LES GRANDS INVESTISSEMENTS PRESENTS ET FUTURS DANS LE SYSTEME FERROVIAIRE FRANCAIS
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LES GRANDS INVESTISSEMENTS PRESENTS ET FUTURS DANS LE SYSTEME FERROVIAIRE FRANCAIS Maurice KOPECKY Cadre supérieur honoraire de la SNCF Dans de cadre de la crise économique mondiale, beaucoup d’investissements viennent d’être attribués au système ferroviaire français. La décision prise par le président de la République Nicolas Sarkozy, de relancer l’activité économique et l’emploi, en décidant d’investir des sommes énormes, en si peu de temps, dans le développement du réseau à grande vitesse, la rénovation et l’entretien du réseau ferroviaire crée une dynamique exceptionnelle dans l’histoire ferroviaire de la France. Déjà, lors de son discours prononcé à Douai, le 4 décembre 2008, le président de la République avait déclaré « qu’entre 2010 et 2014, ce sont quatre lignes de chemin de fer à grande vitesse qui seront construites en parallèle ». Pour mémoire, en France, jamais plus de deux Lignes à Grande Vitesse (LGV) n’ont été construites en même temps. De plus, le président de la République a confirmé, dans son discours de Vesoul, le 15 janvier 2009, toute l’importance qu’il attache aux infrastructures, en général, et à celles du ferroviaire, en particulier. Réseau Ferré de France (RFF) a reconnu le grand honneur qui lui est fait d’être en première ligne dans la crise. Défi pas facile à relever quand on sait que RFF pilote actuellement (en maîtrise d’ouvrage direct) le chantier de la LGV Rhin-Rhône branche Est. Maintenant, il lui faut préparer activement quatre nouveaux projets. Le réseau de la grande vitesse, inauguré en 1981, compte actuellement sept LGV en service et s’étend sur 1 900 km, compris dans son réseau total de près de 30 000 kilomètres. INNOVATIONS SOCIALES ET RETOMBEES POUR L’ECONOMIE REGIONALE Réseau Ferré de France fait preuve de grandes mesures innovatrices à la fois dans le domaine social et les retombées économiques régionales. Il ne s’attache plus seulement à faire un travail d’aménagement du territoire national et européen, un travail de grande ingénierie reconnue mondialement, il prend en compte tout l’environnement. Rien ne dit que ces dernières mesures ne deviendront pas courantes, à l’avenir, dans de nombreux autres domaines et d’autres pays. Ces performances nouvelles apporteront une plus-value quand seront vendues son expertise et sa technologie sur d’autres chantiers à l’étranger, d’autant plus que RFF s’est fait un renom en utilisant les meilleures pratiques entrepreneuriales et en visant la recherche de la performance. Réseau Ferré de France s’est lancé, en effet, dans une grande innovation sociale sur le chantier en cours de la LGV Rhin-Rhône. Pour la première fois en France sur un chantier d’infrastructure de cette importance, il a été introduit, dans des marchés de génie civil, une clause sociale obligeant, sous peine de pénalités, les entreprises de travaux publics à embaucher, pour au moins 7 % des heures travaillées, des personnes en difficultés d’insertion sociale : RMIstes, chômeurs de longue durée, jeunes sans formation, demandeurs d’emploi de plus de 50 ans,… . Ce chiffre de la clause sociale a été porté à 10 % sur la ligne Sud-Europe- Atlantique. Cette démarche novatrice a recueilli un réel succès : ce sont près de 17 % des heures travaillées sur le chantier qui ont bénéficié de cette clause sociale. En tout, 700 personnes recrutées localement ont ainsi pu revenir sur le marché de l’emploi grâce au chantier de
cette LGV. Tout chantier LGV favorise l’emploi. Toujours en prenant l’exemple de la LGV Rhin- Rhône, le chantier de génie civil se poursuit avec les équipements ferroviaires : rails, traverses, ballast, caténaires,… . Globalement, ce sont 6000 emplois qui sont liés à la construction de cette LGV pendant les cinq années que durent les travaux (de 2006 à 2011). En moyenne, 3500 personnes travaillent sur le chantier. Les 2500 autres se répartissent entre les bureaux d’études, les ateliers et usines, le transport et diverses activités (entretien du matériel, services,…). Indépendamment de la valeur intrinsèque de ces lignes pour le réseau français et européen, les retombées économiques ont été optimisées pour l’économie régionale, sur le plan : - des activités de travaux publics et de génie civil ; - des transferts de technologies et de méthodes vers des PME ; - des services liés au chantier (hébergement des personnels du chantier dans les hôtels, gîtes, campings à la ferme, etc., restauration, services à la personne, secrétariat, mécanique, gardiennage,…). On ne peut donc penser de meilleurs atouts en période de crise. LES TRAVAUX PRESENTS ET FUTURS SUR LE RESEAU FRANCAIS La LGV Rhin-Rhône C’est la première Ligne à Grande Vitesse planifiée sur une logique d’un réseau interrégional et européen et non plus sur une logique radiale depuis Paris. Elle fait pâlir le réseau de l’étoile Legrand. Elle permettra de relier le nord au sud de l’Europe en passant par l’est de la France. Complémentaire de la LGV Est européenne mise en service, le 10 juin 2007, elle constitue un projet à trois branches. La branche Est, dont la 1ère phase est en cours de construction sur 140 km entre Villers-les- Pots, à l’est de Dijon, et Petit-Croix, à l’est de Belfort, avec l’objectif d’une mise en service de LGV entre Dijon et Mulhouse, en décembre 2011. Sur cette branche, en collaboration avec l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe) et la SNCF, RFF a aussi conçu et réalisé un Bilan Carbone ®, une première en Europe. Il sera désormais utilisé pour évaluer l’ensemble des projets d’investissement ferroviaires sur toute leur durée de vie, de la construction à l’exploitation et en intégrant également la phase conception, les gares et le matériel roulant. Le bilan sera carbone positif après 12 ans d’exploitation sur cette branche. Les ouvrages sont nombreux : 13 viaducs dont celui de la Savoureuse de 792 mètres, le tunnel de Chavanne de près de 2 kilomètres, 160 ponts, 4 raccordements au réseau classique. L’accent a aussi été mis sur la préservation de la biodiversité et sur l’écologie des paysages : aménagement de mares de substitution et construction de 37 passages à grande faune. Une somme de 2,312 milliards d’euros sera dépensée en France sur cette branche Est. Les contributeurs sont (en millions d’euros) l’Etat (751), RFF (642), l’Union européenne (200), les régions Franche-Comté (316), Alsace (206), Bourgogne (131) et la Suisse (66). Deux nouvelles gares seront créées, en 2011 : Besançon-Franche-Comté et Belfort-Montbéliard. Arep, société de Gares&Connexions, est en charge de ces chantiers. L’impact est réel sur l’économie régionale et nationale. Tous les marchés ont été attribués par Réseau Ferré de France après appel d’offres européen. La qualité de nos entreprises leur a permis d’obtenir la quasi-totalité des travaux et l’essentiel des équipements ferroviaires sont produits dans des usines en France. Les principaux intervenants sont engagés par la signature d’une Charte sécurité sur le chantier et autour du
chantier. La branche Ouest rejoindra Dijon, puis Montbard et la branche Sud rejoindra Lyon par Bourg-en-Bresse. Des travaux sont également menés sur la ligne Bourg-en-Bresse / Bellegarde-sur- Valserine, dans l’Ain, qui permettront, dès mi-2010, d’obtenir un temps de parcours de trois heures entre Paris et Genève. Les quatre projets du Plan de relance Le Plan de relance a été détaillé, le 2 février 2009, par le Premier ministre François Fillon, qui, à cette occasion, a voulu y imprimer sa volonté de voir des investissements se réaliser très rapidement. Et pour ce faire, compte tenu de la crise, il a augmenté la somme initiale prévue. L’enveloppe globale à l’accélération des quatre projets suivants est de 26,5 milliards d’euros. - la LGV Sud Europe Atlantique (SEA), - la LGV Bretagne – Pays de la Loire, - le Contournement de Nîmes et Montpellier, - et la seconde phase de la LGV Est européenne. Dès 2009, l’engagement des études et des travaux préparatoires, ainsi que les acquisitions foncières sur la LGV Est phase 2, sur la LGV Pays de la Loire et sur l’arrivée de SEA à Bordeaux, permettront de lancer les travaux principaux en 2011. Une somme de 61 millions d’euros est prévue à ce titre. Les quatre grands projets ferroviaires concernent, - d’une part, trois projets de partenariat public-privé (PPP). Le PPP fait ainsi sa grande apparition dans le ferroviaire français, ce qui est aussi nouveau. - et, d’autre part, la seconde phase de la LGV Est européenne qui sera réalisée en « maîtrise d’ouvrage directe par l’ensemble des collectivités publiques ». L’Etat et l’ensemble des collectivités financent seuls le projet. Le contrat de partenariat est une forme de PPP, dans lequel RFF paiera un loyer indexé sur le trafic de la ligne au partenaire qui sera retenu en rémunération de la construction, puis de la maintenance de la ligne. Ce loyer sera donc modulé en fonction de la disponibilité effective de l’infrastructure. Après 50 ans, la ligne devient la propriété de RFF. Ce genre de contrat permet de mobiliser plus rapidement les fonds nécessaires. LA LGV SUD-EUROPE - ATLANTIQUE (SEA) (Tours-Bordeaux) Cette nouvelle liaison de 340 km de ligne nouvelle dont 303 km à grande vitesse permettra de relier Paris à Bordeaux en 2 heures 05 au lieu de 3 heures10. Bordeaux sera à 4 heures 28 de Lille et Toulouse à 4 heures 08 de Paris. La ligne nouvelle sera construite entre Tours et Bordeaux, pour un coût estimé à 7,8 milliards d’euros. Sa mise en service est prévue pour 2016. Ce projet pionnier et ambitieux est un des plus importants projets ferroviaire à l’échelle européenne, Le décret déclarant d’utilité publique les travaux de la ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique entre Tours et Angoulême a été publié au Journal Officiel du 12 juin 2009. La Déclaration d’Utilité Publique (DUP) concernant Angoulême-Bordeaux ayant déjà été approuvée, l’ensemble de l’itinéraire de Tours à Bordeaux est désormais déclaré d’utilité publique. Les travaux de construction par le futur concessionnaire pourront être démarrés début 2011. La mise au point du contrat avec le candidat pressenti est prévue pour l’été
2010. RFF poursuit d’ores et déjà les acquisitions foncières, les études techniques, archéologiques et environnementales du projet, de façon à optimiser les délais. Les travaux devraient démarrer en 2011 et les travaux seront terminés en 2016. Ce projet fait l’objet d’un PPP (partenariat public-privé) sous la forme d’une concession. Le concessionnaire retenu paiera la moitié du projet, il en aura la concession, touchera les péages à la place de RFF, pendant cinquante ans, charge à lui de construire et entretenir la ligne nouvelle. Il en assume seul les risques de trafic. Il reçoit en retour une subvention. RFF, l’Europe, les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Limousin et Centre et les collectivités locales sont appelés à financer à parité 50% du coût du projet. Le coût du projet sera pris en charge à 50 % par l’Etat, et les Collectivités locales et à 50 % par le concessionnaire et RFF. Le concessionnaire peut compter sur un financement public de 3,6 milliards d’euros (1,8 milliard versé par l’Etat et 1,8 milliard d’euros par les collectivités territoriales), RFF apportant quelques centaines de millions. Le concessionnaire apportera 800 millions d’euros de fonds propres et s’endettera de 3 milliards d’euros. Le remboursement de la dette et la marge bénéficiaire de l’opération doivent venir des péages qui devraient être annuellement de l’ordre de 200 à 250 millions d’euros. RFF a examiné les 3 offres initiales remises le 15 septembre 2008, émanant des groupements constitués par Bouygues et Vinci, ainsi que par le groupe Eiffage. A la fin du 1er trimestre 2009, les paramètres définitifs de la consultation pour le lancement du 2ème tour de la procédure ont été arrêtés en vue d’une remise des offres finales à la rentrée 2009. Ils précisent les modalités de recours aux dispositifs de garantie de l’Etat et d’apports en des fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts annoncés par le président de la République, le 4 décembre 2008. Parallèlement, l’Etat a effectué le tour de table pour la recherche des financements publics (Etat, RFF et collectivités territoriales) nécessaires à l’équilibre financier du projet. Le groupement choisi, le 31 mars 2010, est VINCI associé à la Caisse des dépôts et Axa Private Equity. Le contrat devrait être signé dans le dernier trimestre 2010. Ce projet associe donc maintenant à son financement 5 conseils régionaux, 19 départements et 33 communautés de communes ou d’agglomération, en faisant apparaitre pour chacune des collectivités territoriales une clef de financement et, s’agissant de Tours- Bordeaux, un montant de contribution fondé sur un partage du coût de construction prévu par RFF à égalité entre les subventions et l’autofinancement du projet. Le principe retenu est : - que les subventions publiques soient versées à RFF, - que le concessionnaire demande un montant de subvention dans son appel d’offre, - que la capacité d’autofinancement dégagée par RFF sur le projet soit consacrée pour partie à ses dépenses directes d’investissement (essentiellement les raccordements) et pour partie à l’abondement de la subvention publique demandée par le concessionnaire. Un comité des financeurs associant l’Etat, les chefs de file des collectivités territoriales associées et RFF prépare les dispositions finales de la convention de financement. Cette LGV créera 12 000 emplois temps-pleins annuels. Le trafic supplémentaire devrait être de l’ordre de trois millions de voyageurs, ce qui représenterait un trafic de vingt millions au total. Les reports modaux escomptés permettront de réduire de l’ordre de 50%, le taux de croissance des poids lourds attendus entre 2004 et 2016 sur l’A 10 et la RN 10 grâce à la libération du réseau existant.
Dans un second temps, à l’horizon 2020, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, cette ligne sera complétée par trois autres LGV : - entre Sud Bordeaux et Toulouse, - entre Sud Bordeaux et l’Espagne, - et entre Poitiers et Limoges. Les conventions et les équipes nécessaires à la préparation des grands projets du Sud - Ouest (Bordeaux - Toulouse et Bordeaux - Espagne) ainsi que le projet de LGV Poitiers- Limoges ont déjà été mises en place. Cette dernière sera raccordée à la ligne LGV Paris- Bordeaux au sud de Poitiers, et à la ligne Paris -Toulouse au nord de Limoges. L’enquête publique devrait s’ouvrir en 2011. Ces projets constituent le prolongement naturel de la LGV Sud Europe Atlantique (SEA). Avec la desserte du grand quart Sud - Ouest de la France, Toulouse sera à trois heures de Paris (soit un gain de deux heures et vingt minutes) avec plus d’une trentaine de relations jour avec Paris. Toulouse – Matabiau se prépare pour un doublement de son trafic. Limoges sera alors à deux heures de Paris. Là, encore, RFF a innové, la planification du projet a été faite, en même temps, que la concertation, ce qui devrait permettre de présenter ces projets à l’enquête d’utilité publique en 2011. La poursuite des études sur le futur TGV Tours – Bordeaux jusqu’au Pays basque devrait mettre Bordeaux à quatre heures de Madrid. Les itinéraires communs de la liaison sud de Bordeaux – Hendaye et Bordeaux – Agen ont déjà été retenus et approuvés, le 11 janvier 2010. Une partie du tracé est commun, à la fois, à la liaison LGV Bordeaux – Toulouse et à la liaison LGV Bordeaux – Hendaye. Quant à l’amélioration de la desserte ferroviaire du Béarn et de la Bigorre, le choix du faisceau n’est pas encore fixé, il se dirigera vers Dax ou vers Mont de Marsan. Il est recherché l’intégration des agglomérations de Tarbes et de Lourdes au réseau LGV. De l’autre côté de la frontière franco-espagnole, à partir de 2013, il est prévu de construire une LGV reliant Lisbonne à Madrid en moins de trois heures. LA LGV BRETAGNE – PAYS DE LA LOIRE (BPL) Ce projet de ligne à grande vitesse entre Connerré (à l’est du Mans), Sablé-sur-Sarthe et Rennes, a pour objectif d’améliorer de façon significative la desserte de la Bretagne et des Pays de la Loire. La construction de 214 km de LGV (y compris 32 km de raccordements) apportera un gain de 37 minutes entre Paris et Rennes. Rennes sera à 1 heure 26 de Paris et Nantes à 1 heure 52 de Paris, tout en rapprochant les villes bretonnes au-delà de Rennes de 37 minutes et celles au-delà de Nantes de 8 minutes. Cette LGV permettra ainsi, grâce également à la modernisation des lignes à l’ouest de Rennes, de mettre à terme Brest et Quimper à environ trois heures de Paris. Concernant les Pays de la Loire, le gain de temps sera de 22 minutes entre Paris et Laval et de 8 minutes entre Paris et Angers ou Nantes, puis vers la Vendée (l’électrification de la liaison Nantes – la Roche-sur-Yon – les Sables- d’Olonne a été mise en service le 14 décembre 2008). Le projet a été déclaré d’utilité publique le 26 octobre 2007. Il fait partie des liaisons à mettre en œuvre dans le cadre du Grenelle et des quatre projets prioritaires du Plan de relance. Un protocole d’intention de financement a été signé, le 28 juillet 2008, entre l’Etat, RFF, la Région Bretagne, en tant que chef de file des Collectivités bretonnes et la Région des Pays de la Loire. Ce sera la première LGV réalisée en contrat de partenariat.
Le coût du projet est estimé à 3,4 milliards d’euros courants. L’Etat a signé, le 29 juillet 2009, le protocole de financement avec RFF et les Régions Bretagne et Pays de la Loire, agissant en qualité de représentantes de l’ensemble des collectivités partenaires et l’appel d’offres a été lancé le 30 juillet 2009. Réseau Ferré de France avait lancé, le 19 décembre 2008, l’appel à candidatures pour la réalisation et l’exploitation, sous forme de contrat de partenariat, de la LGV Bretagne – Pays de la Loire. Les groupes Bouygues TP, Vinci Concessions et Eiffage ont répondu à l’appel à candidatures, à la date du 4 mai 2009. Le 24 juin 2009, RFF les admettait à participer à l’appel d’offres. Ce grand projet profitera des dispositions de la loi du 17 février 2009 pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés. Le démarrage des travaux est annoncé pour 2011. Ce tronçon de ligne TGV devrait être inauguré entre la mi-2015 et début 2016. Sur Bretagne - Pays de la Loire, le Plan de relance a fait gagner un an. Carte Les grands projets ferroviaires LA LIGNE NIMES–MONTPELLIER ET LE CONTOURNEMENT DE NIMES- MONTPELLIER (CNM) La ligne à grande vitesse Nîmes – Montpellier est une ligne mixte fret et voyageurs. Longue de 80 kilomètres, elle représente la première phase de la LGV mixte Nîmes- Perpignan et elle s’inscrit également dans le cadre du développement du corridor « D » Valence-Lyon-Turin-Budapest, pour le fret européen et du développement des liaisons ferroviaires le long de l’arc languedocien en complément du tronçon international de LGV entre Perpignan et Figueras. Elle accroît aussi l’attractivité du transport de voyageurs par trains à grande vitesse vers le sud de la France. Cette ligne nouvelle permettra également de libérer des capacités de circulation pour les TER sur la ligne classique desservant Nîmes et Montpellier. Ce projet a un coût évalué à 1,62 milliard d’euros (valeur 2007). Il comprend la réalisation d’une section de 60 kilomètres de LGV entre Manduel (à l’est de Nîmes) et Lattes (à l’ouest de Montpellier, 10 kilomètres de liaison sur la rive droite du Rhône et 10 kilomètres de raccordements vers Saint Brès et Manduel. Les travaux devraient démarrer en 2011. La mise en service est prévue pour 2016. Ce chantier permettra la création de 30 000 emplois. Ces travaux ouvriront également la possibilité de réaliser une gare nouvelle à Montpellier et la construction d’une nouvelle gare à Nîmes sur la commune de Manduel. Trois candidatures ont été remises, le 7 janvier 2009, à RFF : deux groupements ayant pour mandataires les sociétés Bouygues TP, Vinci Concessions, ainsi que l’entreprise Eiffage. Réseau Ferré de France procède à l’examen détaillé de ces candidatures en vue de se prononcer sur la recevabilité des candidats, afin de lancer l’appel d’offres. Le 2 décembre 2009, l’Etat, le Conseil général du Gard, Montpellier Agglomération, Nîmes Métropole et RFF ont signé l’accord de financement qui lance le chantier. En complément au contournement sont lancées les études pour la réouverture aux voyageurs de la rive droite du Rhône.
LA SECONDE PHASE DE LA LGV EST EUROPEENNE La 1ère phase, qui s’étendait sur 300 km entre Vaires-sur-Marne et Baudrecourt a été mise en service le 10 juin 2007. Le temps de trajet est, alors, passé entre Paris et Strasbourg de 4 heures à 2 heures 20. Sur cette nouvelle LGV a été battu le record du monde de vitesse sur rail avec 574,8 km/h, le 3 avril 2007. La seconde phase concerne 106 km entre Baudrecourt (Moselle) et Vendenheim (Bas- Rhin), dans la banlieue de Strasbourg, la circulation se fera à 320 km/h. Elle mettra Strasbourg à 1 heure 50 de Paris, en 2016. La liaison Luxembourg –Strasbourg se fera en 1 heure 25 (contre 2 heures 10 actuellement). Cinq candidats se sont déclarés pour la réalisation du tunnel de Saverne. Long de 4 200 mètres, il traversera le massif vosgien. Le coût de cette dernière phase coûtera 2010 millions d’euros hors taxes. Seize collectivités locales en financeront 680 millions, l’Etat 680 millions, RFF 532 millions et l’Union européenne 118 millions. Inscrite dans le premier volet du projet de loi du Grenelle de l’environnement, elle figure également parmi les 1 000 projets du programme de relance de l’économie. Le calendrier est le suivant : - Une première convention de 94 millions d’euros entre l’Etat et les collectivités locales, signée en janvier 2007, a permis de poursuivre les opérations de maîtrise foncière, les diagnostics archéologiques, les reconnaissances géotechniques, les études de déviation des réseaux, les études pour les équipements ferroviaires. - Dans le cadre du Plan de relance, l’Etat seront mobilisés 31,5 millions d’euros supplémentaires pour commencer des travaux préparatoires, par exemple, les déviations de réseau ou les fouilles archéologiques. - Le respect du calendrier est tenu. Il était prévu d’engager le projet proprement dit, dès 2010, ce qui supposait que le financement global du projet soit bouclé en 2009. La convention de financement a été signée, le 1er septembre 2009, par le Ministre d’Etat Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer. Elle engage l’Etat, Réseau Ferré de France (l’établissement public propriétaire des voies), l’UE, seize collectivités de l’Est de la France. et le Grand Duché du Luxembourg. L’emplacement de la gare Lorraine-TGV reste à définir. Le premier lot de travaux (16,8 km de LGV) d’un montant de 78,9 millions d’euros a été attribué, le 18 mars 2010, au groupement d’entreprises françaises Guintoli (mandataire)/MAIASONNIER/NGE GC. La maîtrise d’oeuvre de ce tronçon est assurée par le groupement Innexia Arcadis. Les autres lots seront attribués pendant toute l’année 2010. - Les travaux démarreront à l’été 2010. Cette deuxième phase représentera une activité de près de 6 500 emplois annuels. La mise en service commerciale est prévue pour mars 2016. Cette LGV Est est un des maillons de la Magistrale pour l’Europe, axe de 1501 kilomètres qui à terme reliera à Grande vitesse Paris à Bratislava et à Budapest. Un pont ferroviaire supplémentaire sur le Rhin est en construction à Kehl. Ajoutons que la Région Champagne-Ardenne a obtenu l’électrification de la ligne Paris- Troyes et la Moselle la création d’une deuxième gare TGV « de connexion avec le réseau régional ». LE FUTUR AXE MEDITERRANEEN BARCELONE - MARSEILLE - GENES
Le tracé « Métropoles du Sud » de la ligne région Provence-Alpes Côte d’Azur (PACA) a été officialisé par Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Ecologie, fin juin 2009. Cette ligne, qui s’intégrera dans l’arc Méditerranée – Barcelone – Marseille – Gênes, desservira Aix-en-Provence, Marseille, Toulon et Nice - Côtes d‘Azur, le tracé évitera donc la montagne Sainte-Victoire, près d’Aix-en-Provence. Le coût de cette nouvelle ligne de 180 kilomètres, comprenant le percement de 60 kilomètres de tunnels, est estimé à 15 milliards d’euros (10,4 milliards d’euros pour la ligne elle-même et 4,9 milliards d’euros pour l’aménagement du réseau régional). Nice sera à 3 heures 50 de Paris contre 5 heures 25 aujourd’hui et à une heure de Marseille (sans arrêt) contre 2 heures 25 actuellement. La partie marseillaise d’un coût de 2 milliards d’euros demandera la construction de 10 kilomètres de tunnels et l’extension souterraine de la gare Saint-Charles. A Toulon, une nouvelle gare à l’est de la ville est en projet ainsi que, dans les Alpes- Maritimes, la construction d’une gare souterraine pour les correspondances en TER vers Cannes et Grasse. Les travaux pourraient débuter vers 2020 pour une mise en service vers 2024 ou 2025. En attendant, en 2010, commencent les travaux en relation avec l’augmentation de la capacité de la ligne Marseille-Vintimille. Depuis 2009, le projet d’une nouvelle ligne entre Montpellier et Perpignan fait l’objet d’un débat public. Ce tronçon de ligne nouvelle constituera un des éléments clés du futur axe méditerranéen Barcelone - Marseille – Gênes et améliorera la compétitivité ferroviaire pour la desserte du Roussillon en prolongement du contournement de Nîmes-Montpellier. Le 26 novembre 2009, il a été décidé de poursuivre les études de cette ligne pour préparer l’enquête publique sous l’égide d’un comité de pilotage associant l’Etat et les collectivités territoriales participant au financement de ces études. Il y aura mixité de l’infrastructure. Ce nouveau « doublet » de ligne facilitera un report modal efficace de voyageurs et de marchandises. Ce projet se fera en cohésion avec l’avancement du projet sur l’axe Toulouse-Narbonne. La desserte des grands bassins de vie de Narbonne et Béziers sera aussi étudiée. RFF, après trois ans de travaux, a terminé, le 17 février 2009, les installations terminales de Perpignan. Il est donc prêt à accueillir la ligne à grande vitesse, longue de 45 km, dont 8 km de tunnel transfrontalier sous le tunnel du Perthus. Cette ligne nécessite un investissement de près d’un milliard d’euros. Sa construction sera assurée par le consortium TP Ferro, qui regroupe les consortiums français Eiffage et espagnol ACS/Dragados. Elle se raccordera, à la liaison nouvelle à grande vitesse reliant Figueras à Barcelone. La construction et l’exploitation de cette ligne internationale mixte (fret et grande vitesse) Perpignan - le Perthus fait l’objet d’un contrat de concessionnaire entre les deux Etats français et espagnol et la société TP Ferro. Les Installations Terminales de Perpignan représentent une connexion indispensable permettant de faire le lien entre la ligne à grande vitesse Perpignan - le Perthus et le réseau ferroviaire français classique. Afin de réaliser cette zone de raccordement, RFF a conduit un vaste programme d’opérations visant à moderniser et à rendre plus performantes les installations ferroviaires de la zone perpignanaise, notamment : • Gare de Perpignan : deux nouvelles voies à quais et mise aux normes afin de permettre l’accès de la gare aux personnes à mobilité réduite ; • Doublement et mise aux standards internationaux de la ligne Perpignan - Villefranche, permettant aux TGV de rejoindre la ligne nouvelle ; • Extension des zones de garage et d’entretien des rames TGV et TER ;
• Pour le fret, création d’un vaste faisceau fret international permettant de faciliter l’exploitation des trains de fret internationaux ; • De nouveaux postes de signalisation à large rayon d’action ; • Des aménagements urbains afin de faciliter la circulation et les liens pour la ville de Perpignan : passage souterrain urbain (financé par la ville) sous les voies ferrées permettant de relier le centre historique au nouveau quartier, suppression d’un passage à niveau en centre ville. Les travaux, qui ont duré trois ans, ont coûté 210 millions d’euros, entièrement financés par l’Etat. Hubert du Mesnil, président de Réseau Ferré de France, s’est réjoui « de la réalisation en temps et en heure de ce grand chantier qui a donné du travail à 20 entreprises pendant trois ans ». Aujourd’hui, avec les nouvelles installations Terminales de Perpignan, RFF est prêt à accueillir la future ligne à grande vitesse Barcelone – Perpignan. L’interconnexion entre le réseau de LGV espagnol et français est programmée pour 2014 ou 2015. Barcelone sera alors à 5 heures 35 de Paris, au lieu de 8 heures 40, aujourd’hui, et de 7 heures 20 (avec changement à Figueras), en décembre 2010. Toulouse sera à 1 heure 30 de Barcelone et 3 heures 30 de Madrid. Le port de Barcelone rénove ses structures ferroviaires pour accueillir des trains à écartement international en 2010. Un troisième rail a été installé entre les deux rails à écartement ibérique. LE CONTRAT DE PERFORMANCE ET LE PLAN DE RELANCE Le contrat de performance, signé par trois ministres entre l’Etat et RFF, le 3 novembre 2008, prolonge le Plan de rénovation initié en 2006. RFF investira 13 milliards d’euros entre 2008 et 2015, pour renouveler 6 420 kilomètres de voies et 2 420 appareils de voie. Ce budget comprend également la réfection des ouvrages d’art et des ouvrages en terre, la mise en niveau des installations de signalisation, de télécommunication et de traction électrique, la mise en œuvre des programmes d’accessibilité, de sécurité et de lutte contre le bruit ; le réseau fret étant traité en priorité. Ce contrat concerne la période 2008-2012, il donne une visibilité industrielle jusqu’en 2015. Il précise le cadre d’un modèle d’organisation et de gouvernance d’un système ferroviaire en profond renouvellement avec l’extension du rôle des Régions, le développement des pratiques de concertation, la création d’une autorité de régulation chargée de veiller au bon fonctionnement de la concurrence. En signant ce contrat de performance, RFF reprend les 33 engagements issus du Grenelle de l’environnement, qui définit les objectifs de modernisation de l’infrastructure et les modalités de mise en place d’une nouvelle offre commerciale du réseau. Objectifs : améliorer l’accès et la fiabilité du réseau, le développer pour le marché européen et viser son efficacité économique. Le coût moyen de renouvellement de voies devrait diminuer de 15 %, à la fin du contrat. En conformité avec ce plan, RFF a pris une trentaine d’engagements dont celui d’améliorer la qualité, la souplesse et la pertinence de son offre sillons. Il s’est aussi engagé de mieux couvrir avec ses péages le coût réel de la circulation des trains. C’est ainsi que la part du coût de l’infrastructure financé par les recettes devrait passer de 48 % en 2008 à 60 % en 2012. Ce plan a permis de porter à plus de 1,5 milliard d’euros les grands travaux de renouvellement (voies et caténaires) en 2009. Le volet ferroviaire du Plan de relance détaillé, le 2 février 2009, par le Premier ministre a permis à Réseau Ferré de France d’augmenter de façon substantielle ses investissements sur le réseau en 2009 et 2010. Ce sont, en effet, 300 millions d’euros supplémentaires qui ont été ajoutés aux investissements ferroviaires prévus et ils s’inscrivent dans les
orientations du Grenelle. Ce coup d’accélérateur permet d’investir 239 millions d’euros supplémentaires, dont une grande partie sera consacrée à l’amélioration du réseau dans les régions, notamment sur les petites lignes. D’autre part, RFF a inscrit aussi la mise en accessibilité aux handicapés de 250 gares, entre 2008 et 2010, dont 41 gares en 2009 et 2010 au titre du Plan de relance. L’Engagement ferroviaire du Grenelle de l’environnement (1), découlant de la Loi adoptée en octobre 2008, prévoit la construction de 2000 km de LGV d’ici 2020 et il étudie la possibilité de 2500 kilomètres supplémentaires, ce programme devant être accompagné d’un effort de l’Etat de 16 milliards d’euros. Le fret ferroviaire devrait être augmenté de 25 % d’ici 2012. Le 10 décembre 2009, RFF a signé une convention avec le Groupement National des Transports Combinés pour que le trafic de marchandises des transports combinés passe de 9 milliards à 18 milliards de t/km. Pour mieux lutter contre le bruit, plus de 100 millions d’euros sont programmés entre 2009 et 2011.Six opérations de résorption du bruit ont été lancées sur environ 700 points noirs du bruit. En 2009, sur les 33 engagements assortis d’indicateurs de résultat et de pilotage définis, RFF a tenu 80 % de ses engagements totalement ou largement. AUTRES PROJETS EN COURS DE PLANIFICATION Lors de la présentation du projet de Grand Paris par le Président de la République, en avril 2009, il a été fait mention d’une ligne TGV qui mettrait « Le Havre à une heure de Paris » (deux heures actuellement). Elle devrait voir le jour avant 2020. Cette LGV reliera Paris-Saint-Lazare, La Défense, Mantes-la-Jolie, Rouen et Le Havre. Elle mettra Le Havre à 1 heure 15 de Paris ; Rouen sera à 45 minutes de Paris au lieu de 1 heure 10 aujourd’hui. Paris deviendra alors une capitale avec une façade maritime, rendant les parisiens plus conscients de la richesse qu’apporte un grand port. Au départ de Paris, deux nouvelles gares TGV seraient créées, une à La Défense et une à Cergy-Pontoise, situées, chacune, dans un des pôles économiques du Grand Paris. L’ensemble du coût de la nouvelle ligne est estimé à 4 milliards d’euros. A mi-chemin de la nouvelle ligne TGV Paris-Le Havre, une bifurcation en direction de Calais et de la ligne vers le Tunnel sous la Manche pourrait également voir le jour, cette ligne TGV soulagerait la Ligne à Grande Vitesse Nord et permettrait aussi la desserte d’Amiens par une gare TGV. Un comité de pilotage de la LGV Paris-Normandie, créé en octobre 2009, a prévu aussi une extension vers Caen qui serait à 1 heure 15 de Paris et Cherbourg à 2 heures. Le souhait du Président de la République, exprimé lors de sa visite au Havre, le 16 juillet 2009, est que le projet Paris – Le Havre devrait être ajouté « au programme d’investissement ferroviaire du Grenelle de l’environnement », ce qui est bien le cas. Paris, futur « hub européen » de la grande vitesse Toujours dans le cadre du Grand-Paris, Pôle stratégique de la France, projet indispensable dans la compétition mondiale des métropoles, il est prévu la création de cinq gares TGV qui seront implantées, à l’horizon 2025, à La Défense, Orly, Saint-Denis, Juvisy-sur-Orge et Villeneuve-Saint-Georges (une sixième pourrait être créée à Versailles) et d’une ligne d’interconnexion reliant les nouvelles gares TGV. La SNCF propose de faire circuler des TGV à 120 km/h autour de Paris. Un réseau de douze gares reliées entre elles par des tronçons à grande vitesse permettrait de désengorger les gares parisiennes. Ce qui rendrait possible des liaisons Londres ou Bruxelles depuis La Défense et des relations directes Le Havre, Rouen avec Roissy. La Défense - Roissy pourrait être parcouru en 20 minutes. Le
Quartier d’affaires de l’Ouest parisien ne serait plus qu’à 2 heures 15 de Londres. Ces gares TGV de banlieue permettront également de multiplier les liaisons province-province. S’inscrivant aussi dans le projet du Grand Paris, avec la Tangentielle Nord, longue de 28 kilomètres, dont les travaux ont débuté en 2010, seront crées deux voies dédiées au transport ferroviaire de voyageurs nord de l’Ile de France et la première ligne de « rocade » en interconnexion avec toutes les lignes RER. Elle desservira 14 gares, dont 6 nouvelles et permettra des déplacements de banlieue à banlieue, sans passer par Paris entre Sartrouville (78) et Noisy-le-Sec (93). Le premier tronçon central de 11 kilomètres entre Epinay sur Seine et le Bourget sera mis en service fin 2014. Le Grand Paris, comprendra aussi la double boucle de métro automatique, le « Grand 8 », autour de Paris, tout en traversant Paris, qui reliera entre eux les pôles de développement en banlieue (Saclay, Plaine Commune,…), dont le coût serait de 21,4 milliards d’euros, hors fonctionnement. Après son passage à l’Assemblée Nationale, en décembre 2009, le 7 avril 2010, le Sénat a adopté « la création d’un réseau de transport public de voyageurs». L’une des boucles pourrait fonctionner quelques années avant 2023. Les travaux devraient commencer entre 2012 et 2013, dans le Val de Marne. Ce chantier de 130 kilomètres, aérien sur «10 à 20 % » du tracé, devrait durer treize ans. Ce projet sera mené via la Société du Grand Paris (SGP). La SGP serait dotée d’un capital de 4 milliards d’euros qui proviendront des constructeurs automobiles qui doivent rembourser les prêts que l’Etat leur avait consentis et qui doivent intervenir d’ici mars 2014. Cette société pourra contracter une série d’emprunts à très long terme (40 ans). Le produit financier des gares lui sera affecté ainsi que des taxes à créer sur les plus-values foncières et sur le matériel roulant. Le droit de péage payé par le futur exploitant du Grand 8 participera aussi à l’investissement. RFF et la Stif - Autorité organisatrice des transports en Île-de-France - ont saisi la commission nationale du débat public (CNDP), le 18 décembre 2009, sur le projet Est Ouest Liaison Express (EOLE) de prolongement de la ligne E du RER vers l’Ouest qui sera le nouvel axe structurant entre l’est et l’ouest de l’Île-de-France. Cette nouvelle ligne reliera par un tunnel d’environ 8 kilomètres la gare d’Haussmann-Saint-Lazare à la future gare de Nanterre-La Folie via La Défense, puis se prolongera en surface vers Mantes- la-Jolie via Poissy et Les Mureaux. Elle soulagera la gare Saint-Lazare, la ligne A du RER et le nœud de correspondances de Châtelet - Les Halles. De plus, elle contribuera à la modernisation de la desserte du Mantois, tout en ouvrant la perspective d’une liaison renforcée entre l’Île-de-France et la Normandie. Le coût du projet est estimé entre 2,2 et 2,8 milliards d’euros. Ce coût est principalement lié au percement du tunnel entre les gares d’Haussmann-Saint-Lazare et de Nanterre-La Folie. Ce projet devrait être réalisé à l’horizon 2015. Un protocole de partenariat a été signé, le 27 janvier 2009, entre RFF, l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense (EPAD), l’Etablissement Public d’Aménagement Seine-Arche (EPASA) et l’Etablissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA), en vue de tenir compte du développement urbain des quartiers de La Défense et de Seine-Arche, en particulier des Groues, de l’insertion du saut de mouton au niveau du pont de Rouen à Nanterre, de l’organisation des flux des futures gares à la Défense et à La Folie et aussi d’assurer la cohérence du projet de prolongement de la ligne E avec les projets en cours du Grand Paris, comme le futur métro automatique rapide, la liaison Seine Aval et le plan de mobilisation des transports mis en œuvre par la Région Ile de France. RFF organise avec la SNCF la mise en place d’un plateau commun de maîtrise d’ouvrage, conformément aux orientations prises lors du comité de pilotage EOLE, en octobre 2009.
Un autre grand projet est la construction d’une ligne TGV Toulouse - Narbonne qui reliera les LGV Bordeaux – Toulouse et Montpellier - Barcelone. Relier l’Atlantique à la Méditerranée constitue un objectif d’intérêt national majeur. Ainsi serait créé un réseau performant de la grande vitesse entre les principales lignes du Sud - Ouest européen. La future ligne Bordeaux-Espagne permettra d’intégrer les agglomérations de Lourdes et Tarbes au futur réseau ferroviaire à grande vitesse. Un projet de traversée centrale des Pyrénées est aussi à l’étude. Le 20 octobre 2009 fut signé un accord portant sur la constitution d’un groupe européen d’intérêt économique (GEIE), dont la mission sera la création éventuelle d’un axe ferroviaire à grande capacité à travers les Pyrénées. Un doublement de la ligne Paris-Lyon est envisagé à l’horizon 2020. Cette ligne partant de la gare de Paris-Austerlitz passerait par Orléans et Bourges, elle apporterait de meilleures dessertes vers Clermont-Ferrand et Limoges. Une étude de faisabilité a été lancée par RFF. La ligne actuelle Paris-Limoges-Toulouse, dite « Palito », est aussi en cours d’examen comme « grande ligne d’aménagement du territoire » pour l’ensemble du quart Nord-Est de Midi-Pyrénées. Trois Régions sont intéressées. En ce qui concerne le Contournement ferroviaire de l’agglomération de Lyon (CFAL), après la décision sur le tracé nord, prise en 2008, le fuseau Plaine d’Heyrieux-Sibelin nord a été adopté par Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des transports, le 20 avril 2009, pour la partie sud. Long de 21,3 km et couvert sur 14,6 km, ce tracé, qui sera connecté à la gare de triage de Sibelin, est celui qui a le moins d’impact sur le tracé urbain. Sa mise en service est prévue pour 2020, au plus tard. La décision ministérielle du 23 décembre 2009 a approuvé l’avant–projet sommaire de la partie nord et les études préliminaires de la partie sud. Par ailleurs, il a été ouvert une sixième gare intermodale à Lyon. Quant à la Transalpine Lyon-Turin, elle nécessite l’aménagement progressif de plus de 200 km de ligne nouvelle entre Lyon et Turin avec plusieurs tunnels (57 kilomètres pour l’ouvrage principal) et ouvrages d’art. Côté italien, un nouveau tracé a été choisi en vallée de Suse. Pour l’accès même du tunnel de base, 4,4 milliards d’euros sont en jeu. Le coût total du tunnel de base avait été évalué, en 2006, à 7,6 milliards d’euros dont deux à charge de la France. Le chantier a démarré en 2003 avec le creusement de trois descenderies côté français d’une longueur totale de 8,9 kilomètres. Durant cette première phase, ont été excavés un million de mètres cube de déblais, et ont été mises au point les techniques appropriées pour le percement du futur tunnel. Cette phase d’études et de travaux représente un montant cumulé à ce jour de 716 millions d’euros, assuré par l’Union européenne, la France et l’Italie. La durée des travaux est estimée à 10 ans. Afin de bien déterminer le tracé de la ligne, il y eut 137 carottages effectués, du côté français, entre 1998 et 2000. Du côté italien, on observe un retard de quatre ans. Et pourtant le temps presse, un million de poids lourds circulent annuellement dans la vallée de la Maurienne. La réalisation de ce maillon manquant mettra en réseau 5000 kilomètres de lignes desservant 350 millions d’habitants et ce sera un atout de première importance pour nos ports. Lancement des appels d’offre de démarrage des travaux prévu avant 2013.
PLAN « FRET D’AVENIR » Le 16 septembre 2009, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 7 milliards d’euros pour le Plan « Fret d’avenir » confié à RFF, qui s’ajoute au budget déjà engagé pour la modernisation du réseau. La mise à disposition de 9 400 kilomètres de lignes à haut niveau de service couvrant les principaux axes de transport de marchandises constitue une première priorité. Un comité de suivi a été mis en place. En plus de l’aménagement du réseau, le Plan de relance passe par une modernisation et une rénovation de l’infrastructure existante qui tient compte de l’étude de robustesse prévoyant des installations de contre-sens, des itinéraires bis et des électrifications. C’est ainsi qu’ont été attribués les travaux de modernisation des voies de l’étoile ferroviaire de Capdenac (210 kilomètres de voie) à l’Européenne des Travaux Ferroviaires (ETF) pour plus de 170 millions d’euros d’investissement (1/3 Région, 1/3 Etat, 1/3 RFF). Les travaux commencés, en mars 2010, seront terminés en novembre de la même année. L’électrification entre Rang-du-Fliers et Boulogne-sur-Mer est un autre exemple. RFF a engagé des négociations d’accord-cadre et de contrats de régime de performance avec fret SNCF et Lorry Rail. La modernisation de l’axe Nantes-Lyon participe aussi à ce Plan. Entre Tours et Vierzon, les 100 kilomètres de ligne ont été électrifiés et mis en service en juillet 2008. L’électrification du tronçon de 60 kilomètres Bourges – Saincaize d’un coût de 82,3 millions d’euros devrait être achevée en 2011. Ce nouvel axe permettra de développer le trafic de fret en France, mais aussi vers l’Europe de l’Est jusqu’à Budapest. Les travaux d’un itinéraire bis Paris – Le Havre par Serqueux – Gisors doivent être engagés en 2010. La mise en service est prévue en 2011. L’Etat, RFF et la Région Auvergne ont signé, en février 2009, un contrat de 180 millions d’euros pour la mise en place du Plan Rail Auvergne. Ce plan est destiné à améliorer les liaisons ferroviaires voyageurs et fret de la région. De plus, RFF finance, seul, la rénovation de la section auvergnate de la ligne Bordeaux - Lyon. Avec le contrat de projet 2007- 2013, ce protocole permet de porter à plus de 400 millions d’euros l’effort de modernisation et de rénovation du réseau ferré en Auvergne. Carte « Projet de l’engagement national pour le fret ferroviaire Le fret ne sera plus la variable d’ajustement. Un mécanisme de sillons garantis se met en place. Le « réseau orienté fret » (ROF) (9 400 kilomètres à haut niveau de service sur les principaux axes de transport de marchandises) est soumis à un régime de performance – basé sur des engagements, des évaluations et des pénalités – appliqué aux sillons empruntant ce réseau. Ce régime va être installé progressivement. Depuis 2010, les sillons garantis sont mis à disposition sur l’axe Atlantique. Les objectifs de qualité du service, ainsi que le cadencement sont prévus, à partir de 2012. La mise à quatre voies du pont ferroviaire de Bordeaux apportera des facilités supplémentaires. La desserte par rail des grands ports maritimes (GPM) et d’autres ports (La Rochelle, Calais, …) sera favorisée. La desserte de ces ports est un enjeu stratégique. Un protocole d’accord a été signé avec le Havre et Rouen, le 28 octobre 2009. Des études et des travaux d’amélioration des accès aux ports de Marseille, Le Havre et Dunkerque sont engagés.
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