LE BIOALIMENTAIRE NORDIQUE À CHISASIBI: POTENTIALITÉS ET LIMITES - Plan Nord
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LE BIOALIMENTAIRE NORDIQUE À CHISASIBI: POTENTIALITÉS ET LIMITES M. ERIC HOUSE M. CHAKDA YORN, DBA Directeur général CBSC Direction scientifique CISA Président Eeyou Economic Group Professeur-associé, UQAR Conseiller au Conseil de la Nation de Chisasibi Directeur de projets de NISKA http://www.cbscinc.net www.cisainnovation.com Conférence à la Journée de la recherche, FQRNT, 24 février 2015, Université Laval « La recherche nordique : un regard québécois, une portée internationale » Symposium international Développement nordique, 25-27 février 2015, Centre des Congrès de Québec
Sommaire 1. Bioalimentaire à Chisasibi ? 2. Les potentialités et initiatives émergentes 1. Les défis
QUI NOUS SOMMES ? CHISASIBI BUSINESS SERVICES CENTER (CBSC) DEVELOP THE COMMUNITY IN TERMS OF ECONOMIC CBSC is a Cree owned and operated, community-based corporation that provides one-stop business services, programs and assistance to new and existing entrepreneurs and businesses of Chisasibi. SUSTAINABILITY OF THE BUSINESS projects are selected based on the qualities needed to sustain the operations over a long period DEVELOP THE KNOW HOW FOR CBSC PERSONNEL CBSC personnel needs to learn adequate knowledge in economic development and have the skills to assist the started businesses stay in business in a profitable manner http://www.cbscinc.net
MISSION DU CISA (CCTT) Piloter des réflexions et des projets de recherche appliquée de qualité dans le domaine des innovations sociales dont les résultats ont une pertinence pratique pour le secteur agricole et pour la société via la formation, le transfert aux entreprises et l’éducation citoyenne.
CISA ET L’ALLIANCE BIOALIMENTAIRE NORDIQUE Membres du réseau TRANS-TECH http://reseautranstech.qc.ca/en/ Accompagner et stimuler le développement socioéconomique des communautés nordiques dans le secteur bioalimentaire par le biais d’une approche transdisciplinaire et participative intégrant la recherche appliquée, la formation et la gestion de projet.
1. Bioalimentaire à Chisasibi? BIOALIMENTAIRE Regroupement de l’agriculture, des pêches commerciales, de l’aquaculture, de la transformation des aliments, des boissons et du tabac, du commerce de gros et du commerce de détail alimentaires ainsi que des services alimentaires (MAPAQ, 2014).
1. Bioalimentaire à Chisasibi? Dimension environnementale • Changements climatiques • Arbitrage des usages/Entre préservation et exploitation des ressources du territoire Dimension humaine et sociale • Sécurité alimentaire • Santé publique et saines habitudes alimentaires (éducation) • Savoirs traditionnels cris et sécurité culturelle Dimension économique • Diversification économique et création d’emplois (économie-sociale à priori) • Produits forestiers non ligneux, bioproduits, transformation, image de marque du Nord • Éco-tourisme sur les traplines avec les Tallymen (Cox family) Dimension gouvernance • Auto-détermination et gestion des ressources locales • Souveraineté alimentaire • Et régionale (Convention de la Baie-James-197s, Loi fédérale des Cris-Neskapis 1984, Paix des Braves-2002, Nouvelle gouvernance régionale d’Eeyou Ischtee-Baie-James-2014)
1. Pourquoi le Bioalimentaire dans le Nord? Pourquoi pas ? Exemples : Fromages fameux du QC, les vins du QC, le cidre de glace, etc.
Changements climatiques • GIEC, en mars 2014, Le 2è des 4 volets du 5è rapport, mentionne : « Tous les aspects de la sécurité alimentaire sont potentiellement affectés », affirme le texte, notamment l'accès aux ressources et la stabilité des prix, dans un contexte où la demande mondiale va augmenter. • D'ici à la fin du XXIe siècle, le GIEC prévoit une baisse globale des ressources des océans, quel que soit le niveau de réchauffement. Sur terre, la production de blé, maïs et riz devrait être affectée avec une hausse locale du thermomètre de 2 °C par rapport aux niveaux de la fin du XXe siècle, « même si certaines régions pourraient en tirer bénéfice ».
Changements climatiques • Nouveaux couloirs de migration • Accès alternatifs au territoire au Nunavik (Ouranos, 2008) • Débâcle imprévisible et hâtive de la glace – Circulation en bateau nécessaire • Période intensifiée de verglas – La population du Caribou de Beverly (Nord du MB-SK-NT-TNO) à diminué de 50 % entre 1994 et 2011 • Fonte du Pergélisol – Instabilité des bâtiments, des équipements lourds et des chemins tel les pistes d’atterrissage. (Glissement de terrain important en raison du type de sol) – Les routes de glaces présente surtout dans le Nord du Manitoba jadis empruntable 8 semaines par année ne le sont que 4 semaines depuis 2010.
Changements climatiques • Le GIEC confirme que les aléas climatiques auront un impact majeur sur la sécurité alimentaire des premières nations en milieu nordique. – La santé et le bien-être des résidents de l’Arctique sont intimement reliés à la variation du climat spécifiquement pour les communautés étant localisées tout près d’une source d’eau • Le GIEC affirme que certaines politiques, présentement en place, mènent à un accès limité au territoire, à la promotion de la sédentarisation et d’une alimentation substituant les habitudes alimentaires traditionnelles, à réduire les opportunités de chasse et de cueillette, à limiter la transmission de connaissances traditionnelles et à contribuer à diminuer l’adaptation aux changements climatiques parmi plusieurs régions nordiques • Les experts craignent que ces changements ne défilent plus vite que la capacité d’adaptation des humains et des écosystèmes. • L’élévation du niveau de la mer a déjà obligé quelques communautés d’Alaska à se réfugier vers de nouveaux emplacements plus sécuritaires
Sécurité alimentaire Le rapport du conseil des académies canadiennes (CAC, 2014) soutient que le Nord canadien est présentement dans un état sérieux d’insécurité alimentaire. L’enquête réalisée par l’API (année polaire internationale) sur la santé des Inuits, en 2007-2008, a évalué l’insécurité alimentaire chez les Inuits dans l’Arctique canadien et y révèle que sur les 1901 ménages interrogés, 62,6 % étaient en état d’insécurité alimentaire.
1. Bioalimentaire nordique ? La sécurité alimentaire c’est « lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture saine dont la quantité consommée et la qualité sont suffisantes pour satisfaire les besoins énergétiques et les préférences alimentaires des personnes, et dont les bienfaits sont renforcés par un environnement dans lequel l’assainissement, les services de santé et les pratiques de soins sont adéquats, le tout permettant une vie saine et active ». (FAO, 2012) La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires_La Via Campesina « Les peuples autochtones définissent le savoir traditionnel comme beaucoup plus qu’un ensemble de connaissances. Ils en parlent comme d’un « mode de vie » […] » (McGregor 2004 dans CAC 2014 p. 75). Le savoir traditionnel concernant la récolte, la transformation, les déplacements sur terre et sur l’eau peut être conçu comme un ensemble de pratiques culturelles nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire. Cela représente une part importante de la vie et de l’identité des nombreux peuples différents que constituent les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
L’insécurité alimentaire au Canada
Nord-du-Québec L’indice comparatif des prix du Nunavik montre que des paniers d’épicerie identiques coûtent 81 % de plus au Nunavik qu’à Québec Le montant moyen annuel pour nourrir 4 personnes au Nunavut est de 19 760 $ en 2007-2008 alors que 49,6 % de la population a un revenu inférieur à 20 000 $ au cours de l’année précédente Le revenu des Inuits est imposé et ils paient des taxes sur les biens et services
Distribution alimentaire Nord West Cie : Northern et North Mart Une étude à Mistissini, village Artic Co-operatives Limited cri d’Eeyou Istchee a démontré que 35 % des hommes et 45 % des femmes Présence des multinationales consomment 1,5 bouteille de KFC, Pizza Hut, A&W, Coca-Cola boissons gazeuses par jour
Kuujjuaq 14 au 20 Août 2014
L e p r i x d e s a l i m e n t s
Le prix des aliments Arctic Bay – Northern Store Moose Factory, ON
Coût du panier à provision nutritif pour Eeyou Istchee
Sécurité alimentaire Modèle conceptuel holistique de sécurité alimentaire en contexte autochtone (CAC, 2014)
THE CREE La chasse = un sport de luxe HUNTER AND Disponibilité moindre en temps TRAPPER Coût élevé : Équipement, NUM BER 17 / DECEM BER 2014 Transport, Essence Le Programme de soutien aux activités de récolte du Nunavut estime à plus de 200 $ les coûts variables d’une fin de semaine de chasse La population crie de l’Est de la Baie-James chassant 4 mois par année en pleine nature, a connu THECREEHUNTERAND TRAPPER une baisse de 45,7 % entre 1976 – 1981 et une autre baisse de 15,3 % entre 2004 - 1 2008
Les maladies modernes Le diabète de type 2, le diabète sucré, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’hypertension, l’hyperglycémie, l’hyperinsulémie et le cholestérol. • Le diabète – Au Canada, depuis les 30 dernières années, les études démontrent que les communautés ont une prédisposition 5 fois supérieure au développement d’un diabète que les non-autochtones. – Aujourd’hui, plus que 10 % à 35 % du régime alimentaire des autochtones est de source traditionnelle. • Au cours des dix dernières années, le nombre de personnes âgées de plus de vingt ans affectées par le diabète de type II a augmenté de 150 % au sein des communautés cries du Nord-du-Québec. • L’estimation de la prévalence de l’obésité des enfants inuits du Nunavut âgées de 3 à 5 ans est de 28 % selon une étude réalisée en 2007-2008.
2. Initiatives émergentes à Chisasibi • Agriculture communautaire (Community greenhouse) • Éducation préscolaire et saines habitudes alimentaires (Jeunes Pousses) • Coopérative crie de produits forestiers non ligneux et agro-tourisme (NTFP and Cox Family) • Capturer les savoirs traditionnels sur le bioalimentaire (Encyclopaedia) • Etc.
2. Initiatives émergentes à Chisasibi A) SERRE ET AGRICULTURE NORDIQUE • Déclaration d’intention stratégique • Résolution du Conseil de Bande de Chisasibi • Porteur-Champion: CBSC-Eric House (porte d’entrée) • Relation de confiance (NISKA-CISA)-Alliance bioalimentaire nordique • Visite-échange discussion • Questionnement stratégique du projet : Commercial ou communautaire; Haute ou basse technologie; Objectifs ciblés ou multidimensionnel. • Vision stratégique: Économie-sociale, approche pédagogique, angle de la sécurité alimentaire + education aux saines habitudes alimentaires (learning by doing), projet à petite échelle (300-500 m2) avec possibilité d’agrandissement • Partenariats communautaires : CPE, éducation, santé, politique municipale, économie. • Revue de littérature des meilleures initiatives (Canada/International) • Étude de faisabilité technique (en cours) • Site pré-ciblé dans le plan d’urbanisme de Chisasibi • Financement, implantation, formation, opérations, accompagnement
2. Initiatives émergentes à Chisasibi Visite des représentants de Chisasibi et de Wemindji au collège de Victorialle, mai 2012
2. Initiatives émergentes à Chisasibi B) PROJET DE SAINES HABITUDES ALIMENTAIRES (CBSC-NISKA-CISA-JEUNES POUSSES): UN TRÉSOR DANS MON JARDIN AVEC JEUNES POUSSES
2. Initiatives émergentes à Chisasibi B) PROJET DE SAINES HABITUDES ALIMENTAIRES (CBSC-NISKA-CISA-JEUNES POUSSES): UN TRÉSOR DANS MON JARDIN AVEC JEUNES POUSSES (http://www.jeunespousses.ca/fr/survol-programme.htm)
2. Initiatives émergentes à Chisasibi
2. Initiatives émergentes à Chisasibi C) DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE : COOPÉRATIVE DE BIO-PRODUITS ET AGRO-TOURISME • Le potentiel économique des champignons comestibles: Analyse spectrale sur 8000 km2 dans les environs de Chisasibi et Wemindji montre qu’il y a 3000 Ha où il y a une forte présence du Matsutake. 17 kg/ha = 5 100 kg = 1 million $ (Biopterre, 2009). Échantillonnage sur le terrain confirme le potentiel de ces champignons • Une coopérative de bioproduits et d’agro-tourisme, quatre objectifs : • Gestion de la terre (land management=tallymen) • Transformation et Commercialisation des bioproduits (matsutake) sur le marché international (Japon : 150 à 250 $/kg frais ou séché) • Développement de compétences dans la récolte, la gestion des ressources, la transformation et la commercialisation • Agro-tourisme et cueillette de champignons (Japonais, Européens,…) • Stade du plan d’affaires et du montage financier Image tirée de l’Actualité
2. Initiatives émergentes à Chisasibi D) SAVOIRS TRADITIONNELS (ALIMENTATION, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE) • CAPTURER LES SAVOIRS DES AINÉS DE CHISASIBI • ENCYCLOPEDIE DU PATRIMOINE IMMATÉRIEL
3. Les défis 1. Connaissance et leur contrôle par les Cri s(recherche) : Centre de recherche et de formation cri ou affilié (tout demeure à faire dans le bioalimentaire nordique) 1. Localisation géographique (coût, transport, commercialisation) 2. Formation et développement de compétences (bioalimentaire, commercialisation) 1. Entrepreneuriat et Développement économique dans le bioalimentaire 1. Temps, Financement, Preuve, Pérennité, Effort continu 2. Culture et le paradigme de l’action historique
Conclusion • Enjeu majeur de sécurité alimentaire-Mais ce n’est pas une panacée (quelques légumes dans les serres ne peuvent résoudre le problème = facteur de décristallisation des communautés et d’éducation) • Besoin de diversifier l’économie locale (Bioproduits-PFNL) • Initiatives communautaires prometteuses, mais défi de l’exécution et de pérennité (ressources humaines stratégiques (Leadership, des porteurs, engagement continu)? • Potentiel méconnue du bioalimentaire (tout reste à faire) • Besoin de recherche appliquée au transfert immédiat et de manière collaborative avec la copropriété intellectuelle pour les autochtones
Les communautés autochtones contemporaines sont attelées à une tâche titanesque; « réinventer la culture pour concilier le passé et les impératifs du présent, et ultimement changer le monde » - Gérard Duhaime
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