introduits? L’approche holistique était-elle déjà la règle au début? Les premiers cours ont été introduits à la fin des années 1960, à Genève et sur Vaud. Les approches ont varié en fonction des demandes en santé publique. Lors de l’arrivée de la pilule, le cours d’édu- cation sexuelle était très axé sur le couple et la planification familiale; puis, lorsque l’épidémie du sida s’est déclarée, il a intégré fortement la prévention du VIH. Le cours a aussi intégré dans les années 1990 la prévention contre les abus sexuels. L’efficacité des cours a-t-elle été mesurée? L’efficacité de l’éducation sexuelle est difficile à mesurer comme tout programme de prévention et de promotion de la santé. Toutefois, l’OMS Europe a mis en évidence que les pays disposant de programmes d’éducation sexuelle avaient des indicateurs de santé sexuelle très satisfaisants, ce qui veut dire, entre autres, un nombre de grossesses adolescentes très bas et un taux d’utilisation du préservatif important lors de relations occasionnelles. REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 3 sur 16
En chiffres 1960 C’est l’année d’introduction des premiers cours d’éducation sexuelle en Suisse, à Genève. 2 heures de cours d’orientation sexuelle sont dispensées généralement tous les deux ans durant l'école obligatoire. 2008 C’est l’année de la Déclaration des droits sexuels par l’IPPF, la Fédération internationale pour la planification familiale, autour de laquelle l’approche holistique (prenant en compte les différentes dimensions de l’individu ainsi que ses droits en matière de sexe) s’est développée. Votre avis «Dans mon pays d’origine, la Chine, nous sommes très nom- breux, mais les programmes scolaires se ressemblent. Du coup, je trouverais bien que chaque enfant ait les mêmes cours.» Hui, 48 ans, Écublens «C’est une chance, ces cours. En matière de sexualité comme de rapports entre hommes et femmes, l’éduca- tion doit aussi passer par l’école.» Thibault, 27 ans, Lausanne «On n’en parle jamais trop ou trop tôt. Cela peut permettre de rendre certains garçons moins machos et certaines filles da- vantage conscientes de leurs droits.» Antoine, 25 ans, Lausanne REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 4 sur 16
Slate.fr – 25 mars 2018 En Indonésie, les fonctionnaires peuvent désormais prendre un congé paternité d'un mois Une durée trop longue selon certains. Le 13 mars dernier, le Gouvernement indonésien a présenté sa nouvelle mesure visant à renforcer l'égalité entre les hommes et les femmes: désormais, les agents de la fonction publique pourront prendre un mois de congé paternité à la naissance de leur nouvel enfant, rapportait le Jakarta Post. Jusqu'à présent, cette période se limitait à deux jours, alors que les jeunes mères bénéficient d'un congé pouvant aller jusqu'à trois mois. Quelques jours à peine après la parution de cette loi, ABC News relève que, déjà, certains citoyens du pays se montrent réticents à l'appliquer. Le site australien a rencontré des femmes comme des hommes qui estiment que trente jours, c'est «trop long». «J'ai peur que son travail s'accumule», s'inquiète une jeune mère, quand une autre craint d'être «débordé[e]» si son mari reste à la maison pendant un mois. D'autres invoquent des raisons financières, alors même que le Gouvernement assure que salaire et indemnités seront garantis aux fonctionnaires qui choisiront de bénéficier de ce congé -congé que leur employeur ne pourra leur refuser. D'autres, cependant, accueillent mieux la mesure, et la voient comme une «opportunité de soutenir sa partenaire». Et en France? Cette nouvelle législation prendra certainement du temps à être acceptée et appliquée dans la so- ciété indonésienne. En France, alors que le congé paternité de onze jours a été instauré en 2001, «seulement» sept pères sur dix en bénéficient; la barrière principale reste «la bonne volonté» de l'employeur -qui s'avère parfois mauvaise. En outre, le congé parental, mis en place en 2015, reste encore très peu utilisé par les pères. Il permet à ceux-ci de prendre jusqu'à 6 mois de congés pour leur premier enfant, et jusqu'à 24 mois pour leur deuxième. Mais ils ne conservent alors pas leur salaire, et ne touchent qu'une faible indemnité de la Caisse d'Allocations Familiales. Quoi qu'il en soit, les onze jours, qui s'ajoutent aux trois jours de congés garantis à la naissance de l'enfant, restent insuffisants pour la moitié de la population française, selon un récent sondage You- gov. Et un mois, ce serait trop? REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 9 sur 16
Migros Magazine – 3 avril 2018 REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 11 sur 16
FEMINA – 8 avril 2018 Emilie Bujès : l'âme cool de Visions du Réel La directrice artistique du célèbre festival nyonnais donne un coup de jeune à l'édition 2018. Ren- contre avec une passionnée qui a fait du cinéma sa réalité. Par Juliane Monnin Rencontre D’abord, un chiffre : 2700. C’est le nombre tentaculaire de films qu’est parvenue à regarder Emilie Bujès grâce à son «incroyable rétroplanning», en vue de Visions du Réel, le Festival international de Cinéma à Nyon. Pour vivre cette incroyable expérience de «marathonienne», la nouvelle directrice artistique du rendez-vous culturel vaudois a parcouru la planète entière. Bali, le Chili, Montréal, sans oublier l’Europe: les films visionnés viennent de partout. Seuls 174 d’entre eux ont survécu à la sélection. Nous l’avons rencontrée au café Ex Machina à Nyon, avec une question qui nous brûlait les lèvres: le festival du documentaire nyonnais, qui fêtera ses 50 ans en 2019, n’est-il pas réservé uniquement à des passionés pointus? Emilie Bujès, qui se décrit comme une grande fan de cinéma, «spécialiste d’art contemporain» (un doux euphémisme, lorsqu’on parcourt son CV), une femme exigeante, pas- sionnée, «têtue avec de l’humour», nous arrête tout de go dans notre raisonnement: «Vous pouvez demander à mon équipe, je dis tout le temps «pensez sexy»! Rendre le festival plus glamour est un enjeu important. L’aspect «trop pointu» de l’événement est une chose que je veux casser. Je souhaite aussi ouvrir les portes à un public plus jeune.» REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 12 sur 16
Des docus aux allures de fiction Mais comment la Franco-Suisse (elle est née en Savoie et a grandi à Fribourg) compte-t-elle changer l’image du festival? Pour la trentenaire, il n’y a pas de doutes possibles: la modernisation de Visions du Réel passe également par la terminologie employée. Même si le Festival international présente des documentaires, la programmatrice insiste: «J’ai sou- haité ajouter le mot «Cinéma», avec un grand C. Oui bien sûr, on se réfère au réel, mais le twist 2018, c’est que la fiction se glisse de plus en plus dans les documentaires.» A l’image du film «Island of the Hungry Ghosts», de Gabrielle Brady (qui a suivi des requérants d’asile en souffrance). «Le genre de cinéma qui change une vie», assène-t-elle, avant de s’autoanalyser: «J’ai un rapport assez physique avec les films qui me touchent ou me bouleversent.» On veut en savoir plus: quel autre documentaire aller voir pour ressentir cette décharge émotion- nelle? Emilie hésite, «c’est délicat, il est difficile pour moi de vous en citer un en particulier, comme les films sont en compétition.» On insiste. «Bon d’accord, on peut mentionner «Srbenka». Le film parle d’Alexandra Zec, une adolescente d’origine serbe odieusement lynchée à Zagreb durant l’at- taque de la Serbie voisine, en 1991.» Mais comment faire, grands débutants que nous sommes nom- breux à être, pour visionner tous ces coups de cœur? «Je suggé- rerais aux néophytes de suivre en priorité la section grand public Grand Angle, le temps fort de la semaine.» Autre idée: participer à la masterclass donnée par la cinéaste française culte Claire Si- mon, première femme de l’histoire du festival à être nommée conférencière. Elle présentera par ailleurs son dernier film, «Young Solitude». «Je ne peux que vous encourager à assister à la soirée d’ouverture.» Au passage, regardez la bande-annonce de «Of father and sons», une immersion dans le monde des «sol- dats d’Allah», et préparez les mouchoirs. En bref, elle résume ainsi «son» festival: «une programmation pour tous les goûts, des langages cinématographiques intenses et des thématiques sensibles» comme, par exemple, «Ladies» des réalisatrices lausannoises Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, qui explore l’isolement des sexagénaires. Une géné- ration rarement représentée sur grand écran. La playlist d’Emmanuelle Antille Mais attendez, ce n’est pas tout: la mue du festival en icône «sexy» passe également par une programmation plus festive qu’auparavant. Ainsi, durant 8 jours, les «Party Party!» (ouverts au public) promettent de faire briller le festival, avec notamment le concert des suisses de Delia Meshlir. Connu pour sa pop expé- rimentale et envoûtante, le trio est au casting de la bande-son du film de la Romande Emmanuelle Antille, «A Bright Light - Ka- ren and the Process». «Un biopic en forme de journal intime de la chanteuse folk américaine Karen Dalton, méconnue du grand public mais acclamée par Bob Dy- lan», raconte avec enthousiasme Emilie Bujès. Visions du Réel, décidément un festival bien cool… REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 13 sur 16
Le Matin Dimanche – 8 avril 2018 REVUE DE PRESSE EGA 11/04/2018 Page 14 sur 16
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