Les relations économiques entre la France et la Belgique en 2018
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Les relations économiques entre la France et la Belgique en 2018 Résumé Malgré le ralentissement du commerce mondial, nos échanges avec la Belgique restent dynamiques en 2018, avec une progression de 6,6%, à 73,4 Md€. Le pays se positionne comme notre 6e partenaire commercial (7% des échanges commerciaux français) et demeure notre 5e client et 4e fournisseur. Le solde commercial, au 5e rang de nos déficits, est structurellement déficitaire compte tenu de nos importations de gaz qui transitent par la Belgique, mais excédentaire hors hydrocarbures. Automobile et pharmacie demeurent nos deux points forts à l’export. Les échanges avec la région frontalière des Hauts-de-France sont particulièrement dynamiques, celle- ci représentant 31% des exportations françaises vers la Belgique, 22% de ses importations avec un excédent d’1,9 Md€. La Belgique et la France sont des partenaires commerciaux de premier plan La Belgique est le 5e client de la France (7,1% des exportations françaises 1) et son 4e fournisseur (7,0% des importations françaises2). La France est le 2e client de la Belgique (14,5% des exportations belges) et son 3e fournisseur (9,3% des importations belges3). ● Les exportations françaises vers la Belgique s’élèvent en 2018 à 34,2 Md€, soit une hausse de 1,7 Md€ (+5,6%) par rapport à 2017. Elles sont légèrement plus dynamiques que celles de la France vers l’UE qui ont enregistré une hausse de 4,5% par rapport à 2017. Cette hausse tient pour l’essentiel à l’augmentation des exportations de véhicules automobiles (+0,5 Md€), des produits pétroliers (+0.5 Md€) et des hydrocarbures naturels et électricité (+0,4 Md€). Pour cette dernière catégorie, elle pourrait s’expliquer par la crise énergétique qu’a traversée la Belgique fin 2018 en raison de l’indisponibilité partielle de son parc nucléaire et qui l’a conduite à importer d’avantage d’électricité en provenance de ses pays voisins, dont la France. On dénombre par ailleurs 46 560 entreprises françaises exportant vers la Belgique (Business France 2017). Au niveau agrégé, le plus important poste d’exportation vers la Belgique demeure celui des « autres produits industriels » (40% du total des exportations, +1,4%), suivi des « matériels de transport » (19% des exportations, +10,1%), puis des « produits des industries agro-alimentaires » (14% des exportations, -2%). Au niveau fin, les « produits de la construction automobile » restent en tête, à 4,9 Md€, en augmentation de 11,4% sur l’exercice. Cette vitalité s’explique notamment par la place qu’occupe le port de Zeebrugge, hub via lequel transite une partie des exportations françaises de véhicules. C’est notamment le cas des voitures Toyota produites à Onnaing près de Valenciennes. Les « produits pharmaceutiques » restent au 2e rang de nos exportations vers la Belgique, à 2,5 Md€, malgré une légère baisse par rapport à l’an dernier (-5,7%). ● Les importations françaises depuis la Belgique s’élèvent à 39,2 Md€, soit une hausse de 7,4% par rapport à 2017, en partie du fait d’une hausse de la facture énergétique. Au niveau agrégé, nos importations sont composées à 43% des « autres produits industriels » du type produits pharmaceutiques, chimiques et caoutchouc plastiques suivies par les « hydrocarbures naturels, électricité, déchets » qui représentent 21% de nos importations, en augmentation de presque 13% par rapport à 2017. Composé à environ 95% de gaz naturel qui n’est pas produit en Belgique mais transite par son territoire, ce poste évolue au rythme des prix et des besoins du marché en gaz. Le troisième poste d’importation est celui des « produits des industries agro-alimentaires » à hauteur de 15% des importations, relativement stable par rapport à 2017 (+1,4%). A un niveau plus fin, après le « gaz naturel », les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (14% des importations, en hausse de 4,3%) et les « produits métallurgiques et métalliques » (11,5% des importations, en hausse de 3,1%) occupent les premières positions. Les « produits du raffinage du pétrole » (+28%) et les « produits pharmaceutiques » (+ 26%) ont également enregistré de fortes progressions en 2018. 1 Derrière l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Espagne et l’Italie 2 Derrière l’Allemagne, la Chine, et l’Italie 3 Agence pour le commerce extérieur belge, sur les 9 premiers mois de 2018 Mars 2019 © DG Trésor AMBASSADE DE FRANCE EN BELGIQUE SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
● La balance commerciale se détériore, à -5,1 Md€ (-21,4%), mais elle est excédentaire hors importations d’hydrocarbures En effet, en excluant les importations d’hydrocarbures en provenance essentiellement de Norvège et des Pays- Bas, les échanges dégagent un excédent de + 2,5 Md€. Les hydrocarbures naturels restent le premier déficit de l’exercice, avec un solde de -7,6 Md€ qui s’est aggravé de 16% en 2018. Viennent ensuite les « produits métallurgiques et métalliques » (solde de -1,9 Md€) et les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (solde de -1,6 Md€). Parmi les excédents commerciaux, le poste « matériels de transports » s’améliore une nouvelle fois de 13% à + 3,5 Md€ grâce notamment aux exportations d’automobiles. Viennent ensuite les « équipements mécaniques, électroniques, électriques et informatiques » dont le solde commercial est stable à 1,6 Md€ puis les « produits agricoles », à 946 M€, en légère diminution. 2. L’importance des investissements croisés témoignent d’une attractivité réciproque entre les deux pays ● Implantations et investissements français en Belgique On dénombre environ 2 100 filiales françaises implantées en Belgique employant 151 500 salariés, et réalisant un chiffre d’affaires total de 73 Md€ (Eurostat 2016). Elles sont actives principalement dans trois secteurs : - les services (73% des entreprises, réalisant 40% du chiffre d’affaires total et employant 66% des effectifs) : commerce et distribution (Carrefour, Decathlon, Fnac) ; transport (Thalys, CMA-CGM) ; activités financières (BNP Paribas Fortis, Axa, Cofidis) ; communication (Orange) ; - l’industrie manufacturière (18% des entreprises, 25 % du CA, 16% des effectifs) dont chimie (Total, Air Liquide) ; pharmacie (Sanofi) ; fabrication de matériel de transport (Alstom) ; - la production et la distribution d’électricité et de gaz (37 entreprises et 5% des effectifs, mais 28% du CA total) : Engie-Electrabel et EDF Luminus. La Belgique est la 3e destination des investissements directs français à l’étranger (2e en 2017) : elle concentre 11,6% des IDE français à l’étranger en 2018 soit 152,6 Md€, derrière les Etats-Unis (15,7%) et les Pays-Bas (11,8%) (Banque de France). ● Implantations et investissements belges en France En 2018, la Belgique est le 6e investisseur étranger en France par pays d’origine immédiate avec 52,9 Md€ de stock d’IDE. Elle représente 7,3 % des stocks d’investissements directs en France. (Banque de France). La France est d’ailleurs le 1er pays d’accueil des investissements créateurs d’emploi réalisés en Europe par des entreprises belges. En tout, ce sont plus de 3 500 entreprises françaises qui sont contrôlées par un investisseur belge, employant en France plus de 136 000 personnes (Business France 2018). Les secteurs les plus attractifs pour les investisseurs belges ont été en 2018 : l’agroalimentaire (15 % des projets et 22 % des emplois en 2018), les logiciels (15 % des projets) et le commerce (15 % des projets). A noter que les entreprises belges s’implantent majoritairement en Île-de-France (22 % des projets et 25 % des emplois), dans les Hauts-de-France (22 % des projets et 24 % des emplois), en Bourgogne-Franche-Comté (12 % des projets) et dans la région Grand Est (11 % des projets). 3. Les opérations commerciales et d’investissement (civil) des entreprises françaises A titre d’exemples récents de contrats commerciaux et d’opérations d’investissement réalisées par des entreprises françaises, on peut citer : - dans les biotechnologies : l’acquisition par Sanofi en janvier 2018 de la biotech belge Ablynx, spécialiste des « nanocorps », pour 3,9 Md€ ; - dans les transports : l’attribution du marché du tramway de Liège le 19 septembre 2018 au consortium Tram’Ardent composé du groupe espagnol CAF pour la construction et de l'entreprise française Colas pour le génie civil. Le contrat a été signé le 31 janvier 2019. La mise en service devrait intervenir en 2022. Par ailleurs, le Groupe Bolloré a été retenu pour la fourniture de batteries électriques dans le cadre d’une expérimentation de bus électriques menée par la STIB à Bruxelles ; - dans l’aéronautique : le rachat pour 7,5 M€ le 5 mars 2019 par le groupe Dassault de la participation du néerlandais Fokker (43,5%) dans le groupe équipementier aéronautique belge Sabca ; - dans le domaine parapharmaceutique et cosmétique : le rachat par le fonds d'investissement français Ardian début octobre 2018 du groupe belge Inula (ex-Pranarôm), un des leaders mondiaux de l’aromathérapie pour un montant estimé à près de 500 M€ ; le rachat par le groupe français Jacques Bogart le 12 octobre 2018 de Distriplus, propriétaire des enseignes Di et Planet Parfum (200 points de vente, plus de 1000 collaborateurs, un chiffre d’affaires de 192 M€ en 2017).
- dans le domaine de la distribution : le rachat en juin 2019 de la chaîne belge Krëfel (74 magasins en Belgique), spécialisée dans la vente d'appareils électroménagers, informatiques et audiovisuels par le groupe français Boulanger, filiale du Groupe Mulliez ; la poursuite du développement de Carrefour avec le lancement de sa nouvelle enseigne Carrefour bio pendant l’été ; le rachat début 2019 de la majorité des parts de la chaîne belge de magasins bio Séquoia (circuits courts et le commerce local ) par le groupe français BBG (chiffre d’affaires combiné de 35 M€ et 170 salariés). S’agissant des opportunités futures pour les entreprises françaises, le lancement en septembre 2018 par le Premier ministre Charles Michel du Pacte national pour les investissements stratégiques pourrait générer des opportunités, notamment dans les domaines des infrastructures, du numérique, de la santé et de l’énergie. C’est aussi le cas dans le secteur de l’énergie où d’importants investissements devraient être consentis dans les années à venir en vue d’un nouveau mix énergétique (appel d’offres possible en 2020 pour l'aménagement d'une 2e zone destinée à accueillir des parcs éoliens dans les eaux territoriales belges le long de la frontière française ; construction de centrales au gaz en prévision de l’arrêt des centrales nucléaires.
Annexes Evolution des échanges de biens France-Belgique (Md euros) 50 39,3 39,2 39,9 40,2 39,2 40 36,9 36,5 35,8 34,4 34,1 32,8 31,9 32,9 32,3 30,3 31,2 30,4 30,1 29,3 30 25,7 20 10 0 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 -4,3 -4,2 -5,1 -10 -7,1 -6,5 -7,3 -7 -6,5 -9 -9 Source : Douanes -20 export import solde
Les exportations françaises vers la Belgique : ventilation par produit (2018) Source : Douanes Les importations françaises depuis la Belgique : ventilation par produit (2018) Source : Douanes
Exportations françaises en 2018 Rang Partenaires Valeur en Md€ Part des exportations 1 Allemagne 70,6 14,7% 2 Etats-Unis 38,4 8,0% 3 Espagne 37,6 7,8% 4 Italie 36,3 7,5% 5 Belgique 34,2 7,1% 6 Royaume Uni 32,6 6,8% 7 Chine et Hong-Kong 27,0 5,6% 8 Pays-Bas 17,7 3,7% Total France 482,3 Importations françaises en 2018 Rang Partenaires Valeur en Md€ Part des importations 1 Allemagne 86,8 15,5% 2 Chine et Hong-Kong 50,8 9,1% 3 Italie 43,1 7,7% 4 Belgique 39,2 7,0% 5 Espagne 36,7 6,5% 6 Etats-Unis 35,4 6,3% 7 Pays-Bas 25,5 4,6% 8 Royaume Uni 20,7 3,7% Total France 560,8 Source : Douanes Stock d’IDE français à l’étranger par pays (2018) Rang Pays Valeur en Md€ Part 1 Etats-Unis 207,2 15,7% 2 Pays-Bas 154,9 11,8% 3 Belgique 152,6 11,6% 4 Royaume-Uni 129,3 9,8% 5 Italie 91,0 6,9% Stock total d’IDE français à 1316,9 l’étranger Stock d’IDE en France par pays d’origine (2018) Rang Pays Valeur en Md€ Part 1 Luxembourg 161,1 22,3% 2 Royaume-Uni 94,2 13,0% 3 Pays-Bas 94,0 13,0% 4 Suisse 81,5 11,3% 5 Allemagne 63,4 8,7% 6 Belgique 52,9 7,3% Stock total d’IDE en 720,5 France Source : Banque de France Clause de non-responsabilité - Le service économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.
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