Les enjeux moraux et civiques de la société de l'information

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1re BAC                                                            Education Morale et Civique

Les enjeux moraux et civiques de la société de l’information

Quiz : A votre avis, ces propositions sont-elles vraies ou fausses ? justifiez vos réponses.
Vous pouvez vous aider du texte de M. Dugain.

               Propositions              Vrai ou faux               Justifications
        A toute seconde de notre
        existence, nous générons des
        informations sur notre état
        de santé, notre état
        psychique, nos projets, nos
        actions.
        Notre temps de sommeil
        indiffère les big data.
        Les big data enregistrent
        toutes nos données dans un
        but précis.
        Toutes nos données sont
        monétisables.
        Avec les nouvelles
        technologies nous aliénons
        volontairement une part de
        nos libertés.
        La popularité des sites est le
        résultat du comptage des
        clics des internautes.
        Google hiérarchise les sites
        selon les liens hypertextes
        qu’ils échangent.
        Les cookies facilitent les
        navigation sur les sites en
        mémorisant les navigations
        passées. Ils agrègent les
        différentes informations
        pour constituer le profil de
        l’utilisateur.
        Facebook nous montre en
        priorité les publications des
        « amis » avec lesquels nous
        échangeons le plus.
        Les big data utilisent toutes
        nos traces dans un but
        prédictif.
        Les publicités sont de plus en
        plus adaptées à l’utilisateur
        dans l’espoir d’une plus
        grande efficacité.
        Les individus sont classés en
        fonction de leurs préférences
        sexuelles.

LP J. Moulin                                                                                   1
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        La pornographie favorise les
        idées de révolte.

        Les internautes font
        davantage confiance à la
        presse écrite
        Les jeux aïguisent l’esprit
        critique des internautes.
        La devise de cette nouvelle
        société : « Je joue, je mate, je
        consomme ».
        Les big data possèdent bien
        plus de pouvoir que les
        hommes politiques.
        L’intérêt des e-book est de
        servir d’espion sur nos
        habitudes de lecture.
        Le lecteur de livre papier ne
        représente aucun intérêt
        marchand.
        L’objectif est d’anéantir le
        hasard afin de vivre enfin et
        totalement heureux.
        L’hyperactivité devient une
        norme sociale, dormir, une
        anomalie.
        Les objets connectés sont là
        pour remplir les moments de
        creux…
        Chaque année nos heures de
        sommeil diminuent
        davantage…
        Les caméras de surveillance
        « intelligentes » pratiques
        l’analyse comportementale.
        Il existe une liste de
        comportements louches
        répertoriée dans une base de
        données.

LP J. Moulin                                                         2
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           L’homme nu, La dictature invisible du numérique
       de Marc Dugain et Christophe Labbé , éditions Robert Laffont, 2016.

« La science est sur le point d’engendrer une catastrophe, la création de deux humanités évoluant
différemment pour la première fois dans l’histoire de l’espèce. » Israël Nisand, professeur de médecine,
obstétricien, initiateur du Forum européen de bioéthique, décembre 2013.

« Vaincre le sommeil, c’est aussi la préoccupation des big data qui collaborent avec le
Pentagone dans tout un tas de domaines de recherche. Pour les multinationales du
numérique, notre sommeil est un temps mort, hors connexion, qui ne génère aucun profit.
Dormir nuit à la rentabilité, à la performance, à l’enrichissement, car même quand il
n’achète rien, l’individu charge dans le système des données personnelles monétisables. Les
maîtres du big data ont donc provoqué un état d’insomnie mondialisé. Grâce à eux, nous
pouvons échanger, nous amuser, discuter, nous informer, consommer, à n’importe quelle
heure du jour et de la nuit. Chaque année, nos heures de sommeil fondent comme neige au
soleil.[…] » p.134
« Dormir devient presque une anomalie. L’hyperactivité permanente étant la nouvelle
norme sociale, il faut vivre sa vie en flux continu, optimiser tous les instants. Chaque
moment creux, dans une file d’attente, sur un quai de métro ou entre deux rendez-vous,
doit être rempli. Les objets connectés et les applications sont là pour ça. » P.134

« L’objectif est désormais d’éliminer le hasard pour construire enfin un monde supposé
intégralement et définitivement heureux. L’horizon rêvé est celui où le hasard sera maitrisé,
contrôlé, donc purement anéanti […] »p.130

« En 2007, le département de la sécurité intérieure américain- sorte de ministère de
l’antiterrorisme créé par Georges W. Bush- a lancé un projet de recherche destiné à
identifier les « terroristes potentiels », innocents aujourd’hui mais à coup sûr coupables
demain. […] Le programme consiste à passer au crible tous les éléments relatifs au
comportement d’un individu, mais aussi à son langage corporel et ses particularités
physiologiques. Aussitôt un suspect détecté, il est pisté par l’ordinateur grâce à la
reconnaissance faciale. Petit à petit, les caméras de surveillance « intelligentes » se mettent
à l’analyse comportementale. Elles détectent les mouvements suspects, jusqu’aux signes de
stress comme la sudation. A Luton, dans la grande banlieue de Londres, les bobbies testent 8
caméras de rue qui sonnent d’elles-mêmes l’alerte dès qu’elles détectent l’un des cinquante
comportements jugés louches répertorié dans une base de données. A Nice, 915 caméras

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intelligentes épient déjà les piétons, pour repérer automatiquement une personne agitée ou
bien trop immobile dans une foule. Indect, c’est le nom du projet de la commission
européenne lancé en 2011, afin de « développer des solutions et outils de détection de
menace ». […] Courir, marcher à contre-sens d’une foule ou avancer plus vite, rester debout
quand tout le monde est assis, nouer ses lacets dans un magasin, prendre des photos dans
un hall d’aéroport ou porter une capuche sera dorénavant considéré par l’ordinateur comme
suspect. »

«L’homme, le seul animal à avoir érotisé l’acte sexuel, renonce à une invention qui faisait sa
spécificité pour un empilement d’images dépourvues de sens. Non seulement ce flux
ininterrompu de séquences X remplit les poches de l’industrie numérique du sexe, mais en
plus il permet aux big data de classer les individus en fonction de leurs préférences sexuelles.
A partir des seules recherches effectuées sur Google, il est déjà possible d’établir le profil
sexuel d’une grande partie de la population […]. La pornographie permet également de
désactiver les velléités de révolte puisque l’on sature l’esprit avec une illusion de
transgression, dûment tracée. » P.170

« En devançant toujours plus nos attentes de consommateurs, en nous saturant d’images
pornographiques, en nous distrayant avec des jeux, les maîtres du big data anesthésient sans
coup férir l’esprit critique. […] La devise à inscrire au fronton de ce nouveau monde
numérique n’est pas « Liberté, égalité, fraternité », mais « Je joue, je mate, je consomme ».
Comme l’écrivait Dostoïevski dans Les Frères Karamazov : « Ils déposeront leur liberté à nos
pieds et nous diront : faites de nous vos esclaves, mais nourrissez-nous. » P.170

« Nice a […] inauguré, en mai 2013, le premier boulevard connecté d’Europe. La chaussée,
les réverbères, les conteneurs à ordures ont été farcis de capteurs qui analysent en temps
réel le trafic, la qualité de l’air, le bruit ambiant, la température. Les poubelles lorsqu’elles
sont pleines, alertent les services de propreté. […] La ville est truffée de caméras
« intelligentes » capables de lire sur les lèvres à 200 mètres. »

« […] Les internautes font beaucoup plus confiance à l’information piochée sur internet et
croient dur comme fer à la neutralité apparente des moteurs de recherche, alors qu’ils se

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méfient de plus en plus de ce que la presse écrit ou des commentaires des journalistes à la
télé.[…] » p. 89

« Par leur puissance même et leurs ambitions, ces supermultinationales contestent la
légitimité des gouvernements élus. De leur point de vue, quelle est la nécessité à terme de
cette incarnation obsolète du pouvoir par des hommes et des femmes politiques
complètement dépassés, alors que les big data connaissent tout de nos envies, de nos désirs,
de nos attentes, et se considèrent capables de les satisfaire avant même que nous les
exprimions ? Preuve que le pouvoir n’est plus aux mains des politiques […]. »p.91

« Les ebooks sont en effet truffés de logiciels espions qui scrutent vos habitudes de
lecture. » p.101

« Le lecteur plongé dans son livre papier est inatteignable, n’étant pas raccordé au réseau, il
ne fournit aucune donnée, ne présente aucun intérêt marchand »p.102

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