Le repas gastronomique des Français - Une nouvelle opportunité de valorisation des territoires - Observatoire Lorrain du Tourisme
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Le repas gastronomique des Français Une nouvelle opportunité de valorisation des territoires LANCEA Développement 18, rue Berthollet 75005 Paris tel 01 58 10 39 90 fax 01 42 17 03 64 contact@lancea.fr SARL au capital de 10 200€ RCS Paris TVA FR 93 420 374 068 APE 7022Z
Sommaire Editorial ............................................................................................................................ 4 Introduction ..................................................................................................................... 5 Chapitre 1 : la « gastronomie », un secteur majeur du tourisme national ........................... 6 1/ Les « gastronomes », de bons clients ! ....................................................................... 7 2/ La cuisine et le fait maison, un véritable engouement en France et ailleurs .............. 10 2.1/ La déferlante médiatique autour de la cuisine ........................................................ 10 2.2/ Les Français retrouvent le goût de cuisiner ............................................................. 11 3/ La « gastronomie », une forte composante d’image et d’attractivité ........................ 13 4/ Des retombées très importantes pour les territoires ................................................ 15 4.1/ Des retombées économiques de premier plan ........................................................ 15 4.2/ Une filière fortement créatrice d’emplois ............................................................... 16 5/ De nombreuses activités composant le secteur de la « gastronomie »...................... 18 5.1/ La restauration : le premier segment à mobiliser .................................................... 18 5.2/ Les vins et les produits du terroir : les composantes de base ................................. 21 5.3/ Les routes « gastronomiques » : itinérance au sein des terroirs ............................. 25 5.4/ Les événements « gastronomiques » : des occasions de partage ........................... 27 5.5/ Les entreprises et les musées « gourmands » : des incitations à mieux comprendre les terroirs ........................................................................................................................... 29 5.6/ Les arts de la table : un secteur à part entière de la gastronomie .......................... 32 5.7/ Les cours de cuisine : une manière de rentrer dans l’intimité d’une destination ? 34 5.8/ Les animateurs des réseaux : des forces vives à mobiliser ...................................... 34 Chapitre 2 : le « repas gastronomique des Français », inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO .......................................................................... 38 1/ Une inscription récente pour une reconnaissance internationale ............................. 39 2/ Du « patrimoine culinaire » au « repas gastronomique des Français » ...................... 40 3/ Une reconnaissance honorifique qui engage… ......................................................... 41 3.1/ Renforcer la transmission par l'éducation ............................................................... 41 3.2/ Développer la documentation et la recherche ........................................................ 41 3.3/ Créer des outils et des équipements de sensibilisation et d'information ............... 42 3.4/ Contribuer au renforcement du dialogue interculturel ........................................... 42 4/ … et se doit d’éviter certains écueils ! ...................................................................... 43 4.1/ Considérer qu’il s’agit d’un patrimoine statique menacé ........................................ 43 4.2/ Cultiver l’arrogance quant à la suprématie de la « gastronomie » française .......... 43 4.3/ Opter pour un repli franco-français ......................................................................... 44 4.4/ Privilégier l’élitisme .................................................................................................. 44 5/ Mais qu’est-ce-que le « repas gastronomique des Français » ? ................................. 45 5.1/ Un moment festif de partage ................................................................................... 45 © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 2
5.2/ Une structure de repas « traditionnelle »................................................................ 46 6/ Ce qu’il n’est pas ! ................................................................................................... 46 7/ Mais alors, quel bénéfice pour l’activité touristique ? .............................................. 47 7.1/ Une inscription sans finalité commerciale ............................................................... 47 7.2/ Une belle opportunité mais une mise en œuvre très encadrée .............................. 47 7.3/ Un levier pour la dynamisation de l’activité touristique des territoires .................. 49 Chapitre 3 : le repas gastronomique des Français, de nouveaux leviers pour valoriser les territoires ....................................................................................................................... 50 1/ Une mise en relation plus forte de l’habitant avec le visiteur ................................... 51 2/ Une nouvelle relation aux produits et aux savoir-faire ............................................. 55 3/ Repenser le développement des territoires ............................................................. 57 4/ Communiquer différemment auprès des clientèles .................................................. 60 5/ Revaloriser l’animation des territoires ..................................................................... 62 6/ Mieux exploiter les avantages du web 2.0 ............................................................... 65 7/ Promouvoir des routes touristiques virtuelles.......................................................... 67 Conclusions .................................................................................................................... 70 Fiche technique : construire un événementiel valorisant le « repas gastronomique des Français » ....................................................................................................................... 72 1/ Définir des objectifs précis....................................................................................... 72 2/ Mobiliser largement ................................................................................................ 73 3/ Les recettes du succès ............................................................................................. 74 4/ Elaborer le dossier de présentation de l’événement................................................. 75 5/ Mobiliser les partenaires potentiels ......................................................................... 76 6/ Parler de l’événement, parler du territoire ! ............................................................ 77 6.1/ La communication : avant, pendant et après .......................................................... 77 6.2/ De la communication de proximité avant tout… ..................................................... 78 6.3/ Du web événementiel en complément… ................................................................. 79 7/ Tirer parti du relais national de la Fête de la Gastronomie ....................................... 81 8/ Du virtuel au réel..................................................................................................... 82 8.1/ Organiser la montée en audience ............................................................................ 82 8.2/ Le calendrier possible d’une telle opération............................................................ 84 8.3/ Les enveloppes budgétaires à mobiliser .................................................................. 85 © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 3
Editorial Notre plaisir de la table, qu’il s’agisse d’un repas partagé en famille ou entre amis, d’une bonne table régionale ou d’un repas prestigieux proposé par l’une de nos grandes toques, est une composante essentielle de l’art de vivre à la française, constitutif de notre image autant que de notre identité. Dans un contexte touristique de plus en plus mondialisé, de plus en plus concurrentiel, il importe que nos destinations touristiques se distinguent dans leur diversité en répondant au plus près à la demande d’authenticité et de partage d’une clientèle en quête de séjours spécifiques, riches de sens … et de sensations ! Si le lien entre gastronomie et tourisme n’est plus à faire, miser sur ce qu’il peut offrir en termes de transmission, de convivialité, de plaisir et de rituels partagés va contribuer à doter notre territoire d’un avantage concurrentiel propre, d’un espace d’intervention favorable à la création de ressources durables, permettant à chacun – touriste, habitant, professionnel - d’innover autour de ce patrimoine vivant, en perpétuelle évolution. C’est ce que l’inscription par l’UNESCO du « repas gastronomique des Français » sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité vient conforter en offrant à tous les acteurs touristiques un formidable levier de valorisation de nos terroirs et de différenciation de nos offres. Atout France, en partenariat avec les cinq Comité Régionaux du Tourisme du Grand Est - Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Lorraine – est heureux de vous présenter ce guide dédié aux destinations qui souhaitent promouvoir leur territoire au travers de leurs richesses gastronomiques. Bonne lecture ! Christian Mantéi, DG d’Atout France © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 4
Introduction La « gastronomie » représente un sujet « historique » des stratégies de développement et de valorisation touristiques. Les produits du terroir, les grands restaurants, les itinéraires gourmands… tous ces éléments constitutifs de la filière « gastronomique » sont utilisés depuis bien longtemps par les destinations touristiques françaises à des fins de promotion et de commercialisation des territoires. Dans ce guide, nous utiliserons le En 2010, le « repas gastronomique des Français » est terme de « gastronomie » dans une inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de acception très large, qui ne se limite l’humanité par l’UNESCO. Cette inscription consacre ni à la dimension élitiste du terme, non pas la « gastronomie » française en tant que telle ni au seul champ de la restauration mais les valeurs de partage, d’échanges, de (il comprendra aussi les arts de la transmission… et de gourmandise qui apparaissent au tables, événements…). Ce terme sera donc utilisé entre guillemets cours de l’acte social qu’est le « repas gastronomique tout au long de ce guide. des Français ». En parallèle, les cinq Comités Régionaux du Tourisme adhérant à l’Association du Grand-Est1 ont décidé de lancer une réflexion commune, en partenariat avec Atout France, pour identifier les leviers permettant de mieux valoriser les richesses gastronomiques de leurs terroirs dans la promotion touristique de leurs destinations, notamment en s’inspirant du contenu de l’inscription du repas gastronomique à l’UNESCO. L’objectif de ce guide est donc triple : détailler les différentes composantes de la filière « gastronomie », afin d’en mesurer l’ampleur et d’en préparer la mobilisation ; cerner précisément ce que recouvre l’inscription sur la liste du patrimoine mondial immatériel, et décrire ses valeurs sous-jacentes afin d’éviter les erreurs d’interprétation possibles ; identifier les leviers permettant la valorisation de cette inscription sur le plan touristique et proposer des guides très opérationnels pour les territoires et les filières souhaitant se l’approprier. A l’aide de ces différents éléments, nous formons le vœu que chaque acteur du tourisme puisse s’appuyer sur l’acte social des Français le plus anodin mais également le plus 1 Comités Régionaux du Tourisme d’Alsace, de Bourgogne, de Champagne-Ardenne, de Franche-Comté et de Lorraine. Fil rouge de ce guide, de nombreux exemples de bonnes pratiques ou expériences particulières du Grand Est serviront d’illustration. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 5
emblématique qu’est le « repas gastronomique des Français » pour en faire un levier exceptionnel de promotion de nos territoires. Chapitre 1 : la « gastronomie », un secteur majeur du tourisme national © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 6
1/ Les « gastronomes », de bons clients ! Afin d’éclairer la réflexion des animateurs de territoire et des gestionnaires de destinations touristiques françaises, un traitement spécifique de la demande a été réalisé sur les clientèles touristiques déclarant un intérêt pour la « gastronomie » et le vin, à partir du Suivi de la Demande Touristique des Français (SDT – 2010). Ce focus permet d’identifier les différences sensibles existant entre les « amateurs de gastronomie et de vins » et l’ensemble des touristes, aussi bien en termes de caractéristiques socio-démographiques que de pratiques de séjours. Premier constat, les « gastronomes2 » sont, dans l’ensemble, plus âgés que les autres touristes : 55% d’entre eux ont plus de 50 ans contre 42% pour l'ensemble des touristes. Du même coup, les inactifs sont plus nombreux chez les « gastronomes » (39% contre 29%), du fait du poids des retraités. Ils représentent une catégorie de grands consommateurs. Ensemble des Les « gastronomes » ont d’ailleurs "Gastronomes" touristes un foyer plus restreint : seuls 33% 15-24 ans 6% 13% d'entre eux vivent dans un foyer 25-34 ans 14% 19% de 3 personnes ou plus, alors 35-49 ans 25% 26% qu’ils sont 44% pour l’ensemble 50-64 ans 34% 26% des touristes. En revanche, les foyers de deux personnes sont 65 ans et plus 21% 16% sur-représentés : 51.3% contre Total 100% 100% 37%. Source : SDT 2010 Deuxième constat : les « gastronomes » effectuent davantage de longs-séjours que l’ensemble des touristes : 52% contre 45%3. Ensemble des "Gastronomes" touristes Courts séjours 48% 54% Longs séjours 52% 46% Total 100% 100% Source : SDT 2010 Cette deuxième caractéristique constitue une raison supplémentaire de cibler ces clientèles particulières. Concernant le transport, la seule différence notable est la place de l'autocar, 2 Considérés ici comme les personnes déclarant un intérêt pour la gastronomie et le vin. 3 Séjours de plus de 4 nuits. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 7
deux fois plus souvent cité par les amateurs de « gastronomie » – probablement du fait du poids des groupes de seniors au pouvoir d'achat intéressant. Troisième constat, le motif principal de séjour évoqué par les deux populations est sensiblement différent : seuls 25% des amateurs de « gastronomie » indiquent la visite à la famille comme motif principal du séjour, contre 44% pour l’ensemble des touristes. Ensemble des "Gastronomes" touristes Vacance tourisme, loisirs 51,3% 35,8% Visite à de la famille 25,5% 43,9% Visite à des amis 12,7% 10,4% Manifestation culturelle, 2,4% 1,5% festival, fête Autres motivations 8,1% 8,4% Total 100% 100% Source : SDT 2010 Enfin, quatrième constat : les « gastronomes » privilégient l’hébergement marchand au logement dans leur famille ou chez des amis. 57% d’entre eux choisissent l’hébergement marchand, contre 37% pour la population totale. Les « gastronomes » représentent donc une population à plus forte valeur ajoutée. Ensemble des "Gastronomes" touristes Hébergement 57% 37% marchand Hébergement non 43% 63% marchand Total 100% 100% Source : SDT 2010 On remarque en particulier que pour les séjours en hôtellerie, la différence s'accroît avec le nombre d'étoiles, les « gastronomes » séjournant 1.27 fois plus dans les hôtels classés 0 ou 1 étoile… et 1.96 fois plus dans les hôtels classés 4 étoiles. Enfin, les chambres d'hôtes sont trois fois plus fréquentées par les « gastronomes » que par l'ensemble des touristes. En synthèse, les « gastronomes » représentent une clientèle attractive pour les professionnels du tourisme, avec un pouvoir d’achat élevé, une tendance à consommer - et ce toute l’année - et optant le plus souvent pour un hébergement marchand. Qui plus © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 8
est, leurs séjours sont plus longs que ceux des autres touristes : autant de raisons pour s’intéresser à ces clients particuliers ! Le Grand Est, un territoire chouchouté par les amateurs de « gastronomie » Proportionnellement, les amateurs de « gastronomie » et de vins fréquentent davantage les régions du Grand Est que l’ensemble des touristes, avec parfois d’importantes différences. L’Alsace passe ainsi de 1,4% des séjours effectués par l’ensemble des touristes à 4,5% pour les séjours effectués par les « gastronomes ». Jouer la carte « gastronomie et vin » est donc d’autant plus important pour ces territoires. Ensemble des Poids des séjours en France "Gastronomes" touristes Alsace 4,5% 1,4% Bourgogne 4,5% 2,9% Champagne-Ardenne 2,4% 1,7% Franche-Comté 2,1% 1,6% Lorraine 2,6% 2,4% Source : SDT 2010 © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 9
2/ La cuisine et le fait maison, un véritable engouement en France et ailleurs La cuisine française présente des caractéristiques spécifiques. Outre ses qualités gastronomiques, elle se distingue par sa variété, son évolution rapide au cours des dernières décennies et la volonté des Français de respecter un certain nombre de coutumes alimentaires. En effet, même si les consommateurs modernes sont de plus en plus mobiles, qu'ils mangent à des heures et sur des lieux variés (gares, centres commerciaux, musées ...), les français restent attachés aux trois grandes prises alimentaires quotidiennes : chaque jour, à 12h30, 54% des français sont à table, le pic de fréquentation ne concerne que 17% des anglais à 13h104. Cet engouement pour la gastronomie est largement relayé par les médias généralistes ; jamais la cuisine française n’a été aussi populaire : les marchés de produits du terroir ou bio fleurissent de toutes parts, les chefs deviennent des personnalités médiatiques, les émissions de télévision dédiées obtiennent un large succès en terme d’audience. Livres, sites, blogs et forums culinaires se multiplient, répondant à une demande croissante, et positionnant ainsi la cuisine et la table comme un grand moment de convivialité et de plaisirs partagés. 2.1/ La déferlante médiatique autour de la cuisine En France et en Europe, grâce aux grands médias et en particulier la télévision, des chefs initient le grand public à la « gastronomie » : en réconciliant les Français et la cuisine, avec par exemple l’émission M.I.A.M - Mon Invitation A Manger - où des amateurs se confrontent à Cyril Lignac pour l’élaboration de leur recette préférée ; en sensibilisant au problème de la qualité nutritionnelle des cantines scolaires britanniques, par exemple à travers la série « Jamie's School Dinners », où le chef Jamie Oliver dénonce les déséquilibres alimentaires des jeunes Britanniques et leur apprend à apprécier fruits et légumes ; le programme a été diffusé dans une quarantaine de pays ; en donnant envie de partir en voyage à la découverte d'un pays, de son histoire et des habitudes alimentaires de ses populations (« Fourchette et Sac à Dos » – France 5 présentée par Julie Andrieu)… 4 Manger : français, européens et américains face à l'alimentation - Claude Fischer et Estelle Masson – 2007. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 10
L’impact médiatique d’émissions de type « télé-réalité » sur la cuisine a jeté un coup de projecteur massif sur l’art de cuisiner, devenu un véritable phénomène de société : chaque émission d’« Un diner presque parfait » rassemble en moyenne 2 millions de spectateurs ; « Masterchef » a captivé plus de 6 millions de personnes pour la finale en 2011 ; « Top Chef » en a rassemblé environ 4,3 millions. On ne compte plus les ouvrages, supports dédiés aux recettes, souvenirs de tables, bonnes adresses, circuits gourmands, titres et journaux spécialisés dans la gastronomie, sans parler des sites, des blogs, des forums… Tout y est traité : recettes, quotidien des grands chefs, vie des bistrots, terroirs, vins, gourmets…. 2.2/ Les Français retrouvent le goût de cuisiner Autre tendance durable liée à la cuisine : l’engouement pour le frais, le bio, le « fait maison » qui constitue une réaction aux excès du tout industriel, de la grande distribution, voire de la mondialisation, dans un contexte de crise aggravé. Cela n’empêche nullement le goût des cuisines exotiques, sous réserve qu’elles soient qualitatives et porteuses des mêmes attributs. Le culte du bien manger correspond aujourd’hui à une volonté de sauvegarder sa santé face aux maladies cardiovasculaires et dégénératives, quitte à être en contradiction avec la mise en garde diététique et le plaisir de la gourmandise. Le bien manger est, du reste, une posture que tout le monde peut s’offrir au quotidien, même si les enquêtes montrent que les catégories de population les plus fragilisées n’y ont pas encore suffisamment accès, alors que les catégories supérieures le plébiscitent. Aujourd’hui, pour les populations européennes, le domaine de la cuisine est porteur de valeurs pérennes tels que le plaisir, le bien-être, la santé, mais aussi la valorisation des patrimoines (le terroir, l’agriculture, les AOC… ), ainsi que la participation à la sauvegarde de l’environnement par la préférence des produits biologiques, des circuits courts et du commerce de proximité, sans oublier, les valeurs sociales de partage, entre amis autour de repas de famille, et de valeurs éducatives par la transmission à ses enfants…. Ce goût pour la « vraie cuisine » que l’on pratique chez soi se reporte aussi sur la consommation de l’offre de restauration traditionnelle. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 11
Une enquête conduite récemment pour le compte de l’association des Maîtres restaurateurs montrait que5 : la restauration à table se conjugue avec les notions de plaisir, bien-être et moments festifs pour 32% des répondants, suivi de la sortie en couple (17%). Les clients plus occasionnels (moins d’une sortie au restaurant par semaine), affirment que les vacances sont des périodes propices pour aller au restaurant (17%) ; si le prix reste le 1er critère de choix d’une offre de restauration (cité par 81% des répondants), l’assurance de produits frais et cuisinés sur place est retenue par 64% des répondants. Enfin, la qualité d’accueil et de service est citée par 53% des répondants ; enfin, il est attendu d’un label de qualité qu’il garantisse avant tout : o l’utilisation de produits frais, cuisinés sur place pour 83% des répondants, o le savoir-faire du cuisinier et de ses équipes (19%), o l’utilisation de produits locaux (15%), o l’affichage de l’origine des produits utilisés (14%). Plus qu’une déferlante médiatique ou un effet de mode, l’art de cuisiner est redevenu déterminant pour donner une place au plaisir, « au bien manger », au partage et à la convivialité. 5 Enquête Atout France / BVA / José-Pierre Cholvy – Novembre 2011. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 12
3/ La « gastronomie », une forte composante d’image et d’attractivité Non, l’image touristique de la France ne se réduit pas à son patrimoine naturel et architectural, aussi beau et prestigieux soit-il ! Oui, la « gastronomie » constitue aussi un puissant symbole de nos destinations et participe amplement à leur notoriété, pour les clientèles nationales et plus encore pour nos visiteurs internationaux ! Une enquête conduite dans les gares et les aéroports en 20106 montrait que, parmi les activités pratiquées lors d’un séjour touristique à Paris et en Ile-de-France, la « découverte de la gastronomie française » arrive en 4ème position derrière la visite de musée, la promenade, et le shopping. 35 % des touristes prenant l’avion ou le train ont ainsi déclaré avoir profité de leur séjour en Ile-de-France pour partir à la découverte des richesses culinaires françaises. Une autre enquête menée en 2010 auprès de la population française7 posait la question des principaux atouts touristiques de la France. La « gastronomie » arrive en tête, citée par 93% des répondants, devant la « beauté des paysages » (83%) et les « monuments historiques et musées » (85%). Elle arrive en première position pour toutes les catégories de population, hormis pour les cadres et les plus de 65 ans8. En revanche, au niveau des pratiques touristiques, la « gastronomie, faire de bons repas » n’arrive qu’en 7ème position. 6 Restauration et Tourisme à Paris – OTCP 2011. 7 TNS Sofres – Juin 2010. 8 La même enquête montrait en revanche que la qualité de la restauration pouvait être améliorée, notamment en milieu urbain. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 13
La « gastronomie » du Grand Est : un produit d’appel incontournable La notoriété et l’image des territoires du Grand Est reposent en partie sur leurs richesses « gastronomiques ». C’est ainsi qu’en Alsace, la « gastronomie », les vins et les visites de caves constituent des motifs de fréquentation de la région pour 34% des répondants, soit le deuxième point cité, derrière la visite de villes ou villages pittoresques9. Dans les faits, les visites de cave et l’achat de vin font partie des activités pratiquées par 32% des visiteurs (4ème point cité)10. En Champagne-Ardenne, 45,1% des clients choisissent la région pour sa gastronomie et ses vins : c’est la première motivation des visiteurs, devant la beauté des sites et des paysages. Durant leur séjour, 46% des touristes visitent des caves ou achètent du champagne11 ! En Franche-Comté, parmi les caractéristiques générales attribuées à la région, le premier point évoqué par les clientèles est « la gastronomie du terroir », avec 38% de citations12. En Bourgogne, la notoriété de la destination est encore plus fortement portée par la richesse de la « gastronomie », et surtout par la puissance du vin : 48% des touristes français associent la Bourgogne à des séjours liés au vin. Ce taux monte à 57% pour les clientèles britanniques13. Ainsi, même si la consommation réelle de « gastronomie » n’est pas forcément la première activité effectuée par les touristes en vacances, elle demeure un atout fort quant à l’image et l’attractivité de la France, ce qui mérite d’être davantage mis en avant. 9 Observatoire Régional du Tourisme d’Alsace - Enquête marketing des clientèles, 2007. 10 Ibidem. 11 EMC 2007. 12 SOFRES / Observatoire Régional du Tourisme de Franche-Comté - Notoriété et image touristique de la Franche-Comté, 2004. 13 Euroeka Marketing & DGA Conseil / Bourgogne Tourisme - Enquête de notoriété et d’image, 2009. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 14
4/ Des retombées très importantes pour les territoires 4.1/ Des retombées économiques de premier plan Les activités liées à la « gastronomie » génèrent des retombées économiques considérables comme en témoignent différents macro-indicateurs : en France, le chiffre d’affaires global du secteur de la restauration est estimé à 52 milliards d’euros14, dont 25 milliards d’euros pour la restauration traditionnelle ; par ailleurs, à elle seule, la filière viticole pèse près de 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009, dont 5 milliards d’euros à l’export, avec en tête les vins de Champagne (30% des exportations) ; la France est le premier producteur agricole européen15, avec un chiffre d’affaires de 67 milliards d’euros, soit 18% de la production de l’Union Européenne (2008). Elle est le 4ème exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, avec 47.2 milliards d’euros de ventes à l’international soit plus de 6% de part de marché (2009). C’est également le 4ème exportateur mondial de produits alimentaires transformés, avec 31.4 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export pour les industries alimentaires (2009). o Rappelons que le total des exportations françaises est de 428 milliards d’euros en 201116. Une étude sur le poids économique du tourisme en Poitou-Charentes, réalisée en 2008, a démontré que le chiffre d’affaires du segment cafés-restaurants atteignait 1,3 milliards d’euros, dont environ 440 millions étaient imputables aux seuls touristes ; à comparer avec le chiffre d’affaires de l’hôtellerie régionale évalué à « seulement » 236 millions d’euros17. A cela, s’ajoute l’ensemble des autres activités liées à la « gastronomie » comme la vente de produits du terroir : autant dire qu’elle représente largement la première source touristique de retombées économiques à l’échelle régionale. Au niveau du touriste pris individuellement, il n’existe pas de données nationales précises. Celles-ci sont issues de sources très variées, parfois contradictoires, les mesures se basant sur des échantillons hétérogènes, la dépense des clients ou le chiffre d’affaires déclaré par les entreprises… avec tous les biais imaginables. 14 Soit l’équivalent du PIB de pays tels que la Lituanie ou la Slovénie. 15 ANIA, Agreste, INSEE. 16 Les Echos. 17 Evolution et devenir du poids économique du tourisme en Poitou-Charentes – Région Poitou-Charentes, 2008. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 15
Néanmoins, si l’on se base sur un certain nombre d’études de consommation menées localement, on constate par exemple que : le budget moyen de la clientèle « loisirs » à Paris (français et étrangers) est de 6.7 € pour le petit déjeuner, 14 € pour le déjeuner et 22.3 € pour le dîner, soit 43 € par jour. Quant à la clientèle « affaires » de la capitale, le budget correspondant monte à 57,2 € par jour18 ; environ un tiers des dépenses des touristes européens à Paris est destiné aux repas et à l’achat de produits alimentaires19 ; en région Provence-Alpes Côte d’Azur, 28% des dépenses des touristes sont consacrées à la restauration20. Cela montre bien que les dépenses des touristes en alimentation, majoritairement incompressibles, constituent une part importante du total de leurs dépenses durant leur séjour. Même si la fiabilité des chiffres concernant ce secteur est très relative, les dépenses liées à la « gastronomie » sous toutes ses formes sont cependant considérables. 4.2/ Une filière fortement créatrice d’emplois Dans le domaine du tourisme, 27,5 % des emplois salariés relèvent de la restauration, premier employeur de la filière ! En 2002, on comptait 212 604 cuisiniers et chefs cuisiniers, dont 61% dans le secteur de l’hôtellerie / restauration, représentant 17% des emplois de ce même secteur. La même année, on comptabilisait 258 493 serveurs de cafés et restaurants et 178 625 cadres de l’hôtellerie et de la restauration. En 2008, l’INSEE comptabilisait 544 857 salariés soit 442 000 Equivalent Temps Plein dans le seul secteur de la restauration (restauration / débits de boissons / traiteurs et autres services de restauration). En 2009-2010, la restauration a été le premier secteur économique en terme de création d’emplois, en France, avec 30 000 postes créés21. 18 CRT Paris-Ile-de-France – Enquête menée dans les gares et les aéroports – 2009. 19 CRT Paris-Ile-de-France – Enquête menée dans les gares et les aéroports – 2009. 20 La consommation touristique régionale – Observatoire du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur – 2005. 21 www.larestaurationenmouvement.fr. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 16
Autre chiffre, celui du large secteur de l’hôtellerie – café – restauration – vie nocturne, qui employait 800 000 personnes en 2008 (630 000 permanents et 170 000 saisonniers) soit 4% des actifs de France, ce qui en fait l’un des tous premiers secteurs économiques en termes d’emplois, même si sa saisonnalité est très forte22, avec environ 686 000 emplois en janvier contre 1 184 000 en août. A ces emplois directement liés à la consommation, il conviendrait d’ajouter ceux des autres secteurs liés à la « gastronomie » : produits du terroir, arts de la table, musées thématiques, manifestations « gastronomiques »…. Comme pour le chiffre d’affaires de la filière, le nombre d’emplois liés – directement ou indirectement - à la « gastronomie » est considérable et légitime donc une attention particulière de la part des gestionnaires de destination touristique. 22 Engendrant il est vrai une réelle précarité des emplois, un turn-over élevé et un manque de qualification et de formation. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 17
5/ De nombreuses activités composant le secteur de la « gastronomie » Le tourisme « gastronomique » met en jeu un grand nombre de secteurs très différents, participant chacun d’une manière ou d’une autre à l’image, la richesse et à l’attractivité de nos territoires. Chaque secteur possède une structuration propre (syndicats, interprofessions, labels de qualité…) et une organisation spécifique, favorisant parfois une stratégie de développement « verticale » : l’enjeu principal pour les gestionnaires de destination touristique réside dans la mise en réseau transversale de ces différentes activités, en vue d’une promotion globale de la « gastronomie » et par là, des territoires. 5.1/ La restauration : le premier segment à mobiliser La restauration en France pèse extrêmement lourd. Elle est présente partout et joue un rôle important en terme d’animation et de dynamique des territoires : on compte environ 136 700 restaurants23, dont 101 244 établissements de restauration traditionnelle24. Elle est très présente dans les espaces ruraux où elle participe grandement à l'aménagement du territoire, aux retombées économiques des destinations et au développement d'un tourisme vert. Nombre d’établissements selon la taille des unités urbaines au 1er Janvier 2008 Zone Restaurants traditionnels Rural 20 722 Unités urbaines de moins de 5 000 habitants 5 678 Unités urbaines de 5 000 à 9 999 5 764 Unités urbaines de 10 000 à 19 999 6 216 Unités urbaines de 20 000 à 49 999 6 709 Unités urbaines de 50 000 à 99 999 7 148 Unités urbaines de 100 000 à 199 999 5 529 Unités urbaines de 200 000 à 1 199 999 22 310 Agglomération de Paris 21 168 Ensemble 101 244 INSEE répertoire des entreprises et des établissements SIRENE 2008 – France métropole Au regard de la valorisation touristique de ce segment de la filière « gastronomique », plusieurs problématiques se dégagent. 23 INSEE (code APE 5610A ). 24 INSEE 2008. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 18
Il est très difficile de mesurer la part de la clientèle spécifiquement touristique dans la clientèle totale des restaurants. Tout dépend de l’établissement lui-même, de sa situation géographique, de son environnement immédiat, de la saison, du jour de la semaine… autant de facteurs influençant le poids de la clientèle touristique dans la restauration. Il est évident qu’un restaurant situé en centre ville à proximité d’un monument connu accueillera une clientèle touristique plus importante qu’un restaurant situé hors des zones d’attractivité. Dans tous les cas, on sait qu’une part des touristes, à la recherche d’authenticité, souhaite s’orienter vers des établissements ancrés dans les habitudes locales. Les enquêtes le confirment, la clientèle touristique fréquente abondamment des établissements de restauration qui sont loin de proposer une cuisine typique « de terroir ». o On peut songer à la restauration rapide, fréquentée par de nombreux touristes notamment en milieu urbain (question de coût, de temps, habitude de manger peu le midi …), et fort éloignée du « repas gastronomique des Français ». C’est ainsi que 45% de la clientèle touristique « loisirs » a déjeuné dans une sandwicherie / boulangerie et 22% dans un établissement de restauration rapide durant son séjour à Paris en 2011, à comparer au chiffre de 40% pour la restauration traditionnelle. Le poids des restaurants traditionnels se renforce néanmoins pour le dîner : 63% des touristes à Paris s'y sont rendus contre 16% en restauration rapide25. Les enquêtes auprès des clientèles touristiques, et notamment étrangères, montrent la grande diversité des modes de consommation alimentaire des visiteurs lors de leur séjour : restauration rapide26, repas préparés soi-même… et de temps à autre, restauration gastronomique ou typique. Pour orienter son choix, le Critères qualité En France consommateur pourra s’appuyer restauration sur la présence de marques, labels Michelin - 3 étoiles 24 et autres signes de qualité. Michelin - 2 étoiles 76 Michelin - 1 étoile 455 De nombreux labels sont ainsi Gault-Millau - 5 toques 12 décernés aux professionnels de la Gault-Millau - 4 toques 64 restauration, récompensant une Restaurateurs de France 325 excellence « gastronomique » Les maîtres restaurateurs 1 419 (étoiles du Guide Michelin, toques Logis - Table distinguée 109 du Guide Gault Millau…), le Source : sites internet de quelques respect d’une charte de qualité labels (qualité tourisme) ou l’obtention 25 Restauration et Tourisme à Paris – OTCP 2011. 26 Songeons aussi au fait que certaines clientèles étrangères souhaitent être rassurées et choisissent des préparations culinaires connues / internationales (restauration asiatique, fast-food…). © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 19
d’un titre officiel (Maître restaurateur27). Si des labels comme Maîtres Restaurateurs ne constituent pas encore des marques connues et signifiantes pour les clients, d’autres possèdent en revanche une notoriété nationale voire internationale (Michelin…), ou bien s’appuient sur une marque ombrelle connue par ailleurs par les clientèles (Logis), venant conforter la promotion et la réputation personnelle de l’établissement. La restauration dans le Grand Est : la reconnaissance d’un savoir- Enfin, à l’image des faire régions du Grand Est, de nombreuses destinations Avec 20% des restaurants français classés trois étoiles au Guide Michelin, près de 30% des établissements français labellisés touristiques proposent des Restaurateurs de France (en majeure partie en Bourgogne), des labels régionaux labels régionaux dynamiques (Tables Comtoises, Moselle répondant à un cahier des Gourmande, Meurthe-et-Moselle gourmande)… le Grand Est joue charges précis visant la la carte de la qualité et de l’excellence dans la restauration. plupart du temps à valoriser les spécificités culinaires locales. Activité première du secteur « gastronomique », tant en terme d’emplois que de retombées économiques, la restauration, dans sa diversité, permet de toucher à la fois les habitants et les clientèles purement touristiques. Pour les gestionnaires de destinations touristiques, l’enjeu réside dans la sensibilisation de ces Un label pour la choucroute fabriquée en Alsace ! professionnels à l’importance de Depuis plusieurs années les producteurs de choux à leur rôle en termes d’accueil - choucroute adhèrent à une démarche qualité « du champ à un touriste mal reçu et c’est l'assiette » pilotée par Alsace Qualité, et visant à garantir l’ensemble de la destination qui une choucroute irréprochable. Une choucroute ainsi en pâtit - , d’image et de certifiée est d’un bel aspect, d'une saveur agréable, son potentiel de découvertes : les salage est strictement contrôlé et sa fermentation naturelle goûts, les saveurs, les traditions maîtrisée. culinaires, mais aussi les savoir- faire, par le mobilier, la décoration, les arts de la table… 27 Le titre de Maître restaurateur résulte de l'une des applications du contrat de croissance signé en 2007 entre le gouvernement et les principales organsiations professionnelles de la restauration. Il vise à reconnaître les compétences des professionnels qualifiés qui réalisent une cuisine authentique faisant appel à des produits préparés sur place, majoritairement frais, et qui offrent des prestations de qualité en termes d'accueil, d'ambience et de service. Un rapport d'audit est établi par un organisme certificateur indépendant et agréé qui certifie le respect du cahier des charges. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 20
5.2/ Les vins et les produits du terroir : les composantes de base « Destination Vignobles », la Ingrédients incontournables pour la réussite du démarche qualité de secteur de la restauration, les produits du terroir et l’oenotourisme initiée par la région les vins participent de manière très puissante à Aquitaine l’attractivité et à la promotion de nos destinations. Diffusés dans le monde entier, ils constituent de Réseau associant professionnels du formidables ambassadeurs de nos territoires et vin et professionnels du tourisme, sont même parfois le vecteur principal de leur l’objectif est d’offrir aux visiteurs notoriété. Pensons par exemple aux vins de une qualité d’accueil. Chaque Champagne, dont l’appellation et certaines adhérent de ce dispositif régional s’engage à proposer aux touristes un marques commerciales sont sûrement plus connues panel de services facilitant la visite dans le monde que leur terroir d’origine ! des domaines viticoles et de bonnes conditions d’hébergement, de restauration : prix, conditions de Le vin et l’oenotourisme visites, langues pratiquées… gage de qualité et garantie d’un séjour L’oenotourisme constitue une filière essentielle réussi ! pour certaines régions, attirant une clientèle nombreuse, à forte composante internationale et à fort pouvoir d’achat. L’oenotourisme est un sujet à part entière maintes fois étudié. Nous renvoyons le lecteur à la publication d’Atout France dédiée à cette thématique spécifique et publiée en octobre 201028. Nous rappellerons ici simplement quelques grands De grands vins pour le Grand Est chiffres illustrant la place spécifique de l’oenotourisme dans le tourisme « gastronomique » Les cinq régions du Grand Est, sans hexagonal. exception, possèdent leurs La découverte du vin français au travers de la vignobles et leurs appellations, de taille modeste pour certains ou bien visite de caves, de l’hébergement en gîtes à la notoriété planétaire : les vins du spécialisés (gîtes Bacchus…) et des routes du Jura ou de Moselle, les crus vin, attire chaque année près de 5 millions de alsaciens sans oublier, bien entendu touristes français et 2,5 millions de touristes le champagne et les vins de étrangers. On estime par ailleurs la Bourgogne… le visiteur n’a que fréquentation des caves touristiques l’embarras du choix ! françaises à plus de 12 millions de visites29. 28 Tourisme et vin - Les clientèles françaises et internationales, les concurrents de la France – Atout France – 2010. 29 Ibidem. © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 21
L’ouverture des domaines viticoles à la clientèle touristique existe de longue date et de nombreuses initiatives sont nées pour en assurer la qualification, la promotion et la commercialisation. Citons par exemple, le dispositif « De vignes en caves » en Bourgogne, ou « Destination Vignobles » en Aquitaine. « De vignes en caves », une charte qualité organisée par le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne 317 domaines ou maisons de négoce adhèrent à la charte d'accueil « De Vignes en Caves », créée il y a 20 ans par le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne. Par cette charte, les signataires s'engagent à réserver aux visiteurs un accueil authentique, chaleureux et personnalisé, à proposer gratuitement aux visiteurs la dégustation d’au moins un vin, à afficher la liste des tarifs, si la dégustation d’une large gamme est payante, à fournir des informations sur la Bourgogne et sur le domaine. Le secteur viti-vinicole est extrêmement bien structuré, notamment par la présence d’inter- professions dynamiques, s’appuyant sur des producteurs et négociants puissants, et dotées de solides moyens d’animation, de promotion et de commercialisation. En revanche, et dans de nombreux cas, l’articulation entre promotion viti-vinicole et promotion touristique se met difficilement en place parce que les objectifs portés par les têtes de réseaux respectives des deux secteurs sont assez différents. Au niveau national, le label « Vignobles et découvertes », lancé en 2009, cherche à stimuler les initiatives articulant tourisme et oenologie. Il récompense les destinations « à vocation touristique et viticole proposant une offre de produits touristiques multiples et complémentaires (hébergement, restauration, visite de cave et dégustation, musée, événement…) et permettant ainsi au client de faciliter l’organisation de son séjour et de l’orienter sur des prestations qualifiées et de qualité… »30. A l’échelle nationale, une bonne vingtaine de terroirs sont d’ores et déjà labellisés. Par exemple : Terre & Vins au Pays de Colmar (Alsace), Dijon Côte de Nuits (Bourgogne), Perpignan Méditerranée Rivesaltes (Roussillon), Chinon, Bourgueil, Azay (Val de Loire), AOC AOP IGP (Indication Label D'Hermitage en Saint- (Appellation (Appellation Catégories géographique Joseph (Vallée du Rhône). d'origine d'origine protégée) Rouge contrôlée) protégée) Vins 2 908 2 903 510 Fromages 46 43 4 7 Eaux de vie 22 Les produits du terroir Fruits, légumes et céréales 20 17 24 38 bénéficient eux aussi de critères Huiles et matières grasses 13 12 1 2 Viandes et abats frais 11 7 59 320 de qualité. Autres boissons alcoolisées 7 1 2 2 Autres produits d'origine 2 2 3 17 animale Epices et moutardes 1 1 1 1 Poissons,30 mollusques et 1 1 3 30 Atout France. Produits à base de viande 6 45 Produits © Lancéa Développement pour Atout France – Avril 2012 6 de boulangerie 2 22 Pâtes alimentaires 2 1 Sel 1 Source : INAO
Vous pouvez aussi lire