Le Grand Macabre Ensemble intercontemporain - Vendredi 7 décembre 2018 - 20h30 - Philharmonie de Paris

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GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

  Le Grand Macabre
   Ensemble intercontemporain
Orchestre du Conservatoire de Paris
    Chœur National Hongrois
        Matthias Pintscher

Vendredi 7 décembre 2018 – 20h30
Ce concert est diffusé en direct sur le site internet
live.philharmoniedeparis.fr où il restera disponible pendant six mois.
PROGRAMME

György Ligeti
Requiem

ENTR ACTE

György Ligeti
Le Grand Macabre (extraits)

Ensemble intercontemporain
Orchestre du Conservatoire de Paris
Chœur National Hongrois
Élèves du département des disciplines vocales
du Conservatoire de Paris
Matthias Pintscher, direction
Marie Soubestre, soprano (Le Grand Macabre)
Makeda Monnet, soprano (Requiem et Le Grand Macabre)
Victoire Bunel, mezzo-soprano (Requiem et Le Grand Macabre)
Borbála Kiss, mezzo-soprano (Le Grand Macabre)
Benoît Rameau, ténor (Le Grand Macabre)
Jenő Dékán, ténor (Le Grand Macabre)
Jean-Christophe Lanièce, baryton (Le Grand Macabre)
Olivier Gourdy, basse (Le Grand Macabre)
Csaba Somos, chef de chœur
Coproduction Ensemble intercontemporain, Conservatoire national supérieur
de musique et de danse de Paris, Philharmonie de Paris.

Ce concert est surtitré.
FIN DU CONCERT VERS 22H20.

AVANT LE CONCERT :    clé d’écoute, le Requiem de Ligeti.
À 19h45, en Salle de conférence. Entrée libre.
Bons baisers de Breughellande

Un monticule de corps nus, placés dans des positions absurdes, sans
dignité. Voilà qui pourrait résumer les tableaux Le Triomphe de la mort
de Pieter Breughel et Le Jugement dernier de Jérôme Bosch : un montage
de chairs humaines. Dans Le Pays de cocagne de Breughel, trois corps à
terre, bouffis, enflés, dont les traits grossis tirent au grotesque.
Ainsi peut-on dresser le décor qui, planté dans l’imaginaire de Ligeti,
a donné naissance aux deux œuvres de ce concert : Le Grand Macabre
(opéra tiré d’une pièce de Michel de Ghelderode) et le Requiem. Traitant
toutes deux d’une certaine vision de la mort, elles se rejoignent à travers
l’originalité de leur dimension picturale. Le Requiem explore les jeux de
lumière, des nuances les plus sombres aux couleurs harmoniques les
plus claires. En son point culminant, le De die judicii sequentia, assimilé
à un Dies iræ, accumule divers éléments musicaux et reproduit l’effet
d’empilement des tableaux de Breughel et de Bosch. Dans Le Grand
Macabre, ce même effet est cette fois au service de l’ironie et s’ajoute,
pour contribuer au grotesque, au grossissement des lignes musicales.
À la manière de Breughel et de Bosch, Ligeti s’attelle à peindre
l’irreprésentable : la mort, le néant mais aussi l’espoir de son dépassement.
Autant de notions non visualisables parce que trop effrayantes ou trop
infinies pour notre imagination de mortels, qui produisent deux œuvres
entre espoir et angoisse, entre terreur et ironie.

« Ma faux ! Ma trompette ! Cheval ! Comète ! » Nekrotzar (acte IV, épilogue)

Le Requiem comme Le Grand Macabre apostrophent l’esprit de l’auditeur
d’une manière immédiate et utilisent le son pour matérialiser diverses
images. Au cours du Requiem, l’atmosphère, initialement très sombre,
évolue vers une fin plus lumineuse. L’Introïtus s’ouvre dans l’extrême
grave sur une texture resserrée et tendue. Lors du Kyrie, les entrées
successives des pupitres du chœur à l’unisson apparaissent comme des
phares, de fugitifs rais de lumière qui se dissolvent presque immédia-
tement dans l’ensemble de l’orchestre. Enfin, après le chaos du De die
judicii sequentia, très haché, l’espace s’ouvre dans le Lacrimosa au moyen
d’une texture beaucoup plus légère et lumineuse, presque consonante.
Les deux œuvres suggèrent également des images par un traitement

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particulier des éléments musicaux mais aussi par la mise en valeur des
lignes individuelles. L’accumulation de figures musicales par collage y
permet d’évoquer un chaos proche des tableaux de Breughel. Dans
le premier acte du Grand Macabre, le « doublage » systématique de la
partie de chant par l’orchestre sur des notes différentes épaissit cette
ligne mélodique, l’enfle et la rend maladroite, grotesque.

« Je porte le nom de : Nekrotzar ! » Nekrotzar (acte I, scène 1)

L’impression d’immédiateté visuelle qui parcourt la musique du Grand
Macabre pousse parfois le grotesque jusqu’à l’obscène. Dès la première
scène du premier acte, la musique dépeint les ébats entre Amando et
Amanda, les deux amants, et l’orgasme qui s’ensuit. Ce langage musical
trivial, par son expression basique et immédiate, permet de matérialiser
l’impensable, en l’occurrence la mort (le mot obscène vient du latin obs-
cena : qui ne peut être représenté sur scène). Le ton trivial donne forme
humaine à la mort et la rend de fait moins terrible.

« Quoique conscients de la permanence de la mort, nous ne pouvons nous empêcher
d’aspirer à la vie éternelle », György Ligeti 1

Le caractère pictural de la musique de Ligeti s’étend jusqu’à la dimension
du temps musical qui revêt une importance toute particulière face à la
mort. Si le temps nous est compté et s’écoule inexorablement, la capacité
d’agir sur son déroulement, pouvoir le suspendre, le rembobiner, même
dans le domaine musical, relève du merveilleux.

Ainsi, dans le Requiem comme dans de nombreux passages du Grand
Macabre, la technique de la micropolyphonie – superposition de mul-
tiples canons, très resserrés et donc difficiles à percevoir, qui crée une
texture statique – permet d’effacer la pulsation. Le temps musical n’est
plus écoulement mais espace ouvert dans lequel se déploie la texture
micropolyphonique. Ligeti, grâce à cette technique, transpose le temps
dans le domaine du visuel : toutes les directions sont désormais possibles.

1 Entretien avec Claude Samuel, cité dans Joseph Delaplace, György Ligeti : un essai

d’analyse et d’esthétique musicales, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007.

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« - Tout homme au monde naît pour mourir. / - Un âne même le sait ! » Nekrotzar
à Piet le Bock (acte I, scène 1)

Poursuivant son exorcisme de la peur de la mort, Ligeti parsème Le
Grand Macabre d’ironie. Les personnages sont stéréotypés à l’extrême,
comme dans une bande dessinée. Chacun d’eux a une écriture vocale
propre qui accentue son caractère : les deux amants chantent dans un
style lyrique et imagé tandis que Nekrotzar adopte un style saccadé aux
larges intervalles. Ces allusions ironiques se retrouvent dans la musique.
Parmi elles, le prélude initial en klaxons parodie la toccata de trompettes
ouvrant L’Orfeo de Monteverdi.
Cette ironie, mais aussi ces citations permettent de prendre un certain
recul sur la musique écoutée. Le collage de citations (quatrième mouve-
ment de la Symphonie héroïque de Beethoven, ragtime, hymne byzantine,
samba, chanson populaire hongroise, fanfare, cha cha cha…) du troisième
acte dédramatise ainsi le chaos annonciateur de la fin du monde. Une
distance est placée entre l’auditeur et la mort, qui, complètement ivre
et ridicule, ne parvient pas à donner son coup de faux.

« Ne craignez pas la mort, bonnes gens, elle viendra, mais pas maintenant ! », tutti
(acte IV, passacaille finale)

Dans les deux pièces, le renouveau, initié par deux chanteurs solistes,
succède à l’apocalypse, à l’irreprésentable que Ligeti cherche à peindre.
Pourtant l’ambiguïté règne. Le lamento final du Requiem, bien que beau-
coup plus clair, reprend le même système que l’Introïtus. Dans Le Grand
Macabre, le monde de Breughellande, toujours aussi minable, reprend
son cours comme si de rien n’était et la passacaille finale à la morale
simpliste laisse un goût ironique inquiétant.

Romane Lecomte
Élève de la classe des Métiers de la culture musicale au Conservatoire de Paris ;
professeur : Lucie Kayas

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LES ŒUVRES

György Ligeti (1923-2006)
Requiem, pour soprano, mezzo-soprano, deux chœurs mixtes et orchestre

Composition : 1963-1965.
Création : le 4 mars 1965, à la Radio suédoise, Stockholm, par Liliana Poli (soprano),
Barbro Ericson (mezzo-soprano) et Chœurs et Orchestre de la Radio suédoise,
sous la direction de Michael Gielen, et Eric Ericson, chef des chœurs.
Effectif : soprano, mezzo-soprano – 2 chœurs mixtes – flûte, 2 flûtes/flûtes pic-
colos, 2 hautbois, cor anglais/hautbois, clarinette/clarinette en mi bémol,
clarinette/ clarinette basse, clarinette/clarinette contrebasse, 2 bassons,
contrebasson – 4 cors, 3 trompettes, trompette basse, trombone, trombone basse,
trombone contrebasse, tuba contrebasse – 3 percussions – célesta, clavecin –
harpe – 20 violons, 9 altos, 8 violoncelles, 4 contrebasses.
Éditeur : Peters.
Durée : environ 27 minutes.

Vienne, le 28 décembre 1964 2
Le Requiem aurait dû être achevé depuis longtemps. Mais je n’étais
pas satisfait du troisième mouvement. J’ai toujours remodifié quelque
chose jusqu’à ce que je trouve la forme que je cherchais. L’ensemble de
la pièce est une « partition géante » ; vous serez pris de vertige lorsque
vous verrez les nombreuses notes.
Mais sur les vingt-cinq minutes de musique, vingt-deux sont maintenant
terminées. C’est le troisième mouvement qui a demandé le plus de tra-
vail. Pour les solistes aussi, la tâche sera sérieuse ici (dans le quatrième
mouvement, ce ne sera pas trop difficile pour eux, étant donné qu’il s’agit
d’une sorte d’épilogue, très simple et calme).

Le troisième mouvement (Dies iræ) est néanmoins très contrasté et
dramatique, il devra être chanté avec grande verve et expressivité. Pour le
Tuba mirum, une mezzo-soprano avec des passages de chœur entrelacés

2 Extraits d’une lettre au musicologue suédois Ove Nordwall à Stockholm, où la

création mondiale du Requiem eut lieu le 14 mars 1965.

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et des vents dramatiques, j’ai pensé particulièrement à la voix de Barbro
Ericson. Je dois parvenir ici à une force grandiose. Oui, les difficultés
vocales sont grandes, mais beaucoup moins grandes que dans Aventures.
J’espère donc que tout sera bien réalisable. Les solistes doivent penser
d’abord que les difficultés résident dans les sauts. Mais ensuite, après
un bref travail, il se révélera que les sauts sont tout à fait réalisables, et
que les réelles difficultés résident dans l’expression. Enfin, c’est un Dies
iræ, et on doit le chanter avec l’extase la plus extrême.
Je pense – mais certes je peux me tromper – que le Requiem, et surtout le
Dies iræ, est ce que j’ai composé de meilleur jusqu’à présent. Cela ne sera
peut-être pas évident lors de la création à la première écoute. Il se peut
même que de nombreuses personnes soient déçues et qu’elles disent que
je ne suis plus un « avant-gardiste ». Car le Dies iræ peut apparaître plus
conservateur que mes autres pièces, en raison de la nature du dramatisme
et de l’expression, et en raison de l’utilisation d’une technique d’écriture
polyphonique très stricte. À cela je dirais cependant : je ne me préoccupe
pas de savoir si je serai rangé parmi l’« avant-garde » ou la « réaction ».

Je m’occupe seulement de composer la musique que j’ai en moi. Les points
de vue idéologiques ne sont pas essentiels pour moi, et je ne veux pas
étayer ma musique de façon idéologique-théorique. De ce point de vue,
la conception de Stravinsky m’apparaît comme la seule qui soit bonne.
Comme Stravinsky je suis indifférent à la catégorie « modernité ». Mais
chez moi, cela n’a rien à faire avec « épater l’avant-garde 3 ».
Je ne veux pas « épater 4 », je veux simplement faire ce que je juge bon.
C’est tout. Ce qui est à la mode ne m’intéresse pas.
Derrière la façade apparemment « non-avant-gardiste » du Dies iræ, il y
a pourtant deux phénomènes tout à fait nouveaux, à savoir une nouvelle
conception formelle, une sorte de « perspective imaginaire » à l’intérieur
de la forme qui produit la tension dramatique, et une polyphonie nouvelle,
très rigoureuse. Les rives de la musique sérielle sont bien éloignées.

3   Ndt : en français dans le texte.
4   Ndt : en français dans le texte.

                                       8
Vous verrez que les quatre mouvements du Requiem constituent une sorte
de résumé de ma manière de composer employée jusqu’à présent (ce
n’est cependant qu’un aspect, car ils représentent par ailleurs quelque
chose de nouveau et en tout cas un tournant pour moi) : le type de
Volumina et d’Atmosphères se trouve dans les mouvements 1 et 2 (mais
développé par le contrepoint), le type d’Aventures en revanche dans le
troisième mouvement. À vrai dire ce mouvement, le Dies iræ, provient
de l’Allegro appassionato d’Aventures, mais il va résolument plus loin,
aussi bien du point de vue technique que dans l’expression. Mais le fait
que le « résumé » des tendances précédentes ne soit qu’un aspect et que
les nouvelles idées compositionnelles soient encore plus fondamentales
pour la pièce est attesté par la conception formelle du Dies iræ.
Les compositions à venir sont contenues ici comme des prémices, et vous
verrez clairement beaucoup de choses lorsque vous entendrez le futur
opéra pour Stockholm 5 : le dramatisme du Requiem annonce ce que je
ferai dans la partition de l’opéra. C’est pourquoi je considère le Requiem
comme une sorte de ligne de séparation entre les pièces précédentes
et les pièces à venir.

Publié dans György Ligeti, « Requiem und anderes », L’Atelier du compositeur :
écrits autobiographiques, commentaires sur ses œuvres, Genève, Contrechamps
Éditions, 2013, p. 223-224. Première publication sous le titre « Viele Pläne, aber
wenig Zeit », Melos 32 (1965), nos 7-8, p. 251-252.

5   Ndt : Le Grand Macabre.

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György Ligeti
Le Grand Macabre, opéra en quatre tableaux (extraits)

Composition : 1974-1977.
Première création : le 12 avril 1978, à l’Opéra royal, Stockholm, mise en scène Michael
Meschke, sous la direction d’Elgar Howarth.
Création de la version révisée : le 28 juillet 1997, au Salzburger Festspiele, Salzbourg,
mise en scène Peter Sellars, sous la direction d’Esa-Pekka Salonen.
Effectif : soprano, mezzo-soprano, ténor, basse – chœur mixte – flûte, 2 flûtes/flûtes
piccolos, hautbois, hautbois/hautbois d’amour, hautbois/cor anglais, clarinette,
clarinette/clarinette en mi bémol, saxophone, clarinette basse/clarinette, 2 bassons,
basson/contrebasson – 4 cors, trompette/trompette en ré/trompette piccolo,
3 trompettes, trompette basse, trompette ténor, trompette ténor-basse, trombone,
trombone ténor, trombone contrebasse, tuba/tuba-contrebasse – 4 percussions –
piano/piano électrique, célesta/clavecin, orgue électrique/régale – harpe – 3 violons,
2 altos, 6 violoncelles, 4 contrebasses.
Éditeur : Schott.
Durée : environ 47 minutes.

Ces extraits du Grand Macabre constituent une version de concert de
certaines parties de l’opéra du même nom (en deux actes et quatre
tableaux), composé de 1974 à 1977.

On revit ainsi avec certains des personnages quelques-uns des moments
importants de l’ouvrage original inspiré par Michel de Ghelderode
et qualifié par Ligeti de « spectacle démoniaque », de « grande extra-
vaganza ». De cet opéra inspiré par divers courants théâtraux (Alfred
Jarr y entre autres) et musicaux (les opéras de Monteverdi et de
Verdi notamment), le théâtre de marionnettes ou les films des Marx
Brothers, Ligeti a extrait et rassemblé le prélude (pour douze klaxons
de voiture…), le premier tableau (réunissant les quatre chanteurs),
l’interlude qui lui succède (également en fanfare de klaxons), une
section orchestrale nommée « Collage » où les styles les plus divers
coexistent (Troisième Symphonie de Beethoven, allusions au ragtime,
au flamenco, à la samba, etc.), l’entrée de Nekrotzar (brève intervention
issue du troisième tableau, précédée et suivie par une fanfare), puis
son enivrement (issu du même tableau), la « Scène de Minuit » où l’on

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hisse péniblement Nekrotzar sur son cheval, et la passacaille finale,
issue de l’Épilogue de l’opéra et chantée par Spermando et Clitoria.

Ces extraits habilement agencés en une suite donnent un aperçu de la
diversité musicale (voire de l’éclectisme), de la richesse des caractères.
Comme dans d’autres pièces tirées du Grand Macabre – Macabre
Collage, Mysteries of the Macabre –, l’auditeur remarque au moins,
à travers l’écriture des voix et le style du livret, une « singulière res-
tauration du genre de l’opéra, passant par un refus grimaçant de ses
règles traditionnelles, et qui excède largement, en causticité ironique,
L’Amour des trois oranges de Prokofiev ».

Pierre Michel

                                  11
LE COMPOSITEUR

György Ligeti                                  György Ligeti a été honoré de mul-
Né en 1923 à Dicsöszenmárton,                  tiples distinctions, dont le Berliner
György Ligeti effectue ses études              Kunstpreis, le Prix Bach de la ville
secondaires à Cluj, où il étudie               de Hambourg, le Prix de composi-
ensuite la composition auprès de               tion musicale de la Fondation Pierre-
Ferenc Farkas (1941-1943). De 1945             de-Monaco. Durant sa période
à 1949, il poursuit sa formation avec          hongroise, sa musique témoigne
Sándor Veress et Ferenc Farkas à               essentiellement de l’influence de
l’Académie Franz-Liszt de Budapest             Bartók et de Kodály. Ses pièces pour
où il enseigne lui-même l’harmonie             orchestre Apparitions (1958-1959) et
et le contrepoint entre 1950 et 1956.          Atmosphères (1961) attestent d’un
Il fuit la Hongrie lors des événe-             nouveau style caractérisé par une
ments de 1956 et se rend d’abord               polyphonie très dense (ou micro-
à Vienne puis à Cologne, où il est             polyphonie) et un développement
accueilli notamment par Karlheinz              formel statique. Parmi les œuvres les
Stockhausen. Là, il travaille au Studio        plus importantes de cette période,
électronique de la Westdeuscher                on peut citer le Requiem (1963-
Rundfunk (1957-1959) et rencontre              1965), Lux aeterna (1966), Continuum
Pierre Boulez, Luciano Berio, Mauricio         (1968), le Quatuor à cordes nº2 (1968)
Kagel… En 1959, il s’installe à Vienne.        et le Kammerkonzert (1969-1970).
Il acquiert la nationalité autrichienne        Au cours des années 1970, son écri-
en 1967. De 1959 à 1972, György                ture polyphonique se fait plus mélo-
Ligeti participe chaque année aux              dique et plus transparente, comme
cours d’été de Darmstadt. De 1961 à            on peut le remarquer dans Melodien
1971, il enseigne à Stockholm en tant          (1971) ou dans son opéra Le Grand
que professeur invité. Lauréat de la           Macabre (1974-1977/1996). Nombre de
bourse du Deutscher Akademischer               ses œuvres témoignent également de
Austausch Dienst de Berlin en 1969-            son souci d’échapper au tempérament
1970, il est compositeur en résidence          égal, à commencer par Ramifications
à l’Université Stanford en 1972. De            (1968-1969). Par la suite, Ligeti a déve-
1973 à 1989, il enseigne la compo-             loppé une technique de composition à
sition à la Hochschule für Musik de            la polyrythmie complexe influencée à
Hambourg. Dès lors, il partage son             la fois par la polyphonie du xive siècle
existence entre Vienne et Hambourg.            et par différentes musiques ethniques,

                                          12
et sur laquelle se fondent ses œuvres
des vingt dernières années : Trio pour
violon, cor et piano (1982), Études
pour piano (1985-2001), Concerto
pour piano (1985-1988), Concerto
pour violon (1990-1992), Nonsense
Madrigals (1988-1993), Sonate pour
alto solo (1991-1994). Il s’est éteint le
12 juin 2006.

                                                                                  NOUVEA
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                                            13
LES INTERPRÈTES

Marie Soubestre                                 de Senlis. En décembre 2016, elle
Marie Soubestre commence le chant               participe à la création de l’opéra Les
dès l’âge de 11 ans au conservatoire            Constellations – Une théorie, au Bateau-
du 19e arrondissement de Paris, puis            Feu (scène nationale de Dunkerque),
poursuit ses études au conservatoire de         produit par Miroirs Étendus, en copro-
Saint-Maur-des-Fossés avant d’entrer,           duction avec l’Opéra de Lille. En 2019,
en septembre 2009, dans la classe de            elle sera Susanna dans Les Noces de
Glenn Chambers au Conservatoire de              Figaro au lac du Bourget. En musique
Paris (CNSMDP), dont elle est diplômée          contemporaine, Marie Soubestre a créé
depuis juin 2014. Elle se perfectionne          des œuvres de Graciane Finzi, Januibe
ensuite auprès de la mezzo-soprano              Tejera, Carlos de Castellarnau, Vincent
anglaise Ruby Philogene et, depuis              Trolet ou encore Farnaz Modarresifar
2017, avec Chantal Mathias. En 2017,            (Éditions Billaudot, Salle Cortot,
Marie Soubestre suit une formation              Ircam…). Elle collabore aussi avec l’en-
auprès du metteur en scène Jean-                semble Regards, notamment pour la
François Sivadier dans le cadre d’un            Sequenza IIII de Berio ou Khoom de
travail sur « le chanteur et son rôle »,        Scelsi. Le jeune ensemble de musique
encadré par les chantiers nomades.              contemporaine Maja, désormais en
Elle poursuit depuis la rentrée 2017 un         résidence à la Fondation Polignac, est
doctorat d’interprète au CNSMDP en              avec elle lauréat du concours de la
partenariat avec l’université Paris IV.         FNAPEC en 2014 dans une pièce d’Ivan
Elle y mène un travail d’interpréta-            Fedele et compte à son répertoire des
tion et de recherche autour du com-             œuvres d’Aperghis, Ligeti, Christian
positeur Hanns Eisler. Dans l’opéra,            Jost. En musique de chambre, elle est
Marie Soubestre incarne la prostituée           l’invitée des festivals Debussy (2015),
(Reigen, Philippe Boesmans), Sandrina           Volcadiva (2015-2017), WALC (2016),
(La Finta Giardiniera, Mozart), Despina         du Festival et Rencontres de musique
(Così fan tutte) ou encore Berta (Le            de chambre du Larzac (2016), 1001
Barbier de Séville) sous les baguettes          Notes, la Brèche (2017). On l’entend
de Tito Ceccherini, Frédéric Rouillon,          à Tübingen en Allemagne dans un
Richard Boudarham et Gregory Moulin.            concert consacré aux mises en musique
Entre 2015 et 2017, elle est comédienne         de Hölderlin ou encore au Théâtre du
et chanteuse dans Victor Bang, un               Châtelet dans les concerts de Jean-
spectacle jeune public créé au Festival         François Zygel.

                                           14
Makeda Monnet                                       au Conservatoire de Paris (CNSMDP)
C’est avec la harpe que Makeda Monnet               en obtenant son master à l’unanimité
débute la musique. Au terme de ses                  avec les félicitations du jury. Elle com-
études au CRR de Paris, elle découvre               mence sa formation à l’âge de 8 ans
le chant lyrique, auquel elle se consacre           en étudiant le piano et en intégrant le
dès lors. Elle poursuit actuellement                conservatoire Nadia et Lili Boulanger
ses études au Conservatoire de Paris                où elle passera deux ans aux côtés de
(CNSMDP). Passionnée des arts de la                 Claire Marchand et Christine Morel.
scène, elle a à cœur d’explorer autant              Sa sensibilité artistique sera en grande
l’opéra que les formes de spectacles                partie développée durant sa scola-
peu conventionnelles. Elle se produit               rité à la Maîtrise de Radio France où
dans Théâtre de Marcus Borja au Théâtre             elle va recevoir une formation d’excel-
national de la Colline, et participe aux            lence sous la direction de Toni Ramon.
performances futuristes du collectif (La)           Elle poursuit son cursus au Département
Horde, où se mêlent voix, danse et instal-          supérieur pour Jeunes Chanteurs créé
lations de dispositifs industriels. La jeune        par Laurence Equilbey où elle va rece-
soprano incarne Apollonia (La Canterina,            voir son diplôme d’études musicales à
Haydn), sous la direction de Sigiswald              l’unanimité avec les félicitations du jury
Kuijken, mis en scène par Marie Kuijken,            et obtient parallèlement une licence de
et Agathe (Véronique, Messager), au                 musicologie à la Sorbonne en 2009.
théâtre de Bayonne, mis en scène par                La jeune mezzo-soprano s’intéresse
Vincent Vittoz, sous la direction musicale          à de nombreux répertoires : elle se
de Sabine Vatin lors de l’académie Ravel.           produit en récital avec orchestre, par
À l’occasion du concert Un orchestre                exemple sous la direction d’Emmanuelle
dans mon bahut, elle interprète                     Haïm au Grand Salon des Invalides
Papagena avec le Paris Mozart Orchestra,            ou de Martin Gester au musée de
sous la baguette de Claire Gibault, pour            l’Armée à Paris, mais aussi en récital de
des jeunes issus de quartiers populaires            mélodies et lieder, notamment au Petit
d’Île-de-France. En mars 2019, elle sera            Palais à Paris, au Théâtre Impérial de
Flaminia (Le Monde de la lune, Haydn)               Compiègne ou encore au Wigmore Hall
sous la direction de Tito Ceccherini, mis           à Londres. Elle a été l’invitée de Gaëlle
en scène par Marc Paquien.                          Le Gallic sur France Musique pour un
                                                    récital avec sa pianiste Sarah Ristorcelli
Victoire Bunel                                      avec qui elle a remporté le Prix spé-
Reconnue pour sa grande musicalité                  cial de la meilleure interprétation des
et la richesse de son timbre, Victoire              mélodies de Déodat de Séverac et
Bunel vient de terminer ses études                  de Gabriel Fauré au VIIIe Concours

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International de Mélodie Française de              le Stabat Mater de Pergolèse avec
Toulouse. Victoire Bunel a participé aux           Le Poème Harmonique à Trondheim
Udo Reinemann Masterclass de Bruxelles             (Norvège), Les Walkyries de Wagner
où elle a pu travailler avec Anne Sofie von        à l’Auditorium de Bordeaux (dir. Paul
Otter, Julius Drake et Dietrich Henschel.          Daniel, mise en scène Julia Burbach)
Elle participe également à de nombreux             ou encore des extraits des Nuits d’été
festivals internationaux comme le Kuhmo            de Berlioz à la Halle aux Grains de
Chamber Music Festival (Finlande),                 Toulouse. Victoire Bunel bénéficie du
le Stift International Music Festival              soutien de la Fondation Meyer, de la
(Pays-Bas) ou encore La Biennale de                Fondation d’entreprise Safran pour la
Venise (Italie). Passionnée par le jeu             musique, de la Tokyo Fondation et de
d’acteur, Victoire Bunel se consacre               la Fondation Accenture.
aussi à l’opéra. Elle fait ses premiers
pas sur scène dans le rôle d’Abel dans             Borbála Kiss
Caïn de Scarlatti avec Stéphane Fuget.             Née à Budapest, Borbála Kiss a joué
On la retrouve ensuite dans le rôle de             sur scène à l’âge de 9 ans en tant
Valetto dans L’Incoronazione di Poppea             que membre du Chœur d’Enfants
de Monteverdi, dans celui de Miss Page             de la Radio hongroise, expérience
dans l’opéra Die Lustigen Weiber von               qui influence encore sa vie actuelle.
Windsor d’Otto Nicolaï, de Mélisande               Après avoir appris à jouer plusieurs
dans Pelléas et Mélisande de Debussy au            instruments de musique, elle a obtenu
théâtre de l’Étoile du Nord à Paris, dans          son diplôme de chanteuse profes­
le rôle de Martha dans Faust de Gounod,            sionnelle à l’université de Miskolc.
de Jenny dans L’Opéra de quat’sous                 Sa virtuosité se manifeste principale-
de Kurt Weill au Shoreditch Town Hall              ment dans la musique baroque, mais
à Londres mis en scène par Walter                  elle peut aussi être entendue en tant
Sutcliffe, de Speranza dans L’Orfeo de             que soliste dans plusieurs oratorios
Monteverdi au Festival de Beaune, mais             et opéras classiques ou romantiques.
aussi dans celui de Théone dans Phaéton            Borbála Kiss a interprété de nombreux
de Lully avec le Poème Harmonique                  solos d’opéras de Wagner aux Journées
à Perm (Russie) et à l’Opéra Royal de              de Wagner à Budapest. Elle a égale-
Versailles (dir. Vincent Dumestre, mise            ment été choisie pour participer à des
en scène Benjamin Lazar), de Maria dans            productions contemporaines, dont le
Maria de Buenos Aires de Piazzolla à               rôle principal des Musiciens de Brême
Venise et de Paula dans Le Miroir d’Alice          de Miklós Csemiczky et le solo de
de Thomas Nguyen à l’Opéra de Reims.               mezzo-soprano de L’Évangile de Marie
Prochainement, Victoire Bunel chantera             de László Tolcsvay.

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Benoît Rameau                                     partager, transmettre et apprendre, il
Le jeune ténor Benoît Rameau est un               mène des actions pédagogiques avec
artiste singulier. Après des études de            Opera Fuoco, la Philharmonie de Paris
saxophone et de piano au conservatoire            et la chorégraphe Anne Nguyen sur le
de Strasbourg, il s’intéresse à diverses          projet Bach en Scat en partenariat avec
disciplines vocales. Il obtient un diplôme        différents collèges d’Île-de-France.
de direction de chœur puis de chant en            On le retrouvera bientôt en Bastien
parallèle à une licence de musicologie.           dans Bastien et Bastienne de Mozart à
Il intègre alors à Paris l’atelier lyrique        l’Opéra de Massy, et dans la création
Opera Fuoco, dirigé par David Stern,              mondiale Narcisse, où il interprétera
avec qui il effectue ses premiers pas             le rôle-titre.
sur scène. Benoît Rameau poursuit
actuellement ses études vocales au                Jenő Dékán
Conservatoire de Paris (CNSMDP).                  Né à Budapest en 1984, Jenő Dékán
Il intègre également la promotion                 étudie la musique dès l’école primaire.
Vivaldi de l’Académie musicale Philippe           Il poursuit ses études au Conservatoire
Jaroussky. Sa curiosité l’amène à explo-          de musique Szent lstván (Zenemüvészeti
rer des répertoires variés. Il incarne            Szakközépiskola és Konzervatórium),
Ulysse dans Le Retour d’Ulysse dans sa            et suit en parallèle les cours de József
patrie de Monteverdi sous la direction            Hormai. Il est diplômé de l’Institut
de Stéphane Fuget, Énée dans Didon et             de formation des enseignants, et fut
Énée de Purcell au Festival de musique            l’élève d’Éva Marton en maîtrise chant
baroque de Shanghai, Guglielmo dans               et opéra classique. En 2013, il fait ses
la création Così fanciulli de Nicolas             débuts au Théâtre National (Opéra) de
Bacri au Théâtre de Saint-Quentin en              l’État hongrois. Son répertoire opéra-
Yvelines et au Théâtre des Champs-                tique comprend, entre autres, Bastien
Élysées à Paris, ainsi que Danilo dans            (Bastien et Bastienne), Don Ottavio
La Veuve joyeuse de Lehàr, ou encore              (Don Giovanni), Don Basilio et Don
Bill dans Kiss me Kate de Cole Porter. Il         Curzio (Les Noces de Figaro), Belmonte
chante lors de récitals, notamment du             et Pedrillo (L’Enlèvement au sérail),
lied, musique qu’il affectionne particu-          Tamino et Monostatos (La Flûte enchan-
lièrement. Parallèlement à ses activités          tée), Jaquino (Fidelio), Max et Kilian
de chanteur, Benoît Rameau est chef               (Der Freischütz), Pygmalion (La Belle
assistant de David Stern pour la reprise          Galathée), Nemorino (L’Élixir d’amour),
de Così fanciulli au Festival des Envolées        Fenton, Bardolph et Docteur Caïus
lyriques, ainsi que sur le projet Bach +          (Falstaff ), Ismaël et Abdallo (Nabucco)
à la Philharmonie de Paris. Soucieux de           ou encore Goro (Madame Butterfly).

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Jean-Christophe Lanièce                            pour le Chœur de l’Orchestre de Paris
Le baryton Jean-Christophe Lanièce                 à la Philharmonie dans les Liebeslieder
débute la musique dès son plus jeune               Walzer de Brahms (dir. Lionel Sow).
âge au sein de la Maîtrise de Caen,                Il crée La Fibre des mots, pièce
où il chante durant toute sa scolarité.            pour baryton et orchestre de Julian
Il entame ses études supérieures à                 Lembke, dirigée par Patrick Davin.
la Maîtrise de Notre-Dame de Paris                 À Bienne, il interprète Auferstehung
et intègre en 2013 le Conservatoire                und Himmelfahrt Jesu (C. P. E. Bach)
de Paris (CNSMDP) dans la classe                   sous la direction d’Hervé Niquet.
d’Yves Sotin, où il reçoit notamment               En 2017-18, on a pu l’entendre dans
les enseignements de Susan Manoff,                 différentes œuvres : Le Jeune Prospero
Olivier Reboul et Alain Buet. En 2015,             (Miranda) à l’Opéra Comique à Paris ;
il intègre la Hochschule de Berlin pour            la création de Raphaël Pichon et Katie
une année d’échange. Parallèlement                 Mitchell autour du personnage de
à sa formation, plusieurs rôles lui font           The Tempest de Shakespaere sur des
aborder la scène : Herr Fluth (Die                 musiques de Purcell avec l’Ensemble
lustigen Weiber von Windsor, dir.                  Pygmalion ; Raconte-moi une histoire
Seongyun Kim) à la Hochschule Hanns                d’opéra-comique ; Marcel (Bohème,
Eisler de Berlin ; Énée (Didon et Énée)            notre jeunesse d’après Puccini, adap-
au Théâtre du Ranelagh à Paris avec                tation et direction Marc-Olivier Dupin) ;
la Compagnie Maurice et les Autres                 Achilla (Giulio Cesare, dir. Philipp von
ou lors de la tournée européenne de                Steinaecker, mise en scène Marguerite
l’Académie baroque d’Ambronay diri-                Borie) dans la saison de la Philharmonie
gée par Paul Agnew ; Conte Robinson                de Paris. En concert, il se produit avec
(Il Matrimonio segreto, dir. Patrick Davin,        différentes formations – l’Orchestre de
mise en scène Cécile Roussat et Julien             Cannes (Carmina Burana, dir. Benjamin
Lubek au CNSMDP), à la Philharmonie                Levy), Le Concert Spirituel d’Hervé
de Paris ; Belcore (L’Elisir d’amore au            Niquet (Te Deum de Charpentier
Théâtre des Variétés à Paris, dir. Sesto           au Festival d’Aldeburgh) – et col-
Quatrini) ; Frère Léon (Saint François             labore avec le Palazetto Bru Zane.
d’Assise, dir. Anne Le Bozec) au Festival          En 2018-19, Jean-Christophe Lanièce
Messiaen. Également passionné par le               participe au concert Offenbach pour
répertoire de chambre et l’oratorio,               l’ouverture de la saison du Palazetto
Jean-Christophe Lanièce se produit                 Bru Zane à Venise, se produit en
dans des récitals au Petit Palais à Paris          récital au Oxford Lieder Festival,
avec la pianiste Flore Merlin ou à la              interprète son premier Pelléas dans
Fondation Singer-Polignac. Il est soliste          une version concert de Pelléas et

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Mélisande à l’Opéra Comique,                     ou encore Pilate dans la Passion selon
Les P’tites Michu de Messager à Caen             saint Jean, à l’église Saint-Étienne du
et à Reims, Le Laquais (Ariane à Naxos)          Mont. Durant l’été 2018, Olivier Gourdy
et De Brétigny (Manon) (Les Grandes              s’est vu confier le rôle de Sarastro dans
Voix) au Théâtre des Champs-Élysées              La Flûte enchantée au festival Escales
à Paris. Parmi ses projets : Un Prêtre et        Lyriques. Parmi ses projets figurent
Un Homme d’armes (Die Zauberflöte)               Sam dans Die stumme Serenade de
à l’Opéra d’Avignon et à l’Opéra Royal           Korngold ou encore l’Ami dans La Chute
de Versailles (Hervé Niquet, Cécile              de la maison Usher de Debussy, avec
Roussat et Julien Lubek), et Momus               la compagnie Winterreise au théâtre
(Platée) au Capitole de Toulouse. Jean-          de Rochefort.
Christophe Lanièce est Révélation
Classique Adami 2017.                            Csaba Somos
                                                 Artiste hongrois lauréat du Prix Franz
Olivier Gourdy                                   Listz, Csaba Somos assure la direction
Olivier Gourdy débute la musique dès             du Chœur National Hongrois. Il mène
son plus jeune âge par la contrebasse et         une riche carrière qui s’équilibre entre
le piano. Parallèlement à des études de          musique vocale et répertoire instrumen-
commerce, il se découvre une passion             tal, porté par cette conviction : c’est de
pour le chant, et intègre le conserva-           la passion des interprètes, et non de
toire régional de Lille. Reçu en 2016            leur professionnalisme, que la musique
au Conservatoire de Paris (CNSMDP),              tire l’essentiel de son pouvoir. Csaba
il y poursuit actuellement sa formation          Somos est diplômé de l’Académie de
auprès de Frédéric Gindraux, Anne                Musique Franz Liszt de Budapest où
Le Bozec, Jeff Cohen et Alain Buet.              il étudie la pédagogie et la direction
Membre de l’atelier lyrique Opera                de chœur avant de poursuivre par un
Fuoco de 2017 à 2019, il a déjà chanté           master de direction avec comme pro-
dans de nombreuses productions,                  fesseurs Ervin Lukács et Tamás Gál.
sous la baguette de David Stern.                 Il complète cette formation par des
On a ainsi pu l’entendre la saison               master-classes de Johannes Moesus,
dernière dans les rôles du Maestro               Jürgen Jürgens et Yuri Simonov. Il dirige
dans Prima la musica de Salieri et de            des chœurs depuis l’âge de 22 ans et
la Voce dans Idomeneo de Mozart.                 a été en charge pendant près de dix-
Il s’est également produit en tant que           sept ans du Vasas Ensemble Chorus.
soliste interprétant Raphaël dans La             En 2002, il fonde son propre ensemble,
Création de Haydn à Notre-Dame de                le Chœur de Chambre Lajos Vass, dont
Paris sous la direction de David Reiland,        il est toujours directeur artistique.

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Il a été directeur musical du Théâtre             2016. Csaba Somos lui a succédé depuis
Csokonai de Debrecen et du Théâtre                le premier janvier 2016. L’ensemble fait
National de Pécs avant de devenir                 partie des meilleurs chœurs profes-
chef de chœur permanent du Chœur                  sionnels de Hongrie. Il défend un vaste
de la Radio Hongroise. À sa carrière              répertoire essentiellement constitué de
de chef invité et de chef de chœur                musique chorale avec orchestre ou a
s’ajoutent de nombreuses collabo-                 cappella ainsi que d’oratorios, allant des
rations avec des orchestres sympho-               débuts du baroque avec Schütz et Bach
niques et des chœurs professionnels               jusqu’au contemporain en passant par le
hongrois. Ses engagements interna-                classicisme viennois et les compositeurs
tionaux l’amènent à diriger l’Orchestre           des xixe et xxe siècles. Ouvert à tous les
Philharmonique de Salerne en Italie et            genres, le Chœur National se consacre
l’Orchestre Philharmonique de Sakata              volontiers à l’interprétation d’œuvres
au Japon, et il est fréquemment invité            rarement données. Si son répertoire
en tant que chef de chœur en Espagne,             s’articule principalement autour des ora-
en Italie, en Russie, en Roumanie, en             torios du xixe siècle, l’ensemble attache
Grèce, en Macédoine, en Autriche et en            une grande importance à la musique
Allemagne. En plus de sa charge d’en-             contemporaine et son nom est associé
seignant à l’Académie de Musique Franz            à de nombreuses créations nationales
Liszt de Budapest, Csaba Somos est                et internationales. Invité chaque été
régulièrement convié à participer aux             à participer à la Série Beethoven de
jurys de concours et de festivals. Depuis         l’Orchestre National Philharmonique
2012, il est vice-président du comité             Hongrois à Martonvásár, il se produit
artistique de l’Association Nationale             régulièrement lors des matinées orga-
des Chœurs et Orchestres Hongrois. De             nisées par l’orchestre pour les familles
nombreuses récompenses jalonnent sa               ainsi que dans la Nouvelle Série Bartók
carrière, comme le Prix Vilmos Rubányi            lancée en 2006. Avec les solistes issus
et le fameux Prix Franz Liszt qu’il reçoit        de ses rangs, on a pu l’applaudir dans
en 2014. En 2015, il est nommé docteur            de prestigieuses productions d’opéras
en arts libéraux avec la mention summa            de Richard Strauss et dans Moïse et
cum laude.                                        Aaron de Schönberg. En plus de ses
                                                  engagements en Hongrie, le Chœur
Chœur National Hongrois                           National se produit énormément à
Csaba Somos, chef de chœur                        l’étranger et donne de nombreux
Nommé à l’origine Chœur d’État, le                concerts pour les minorités hongroises
Chœur National Hongrois est créé en               établies en dehors des frontières de la
1985. Mátyás Antal le dirige de 1990 à            Hongrie. Il participe régulièrement à

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des événements d’envergure au Palais        Gabriella Illés
des Arts de Budapest, parmi lesquels        Szántó Judit Jakabné
les Journées Wagner.                        László Kálmán
                                            Müller Beáta Karácsonyiné
Chœur National Hongrois                     Edit Károly
Ágnes Bálint                                Katalin Kazai
Lajos Bella                                 Dániel Kelemen
Pál Bencsik                                 Anikó Kemenyeczky
Gyula Berényi                               Judit Király
Judit Blank                                 Aliz Kiss
Sándor Boros                                Borbála Kiss
Tibor Zsolt Boros                           Hilda Klinger
István Bundovics                            Zoltán Kocsis
Zoltán Czier                                Erika Kovalik
Márta Csikós                                Ágnes Kristófi
Zita Darázsdi                               Anna Katalin Krizsán
Jenő Dékán                                  Tibor Kun
Domonkos László Dergez                      László Ladjánszki
Enikő Derzsi-Pap                            Andrea Lehőcz
Sára Dezső                                  Gabriella Marton
Eszter Dóri                                 Claudiu Vasile Mocan
Tünde Estefán                               Gyula Mukli
Balázs Faragó                               Márta Murányi
Andrea Fekete                               Bernadett Nagy
Sándor Fogarassy                            Márta Oláh
Máté Fülep                                  Péter Pásztor
Márta Fülöp                                 Sándor Pásztor
Dóra Galgóczy-Boros                         Dömötör Pintér
István Gáspár                               Andrea Pintes
Zoltán Gavodi                               Eszter Puskás
Péter Gergely                               András Regenhart
Zoltán Gradsach                             Pál Béláné Regenhart
András Hajnal                               Csilla Saárossy
Katalin Halmosi                             Orsolya Sapszon
László Hatvany                              György Silló
Katalin Hilczmayer                          Erika Somogyi
Julianna Hiszem                             Ágnes Szalai

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István Tisza                                    neuf ans en tant qu’artiste associé du
Silló Katalin Tomposné                          BBC Scottish Symphony Orchestra.
László Ferenc Tóth                              Il fait ses débuts avec le Saint Louis
Katalin Tóth                                    Symphony Orchestra et l’Orchestre
Renáta Tóth                                     Philharmonique de Rotterdam ainsi
Ferenc Tőkés-Bodor                              qu’à la Staatsoper Unter den Linden
Donát Varga                                     de Berlin où il dirige la première
Judit Varga-Szathmáry                           mondiale de Violetter Schnee, nou-
Imre Végh                                       vel opéra de Beat Furrer. Aux États-
István Viszló                                   Unis, notons ses retrouvailles avec les
Gertrúd Wittinger                               orchestres symphoniques de Chicago,
                                                Cincinnati, Cleveland, Indianapolis,
Matthias Pintscher                              Milwaukee, le New York Philharmonic
Matthias Pintscher est directeur musi-          et le New World Symphony de Miami.
cal de l’Ensemble intercontemporain             En Europe, après avoir ouvert la saison
depuis 2013. S’ajoutant à leurs nom-            avec le Scottish Chamber Orchestra
breux engagements à Paris, de vastes            au Festival d’Édimbourg, Matthias
tournées les mènent en Europe, en               Pintscher retrouve l’Orchestre de Paris,
Asie et aux États-Unis – cette saison à         l’Orchestre Symphonique National
Berlin, Hambourg et Zurich. Matthias            Danois et l’Orchestre Philharmonique
Pintscher s’impose également comme              d’Helsinki. La saison 2017-2018 a
un compositeur majeur et verra deux             été jalonnée de temps forts tels que
de ses pièces créées en 2018-2019 :             ses débuts avec l’Orchestre Royal
Nur, nouveau concerto pour piano                du Concertgebouw d’Amsterdam, le
et ensemble, sera confié à Daniel               London Symphony Orchestra, l’Or-
Barenboim accompagné par le Boulez              chestre Symphonique de la Radio
Ensemble sous la direction du compo-            de Berlin, l’Orchestre Symphonique
siteur en janvier, et une nouvelle pièce        de la Radio Finlandaise et l’Or-
pour baryton, chœur et orchestre sera           chestre de la Fondation Gulbenkian
interprétée par Dietrich Henschel avec          de Lisbonne. Matthias Pintscher et
l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich            l’Ensemble intercontemporain ont
dirigé par le maestro Kent Nagano en            donné une brillante interprétation
juin. En 2018-2019, Matthias Pintscher          de Répons de Pierre Boulez au Park
est Creative Chair de l’Orchestre               Avenue Armory de New York et sil-
de la Tonhalle de Zurich, artiste en            lonné l’Europe lors d’une tournée qui
résidence du Los Angeles Chamber                les a menés à Londres (Royal Festival
Orchestra et achève un mandat de                Hall), Vienne (Konzerthaus) et Cologne

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(Philharmonie). Des élèves de l’Acadé-            le Chicago Symphony, le Cleveland
mie d’Orchestre du Festival de Lucerne            Orchestra, le New York Philharmonic,
les ont rejoints pour un projet multimé-          le Philadelphia Orchestra, les Berliner
dia consacré à Olivier Messiaen pré-              Philharmoniker, le London Symphony
senté dans quatre villes. Invité à diriger        Orchestra et l’Orchestre de Paris.
le Los Angeles Philharmonic au Walt               Elles sont publiées exclusivement aux
Disney Concert Hall et au Hollywood               éditions Bärenreiter et disponibles en
Bowl, Matthias Pintscher a également              enregistrement chez les labels Kairos,
collaboré avec l’Atlanta Symphony                 EMI, Teldec, Wergo et Winter & Winter.
Orchestra, l’Utah Symphony, le Saint              Matthias Pintscher enseigne la compo-
Paul Chamber Orchestra (pour la                   sition à la Juilliard School de New York
création d’un nouveau concerto pour               depuis 2014.
piano de Salvatore Sciarrino avec
Jonathan Biss), l’Orchestre de la Suisse          Ensemble intercontemporain
Romande, l’Orchestre Symphonique                  Mathias Pintscher, directeur musical
de la Radio de Francfort et le Mahler             Créé par Pierre Boulez en 1976 avec
Chamber Orchestra dans la Neuvième                l’appui de Michel Guy (alors secrétaire
Symphonie de Beethoven. Fortement                 d’État à la Culture) et la collaboration
engagé envers la jeune génération de              de Nicholas Snowman, l’Ensemble
musiciens, il a dirigé l’Académie d’Or-           intercontemporain réunit 31 solistes
chestre du Festival de Lucerne en tant            partageant une même passion pour
que chef permanent de 2016 à 2018                 la musique du xxe siècle à aujourd’hui.
et travaillé avec l’Académie Karajan              Constitués en groupe permanent, ils
des Berliner Philharmoniker en 2017-              participent aux missions de diffusion, de

                                                                                               Licences E.S. 1-1083294, 1-1041550, 2-1041546, 3-1041547 – Imprimeur : Impro
2018, engagement qui culminait par                transmission et de création fixées dans
un concert à la Philharmonie de Berlin.           les statuts de l’Ensemble. Placés sous la
Matthias Pintscher débute sa formation            direction musicale du compositeur et
par la direction qu’il étudie avec Peter          chef d’orchestre Matthias Pintscher, ils
Eötvös alors qu’il a tout juste 20 ans            collaborent, au côté des compositeurs,
et que la composition commence à                  à l’exploration des techniques instru-
prendre une place croissante dans sa              mentales ainsi qu’à des projets associant
vie. Il se partage alors entre ces deux           musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo
disciplines et se fait rapidement un              et arts plastiques. Chaque année, l’En-
nom dans l’une comme dans l’autre.                semble commande et joue de nouvelles
Ses compositions sont défendues                   œuvres, qui viennent enrichir son réper-
aujourd’hui par les meilleurs artistes,           toire. En collaboration avec l’Institut de
orchestres et chefs, interprétées par             Recherche et Coordination Acoustique/

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Musique (Ircam), l’Ensemble intercon-              Hautbois
temporain participe à des projets                  Philippe Grauvogel
incluant des nouvelles technologies de             Didier Pateau
production sonore. Les spectacles musi-
caux pour le jeune public, les activités de        Clarinettes
formation des jeunes instrumentistes,              Alain Billard
chefs d’orchestre et compositeurs ainsi            Jérôme Comte
que les nombreuses actions de sensibi-             Martin Adàmek
lisation des publics traduisent un enga-
gement profond et internationalement               Basson
reconnu au service de la transmission et           Paul Riveaux
de l’éducation musicale. Depuis 2004,
les solistes de l’Ensemble participent             Cors
en tant que tuteurs à la Lucerne Festival          Jens McManama
Academy, session annuelle de forma-                Jean-Christophe Vervoitte
tion de plusieurs semaines pour des
jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre          Trompettes
et compositeurs du monde entier.                   Clément Saunier
En résidence à la Philharmonie de Paris            Lucas Lipari-Mayer
depuis son ouverture en janvier 2015
(après avoir été résident de la Cité de            Trombone
la musique de 1995 à décembre 2014),               Jérôme Naulais
l’Ensemble se produit et enregistre en
France et à l’étranger où il est invité par        Percussions
de grands festivals internationaux.                Gilles Durot
                                                   Samuel Favre
Financé par le ministère de la Culture et
de la Communication, l’Ensemble reçoit             Piano
également le soutien de la Ville de Paris.         Dimitri Vassilakis
Pour ses projets de création, l’Ensemble
intercontemporain bénéficie du soutien             Violons
de la Fondation Meyer.                             Jeanne-Marie Conquer
                                                   Hae-Sun Kang
Flûtes                                             Diégo Tosi
Sophie Cherrier
Emmanuelle Ophèle

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