Les rémunérations dans la fonction publique - Vues d'ensemble Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3.1
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Vues d’ensemble Les rémunérations dans la fonction publique 3 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3.1 L’évolution des rémunérations dans la fonction publique en 2019 3.2 Faits et chiffres • édition 2021 - 1
Vues d’ensemble 3 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 Fanny GODET DGAFP1 Christophe DIXTE Drees2 Déborah MASSIS DGCL3 Dans l’ensemble de la fonction publique, en 2019, le salaire mensuel brut Chiffres clés moyen par agent en équivalent temps plein, y compris les bénéficiaires Le salaire net de contrats aidés, s’élève à 2 863 euros. Déduction faite des prélèvements mensuel moyen sociaux, le salaire net mensuel moyen dans l’ensemble de la fonction publique en 2019 est de 2 320 euros dans la s’établit à 2 320 euros, y compris les bénéficiaires de contrats aidés. fonction publique : Le salaire net mensuel moyen s’établit à 2 599 euros dans la fonction – 2 599 euros dans la FPE ; publique de l’État (FPE), à 1 993 euros dans la fonction publique territoriale – 1 993 euros dans (FPT) et à 2 315 euros dans la fonction publique hospitalière (FPH). la FPT ; – 2 315 euros dans La dispersion des salaires, mesurée par le rapport interdécile, est plus large la FPH. dans la fonction publique de l’État. En revanche, les écarts se creusent davantage dans le haut de la distribution dans la FPH. Plus de la moitié des postes dans le dernier centile des niveaux de rémunération nette de la fonction publique sont situés dans la FPH. La part moyenne des primes et indemnités dans le salaire brut des fonctionnaires est de 23,6 % dans l’ensemble de la fonction publique. Les contributions et cotisations sociales déduites, les fonctionnaires perçoivent un salaire net moyen de 2 382 euros mensuels en 2019. Le salaire net en équivalent temps plein des femmes est en moyenne inférieur de 12,6 % à celui des hommes. La sous‑représentation des femmes dans les 1 % les mieux rémunérés contribue à elle seule à 2,5 points d’écart de salaires. 1 % des agents les mieux rémunérés de la fonction publique perçoivent plus de 6 600 euros nets par mois, et 8 170 euros en moyenne. 1 DGAFP, Sous‑direction des études, des statistiques et des systèmes d’information. Cet article a bénéficié également des contributions de Yohann Vaslin (DGAFP), Romain Bour (Insee). 2 Drees, Bureau des professions de santé. 3 DGCL, Département des études et des statistiques locales. Faits et chiffres • édition 2021 - 3
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique En 2019, le salaire net moyen de la fonction publique s’établit à 2 320 euros mensuels En 2019, le salaire brut mensuel moyen pour l’ensemble des agents, y compris bénéficiaires de contrats aidés, s’élève à 2 863 euros, avec 3 220 euros dans la FPE, 2 456 euros dans la FPT et 2 842 euros dans la FPH (pour la description du champ de suivi des salaires dans la fonction publique, se reporter à la présentation des fiches thématiques 64). Hors bénéficiaires de contrats aidés, ces rémunérations moyennes sont supérieures de 0,4 % et atteignent 2 875 euros dans l’ensemble de la fonction publique, avec 3 230 euros dans la FPE, 2 470 euros dans la FPT et 2 848 euros dans la FPH (BDS5, figure 6.3‑1 bis). Déduction faite des prélèvements sociaux à la source (cotisations sociales, CSG et CRDS), le salaire net mensuel moyen pour l’ensemble des agents, y compris les bénéficiaires de contrats aidés, s’élève à 2 320 euros dans la fonction publique (Figure V 3.1‑1). Ainsi, le taux de cotisation est en moyenne de 19,0 % pour les agents de la fonction publique. Le taux moyen diffère suivant le statut des agents : pour les contractuels, les contributions et cotisations représentent en moyenne 19,8 % de leur salaire brut, alors que, pour les fonctionnaires, elles représentent 18,8 %, car les primes des fonctionnaires ne sont pas intégralement soumises à cotisation. Hors contrats aidés, les salariés de la fonction publique perçoivent en moyenne 2 329 euros nets par mois, alors que 10 % d’entre eux gagnent moins de 1 457 euros et 10 % gagnent plus de 3 393 euros. Figure V 3.1‑1 : Salaires nets mensuels en équivalent temps plein en 2019 dans la fonction publique selon le statut ou la situation d’emploi (en euros) Structure des effectifs Salaire Salaire Ensemble FP en équivalent temps plein 1er décile 1er quartile 3e quartile 9e décile moyen médian (en %) Ensemble 100,0 2 320 2 061 1 443 1 679 2 636 3 386 Fonctionnaires 75,3 2 382 2 158 1 578 1 796 2 702 3 385 dont catégorie A 29,4 2 958 2 696 1 983 2 265 3 332 4 184 dont catégorie B 11,9 2 457 2 413 1 879 2 105 2 737 3 055 dont catégorie C 33,8 1 854 1 794 1 484 1 612 2 022 2 291 Contractuels 19,1 1 833 1 575 1 251 1 375 1 965 2 679 Autres catégories et statuts (1) 4,8 3 468 2 636 1 790 2 113 4 148 6 696 Ensemble hors bénéficiaires de contrats aidés 99,1 2 329 2 069 1 457 1 689 2 643 3 393 Bénéficiaires de contrats aidés 0,9 1 259 1 224 1 184 1 223 1 270 1 358 Femmes 64,0 2 205 1 996 1 426 1 642 2 516 3 149 Hommes 36,0 2 524 2 196 1 482 1 759 2 885 3 833 Moins de 30 ans 11,0 1 694 1 611 1 262 1 408 1 893 2 159 30-39 ans 21,6 2 090 1 953 1 437 1 642 2 299 2 788 40-49 ans 29,7 2 371 2 206 1 516 1 767 2 688 3 348 50-59 ans 29,7 2 510 2 234 1 516 1 773 2 915 3 707 60 ans et plus 7,9 2 901 2 492 1 554 1 864 3 358 4 709 Source : Siasp, Insee. Traitement DREES, DGCL ‑ DESL, DGAFP – SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), y compris bénéficiaires de contrats aidés, en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires, hors assistants maternels, hors apprentis, hors internes et externes des hôpitaux publics. (1) La catégorie « Autres catégories et statuts » regroupe principalement dans la FPE les enseignants de l’enseignement privé sous contrat et les ouvriers d’État, dans la FPT les collaborateurs de cabinet et dans la FPH le personnel médical. Les fonctionnaires, qui représentent trois quarts des effectifs de la fonction publique, touchent en moyenne 2 382 euros nets par mois. Les fonctionnaires de catégorie C représentent plus d’un tiers de l’ensemble des agents, avec un salaire moyen mensuel net de 1 854 euros. Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie A, près de trois agents de la fonction publique sur dix, s’élève à 2 958 euros par mois. Enfin, celui des fonctionnaires de catégorie B équivaut à 2 457 euros. La dispersion des salaires est plus importante parmi 4 La Base de données sociales (BDS), accessible uniquement en ligne, regroupe toutes les fiches thématiques du Rapport annuel. 5 Idem. 4 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
Vues d’ensemble 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3 les fonctionnaires de catégorie A, car leur carrière salariale est plus étendue. Le salaire des contractuels est inférieur en moyenne à celui des fonctionnaires et atteint 1 833 euros mensuels. Le niveau moyen de rémunération des femmes est inférieur de 12,6 % en moyenne à celui des hommes (2 205 euros contre 2 524 euros) (voir encadré 1). L’écart se creuse au fil de la distribution pour atteindre 17,8 % au niveau du neuvième décile. Les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels comportant des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. L’ancienneté et l’expérience contribuent à un niveau plus élevé de rémunération. Ainsi, alors que les agents de la fonction publique âgés de moins de 30 ans perçoivent en moyenne une rémunération nette de 1 694 euros, celle des agents âgés de 60 ans et plus atteint 2 901 euros. Encadré 1 : Comparaison des salaires des femmes et des hommes Dans la fonction publique en 2019, le salaire net en équivalent temps plein des femmes est inférieur en moyenne de 12,6 % à celui des hommes. L’écart augmente de 0,3 point par rapport à 2018, revenant ainsi au niveau observé en 2017, mais en baisse de 1,3 point depuis 2013. Au sein de la fonction publique (BDS, fiche thématique 6.3‑4), les écarts sont plus forts dans la FPH (20,6 % en 2019) en raison d’écarts importants dans les hôpitaux publics (21,1 %), alors qu’ils ne sont que de 7,2 % dans les établissements médico‑sociaux. Viennent ensuite la FPE (13,6 %) et la FPT (8,9 %). L’écart baisse en moyenne dans la FPH (-0,2 %) et la FPT (-0,3 %), mais pas dans la FPE (+0,1 %). Alors que l’écart sexué de salaires entre les agents n’est que de 1,1 % pour les agents de moins de 30 ans, il augmente au fil des tranches d’âge : 7,5 % pour les 30‑40 ans, 11,5 % pour les 40‑50 ans et 13,8 % pour les 50‑60 ans. Concernant les fonctionnaires, par catégorie hiérarchique (BDS, fiche thématique 6.3‑5), quelle que soit la catégorie et le versant, les écarts se creusent entre les femmes et les hommes au fil des âges. Ils sont faibles dans la FPH pour les catégories B et C au regard des écarts observés dans la FPE et la FPT. Les femmes occupent aussi plus souvent les postes les moins rémunérateurs : parmi les 10 % des salariés les moins rémunérés, 70 % sont des femmes. Cette part diminue progressivement avec l’élévation dans l’échelle salariale : elle atteint 46 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés et 35 % parmi le 1 % des mieux rémunérés. Ces différences de rémunérations s’expliquent en grande partie par la différence des postes occupés. L’écart salarial moyen traduit en partie la sous‑représentation des femmes dans le haut de la distribution des salaires. Dans la fonction publique, les femmes ne représentent que 35,1 % des agents dans le 1 % des agents les mieux rémunérés contre 64,0 % de l’ensemble des agents de la fonction publique. Cette sous‑représentation des femmes dans le 1 % des agents les mieux rémunérés contribue à elle seule, en 2019, à 2,5 points d’écart de salaires. À titre de comparaison, dans le secteur privé, Sanchez Gonzalez et Sueur (2021) mesurent l’écart de salaires entre femmes et hommes en équivalent temps plein à 16,0 % en 2019. L’écart de salaires poursuit sa décrue : ‑4,8 points depuis 2008. La moitié de cet écart dans le secteur privé s’explique par des différences de caractéristiques productives observées (secteur d’activité, taille de l’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle, etc.). L’autre moitié des écarts ne peut cependant pas s’interpréter comme une différence de salaires à « postes équivalents ». Ils peuvent en effet également provenir de différences de caractéristiques non observées dans les sources administratives (ancienneté, expérience, niveau de responsabilités et tâches effectuées, etc.). De plus, Georges‑Kot (2020) a mis en évidence que « les inégalités de revenu salarial dans la fonction publique comparativement au privé sont encore plus atténuées que celles de salaires en EQTP, puisque les différences de volume de travail entre femmes et hommes sont moins fortes dans la fonction publique. En 2017, le revenu salarial des femmes est ainsi inférieur de 16,4 % à celui des hommes pour les personnes travaillant principalement dans la fonction publique, contre 27,2 % pour les salariés travaillant principalement dans le privé ». Mais « si les inégalités de salaire en EQTP sont moins élevées dans la fonction publique que dans le secteur privé, poursuit Georges‑Kot, elles s’y réduisent en revanche moins vite. Entre 1995 et 2017, elles ont baissé de 1,3 point seulement, soit moins d’un dixième de l’écart initial dans la fonction publique, contre un recul de 4,7 points dans le privé (plus d’un cinquième de l’écart de 1995) ». En 2019, la probabilité d’accès des femmes à un salaire inférieur au salaire médian de la fonction publique est supérieure à celle des hommes (Figure V 3.1‑E1‑1). Les probabilités d’accéder aux postes rémunérés entre le salaire médian et le septième décile sont équivalentes pour les femmes et les hommes. Au‑delà de ce niveau de salaire, ce sont les hommes qui ont davantage de probabilité d’obtenir ces niveaux de salaires avec une probabilité plus de deux fois plus grande pour les 5 % de postes les mieux rémunérés. Faits et chiffres • édition 2021 - 5
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique Figure V 3.1‑E1‑1 : Probabilité d’accès des femmes à chaque niveau de salaire rapportée à celle des hommes 250 % 200 % 150 % 100 % 50 % 0% 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 centiles de la distribution de salaires FPE FPH FPT FP Source : Siasp, Insee. Traitement Drees, DGCL ‑ DESL, DGAFP ‑ SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), y compris bénéficiaires de contrats aidés, en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires, hors assistants maternels, hors apprentis, hors internes et externes des hôpitaux publics. Lecture : En 2019, la probabilité d’accès des femmes aux emplois rémunérés de la fonction publique au salaire médian (50e centile) est égale à 106 % de celle des hommes. L’accès aux 5 % d’emplois les mieux rémunérés (95e centile et plus) est plus de deux fois plus probable pour les hommes que pour les femmes dans l’ensemble de la fonction publique. Note : Les postes de chaque versant de la fonction publique sont classés selon leur salaire, sur des échelles différentes ; pour une position donnée (de 0 à 100), l’emploi correspondant dans la fonction publique territoriale n’a pas le même niveau de rémunération que l’emploi correspondant dans la fonction publique hospitalière, par exemple. L’axe 3 de l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes prévoit le déploiement auprès des employeurs publics d’une méthodologie d’identification des écarts de rémunération. La méthodologie1 fournie décompose au sein d’un corps ou emploi l’écart de rémunérations entre les femmes et les hommes selon un effet démographique et un effet primes (pour les fonctionnaires). L’effet de structure a deux composantes, l’une est liée à la différence de présence des femmes et des hommes au sein des différents corps ou emplois dont les rémunérations diffèrent (effet ségrégation) et l’autre, dénommée « effet démographique », traduit principalement une différence moyenne sexuée d’ancienneté au sein de ce corps (ou une différence d’âge dans les catégories de contractuels). Elles mesurent l’effet global sans présager de la cause (hasard, ségrégation horizontale liée à une autosélection ou à une discrimination au recrutement externe, ségrégation verticale, c’est‑à‑dire une inégalité dans les carrières via la promotion interne). Pour les fonctionnaires, lorsqu’à corps, grade et échelon donnés, la rémunération des hommes est différente de celle des femmes, l’indice majoré étant théoriquement identique, l’effet primes s’explique par : • la différence de niveaux indemnitaires (y compris heures supplémentaires et surrémunération du temps partiel) ; • des éléments statutaires reportés dans les primes (NBI, autres) ; • ou des aléas statistiques (trop perçus, rattrapages, erreurs de gestion, etc.). Pour analyser les écarts de rémunération d’un ensemble de corps (par exemple un ministère), la méthodologie décompose l’écart de rémunérations entre les femmes et les hommes selon les effets intracorps (effet 1 Indicateurs de l’état de la situation comparée des femmes et des hommes : écarts de rémunération et de carrière. Site https://www. fonction-publique.gouv.fr/indicateurs-de-letat-de-la-situation-comparee-des-femmes-et-des-hommes-ecarts-de-remuneration-et-de 6 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
Vues d’ensemble 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3 démographique et effet primes) et l’effet ségrégation des corps. Ce dernier traduit le fait que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses dans des corps moins bien rémunérés que les hommes. L’explication peut être sociologique, avec une autosélection des femmes qui se portent plus souvent candidates sur certains concours (l’essentiel des titularisations dans les corps de fonctionnaires provenant de résultats de concours ou examens professionnels), ou liée à une forme de discrimination au recrutement. Un outil a été créé par la DGAFP permettant à tout employeur public de calculer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes de leur entité et de les décomposer suivant la méthodologie proposée. Concernant la fonction publique de l’État en 2020 (Figure V 3.1‑E1‑2), au niveau de l’ensemble des fonctionnaires des ministères (hors EPA), l’écart de salaires mensuels bruts entre les hommes et les femmes est de 502 euros et de 428 euros une fois corrigé du temps partiel. Rapportés aux salaires des hommes, les ratios sont respectivement de 13,7 % (14,1 % en 2019 et 14,4 % en 2018) pour le salaire par tête et de 11,6 % (11,9 % en 2019 et 12,0 % en 2018) pour le salaire en équivalent temps plein. Au sein de l’écart en EQTP, l’effet « ségrégation des corps » est prépondérant (63,3 %, contre 62,3 % en 2019, et 62,5 % en 2018), suivent « l’effet démographique » (21,9 %, contre 22,0 % en 2019, et 22,4 % en 2018) et « l’effet primes » (14,8 %, contre 15,7 % en 2019, et 15,1 % en 2018). Les primes liées au temps ou aux cycles de travail, dont les heures supplémentaires, représentent près de la moitié de cet écart ; les primes de fonction/sujétion près du tiers. Figure V 3.1‑E1‑2 : Écart de rémunérations mensuelles brutes entre les femmes et les hommes fonctionnaires ou sur emploi fonctionnel des ministères Évolution de l’écart 2018 2019 2020 par personne -509 € -510 € -502 € par EQTP -427 € -433 € -428 € Effet temps partiel -82 € -77 € -74 € Effet ségrégation des corps -267 € -270 € -271 € Effet démographique -96 € -95 € -94 € Effet primes -64 € -68 € -63 € Source : Fichiers de paie DGFiP, calculs DGAFP – SDessi. Champ : Fonctionnaires de l’État travaillant dans les ministères. Les montants en écart varient fortement d’un ministère à l’autre, la plupart du temps l’effet ségrégation des corps reste majeur et l’effet primes a le poids le plus faible. Les écarts conséquents, liés à l’effet ségrégation des corps, sont dus à une surreprésentation des femmes dans les corps les moins rémunérés ainsi qu’une surreprésentation des hommes dans les corps les mieux rémunérés (Figure V 3.1‑E1‑3). La part des femmes parmi les fonctionnaires de catégorie A + est de 49 %, bien en dessous de la part des femmes de l’ensemble des fonctionnaires des ministères (63 %). Au sein même de chaque catégorie hiérarchique, les corps dans lesquels les femmes sont les moins présentes sont aussi les corps dont le traitement brut et/ou les primes sont les plus élevés. Les policiers et gardiens de prison sont parmi les corps les mieux rémunérés des catégories B et C, et la part des femmes y est très faible (22 % pour la catégorie C, 21 % pour la catégorie B). Les corps enseignants touchent les mêmes traitements bruts que les corps de même catégorie mais ont un niveau de prime plus faible. Les femmes y sont plus représentées (71 %) que dans les autres corps de catégorie A (59 %). Faits et chiffres • édition 2021 - 7
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique Figure V 3.1‑E1‑3 : Part des femmes parmi les fonctionnaires travaillant dans les ministères en 2020, selon la catégorie hiérarchique Décomposition de la part de chaque sexe Part des femmes par sous-catégorie Catégorie ou sous-catégorie hiérarchique Femmes Hommes 22 % C pénitentiaire 1% 4% 68 % C autre 12 % 9% 21 % B police + pénitentiaire 3% 17 % 62 % B autre 10 % 11 % 71 % A enseignant 62 % 42 % 59 % A autre 11 % 14 % 49 % A+ 1% 3% 63 % Total (hors emplois fonctionnels) 100 % 100% Source : Fichiers de paie DGFiP, calculs DGAFP ‑ SDessi. Champ : Fonctionnaires de l’État (hors emplois fonctionnels) travaillant dans les ministères. Concernant les contractuels des ministères, l’écart de rémunérations mensuelles brutes est de 933 € en 2020 (36,4 %) et de 635 € une fois corrigé du temps partiel (23,1 %). L’effet ségrégation entre les différentes catégories de contractuels pèse pour les trois quarts de l’écart et l’effet démographique dans chaque catégorie pour 21 € (soit 3,3 %). Ainsi, l’écart résiduel non expliqué représente 134 € en défaveur des femmes, soit 21 % de l’écart par équivalent temps plein. Les écarts se retrouvent logiquement dans les recrutements interne et externe. Les femmes représentent en 2019 47 % des recrutements externes par concours dans la catégorie A+, contre 69 % dans la catégorie A, notamment du fait du poids des professeurs des écoles (85 %), et 66 % de la catégorie C. En outre, la part des femmes est inférieure dans les recrutements par concours interne à celle des recrutements par concours externe (62 % contre 64 %), dénotant ainsi une moindre promotion interne par concours. En incluant l’ensemble des changements de catégorie hiérarchique (liées à la fois aux concours internes, promotions au choix), en 2019, les femmes ont globalement moins de promotion que les hommes (Figure V 3.1‑E1‑4). Figure V 3.1‑E1‑4 : Taux de changements de catégorie hiérarchique (en %) dans la FPE en 2019 (hors corps ayant bénéficié d’un reclassement catégoriel dans le cadre de PPCR) Âge Femmes Hommes Moins de 25 ans 0,4 0,6 25 à 29 ans 1,3 1,6 30 à 39 ans 1,0 1,2 40 à 49 ans 0,9 0,9 50 à 59 ans 1,0 0,8 60 ans et plus 0,8 0,6 En moyenne sur toute la carrière 0,9 1,0 Source : Siasp, Insee. Traitement DGAFP ‑ SDessi. Champ : Agents fonctionnaires civils de la FPE présents dans un emploi principal en 2018 et en 2019. Les agents dont la catégorie hiérarchique est indéterminée, les agents de catégorie A+ en 2018 et les éducateurs, conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation ainsi que les assistants des services sociaux reclassifiés de la catégorie B à la catégorie A en 2019 ne sont pas inclus. Si la probabilité de changer de catégorie hiérarchique reste stable au regard de ce qui est observé en 2019 sur l’ensemble des générations, une femme aurait chaque année, au cours de sa carrière, 0,9 % de chance d’avoir un changement de catégorie hiérarchique contre 1,0 % pour un homme. Ces raisons conduisent les femmes à être moins présentes que les hommes dans les catégories les mieux rémunérées. Cela est également visible dans les statistiques issues du dispositif de suivi des nominations équilibrées : le taux de féminisation des primo nominations des emplois de direction au sein de la fonction publique de l’État s’établit à 40 % en 2020 après 30 % en 2019 ou davantage pour la part des femmes parmi les 10 plus hautes rémunérations de chaque département ministériel (encadré V 3.1‑E2). 8 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
Vues d’ensemble 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3 Les agents de la fonction publique de l’État sont en moyenne mieux rémunérés que ceux des autres versants Le salaire moyen dans la FPE est de 2 599 euros nets par mois, celui dans la FPH de 2 315 euros nets par mois et celui de la FPT de 1 993 euros nets par mois (Figure V 3.1‑2). La fonction publique de l’État se caractérise par une proportion plus importante de fonctionnaires de catégorie A (49,5 %), ce qui augmente le salaire moyen de l’ensemble de ces agents (BDS, figure 6.3‑1ter). Le salaire net mensuel moyen des fonctionnaires de catégorie A de la FPE (3 005 euros) est toutefois plus faible que celui des agents de la FPT de même catégorie (3 202 euros). Cet écart provient en grande partie du poids de l’encadrement dans chacun des versants et du poids des enseignants. En effet, dans la fonction publique de l’État, les fonctionnaires de catégorie A enseignants perçoivent 2 766 euros, tandis que les autres fonctionnaires de catégorie A perçoivent 3 729 euros nets mensuels. Les fonctionnaires de catégorie A occupant un poste d’encadrement supérieur ou de direction ont un salaire net moyen de 6 622 euros dans la FPE, de 6 418 euros dans la FPH et de 5 581 euros dans la FPT en 2019 (BDS, figure 6.3‑12). Pour les fonctionnaires de catégorie B, les salaires sont relativement homogènes entre les versants. Les fonctionnaires de catégorie C dans la FPE sont mieux rémunérés en moyenne que ceux des autres versants, notamment parce qu’ils intègrent les personnels de surveillance de l’administration pénitentiaire. Figure V 3.1‑2 : Salaires nets mensuels par catégorie hiérarchique et statut dans les trois versants de la fonction publique en 2019 (en euros) 9 000 9e décile 8 000 3e quartile Moyenne Médiane 7 000 1er quartile 1er décile 6 000 5 704 5 000 4 000 3 569 3 468 3 000 3 202 3 005 2 958 2 599 2 575 2 517 2 410 2 392 2 457 2 000 2 315 2 320 2 398 1 993 2 018 2 020 1 828 1 836 1 854 1 717 1 679 1 833 1 000 0 Fonction publique Fonction publique Fonction publique Fonction publique Fonction publique Fonction publique FPH FPH FPH FPH FPH FPH FPT FPT FPT FPT FPT FPT FPE FPE FPE FPE FPE FPE Autres catégories Ensemble Fonctionnaires A Fonctionnaires B Fonctionnaires C Contractuels et statuts Source : Siasp, Insee. Traitement Drees, DGCL ‑ DESL, DGAFP ‑ SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), y compris bénéficiaires de contrats aidés, en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires, hors assistants maternels, hors apprentis, hors internes et externes des hôpitaux publics. Lecture : Parmi les agents de la fonction publique classés dans «Autres catégories et statuts», 10 % en équivalent temps plein ont un salaire net inférieur à 1 790 euros et 25 % un salaire inférieur à 2 113 euros. Le salaire médian s’élève à 2 636 euros. Un quart des agents ont un salaire net supérieur à 4 148 euros et un dixième un salaire net supérieur à 6 696 euros. Le salaire moyen s’élève à 3 468 euros. Faits et chiffres • édition 2021 - 9
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique Les salaires nets moyens des contractuels dans la FPE sont supérieurs à ceux observés dans les autres versants avec 2 020 euros mensuels, contre 1 717 euros dans la FPT et 1 679 euros dans la FPH. Les agents classés en catégorie C représentent 33 % des contractuels de la FPE, contre 64 % dans le FPH et même 73 % dans le FPT. L’hétérogénéité des salaires dans la catégorie « Autres catégories et statuts » s’explique par la diversité des postes regroupés en fonction du versant. Dans la fonction publique hospitalière, il s’agit des personnels médicaux percevant un salaire moyen net en équivalent temps plein de 5 704 euros. Dans la FPT, il s’agit essentiellement de collaborateurs de cabinet avec un salaire moyen de 3 569 euros. Dans la FPE, les enseignants des établissements privés sous contrat, qui constituent 86 % de cette catégorie, perçoivent en moyenne 2 328 euros mensuels. Le salaire moyen net des ouvriers d’État (13 % des effectifs en équivalent temps plein) est de 2 698 euros. Encadré 2 : Des niveaux de salaires en moyenne assez proches entre secteurs public et privé Le champ de suivi des salaires du secteur privé et semi-public comprend l’ensemble des salariés des entreprises privées et publiques. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs. La comparaison directe des salaires entre secteurs public et privé est délicate pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les pratiques salariales des employeurs ne sont pas les mêmes, si bien que la composition des salaires bruts n’est pas directement comparable entre public et privé (en ce qui concerne les primes notamment). Il existe également une différence dans le passage du salaire brut au salaire net liée aux différences existant dans les taux et les assiettes de prélèvements sociaux sur les salaires bruts. Les conditions de travail et d’emploi peuvent différer fortement, en particulier en matière de contraintes (astreintes, temps de travail par équivalent temps plein, etc.), par exemple en raison des congés, du travail de nuit ou le dimanche, mais aussi en matière de durée d’activité pour l’ouverture des droits à la retraite. La comparaison des salaires entre secteurs public et privé constitue donc un exercice à considérer avec prudence. En effet, les écarts salariaux observés sont en grande partie attribuables aux différences entre les structures de qualification et d’âge des deux secteurs. Des analyses plus approfondies, notamment de type économétrique (« toutes choses égales par ailleurs »), sont nécessaires afin de prendre en compte au mieux ces effets de composition et de parvenir à des comparaisons plus robustes. En 2019, le salaire net mensuel moyen des salariés du secteur privé s’élève 2 424 euros (Figure V 3.1‑E2‑1). Il est plus élevé en moyenne que dans la fonction publique. Jusqu’au sixième décile de l’échelle salariale, les salaires dans le secteur privé sont inférieurs à ceux observés dans la fonction publique. Les salaires des trois premiers déciles de la fonction publique sont ainsi supérieurs de 9 % à ceux du secteur privé (Figure V 3.1‑3). Au niveau du septième décile, les salaires sont équivalents. Les écarts se creusent ensuite au profit du secteur privé : le niveau de salaire caractérisant le huitième décile dans la fonction publique est inférieur de 4 % à celui du privé, l’écart est de 11,9 % pour le neuvième décile et de 27,5 % pour le dernier centile. 10 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
Vues d’ensemble 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3 Figure V 3.1‑E2‑1 : Salaires nets mensuels moyens par catégorie socioprofessionnelle dans les trois versants de la fonction publique et dans les secteurs privé et semi‑public en 2019 8 000 7 000 Moyenne : 2320 FPE hors enseignants : 2 543 euros 6 000 dont cadres : 3 584 euros dont professions intermédiaires: 2 216 euros 5 000 Enseignants : 2 664 euros 4 976 dont cadres : 2 957 euros dont professions intermédiaires : 2 409 euros 4 000 4 230 3 000 3 409 3 425 3 205 2 599 1 752 2 000 2 315 2 320 2 424 2 326 2 325 2 346 2 331 2 411 1 755 1 828 2 137 1 993 1 786 1 000 0 Privé Privé Privé Privé FPT FPT FPT FPT FPH FPH FPH FPH FPE FPE FPE FPE Fonction publique Fonction publique Fonction publique Fonction publique Ensemble Cadres Professions intermédiaires Employés et ouvriers Sources : Base Tous salariés, Siasp Insee. Traitement Insee, Drees, DGCL ‑ DESL, DGAFP ‑ SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), en équivalent temps plein mensualisé. Champ pour le privé : Salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs. Champ pour la fonction publique : Y compris bénéficiaires de contrats aidés, en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires, hors assistants maternels, hors apprentis, hors internes et externes des hôpitaux publics. La nomenclature des catégories socioprofessionnelles utilisée est la PCS Insee. Lecture : Parmi les agents de la fonction publique, 10 % ont un salaire net inférieur à 1 443 euros en équivalent temps plein et 25 % un salaire inférieur à 1 679 euros. Le salaire net médian, qui partage en deux parties égales l’ensemble des salariés de la fonction publique, s’élève à 2 061 euros nets. Un quart des salariés gagnent plus de 2 636 euros nets et 10 % plus de 3 386 euros nets par mois. Les cadres et professions intellectuelles supérieures (au sens de la PCS Insee), qui représentent un cinquième des salariés des secteurs privé comme public, ont un niveau de rémunération supérieur dans le secteur privé (4 230 euros contre 3 425 euros dans la fonction publique). Les employés et ouvriers représentent 59 % des effectifs dans le secteur privé, contre 46 % dans la fonction publique. Ces derniers sont en moyenne mieux rémunérés dans la fonction publique (1 828 euros contre 1 786 euros dans le privé). La différence est plus marquée dans la FPE, où le salaire moyen de cette catégorie socioprofessionnelle s’élève à 2 137 euros. Par exemple, le salaire des fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application de la Police nationale est nettement plus élevé (2 625 euros mensuels) du fait de sujétions particulières, mais celui des personnels administratifs et techniques de catégorie C l’est aussi dans une moindre mesure (1 941 euros). Les autres versants de la fonction publique FPT et FPH offrent aux ouvriers et aux employés des niveaux de rémunérations légèrement inférieurs à ceux du secteur privé. Faits et chiffres • édition 2021 - 11
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique La dispersion des salaires, mesurée par l’écart interdécile, est plus resserrée dans la FPT Le salaire net médian (D5), qui partage en deux groupes d’effectifs égaux les salariés de la fonction publique en fonction de leur niveau de salaire, s’élève à 2 061 euros en 2019 dans la fonction publique, contre 1 940 euros dans les secteurs privé et semi‑public (Figure V 3.1‑3). La hiérarchie interversants est la même que pour le salaire moyen : le salaire médian dans la FPE vaut à 2 406 euros par mois, celui de la FPH atteint 1 957 euros mensuels et celui de la FPT 1 807 euros. En 2019, le ratio entre le salaire net au‑delà duquel sont rémunérés les 10 % les mieux rémunérés et celui en deçà duquel se trouvent les 10 % les moins bien payés reste stable – à 2,35 dans la fonction publique ; un ratio moins élevé que l’écart interdécile dans le privé (2,91). L’écart interdécile est le plus réduit dans la FPT (2,01), et plus étendu dans la FPH et la FPE (respectivement 2,18 et 2,42). Si l’on considère l’intégralité de l’échelle de la rémunération, c’est dans la fonction publique hospitalière que les écarts se creusent le plus – dans le haut de la distribution des salaires. Le rapport entre le dernier centile (niveau au‑dessus duquel sont rémunérés le 1 % des agents les mieux rémunérés) et le salaire médian équivaut à 4,0 dans la FPH, 2,7 dans la FPE et 2,6 dans la FPT (Encadré 3). Figure V 3.1‑3 : Distribution des salaires nets mensuels dans la fonction publique par versant et dans les secteurs privé et semi‑public en 2019 (en euros) 4 500 3 844 3 744 4 000 3 386 3 227 3 500 2 811 2 785 2 599 3 000 2 492 2 424 2 406 2 315 2 255 2 320 2 061 2 500 1 993 1 957 1 940 1 900 1 807 1 752 1 548 1 605 1 479 2 000 1 443 1 387 1 319 1 500 1 000 500 0 Moyenne D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 Fonction publique FPE (ministères et établissements publics) FPT FPH Secteur privé et semi-public Sources : Base Tous salariés, Siasp Insee. Traitement Insee, Drees, DGCL ‑ DESL, DGAFP ‑ SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), en équivalent temps plein mensualisé. Y compris bénéficiaires de contrats aidés. Champ pour le privé : Salariés du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs. Champ pour la fonction publique : Y compris bénéficiaires de contrats aidés, en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires, hors assistants maternels, hors apprentis, hors internes et externes des hôpitaux publics. 12 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
Vues d’ensemble 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3 Encadré 3 : Les hautes rémunérations dans la fonction publique Au titre des articles 37 et 95 de la loi n° 2019‑828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique, le gouvernement remet au Parlement un rapport avec des données sur les plus hautes rémunérations dans la fonction publique. Ce rapport s’intéresse aux agents les mieux payés dans l’ensemble de la fonction publique mais aussi aux dix agents les mieux payés par employeur public (11 départements ministériels, environ 360 collectivités territoriales de plus de 80 000 habitants et environ 80 hôpitaux dotés d’un budget de plus de 200 millions d’euros en 2020). Le 1 % des agents les mieux rémunérés en 2019 En 2017, parmi l’ensemble des personnes en emploi en France (salariés des secteurs privé et public mais aussi non- salariés), 1 % des agents aux revenus d’activité1 les plus élevés percevaient plus de 9 490 euros mensuels (Berger E. et Bonnet O., 2020). Les agents de la fonction publique étaient relativement peu représentés parmi eux : 5 % exercent leur activité principale dans la fonction publique, dont la moitié dans la fonction publique hospitalière, alors que les salariés du public représentent 18 % des personnes en emploi. En se limitant aux seuls salariés, le 1 % des agents les mieux rémunérés du secteur privé percevaient plus de 8 680 euros nets par mois contre une limite du centile de 6 500 euros dans la fonction publique. En 2019, au sein de la fonction publique, 1 % des agents, correspondant à 48 400 emplois équivalent temps plein, perçoivent un salaire net supérieur à 6 600 euros nets par mois. La rémunération moyenne des salariés de ce premier centile atteint à 8 170 euros nets (Figure V 3.1-E3-1). Alors que la distribution des salaires est à l’avantage de la FPE jusqu’au neuvième décile, les seuils des derniers centiles de salaires sont plus élevés dans la fonction publique hospitalière. Les 5 % des agents les mieux rémunérés y perçoivent plus de 4 860 euros contre 4 440 euros dans la FPE. L’écart se creuse au niveau du dernier centile : le seuil pour faire partie du 1 % des agents les mieux rémunérés s’élève à 7 880 euros dans la FPH contre 6 510 euros dans la FPE. Figure V 3.1-E3-1 : Salaires nets moyens et médians des agents dans le dernier centile des rémunérations en 2019 (en euros) Limite inférieure Salaire moyen net Salaire net médian du centile du centile du centile Versants FPE 6 510 8 210 7 580 FPT 4 760 5 770 5 390 FPH 7 880 9 540 8 920 Ensemble 6 600 8 170 7 590 Source : Siasp Insee. Traitement DGAFP – SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), agents de la fonction publique en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires. Lecture : En 2019, dans la fonction publique territoriale, 1 % des agents occupent un poste doté d’un salaire net mensuel en équivalent temps plein supérieur à 4 760 euros. La rémunération moyenne de ces agents est égale à 5 770 euros et, parmi eux, la moitié a une rémunération supérieure à 5 390 euros. Alors que les femmes occupent 64 % des emplois dans la fonction publique, leur part n’est que de 35,1 % dans le dernier centile des rémunérations (Figure V 3.1-E3-2). Si les femmes occupent plus de 6 emplois sur 10 dans la fonction publique de l’État, elles sont moins de 4 sur 10 à occuper un poste d’encadrement supérieur ou un emploi de direction. Les postes d’encadrement sont en général occupés par des salariés en fin de carrière : plus de la moitié des agents dans le dernier centile sont âgés de plus de 55 ans, alors qu’ils ne représentent qu’un cinquième des effectifs de la fonction publique. 1 Le revenu d’activité, contrairement au salaire en EQTP, ne tient pas compte du temps de travail, mais il permet de comparer les revenus des salariés et des non-salariés. Faits et chiffres • édition 2021 - 13
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique Figure V 3.1-E3-2 : Caractéristiques des agents en fonction de leur niveau de rémunération dans la fonction publique en 2019 (en %) Ensemble de la Les 10 % Le 1 % Le 0,5 % fonction publique les mieux rémunérés le mieux rémunéré le mieux rémunéré Sexe Femme 64,0 46,2 35,1 29,3 Homme 36,0 53,8 64,9 70,7 Statut Fonctionnaires 75,3 75,2 42,4 43,1 Contractuels 19,1 9,2 6,7 7,1 Autres statuts (1) 5,6 15,6 50,9 49,7 Âge moins de 40 ans 32,6 10,5 8,4 6,9 40-49 ans 29,7 28,3 19,5 19,6 50-54 ans 15,4 20,0 16,3 16,2 55-59 ans 14,4 21,8 24,5 24,9 60-64 ans 7,1 16,3 23,8 24,2 65 ans et plus 0,8 3,1 7,5 8,2 Source : Siasp Insee. Traitement DGAFP – SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM), agents de la fonction publique en équivalent temps plein mensualisé. Hors militaires. (1) Y compris contrats aidés. Lecture : En 2019, dans l’ensemble de la fonction publique, on compte 36,0 % d’hommes, ils sont 53,8 % des 10 % les mieux rémunérés, 64,9 % du 1 % et 70,7 % des agents parmi les 0,5 % les mieux rémunérés. Plus de la moitié des postes les plus rémunérateurs se trouvent dans la fonction publique hospitalière (Figure V 3.1-E3-3), et plus précisément dans les hôpitaux. Ils sont en grande partie occupés par des personnels médicaux (classés parmi les « autres statuts »). Parmi les 40 % des emplois du dernier centile qui se situent dans la FPE, les ministères les plus représentés sont les ministères de la Transition écologique et solidaire, Logement et Habitat durable et Cohésion des territoires et les ministères économiques et financiers. Ils emploient respectivement 9 % et 8 % des salariés les mieux rémunérés tous versants confondus employés sur le territoire national. La FPT, qui représente plus d’un tiers des emplois globalement, ne compte que 6 % des emplois dont la rémunération est supérieure à 6 600 euros. Figure V 3.1-E3-3 : Effectifs des postes les plus rémunérateurs de la fonction publique par versant en 2019 (par rapport aux seuils de salaire net) Les 10 % Le 1 % Le 0,5 % Ensemble les mieux rémunérés, le mieux rémunéré, le mieux rémunéré, de la fonction publique au moins 3 390 euros au moins 6 600 euros au moins 7 590 euros effectifs % effectifs % effectifs % effectifs % Fonction publique de l’État (FPE) 2 052 276 42,4 310 311 64,1 19 228 39,7 10 159 42,0 Fonction publique hospitalière (FPH) 1 043 848 21,6 93 297 19,3 26 241 54,2 12 842 53,0 Fonction publique territoriale (FPT) 1 743 549 36,0 80 359 16,6 2 927 6,0 1 215 5,0 FPE à l'étranger (1) nd nd nd nd Source : Siasp Insee. Traitement DGAFP – SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM). Hors militaires. nd : données non disponibles, non communiquées ou manquantes. (1) Postes à l’étranger rémunérés depuis la France. Les données ne sont pas diffusées car une expertise réalisée en 2021 a montré que la source Siasp est fragile sur ces postes. Les estimations des rapports précédents (2019 et 2020) ne sont pas fiables. Lecture : En 2019, 12 824 postes équivalent temps plein dans la FPH ont une rémunération supérieure à celle des 0,5 % des emplois les mieux rémunérés dans la fonction publique en France, c’est-à-dire supérieure à 7 590 euros nets mensuels. En 2019, un tiers des postes de praticiens hospitaliers ont une rémunération supérieure à 6 600 euros nets par mois, leur salaire net moyen s’élève à 5 790 euros mensuels (Figure V 3.1-E3-4). Les personnels médicaux de la FPH, personnels hospitalo-universitaires et praticiens hospitaliers, représentent la moitié des postes dans le premier centile de la fonction publique en France. Les emplois de direction de la fonction publique de l’État représentent 6,9 % des postes dont le niveau de salaire net est supérieur à 6 600 euros. 14 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
Vues d’ensemble 3.1 Les rémunérations dans la fonction publique en 2019 3 Figure V 3.1-E3-4 : Principaux corps et emplois dans le dernier centile de rémunération de la fonction publique en 2019 Part de l’effectif Part (1) parmi les agents Salaire net dont la rémunération dont la rémunération moyen est supérieure est supérieure en EQTP à 6 600 euros à 6 600 euros (en euros) (en %) (en %) Fonction publique de l'État (FPE) Encadrement supérieur et emplois de direction dont : 6 632 47,2 11,9 Corps et emplois à la décision du gouvernement 10 822 100,0 1,0 (décret de 1985 et assimilés) Autres emplois et corps de direction dont : 7 687 70,7 5,9 Administrateurs généraux des finances publiques et 8 156 81,7 2,5 chefs de service comptable Chefs de service et sous-directeurs d'administration centrale 8 535 93,3 1,3 Directeurs d'administration territoriale de l'État 6 627 44,5 1,3 Encadrement supérieur de la FPE (2) dont : 5 831 31,8 5,1 Corps ENA de conception et de management 6 539 43,7 1,8 Ingénieurs A+ 6 073 36,2 1,8 Inspection, contrôle et expertise 5 841 30,3 7,9 Enseignement supérieur, recherche et assimilés 3 864 0,9 1,2 Ingénieurs et cadres de l'aviation civile (3) 6 424 51,8 6,3 Autres titulaires dans la FPE 2 646 0,2 6,5 Contractuels et autres statuts dans la FPE 2 110 0,5 5,9 Emplois à l’étranger (4) nd nd nd Fonction publique territoriale (FPT) Emplois de direction 5 328 19,9 2,5 Encadrement supérieur (2) 5 208 12,6 1,4 Médecins territoriaux 4 668 5,6 0,5 Autres agents de la FPT 1 965 0,0 1,6 Fonction publique hospitalière (FPH) Emplois de direction 6 281 40,5 3,4 Encadrement supérieur (2) (5) 6 132 48,0 0,1 Personnels hospitalo-universitaires (6) 5 022 23,3 3,5 Praticiens hospitaliers 5 790 33,8 46,4 Autres agents de la FPH 2 039 0,0 1,0 Source : Siasp Insee. Traitement DGAFP – SDessi. Champ : France (hors Mayotte et COM). nd : données non disponibles, non communiquées ou manquantes. (1) Les parts parmi les agents dans le premier centile de rémunération ne sont pas comparables avec celles publiées précédemment car elles sont calculées cette année uniquement sur les postes situés en France. (2) Emplois de catégorie A+ de l’encadrement supérieur. (3) Catégorie A, hors A+. (4) Les données ne sont pas diffusées car une expertise réalisée en 2021 a montré que la source Siasp est fragile sur les postes à l’étranger rémunérés depuis la France. Les estimations des rapports précédents (2019 et 2020) ne sont pas fiables. (5) Les ingénieurs hospitaliers (hors ingénieurs généraux) ne sont plus considérés comme A+ depuis 2019, rendant la comparaison impossible avec les chiffres publiés en 2019. (6) Dans cette catégorie, la plupart des personnels relèvent formellement de la FPE (universités) ; mais les émoluments de leur poste à l’hôpital, dont il est seulement tenu compte ici, représentent la majeure partie de leur rémunération. Une approche par personne (très complexe à mettre en œuvre) et non par poste comme retenu ici conduirait à environ doubler la part de l’effectif de cette catégorie dans les plus hautes rémunérations. Note : Les fonctionnaires d’un corps donné détachés sur un emploi fonctionnel apparaissent ici dans l’emploi de détachement. Les emplois appartenant au dernier centile de rémunération, qui sont regroupés dans les catégories «Autres agents», sont soit des emplois très spécifiques occupés par un faible nombre de personnes, soit des cas rares non représentatifs des rémunérations de l’ensemble de leur corps ou catégorie. Lecture : 33,8 % des praticiens hospitaliers ont une rémunération mensuelle nette supérieure à 6 600 euros. Ils représentent 46,4 % des agents en poste en France dont la rémunération est supérieure à ce seuil. Faits et chiffres • édition 2021 - 15
Vues d’ensemble 3 Les rémunérations dans la fonction publique Les dix plus hautes rémunérations par employeur public en 2020 La collecte des plus hautes rémunérations a été menée, d’une part, auprès des départements ministériels, d’autre part, auprès des collectivités territoriales et EPCI à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants et enfin auprès des établissements hospitaliers dotés d’un budget de plus de 200 millions d’euros. Ce champ ne couvre donc pas l’intégralité des employeurs publics. La mise en œuvre de la publication de leurs dix plus hautes rémunérations par les employeurs publics a fait l’objet de la diffusion d’une méthode pour garantir l’exhaustivité des rémunérations prises en compte ; par exemple, toutes les primes et indemnités versées au cours de l’année, y compris les primes ponctuelles, voire celles liées à des rappels d’années précédentes, sont intégrées. Seuls sont exclus les remboursements de frais de déplacement ou de frais de mission. Cette solution comporte des défauts, variabilité des montants liés à l’existence de rappels, de primes exceptionnelles ou de décalages temporels dans le versement d’indemnités. Toutefois, l’objectif de transparence et de probité a prévalu sur ces inconvénients par rapport à des solutions où les rémunérations seraient recalculées pour intégrer les différés de paiement et reconstituer les rémunérations théoriques rattachées à l’année considérée ou exempts d’indemnités ponctuelles. Pour les collectivités territoriales et EPCI à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants, la moyenne des salaires bruts en année travail des dix plus hautes rémunérations atteint 7 300 euros en 2020 parmi les 318 employeurs dont les résultats ont été synthétisés. La part des femmes parmi les dix plus hautes rémunérations y est de 37 %. Les deux tiers des établissements hospitaliers dotés d’un budget de plus de 200 millions d’euros ont publié leurs éléments relatifs aux dix plus hautes rémunérations avant la date d’édition de ce rapport. La moyenne des rémunérations brutes mensuelles parmi les agents figurants dans les dix plus hautes rémunérations de ces établissements s’élève à 12 200 euros. La part de femmes y est de 22 %. Figure V 3.1-E3-5 : Synthèse par versant des publications sur internet par les employeurs de dix plus hautes rémunérations en 2020 Moyenne de la somme soit un salaire mensuel des 10 plus hautes brut moyen Part des femmes rémunérations brutes (en euros) par employeur (en euros) FPE : départements ministériels (1) 1 970 000 16 420 31% FPT : collectivités territoriales et EPCI 876 000 7 300 37% à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants (1) FPH : établissements hospitaliers 1 464 000 12 200 22% dotés d'un budget de plus 200 millions d'euros (1) Source : DGAFP-SDessi, DGCL-DESL. Traitement DGAFP-SDessi. Champ : France (métropole + DOM). (1) Les statistiques sont calculées sur les 11 départements ministériels (sur les 11), les 318 collectivités territoriales et EPCI (sur environ 360) et les 51 établissements hospitaliers (sur environ 80) ayant communiqué leur publication à la date du 01/08/2021. En 2020, la masse salariale des dix plus hautes rémunérations versées par les départements ministériels s’élève en moyenne à 2,0 millions d’euros (Figure V3.1-E3-5). La part des femmes parmi les agents ayant perçu une rémunération faisant partie des dix plus hautes rémunérations de leur département ministériel est de 31 %. Le salaire brut annuel moyen en année travail s’élève en moyenne à 16 420 euros pour les agents en poste en France métropolitaine ou dans les départements d’outre-mer au cours de l’année 2020. 16 - Rapport annuel sur l’état de la fonction publique
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