LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
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LES TORTUES MARINES et le Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines DOCUMENT A L’ATTENTION DES ENSEIGNANTS AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
1. Généralités Il existe sept espèces de tortues marines qui se répartissent dans toutes les mers et les océans du monde. Ce sont de grandes migratrices qui entreprennent de longues traversées pour se nourrir ou se reproduire. Elles sont présentes essentiellement dans les eaux chaudes, mais certaines d’entre elles peuvent être rencontrées sur nos côtes. Bien que les tortues marines passent près de 95% de leur temps sous l’eau, elles ont conservé des caractères rappelant leur origine terrestre : leur respiration est aérienne (les tortues marines possèdent des poumons) et la ponte s’effectue sur les plages de sable. Les tortues marines sont des espèces protégées car elles sont toutes considérées comme vulnérables ou menacées. La tortue Luth, la tortue imbriquée et la tortue de Kemp sont en danger critique d’extinction, la tortue caouanne et la tortue verte sont en danger d’extinction et la tortue olivâtre est considérée comme vulnérable. Seule, la tortue à dos plat n’a pas encore de statut connu du fait de l’insuffisance d’informations disponibles. Ainsi, toutes les espèces de tortues marines sont protégées. 1.1. Morphologie générale 1.2. Différenciation entre les tortues marines et les tortues d’eau douce/terrestres Caractères Tortue marine Tortue d’eau douce/terrestre Elle se protège avec sa Elle peut rentrer ses membres Protection carapace ou plastron dans sa carapace Carapace Plate, lisse Bombée et rugueuse Membres Pattes transformées en Pattes avec griffes adaptées locomoteurs nageoires au milieu environnant Enregistrent les lignes de N’enregistrent pas les Ecailles croissance. La lecture de l’âge lignes de croissance peut se faire sur les écailles AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
1.3. Dimorphisme sexuel Les tortues adultes mâles se distinguent des tortues femelles par trois caractères essentiels : - Les mâles ont une queue plus longue qui abrite l’organe reproducteur, - Les mâles sont généralement plus petits, avec un plastron concave leur permettant de se placer sur la femelle lors de l’accouplement, - Les mâles disposent de griffes au niveau des nageoires antérieures leur permettant de s’accrocher à la femelle lors d’un accouplement. 1.4. Cycle de vie Au cours de leur vie, les tortues marines passent par différents stades durant lesquels l’habitat, l’alimentation et le comportement peuvent être totalement différents. (benthique : sur le fond, pélagique : en pleine eau) AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
Les différents stades sont les suivants : Stade œuf : ce stade débute avec la ponte dans le sable et prend fin à l’éclosion. Les tortues marines femelles peuvent pondre entre 50 et 130 œufs selon les espèces. Le poids des œufs est compris entre 30 et 75 g et leur diamètre varie de 40 à 55 mm selon les espèces. La tortue Luth pond les œufs les plus gros, leur taille est comparable à celle d’une balle de ping-pong. Chez les tortues marines, la différenciation sexuelle dépend de la température d’incubation des œufs dans le nid. Au-dessus de 29°C, les embryons donneront 100% de femelles et en-dessous de cette température les embryons donneront 100% de mâles. Les œufs situés au fond du nid seront soumis à des températures plus fraîches que ceux situés juste sous la surface de la plage. Stade nouveau-né : ce stade débute à l’éclosion. Une fois éclos au fond du nid, les nouveaux-nés remontent généralement tous en même temps vers la surface. Ce trajet prend plusieurs jours (de 3 à 5 jours en moyenne) et aboutit à la sortie à l'air libre appelée "émergence". Le stade nouveau-né prend fin quelques jours après l’entrée en mer. Les jeunes tortues abandonnent alors leur comportement de nage active visant à s'éloigner du littoral pour se laisser transporter par les courants marins et se concentrer sur leur alimentation. Stade juvénile pélagique : ce stade suit le stade nouveau-né et prend fin avec la migration depuis les zones pélagiques vers les zones benthiques. Les observations de juvéniles au cours de cette phase sont rares et ce stade est certainement le plus méconnu de tous, au point d'être souvent appelé les « lost years » (les années perdues). Stade juvénile benthique : ce stade débute avec la sédentarisation des tortues sur les zones benthiques (excepté pour la tortue Luth) et prend fin avec le début de la puberté. La transition entre le stade pélagique et le stade benthique semble très brusque et implique une modification totale au niveau du comportement alimentaire, de la défense vis-à-vis des prédateurs, de l'orientation... Les juvéniles cherchent alors des zones d'alimentation propices à leur développement, et auxquelles ils sont généralement assez fidèles. Pour les tortues Luths qui restent en grande partie pélagiques tout au long de leur existence, cette transition est moins bien marquée. Stade sub-adulte : ce stade débute avec la puberté et prend fin à la maturité sexuelle. A partir de la puberté, les caractères sexuels secondaires se développent et l'identification du sexe de l'animal devient alors possible. Stade adulte : ce stade débute à la maturité sexuelle et prend fin à la mort de l’animal. Durant toute cette période, les tortues marines vont effectuer, avant les saisons de ponte, d'importantes migrations entre leur zone d'alimentation et leur zone de nidification. Toutes les espèces de tortues marines sont fidèles à leur zone de ponte. Cette fidélité peut être très forte, à la plage près, voire à la partie de plage près. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
L’orientation des nouveau-nés en mer Nouveau-nés sortant de l’œuf et premiers pas sur le sable Lorsque les nouveaux-nés sortent de leur nid (émergence), généralement à la tombée de la nuit pour éviter les températures trop élevées et les prédateurs, ils se dirigent instinctivement vers la mer et s’orientent à l’aide de signaux visuels. L’horizon le plus lumineux, généralement celui de l’océan, va déterminer leur direction. Une fois dans l’eau, ils entament une nage frénétique de plusieurs heures en se dirigeant perpendiculairement aux vagues pour gagner le large. Puis, les nouveaux-nés s’orientent vers les zones propices à leur développement. Ils peuvent évaluer leur position et s’orienter en conséquence grâce à leur faculté de détecter le champ magnétique terrestre (intensité et angle d’inclinaison). Grâce à ce sens de l’orientation, les tortues marines notamment les femelles, semblent emprunter des chemins sous-marins invisibles ainsi que les grands courants océaniques pour retourner pondre sur la plage où elles sont nées. Elles seraient capables de mémoriser dès leur naissance le magnétisme de «leur» plage. 1.5. Comment reconnaître les tortues marines ? Les tortues marines sont identifiées grâce aux écailles présentes sur leur carapace et leur tête excepté pour la tortue Luth dont la pseudo-carapace ressemble à du cuir. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
2. Des tortues marines présentes sur la côte Atlantique La Charente-Maritime est bordée par le deuxième plus grand océan du monde : l’Océan Atlantique. Celui-ci est traversé par de nombreux courants marins et notamment le Gulf Stream qui prend sa source le long de la Floride et se prolonge par la Dérive Nord Atlantique. De nombreuses tortues marines pondent sur des plages de l’Atlantique Ouest. Les nouveaux-nés notamment chez les tortues caouannes, empruntent les courants chauds les plus proches comme le Gulf Stream pour s’alimenter et grandir. Certains individus entrainés dans la Dérive Nord Atlantique se retrouvent sur nos côtes. Le littoral de la Charente-Maritime est également appelé les « pertuis charentais ». Il se divise en trois pertuis (détroit) : le Pertuis Breton, entre l’Ile de Ré et la côte vendéenne, le Pertuis d’Antioche, situé entre les Iles de Ré et d’Oléron, et enfin le Pertuis de Maumusson, situé entre l’Ile d’Oléron et la Pointe de la Coubre. Les pertuis charentais regorgent en saison estivale de méduses qui sont la proie principale de la tortue Luth, la plus grande des tortues marines. C’est le seul endroit au monde où l’on peut observer ces tortues en train de s’alimenter. La première observation de tortue marine dans les pertuis charentais date de 1754. Quatre espèces de tortues marines sont recensées sur nos côtes à des abondances et périodes différentes. En effet, les adultes tortues Luth seront observées en période estivale, les jeunes tortues caouannes en période hivernale souffrant alors d’hypothermie. Seuls quelques individus de tortues vertes et de Kemp ont été observés dans nos eaux. 2.1. Le C.E.S.T.M. Après leur long voyage en suivant les courants, certaines tortues marines arrivent sur les côtes du golf de Gascogne souvent affaiblies par des températures hivernales trop basses. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
L’Aquarium La Rochelle a créé le Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C.E.S.T.M.) avec le soutien du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer. Ce centre a pour vocation d’accueillir toutes les tortues qui s’échouent le long de la côte atlantique française, depuis l’Espagne jusqu’en Manche. En fonction de la localisation de l’échouage, le réseau « d’informateurs tortues marines » présent sur le littoral atlantique déclenche l’alerte auprès du C.E.S.T.M. qui coordonne le rapatriement de la tortue. Sur la côte atlantique, plusieurs aquariums jouent le rôle de centre de premier secours pour les tortues marines (Arcachon, Biarritz, San Sebastian,…) avant leur transfert vers le C.E.S.T.M. Lorsqu’elles arrivent au centre, les soigneurs de l’Aquarium La Rochelle les identifient, les mesurent, les pèsent et établissent un premier diagnostic. Centre de soins pour les tortues marines situé dans les sous-sols de l’Aquarium La Rochelle Lorsque certains individus présentent des symptômes caractéristiques ou des lésions sur le corps, un traitement est appliqué en conséquence. En 2001, des tortues présentaient des gonflements au niveau de leurs nageoires antérieures, l’équipe de l’Aquarium La Rochelle les a traitées par injection d’antibiotiques. Injection de traitement dans une nageoire de jeune tortue caouanne Les tortues sont nourries chaque jour avec des sardines, des crevettes, des morceaux de poissons et parfois des épinards et de la salade ! AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
Nourrissage d’une jeune tortue caouanne Pour étudier leur croissance, les tortues sont pesées et mesurées régulièrement. Mensurations d’une jeune tortue caouanne Des prélèvements de petits morceaux de peau ou de sang permettent de déterminer leur origine grâce à des analyses ADN. Les prises de sang permettent également de quantifier les concentrations en certains polluants. Prise de sang effectuée dans le cou d’une jeune tortue caouanne Enfin, une fois les tortues rétablies et la saison estivale arrivée, les soigneurs entreprennent de les relâcher. Plusieurs étapes sont nécessaires : Etape 1 : dernières pesée et mesure Etape 2 : pose de la bague métallique et des émetteurs satellitaires Etape 3 : transport vers le lieu du relâcher Etape 4 : relâcher Etape 5 : suivi des tortues grâce à leurs émetteurs satellitaires sur Internet AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
Relâcher d’une jeune tortue caouanne le 9 juillet 2009 Qu’est ce qu’une bague ? Une bague est une marque métallique qui se pose sur une des nageoires de la tortue et porte un numéro unique « F-n° » (F pour France). Ces bagues sont délivrées par le Muséum National d’Histoire Naturelle. Si la tortue est retrouvée par la suite, il sera alors possible de l’identifier et d’avoir ainsi une idée de son parcours. Comment fonctionne un émetteur satellitaire ? Le système Argos permet de localiser et de collecter des données par satellite. Dans ce cas précis, il est utilisé pour améliorer les connaissances sur le comportement des tortues marines et ainsi contribuer à leur protection. Son fonctionnement repose sur les outils suivants : - L’émetteur satellitaire ou la balise : fixé sur le dos de la tortue marine à l’aide de colle spéciale, il émet des signaux vers les satellites ; - Les satellites réceptionnent et transmettent les signaux émis par la balise (uniquement au moment où les tortues viennent à la surface) vers le centre de traitement. Pour calculer la position des tortues marines, les satellites ont AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
besoin de plusieurs signaux émis par la balise. L’absence de points sur la carte résulte généralement d’un nombre insuffisant de signaux. La précision des positions est divisée en 7 catégories et va dépendre du nombre de messages reçus, des conditions climatiques et des positions relatives des balises et des satellites ; - Le centre de traitement analyse et restitue les localisations géographiques des tortues marines à l’Aquarium La Rochelle ; - L’Aquarium La Rochelle consulte, traite et transmet les données au grand public. Centre de Aquarium La Traitement Rochelle Quelles sont les données transmises par l’émetteur d’Antioche (la première tortue balisée par le C.E.S.T.M. en juillet 2008) ? Grâce à cet émetteur, le parcours d’Antioche a été suivi pendant 111 jours. Le C.E.S.T.M. a pu observer son retour à la côte après avoir été relâchée à 25 milles nautiques en mer (entre l’Ile de Ré et l’Ile d’Oléron), puis son déplacement vers la côte Sud de la Bretagne. Enfin lorsque la température de l’eau est devenue inférieure à 15°C, la tortue s’est orientée vers le sud où la température des eaux était supérieure à 15°C. Enfin la balise a cessé d’émettre le 17 novembre. Antioche a été retrouvée vivante à Getaria en Espagne le 19 mars 2009. Elle a été reconduite au C.E.S.T.M. pour être relâchée le 24 septembre suivant. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
Lieu du relâcher et début des émissions (29 juillet 2008) Lieu de la fin des émissions (17 novembre 2008) Pourquoi les émetteurs cessent-ils de transmettre des données ? Les causes de perte des émissions sont nombreuses : - l’émetteur n’a plus de batterie - un défaut dans la fixation : certaines tortues se nettoient en se frottant la carapace contre les rochers cela entrainerait alors son décrochage - un défaut au niveau de l’antenne - le développement d’organismes marins sur les points de contact des émetteurs ce qui empêcherait les émissions - la croissance de l’animal provoque le décollage de l’émetteur. Mais le C.E.S.T.M. ne travaille pas uniquement sur les individus échoués ou retrouvés en mer vivants. Il étudie aussi les causes de mortalité des individus retrouvés morts. Pour se faire, les soigneurs de l’Aquarium réalisent des autopsies. Cela consiste à ouvrir le corps de l’animal et examiner les organes pour détecter des anomalies. Les autopsies des petits individus s’effectuent dans l’enceinte de l’Aquarium tandis que les gros individus (les tortues Luth) sont autopsiés à l’endroit où ils sont retrouvés. Les autopsies réalisées sur les tortues Luth ont montré la présence dans 40% des cas la présence de déchets plastique et/ou de fil de pêche. En même temps des échantillons d’organes sont prélevés sur l’animal puis conservés afin de réaliser des analyses. Des études génétiques (comparaison de l’ADN) sur certains tissus comme le muscle permettent de connaître l’origine géographique des individus retrouvés sur nos côtes. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
Autopsie d’une tortue caouanne en laboratoire (figure du gauche) et d’une tortue Luth sur le terrain (figure de droite) Le C.E.S.T.M. en quelques chiffres : Les tortues Luth sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009 - 1005 observations transmises. 88.6% des observations s’effectuent au mois de juillet, août et septembre - 336 échouages enregistrés - 80 autopsies réalisées dont 32 ont révélé la présence de morceaux de plastique et/ou de fil de pêche soit 40% des tortues autopsiées. 75% des échouages s’effectuent entre les mois de septembre à janvier Les tortues caouannes sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009 - 211 individus échoués vivants ou capturés en mer - 44 individus échoués morts - 11 individus observés en mer morts ou vivants - 159 tortues mises en soins au C.E.S.T.M. puis relâchées - 77 autopsies réalisées Les tortues vertes sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009 - 6 observations - 4 autopsies - 2 individus mis en soins au C.E.S.T.M. puis relâchés Les tortues de Kemp sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009 - 25 observations - 13 individus mis en soins au C.E.S.T.M. dont 4 relâchés 2.2. Les Observateurs des Pertuis Les pertuis charentais sont un des rares endroits au monde où il est possible d’observer des tortues Luth en train de s’alimenter en capturant de grosses méduses près des côtes. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
Les observations sont donc précieuses pour déterminer leur répartition sur nos côtes et leur abondance. C’est pourquoi l’Aquarium La Rochelle a lancé, en 1996, la campagne « Les observateurs des Pertuis » en partenariat avec le Centre d’Etudes et de Recherche sur les Mammifères Marins de l’Université de La Rochelle. Cette campagne est relancée chaque année avant la période estivale afin d’inciter les plaisanciers, les pêcheurs… à transmettre leurs observations. Une fois recueillies, ces observations permettent de connaître les zones où se concentrent les tortues Luth. Ainsi, certaines actions telles que la création d’aires marines protégées où les activités nautiques et de pêche sont interdites,…contribuent à leur protection ! Observations de tortue Luth dans les pertuis charentais Nouvelle affiche diffusée en 2008 AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
3. Les Menaces et les protections des tortues marines 3.1. Des menaces à tous les stades de vie Les tortues marines sont en danger. La surexploitation depuis des siècles des œufs, des jeunes et des adultes, à terre comme en mer, est responsable de leur disparition. Pendant longtemps les populations côtières ont utilisé les produits issus des tortues marines dans le cadre familial ou communautaire (consommation, traditions…), mais ces prises ont été amplifiées par l’apparition d’un commerce de ces produits pour satisfaire la demande externe (utilisation des écailles pour la fabrication de bijoux, la peau du cou et des nageoires utilisées dans la maroquinerie, les crânes réduits en poudre et mélangés à des plantes médicinales pour soigner les courbatures, le pénis recherché pour ses vertus aphrodisiaques). La législation a peu à peu, permis de supprimer ces prises volontaires (sauf dans certaines tribus où le chef autorise la prise d’un nombre limité et à certaines périodes). Malgré cela, de nouvelles menaces sont apparues et réduisent peu à peu le nombre de tortues marines. A chaque stade de leur vie, les tortues marines rencontrent des menaces d’origine naturelle (prédation par les chiens, animaux sauvages tels que les jaguars, les crabes, les oiseaux, certaines espèces de poissons,…) ou générées par l’homme (aménagement du littoral, pêche non sélective, captures accidentelles, débris largués en mer ou à terre, pollution chimique, braconnage…) AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
3.2. Des méthodes de conservation et de protection à tous les stades de vie Des lois internationales et plus locales ont été votées de manière à protéger toutes les espèces de tortues marines qui sont menacées d’extinction voire même en danger critique d’extinction comme la tortue Luth. La Convention de Washington, à portée internationale, a légiféré sur l’interdiction de tout commerce d’animal mort ou vivant. A un niveau plus local, des plages sont interdites d’accès. Des campagnes d’informations développées sur le thème des tortues marines permettent de sensibiliser le grand public sur leurs caractéristiques, leur présence, les menaces qui pèsent sur elles… Certaines de ces campagnes sont plus ciblées. Elles peuvent par exemple s’adresser aux pêcheurs et présentent alors les différentes méthodes de réanimation des tortues marines lors des captures accidentelles ou le décrochage des animaux sans les stresser et sans abîmer les filets. De nouvelles techniques de pêche ou l’utilisation de nouveaux matériaux de pêche destinés à limiter les prises accessoires et ainsi limiter les prises accidentelles d’espèces non convoitées sont également présentées. Ainsi, en 2009, les pêcheurs de Guyane ont reçu une formation pour l’utilisation d’un dispositif d’exclusion de tortues marines et de nouveaux filets leurs ont été distribués. Par ailleurs, les centres de soins agissent en véritable hôpital pour tortues participant ainsi à leur conservation. Les relations développées entre eux permettent d’apporter des améliorations aux soins prodigués, aux nourrissages… Enfin le financement de programmes de recherche pour mieux connaître les tortues marines permet de définir les mesures de protection les plus appropriées. AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) – Mars 2011
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