LES BONNES recettes budgétaires DES MAIRES - SONDAGE LES PRIORITÉS DES FRANÇAIS POUR LES VILLES DU FUTUR - 6Tzen
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# Numéro spécial Novembre 2014 www.acteurspublics.com LES BONNES recettes budgétaires DES MAIRES SONDAGE LES PRIORITÉS DES FRANÇAIS POUR LES VILLES DU FUTUR VILLES INTELLIGENTES EN ROUTE POUR LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
Un acteur historique de la Protection Sociale et de la Prévention Santé au service des collectivités territoriales. Depuis le 31/08/2012, le décret n°2011-1474 permet aux collectivités territoriales et à leurs établissements publics de participer au financement de la protection sociale complémentaire de leurs agents. Dans ce contexte, MGC fort d’un ancrage territorial historique aux côtés des cheminots et de leur famille, entend apporter une expérience et une réponse adaptées aux besoins des collectivités et de leurs agents. Fondée en 1883, avec le soutien de Victor Hugo qui en devient le Président d’honneur, la Protection Mutuelle “ Acteur de la santé depuis 130 ans, Taux significativement supérieur à la moyenne des Agents des Chemins de Fer Français a d’abord œuvré dans le secteur sanitaire et social auprès des cheminots et de leurs familles. MGC est devenue l’une constatée dans le C’est en 1972 que naît la Mutuelle Générale des secteur des mutuelles, Cheminots qui dès 2006 étend ses prestations à tous des mutuelles les plus 88 % les assurés sociaux de France. recommandées En 2014, MGC protège 280.000 personnes. par ses adhérents. *Enquête réalisée par INIT en octobre 2013, Le nombre de ses adhérents a connu une des plus menée auprès de 600 adhérents MGC. fortes progressions parmi les mutuelles françaises, à savoir +33% en 7 ans. Grâce à son maillage territorial et à son identité, MGC “ MGC s’adapte aux besoins santé des partage la diversité et les spécificités des collectivités depuis plus d’un siècle. Attachée à son histoire et à cet ADN commun, La labellisation : les agents choisissent librement leur complémentaire santé parmi l’ensemble des organismes officiellement labellisés. La convention de par ticipation : une complémentaire santé par laquelle la collectivité collectivités territoriales MGC propose aux collectivités des solutions participe financièrement à la protection de ses privilégiées et «sur mesure» pour les agents agents. La collectivité fixe le montant de sa pour leurs agents. territoriaux, pouvant être déclinées selon deux participation et vos agents restent libres d’y adhérer alternatives : ou non. NOTRE ENGAGEMENT EN PRÉVENTION ET PROMOTION DE LA SANTÉ MGC entend désormais mener ces actions en collectivité, grâce à son partenariat avec le Club MGC s’engage depuis 2007 à promouvoir la Prévention Acteurs de la Prévention dont elle va accompagner la A santé auprès de ses adhérents et du grand public. régionalisation en plusieurs entités, en commençant par la région PACA au premier semestre 2014. MGC Prévention devient un par tenaire santé incontournable de la SNCF oeuvrant avec les services de Ce partenariat permettra de faire émerger et de soutenir médecine de soin, du travail et d’aptitude. Ses campagnes des actions jugées nécessaires et pertinentes dans de prévention de santé publique pour tous sont menées la localité par les élus, les représentations régionales/ avec les professionnels de santé, en partenariat avec les locales des patients, des praticiens et des industriels. associations nationales et locales. Véritable instrument d’intervention en faveur de la MGC Prévention met à disposition des collectivités “ Fonds de dotation MGC la prévention santé prévention, il permet à MGC d’accompagner et de financer des actions fléchées ou des projets pilotes correspondant à ses valeurs et pour l’ensemble des publics. locales et des entreprises ses outils et ses actions de prévention et promotion de la santé au quotidien : • Site internet prévention : 2000 articles en ligne, • Impression à la demande d’articles en ligne, pour tous • Conseil Santé +, • Programmes de prévention, • Brochures thématiques. RETROUVEZ-NOUS... À l’occasion du lancement du Club Acteurs de la Prévention en région PACA, MGC, en partenariat avec le Club Acteurs de la Prévention est heureuse de vous recevoir pour un cocktail déjeunatoire au Salon des Maires de France Hall 2.1 Stand MGC D78 le mardi 25 novembre à 12h30
ÉDITO « Une modulation de la DGF pour les collectivités vertueuses ?» Pour la première fois, Parmi les propositions Si le gouvernement ce n’est plus l’État, mais chocs du rapport n’entend pas revenir les régions qui vont budgétaire sur la gestion sur le principe d’une piloter en grande partie de la fonction publique carte de France à l’usage des 27,5 milliards présenté par le député 13 régions, il n’exclut d’euros des programmes radical de gauche Alain plus l’idée d’assouplir des fonds européens Tourret, figure une idée le droit d’option pour 2014-2020 destinés intéressante. Il s’agirait les départements. Par Pierre-Marie Vidal, à la France. Sujets de moduler la baisse de C’est-à-dire permettre, directeur de la rédaction finançables sur cette la dotation globale de plus facilement pmvidal@acteurspublics.com période : la compétitivité fonctionnement (DGF) qu’aujourd’hui, à un de l’économie et de aux collectivités en département de changer l’emploi ; la transition fonction de leur capacité de région. Une opération énergétique et écologique à geler ou à réduire leurs dans les faits difficile et la gestion durable des effectifs. La répartition à mettre en œuvre car ressources ; l’égalité des de cette baisse serait les députés viennent territoires et l’égalité des faite selon leurs efforts de rétablir le mécanisme chances. C’est donc une pour maîtriser leur prévu en première véritable course contre la masse salariale. Ainsi, lecture pour y arriver. montre qui s’est engagée les « mauvais élèves » L’accord de chacun des et déjà quasiment un seraient-ils pénalisés. deux conseils régionaux casse-tête. Au point – fait Et Alain Tourret de concernés devra être très rare – que les régions justifier : la modulation donné à une majorité des demandent à l’État de la DGF serait par trois cinquièmes, alors d’accélérer le transfert ailleurs « vertueuse que les sénateurs avaient des fonctionnaires sur le plan économique » car introduit un double qui gèrent les fonds les marges de manœuvre mécanisme : le vote à européens, car dégagées par les une telle majorité n’était « les dossiers sont là ». « bons élèves » seraient requis que du conseil On devrait plutôt dire principalement destinées régional accueillant, « les projets sont là », à l’investissement public et le conseil régional car le montage du dossier ou à l’amélioration perdant un département pour ces projets nécessite des conditions d’emploi ne pouvait, lui, souvent des mois de des fonctionnaires en s’y opposer que si travail de spécialistes. place. Reste à savoir une majorité des Il est fréquent qu’une comment mesurer trois cinquièmes était partie des fonds réservés le degré de vertu sans contre. Autant dire qu’en aux États ne soit pas fabriquer une énième l’état, le transfert d’un consommée, faute usine à gaz. département d’une de projets conformes région à une autre est aux exigences pratiquement impossible communautaires. à réaliser. NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 3
Numéro spécial 2014 Directeur de la rédaction Pierre-Marie Vidal SOMM pmvidal@acteurspublics.com 01 46 29 29 01 Rédacteur en chef Bruno Botella bbotella@acteurspublics.com 01 46 29 29 20 LES BONNES recettes budgétaires COLOURES-PIC/FOTOLIA DES MAIRES 8 INTERVIEW 14 JACQUES PÉLISSARD « Il faut faire confiance MIGUEL MEDINA/AFP aux maires ! » 16 Les Français veulent des villes intelligentes SONDAGE soucieuses de l’environnement 4 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
AIRE Dossier VILLES intelligentes 3 L’ÉDITO 8 DOSSIER 22 Les bonnes recettes budgétaires des maires 11 André Laignel : « La baisse des investissements, seule variable d’ajustement pour les collectivités » 12 Trois questions à Philippe Laurent 14 Jacques Pélissard : « Il faut faire confiance aux maires ! » 16 OBSERVATOIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES Les Français veulent des villes intelligentes soucieuses de l’environnement 20 MARCHÉS PUBLICS Commande publique et économie locale ILLUSTRATIONS : FOTOLIA 22 DOSSIER Villes intelligentes, en route pour la révolution numérique 24 La m-santé au cœur des villes 26 Le savoir à l’heure numérique Acteurs publics Xavier Sidaner Partenariats 28 La mobilité 100 % connectée www.acteurspublics.com xsidaner@acteurspublics.com Bastien Brunis 7 rue Auguste Gervais 01 46 29 29 21 bbrunis@acteurspublics.com 30 Vers une gouvernance de proximité 92445 Issy-les-Moulineaux cedex Pierre Laberrondo (Nominations) 01 46 29 29 24 Tél. : 01 46 29 29 29 plaberrondo@acteurspublics.com Communication Directeur de la rédaction 01 46 29 29 26 Catherine Pennec 33 EMPLOI PUBLIC Jean-Bernard Gallois (Europe) cpennec@acteurspublics.com Pierre-Marie Vidal Le casse-tête RH des maires jbgallois@acteurspublics.com 01 46 29 29 12 pmvidal@acteurspublics.com Gaëlle Gélébart (Biographies) Abonnements 01 46 29 29 01 ggelebart@acteurspublics.com Jean-François Sciarrino RETROUVEZ LES ÉMISSIONS SUR APTV Rédacteur en chef 01 46 29 29 18 jfsciarrino@acteurspublics.com Bruno Botella Ségolène Griffon 01 46 29 29 11 13 Charles-Éric Lemaignen : « Par-dessus bbotella@acteurspublics.com du Bellay (Biographies) Secrétaire générale la tête qu’on stigmatise la gestion 01 46 29 29 20 sgriffon@acteurspublics.com Margareth Régnier des collectivités ! » Rédacteurs en chef adjoints 01 46 29 29 15 mregnier@acteurspublics.com Sylvain Henry Céline Quétier (Biographies) 01 46 29 29 13 13 Jean-Luc Moudenc : « Métropoles shenry@acteurspublics.com cquetier@acteurspublics.com Directeur de la publication et régions, il faut une coopération à armes 01 46 29 29 27 01 46 29 29 25 Pierre-Marie Vidal égales » Jean-Michel Meyer (International) Secrétaire de rédaction Acteurs publics est édité par la jmmeyer@acteurspublics.com Laure Berthier Société d’Édition Publique SAS Rédacteur en chef technique au capital de 200 000 € 01 46 29 29 09 Marc Bouder Actionnaire : CFSS ABONNEZ-VOUS SUR ACTEURSPUBLICS.COM Priscilia de Selve mbouder@acteurspublics.com Prix au numéro : 9,80 € (Acteurs publics TV) 01 46 29 29 03 Impression pdeselve@acteurspublics.com Rédacteur graphiste Imprimerie SIEP - Z.A. 01 46 29 29 34 Johnny Tymen Les Marchais Rédaction Publicité-fichiers 77590 Bois-le-Roi Abonnements Publicité Raphaël Moreaux Pierre-Alexandre Vidal CPPAP 0216 T 84324 - Jean-François Sciarrino Pierre-Alexandre Vidal rmoreaux@acteurspublics.com pavidal@acteurspublics.com ISSN 1765-2022 jfsciarrino@acteurspublics.com pavidal@acteurspublics.com 01 46 29 29 32 01 46 29 29 04 Dépôt légal à parution 01 46 29 29 11 01 46 29 29 04 © L’usage professionnel des contenus et services requiert obligatoirement l’autorisation préalable de l’éditeur. La liste CRÉDITS COUVERTURE : COLOURES-PIC — SERGEY NIVENS /FOTOLIA des opérateurs autorisés de panoramas de presse, piges, clipping et usages professionnels est disponible sur le site du GIE qui gère les droits : www.ppmp.fr. Membre adhérent de la NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 5
[aktoer pyblik] n. m. Média global qui décrypte, commente et analyse les politiques publiques. MAGAZINE - NEWSLETTER - WEB TV - ÉVÉNEMENTS
MAGAZINE - NEWSLETTER - WEB TV - ÉVÉNEMENTS MÉDIA GLOBAL AU CŒUR DES POLITIQUES PUBLIQUES : ÉTAT, COLLECTIVITÉS, HÔPITAL ACTEURSPUBLICS.COM
Confrontés à des équations financières insolubles, les maires doivent réinventer leur gestion publique locale. S’ils prévoient de faire jouer à la baisse les investissements en 2015, ils s’appuient aussi sur les nouvelles technologies, l’amélioration de la gestion RH et les dispositions juridiques relatives aux communes nouvelles pour tenter de reprendre la main. L es maires n’ont plus d’euros – ou moins qu’autrefois – mais ils ont des idées. Touchés par une baisse sans précédent des dotations de l’État – 2,07 milliards en 2015, 11 milliards sur la période 2015-2017 pour l’ensemble des collectivités –, marqués par les critiques de la Cour des comptes sur la mauvaise gestion de leur masse sala- riale, qu’ils vivent comme « un manque de loyauté », les maires restent au contact des besoins de leurs populations, force de proposition et de mobilisation pour préserver le lien social et les services publics locaux de proximité. Pas facile, bien sûr, de gérer une commune quand on est « étran- glé financièrement », dixit la sénatrice-maire UMP de Beauvais, Caroline Cayeux, présidente de Villes de France – ex-Fédération des villes moyennes. C’est « une équation presque impossible », résume-t-elle, alors que les baisses de dotations s’accompagnent de charges nouvelles liées notamment aux normes imposées par l’État ou à la réforme des rythmes scolaires, qui n’est – doux euphémisme – pas compensée comme ils l’espéraient. COLOURES-PIC/FOTOLIA La première parade des élus locaux, c’est de cibler l’investis- sement. « Il sera en chute dans les prochaines années », glisse l’Association des petites villes de France, présidée par le socia- liste Olivier Dussopt. Le propos du maire UMP de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, président de l’Association des maires NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 9
DOSSIER I VILLES RVNW/FOTOLIA LES BONNES de grandes villes de France (AMGVF), est plus Stéphane Pintre, le président du Syndicat national des directeurs recettes tranché : « Nous l’avons tous dit aux ministres : généraux des collectivités territoriales (SNDG). budgétaires c’est l’investissement qui va morfler. » Des Trouver des recettes devient l’obsession des élus, qui peuvent DES MAIRES projets d’infrastructures culturelles ou spor- difficilement alourdir une fiscalité locale déjà forte, même si l’As- tives seront mis de côté, l’entretien des monuments historiques semblée nationale a voté pour l’an prochain une revalorisation reporté, des travaux de voirie ajournés. de 0,9 % des valeurs locatives, qui servent de base aux impôts Dans sa note de conjoncture publiée cet automne, La Banque locaux. Augmenter les tarifs des services publics ? « Leur part postale table sur une baisse de l’investissement de 10,2 % pour dans les recettes de fonctionnement est telle que la baisse des les communes l’an prochain. C’est encore plus qu’en 2014. Un dotations ne pourra être compensée par d’éventuelles augmen- recul qui devrait pénaliser l’activité économique et de fait le dyna- tations de tarifs », prévient l’Association des maires de France. misme des territoires, alors que les collectivités représentent les Les prix des services, crèches, restauration scolaire ou accès aux trois quarts de l’investissement public en France. « Mais réduire associations sportives et culturelles dépendent du niveau de ser- l’investissement ne sera pas suffisant, il faudra faire plus », confie vice et de choix politiques sur lesquels il est compliqué de revenir. La culture sacrifiée Faut-il limiter l’offre de services publics ? Une perspective inéluc- table, à en croire une étude de l’Association des petites villes de France (APVF). Celle-ci a sondé ses adhérents et le résultat est inquiétant : ils envisagent pour la première fois de réduire certains « DANS LES COMMUNES services et citent en premier la culture, devant la voirie, l’environ- nement, les bibliothèques, les écoles et l’action sociale. « Certains NOUVELLES, LA MASSE SALARIALE maires sont obligés de fermer des services publics un mercredi matin ou un samedi matin », acquiesce Caroline Cayeux. Moins de services, c’est certes moins de dépenses d’entretien, de gar- EST MIEUX MAÎTRISÉE. » diennage ou de chauffage. Mais cela n’y suffira pas. Les communes actionnent d’autres leviers : optimisation des pro- Christine Pirès-Beaune, députée PS et auteure d’une proposition de loi cessus d’achats, valorisation de leur domaine, amélioration de favorisant les communes nouvelles la gestion de l’immobilier… Toutes les pistes sont sur la table. Sans oublier bien sûr l’apport du numérique, l’une des voies les 10 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
INTER Premier vice-président de l’Association des maires de France et président VIEW du Comité des finances locales, André Laignel juge sévèrement la baisse ANDRÉ LAIGNEL des dotations de l’État. Comment vivez-vous Il n’est pas possible de de fonctionnement ? la baisse des dotations baisser nos dotations et Les économies sur le fonc- de l’État ? dans le même temps, de tionnement, qu’il s’agisse La baisse de plus 3,6 mil- nous infliger de nouvelles de faire la chasse au gas- liards d’euros l’an prochain, obligations ou transferts pillage d’énergie ou d’opti- répétée durant trois ans de charges. C’est insup- miser les achats, ont déjà jusqu’en 2017, représente portable et cela aura pour été initiées par les col- pour les collectivités une conséquence une baisse de lectivités depuis de nom- ponction d’une brutalité l’investissement local. La breuses années et ne pour- sans précédent. C’est la Banque postale a estimé la ront compenser les fortes traduction d’un discours baisse à 9 % pour l’année baisses de dotations. La contradictoire de l’État qui 2014 et il est probable qu’en plupart des dépenses, celles « La baisse des nous dit « dépensez moins » et qui nous demande dans 2015, elle atteigne les 10 %. C’est considérable, d’au- touchant aux personnels par exemple, s’imposent tant que les collectivités à nous selon des mesures investissements, le même temps de faire plus pour la sécurité rou- représentent 70 % de l’in- de revalorisation imposées tière, la transition énergé- vestissement public. C’est par la loi ou en fonction seule variable tique, l’accessibilité… pourtant la seule variable de l’évolution de carrière d’ajustement. des agents. Elles sont donc d’ajustement pour Quelles en seront incompressibles. les conséquences pour Quelles sont vos marges de Propos recueillis les collectivités » les municipalités ? manœuvre sur les dépenses par X. S. plus prometteuses pour les villes. Exemple du côté de Nîmes, où dépenses sur lesquelles les collectivités n’ont que très peu la la mutualisation de la direction des systèmes d’information (DSI) main. Avancement d’échelon, de grade et promotions : les élus entre les communes et l’agglomération d’un côté et des serveurs doivent composer avec le statut de la fonction publique. Cela virtualisés – moins consommateurs d’énergie – de l’autre, a per- agace l’association Villes de France, qui préconise une réforme mis de simplifier les démarches et de générer des économies. permettant aux collectivités de devenir « codécisionnaires des Des initiatives similaires se comptent par centaines. évolutions en matière de statut et de rémunération ». Caroline Cayeux justifie : « Je n’ai rien contre les fonctionnaires, mais il Revoir le statut faut comprendre qu’un recrutement signifie quarante-deux ans L’autre piste de rationalisation, la plus sensible peut-être, au minimum de rémunération… » Reste la possibilité de ne pas touche à la masse salariale qui pèse près de la moitié des remplacer les départs en retraite (lire pages 33-34, « Le casse- dépenses de fonctionnement des communes. Mais ce sont des tête RH des maires »). NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 11
DOSSIER I VILLES 3QA UESTIONS PHILIPPE LAURENT Le maire divers droite de Sceaux, vice-président de l’AMF, s’inquiète d’une possible réduction des prestations communales. Quelles sont les solutions Certains maires vont-ils devoir pour gérer une commune avec revoir à la baisse les services des ressources financières en publics locaux ? DR baisse ? C’est très difficile parce que les La mutualisation entre com- demandes de nos habitants sont Comment vont les maires ? munes et intercommunalités se fortes et que le niveau de pres- Gérer une commune dans le développe. Les nouvelles tech- tations que nous leur proposons contexte budgétaire actuel nologies permettent par ailleurs est pour eux totalement acquis. devient très compliqué. Et de revoir notre fonctionnement. L’État baisse ses dotations sans lorsque l’on lit certains rapports Il est aussi possible d’organiser dire que cela risque de remettre très négatifs sur la gestion locale autrement le travail des équipes. en cause le collectif… Alors oui, et totalement déconnectés de Mais tout cela représente des les maires vont être contraints notre réalité, c’est même vrai- pistes d’économies limitées alors de limiter certains services, par ment décourageant. Mais nos que certaines de nos dépenses exemple en espaçant le balayage administrés nous encouragent sont en hausse, par exemple nos dans les rues, et de revoir à et nous disent de tenir bon. Le budgets de chauffage dans un la baisse les investissements maire et les élus locaux repré- contexte d’augmentation du coût communaux. sentent un lien social essentiel. de l’énergie. Propos recueillis par S. H. Certaines communes préfèrent s’orienter vers le privé et solution maison de la « commune nouvelle », une forme de fusion laisser tomber la gestion en régie, impliquant par définition un qui ne dit pas son nom. Dans les années 1970, la loi Marcellin nombre d’agents plus important. Ou faire appel au « tiers sec- sur les fusions de communes n’a pas rencontré un franc suc- teur » : ce principe des citoyens participant à des missions de cès. « Les différentes incitations prévues dans la loi doivent aider service public fait son chemin. Ainsi, à Grenoble, Nice, Sceaux les maires à franchir le pas et leur faire choisir la commune ou encore à Nantes, les élus cherchent à mettre en relation nouvelle », espère la députée PS Christine Pirès-Beaune, qui a des retraités avec la population pour qu’ils se mettent à son porté ce projet dans une loi adoptée par l’Assemblée fin octobre. service, à l’image de ces retraités embauchés pour assurer les Une orientation qui commence à infuser dans les territoires. sorties d’école. Reste une voie présentée par beaucoup comme Comme du côté de la communauté de communes des Terres une solution prétendue « miracle » : la mutualisation. Ou faire à plusieurs et en mieux ce que l’on faisait seul. L’intercommunalité est un bon levier, sur lequel les communes n’ont peut-être pas encore assez misé. À l’Association des maires de France, on se dit prêt à poursuivre ce double mouve- ment de « mutualisation de l’action locale » et de « rationalisation REVIVEZ de la carte intercommunale ». En parallèle, l’association porte la LES ÉMISSIONS 12 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
DOSSIER I VILLES JAKUB JIRSÁK/FOTOLIA d’Aurignac – 4 300 habitants et 19 communes en Haute-Garonne Fusion, mutualisation, nouvelles technologies, gestion des – où le président, Jean-Luc Guilhot, qui note qu’un mariage des ressources humaines : autant d’initiatives retenues ici ou là. 19 villages en une seule commune permettrait en outre, au-delà Mais attention, prévient Olivier Regis, président délégué général des économies de fonctionnaires, de peser politiquement davan- du Forum de la gestion des villes : « La recherche de perfor- tage sur les décisions locales. Là où des communes nouvelles mance, la transformation des processus et des organisations ont été créées, insiste Christine Pirès-Beaune, les municipalités plus horizontales ne produisent leurs effets que dans le long ont réalisé entre 6 % et 8 % d’économies sur les frais généraux. terme. » Dans l’immédiat, c’est surtout la baisse de l’investis- « La masse salariale est beaucoup mieux maîtrisée, dit-elle, et le sement qui est plébiscitée. service aux habitants est de meilleur qualité. C’est là le principal. » Xavier Sidaner, avec Sylvain Henry « Par-dessus la tête qu’on stigmatise « Métropoles et régions, il faut la gestion des collectivités ! » une coopération à armes égales » Charles-Éric Lemaignen, président Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse de la communauté d’agglomération et président de l’Association des maires Orléans Val-de-Loire, président de l’ADCF de grandes villes de France (AMGVF) NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 13
INTER Le président de VIEW JACQUES PÉLISSARD l’Association des maires de France (AMF) dresse le bilan de ses deux mandats. Quel bilan faites-vous exemple en 2004, lors nous devons plus que préservation de l’éche- PARCOURS de vos deux mandats à de l’adoption des lois jamais continuer à lon de proximité qu’est 1946 Naissance la tête de l’Association Raffarin sur la décen- faire entendre notre la commune. à Lyon des maires de France tralisation ; puis en voix. Nous espérons 1989 Maire (2004-2014) ? 2010, lors de l’instau- que le gouvernement Associations des de Lons-le-Saunier Je s u i s f i e r d ’ avo i r ration de la nouvelle saura entendre le mes- maires de France, (Jura) contribué à rassem- contribution sur la sage des maires délivré des petites villes, 1993 Élu député bler ses membres au- valeur ajoutée des pendant notre congrès des maires ruraux… delà des étiquettes entreprises, venue [du 25 au 27 novembre Ne serait-il pas 1995 Vice-président politiques et des dif- remplacer la taxe à Paris, ndlr]. Les élus dans l’intérêt de ces de l’Association des maires de férences de territoires. professionnelle. Plus locaux comprennent la nombreuses entités France en charge C’est cette unité qui récemment, l’AMF a nécessité de s’associer de se regrouper en de l’environnement, ét é en poi n t e de l a à l’effort de redresse- une seule grande fait de l’AMF une a sso- jusqu’en 2002 ciation reconnue, forte mobilisation sur les ment du pays. Mais ils association ? 2000 Président de et puissante au ser- rythmes scolaires et souhaitent aussi qu’on Les présidents des la communauté de communes du bassin vice de l’ensemble des le maintien du fonds leur fasse confiance associations des com- de Lons-le-Saunier, munautés urbaines, devenue Espace des grandes villes, des communautaire Lons Agglomération au 1er janvier 2012 « Il faut faire confiance villes moyennes, des petites villes et des 2004 Élu à la tête de l’Association des maires aux maires ! » maires ruraux sont membres associés du bureau de l’AMF. Je suis de France. m a i r e s . d’amorçage. Autant de dans la gestion de leurs pleinement conscient Ensemble, nous sujets qui ont permis territoires. Les dispo- qu’il faut poursuivre avons porté de aux maires d’avancer sitions adoptées dans ce rapprochement, nombreux com- dans la cohésion. le cadre de la propo- notamment en asso- bats. Par sition de loi sur les ciant les associations Quels sont les grands communes nouvelles relayant la parole des enjeux auxquels montrent bien que l’As- maires de zones de les 36 000 maires sociation des maires montagne ou des ban- de France seront de France sait se pla- lieues. Je fais confiance confrontés dans cer aux avant-postes à François Baroin, qui un proche avenir ? en matière de réforme me succédera à la tête Aujourd’hui et territoriale et qu’elle de l’Association des demain, avec le sujet peut s’inscrire dans des maires de France, pour majeur de la baisse démarches novatrices porter ce dossier. des dotations de l’État, tout en veillant à la Propos recueillis par X. S. MIGUEL MEDINA/AFP 14 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
PUBLI RÉDACTIONNEL «La Région Poitou-Charentes a engagé le projet ASUR de gestion dématérialisée de la relation usager, DYHF O·DVVLVWDQFH G·$GPLQH[W pGLWHXU GX SURJLFLHO 7]HQ $SUqV XQH SUHPLqUH SKDVH GH PRQWpH HQ FKDUJHIRFDOLVpHVXUOHVFRUUHVSRQGDQFHVOD5pJLRQpWHQGOHSpULPqWUHGHO·DSSOLFDWLRQjVHVSURFHVVXV PpWLHUVª L a Région Poitou-Charentes a lancé une d’être global et multicanal, traitant la majorité traitement, tout en assurant la traçabilité des étude d’opportunité relative à la mise en des flux courants et métiers échangés avec les documents ». place d’une gestion informatisée de la tiers. De nombreux canaux de communication Au travers de ce programme, la Région a relation usager. En effet, le développement de ses sont pris en charge : courriers, courriels, fax, ou adressé plusieurs enjeux de modernisation : compétences et de son offre de services sur son encore formulaires web. Il est également multi- r La mise en place de processus harmonisés territoire renforçait la problématique du pilotage utilisateurs, s’adressant à tous les types d’usagers : (normalisation des procédures, circuits de des échanges avec les usagers de la Région et du citoyens, entreprises, associations, élus, etc. validation, réduction du délai de traitement partage transversal de l’information. Ce projet prévoit dans une phase ultérieure, des demandes), Comme le précise la Secrétaire Générale « La l’intégration des échanges téléphoniques et r la réduction de la consommation de papier Région Poitou-Charentes, déjà très engagée guichet. par la dématérialisation des documents et dans les services en ligne pour les citoyens Cette démarche vise à créer un référentiel la mise en place de la signature électronique souhaitait consolider sa relation avec les usagers unique des usagers de la Région. Il met à dans les circuits de validation. et optimiser la transversalité et le partage de disposition des agents une base de connaissance Résolument tournée vers une démarche de l’information pour un service public plus commune des correspondances, dans le but qualité de service, la Région Poitou-Charentes efficace ». d’améliorer la qualité du service rendu au est également engagée dans un processus La Région décide donc de lancer le projet citoyen, tout en garantissant le respect des de dématérialisation de ses dispositifs afin transversal ASUR : Accueil Simplifié des libertés individuelles. d’étendre son offre de services numériques et Usagers de la Région et retient, à l’issue de la L’équipe projet de la Région intervient, en étroite faciliter la vie quotidienne de ses administrés. procédure d’appel d’offres, la solution 6Tzen de collaboration avec les experts d’Adminext, sur Après bientôt deux ans d’utilisation restreinte, la société Adminext. Ce projet a pour ambition les phases d’étude et de réalisation. Les services la Région Poitou-Charentes va déployer le pilotes bénéficient ensuite de l’outil adapté à leur projet Asur à l’ensemble de la collectivité pour contexte. consolider ses processus internes et améliorer À ce jour, environ 200 personnes travaillent l’efficacité des services rendus en s’appuyant sur quotidiennement sur l’application et son deux atouts : la réactivité des équipes Adminext utilisation s’étend régulièrement à de nouveaux et la souplesse de l’outil 6Tzen. usages métiers tels que : r la gestion des achats par la dématérialisation des bons de commande, factures, et marchés ; r la gestion protocolaire par la dématérialisation CONTACTS des invitations à l’attention de la présidence ; r la transmission des flux comptables à la CHEFFES DE PROJET : paierie régionale (Protocole PESV2). Halima Bridja (fonction- À terme, l’application a vocation à devenir nelle) / Isabelle Brisson- l’espace unique de validation de l’ensemble des net-Joubert (technique) pièces de la collectivité et peut être, à l’avenir, l’espace unique de signature. DIRECTION : Pour le Directeur des systèmes d’information Blanka Scarbonchi (Secré- « Le projet ASUR appartient à la colonne vertébrale du schéma directeur informatique. taire Générale) / Pierre- BEBOY/FOTOLIA La dématérialisation de la majeure partie des Yves Brault (DSI) documents transitant entre les services a permis www.6tzen.fr de réduire aussi bien les délais que les coûts de
AU CŒUR DES POLITIQUES PUBLIQUES ÉTAT, COLLECTIVITÉS, HÔPITAL Les Français veulent des villes intelligentes soucieuses de l’environnement Transports, énergie et sécurité arrivent en tête des priorités des personnes interrogées sur le thème des villes de demain. La commune reste, de loin, leur échelon territorial préféré. L a commune reste la collectivité « de cœur » pour près Département (17 %) et région (27 %) se partagent le reste des d’un Français sur deux (47 % exactement), à l’instar de suffrages, cette dernière progressant de 3 points par rapport à la ce que l’on mesurait il y a quelques mois (48 % en mai dernière mesure, conséquence, certainement, des débats récents 2014). Il est frappant de constater que cet attachement à liés à la réforme territoriale qui ont valorisé la région au détriment la commune progresse avec l’âge des interviewés (de 35 % chez du département. On relèvera, à rebours des idées reçues, que les plus jeunes à 51 % au-delà de 65 ans), mais qu’il est parfaite- ce sont les plus jeunes qui se disent le plus attachés à leur ment transpartisan : sympathisants de gauche, de droite, et même département. du Front national se déclarent dans des proportions équivalentes particulièrement proches de leur commune. Intercommunalité coûteuse Les intercommunalités ne suscitent toujours qu’un enthousiasme Autre traduction du désamour des Français pour les communautés très mesuré : seules 9 % des personnes interrogées (- 2 points) de communes, d’agglomération et autres formes de réunion, 39 % se déclarant avant tout attachées à un niveau qui semble encore d’entre eux souhaitent que l’on redonne du pouvoir aux communes, cruellement manquer d’incarnation dans l’esprit des Français. l’intercommunalité coûtant cher. C’est la première piste évo- 16 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
OBSERVATOIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES Vous personnellement, à quelle collectivité locale êtes-vous le plus attaché(e) ? Votre département Âge de la personne interrogée 60 51 17 % 50 49 50 40 40 35 30 18-24 25-34 35-49 50-64 65 ans ans ans ans ans et plus Votre région Votre commune 47 % 27 % Votre communauté de communes/ d’agglomération/urbaine 9% Pour renforcer l’efficacité et favoriser la réduction les coûts au niveau des communes, parmi les solutions suivantes, quelle est celle qui vous paraît la plus efficace ? Catégorie d’agglomération Redonner du pouvoir aux 49 communes parce que 39 % 50 l’intercommunalité coûte cher 38 40 Inciter les communes 28 à se regrouper 29 % 30 20 Communes Com. urb. Agglomération Obliger les communes rurales de province parisienne à se regrouper pour atteindre 17 % Proximité politique une taille minimum 60 54 50 Agrandir la taille 50 des intercommunalités 8% 40 30 30 26 25 Limiter fortement les champs d’intervention des communes 7% 20 FDG PS MoDem UMP FN au profit de l’intercommunalité NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 17
OBSERVATOIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES Le développement 19 % Si le gouvernement économique 33 % devait revoir le champ 17 % L’emploi de compétences des 32 % communes, parmi La sécurité 18 % 31 % les suivants, dans quel 13 % Le logement domaine souhaiteriez- 26 % vous que le maire joue L’urbanisme 10 % 21 % un rôle plus important ? 8% La voirie En premier ? 17 % Et en second ? L’éducation 5% 16 % La culture, les sports et loisirs 4% 11 % L’insertion des personnes 6% en difficultés 11 % En premier Aucun autre domaine 1% Total des citations L’expertise d’ quée lorsque l’on envisage les réformes devant être priori- tairement menées pour réduire les coûts liés aux communes et renforcer leur efficacité. Forte inquiétude La priorité actuelle, pour l’échelon Création des métropoles, Invités à choisir les domaines dans lesquels ils souhaiteraient communal comme pour les autres schémas de mutualisa- voir le maire jouer un rôle plus important, quitte à revoir le tion, extension des petites champ de compétences des communes, les Français placent niveaux de collectivités, est de réaliser intercommunalités au seuil en tête de leur palmarès trois thématiques : le développement les économies massives imposées par de 20 000 habitants… économique (33 % de citations), l’emploi (32 %) et la sécu- L’évolution du bloc commu- la réduction des dotations de l’État. rité (31 %). Les deux premières s’inscrivent dans un contexte nal français est en marche, d’inquiétude forte de l’opinion vis-à-vis de l’absence de crois- sans pour autant que l’on sance et du taux de chômage ; il n’est donc guère surpre- puisse considérer avec cer- nant qu’elles soient prioritaires aux yeux des Français, quand titude qu’elle apporte des bien même elles échappent aujourd’hui assez largement aux réponses aux grands défis que moyens d’intervention réels des maires. cet échelon territorial doit DR Pour terminer, un exercice prospectif sur la ville du futur montre relever : réduire les dépenses que certaines priorités se détachent dans l’opinion. L’accent est Nathalie de fonctionnement pour mis sur ce qui constitue à la fois l’essence même de la vie urba- van Vliet Nivelon, faire face à la baisse sensible ine, mais aussi l’un des principaux problèmes rencontrés dans la associée EY Secteur public des dotations, rationaliser la plupart des collectivités, à savoir la question de la mobilité et des qualité de service, moderniser transports (42 % de citations) ; le souci écologique (mais aussi et simplifier ses pratiques, ses très certainement financier) intervient immédiatement ensuite, outils, ses processus. 38 % des interviewés évoquant une moindre consommation Dans le cadre du plan d’éco- d’énergie. L’environnement occupe en fait une place de choix nomies de 50 milliards d’euros, ` DR dans les priorités des Français, puisque 25 % citent aussi la lutte l’État entend réduire les dota- contre la pollution et 24 % une meilleure gestion des déchets. Stéphane Manoukian, tions aux collectivités locales Damien Philippot associé EY Secteur public entre 2015 et 2017 de 11 mil- directeur des études politiques au département liards d’euros. Cette baisse « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop 18 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
On parle parfois de Les questions de mobilité 24 % villes « intelligentes » ou et de transports 42 % de villes « connectées », Une moindre consommation 19 % où l’on chercherait en énergie 38 % à mieux harmoniser Des outils au service de la sécurité 16 % des biens et des personnes 27 % les dimensions La lutte contre la pollution 12 % sociales, culturelles et 25 % environnementales de la Une meilleure gestion 11 % ville, via une participation des déchets 24 % active des citoyens. Une meilleure gestion 8% du trafic routier 19 % Selon vous, quel point parmi les suivants doit 5% Davantage de démarches être prioritaire quand on numériques (en ligne) 13 % pense à la ville du futur ? La généralisation du wifi haut 5% débit dans les lieux publics 10 % En premier ? En premier Et en second ? Aucun autre point 1% Total des citations significative aura des consé- En particulier, il serait irréa- Quant aux fonctions support, Pour autant, cette évolu- Sondage Acteurs publics/Ernst & Young quences sur la solvabilité liste de considérer la mutuali- leur mutualisation consiste tion est pertinente, mais réalisé par l’Ifop pour des communes et intercom- sation de services comme une essentiellement à rapprocher en restant lucide sur les l’Observatoire des munalités. Pour en atténuer source d’économies impor- des équipes et à restructu- objectifs qu’elle sert : créer politiques publiques auprès d’un échantillon les effets, celles-ci peuvent tantes. Très peu de collectivi- rer les organisations, ce qui des services à taille critique de 1 009 personnes réduire les investissements, tés ont aujourd’hui fait l’exer- conduit au redéploiement pour à la fois permettre une représentatif de la augmenter la fiscalité locale cice de mesurer l’économie d’agents, mais non à une meilleure professionnali- population française âgée de 18 ans et plus, ou réduire les dépenses de réalisée par la mutualisation, diminution des coûts. sation des agents et amé- selon la méthode des fonctionnement. Les deux sachant que ce calcul est assez Qu’il s’agisse des coûts liorer la qualité de service quotas (sexe, âge, pro- premiers leviers ne suffiront complexe si l’on cherche à le internes engagés par les est souhaitable. Se donner fession de l’interviewé) après stratification par pas : une baisse des dépenses faire à périmètre constant de collectivités c o n c e r- les moyens d’une égalité de région et catégorie de fonctionnement est néces- services rendus. Si le calcul nées (équipes dédiées à traitement des habitants de d’agglomération. Les interviews ont eu lieu saire. Son ampleur dépend était généralisé, il condui- la conduite du projet de territoires proches par un par questionnaire de la solvabilité actuelle de rait probablement au constat transformation), des coûts transfert de compétences à auto-administré en ligne chaque commune ou EPCI. d’une économie assez faible, externes (assistance à maî- un niveau adapté à la confi- (CAWI – Computer Assisted Web Inter- Or avec une proportion de et même parfois d’un surcoût. trise d’ouvrage, expertises guration géographique est viewing) du 5 au dépenses de fonctionnement Car la mutualisation de ser- techniques), des coûts appréciable. Organiser les 6 novembre 2014. fixes (masse salariale, amor- vices liés à la mise en œuvre induits (alignement des structures de façon à leur tissements, intérêts d’em- des politiques publiques outils, notamment informa- permettre d’absorber un prunts, contrats pluriannuels) conduit inévitablement à tiques), la transformation accroissement d’activité – avoisinant pour certains un alignement du niveau de génère un surcoût relati- lié aux développements de échelons 80 % du budget, service « vers le haut ». Les vement important dans les services, d’usages, de besoins En partenariat une réduction importante est économies d’échelle – grou- mois qui précèdent et suivent – à moyens constants est avec quasi impossible à réaliser, en pements d’achats, surface sa mise en œuvre. nécessaire. tout cas à court terme. contractuelle élargie… – sont globalement assez faibles au regard des masses budgétaires totales du bloc communal. NUMÉRO SPÉCIAL ACTEURS PUBLICS 19
COMMANDE PUBLIQUE ET ÉCONOMIE LOCALE Les collectivités oublient parfois à quel point la commande « N’HÉSITEZ PAS L publique peut être un levier important de soutien a Médiation des marchés publics a à l’économie locale et à l’attractivité de leur territoire. vocation à faciliter le dialogue entre S les acteurs publics et les entreprises. i la proximité géographique reste un critère communale à la construction d’ouvrages de grande Elle intervient comme un acteur indé- de choix proscrit par le code des marchés ampleur, de la restauration scolaire à l’organisation pendant et neutre, au service des acheteurs publics, car discriminatoire, il n’en reste d’événements), quel que soit le montant de l’achat, il y publics et des entrepreneurs, quand ils ren- pas moins que les effets de la commande a toujours la possibilité de prendre en considération un contrent une difficulté dans le cadre d’un publique locale sont importants pour l’économie d’un élément valorisant la qualité ou la spécificité de l’offre, marché public. Ce service rapide, gratuit, territoire. Autrement dit, si chaque collectivité doit au-delà du seul critère du prix. confidentiel et efficace permet, dans 75 % bien entendu organiser ses achats avec l’ardente Communes ou métropoles, bailleurs sociaux, inter- des cas, de trouver une solution à l’amiable et obligation de veiller à la bonne utilisation des deniers communalités, conseils départementaux, conseils d’éviter ainsi un transfert du différend devant publics, elle peut aussi raisonner en acteur écono- régionaux, État, établissements publics ou entreprises les tribunaux administratifs. Nos équipes de mique local au service d’un projet économique de publiques, tous les pouvoirs adjudicateurs, quels que médiateurs régionaux, présentes partout en développement durable de son territoire. soient leur taille ou leur type d’organisation, peuvent France, se tiennent à votre disposition en Car quel que soit l’objet de l’achat (de la fourniture de intégrer cette démarche dans leur processus d’achat cas de difficulté et reprennent contact sous ramettes de papier à l’équipement numérique des éta- pour mettre la commande publique au service de leurs 72 heures après dépôt du dossier sur le site blissements d’enseignement, de l’entretien de la voirie politiques publiques territoriales. Acteurs publics www.mediation-des-marches-publics.fr. D’ici la fin de l’année, nous aurons traité quelques 600 dossiers. Près de 50 % concernent les ENTREPRISES ET TERRITOIRES : LE MAILLAGE GAGNANT collectivités territoriales. Délais de paie- ment, pénalités de retard et établissement du Investissement décompte général et définitif font partie des Achat public local local cas les plus fréquents. Je tiens à adopter une approche territoriale Développement des entreprises locales et directe des problématiques liées à la com- Fiscalité locale mande publique et à associer les collectivités territoriales de tous niveaux à notre action et à nos groupes de travail. Ainsi, avec le concours Emploi des associations départementales des maires, Consommation locale local j’ai rencontré près de 1 000 décideurs locaux et acheteurs publics afin de mieux prendre en FILIÈRES D’AVENIR ET COMMANDE PUBLIQUE La commande publique doit s’inscrire dans les filières d’avenir et les emplois de demain. LE NUMÉRIQUE Secteur LA TRANSITION LE TERRITOIRE L’ÉCONOMIE économique en pleine croissance, ÉNERGÉTIQUE Ce secteur INTELLIGENT CIRCULAIRE Nécessairement il concerne aussi bien l’éducation, représente déjà 100 000 emplois territoriale, cette économie le social, la santé ou l’industrie que directs et 20 milliards d’euros. réconcilie difficultés économiques, le fonctionnement démocratique. L’objectif est de créer 125 000 raréfaction des ressources emplois supplémentaires naturelles et changement d’ici 2020. climatique. Il implique de nouvelles manières de gérer et de faire vivre la commune, avec l’usager au cœur de son fonctionnement alliant transition énergétique, mobilité et réseaux. 20 ACTEURS PUBLICS NUMÉRO SPÉCIAL
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