Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d'isolement, 2020 - Le Lab Santé
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Mesures d’endiguement des épidémies Partie 1 : Mesures de détection et d’isolement 1. Détection et suivi des contacts La détection facilite l'identification précise des personnes infectées et potentiellement infectées, afin de les séparer rapidement de la population non exposée. Elle permet également de surveiller et d'évaluer le degré de transmission à l'intérieur des frontières nationales. Les gouvernements définissent généralement des critères de cas suspects (incluant les symptômes cliniques, les antécédents de voyage et les contacts étroits avec des cas confirmés) et des protocoles de référence (gestion des cas détectés) auxquels les points de dépistage et les établissements peuvent se référer et agir pour déterminer les cas éligibles aux tests diagnostiques (détection nasale du virus par PCR, détection des anticorps anti-COVID-19 quand la sérologie sera disponible). Ces critères sont révisés périodiquement en fonction des nouvelles informations sur le virus et de l'évolution de sa propagation épidémique. [1] Les gouvernements peuvent décider de s'adresser à un groupe de population spécifique et particulièrement à risque. La Corée du Sud (Daegu) par exemple, a testé par PCR les 200 000 membres de l'Église Shincheonji de Jésus liés à un cluster COVID-19. Les gouvernements peuvent également avoir un système de surveillance sentinelle pour examiner les patients présentant des signes de difficulté respiratoire dans un réseau sélectionné d’établissements de soins primaires, ainsi que des cas de pneumonie dans les hôpitaux de soins aigus pour détecter et prendre en charge rapidement les patients infectés du COVID-19, comme à Singapour et en Ecosse actuellement. La capacité de détection varie d'un pays à l'autre en fonction de leurs critères de cas suspects, de leurs révisions régulières en fonction des nouveaux développements, du niveau d'adhésion des praticiens aux directives nationales et de l'approche gouvernementale. Études d'efficacité de la détection et du suivi des contacts ■ Capacité de détection. Une étude qui visait à prévoir le nombre réel de cas de COVID-19 importés en dehors de la Chine, a noté des écarts entre les cas signalés dans divers pays et les cas projetés selon le modèle prédictif. L'étude a également souligné que les cas importés réels signalés à Singapour dépassaient leur nombre prévu, indiquant une capacité de détection des cas plus élevée que celle supposée dans le modèle. Une autre étude a estimé que la capacité mondiale actuelle de détecter les cas de COVID-19 importés représentait 38% de la capacité de Singapour. Les études ont indiqué que 14 passagers aériens supplémentaires par jour est associée à un cas importé supplémentaire.[2] Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 2
■ Critères de recherche des contacts. Compte tenu des exigences importantes imposées aux autorités de santé publique en matière de recherche de contacts, une étude examine les implications de l'application d'une définition moins stricte de « contact étroit » pour COVID-19, ce qui peut réduire la charge des services de recherche des contacts. Le Royaume-Uni définit actuellement un contact étroit comme 15 minutes à moins de 2 mètres sur deux semaines avant la détection. L'étude, qui utilise des données sur les rencontres sociales au Royaume-Uni à partir d'une enquête, a révélé que des définitions plus strictes de moins d'une heure avaient relativement peu d'impact sur le nombre moyen de cas non retrouvés. La probabilité d'au moins un cas non tracé augmente de manière significative après que les définitions sont assouplies au- delà d'une heure. [3] ■ Isolement et traçage des contacts. Hellewell et coll.[4], à l'aide de la modélisation mathématique (Figure 1), ont révélé qu'un suivi des contacts et une isolation des cas très efficaces sont suffisants pour contrôler une épidémie de COVID-19 dans les 3 mois dans la plupart des scénarios. Figure 1. Exemple de process simulé qui débute avec la personne A infectée. Pour les scénarios de transmissibilité associé à un RO plus élevé, l'efficacité du suivi des contacts doit être significativement plus contraignante pour contrôler l'épidémie : plus de 50% des contacts doivent être suivis pour un RO de 1,5, plus de 70% pour un RO de 2,5 et plus de 90% pour un RO de 3,5. La probabilité de contrôler l’épidémie diminue lorsque le délai entre les symptômes et l’isolement augmente, lorsque le nombre de cas vérifiés diminue et lorsque la transmission du virus augmente avant les symptômes. Nouvelles méthodes Les méthodes permettant d'améliorer l'efficacité de la détection et de la recherche des contacts ont évolué au milieu de l'épidémie de COVID-19. La plupart d'entre elles cherchent à alléger la charge de travail des hôpitaux et des services de santé publique, tout en améliorant le taux de détection et l'efficacité opérationnelle. Mahase [5] rapporte un projet pilote anglais de tests à domicile pour réduire le recours aux ambulances et aux visites à l'hôpital lors du processus de détection. Les cas suspectés par les médecins généralistes sont triés par téléphone, via la hotline du National Health Service (NHS) ou les services d’urgence locaux, pour s’assurer qu’ils sont suffisamment bien pour rester à domicile et s’isoler. Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 3
Un professionnel de santé avec une formation en équipement de protection individuelle (EPI) est ensuite envoyé à leur domicile pour effectuer le test de dépistage dans les 24 heures suivant le triage, après quoi les personnes infectées sont éventuellement admises à l'hôpital. Plusieurs projets « Drive-thru » ont vu le jour en Corée et au Royaume-Uni pour soulager la pression sur les services hospitaliers. A Londres, les patients suspectés par le NHS sont envoyés au service « drive-thru » (les femmes enceintes et les personnes gravement malades exclues). Les infirmières du centre revêtent des EPI avant de se rendre à l'extérieur pour pratiquer les écouvillonnages des patients dans leur voiture. [5] Le ministère de la Santé de Singapour a activé son réseau de 900 Cliniques de préparation en santé publique pour fournir les premiers soins subventionnés aux patients présentant des signes respiratoires. Ses personnels sont formés sur les protocoles d'évaluation des risques pour diriger les patients qui le nécessitent aux hôpitaux pour diagnostic. Les données numériques ont été utilisées en Corée du Sud [6] pour permettre la vérification des déclarations dans la recherche des contacts par le Centre national d'intervention d'urgence COVID-19 : (1) Les registres des établissements de soins pour identifier les symptômes cliniques, leur date d'apparition et préciser les établissements visités ; (2) Le système GPS (TEL mobile) et les transactions par carte de crédit pour identifier l'itinéraire et l'emplacement des personnes et (3) CCTV (Close Circuit TV) pour identifier les symptômes et explorer les risques de contacts. Taiwan a mis aussi à profit ses bases de données pour faciliter l'identification des personnes infectées. Il a intégré sa base de données santé à la base de données migration/douane en 1 journée, ce qui a facilité la génération d'alertes en temps réel pendant les visites cliniques basées sur les antécédents de voyage et les symptômes cliniques [7]. 1.2.2. Isolement et quarantaine Les mesures de confinement sont prises lorsque les cas importés ont été disséminés à l'intérieur des frontières nationales. Elles visent à prévenir la propagation de la maladie des personnes infectées et des personnes qui ont été exposées au virus dans la communauté. La quarantaine est la restriction des activités des personnes asymptomatiques qui ont été exposées à une maladie transmissible pour prévenir la transmission de la maladie aux personnes qui n’ont pas été exposées. En revanche, l'isolement est la séparation des personnes infectées connues afin de prévenir ou de limiter la transmission de la maladie. La mise en quarantaine et l'isolement peuvent être effectués de diverses manières, notamment en confinant les personnes dans leur propre maison, en limitant les déplacements hors d'une zone délimitée ou en gardant les personnes dans un établissement désigné. [8] En règle générale, la mise en quarantaine est comparativement plus controversée, car elle implique de restreindre la liberté des individus qui pourraient présenter un danger pour la santé publique par opposition aux individus qui posent réellement un danger. À des fins de clarté, l'isolement et la quarantaine concernent les mesures de confinement physique dans un pays ou une région (par opposition à la quarantaine frontalière). Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 4
Récemment, le concept de confinement complet de toute une région associée à des mesures générales sévèrement contrôlées (distanciation sociale, fermeture des écoles et des lieux publics, de quasi-arrêt des transports publics, etc.) initiée en Chine pour l’épidémie de COVID-19 a été appliqué de façon plus souple dans certains pays européens dont la France. Principes directeurs Les techniques de quarantaine et d'isolement peuvent varier, mais il est important de traiter les populations symptomatiques, potentiellement infectées et non-exposées différemment. Par exemple, il serait généralement jugé inapproprié de placer les personnes infectées dans la même pièce que celles qui ne sont que potentiellement exposées. [8] Des mesures aussi coercitives que la quarantaine et l'isolement sont considérées comme acceptables lorsqu'une maladie est reconnue par une étude scientifique approfondie comme contagieuse, mesures limitées aux personnes qui ont en fait été exposées à la maladie. Il est important que la décision concernant de telles mesures restrictives soit prise de manière ouverte, équitable et légitime, et que les autorités de santé publique divulguent pleinement et honnêtement leurs motifs d'action et permettent la participation de la communauté. [9] Coût économique et social ■ Coût économique. Les opérations de quarantaine sont gourmandes en ressources. Les services et les coûts des opérations de quarantaine pendant l'épidémie de SRAS à Singapour, par exemple, se sont élevés à 5,2 millions de US$ au total. [10]. Le retentissement de l’épidémie de COVID-19 sur l’économie chinoise vient d’être publiée par le Financial Times (https://www.ft.com/content/0c13755a-6867- 11ea-800d-da70cff6e4d3). ■ Coût social. Des études récentes ont également confirmé que la mise en quarantaine impose de graves difficultés financières et psychologiques aux personnes concernées. Hawryluck et coll. [11] ont rapporté qu’environ 30% des personnes mises en quarantaine pour le SRAS à Toronto souffraient de troubles de stress post-traumatique et de dépression et, à Singapour, certaines personnes mises en quarantaine ont signalé des problèmes associés à la stigmatisation par leurs voisins pendant la période du SRAS [10]. Brooks et al [12] ont fait récemment une revue de la littérature sur l'impact psychologique de la quarantaine et ont fait état de troubles post-traumatiques fréquents, sévères et persistants dont l’intensité et la durée qui dépendent de la durée de la quarantaine. Etude de l'efficacité des mesures. ■ SRAS et Ebola. Compte tenu des coûts sociaux, psychologiques et économiques importants résultant de la mise en quarantaine, plusieurs études ont remis en question le bien-fondé de la pratique et mis en évidence des expériences où les cas d'infection documentés sur un grand nombre de personnes mises en quarantaine étaient soit nuls, soit minimes. Par exemple, pendant l'épidémie de SRAS, seulement 0,22% et moins de 0,5% des contacts en quarantaine étaient des cas infectés à Taiwan et à Singapour respectivement. Il n'y a pas eu non plus de cas confirmés de Canadiens en quarantaine développant un SRAS. La plupart des cas de SRAS dans ces pays ont été contractés dans des hôpitaux. Les opérations de quarantaine aux États-Unis lors de l'épidémie d'Ebola en 2014 ont également été largement critiquées comme étant trop agressives dans leur approche et ne permettant pas de contenir la maladie, et ceci au détriment des libertés civiles. L'exercice de mise en quarantaine des Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 5
voyageurs pendant l'épidémie s'est élevé à 1,9 million US$, mais aucune personne infectée n'a été identifiée. [13] Plusieurs études, utilisant diverses approches de modélisation, ont tenté d'examiner dans quelle mesure la quarantaine a contribué à contrôler la propagation des maladies infectieuses. Celles-ci concluent généralement que la quarantaine (accompagnée d'un isolement strict) est susceptible d'être efficace si la période de transmission asymptomatique d'une maladie infectieuse n'est ni trop courte ni trop longue. Une période asymptomatique trop courte réduit la probabilité que l'individu soit placé en quarantaine avant de développer des symptômes et une période trop longue rend extrêmement difficile l'identification des individus susceptibles d'avoir été infectés. Cette condition entraîne généralement une proportion élevée de infections identifiables générées par des individus asymptomatiques, ce qui rend la quarantaine efficace. [14] ■ Différences entre SRAS et COVID-19. Bien que l'efficacité des mesures de quarantaine ait pu être mise en doute pour le SRAS qui n'était probablement contagieux qu'au début des symptômes, des études récentes ont apporté des preuves d'une transmission asymptomatique ou paucisymptomatique du COVID-19. [14] Dans le même temps, alors que la période d'incubation du virus varie généralement de 3 à 6,4 jours, il pourrait s'étendre jusqu’au 24ème jours. [15] Plusieurs études ont noté un intervalle sériel (temps entre l'apparition des symptômes de l'infecteur et celui de l'infecté secondaire) plus court que la période d'incubation du COVID-19, indiquant un nombre de cas importants de transmission asympto-matique. [16] Xia et coll. [17] ont observé en effet un intervalle sériel de 4,1 jours et une période d'incubation de 4,9 jours en analysant les 124 cas de 1ère et 2ème génération à Wuhan. Cela a permis de vérifier certaines des conditions de validité pour un scénario où les effets de la quarantaine ont un impact très important sur la surveillance active. Ils ont également noté (Figure 2) que la majorité (73%) des cas 2nd (courbe bleue) étaient infectés 1 à 2 jours avant (ligne pointillée rouge) – la courbe noire représentant l’apparition des symptômes. En conséquence, les auteurs recommandent de retrouver tous les contacts étroits dans les trois jours au moins avant l'apparition des symptômes des patients infectés. Figure 2. Les courbes d’infestation et d'apparition des symptômes pour les cas 2nd génération en comparaison avec ceux de la 1ère. (Redessiner à partir des données de [17]) Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 6
■ Comparaison quarantaine et surveillance active. Peak et coll. [18] ont comparé l'efficacité relative de la quarantaine par rapport à la surveillance active des individus et ont constaté que la première est nettement plus efficace que la seconde (réduit le RO médian à 0,55 contre 1,55) dans le scénario où l’intervalle sériel (la rapidité de transmission du virus entre 2 cas qui se suivent sur la chaine de transmission) est court (4,8 jours) et les performances d'intervention sont élevées : au moins les trois quarts des contacts infectés sont mis en quarantaine individuellement (une période d'incubation du virus de 5,2 jours a été utilisée). Néanmoins, ils ont souligné qu’à mesure que l'épidémie de COVID-19 se développe, la réalisation des performances d'intervention consistant à mettre en quarantaine plus de trois quarts des contacts infectés individuellement peut devenir irréalisable, compte tenu de la charge administrative et des coûts. Les ressources peuvent être hiérarchisées pour des interventions évolutives telles que la distanciation sociale, la mise en quarantaine individuelle sélective (par exemple, des membres de la famille des patients) ou la surveillance active peuvent agir en synergie avec la distanciation sociale. Facteurs qui influent les mesures de confinement ■ Confiance et communication. Des études ont montré que la compréhension et la confiance de la société à l’égard des plans de gestion de l’isolement et de la quarantaine du gouvernement sont importantes, car elles aident à résoudre les éventuels doutes et à améliorer la coopération communautaire. Inversement, la conformité à la quarantaine dans les grandes épidémies est plus faible lorsque le public ne soutient pas son utilisation. [12] Par exemple, lors de l'épidémie de SRAS, il y a eu des cas à Hong Kong et en Chine où des groupes de porteurs de virus ou de contacts ont fui leurs locaux après avoir entendu des rumeurs de quarantaine, accélérant la propagation de la maladie à l'échelle nationale. Comparativement, la publication transparente d'informations, le plaidoyer pour la responsabilité sociale et l'engagement et l'éducation sanitaire des infirmières en visite aux personnes en quarantaine ont été cités comme ayant contribué au faible taux de non-respect de la quarantaine à Singapour. [10] ■ Autres facteurs de stress et formes de soutien. Le récent examen de l’impact psychologique de la quarantaine a noté que des durées longues de quarantaine conduisaient à de moins bons résultats en matière de santé mentale. Limiter la durée de la quarantaine à la période d'incubation connue plutôt que d'adopter une approche trop prudente peut donc aider à minimiser l'impact psychologique négatif. D'autres facteurs de stress comprennent l'ennui et le sentiment d'isolement, les préoccupations concernant l'accessibilité aux ressources de base, aux soins de santé et aux médicaments sur ordonnance, la perte financière en cas d'absence du travail et la stigmatisation sociale. L'accès aux réseaux de communication et aux divers médias sociaux, la fourniture rapide et adéquate de ressources, la compensation financière et les groupes de soutien peuvent aider à rendre l'expérience de quarantaine aussi tolérable que possible pour les personnes. [12] ■ Civisme. Malgré l'impact négatif, les recherches effectuées au lendemain du SRAS ont montré que les gens comprenaient et acceptaient la nécessité de mesures restrictives. Beaucoup le considéraient comme leur devoir civique et étaient prêts à sacrifier leur droit à la liberté de mouvement. [8] Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 7
■ Culture. Des variations de l'acceptabilité des mesures restrictives ont été observées d'une culture et d'un pays à l'autre. Blendon et coll. [19], dans une étude sociologique sur le SRAS, de fortes majorités de personnes à Singapour, Taiwan et Hongkong étaient en faveur de la quarantaine, tandis qu'une acceptabilité plus faible a été enregistrée aux États-Unis. Le soutien à la quarantaine a également été renforcé par le sentiment de menace potentielle pour la santé : des niveaux de préoccupation plus élevés étant enregistrés pour les participants des pays asiatiques où le SRAS était une menace perçue plus fortement. Les mêmes majorités de personnes ont continué de soutenir la quarantaine même quand on leur a dit que des personnes pouvaient être arrêtées pour avoir refusé de se conformer. ■ Préférence concernant les méthodes de surveillance. L’étude a également examiné la préférence des interviewés pour les différentes méthodes de surveillance. Les interviewés des quatre régions étaient favorables à la surveillance des personnes en quarantaine par le biais d'appels téléphoniques périodiques, les citoyens de Hong Kong étant moins enclins que les autres régions à soutenir cette mesure. La projection vidéo périodique était moins adoptée, les interviewés de Singapour et Taïwan étant plus favorables que ceux des États-Unis et de Hong Kong. La majorité à Hong Kong, Singapour et Taïwan a préféré utiliser des bracelets électroniques et des gardes en dehors des stations de quarantaine pour surveiller les personnes en quarantaine, contre seulement 40% aux États-Unis. La majorité des interviewés américains et un peu plus de la moitié des interviewés de Singapour ont préféré la quarantaine à domicile pour eux-mêmes et leur famille, tandis que la majorité à Hong Kong et à Taïwan ont préféré la quarantaine hors site. Certaines inquiétudes ont également été exprimées vis-à-vis des mesures de quarantaine américaines jugées comme excessives et portaient atteinte aux libertés individuelles.[20] Au cours de la récente crise du COVID-19, certaines publications ont souligné la quarantaine la plus importante et la plus draconienne de la Chine. Le régime strict de quarantaine à l'hôpital et à domicile, et les mesures punitives qui l'accompagnaient et qui ont suscité les éloges de l'OMS, a contribué à limiter la propagation ; mais une telle quarantaine peut ne pas être reproductible dans d'autres cultures et dans d’autres parties du monde. Lignes directrices Tenant compte des divers facteurs et considérations d'influence, l'OMS a récemment élaboré un guide provisoire pour la mise en quarantaine des personnes dans le contexte de COVID-19. Le document couvre des questions telles que la pertinence des installations de quarantaine, la fourniture nécessaire des ressources / informations aux personnes mises en quarantaine, les mesures minimales de prévention / contrôle des infections et de surveillance de la santé, et la distance minimale des membres du ménage pour la quarantaine à domicile, etc. [14] Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 8
1.2.3. Libération (après traitement/quarantaine) Principes directeurs ■ La période de quarantaine doit être basée sur l'incubation du virus. La période d'incubation du COVID-19 varie généralement de 3 à 6,4 jours, mais pourrait potentiellement s'étendre jusqu'à 13 ou 24 jours. [15] Les directives provisoires de l’OMS sur la quarantaine individuelle de COVID-19 recommandent une période de 14 jours à compter de la dernière exposition de l’individu à un patient COVID-19. La règle générale concernant la durée des précautions d'isolement pour les patients hospitalisés atteints d'infections respiratoires aiguës est de maintenir leur isolement pendant 24 heures après la disparition de la fièvre et des symptômes respiratoires. Avec le COVID-19, une certaine variation est notée entre les pays sur les critères de sortie pour les patients isolés. Les critères de sortie actuels dans certains pays comme le Canada appliquent les précautions générales d'isolement pour les infections aiguës des voies respiratoires. Pour d'autres, comme le Royaume-Uni, la Chine et Singapour, la pratique de la précaution d'isolement comprend des tests répétés de COVID-19 sur des patients infectés par COVID-19 afin de démontrer l’absence de virus avant la sortie de l'hôpital ou l'arrêt de l'isolement. [21] Plusieurs patients qui se sont révélés positifs après la sortie ou la récupération de COVID-19 ont soulevé des préoccupations concernant le risque possible de transmission du virus après la sortie. [38] Ce risque a été pris en compte par la Chine et des précautions supplémentaires après la sortie ont été ajoutées aux dernières lignes directrices chinoises pour le diagnostic et le traitement du COVID-19 - un suivi de la santé et des observations médicales ont été nécessaires pendant 14 jours supplémentaires après la sortie. Les autorités de Wuhan ont récemment instauré une quarantaine obligatoire de 14 jours pour les patients ayant survécu. Une évaluation virologique de neuf cas hospitalisés en Allemagne a souligné que dans une situation caractérisée par une capacité limitée de lits d'hôpital, une sortie précoce avec isolement à domicile pourrait être envisagée pour les patients au-delà du 10ème jour des symptômes avec moins de 100.000 copies d'ARN viral par ml de crachats. Les deux critères prédisent qu'il y a peu de risque résiduel d'infectiosité, basé sur la culture cellulaire [22]. Un récent rapport canadien a souligné le besoin urgent de développer des recommandations pour les patients COVID-19 afin de déterminer ceux qui sont mieux gérés à domicile.[23] Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 9
[1] CDC, “Interim Guidance: Healthcare Professionals 2019-nCoV | CDC.” [Online]. Available: https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-nCoV/hcp/clinical-criteria.html. [Accessed: 15-Apr-2020]. [2] P. M. De Salazar, R. Niehus, A. Taylor, C. O. Buckee, and M. Lipsitch, “Using predicted imports of 2019-nCoV cases to determine locations that may not be identifying all imported cases,” medRxiv, p. 2020.02.04.20020495, Feb. 2020. [3] M. J. Keeling, T. D. Hollingsworth, and J. M. Read, “The Efficacy of Contact Tracing for the Containment of the 2019 Novel Coronavirus (COVID-19).,” medRxiv, p. 2020.02.14.20023036, Feb. 2020. [4] J. Hellewell et al., “Feasibility of controlling COVID-19 outbreaks by isolation of cases and contacts,” Lancet Glob. Heal., vol. 8, no. 4, pp. e488–e496, Apr. 2020. [5] E. Mahase, “Coronavirus: home testing pilot launched in London to cut hospital visits and ambulance use,” BMJ, vol. 368, p. m621, Feb. 2020. [6] H. W. Cho, “Effectiveness for the response to CoviD-19: The MERS outbreak containment procedures,” Osong Public Health and Research Perspectives, vol. 11, no. 1. Korea Centers for Disease Control and Prevention, pp. 1–2, 2020. [7] C. J. Wang, C. Y. Ng, and R. H. Brook, “Response to COVID-19 in Taiwan: Big Data Analytics, New Technology, and Proactive Testing,” JAMA - Journal of the American Medical Association, vol. 323, no. 14. American Medical Association, pp. 1341–1342, 14-Apr-2020. [8] WHO, “Key facts about major deadly diseases Managing epidemics.” [9] D. Markovits, “Quarantines and Distributive Justice,” J. Law, Med. Ethics, vol. 33, no. 2, pp. 323–344, Jun. 2005. [10] L. O. Peng, S. Lim, and K. C. Suok, “Use of quarantine in the control of SARS in Singapore,” in American Journal of Infection Control, 2005, vol. 33, no. 5, pp. 252–257. [11] L. Hawryluck, W. L. Gold, S. Robinson, S. Pogorski, S. Galea, and R. Styra, “SARS control and psychological effects of quarantine, Toronto, Canada,” Emerg. Infect. Dis., vol. 10, no. 7, pp. 1206–1212, 2004. [12] S. K. Brooks et al., “The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence,” The Lancet, vol. 395, no. 10227. Lancet Publishing Group, pp. 912–920, 14-Mar-2020. [13] Y. H. Hsieh, C. C. King, C. W. S. Chen, M. S. Ho, S. B. Hsu, and Y. C. Wu, “Impact of quarantine on the 2003 SARS outbreak: A retrospective modeling study,” J. Theor. Biol., vol. 244, no. 4, pp. 729–736, Feb. 2007. [14] C. Fraser, S. Riley, R. M. Anderson, and N. M. Ferguson, “Factors that make an infectious disease outbreak controllable,” Proc. Natl. Acad. Sci. U. S. A., vol. 101, no. 16, pp. 6146–6151, Apr. 2004. [15] W. Guan et al., “Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China,” N. Engl. J. Med., Feb. 2020. [16] L. Zou et al., “SARS-CoV-2 viral load in upper respiratory specimens of infected patients,” New England Journal of Medicine, vol. 382, no. 12. Massachussetts Medical Society, pp. 1177–1179, 19-Mar-2020. [17] W. Xia et al., “Transmission of corona virus disease 2019 during the incubation period may lead to a quarantine loophole,” medRxiv, p. 2020.03.06.20031955, Mar. 2020. [18] C. M. Peak et al., “Modeling the Comparative Impact of Individual Quarantine vs. Active Monitoring of Contacts for the Mitigation of COVID-19,” medRxiv, p. 2020.03.05.20031088, Mar. 2020. [19] R. J. Blendon, C. M. DesRoches, M. S. Cetron, J. M. Benson, T. Meinhardt, and W. Pollard, “Attitudes toward the use of quarantine in a public health emergency in four countries,” Health Affairs, vol. 25, no. 2. Project HOPE - The People-to-People Health Foundation, Inc. , 24-Mar-2006. [20] L. O. Gostin and J. G. Hodge, “US Emergency Legal Responses to Novel Coronavirus: Balancing Public Health and Civil Liberties,” JAMA - Journal of the American Medical Association, vol. 323, no. 12. American Medical Association, pp. 1131–1132, 24-Mar-2020. [21] C. Huang et al., “Clinical features of patients infected with 2019 novel coronavirus in Wuhan, China,” Lancet, vol. 395, no. 10223, pp. 497–506, Feb. 2020. [22] R. Woelfel et al., “Clinical presentation and virological assessment of hospitalized cases of coronavirus disease 2019 in a travel-associated transmission cluster,” medRxiv, p. 2020.03.05.20030502, Mar. 2020. [23] X. Marchand-Senécal et al., “Diagnosis and Management of First Case of COVID-19 in Canada: Lessons applied from SARS,” Clin. Infect. Dis., Mar. 2020. Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 10
Le Lab Santé Ile-de-France | Les mesures de détection d’isolement, 2020 11
Vous pouvez aussi lire