Le mélanome : un cancer de la peau en constante augmentation
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Le mélanome : un cancer de la peau en constante augmentation Introduction On diagnostique chaque année en France plus de 9 000 nouveaux cas de mélanome. Traité à temps, ce cancer de la peau peut généralement être guéri, d’où l’importance du dépistage. Mais quand il est découvert à un stade avancé de la maladie, comme c’est actuellement le cas 1 fois sur 4, l’espérance de vie n’est en moyenne que de quelques mois.1 Les principaux facteurs de risque du mélanome sont depuis longtemps clairement identifiés : exposition excessive aux UV, en particulier pour les peaux claires ; présence d’un nombre élevé de grains de beauté (nævi) ; antécédents personnels ou familiaux… Une surveillance accrue de ces profils permet aux médecins de diagnostiquer à temps une éventuelle lésion cancéreuse. Et ainsi d’assurer au patient les meilleures chances de guérison. Mais en ce qui concerne le traitement de la maladie à un stade avancé, les options thérapeutiques étaient jusqu’à présent très restreintes. Après plus de cinquante ans sans avancées, de nouvelles stratégies thérapeutiques ont été développées pour la prise en charge des mélanomes métastatiques : • l'immunothérapie avec une stimulation du système immunitaire du malade • Les thérapies ciblées dirigées sur une anomalie impliquée dans le développement du cancer : ex : la mutation du gène BRAF. Environ la moitié des patients atteints de mélanome présentent cette mutation du gène BRAF et auraient un pronostic plus mauvais que ceux n’ayant pas de mutation.2 1. Chiffres clés Fréquence Avec environ 9 780 nouveaux cas estimés en France en 2011 dont 25% au stade avancé (III et IV), le mélanome se situe au neuvième rang des cancers, tous sexes confondus.3 Plus fréquent chez les femmes que les hommes, le mélanome présente la plus forte augmentation d’incidence parmi tous les cancers : dans le monde, le nombre de nouveaux cas augmente de 10% depuis 50 ans. En France, le nombre de nouveau cas a plus que triplé entre 1980 et 2005, probablement en raison de l’évolution des habitudes d’exposition au soleil au cours des quatre dernières décennies. 4 Les tendances récentes suggèrent toutefois que son incidence pourrait avoir atteint un pic. Son taux de mortalité (standardisé monde) était estimé en 2010 à 1,6 pour 100 000 hommes et 1,0 pour 100 000 femmes.5 En France, le nombre de décès est estimé à 1 620 décès en 2011.5 1 INCa 2010. Mélanomes de la peau. http://www.e-cancer.fr/les-cancers/melanomes-de-la-peau/quelques-chiffres. 2 Houben r et al. Constitutive activation of the Ras-Raf signaling pathway in metastatic melanoma is associated with poor prognosis. J Carcinog. 2004;3:6 3 INCA, Fiche repère : état des connaissances en date du 07 novembre 2011 http://www.e-cancer.fr/depistage/cancers-de-la-peau 4 La situation du cancer en France en 2011. Collection Rapports et synthèses, ouvrage collectif édité par l’INCa, octobre 2011. 5 GLOBOCAN report 2009 : Cancer Incidence and Mortality Worlwilde in 2008 1/5
Âge moyen du diagnostic Près de 3 cas de mélanome sur 4 sont diagnostiqués au-delà de 49 ans. En 2005, l’âge moyen au diagnostic était de 58 ans chez la femme et 60 ans chez l’homme. 6 Pronostics La survie relative globale en France s’élève à 96% à 1 an et 87% à 5 ans. Mais le taux de survie à 5 ans est variable selon le stade. Quand le mélanome est localisé, il est de 98% au stade I et de 88% au stade II. Aux stades métastatiques, il chute en-dessous des 20%. Le mélanome reste alors associé à une survie médiane très faible : 6,2 mois sous traitement pour les patients au stade IV.6 2. Développement d’un mélanome Il existe deux grandes familles de tumeurs malignes de la peau : les carcinomes et les mélanomes. Si ces derniers représentent une minorité des cancers de la peau (10%), ce sont les plus dangereux.6 Le mélanome est une maladie des cellules de la peau appelées mélanocytes. Il se développe à partir d'une cellule initialement normale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique pour former une tumeur maligne. Lorsque des cellules cancéreuses apparaissent, elles sont d'abord peu nombreuses et limitées à la surface de la peau. Tant que la tumeur se situe au sein de l'épiderme, on parle de mélanome in situ. Si le mélanome est détecté et enlevé à ce stade, il n'y a pas de risque d'évolution métastatique. Mais si aucun traitement n’est effectué, dans la majorité des cas la tumeur se développe d’abord horizontalement puis progresse en profondeur à travers le derme et l'hypoderme. Des cellules cancéreuses peuvent ensuite s’en détacher et emprunter les vaisseaux sanguins ou les vaisseaux lymphatiques pour aller envahir d'autres parties du corps où elles vont former des métastases. 6 Ecancer. La situation du cancer en France. Novembre 2010. 2/5
• Les mélanocytes étant essentiellement présents dans la peau, les mélanomes sont 9 fois sur 10 cutanés. Mais ils peuvent également se développer au niveau de l’œil et dans les muqueuses de la bouche, du nez, des sinus, du rectum ou des organes génitaux. On distingue quatre principaux types de mélanome de la peau : Le phototype est la qualité de la • Le mélanome superficiel extensif7 réponse d'une personne à l'action C’est le plus fréquent des mélanomes de la peau (70 à 80%). Il est lié à des rayons du soleil. Il existe 6 des coups de soleil importants dans le passé, en particulier au cours phototypes : • Phototype I : peau laiteuse de l'enfance et chez les personnes dont la peau est sensible au soleil (rousse), brûle toujours, ne (phototypes I et II). bronze jamais, très nombreuses Il se présente sous la forme d'une tache irrégulière brune ou noire qui taches de rousseur. change lentement d’aspect sur une période de un à cinq ans avant • Phototype II : peau claire, brûle toujours, acquiert parfois un d’évoluer rapidement. Le mélanome superficiel extensif apparaît le léger hâle, nombreuses taches plus fréquemment sur le cou et la partie supérieure du tronc chez de rousseur. l’homme. Chez la femme, on le retrouve surtout sur la partie • Phototype III : peau claire à inférieure des jambes. mate, brûle parfois, bronze toujours (bronzage moyen), • Le mélanome de Dubreuilh8 quelques taches de rousseur. Il représente 5 à 10% des mélanomes de la peau et se manifeste le plus • Phototype IV : peau mate, ne souvent chez les personnes âgées de plus de 50 ans. On parle aussi de brûle jamais, bronze toujours mélanome de type lentigo malin ou de mélanome solaire car il est lié (bronzage foncé), pas de taches de rousseur. à des expositions répétées aux UV. Cela explique qu’il apparaisse le • Phototype V : peau brune, ne plus souvent au niveau du visage mais aussi sur le cou ou les mains, brûle jamais, bronze toujours sous la forme d’une tache brune plus ou moins foncée. (bronzage très foncé), pas de • Le mélanome acro-lentigineux8 tache de rousseur. • Phototype VI : peau noire, ne Il siège sur la paume des mains (mélanome palmaire), la plante des brûle jamais, pas de tache de pieds (mélanome plantaire) ou sous les ongles (mélanome sous- unguéal). On l’appelle d’ailleurs aussi mélanome des extrémités. Il n’est pas lié à une surexposition aux UV. Il se manifeste le plus 7 http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/les-cancers/melanomes-de-la-peau/les-differents-types-de-tumeur-de-la-peau/les-melanomes-de-la-peau 3/5
souvent chez les personnes qui ont la peau foncée (phototypes V-VI). Chez les personnes à peau blanche, il ne représente que 5% des mélanomes cutanés. En Afrique et en Asie, où l’incidence du mélanome UV-dépendant est faible du fait de la pigmentation de la peau, il représente la grande majorité des mélanomes. Apparaissant habituellement sous la forme d'une lésion foncée plane puis sous forme de nodules, il est parfois de la couleur de la peau et peut être confondu avec un durillon ou une verrue plantaire. • Le mélanome nodulaire8 C’est le type de mélanome dont la croissance est la plus rapide. Il représente 4 à 18 % des mélanomes de la peau. Contrairement aux autres types de mélanome qui commencent à s’étendre horizontalement, le mélanome nodulaire s’étend rapidement en profondeur dans les couches de la peau. Se manifestant habituellement sous la forme d’une surélévation de l’épiderme de la même couleur que la peau ou plus foncée, le mélanome nodulaire peut atteindre toutes les régions, y compris celles non exposées au soleil. Mais on le retrouve le plus fréquemment sur la tête, le cuir chevelu, le cou et le tronc. 1.3. Reconnaître un mélanome Un mélanome cutané se manifeste par une petite tache pigmentée ressemblant à un grain de beauté normal et se Les signes qui doivent alerter sont : modifiant rapidement. Le plus souvent (70-80% des cas), cette tâche est apparue récemment. Plus rarement, elle • Une modification de forme : les contours correspond à un nævus existant qui est en train de s’élargissent et/ou deviennent irréguliers ; dégénérer. • Une modification de couleur : les taches Attention, il existe également des signes particuliers en sont de couleur brun foncé ou noir et fonction de la localisation de la tumeur. comportent souvent plus de deux teintes ; Ainsi, le principal symptôme d’un mélanome se développant sous un ongle est une bande brune ou noire dans le sens de la longueur. Cette bande s’élargit lentement et ne disparaît pas comme le ferait un hématome. Une zone très colorée peut également se développer sur la peau près de l’ongle. Ces différents signes ne signifient pas obligatoirement qu’il s’agit d’un mélanome. Mais si c’est le cas, il est important de le détecter le plus tôt possible. Voilà pourquoi il est recommandé de faire examiner ses grains de beauté une fois par an et de demander un avis médical dès que l’on repère une anomalie. 4/5
En présence d'une lésion suspecte de la peau, le médecin enlèvera la lésion et l’adressera pour examen anatomopathologique. Une fois le diagnostic confirmé, le médecin déterminera son stade (I, II, III ou IV) pour élaborer un plan de traitement. 1.4. Les personnes à risque La présence d’un ou plusieurs de ces facteurs de risque nécessite la mise en place d’une surveillance régulière afin de repérer au plus tôt les premiers signes de mélanome : - Exposition au soleil et aux UV artificiels, notamment pendant l’enfance ; - Peau claire, de phototype I et II ; - Présence d’au moins 50 naevi mesurant plus de 2 mm ; - Antécédents personnels ou familiaux de mélanome ; - Prise de traitements immunosuppresseurs ; - Certaines maladies génétiques telles que le xeroderma pigmentosum… 5/5
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