LE GRAND SITE DU PONT DU GARD ENGAGE LES TRANSITIONS
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Recherche-Action 2021 Le grand site du pont du gard engage les transitions interpréter l’évolution du rapport d’un territoire à l’énergie par l’approche paysagère Quelle démarche paysagère développer pour faire Contexte de l’étude évoluer le site classé du Pont du Gard dans son contexte Cette recherche-action est financée par EDF, dans une territorial, en vue de l’inscrire dans une dynamique de démarche d’expérimentation de nouvelles méthodologies transitions ? Comment faire du Domaine une vitrine de de travail. Sollicitée pour répondre à des objectifs ambitieux la transition ? en matière de production d’énergie renouvelable, mais dans le même temps confrontée à une difficile acceptation locale et des freins réglementaires qui ralentissent la plupart des projets, l’entreprise s’est intéressée à la démarche paysagère pour engager un changement de regard et co-construire une nouvelle approche de projet. Cette démarche est aussi celle du Contrat de Transition écologique opéré par l’association d’entreprise Cleantech Vallée dans laquelle EDF est investi, oeuvrant sur le territoire du Pont du Gard. La recherche s’inscrit dans la volontée partagée de faciliter et d’accélérer les transitions à l’oeuvre, et alimente également le processus de recherche d’une thèse sur le sujet, portée par la Chaire Paysage-énergie. Le site classé du Pont du Gard est ainsi devenu un site pilote dans l’élaboration de la démarche. L’établissement public de coopération culturelle (EPCC), à vocation patrimoniale et touristique, mène une réflexion pour Trois pressions majeures concernent le Pont du Gard : l’inondation (bleu), repenser un modèle économique viable, dans un contexte l’incendie (rouge) et l’étalement urbain jusqu’aux portes du site depuis les particulièrement incertain. La recherche s’inscrit dans le années 50 (gris). En jaune, l’emprise du site UNESCO (690 ha). cadre de la création d’un plan de gestion UNESCO, mais aussi dans la perspective de faire évoluer les choix culturels L’ouvrage remarquable du Pont du Gard marque un du site autour des enjeux contemporains : adaptation au seuil entre les paysages boisés des Gorges du Gardon et changement climatique, transitions (énergétique, écologique, la plaine ouverte du Gardon Rhodanien, territoire sous agricole, sociétale, etc.). l’influence de Nîmes et Avignon, et soumis à une forte dynamique de périurbanisation.
Méthodologie Une première approche sensible à l’échelle du site et du territoire, par l’arpentage, la cartographie et par une enquête auprès des acteurs locaux, a permis d’appréhender les problématiques de ce site patrimonial et naturel aux héritages multiples, de saisir son inscription dans le territoire, et de révéler ses ambiances paysagères. L’outil cartographique a rapidement montré ses limites pour construire collectivement le récit, et la démarche s’est par la suite cristallisée autour d’une vue à vol d’oiseau, tournée sur le territoire accueillant l’Aqueduc de Nîmes (qui parcours 50km d’Uzès à Nîmes), permettant de penser le site dans toutes ses dimensions (spatiales et temporelles). Le Comité de Pilotage de la recherche-action a réuni une diversité d’acteurs associant plusieurs domaines d’expertise : historiens, archéologues, énergéticiens, services de l’Etat, botanistes, paysagistes et architectes. La méthodologie mise en place vise à interpréter l’évolution des paysages de l’Aqueduc de Nîmes, par l’expression du rapport des sociétés à l’énergie. Ainsi, par la mise en relation d’une approche artistique, d’un corpus archéologique et historique très fourni sur ce territoire, et de l’expertise des membres du COPIL, nous avons pu mettre en lumière des émergences, des permanences et des ruptures dans les formes du paysage à travers le temps. Le croisement des regards autour d’un même document de travail a ainsi permis de préciser finement le récit et les traces des communautés humaines dans la réalité de ce territoire : l’évolution du tracé des routes en fonction des technologies et des modes de déplacement ; l’établissement des foyers d’habitats et d’activités humaines ; les fluctuations et permanences des pratiques agraires ; et bien sûr les empreintes des usages de l’énergie, de l’exploitation ancienne du bois aux infrastructures électriques, en passant par le développement des moulins à eau et à vent. Documents de travail, processus de synthèse Différentes approches : par les documents anciens, par les outils actuels de cartographie, par des données collectées, contributions active l’interprétation des traces et appréhension des dynamiques du paysage. du comité de pilotage Carte géologique du Gard, Dumas 1852 (Mines ParisTech) Cartes Napoléonniennes, 1828 assemblage masses de culture Buffat, 2009, ‘‘La Gramière’’
La Pax Romana, grands projets et première administration du territoire Les ambitions de l’Empire romain en terre conquise Potentiel de situation, Nemausus Ucecia Exploitation de bois la mesure des héritages Pont du Gard Calcaire Urgonien Cette recherche nous a permis de tirer des Villa de ‘‘Saint Privat’’ enseignements pour alimenter une démarche de projet qui articule les enjeux propres du site du Pont du Gard Calcaire molassique dans son contexte local. Depuis le Néolithique avec Villa ‘‘La Gué de Marduel Gramière’’ Four à chaux l’ouverture des premières clairières, jusqu’au XIXème Villa ‘‘Croix de Fenouillé’’ Villa siècle (soit pendant quelques 8000 ans d’histoire), ce sont avant tout des formes d’économies rurales qui ont mis en Voie romaine place de grandes permanences dans le paysage, et qui ont L’essor des moulins, dans la permanence du monde paysan médiéval Sous l’égide des Nobles et de l’Eglise motivé des innovations (outillages, moulins, pressoirs et meules). Le système agraire méditerranéen, s’il a fluctué dans l’histoire, s’est ainsi maintenu durant des siècles, par des pratiques agro-sylvo-pastorales. Moulins à eau Moulins à vent Le tournant du XIXème et XXème siècle, et en particulier la période des Trente Glorieuses qui marque Villages le début de la ‘‘Grande Accélération’’ (Steffen, 2005), Châteaux a vu ces permanences rompues par l’injection massive d’une énergie abondante et largement dévaluée, dans le édifices religieux métabolisme territorial en place. Ce phénomène global s’est concrétisé par l’installation d’infrastructures qui ont Les Temps Modernes, à l’aube de l’industrie, le forçage des milieux L’action des Etats du Languedoc profondément bouleversé le rapport de la société à Exploitation intense l’espace et au vivant : réseau ferré et routier, autoroute, des massifs réseau électrique, zones d’activités et de loisir. La complexification de l’urbanisme, devenu très gourmand en espace, participe à une banalisation du paysage. Parallèlement, la simplification des formes rurales liée à la Expansion maximale déprise, à l’homogénéisation du terroir et au machinisme de l’ager (terres labourées) agricole, et à l’abandon du bois comme énergie, a Construction des profondément modifié l’équilibre des milieux : fermeture routes royales boisée des massifs calcaires et dégradation des sols en Charbonnières plaine. De 1950 à aujourd’hui, la Grande Accélération, une rupture territoriale engendrée par la profusion énergétique Les causes de la plupart des crises actuelles et à venir Nîmes Uzès Collias Vers-Pont-du- St-Bonnet Gard du Gard Sernhac Castillon du Gard Au Remoulins to ro u te A9 Fournès St-Hilaire d’Ozilhan
Autoroute A9 future gare multimodale Le Vieux-Moulin de Remoulins Entrée Rive Droite Mémoires de Garrigue Saint Privat Le Gardon Croix Martian Entrée par St Pierre Entrée Rive Gauche voie ferrée désaffectée Véloroute d’Uzès à Vers Co-construire un potentiel de transition, mobilités et marquer le seuil de façon qualitative, dans une des pistes de propositions à explorer réflexion co-construite avec les acteurs du territoire. Une véritable stratégie vis-à-vis de la gestion des eaux pluviales, Le site a bénéficié d’aménagements importants au en particulier pour l’impluvium de Valive et à hauteur du tournant des années 2000, voués à améliorer la lisibilité Vieux-Moulin, doit permettre de redynamiser le patrimoine du monument dans son environnement, et construire une agricole initié par Mémoires de Garrigue en permettant entre autre le stockage d’eau en point haut (Croix Martian). véritable vision patrimoniale, marquée par les différents à cette fin, dans l’optique de faire évoluer le milieux dans classements du site (Grand Site, Unesco). Comment une démarche d’agroécologie, une mobilisation des s’appuyer sur les héritages multiples du site pour ressources en eau locale peut être envisagée (forage, eau l’inscrire dans une dynamique d’exemplarité au regard pluviale, Gardon), ainsi qu’une réflexion sur le mariage des des transitions en cours ? Comment le domaine du Pont cultures. Les espaces bâtis sont propices à l’intégration du Gard peut-il devenir un outil pédagogique territorial d’une production photovoltaïque sur les toitures. Enfin le des transitions ? levier des énergies renouvelables pourrait contribuer à Les enjeux qui ressortent concernent les mobilités, la souligner une signalétique, marquer les seuils, prolonger la sobriété des équipements et la production énergétique, la scénographie existante tout en diversifiant la vocation des gestion de l’eau pluviale, et la mise en valeur du potentiel espaces d’accueil et les activités économiques et agricoles agricole du site. La crédibilité des propositions passe par un du site. positionnement sur des partis-pris simples (Michel Brodovitch), Ces pistes exploratoires ne sont à ce stade qu’une amorce, et ne constituent pas une fin en soit, Le principal enjeu et les pratiques de l’Art des Jardins peuvent en ce sens contribuer consiste à poursuivre les réflexions partagées entre acteurs, à révéler les héritages du site. permettant d’expérimenter les transitions, afin d’interroger La requalification des entrées de site et des parkings sur notre société en crise par son rapport au vivant et aux les deux rives doit encourager de nouvelles formes de énergies. Le potentiel agricole du Les toitures jardin muséographique des bâtiments de Mémoires de Garrigue contemporains nécessite un apport en sont des surfaces irrigation pour développer propices pour sa dimension productive, produire de l’énergie dans une perspective photovoltaïque agroécologique Un château d’eau en point Les pergolas d’accueil haut peut appuyer un projet actuelles peuvent évoluer de belvédère ouvert sur le pour marquer un véritable grand paysage, à l’image seuil d’entrée et répondre de cette citerne observée à de nouveaux besoins sur le plateau de Valive, énergétiques (concept de parfaitement appropriée par pergola solaire) les usagers. Encadrant : Joris Masafont Chargé de mission : Antonin Balestro Contact : abalestro.bio@gmail.com http://www.ecole-paysage.fr
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