LA TRADUCTION DU FRANÇAIS EN SUÉDOIS D'UN TEXTE SUR LE VIN - DIVA

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Självständigt arbete, grundnivå

La traduction du français en
suédois d’un texte sur le vin
Une étude sur la phrase participiale, le
complément circonstanciel et le contexte culturel

                                 Författare: Maria Bergqvist
                                 Handledare: Liviu Lutas
                                 Examinator: Kirsten Husung
                                 Termin: HT20
                                 Ämne: Franska
                                 Nivå: Grundnivå
                                 Kurskod: 2FR30E
Abstract
The present study deals with the use of participle constructions, adverbs as well as the
formal style of a French text about winemaking. The study aims to discuss my translation
choices as well as studying participle constructions and adverbs while taking the cultural
context in consideration. The results show that the use of present participle, gerund and
past participle without auxiliary verbs as well as the use of adverbs in the beginning of a
sentence, have a formal effect of the French text. However, the use of past participles
with auxiliary verbs do not have such an effect. The cultural context is shown in the
formal style due to grammatical choices and is also shown in the variety of the French
wine vocabulary, much richer than the Swedish. To be adequate for the Swedish reader,
the target text had to be less formal, to correspond to the Swedish tradition of writing
clearly.

Key words
Cultural context, participles, present participle, gerund, past participle, adverb, wine
discourse

Mots clés
Contexte culturel, participes, participe présent, gérondif, participe passé, complément
circonstanciel, discours, vin

                                              i
Table des matières

1 Introduction _________________________________________________________1
  1.1 Contexte et problématique __________________________________________     1
  1.2 Recherches antérieures _____________________________________________     1
  1.3 But et questions de recherche ________________________________________   2
  1.4 Délimitation de l’étude _____________________________________________    2

2 Matériel et méthodologie_______________________________________________2
  2.1 Matériel_________________________________________________________ 2
  2.2 Méthodologie ____________________________________________________ 3
    2.2.1 Limites de la méthodologie ______________________________________ 3

3 Cadre théorique ______________________________________________________3
  3.1 Contexte culturel _________________________________________________ 3
    3.1.1 Généralités __________________________________________________ 3
    3.1.2 La théorie du skopos ___________________________________________ 4
  3.2 La proposition participiale __________________________________________ 5
    3.2.1 Participe présent ______________________________________________ 5
    3.2.2 Gérondif _____________________________________________________ 6
    3.2.3 Participe passé _______________________________________________ 7
  3.3 Le complément circonstanciel _______________________________________ 7

4 Résultat et analyse ____________________________________________________8
  4.1 Contexte culturel _________________________________________________ 8
  4.2 La proposition participiale _________________________________________ 10
    4.2.1 Participe présent _____________________________________________ 10
    4.2.2 Gérondif ____________________________________________________ 13
    4.2.3 Participe passé ______________________________________________ 14
  4.3 Le complément circonstanciel ______________________________________ 17

5 Discussion et conclusion ______________________________________________17
  5.1 Futures recherches _______________________________________________ 18

Bibliographie _________________________________________________________19

Annexes ______________________________________________________________ I
  Annexe A Texte source _______________________________________________ II
  Annexe B Texte cible ________________________________________________ III
  Annexe C Liste des exemples__________________________________________ XI

                                      ii
1 Introduction
1.1 Contexte et problématique
Une bonne traduction repose sur la maîtrise des deux systèmes de langue concernées
comprenant la grammaire et la structure sémantique, et sur l’application de ces systèmes
dans ses contextes culturel et linguistique (Ingo 2007 : 20). Faisant partie de mes intérêts
personnels, la vinification en Bourgogne constitue le thème du texte source, traduit du
français en suédois par moi-même. Le vin est un symbole culturel et social en France
(Negro 2012 : 1-10), l’enjeu du contexte culturel est donc omniprésent lors de la
traduction d’un texte de ce genre. Le style d’un texte dépend des choix grammaticaux et
lexicaux (Ingo 2007 : 76), il est donc important de comprendre les effets des choix qui
ont été faits par l’auteur et par le traducteur d’un texte spécifique.

1.2 Recherches antérieures
Les études comparatives dans le domaine linguistique, et notamment la traduction des
différentes entités grammaticales du français en suédois, ont attiré l’attention des
chercheurs, comme par exemple Eriksson (1997 : 113) qui note qu’il existe une différence
de style entre les deux langues concernant la formalité. La traduction est un sujet qui a
également intéressé des étudiants aux universités de Stockholm (Appelberg 2007),
d’Uppsala (Hellqvist 2015) et de Göteborg (Ericsson 2011). Appelberg (2007) a traduit
un rapport d’une ONG et discute ses choix de traduction au niveau des phrases
participiales du français en suédois. Elle constate que la traduction du participe présent
nécessite une transformation de la structure grammaticale. La traduction du gérondif a été
étudié par Hellqvist (2015) et Ericsson (2011). La différence entre le français à l’écrit
(journalistique) et à l’oral a été étudié par Escoubas-Benveniste (2013 : 71-73). Negro
(2012 : 1-10) a étudié le discours sur le vin en France. Cependant, je trouve des lacunes
dans les recherches. Il manque des études sur le discours de vin en Suède et des études
comparatives sur les textes formels vs. informels. Je considère donc pertinent de faire une
étude contrastive englobant l’aspect formel et le discours sur le vin sous les perspectives
grammaticales et de culture.

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1.3 But et questions de recherche
Après avoir personnellement traduit le chapitre « La vinification et l’élevage », le but est
de commenter et discuter mes choix de traduction tout en tenant compte du contexte
culturel. L’étude se focalise alors sur le contexte culturel et notamment les effets des choix
grammaticaux qui résultent en un style linguistique spécifique. Les questions de
recherche sont les suivantes :
    -   Quel est l’effet stylistique de l’emploi de la proposition participiale et du
        complément circonstanciel en français, et comment se traduisent ces entités
        grammaticales en suédois ?
    -   Comment s’exprime le contexte culturel dans les deux textes ?

1.4 Délimitation de l’étude
Le chapitre choisi, « La vinification et l’élevage », comprend six pages du livre Le vin de
Bourgogne et traite uniquement ce thème (de vinification et élevage). L’analyse de la
grammaire a été limitée aux propositions participiales et compléments circonstanciels et
d’autres aspects grammaticaux ont été exclus. L’étude porte sur la traduction d’un texte
technique et tous les aspects liés au langage littéraire ont été écartés.

2 Matériel et méthodologie
2.1 Matériel
Le texte source est un extrait de six pages du livre Le vin de Bourgogne de Jean-François
Bazin publié en 2020 par l’éditeur Dunod. Il s’agit de non-fiction dans la catégorie de
« vins et spiritueux ». L’œuvre couvre l’ensemble des aspects du vignoble
bourguignon comprenant l’historique, la culture, l’œnologie, la vinicole, la viticole ainsi
que les aspects économiques et sociaux. Le chapitre choisi traite les méthodes de
production de vins blanc, rouge et rosé et se situe aux pages 220-225. Le chapitre a été
choisi pour son caractère à la fois général et spécifique sur les méthodes de vinification
en Bourgogne. Ouvrage informatif et richement illustré, Le vin de Bourgogne s’adresse
aux sommeliers et amateurs de vin, et avec sa cartographie détaillée il peut également
servir de guide oenotouristique. L’œuvre est riche en langage technique et l’auteur
s’attend à ce que le lecteur possède certaines connaissances générales sur le vin et la
vinification.

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2.2 Méthodologie
Le texte source, traduit par moi-même dans le logiciel Memoq, est suivi d’une étude
comparative. Le texte et la traduction est commentée et analysée sous un angle culturel
et en focalisant sur certains aspects de la grammaire : la phrase participiale et le
complément circonstanciel. Pour bien illustrer mes choix de traduction, des unités sont
retenues et traitées plus en détail.

2.2.1 Limites de la méthodologie
Très complexe, une compréhension complète du contexte culturel et linguistique
nécessite une approche globale et rigoureuse. La prise en compte de tous les aspects de la
grammaire et de la structure sémantique des deux langues suédois et français dans ce
contexte spécifique dépasse largement les limites d’un mémoire niveau licence. L’étude
se focalise alors sur trois éléments spécifiques : le contexte culturel, la phrase participiale
et le complément circonstanciel.

3 Cadre théorique
3.1 Contexte culturel

3.1.1 Généralités
En traduisant un texte en une langue vers une autre, ce même texte est également transféré
d’un environnement culturel à un autre. Il peut se révéler nécessaire à aider le lecteur dans
le pays cible à comprendre des termes spécifiques comme par exemple sauna ou hirakiri,
si ces termes ne sont pas généralement connus dans son environnement culturel. Il se peut
aussi que le lecteur dans le pays cible n’a pas le même niveau de vie, vision du monde,
niveau d’éducation ou boussole morale que l’auteur se situant dans un autre pays.
L’importance de la prise de conscience du facteur culturel lors de la traduction a été
accentuée ces dernières années (Ingo 2007 : 16). La culture et la connaissance de base du
lecteur dans le pays d’origine peuvent donc se différencier de celui du lecteur du pays
cible (Ingo 2007 : 126).
              Negro (2012 : 1-10) souligne que le vin est un symbole culturel et social en
France. La dimension culturelle du vin se manifeste dans la langue française, qui est riche
en proverbes et en dictons illustrant la connotation (positive ou négative) du vin. Le

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discours spécifique sur le vin se distingue notamment pour sa richesse lexicale : il existe
un certain nombre de livres spécialisés sur le sujet, ainsi que de nombreux dictionnaires
de vin. Le lexique spécifique comprend une variété remarquable de termes techniques, de
synonymes et de métaphores (Negro 2012 : 1-10).
              Le terme langage clair est important en Suède, et le travail de clarifier le
langage pour rendre un texte compréhensible pour le destinataire occupe notamment le
secteur public. Écrire en langage clair nécessite des en-têtes clairs et précis, la rédaction
de manière claire des phrases complexes, d’indiquer clairement qui fait quoi et
d’expliquer les termes qui sont peu courants (Rösare & Mattson 2017 : 25). L’Institut de
la langue et du folklore est une autorité suédoise qui s’engage en faveur de la simplicité
et de la correction de la langue. Cet institut s’efforce de promouvoir le langage clair dans
les autorités, les municipalités, les régions, les universités, les organisations et les
entreprises (Institutet för språk och folkminnen 2019).

3.1.2 La théorie du skopos
La traductologie comprend une multitude d’approches - du normatif au descriptif à
l’explicatif (Ingo 2007 : 12), et la théorie du « skopos » est une des théories qui a été
introduite dans la traductologie dans les années 1970 par Hans J. Vermeer. Le travail le
plus important sur la théorie de skopos a été fait par Reiss & Vermeer dans leur Towards
a general theory of translational action. Le mot « skopos » signifie « but » ou « finalité »
en grec, et les auteurs utilisent ces trois mots comme synonymes. Le but (skopos) d’un
texte est alors central dans leur point de vue. Le skopos d’un texte source peut différencier
du celui d’un texte cible et il faut prendre en compte les spécificités d’une culture source
et celles d’une culture cible. La traduction est un acte de transfert linguistique et culturel.
Les différentes cultures et langues sont des systèmes indépendants dans lesquels la valeur
de chaque élément est définie par sa relation avec les autres éléments de ce même
système. La traduction nécessite le transfert d’un élément créé dans un système source
envers un système cible (Reiss & Vermeer 1984 : 86-93). Un texte peut avoir une
fonction, qui fait partie de son skopos, qui est le résultat de l’intention communicative de
l’auteur. Les auteurs distinguent trois fonctions possibles d’un texte : informative,
expressive (texte artistique) ou opérative (texte convaincant), et constate qu’un texte peut
avoir plusieurs fonctions (Reiss & Vermeer 1984 : 182-183).

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3.2 La proposition participiale
Dans son étude contrastive, Eriksson (1997 : 20) distingue deux catégories pour expliquer
la transformation des phrases lors de la comparaison entre les langues française et
suédoise : la transposition et le chassé-croisé. La transposition signifie un changement de
catégorie formel (proposition, phrase) lors d’une traduction. Le chassé-croisé à son tour,
signifie une transposition double où les unités de traduction permutent entre eux. Eriksson
montre que la transposition la plus fréquente entre le suédois et le français était celui de
la transformation d’une proposition principale (suédoise) à une proposition participiale
(française). Le verbe dans une proposition participiale est soit au participe passé, soit au
participe présent, soit au gérondif. La moitié des transformations des propositions
principales suédoises en français résulte en une proposition participiale où le verbe est au
gérondif, alors que le participe passé et le participe présent compte pour l’autre moitié
(Eriksson 1997 : 105).

3.2.1 Participe présent
Boysen (1996 : 359) distingue deux fonctions du participe présent : la fonction adjectivale
et la fonction verbale.
              Dans la fonction adjectivale, l’adjectif est variable en genre et en nombre
suite au nom au lequel il se rapporte (Boysen 1996 : 359). Il est formé du radical du verbe
suivi d’une des terminaisons -ant, -ants, -ante et -antes. Ingo (2007 : 205) explique que
la fonction adjectivale du participe présent est plus fréquemment vue dans les phrases
suédoises que dans les phrases françaises. Une telle proposition participiale suédoise est
souvent remplacée par une proposition relative ou bien autrement paraphrasé lors de la
traduction vers le français (Ingo 2007 : 205).
              Dans la fonction verbale, le verbe est invariable et généralement suivi par
un ou plusieurs membres de phrases (complément d’objet direct, complément d’objet
indirect, complément circonstanciel) (Boysen 1996 : 359). Il est formé du radical du verbe
suivi de la terminaison -ant. La fonction verbale du participe présent est celle qui nous
intéresse dans ce mémoire, car il est bien plus fréquemment vu en français (langue écrite)
qu’en suédois (Ingo 2007 : 205). Eriksson (2015 : 46) surligne, lui aussi, que son emploi
se différencie largement entre les langues suédoise et française.
              Ingo (2007 : 205) explique que la prédilection du participe présent (fonction
verbale) s’appuie notamment sur l’abondance des différents types de constructions
elliptiques dans la langue française. Le participe présent à sa forme verbale remplace des

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propositions relatives, temporelles et causales et se rapporte au sujet ou l’objet de la
proposition principale.
              Le participe présent (fonction verbale) est employé comme attribut. En
français, il s’agit souvent d’un attribut libre. Ce dernier est toujours « libre » dans le sens
où il est détaché du reste de la phrase par une virgule. Le détachement du participe présent
du reste de la phrase n’est pas valable dans la langue suédoise lorsqu’il s’agit des
participes présentes employés seuls ou combinés d’un adverbe. Dans ce cas, l’attribut est
étroitement lié à l’attribut du sujet (Eriksson 2005 :38-46). Des phrases françaises
contenant des attributs libres sont souvent remplacés par une phrase adverbiale
subordonnée lors de la traduction (Pedersen et al. 1989 : 32).
              Dans le cas où la proposition participiale (avec un participe présent) en
français indique une cause, il correspond à une proposition causale avec le mot eftersom
en suédois (Pedersen et al. 1989 : 334).
              La fonction sémantique du participe présent employé comme attribut libre
est importante. Généralement, il exprime une action qui accompagne ou précise ce
qu’exprime la phrase – qui, souvent, n’est pas une action, mais un état. En suédois, il est
préférable de construire une phrase avec la conjonction och (Eriksson 2015 : 46-58)
(Eriksson 2005 : 38-46).
              Une phrase en participe présent (fonction verbal) a une fonction de style
dans la langue française. L’emploi de ce participe présent est très courant dans la langue
écrite. L’emploi de ce participe présent en suédois fait un effet archaïque et solennel,
même si quelques exceptions subsistent (Eriksson 1997 : 113).
              Escoubas-Benveniste (2013 : 71-73) montre dans son étude que la
probabilité de rencontrer le participe présent dans l’écrit journalistique est 30 fois plus
élevé que la probabilité de le rencontrer dans l’oral spontané. Le participe présent produit
vite un effet de lourdeur si elle se répète (Vinay & Darbelnet 1958 : 147).

3.2.2 Gérondif
Le gérondif est composé du en et la forme verbale du participe présent. Son sujet est
généralement le même que celui de la phrase. Le gérondif est toujours employé comme
adverbe, car il a une fonction de complément circonstanciel qui exprime manière, cause,
condition et temps (Boysen 1996 : 365).
              Escoubas-Benveniste (2013 : 71-73) montre que le gérondif est très utilisé
en français écrit, cependant, cette forme verbale existe mais n’occupe pas une place

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centrale dans la langue parlée : la probabilité de rencontrer le gérondif dans la presse
écrite est sept fois plus que la probabilité de le rencontrer dans l’oral spontané.
               Lorsque le gérondif exprime une manière, il est, lors d’une traduction du
français vers le suédois, remplacé par une construction utilisant genom att, et lorsqu’il
exprime une cause, il est remplacé par une proposition subordonnée en utilisant eftersom
(Pedersen et al. 1989 : 335). Ingo (2007 : 204) explique que le gérondif indiquant une
action ou une action simultanée correspond en suédois à une proposition principale ou
subordonnée.

3.2.3 Participe passé
Le participe passé peut être employé avec ou sans auxiliaire.

3.2.3.1 Participe passé employé avec auxiliaire
Le participe passé est employé avec l’auxiliaire avoir ou être dans la conjugaison des
temps composées.

3.2.3.2 Participe passé employé sans auxiliaire
Le participe passé employé sans auxiliaire a la fonction d’un adjectif. Lorsque le participe
passé est employé comme adjectif, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel
il s’apporte. Il peut être épithète, attribut du sujet ou bien attribut libre. Il peut également
se trouver dans une construction absolue (Boysen 1996 : 367).
               Il peut également se trouver en apposition ou comme complément
circonstanciel (Pedersen et al. 1989 : 336).
               Une entité en participe passé, en français, est généralement remplacée par
une proposition principale coordonnée en suédois (Eriksson 1997 : 117-120, 144, 180).

3.3 Le complément circonstanciel
Le complément circonstanciel est un mot ou un groupe de mots qui apporte des précisions
de l’action exprimée par la phrase. Comme nous l’avons vu, le gérondif est toujours
employé comme complément circonstanciel (Boysen 1996 : 92-365), mais le complément
circonstanciel peut également prendre d’autres formes.
               Lorsqu’il s’agit d’un complément circonstanciel qui a pour but d’introduire
une personne citée ou concernée, il est toujours placé en début de phrase aussi bien en
style soigné que dans la conversation de style familiale (Vinay & Darbelnet 1958 : 203).

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La différence entre le complément circonstanciel et l’apposition n’est pas
toujours évident. Comme le montre Leeman (2000), il est souvent possible d’interpréter
une proposition subordonnée comme complément circonstanciel aussi bien que comme
apposition. Faire passer les compléments circonstanciels à la catégorie des appositions-
l’auteur admet que la grammaire gagnerait en généralité et en simplicité. Cependant,
l’auteur considère que la différence est importante lors de l’analyse du sens d’une phrase.
              L’apposition est une structure très distinctive dans la langue française. Elle
peut avoir une fonction de complément circonstanciel ou une fonction prédicative.
L’apposition dans sa fonction de complément circonstanciel est, lors d’une traduction
vers le suédois, généralement remplacée par une proposition adverbiale subordonnée. Les
deux formes grammaticales les plus courantes d’apposition (dans sa fonction complément
circonstanciel) sont le participe passé et le participe présent (Eriksson 1997 : 144-145).

4 Résultat et analyse
4.1 Contexte culturel
Le texte « La vinification et l’élevage » a une fonction informative et s’adresse aux
sommeliers, amateurs de vin et œnotouristes, qui possèdent des connaissances générales
sur le vin et sur la vinification. Le livre est écrit d’un langage technique. Comme
l’explique Ingo (2007 : 126), la connaissance de base du lecteur dans le pays d’origine
peut se différencier du celui du lecteur dans le pays cible. Dans le cas de « La vinification
et l’élevage », nous estimons que le texte cible aura le même type de destinataire –
sommeliers, amateurs de vin et œnotouristes. Ces trois catégories de destinataires
devraient, indépendamment de ses origines, connaître la base de la vinification en général.
Sur ce point, le « skopos » ne change pas. Cependant, certaines pratiques spécifiques
risquent d’être inconnues à un lecteur suédois, par exemple pigeage ou coulure. Ces deux
termes français sont utilisés dans la langue suédoise. Dans la traduction, ces termes ont
demandé une explication :
 26     … perturbe le pigeage…                    … stör den traditionella
                                                  urlakningsmetoden pigeage…

 22     Sauf en cas de coulure intense — la       De flesta burgundiska författare från
        proportion de rafle devenant alors        1800-talet rekommenderar inte
        excessive par rapport aux baies la        avstjälkning förutom vid kraftig
        plupart des auteurs bourguignons du       coulure, då andelen stjälkar blir för
        XIXe siècle déconseillent                 hög i förhållande till andelen druvor.
        l'égrappage.                              Detta till följd av ojämn blomning på

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grund av för låg temperatur, vilket ger
                                                    färre druvor.

Le vin a un rôle particulier dans la culture de la France, et il se manifeste dans la langue
française. Le discours spécifique sur le vin se distingue notamment pour sa richesse
lexicale. Il existe une variété remarquable de termes techniques, de synonymes et de
métaphores (Negro 2012 : 1-10), ce qui peut justement être observé dans « La vinification
et l’élevage ». Le texte comprend une multitude de termes techniques, souvent plus
précises que ces homologues suédois. Il existe dans plusieurs cas où deux mots en français
ne correspondent à qu’un mot en suédois, ce qui peut être observé dans le tableau 1.

Tableau 1. Exemples termes techniques
 Français                          Suédois
 vinification, élevage             framställa vin
 égrapper, érafler                 avstjälka
 moût, jus                         must
 ouillage, remplissage             fylla upp

Le style du texte source est très soigné, ce qui est souvent le cas pour des textes français
sur le vin. Le texte comprend un certain nombre de propositions participiales, qui a une
fonction stylistique dans la langue française (Eriksson 1997 : 113). Les propositions
participiales ont dû être remplacés par d’autres types de propositions lors de la traduction,
car l’emploi du participe présent dans sa fonction verbale donne un effet archaïque et
grandiloquent en suédois (Eriksson 1997 : 113). Les propositions participiales sont
décrites davantage dans la partie 4.2. Lors de la traduction, le style très formel et
métaphorique a dû être réprimé, pour être adapté au langage clair suédois (Rösare &
Mattson 2017 : 25), ce que nous pouvons observer dans les exemples 27 et 90.

 27     Les vignerons ont en général une            Vinodlarna i Bourgogne väljer i
        religion moyenne…                           allmänhet en gyllene medelväg…

 90     Cette danse rituelle a presque              … den ritualen har nästan försvunnit.
        toujours disparu.

Cependant, afin de ne pas perdre l’expression de l’auteur, certaines métaphores ont été
gardées, comme dans les exemples 128 et 129. Pour assurer la clarté de langage, certains
mots se diffèrent, comme par exemple amours et fils de l’intrigue.
 128    Partout sur la planète, l’œnologue          Oenologer (vinodlingstekniker) finns
        apparaît aujourd’hui comme un               över hela världen och de har tagit ett
                                                    kliv fram på vinvärldens teaterscen.

                                             9
personnage essentiel sur la scène de
        ce théâtre.
 129    Il arrange les amours. Il renoue les      Där är oenologen regissör. Han leder
        fils de l’intrigue. Il a son nom sur      arbetet. Han står för den röda tråden.
        l’affiche.                                Han har sitt namn på affischen.

4.2 La proposition participiale
4.2.1 Participe présent
Nous trouvons 12 cas de participe présent dans le texte source. Il y a deux exemples où
le participe présent exprime une cause. Selon Pedersen et al. (1989 : 334), la phrase en
question devra correspondre à une proposition causale en suédois avec le mot eftersom.
Deux exemples (22, 148) résultent en suédois en une proposition causale avec le mot då,
quasi-synonyme du mot eftersom.
 148    Ainsi les cuvaisons ont eu tendance à     Jäsprocessen tenderade alltså att vara
        s'allonger, puis — nouvelle évolution     utdragen, sedan kortades processen
        — à se réduire dans les années 1970       åter ner, då det på 1970-talet fanns en
        : le désir de produire des vins plus      önskan om att producera mer njutbara
        agréables et plus frais conduisant à      och friska viner.
        des cuvaisons à nouveau plus
        courtes.

Nous pouvons également observer que la phrase 148, très longue avec certaines
répétitions, résultent en une phrase un peu plus courte en suédois. Les actions, la cause et
l’effet qui se produisent dans la phrase française sont :
   1. Action : Les cuvaisons s’allongent
   2. Nouvelle évolution
   3. Action : Les cuvaisons se réduisent
   4. Cause : désir de produire un autre style de vins (participe présent)
   5. Effet : cuvaisons plus courtes
En suédois la phrase est un peu plus courte avec les actes, la cause et l’effet suivants :
   1. Action : Les cuvaisons sont longues
   2. Effet : les cuvaisons se réduisent
   3. Cause : désir de produire un autre style de vins (proposition causale avec då)

Le participe présent dans la phrase 162 est employé pour décrire la manière ou le
viticulteur devra remettre en ordre ses vignes, il est donc substitué par därigenom, quasi-
synonyme du genom att dans une proposition subordonnée :

                                             10
162    … remettre en ordre ses vignes,           … att åter skapa ordning i vingården
        rééquilibrant les fumures par des         genom att tillsätta magnesia för att
        apports de magnésie.                      därigenom återställa gödselbalansen.

Si l’on regarde cette phrase de près, nous observons un deuxième cas de manière, remettre
en ordre, substitué par genom att. Ce deuxième cas de manière est en verbe en infinitif et
non en participe présent. Comme l’explique Vinay & Darbelnet (1958 : 147), le participe
présent produit vite un effet de lourdeur si elle se répète. Cela peut être la cause du choix
de l’auteur du verbe en infinitif au lieu d’un deuxième participe passé juste avant.
              Dans quatre exemples (200, 81, 120, 80), le participe présent exprime une
action simultanée. Elle est remplacée par une proposition subordonnée. Dans la traduction
de la phrase 200, le mot samtidigt a été ajouté, afin d’expliquer, en évitant toute
ambiguïté, que ce sont des actes simultanés. Dans la traduction de la phrase 81, le mot
och est ajouté. La phrase 120 est traduit par une proposition subordonnée où le sujet est
répété dans la traduction.
 200    Les deux becs permettent d'aller un       De två munstyckena gör att man kan
        peu plus vite en besogne, respectant      arbeta lite snabbare, samtidigt som
        l'écoulement du vin sans le               man respekterar vinets avrinningstakt
        bousculer.                                utan att forcera.

 81     D'autres encore prennent un parti          Ytterligare andra tar en medelväg, och
        moyen, soutirant la « grosse boue » à      tappar av större delen av fällningen i
        la fin de la première fermentation…        slutet av den första jäsningen…

 120    … soit 6 situations irrégulières sur 9    … det vill säga sex avvikelser på 9 år
        – aucune n’étant d’ailleurs               – ingen av dessa avvikelser
        sanctionnée.                              sanktionerades.

Le gérondif est la construction la plus fréquemment employée pour exprimer une action
qui a lieu ou qui se poursuit dans une situation spécifique. Cependant, le participe présent
est aussi valable en français. Souvent, il s’agit d’une seule action où la proposition
coordonnée suédoise a pour objectif de préciser cette même action (Eriksson 1997 : 106-
107), ce que nous pouvons observer dans l’exemple 80.
 80     Certains élèvent leurs vins sur lies,     Vissa låter sina viner ligga kvar på
        conservant précieusement ces dépôts       jästfällningen, för att bevara dess näst
        aux vertus presque magiques.              intill magiska egenskaper, men andra
        D'autres ne prennent pas ce risque,       tar inte den risk som metoden medför.
        car c’en est un.

                                             11
Nous trouvons trois situations (4, 21, 42) où une phrase participiale subordonné française
est remplacé par une proposition relative. Ci-après un exemple :
 4       Le pressoir de bois a disparu,            Fruktpressen i trä har ersatts med
         remplacé par des appareils offrant        maskiner med märkbara fördelar.
         des avantages sensibles.

Le participe présent dans l’exemple 160 est un verbe pronominal placé en début de la
phrase en apposition. Ce type de structure n’est pas valable en suédois, cette phrase est
traduite en une proposition relative subordonnée avec som :

 160     S'entourant de mystère, il dénonce…       Guy Accad var en man som omgavs av
                                                   mysterier.

Dans l’exemple ci-après (131), le participe présent fait partie d’une expression
idiomatique ; faire bande à part. Lors de la traduction en suédois, il n’est pas possible de
remplacer cette expression par une expression idiomatique équivalent, comme par
exemple hålla sig på sin kant, car il s’agit d’un attribut détaché de la suite de la phrase et
une telle construction n’est pas possible en suédois. Une proposition adverbiale est
choisie et l’expression idiomatique faire bande à part a été retiré. Cette même phrase
contient une deuxième expression idiomatique, non retiré, et d’autres efforts ont été faits
tout au long de la traduction pour conserver le style du texte. La perte de l’expression
faire bande à part est donc considéré acceptable.
 131     Faisant bande à part parmi les            Bland de kända vinområdena så är de
         grands vignobles, la Bourgogne est        burgundiska vinproducenterna
         la seule à réserver à l’œnologue le       ensamma om att låta oenologen sitta i
         trou du souffleur.                        sufflörluckan.

En étudiant ces exemples, nous pouvons constater que l’emploi du participe présent
donne un effet formel au texte. Eriksson (1997 : 113) et Escoubas-Benviste (2013 : 71-
73) confirme que le participe présent donne un effet de style dans la langue française.
              Pour conclure, nous pouvons observer au total 12 cas de participe présent
dans le texte source, qui sont transformés lors de la traduction. Le tableau 2 montre plus
clairement les différents types de transformations.

                                              12
Tableau 2. Transformation de phrases participiales (participe présent)
 N°    Ce qu’exprime    Proposition   Proposition   Proposition   Proposition   Proposition   Retiré
       le participe     subordonnée   subordonnée   subordonnée   coordonnée    relative
       présent :        causale       de manière
 22    Cause            X
 148   Cause            X
 162   Manière                        X
 200   Acte simultané                               X
 81    Acte simultané                               X
 120   Acte simultané                               X
 80    Acte simultané                                             X
 4     Phrase                                                                   X
       participiale
       subordonnée
 21    Phrase                                                                   X
       participiale
       subordonnée
 42    Phrase                                                                   X
       participiale
       subordonnée
 160   Verbe                                        X
       pronominal
 131   Expression                                                                             X
       idiomatique
        TOTAL           2             1             4             1             3             1

Nous constatons que, dans ce texte, la phrase participiale est le plus souvent remplacé par
une proposition subordonnée (6 phrases sur 12). Lorsque le participe présent exprime une
action simultanée, il résulte généralement en une proposition subordonnée lors de la
traduction (3 phrases sur 4), ou en une proposition coordonnée (1 phrase sur 4). Lors que
le participe présent fait partie d’une proposition participiale subordonnée, il est remplacé
par une proposition relative (3 phrases sur 3).
                 Nous pouvons constater que la phrase participiale est remplacée par un autre
type de phrase, souvent dépendant de ce qu’exprime le mot en participe présent. Il n’est
pas possible de remplacer le mot en participe présent par un seul mot en suédois, il faut
ajouter d’autres mots comme eftersom, då, och, samtidigt, med etc. L’ajout de ce mot est
nécessaire pour exprimer ce type de contenu en suédois.

4.2.2 Gérondif
Nous trouvons trois cas (53, 69, 43) de gérondif dans le texte source. Un qui exprime une
cause, et deux qui expriment une action simultanée.
                 Dans l’exemple 53, le gérondif exprime une cause. Selon Pedersen et al.
(1989 : 335), il sera remplacé par une proposition subordonnée en utilisant eftersom, ce
qui peut justement être observé dans cet exemple :

                                                    13
53     Les rafles (le bois des grappes,            Stjälkarna (druvans stam, uteblivna ifall
        absent en cas de vendange                   mekanisk skörd) underlättar faktiskt
        mécanique) facilitent en effet le           pressningen, eftersom de tillför hårda
        pressurage en apportant au sac (la          element till massan.
        masse du marc à presser) des
        éléments durs qui aideront å la
        manœuvre

Selon Ingo (2007 : 204), un gérondif indiquant une action ou une action simultanée
correspond en suédois à une proposition principale ou subordonnée. Nous pouvons
observer deux cas où il correspond à une proposition subordonnée. Ci-après un exemple :

 69     La cave à fermentation doit être            Koldioxid ackumuleras i jäskällaren och
        bien aérée, car le gaz carbonique           därför är god ventilation viktigt.
        s'accumule, et le viticulteur visite        Vinodlaren håller ett tänt stearinljus när
        ses fûts en tenant une bougie               han går för att titta till sina fat.
        allumée.

En étudiant ces exemples, nous pouvons constater que l’usage du gérondif contribue au
style formel du texte source.
              Pour conclure, les phrases avec un gérondif est dans la traduction de « La
vinification et l’élevage » remplacée par une proposition subordonnée :
Tableau 3. Transformation de phrases avec un gérondif
 N°        Ce qu’exprime le gérondif    Proposition subordonnée causale   Proposition subordonnée
 53        Cause                        X
 69        Action simultanée                                              X
 43        Action simultanée                                              X
                   TOTAL                1                                 2

Lorsque le gérondif exprime une cause, la phrase est transformée en une proposition
subordonnée causale. Lorsque le gérondif exprime une action simultanée, la phrase est
transformée en une proposition subordonnée. Nous constatons qu’il ne suffit pas de
changer de catégorie grammaticale du verbe, il faut ajouter un mot dans la phrase, comme
eftersom et när.

4.2.3 Participe passé

4.2.3.1 Participe passé employé avec auxiliaire
Nous constatons 28 cas de participe passé employé avec auxiliaire dans le texte source.
Dans huit cas, la traduction nécessite une auxiliaire en suédois. Les auxiliaires employés
dans la traduction sont vill (28) et har (32, 33, 117, 143, 154, 177, 186). Ci-après un
exemple avec har :

                                               14
143      L'œnologie est devenue une science à Oenologi har blivit en helt egen
          part entière à la fin du siècle.     vetenskap sedan slutet av
                                               århundradet.

Nous constatons 18 cas qui résultent en un verbe sans auxiliaire en suédois, en prétérit
(10, 214) et en présent (34, 49, 54, 56, 63, 67, 73, 94, 141, 180, 182, 185, 187, 214, 223,
224). Ci-après deux exemples :
 94       À partir du deuxième serrage, le jus                  Från den andra pressningen
          est en partie incorporé à ce premier                  införlivas den andra musten delvis i
          jus.                                                  denna första must.

 49       Il est parfois séché lorsqu'il a plu                  Ibland torkas även skörden om det
          dans les vignes.                                      har regnat på vinstockarna.

Nous constatons deux cas où le mot en participe passé change de catégorie grammaticale.
Il s’agit de l’entité 36 (transformé en adjectif) et de l’entité 69 (transformé en nom).
                En étudiant ces exemples, nous pouvons constater que le participe passé
employé avec auxiliaire ne donne pas d’effet formel du texte.

Tableau 4. Le participe présent employé avec auxiliaire en français et son homologue en
suédois
 N°         Avec auxiliaire en langue cible   Sans auxiliaire en langue cible   Changement de catégorie
                                                                                grammaticale
 10                                           X
 28         X
 32         X
 33         X
 34                                           X
 36                                                                             X
 49                                           X
 54                                           X
 56                                           X
 63                                           X
 67                                           X
 69                                                                             X
 73                                           X
 94                                           X
 117        X
 141                                          X
 143        X
 154        X
 177        X
 180                                          X
 182                                          X
 185                                          X
 186        X
 187                                          X
 214                                          X
 223                                          X
 224                                          X
 TOTAL      8                                 18                                2

                                                      15
Nous constatons que le participe passé employé avec auxiliaire est souvent traduit par un
verbe en suédois, avec ou sans auxiliaire. Le participe passé employé avec auxiliaire
résultent le plus souvent en un verbe avec auxiliaire en suédois (18 cas sur 28). Il est rare
que le participe passé est traduit par une autre catégorie grammaticale, mais le phénomène
existe.

4.2.3.2 Participe passé employé sans auxiliaire
Lorsque la phrase principale suédoise contient un participe passé, la transposition est très
courante (1997 : 120). Ce que nous pouvons constater dans l’exemple 3, où le mot en
participe passé ne change pas de catégorie grammaticale.
 3        Utilisée depuis de longs siècles et        Den gammeldags jäskällaren, nyttjad
          jusqu'aux années 1950, la cuverie          under flera sekel och ända fram till
          d’autrefois appartient aujourd'hui         1950-talet, är numera ett museiföremål.
          au musée.

Dans l’exemple 135, le participe présent est remplacé par un verbe actif. Le participe
présent dans cet exemple fait partie d’une expression idiomatique :
 135      Caressée en 1890, l’idée d’un              1890 lekte man med tanken på ett
          institut universitaire des sciences de     universitet för vin- och
          la vigne et du vin naître en… 1990,        vinodlingsvetenskap och idén
          avec la fondation à Dijon de               förverkligades... 1990, i samarbete med
          l’Institut Jules-Guyot.                    Institut Jules-Guyots stiftelse i Dijon.

Nous trouvons six cas (57, 63, 140, 217, 155, 189) où le participe passé a été remplacé
par un verbe passif (au passé). Ci-après un exemple :

 63       Menacée de disparition au profit du        De burgundiska ekfaten riskerade att
          ciment, de la brique, de l'acier Inox      försvinna till förmån för cement, tegel
          (l'État supprimait en 1972 le              och inox-stål (1972 tog staten bort
          certificat d’apprentissage à Beaune        lärlingsintyget i Beaune), men
          !), la tonnellerie a accompli depuis       branschen återhämtade sig
          un remarquable rétablissement              anmärkningsvärt väl och intyget för
          (renaissance du CAP beaunois dès           yrkeskompetens återinfördes i Beaune
          1983 !).                                   1983!

Nous trouvons un cas (186) où la participe passé est remplacé par un adjectif et un cas
(190) où il est remplacé par un nom.

                                                16
Tableau 5. Le participe présent employé sans auxiliaire en français et son homologue en
suédois
 N°       Participe passé   Verbe passif      Verbe actif          Adjectif        Nom
 3        X
 55                         X
 89                         X
 135                                          X
 57                         X
 63                         X
 140                        X
 217                        X
 155                        X
 189                        X
 186                                                               X
 190                                                                               X
 TOTAL    1                 8                 1                    1               1

Le plus souvent, le participe passé employé sans auxiliaire résulte le plus souvent, lors
d’une traduction vers le suédois, en un verbe passif (8 cas sur 12).

4.3 Le complément circonstanciel

Dans le texte source, nous pouvons observer un certain nombre de compléments
circonstanciels apparus en début de la phrase qui apportent des précisions de l’action
exprimée par la phrase. Les phrases avec un complément circonstanciel en français sont
remplacées par des propositions principales :

 48         De plus en plus souvent, il passe           Skörden passerar numera allt oftare ett
            sur un tapis de tri, où l’on élimine        sorteringsbälte där det gröna och det
            justement le vert et le pourri.             ruttna plockas bort.

 24         Vers 1900, l'égrappage se                   Avstjälkning som metod utvecklades i
            développe en Bourgogne, et il               Bourgogne omkring år 1900, och blev
            devient général au milieu du XX             gängse bruk i mitten av 1900-talet.
            siècle.

L’usage fréquent du complément circonstanciel en début de phrase donne un effet formel
au texte.

5 Discussion et conclusion
Nous pouvons observer que les quatre tableaux se différencient – deux des tableaux
illustrent la transformation de catégorie grammaticale de la phrase, et deux des tableaux
illustrent la transformation de catégorie grammaticale du mot. Le choix de faire cette
distinction se faisait naturellement. Pour les phrases avec un verbe en participe présent
ou en gérondif, nous pouvons constater que la phrase en elle-même a changé de catégorie

                                                   17
grammaticale. La théorie nous indique un certain nombre d’exemples où une proposition
en participe présent ou en gérondif est transformé en un autre type de proposition en
suédois. Pour les phrases en participe passé, la théorie nous indique qu’une telle phrase
est le plus souvent transformée en une proposition principale en suédois. Lors de l’analyse
des entités de traduction, le participe passé était remplacé par des mots des très différentes
catégories grammaticales, ce qui a donc tourné l’attention vers ce phénomène.
              Nous pouvons observer des traits culturels a plusieurs niveaux dans le texte
source. D’une part dans la richesse lexicale qui est sans précédent en suédois, et d’autre
part dans le style formel provenant des choix grammaticaux faits par l’auteur.
              La richesse lexicale de la langue française sur le vin se manifeste dans la
traduction, où certains mots ont demandé une explication dans le texte cible. Il y a
également eu des cas où deux mots en français signifient un seul mot en suédois.
              Il est clair que le gérondif et le participe présent sont plus souvent employés
dans le langage écrit que parlé. Cependant, malgré des recherches rigoureuses, je n’ai pas
trouvé de support théorique sur l’emploi du gérondif/ participe présent dans le langage
formel vs. informel. Nous pouvons quand même constater que l’emploi du gérondif et du
participe présent contribue au ton formel du texte source. Le participe passé sans
auxiliaire donne également un effet formel au texte, notamment lors qu’il est détaché du
reste de la phrase. Cependant, le participe passé avec auxiliaire ne contribue pas
particulièrement au style formel du texte. L’emploi fréquent du complément
circonstanciel en début de phrase contribue également au ton formel du texte source.
              Globalement, en lisant le texte source, je le considère très formel, ce qui est
souvent le cas des textes sur le vin en France, faisant partie de son « skopos ». Le texte
cible est moins formel, pour mieux correspondre à la tradition d’écrire en langage clair,
qui fait partie du contexte culturel suédois.

5.1 Futures recherches
Il serait intéressant d’étudier exactement ce qui distingue un texte formel d’un texte
informel, dans tous les aspects possibles : questions grammaticales et lexicales, et
notamment l’emploi du complément circonstanciel, qui nécessite plus d’attention.

                                                18
Bibliographie
Texte source
Bazin, J. (2020). Le vin de Bourgogne, 3 éd., Malakoff : Dunod, pp. 220-225

Références
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Paris : Les Éditions Didier

Dictionnaires
Dictionnaire de français Larousse : https://www.larousse.fr/
Dictionnaire du vin, ABC du vin : https://www.abcduvin.com/
Dictionnaire du vin, Le Figaro : https://avis-vin.lefigaro.fr/connaitre-deguster/tout-
savoir-sur-le-vin/dictionnaire-vin

                                            19
Dictionnaire du vin, Oenologie.fr :
https://www.oenologie.fr/encyclo/dico/dico_home.shtml
Dictionnaire du vin, Systembolaget : https://www.systembolaget.se/vin/vintermer/
Dictionnaire du vin (2010), Stansstad : List Medien
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Rönnheim, K. (2002). Franska idiom, Nora : Nya Doxa

Autres sources utilisées
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Bourgogne. https://www.larvf.com/,vin-pigeage-methode-manuelle-bourgogne-vallee-
du-rhone-liberation-des-aromes-vigneron-vins,4429957.asp
Karlsson, B. (2012). Kall blomning ger coulure i vingården
https://www.bkwine.com/sv/nyheter/kall-blomning-coulure-i-vingarden/ [2020-11-12]
Munskänkarna i Lund (2007). Rävsmak… Munskänkarna Vintesten [Forum]
https://www.vintesten.se/pages/thread.php?id=627&o=300 [2020-11-19]
Systembolaget. Hur gör man rödvin? https://www.systembolaget.se/fakta-och-
nyheter/vin/gora-vin/att-gora-rott-vin/ [2020-11-05]
Systembolaget. Hur gör man vitt vin? https://www.systembolaget.se/fakta-och-
nyheter/vin/gora-vin/att-gora-vitt-vin---1/ [2020-11-09]

                                          20
Annexes

          I
Annexe A Texte source
Saknas här

                        II
Annexe B Texte cible
                                  Att framställa vin
                                Var och en på sitt eget vis

Den gammeldags jäskällaren, nyttjad under flera sekel och ända fram till 1950-talet, är
numera ett museiföremål. Fruktpressen i trä har ersatts med maskiner med märkbara
fördelar. De vackra gamla träfaten finns ibland kvar, som hos Domaine de la Romanée-
Canti och i Jadots nya vinkällare i Beaune. De flesta som odlar och producerar vin har
numera tillgång till modern utrustning. Är det något vi bör ångra? Absolut inte. Dagens
vinproduktion är mycket mer rigorös och säker än vad den var förr i tiden. Enorma
framsteg har gjorts, särskilt sedan 1980-talet då en ny generation ifrågasatte tidigare
självklarheter och den undervisning de fått.

    Respiciamus atque prospocoamus (Vi blickar bakåt för att kunna blicka framåt)
                         Beaunes vinodlarakademis motto.

Avstjälkningens vara eller icke vara
Framställningen av vita viner är tämligen homogen i hela Bourgogne, men vad gäller röda
viner varierar tillvägagångssätten. Alla gör på sitt sätt. Varje vingård följer i huvudsak
sina egna regler och har sina egna vanor. Allt detta utvecklas med generationer,
utbildning, smak och trender. Ska man avstjälka, det vill säga rensa bort stjälken från
druvan innan jäsningen? Romanée-Conti och Domaine Leroy avstjälkar lite, eller inte
alls. Grannvingården Henri Jayer däremot avstjälkar alltid hela sin skörd. Den mest
troliga författaren till ett anonymt verk som publicerades 1779 i Florens, dom Denise, var
tidigare ansvarig för mat och dryck i ett kloster i cisterciensorden. Verket handlade om
viner från Bourgogne och speglar klostrets och Côte d’Ors bruksmetoder. Enligt dom
Denise bör man avstjälka tre fjärdedelar av skörden, resten stöder upp ”locket”
(ansamlingen av stjälkar och skal som gradvis stiger upp till ytan). De flesta burgundiska
författare från 1800-talet rekommenderar inte avstjälkning förutom vid kraftig coulure,
då andelen stjälkar blir för hög i förhållande till andelen druvor. Detta till följd av ojämn
blomning på grund av för låg temperatur, vilket ger färre druvor. Hela eller delar av
skörden avstjälkas och det kan variera från år till år. Avstjälkning som metod utvecklades
i Bourgogne omkring år 1900, och blev gängse bruk i mitten av 1900-talet. I början
separerade man stjälken från druvorna manuellt i en rottingkorg. Därefter började man
använda maskinell utrustning, först i form av en hårdmetallcylinder som skadade
druvorna, och därefter maskiner som var mindre brutala. De som föredrar avstjälkning
menar att stjälkarna har en försämrande effekt på färg och syra, samt att förekomsten av
stjälkar stör den traditionella urlakningsmetoden pigeage och producerar aggressiva
tanniner med örtiga smaker. De menar också att vinet blir mindre fylligt på grund av
stjälkarnas vatteninnehåll. Vinodlarna i Bourgogne väljer i allmänhet en gyllene
medelväg avseende andelen stjälkar som bevaras respektive avlägsnas. Hela druvor bidrar
med en naturlig komplexitet till jäsningen, något man ofta vill bevara.

Sorteringsbältet dök upp på många vingårdar under 1990-talet.

                                             III
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