Le programme la musique nous rapproche - Samedi 18 janvier Théâtre des Champs-Élysées - Orchestre de chambre de Paris

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la musique
nous rapproche

le programme
Samedi 18 janvier
Théâtre des Champs-Élysées

                                  François-Frédéric Guy
                                           —
                                          © AMR

  orchestredechambredeparis.com
le concert
        Voyage intégral

                              BEETHOVEN
               Concerto pour piano n o 1 en ut majeur, op. 15
               Concerto pour piano n o 3 en ut mineur, op. 37

                      — Entracte (60 minutes) —

                              BEETHOVEN
            Concerto pour piano n o 2 en si bémol majeur, op. 19
              Concerto pour piano n o 4 en sol majeur, op. 58

                      — Entracte (20 minutes) —

                              BEETHOVEN
     Concerto pour piano n o 5 en mi bémol majeur « Empereur », op. 73

                François-Frédéric Guy direction et piano
                    Orchestre de chambre de Paris

           Durée du concert : environ 4h15, entractes compris

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les œuvres
  QUI ?                  Ludwig van Beethoven (1770-1827)

  QUOI ?
                         Concerto pour piano et orchestre n o 1 en ut majeur,
                         op. 15
                         Composition : 1795 ; révisions en 1796, 1798 et 1800
                         Création : première audition, le 29 mars 1795, à Vienne ;
  QUAND ET OÙ ?
                         version définitive, le 2 avril 1800, au Théâtre de la Cour,
                         avec le compositeur au clavier et à la direction

  COMMENT ?              I. Allegro con brio ; II. Largo ; III. Rondo : allegro

  QUELLE DURÉE ?         35 minutes environ

U
              n élan extraordinaire anime les cordes, une fanfare de vents et
              des timbales dans les premières mesures de l’Allegro con brio du
              Concerto no 1 en ut majeur. Après un rythme de marche au caractère
              héroïque apparaît un second thème avant tout lyrique. Le piano
              ménage ses effets. Il est à l’unisson de ce climat, multipliant les
traits et les difficultés techniques. Le sommet expressif du mouvement est
volontairement concentré dans la cadence. Le soliste y montre l’étendue de
sa virtuosité et son sens de l’improvisation. Habituellement, à la fin d’une
cadence, les trilles annoncent le retour de l’orchestre. Beethoven diffère à
plusieurs reprises l’entrée des pupitres. C’est un effet humoristique dont il a
probablement hérité de Haydn.
Contrairement à l’Allegro con brio, le piano s’impose dès le début du Largo
en la bémol majeur. C’est l’instrument soliste qui assure la prima voce avec
un chant dépouillé. Les cordes et les bois le soutiennent dans l’esprit de la
sérénade. Le dialogue entre le piano et l’orchestre est d’autant plus intimiste
et compact que la richesse de l’ornementation du clavier rappelle l’écriture de
Mozart. L’expression lyrique culmine dans la coda lorsque le piano échange de
superbes phrases avec la clarinette.
Le Rondo met en valeur, vingt mesures durant, le dynamisme et le brio du piano
qui, seul, expose le thème. Puis ce sont à nouveau des séries de gammes, des
traits en tous sens qui développent l’idée musicale avec un optimisme sans
faille. Une cadence survoltée et une coda orgueilleuse concluent le concerto.
Beethoven avait conscience de réunir dans un même hommage l’humour du
dernier Haydn – celui des symphonies « londoniennes » – avec les « turqueries »
pittoresques de Mozart. ■

                                                                                       3
Pour l’anecdote
                      Pianiste hors pair, Beethoven exploitait au maximum
                      les possibilités de l’instrument de l’époque, le piano-forte.

      QUI ?                  Ludwig van Beethoven

      QUOI ?
                             Concerto pour piano et orchestre n o 3 en ut mineur,
                             op. 37
                             Composition : 1796-1800. Création : première version, le 5 avril 1803,
      QUAND ET OÙ ?          au Theater an der Wien, avec le compositeur au piano ;
                             seconde version, le 19 juillet 1804, avec Ferdinand Ries au piano

      COMMENT ?              I. Allegro con brio ; II. Largo ; III. Rondo allegro

      QUELLE DURÉE ?         35 minutes environ

    D
                 ans l’Allegro con brio, l’orchestre présente deux idées musicales :
                 la première, qui est longuement exposée, donne l’occasion aux
                 pupitres des cordes d’entrer en conflit avec les vents ; le second
                 thème est d’une facture plus lyrique. À l’issue de près de quatre
                 minutes et cent onze mesures d’orchestre, le piano entre en scène.
    Volubile, puissant, virtuose, il s’exprime avec fougue. Après une cadence de
    grande ampleur, le premier mouvement s’achève sur un double forte.
    Le piano introduit le Largo en mi majeur. L’orchestre reprend et développe
    l’idée thématique dans l’esprit de la musique de chambre. En effet, de petits
    ensembles, des duos se constituent au sein des pupitres, comme celui de la flûte
    et du basson. À chaque fois que le soliste reprend la parole (« sempre con gran
    espressione »), il module et ornemente le thème.
    Dans le finale, un Rondo au tempo allegro, la première idée musicale fait
    office de rengaine. Beethoven la traite à la manière d’un perpetuum mobile
    d’une grande vigueur rythmique. Le second thème est une marche qui a pour
    effet d’augmenter le dynamisme du mouvement et de rompre une éventuelle
    monotonie. Il utilise certains instruments comme la clarinette et les violoncelles
    afin de colorer de manière originale la ligne mélodique. Le concerto s’achève
    par un presto irrésistible. ■

                      Pour l’anecdote
                      Lors de la création de ce Concerto no 3, la partition n'était pas
                      encore achevée. Le compositeur, qui tenait la partie soliste,
                      improvisa plusieurs pages devant un orchestre pour le moins
                      décontenancé !
4
QUI ?                   Ludwig van Beethoven

  QUOI ?
                          Concerto pour piano et orchestre n o 2
                          en si bémol majeur, op. 19
                          Composition : premières esquisses, 1780 ; première version, 1795 ;
                          révision en 1798. Création : le 29 mars 1795, au Burgtheater
  QUAND ET OÙ ?           de Vienne, avec le compositeur en soliste et l’orchestre dirigé
                          par Antonio Salieri ; version définitive probablement donnée
                          en octobre 1798

  COMMENT ?               I. Allegro con brio ; II. Adagio ; III. Rondo : allegro molto

  QUELLE DURÉE ?          30 minutes environ

L
         ’Allegro con brio du Concerto en si bémol majeur est encore teinté de
         sonorités mozartiennes. La longue introduction orchestrale est digne
         d’une ouverture d’opéra, fortement marquée sur le plan rythmique.
         Ne pourrait-on imaginer, dans ces quelques mesures introductives, les
         réminiscences d’une marche militaire ? Près de trois minutes passent
avant que le soliste entre en scène et expose des thèmes vigoureux qui flattent
sa technique. Le piano est en effet brillant, « victorieux ». Il interroge l’orchestre
jusqu’à la cadence écrite par Beethoven en 1809, à l’occasion de l’édition de la
partition (lors de la création, en 1798, la cadence fut improvisée).
L’Adagio resserre encore davantage les liens entre le soliste et les pupitres de
l’orchestre. Celui-ci n’est plus retranché dans le rôle d’un faire-valoir. L’écriture
est d’un lyrisme novateur, mettant à profit des nuances comme Con gran
espressione. Beethoven exploite aussi divers effets de timbres et de couleurs. Au
milieu du mouvement, on remarque notamment que le piano n’est pas utilisé
pour porter la mélodie, celle-ci étant confiée aux vents. C’est dans la conclusion
de l’Adagio, seulement, que l’on entend distinctement et sans ornementation
le thème repris au piano.
Le Rondo laisse la parole au soliste. Un refrain des plus anodins est développé
à la main droite. Le caractère du finale semble conçu tout exprès pour que
l’on oublie la grandeur des mouvements précédents. C’est à l’orchestre qu’il
revient de préserver l’assise rythmique alors que le piano, volubile, se charge
d’ornementations de plus en plus véloces. Une puissante cadence spécifiée
fortissimo conclut ce finale étonnamment heureux et dont Beethoven aurait
puisé la sève dans des danses populaires. ■

                                                                                               5
Pour l’anecdote
                      Sans fausse modestie, mais avec la lucidité qui le caractérisait,
                      Beethoven avoua à son éditeur ne pas avoir réussi une œuvre
                      de qualité comparable à celles de Mozart. Toutefois, il ajouta
                      dans l’une de ses missives : « Je garde les meilleurs [concertos]
                      pour moi, jusqu’à ce que je fasse moi-même un voyage,
                      mais ça ne vous causera aucun déshonneur de le graver. »

      QUI ?                   Ludwig van Beethoven

      QUOI ?
                              Concerto pour piano et orchestre n o 4 en sol majeur,
                              op. 58
                              Composition : 1802
      QUAND ET OÙ ?
                              Création : le 22 décembre 1808, au Theater an der Wien

      COMMENT ?               I. Allegro moderato ; II. Andante con moto ; III. Rondo, vivace

      QUELLE DURÉE ?          33 minutes environ

    L
            es premières esquisses du Concerto en sol majeur datent des années
            1802-1803, et ce n’est qu’en mars 1808 qu’eut lieu à Vienne une
            première audition, en privé, au palais du prince Lobkowitz. L'écriture
            de l’œuvre fut profondément influencée par la gestation fort longue
            de la Symphonie no 5. Il paraît évident que le Concerto et la Symphonie
    se sont nourris de leurs matériaux respectifs, des trouvailles harmoniques et
    rythmiques de l’un et de l’autre.
    L’œuvre connut un succès relatif. La raison principale en est l'austérité et la
    complexité de son écriture.
    Le Concerto s’ouvre par des accords presque hésitants. Le piano prend
    immédiatement la parole, contrairement à l’opus précédent, qui offre une longue
    ouverture orchestrale. Le premier thème de l’Allegro moderato semble citer le
    motif rythmique du début de la Symphonie no 5. Il est probable que Beethoven
    ait improvisé la cadence, faute d’avoir eu le temps nécessaire pour l'écrire.
    Virtuose incomparable, il était toutefois soucieux que son concerto puisse être
    joué par tous les pianistes professionnels. Par conséquent, il composa deux
    versions de la cadence.
    L'Andante con moto, en mi mineur, est d’une durée trois fois plus courte que
    l’Allegro moderato. Le contraste entre la gravité et la puissance des cordes,
    qui jouent à la fois forte et staccato, et le soliste, piano, est saisissant. Il est
    probable que Beethoven ait voulu rendre hommage à Christoph Willibald von

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Gluck (1714-1787) en citant un air de l'opéra Orphée et Eurydice. Il appréciait
particulièrement les thèmes puisés dans la mythologie grecque car il pensait
ainsi prouver leur valeur et leur caractère universels.
Le finale est enchaîné. Après l'Andante con moto, sa virtuosité apparaît de
manière saisissante. Le mouvement peine à contenir une énergie bouillonnante.
Beethoven réalisa plusieurs essais afin de parfaire la cadence. Les timbales et
les trompettes se joignent au finale héroïque et d’une grandeur irrésistible.
L’orchestre du Concerto porte déjà en germe les couleurs de la Symphonie no 9.
Beethoven dédia son concerto à un pianiste et compositeur amateur de talent :
l'archiduc Rodolphe d'Autriche, le plus jeune fils de l'empereur Léopold II. Plus
tard, il en réalisa un arrangement pour quintette à cordes et piano. ■

              Pour l’anecdote
              Le 22 décembre 1808, au Theater an der Wien, demeure une date
              mémorable, peut-être la plus extraordinaire de toute l’histoire
              de la musique. En effet, outre le Concerto pour piano no 4
              que l'on donna pour la première fois, on entendit aussi la création
              des Symphonies no 5 et no 6 ainsi que l’aria « Ah, perfido! »,
              la Fantaisie pour piano op. 77 et la Fantaisie chorale op. 80 !

  QUI ?                  Ludwig van Beethoven

  QUOI ?
                         Concerto pour piano et orchestre n o 5
                         en mi bémol majeur « Empereur », op. 73
                         Composition : 1809. Création : le 28 novembre 1811,
  QUAND ET OÙ ?
                         par l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, soliste et chef inconnus

  COMMENT ?              I. Allegro ; II. Adagio un poco moto ; III. Rondo : Allegro, ma no troppo

  QUELLE DURÉE ?         40 minutes environ

L
        ’année 1809 fut une année « maudite » pour l’Autriche : l’invasion des
        troupes napoléoniennes et l’occupation de Vienne pour la seconde fois
        par les troupes françaises, le traumatisme des bombardements des 11
        et 12 mai 1809 marquèrent les Autrichiens. Les exhortations à la révolte
        que l’on peut lire sur les manuscrits du nouveau Concerto en mi bémol
majeur que compose alors Beethoven sont sans équivoque : « Angriff! Sieg! »
(Attaque ! Victoire !). Toutefois, l’année 1809 ne fut pas aussi improductive car
bon nombre de chefs-d’œuvre virent le jour : la Sonate « Les Adieux », le Quatuor
à cordes no 10 op. 74 ainsi que le Concerto pour piano en mi bémol majeur.

                                                                                                     7
L’œuvre provoqua une véritable révolution dans le genre du concerto. En
    effet, aucun compositeur n’avait jamais écrit un premier mouvement d'aussi
    vastes dimensions : six cents mesures ! Par ailleurs, Beethoven avait confié une
    partition particulièrement sonore au piano-forte, qui devait s’imposer face à un
    orchestre puissant. La faiblesse dynamique de l’instrument soliste se heurtait
    à un orchestre dont la nomenclature était assez inédite pour l'époque. Le défi
    paraissait impossible à relever.
    Le premier des trois mouvements, Allegro, laisse place nette au piano. S’agit-il
    d’une improvisation couchée par écrit ? L’orchestre symphonique (sans trombone
    mais avec des cors et des timbales) surgit avec une énergie jubilatoire et
    agressive. Quel contraste avec l’apparition du second thème, plus mystérieux et
    alternant les tonalités majeures et mineures ! Trois courtes cadences au début
    du Concerto apparaissent d’autant plus originales que la fin du mouvement ne
    propose aucune autre cadence. La grande virtuosité de l’écriture est portée par
    des formules rythmiques qui sont celles de la marche mais aussi de l'écho de
    musiques révolutionnaires et militaires.
    L’Adagio un poco moto s’enchaîne au premier mouvement. D'emblée, il frappe
    par sa simplicité. Il s'ouvre par une sorte de choral aux cordes seules. Beethoven
    a cherché de multiples variantes afin d’offrir les « broderies » les plus naturelles
    au clavier dans son dialogue avec les cors. Le dépouillement de l’écriture et
    l’atmosphère presque religieuse suspendue sur la note si du piano préparent
    l’entrée du finale.
    Celui-ci, un Allegro ma non troppo, évoque une danse populaire par un simple
    motif développé sur l’arpège de mi bémol. Le sentiment d’improvisation prévaut
    comme au début du Concerto. Le soliste tente plusieurs ouvertures pour mieux
    lancer le finale triomphant. ■

                      Pour l’anecdote
                      Que penser du sous-titre « Empereur » accolé à la partition ?
                      Les musicologues s’interrogent encore sur sa signification,
                      qui s’avère en contradiction avec les idées libérales du musicien.
                      Aujourd’hui, ils ont acquis la quasi-certitude qu’il s’agit d’un titre
                      apocryphe. Beethoven dédia le Concerto à l’archiduc Rodolphe
                      en remerciement de son soutien financier.

                                                           Textes : Stéphane Friederich

8
le chef et soliste
                                    François-Frédéric GUY
                                    chef d’orchestre et pianiste

                                    François-Frédéric Guy est considéré comme
                                    un spécialiste du répertoire romantique allemand
                                    et en particulier de Beethoven, dont il a enregistré
                                    les trente-deux sonates, l’intégrale de la musique
                                    pour violoncelle et piano avec Xavier Phillips,
                                    les sonates pour violon et piano avec Tedi
                                    Papavrami et les cinq concertos, avec l’Orchestre
                                    philharmonique de Radio France dirigé
                                    par Philippe Jordan et avec Sinfonia Varsovia,
                            © AMR

                                    qu’il dirige du clavier.

I
      l mène une carrière internationale aux côtés des plus grands chefs (Marc
      Albrecht, Fabien Gabel, Bernard Haitink, Daniel Harding, Kent Nagano,
      Michał Nesterowicz, Kazushi Ono, Josep Pons, Pascal Rophé, Esa-Pekka
      Salonen, Antoni Witt, Jaap van Zweden...) avec des orchestres prestigieux
      comme les Wiener Symphoniker, l’Orchestre symphonique de Montréal
ou le Philharmonia Orchestra. Curieux de la musique de son temps, il se fait
l’interprète de nombreux compositeurs contemporains – il crée notamment,
en joué-dirigé, Écoumène d’Aurélien Dumont à Limoges et à Paris (2019-2020).
Il dirige à cette occasion la Symphonie no 7 de Beethoven et la Symphonie
« Haffner » de Mozart.
Il exprime aussi son amour pour la voix en se produisant régulièrement avec
des artistes lyriques comme Sophie Koch. Entre 2014 et 2017, il est artiste en
résidence à l’Arsenal de Metz. Entre 2017 et 2020, il est artiste associé – pianiste
et chef d’orchestre – à l’Orchestre de chambre de Paris.
Depuis 2012, il dirige régulièrement du piano différentes formations (Orchestre
philharmonique royal de Liège, Sinfonia Varsovia, Orchestre national des Pays
de Loire, Orchestre de chambre de Paris…).
En 2019-2020, il poursuit son intégrale des sonates pour piano de Beethoven
à Séoul, donne l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano avec Xavier
Phillips à Londres et à Tokyo (où il joue également l’intégrale des sonates
pour piano). Il se produit en récital à Londres, Paris, Dijon, au Festival de
La Roque d’Anthéron, au Festival Enesco de Budapest. On le retrouve avec
Sinfonia Varsovia à l’Arsenal de Metz, où il dirige le Concerto no 2 de Chopin,
la Sinfonietta de Penderecki et la Symphonie no 4 de Beethoven. On l'entend
également à Varsovie, en Italie, au Danemark et à Montréal sous la direction
de Christoph Eschenbach. ■

                                                                                           9
trois questions à…
                                       François-Frédéric GUY
                                                                      chef et pianiste

                                       Pouvez-vous nous présenter l’intégrale de
                                       ce soir ?
                                      François-Frédéric Guy Je me réjouis d’ouvrir
                                      les festivités parisiennes du Théâtre des
                               © AMR

                                      Champs-Élysées, pour le deux cent cinquantième
                                      anniversaire de la naissance de Beethoven, avec
     l’Orchestre de chambre de Paris. C’est un véritable défi pour moi de jouer et
     de diriger du piano ses cinq concertos en une seule soirée : il faut garder sa
     condition physique et sa concentration intactes. Nous avions déjà donné ce cycle
     il y a quelques années, avec l’Orchestre de chambre de Paris, dans le cadre du
     Festival Berlioz de La Côte-Saint-André, mais c’est la première fois que je joue
     cette intégrale à Paris, et au Théâtre des Champs-Élysées.
     C’est un pari fou, mais en même temps chaque concerto annonce le suivant et
     permet de suivre l’évolution phénoménale du style beethovénien et la maîtrise
     toujours plus grande du compositeur du rapport entre piano et orchestre. C’est
     donc un très grand bonheur musical, artistique, de pouvoir partager avec le
     public ces œuvres dans leur évolution, dans leur continuité.

     Y a-t-il, parmi les cinq, un concerto que vous préférez ?
     François-Frédéric Guy Il est difficile de distinguer un concerto plutôt qu’un
     autre. Celui que je préfère est en général celui que je suis en train d’interpréter !
     On peut distinguer des moments exceptionnels dans chacun des concertos, qui
     sont le reflet de l’évolution créatrice du compositeur : le mouvement lent du
     Premier, avec son solo de clarinette inoubliable ; celui du Deuxième, lorsque le
     piano se nimbe de pédale vers la fin du mouvement évoquant la méditation
     d’une âme solitaire ; le finale du Troisième, pétillant et rayonnant ; la poésie de
     l’introduction du Quatrième au piano seul, qui fait vibrer le public, et bien sûr
     la majesté, la grandeur et l’inspiration inégalables du Cinquième, qui projette la
     musique dans une autre dimension et annonce le romantisme et les concertos
     de Brahms.
     Les concertos de Beethoven sont les premières œuvres que j’ai dirigées du
     piano – et celles que j’ai le plus jouées en tant que pianiste. Quoi de plus naturel
     que de les interpréter avec l’Orchestre de chambre de Paris, avec qui j’ai une
     relation privilégiée depuis plusieurs saisons !

10
Que représente à vos yeux – en tant que chef et pianiste – l’œuvre de
Beethoven ?
François-Frédéric Guy Chaque semaine, je joue deux ou trois œuvres de
Beethoven sur scène, et je ne peux pas m’en passer. Son œuvre est en quelque
sorte mon « livre de chevet » de pianiste : j’explore en permanence toutes ses
facettes, les trente-deux sonates que j’ai enregistrées et jouées une dizaine
de fois en intégrale durant ces dix dernières années. J’ai joué et enregistré
également l’intégralité de sa musique de chambre, notamment avec le violoniste
Tedi Papavrami et les violoncellistes Anne Gastinel et Xavier Phillips. Et j’ai
fait, avec l’Orchestre de chambre de Paris, mes débuts de chef d’orchestre
avec la Symphonie no 5, célébrissime entre toutes. Si l’on me demandait quelle
musique emporter sur une île déserte, en disque ou en partition, je répondrais :
l’œuvre de Beethoven. ■

                                                                                   11
Orchestre de chambre
     de Paris
     Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris,
     l’un des orchestres de chambre de référence en Europe,
     recherche, avec son directeur musical Douglas Boyd,
     l’excellence artistique et porte une nouvelle vision de
     la musique et de son rôle dans la cité. Cette communauté
     de quarante-trois artistes engagés donne vie à quatre
     siècles de musique et s’attache à renouveler la relation
     entre un orchestre et sa ville.

12
I
                        l collabore avec des chefs et solistes réputés, avec lesquels il
                        poursuit la mise en valeur du répertoire et défend une lecture
                        chambriste originale. Innovant dans son rapport au public,
                        il propose des expériences participatives et immersives, et
                        développe de nouveaux contenus numériques. Sa démarche
                   citoyenne revendique une volonté de partage et l’ambition de nouer
                   des liens entre tous. Associé à la Philharmonie de Paris, il se produit
                   au Théâtre des Champs-Élysées, au Théâtre du Châtelet, en l’église
                   Saint-Eustache, au Théâtre 13 et à la Salle Cortot.
                   Lors de la saison 2019-2020, l’orchestre s’entoure d’artistes qui
                   partagent sa démarche artistique : le chef d’orchestre et pianiste
                   Lars Vogt autour de la pratique du joué-dirigé, le pianiste François-
                   Frédéric Guy dans l’intégrale des cinq concertos de Beethoven, le
                   compositeur Arthur Lavandier et les compositrices Sivan Eldar
                   et Jamie Man. Au fil des concerts, il collabore avec des chefs et
                   solistes renommés comme Andrea Marcon, Hervé Niquet, Francesco
                   Piemontesi, Jean-Guihen Queyras, Fazıl Say, Carolin Widmann,
                   Nicolas Altstaedt et Antoine Tamestit, et des grandes voix comme
                   Stéphanie d’Oustrac et Jodie Devos.
                   Il est présent dans des productions lyriques et chorégraphiques
                   à l’Opéra-Comique, au Théâtre des Champs-Élysées et à l’Opéra
                   de Paris, ainsi que dans une nouvelle série de concerts dédiée à
                   la création au Théâtre du Châtelet. À la Philharmonie de Paris, il
                   prend part à deux ciné-concerts autour de Charlie Chaplin, célèbre
                   l’anniversaire Beethoven avec un spectacle musical de Marie-Ève
                   Signeyrole, et son directeur musical Douglas Boyd s’associe à
                   l’Orchestre des jeunes Démos pour un programme autour d’airs
                   d’opéra de Mozart. ■

                   L’Orchestre de chambre de Paris, labellisé Orchestre national en région, remercie
                   de leur soutien la Ville de Paris, le ministère de la Culture (Drac Île-de-France),
                   les entreprises partenaires, accompagnato, cercle des donateurs de l’Orchestre de
© Pierre Morales
                   chambre de Paris, ainsi que la Sacem, qui contribue aux résidences de compositeurs.
                                                                                                         13
L’année 2020 commence à peine,
c’est le moment de nous rejoindre !
  C’est une vision philanthropique responsable et engagée que nous
  vous proposons avec accompagnato, le cercle des donateurs de
  l’Orchestre de chambre de Paris. Il a pour ambition d’entretenir une
  relation de partage et de proximité entre ses membres et l’orchestre
  tout en étant attentif aux évolutions et à la diversité de notre société
  contemporaine.
  Pour développer une programmation d’excellence à Paris et dans
  les plus belles salles du monde et favoriser l’accès à la musique
  de tous les publics, l’Orchestre de chambre de Paris a besoin de
  votre soutien. Rejoignez accompagnato et entrez dans une relation
  privilégiée avec l’Orchestre de chambre de Paris !

                         Plus d’informations sur
                   orchestredechambredeparis.com
                       rubrique « soutenez-nous »
les musiciens
VIOLONS                                VIOLONCELLES                         CLARINETTES
Deborah Nemtanu                        Benoît Grenet                        Florent Pujuila
solo supersoliste                      solo                                 solo
Philip Bride                           Étienne Cardoze                      Kevin Galy
premier solo                           Livia Stanese
Suzanne Durand-Rivière                 Sarah Veilhan
co-solo                                Yska Ben Zakoun                      BASSONS
Nicolas Alvarez                                                             Fany Maselli
                                                                            solo
Jean-Claude Bouveresse
                                       CONTREBASSES                         Henri Roman
Nathalie Crambes
Marc Duprez                            Eckhard Rudolph
                                       solo
Kana Egashira
                                       Caroline Peach                       CORS
Hélène Lequeux-Duchesne
Mirana Tutuianu                        co-solo                              Nicolas Ramez
                                       Tom Laffolay                         solo
François Galichet
Gaspard Maeder-Lapointe                                                     Gilles Bertocchi
Élodie Michalakakos
Guillaume Roger
                                       FLÛTES
                                       Marina Chamot-Leguay                 TROMPETTES
Émilie Sauzeau
                                       solo                                 Adrien Ramon
                                       Fleur Grüneissen                     solo
ALTOS                                                                       Clément Formatché
Jossalyn Jensen
solo                                   HAUTBOIS
                                       Guillaume Pierlot                    TIMBALES
Sabine Bouthinon
Aurélie Deschamps                      Chi Hua Lu                           Rodolphe Théry
Claire Parruitte
Pierre Courriol
Julien Gaben

                  Mme Brigitte Lefèvre                                M. Nicolas Droin
                  présidente du conseil d’administration              directeur général

                        Conseil d’administration, équipe administrative et technique sur
                                     orchestredechambredeparis.com
                                                                                                15
les prochains concerts
  Jeudi 23 janvier – 20 h
  Théâtre des Champs-Élysées
  VIOLONCELLE ET PURETÉ CLASSIQUE
  SCHÖNBERG Symphonie de chambre n o 1 en mi majeur, op. 9
  HAYDN Concerto pour violoncelle n o 1 en do majeur, Hob.VIIb:1
  BEETHOVEN Symphonie n o 8 en fa majeur, op. 93
  Nicolas Altstaedt direction et violoncelle
  Orchestre de chambre de Paris

  Jeudi 2 avril – 20 h
  Théâtre des Champs-Élysées
  LE VIOLONCELLE FRANÇAIS
  BOULEZ Messagesquisse, pour violoncelle solo et six violoncelles,
  sur le nom de Paul Sacher
  SAINT-SAËNS Concerto pour violoncelle n o 2 en ré mineur, op. 119
  SCHUBERT Symphonie n o 9 en ut majeur, D 944                        Licence entrepreneur de spectacle : 2-1070176

  Douglas Boyd direction
  Jean-Guihen Queyras violoncelle
  Orchestre de chambre de Paris

                         #OCP1920
               orchestredechambredeparis.com
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