Le programme la musique nous rapproche - Samedi 18 janvier Théâtre des Champs-Élysées - Orchestre de chambre de Paris
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la musique nous rapproche le programme Samedi 18 janvier Théâtre des Champs-Élysées François-Frédéric Guy — © AMR orchestredechambredeparis.com
le concert Voyage intégral BEETHOVEN Concerto pour piano n o 1 en ut majeur, op. 15 Concerto pour piano n o 3 en ut mineur, op. 37 — Entracte (60 minutes) — BEETHOVEN Concerto pour piano n o 2 en si bémol majeur, op. 19 Concerto pour piano n o 4 en sol majeur, op. 58 — Entracte (20 minutes) — BEETHOVEN Concerto pour piano n o 5 en mi bémol majeur « Empereur », op. 73 François-Frédéric Guy direction et piano Orchestre de chambre de Paris Durée du concert : environ 4h15, entractes compris Bonus numériques sur orchestredechambredeparis.com 2
les œuvres QUI ? Ludwig van Beethoven (1770-1827) QUOI ? Concerto pour piano et orchestre n o 1 en ut majeur, op. 15 Composition : 1795 ; révisions en 1796, 1798 et 1800 Création : première audition, le 29 mars 1795, à Vienne ; QUAND ET OÙ ? version définitive, le 2 avril 1800, au Théâtre de la Cour, avec le compositeur au clavier et à la direction COMMENT ? I. Allegro con brio ; II. Largo ; III. Rondo : allegro QUELLE DURÉE ? 35 minutes environ U n élan extraordinaire anime les cordes, une fanfare de vents et des timbales dans les premières mesures de l’Allegro con brio du Concerto no 1 en ut majeur. Après un rythme de marche au caractère héroïque apparaît un second thème avant tout lyrique. Le piano ménage ses effets. Il est à l’unisson de ce climat, multipliant les traits et les difficultés techniques. Le sommet expressif du mouvement est volontairement concentré dans la cadence. Le soliste y montre l’étendue de sa virtuosité et son sens de l’improvisation. Habituellement, à la fin d’une cadence, les trilles annoncent le retour de l’orchestre. Beethoven diffère à plusieurs reprises l’entrée des pupitres. C’est un effet humoristique dont il a probablement hérité de Haydn. Contrairement à l’Allegro con brio, le piano s’impose dès le début du Largo en la bémol majeur. C’est l’instrument soliste qui assure la prima voce avec un chant dépouillé. Les cordes et les bois le soutiennent dans l’esprit de la sérénade. Le dialogue entre le piano et l’orchestre est d’autant plus intimiste et compact que la richesse de l’ornementation du clavier rappelle l’écriture de Mozart. L’expression lyrique culmine dans la coda lorsque le piano échange de superbes phrases avec la clarinette. Le Rondo met en valeur, vingt mesures durant, le dynamisme et le brio du piano qui, seul, expose le thème. Puis ce sont à nouveau des séries de gammes, des traits en tous sens qui développent l’idée musicale avec un optimisme sans faille. Une cadence survoltée et une coda orgueilleuse concluent le concerto. Beethoven avait conscience de réunir dans un même hommage l’humour du dernier Haydn – celui des symphonies « londoniennes » – avec les « turqueries » pittoresques de Mozart. ■ 3
Pour l’anecdote Pianiste hors pair, Beethoven exploitait au maximum les possibilités de l’instrument de l’époque, le piano-forte. QUI ? Ludwig van Beethoven QUOI ? Concerto pour piano et orchestre n o 3 en ut mineur, op. 37 Composition : 1796-1800. Création : première version, le 5 avril 1803, QUAND ET OÙ ? au Theater an der Wien, avec le compositeur au piano ; seconde version, le 19 juillet 1804, avec Ferdinand Ries au piano COMMENT ? I. Allegro con brio ; II. Largo ; III. Rondo allegro QUELLE DURÉE ? 35 minutes environ D ans l’Allegro con brio, l’orchestre présente deux idées musicales : la première, qui est longuement exposée, donne l’occasion aux pupitres des cordes d’entrer en conflit avec les vents ; le second thème est d’une facture plus lyrique. À l’issue de près de quatre minutes et cent onze mesures d’orchestre, le piano entre en scène. Volubile, puissant, virtuose, il s’exprime avec fougue. Après une cadence de grande ampleur, le premier mouvement s’achève sur un double forte. Le piano introduit le Largo en mi majeur. L’orchestre reprend et développe l’idée thématique dans l’esprit de la musique de chambre. En effet, de petits ensembles, des duos se constituent au sein des pupitres, comme celui de la flûte et du basson. À chaque fois que le soliste reprend la parole (« sempre con gran espressione »), il module et ornemente le thème. Dans le finale, un Rondo au tempo allegro, la première idée musicale fait office de rengaine. Beethoven la traite à la manière d’un perpetuum mobile d’une grande vigueur rythmique. Le second thème est une marche qui a pour effet d’augmenter le dynamisme du mouvement et de rompre une éventuelle monotonie. Il utilise certains instruments comme la clarinette et les violoncelles afin de colorer de manière originale la ligne mélodique. Le concerto s’achève par un presto irrésistible. ■ Pour l’anecdote Lors de la création de ce Concerto no 3, la partition n'était pas encore achevée. Le compositeur, qui tenait la partie soliste, improvisa plusieurs pages devant un orchestre pour le moins décontenancé ! 4
QUI ? Ludwig van Beethoven QUOI ? Concerto pour piano et orchestre n o 2 en si bémol majeur, op. 19 Composition : premières esquisses, 1780 ; première version, 1795 ; révision en 1798. Création : le 29 mars 1795, au Burgtheater QUAND ET OÙ ? de Vienne, avec le compositeur en soliste et l’orchestre dirigé par Antonio Salieri ; version définitive probablement donnée en octobre 1798 COMMENT ? I. Allegro con brio ; II. Adagio ; III. Rondo : allegro molto QUELLE DURÉE ? 30 minutes environ L ’Allegro con brio du Concerto en si bémol majeur est encore teinté de sonorités mozartiennes. La longue introduction orchestrale est digne d’une ouverture d’opéra, fortement marquée sur le plan rythmique. Ne pourrait-on imaginer, dans ces quelques mesures introductives, les réminiscences d’une marche militaire ? Près de trois minutes passent avant que le soliste entre en scène et expose des thèmes vigoureux qui flattent sa technique. Le piano est en effet brillant, « victorieux ». Il interroge l’orchestre jusqu’à la cadence écrite par Beethoven en 1809, à l’occasion de l’édition de la partition (lors de la création, en 1798, la cadence fut improvisée). L’Adagio resserre encore davantage les liens entre le soliste et les pupitres de l’orchestre. Celui-ci n’est plus retranché dans le rôle d’un faire-valoir. L’écriture est d’un lyrisme novateur, mettant à profit des nuances comme Con gran espressione. Beethoven exploite aussi divers effets de timbres et de couleurs. Au milieu du mouvement, on remarque notamment que le piano n’est pas utilisé pour porter la mélodie, celle-ci étant confiée aux vents. C’est dans la conclusion de l’Adagio, seulement, que l’on entend distinctement et sans ornementation le thème repris au piano. Le Rondo laisse la parole au soliste. Un refrain des plus anodins est développé à la main droite. Le caractère du finale semble conçu tout exprès pour que l’on oublie la grandeur des mouvements précédents. C’est à l’orchestre qu’il revient de préserver l’assise rythmique alors que le piano, volubile, se charge d’ornementations de plus en plus véloces. Une puissante cadence spécifiée fortissimo conclut ce finale étonnamment heureux et dont Beethoven aurait puisé la sève dans des danses populaires. ■ 5
Pour l’anecdote Sans fausse modestie, mais avec la lucidité qui le caractérisait, Beethoven avoua à son éditeur ne pas avoir réussi une œuvre de qualité comparable à celles de Mozart. Toutefois, il ajouta dans l’une de ses missives : « Je garde les meilleurs [concertos] pour moi, jusqu’à ce que je fasse moi-même un voyage, mais ça ne vous causera aucun déshonneur de le graver. » QUI ? Ludwig van Beethoven QUOI ? Concerto pour piano et orchestre n o 4 en sol majeur, op. 58 Composition : 1802 QUAND ET OÙ ? Création : le 22 décembre 1808, au Theater an der Wien COMMENT ? I. Allegro moderato ; II. Andante con moto ; III. Rondo, vivace QUELLE DURÉE ? 33 minutes environ L es premières esquisses du Concerto en sol majeur datent des années 1802-1803, et ce n’est qu’en mars 1808 qu’eut lieu à Vienne une première audition, en privé, au palais du prince Lobkowitz. L'écriture de l’œuvre fut profondément influencée par la gestation fort longue de la Symphonie no 5. Il paraît évident que le Concerto et la Symphonie se sont nourris de leurs matériaux respectifs, des trouvailles harmoniques et rythmiques de l’un et de l’autre. L’œuvre connut un succès relatif. La raison principale en est l'austérité et la complexité de son écriture. Le Concerto s’ouvre par des accords presque hésitants. Le piano prend immédiatement la parole, contrairement à l’opus précédent, qui offre une longue ouverture orchestrale. Le premier thème de l’Allegro moderato semble citer le motif rythmique du début de la Symphonie no 5. Il est probable que Beethoven ait improvisé la cadence, faute d’avoir eu le temps nécessaire pour l'écrire. Virtuose incomparable, il était toutefois soucieux que son concerto puisse être joué par tous les pianistes professionnels. Par conséquent, il composa deux versions de la cadence. L'Andante con moto, en mi mineur, est d’une durée trois fois plus courte que l’Allegro moderato. Le contraste entre la gravité et la puissance des cordes, qui jouent à la fois forte et staccato, et le soliste, piano, est saisissant. Il est probable que Beethoven ait voulu rendre hommage à Christoph Willibald von 6
Gluck (1714-1787) en citant un air de l'opéra Orphée et Eurydice. Il appréciait particulièrement les thèmes puisés dans la mythologie grecque car il pensait ainsi prouver leur valeur et leur caractère universels. Le finale est enchaîné. Après l'Andante con moto, sa virtuosité apparaît de manière saisissante. Le mouvement peine à contenir une énergie bouillonnante. Beethoven réalisa plusieurs essais afin de parfaire la cadence. Les timbales et les trompettes se joignent au finale héroïque et d’une grandeur irrésistible. L’orchestre du Concerto porte déjà en germe les couleurs de la Symphonie no 9. Beethoven dédia son concerto à un pianiste et compositeur amateur de talent : l'archiduc Rodolphe d'Autriche, le plus jeune fils de l'empereur Léopold II. Plus tard, il en réalisa un arrangement pour quintette à cordes et piano. ■ Pour l’anecdote Le 22 décembre 1808, au Theater an der Wien, demeure une date mémorable, peut-être la plus extraordinaire de toute l’histoire de la musique. En effet, outre le Concerto pour piano no 4 que l'on donna pour la première fois, on entendit aussi la création des Symphonies no 5 et no 6 ainsi que l’aria « Ah, perfido! », la Fantaisie pour piano op. 77 et la Fantaisie chorale op. 80 ! QUI ? Ludwig van Beethoven QUOI ? Concerto pour piano et orchestre n o 5 en mi bémol majeur « Empereur », op. 73 Composition : 1809. Création : le 28 novembre 1811, QUAND ET OÙ ? par l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, soliste et chef inconnus COMMENT ? I. Allegro ; II. Adagio un poco moto ; III. Rondo : Allegro, ma no troppo QUELLE DURÉE ? 40 minutes environ L ’année 1809 fut une année « maudite » pour l’Autriche : l’invasion des troupes napoléoniennes et l’occupation de Vienne pour la seconde fois par les troupes françaises, le traumatisme des bombardements des 11 et 12 mai 1809 marquèrent les Autrichiens. Les exhortations à la révolte que l’on peut lire sur les manuscrits du nouveau Concerto en mi bémol majeur que compose alors Beethoven sont sans équivoque : « Angriff! Sieg! » (Attaque ! Victoire !). Toutefois, l’année 1809 ne fut pas aussi improductive car bon nombre de chefs-d’œuvre virent le jour : la Sonate « Les Adieux », le Quatuor à cordes no 10 op. 74 ainsi que le Concerto pour piano en mi bémol majeur. 7
L’œuvre provoqua une véritable révolution dans le genre du concerto. En effet, aucun compositeur n’avait jamais écrit un premier mouvement d'aussi vastes dimensions : six cents mesures ! Par ailleurs, Beethoven avait confié une partition particulièrement sonore au piano-forte, qui devait s’imposer face à un orchestre puissant. La faiblesse dynamique de l’instrument soliste se heurtait à un orchestre dont la nomenclature était assez inédite pour l'époque. Le défi paraissait impossible à relever. Le premier des trois mouvements, Allegro, laisse place nette au piano. S’agit-il d’une improvisation couchée par écrit ? L’orchestre symphonique (sans trombone mais avec des cors et des timbales) surgit avec une énergie jubilatoire et agressive. Quel contraste avec l’apparition du second thème, plus mystérieux et alternant les tonalités majeures et mineures ! Trois courtes cadences au début du Concerto apparaissent d’autant plus originales que la fin du mouvement ne propose aucune autre cadence. La grande virtuosité de l’écriture est portée par des formules rythmiques qui sont celles de la marche mais aussi de l'écho de musiques révolutionnaires et militaires. L’Adagio un poco moto s’enchaîne au premier mouvement. D'emblée, il frappe par sa simplicité. Il s'ouvre par une sorte de choral aux cordes seules. Beethoven a cherché de multiples variantes afin d’offrir les « broderies » les plus naturelles au clavier dans son dialogue avec les cors. Le dépouillement de l’écriture et l’atmosphère presque religieuse suspendue sur la note si du piano préparent l’entrée du finale. Celui-ci, un Allegro ma non troppo, évoque une danse populaire par un simple motif développé sur l’arpège de mi bémol. Le sentiment d’improvisation prévaut comme au début du Concerto. Le soliste tente plusieurs ouvertures pour mieux lancer le finale triomphant. ■ Pour l’anecdote Que penser du sous-titre « Empereur » accolé à la partition ? Les musicologues s’interrogent encore sur sa signification, qui s’avère en contradiction avec les idées libérales du musicien. Aujourd’hui, ils ont acquis la quasi-certitude qu’il s’agit d’un titre apocryphe. Beethoven dédia le Concerto à l’archiduc Rodolphe en remerciement de son soutien financier. Textes : Stéphane Friederich 8
le chef et soliste François-Frédéric GUY chef d’orchestre et pianiste François-Frédéric Guy est considéré comme un spécialiste du répertoire romantique allemand et en particulier de Beethoven, dont il a enregistré les trente-deux sonates, l’intégrale de la musique pour violoncelle et piano avec Xavier Phillips, les sonates pour violon et piano avec Tedi Papavrami et les cinq concertos, avec l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Philippe Jordan et avec Sinfonia Varsovia, © AMR qu’il dirige du clavier. I l mène une carrière internationale aux côtés des plus grands chefs (Marc Albrecht, Fabien Gabel, Bernard Haitink, Daniel Harding, Kent Nagano, Michał Nesterowicz, Kazushi Ono, Josep Pons, Pascal Rophé, Esa-Pekka Salonen, Antoni Witt, Jaap van Zweden...) avec des orchestres prestigieux comme les Wiener Symphoniker, l’Orchestre symphonique de Montréal ou le Philharmonia Orchestra. Curieux de la musique de son temps, il se fait l’interprète de nombreux compositeurs contemporains – il crée notamment, en joué-dirigé, Écoumène d’Aurélien Dumont à Limoges et à Paris (2019-2020). Il dirige à cette occasion la Symphonie no 7 de Beethoven et la Symphonie « Haffner » de Mozart. Il exprime aussi son amour pour la voix en se produisant régulièrement avec des artistes lyriques comme Sophie Koch. Entre 2014 et 2017, il est artiste en résidence à l’Arsenal de Metz. Entre 2017 et 2020, il est artiste associé – pianiste et chef d’orchestre – à l’Orchestre de chambre de Paris. Depuis 2012, il dirige régulièrement du piano différentes formations (Orchestre philharmonique royal de Liège, Sinfonia Varsovia, Orchestre national des Pays de Loire, Orchestre de chambre de Paris…). En 2019-2020, il poursuit son intégrale des sonates pour piano de Beethoven à Séoul, donne l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano avec Xavier Phillips à Londres et à Tokyo (où il joue également l’intégrale des sonates pour piano). Il se produit en récital à Londres, Paris, Dijon, au Festival de La Roque d’Anthéron, au Festival Enesco de Budapest. On le retrouve avec Sinfonia Varsovia à l’Arsenal de Metz, où il dirige le Concerto no 2 de Chopin, la Sinfonietta de Penderecki et la Symphonie no 4 de Beethoven. On l'entend également à Varsovie, en Italie, au Danemark et à Montréal sous la direction de Christoph Eschenbach. ■ 9
trois questions à… François-Frédéric GUY chef et pianiste Pouvez-vous nous présenter l’intégrale de ce soir ? François-Frédéric Guy Je me réjouis d’ouvrir les festivités parisiennes du Théâtre des © AMR Champs-Élysées, pour le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de Beethoven, avec l’Orchestre de chambre de Paris. C’est un véritable défi pour moi de jouer et de diriger du piano ses cinq concertos en une seule soirée : il faut garder sa condition physique et sa concentration intactes. Nous avions déjà donné ce cycle il y a quelques années, avec l’Orchestre de chambre de Paris, dans le cadre du Festival Berlioz de La Côte-Saint-André, mais c’est la première fois que je joue cette intégrale à Paris, et au Théâtre des Champs-Élysées. C’est un pari fou, mais en même temps chaque concerto annonce le suivant et permet de suivre l’évolution phénoménale du style beethovénien et la maîtrise toujours plus grande du compositeur du rapport entre piano et orchestre. C’est donc un très grand bonheur musical, artistique, de pouvoir partager avec le public ces œuvres dans leur évolution, dans leur continuité. Y a-t-il, parmi les cinq, un concerto que vous préférez ? François-Frédéric Guy Il est difficile de distinguer un concerto plutôt qu’un autre. Celui que je préfère est en général celui que je suis en train d’interpréter ! On peut distinguer des moments exceptionnels dans chacun des concertos, qui sont le reflet de l’évolution créatrice du compositeur : le mouvement lent du Premier, avec son solo de clarinette inoubliable ; celui du Deuxième, lorsque le piano se nimbe de pédale vers la fin du mouvement évoquant la méditation d’une âme solitaire ; le finale du Troisième, pétillant et rayonnant ; la poésie de l’introduction du Quatrième au piano seul, qui fait vibrer le public, et bien sûr la majesté, la grandeur et l’inspiration inégalables du Cinquième, qui projette la musique dans une autre dimension et annonce le romantisme et les concertos de Brahms. Les concertos de Beethoven sont les premières œuvres que j’ai dirigées du piano – et celles que j’ai le plus jouées en tant que pianiste. Quoi de plus naturel que de les interpréter avec l’Orchestre de chambre de Paris, avec qui j’ai une relation privilégiée depuis plusieurs saisons ! 10
Que représente à vos yeux – en tant que chef et pianiste – l’œuvre de Beethoven ? François-Frédéric Guy Chaque semaine, je joue deux ou trois œuvres de Beethoven sur scène, et je ne peux pas m’en passer. Son œuvre est en quelque sorte mon « livre de chevet » de pianiste : j’explore en permanence toutes ses facettes, les trente-deux sonates que j’ai enregistrées et jouées une dizaine de fois en intégrale durant ces dix dernières années. J’ai joué et enregistré également l’intégralité de sa musique de chambre, notamment avec le violoniste Tedi Papavrami et les violoncellistes Anne Gastinel et Xavier Phillips. Et j’ai fait, avec l’Orchestre de chambre de Paris, mes débuts de chef d’orchestre avec la Symphonie no 5, célébrissime entre toutes. Si l’on me demandait quelle musique emporter sur une île déserte, en disque ou en partition, je répondrais : l’œuvre de Beethoven. ■ 11
Orchestre de chambre de Paris Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris, l’un des orchestres de chambre de référence en Europe, recherche, avec son directeur musical Douglas Boyd, l’excellence artistique et porte une nouvelle vision de la musique et de son rôle dans la cité. Cette communauté de quarante-trois artistes engagés donne vie à quatre siècles de musique et s’attache à renouveler la relation entre un orchestre et sa ville. 12
I l collabore avec des chefs et solistes réputés, avec lesquels il poursuit la mise en valeur du répertoire et défend une lecture chambriste originale. Innovant dans son rapport au public, il propose des expériences participatives et immersives, et développe de nouveaux contenus numériques. Sa démarche citoyenne revendique une volonté de partage et l’ambition de nouer des liens entre tous. Associé à la Philharmonie de Paris, il se produit au Théâtre des Champs-Élysées, au Théâtre du Châtelet, en l’église Saint-Eustache, au Théâtre 13 et à la Salle Cortot. Lors de la saison 2019-2020, l’orchestre s’entoure d’artistes qui partagent sa démarche artistique : le chef d’orchestre et pianiste Lars Vogt autour de la pratique du joué-dirigé, le pianiste François- Frédéric Guy dans l’intégrale des cinq concertos de Beethoven, le compositeur Arthur Lavandier et les compositrices Sivan Eldar et Jamie Man. Au fil des concerts, il collabore avec des chefs et solistes renommés comme Andrea Marcon, Hervé Niquet, Francesco Piemontesi, Jean-Guihen Queyras, Fazıl Say, Carolin Widmann, Nicolas Altstaedt et Antoine Tamestit, et des grandes voix comme Stéphanie d’Oustrac et Jodie Devos. Il est présent dans des productions lyriques et chorégraphiques à l’Opéra-Comique, au Théâtre des Champs-Élysées et à l’Opéra de Paris, ainsi que dans une nouvelle série de concerts dédiée à la création au Théâtre du Châtelet. À la Philharmonie de Paris, il prend part à deux ciné-concerts autour de Charlie Chaplin, célèbre l’anniversaire Beethoven avec un spectacle musical de Marie-Ève Signeyrole, et son directeur musical Douglas Boyd s’associe à l’Orchestre des jeunes Démos pour un programme autour d’airs d’opéra de Mozart. ■ L’Orchestre de chambre de Paris, labellisé Orchestre national en région, remercie de leur soutien la Ville de Paris, le ministère de la Culture (Drac Île-de-France), les entreprises partenaires, accompagnato, cercle des donateurs de l’Orchestre de © Pierre Morales chambre de Paris, ainsi que la Sacem, qui contribue aux résidences de compositeurs. 13
L’année 2020 commence à peine, c’est le moment de nous rejoindre ! C’est une vision philanthropique responsable et engagée que nous vous proposons avec accompagnato, le cercle des donateurs de l’Orchestre de chambre de Paris. Il a pour ambition d’entretenir une relation de partage et de proximité entre ses membres et l’orchestre tout en étant attentif aux évolutions et à la diversité de notre société contemporaine. Pour développer une programmation d’excellence à Paris et dans les plus belles salles du monde et favoriser l’accès à la musique de tous les publics, l’Orchestre de chambre de Paris a besoin de votre soutien. Rejoignez accompagnato et entrez dans une relation privilégiée avec l’Orchestre de chambre de Paris ! Plus d’informations sur orchestredechambredeparis.com rubrique « soutenez-nous »
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les prochains concerts Jeudi 23 janvier – 20 h Théâtre des Champs-Élysées VIOLONCELLE ET PURETÉ CLASSIQUE SCHÖNBERG Symphonie de chambre n o 1 en mi majeur, op. 9 HAYDN Concerto pour violoncelle n o 1 en do majeur, Hob.VIIb:1 BEETHOVEN Symphonie n o 8 en fa majeur, op. 93 Nicolas Altstaedt direction et violoncelle Orchestre de chambre de Paris Jeudi 2 avril – 20 h Théâtre des Champs-Élysées LE VIOLONCELLE FRANÇAIS BOULEZ Messagesquisse, pour violoncelle solo et six violoncelles, sur le nom de Paul Sacher SAINT-SAËNS Concerto pour violoncelle n o 2 en ré mineur, op. 119 SCHUBERT Symphonie n o 9 en ut majeur, D 944 Licence entrepreneur de spectacle : 2-1070176 Douglas Boyd direction Jean-Guihen Queyras violoncelle Orchestre de chambre de Paris #OCP1920 orchestredechambredeparis.com
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