LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS

 
CONTINUER À LIRE
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
LES TORTUES MARINES
 et le Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues
                     Marines

              DOCUMENT A L’ATTENTION DES ENSEIGNANTS

AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                         Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
1. Généralités
Il existe sept espèces de tortues marines qui se répartissent dans toutes les mers et les
océans du monde. Ce sont de grandes migratrices qui entreprennent de longues
traversées pour se nourrir ou se reproduire. Elles sont présentes essentiellement dans
les eaux chaudes, mais certaines d’entre elles peuvent être rencontrées sur nos
côtes.
Bien que les tortues marines passent près de 95% de leur temps sous l’eau, elles ont
conservé des caractères rappelant leur origine terrestre : leur respiration est aérienne
(les tortues marines possèdent des poumons) et la ponte s’effectue sur les plages de
sable.
Les tortues marines sont des espèces protégées car elles sont toutes considérées
comme vulnérables ou menacées. La tortue Luth, la tortue imbriquée et la tortue de
Kemp sont en danger critique d’extinction, la tortue caouanne et la tortue verte sont
en danger d’extinction et la tortue olivâtre est considérée comme vulnérable. Seule,
la tortue à dos plat n’a pas encore de statut connu du fait de l’insuffisance
d’informations disponibles. Ainsi, toutes les espèces de tortues marines sont
protégées.

       1.1. Morphologie générale

     1.2. Différenciation entre les tortues marines et les tortues d’eau
douce/terrestres

     Caractères                     Tortue marine                Tortue d’eau douce/terrestre

                              Elle se protège avec sa            Elle peut rentrer ses membres
      Protection
                               carapace ou plastron                    dans sa carapace

      Carapace                        Plate, lisse                   Bombée et rugueuse

      Membres                 Pattes transformées en             Pattes avec griffes adaptées
    locomoteurs                     nageoires                       au milieu environnant

                                                                  Enregistrent les lignes de
                               N’enregistrent pas les
       Ecailles                                                croissance. La lecture de l’âge
                               lignes de croissance
                                                                 peut se faire sur les écailles

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
1.3. Dimorphisme sexuel

Les tortues adultes mâles se distinguent des tortues femelles par trois caractères
essentiels :

     -    Les mâles ont une queue plus longue qui abrite l’organe reproducteur,
     -    Les mâles sont généralement plus petits, avec un plastron concave leur
          permettant de se placer sur la femelle lors de l’accouplement,
     -    Les mâles disposent de griffes au niveau des nageoires antérieures leur
          permettant de s’accrocher à la femelle lors d’un accouplement.

          1.4. Cycle de vie

Au cours de leur vie, les tortues marines passent par différents stades durant lesquels
l’habitat, l’alimentation et le comportement peuvent être totalement différents.
(benthique : sur le fond, pélagique : en pleine eau)

   AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                            Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
Les différents stades sont les suivants :

Stade œuf : ce stade débute avec la ponte dans le sable et prend fin à l’éclosion.
Les tortues marines femelles peuvent pondre entre 50 et 130 œufs selon les espèces.
Le poids des œufs est compris entre 30 et 75 g et leur diamètre varie de 40 à 55 mm
selon les espèces. La tortue Luth pond les œufs les plus gros, leur taille est
comparable à celle d’une balle de ping-pong.
Chez les tortues marines, la différenciation sexuelle dépend de la température
d’incubation des œufs dans le nid. Au-dessus de 29°C, les embryons donneront 100%
de femelles et en-dessous de cette température les embryons donneront 100% de
mâles. Les œufs situés au fond du nid seront soumis à des températures plus fraîches
que ceux situés juste sous la surface de la plage.

Stade nouveau-né : ce stade débute à l’éclosion. Une fois éclos au fond du nid, les
nouveaux-nés remontent généralement tous en même temps vers la surface. Ce
trajet prend plusieurs jours (de 3 à 5 jours en moyenne) et aboutit à la sortie à l'air
libre appelée "émergence". Le stade nouveau-né prend fin quelques jours après
l’entrée en mer. Les jeunes tortues abandonnent alors leur comportement de nage
active visant à s'éloigner du littoral pour se laisser transporter par les courants marins
et se concentrer sur leur alimentation.

Stade juvénile pélagique : ce stade suit le stade nouveau-né et prend fin avec la
migration depuis les zones pélagiques vers les zones benthiques. Les observations de
juvéniles au cours de cette phase sont rares et ce stade est certainement le plus
méconnu de tous, au point d'être souvent appelé les « lost years » (les années
perdues).

Stade juvénile benthique : ce stade débute avec la sédentarisation des tortues sur
les zones benthiques (excepté pour la tortue Luth) et prend fin avec le début de la
puberté. La transition entre le stade pélagique et le stade benthique semble très
brusque et implique une modification totale au niveau du comportement
alimentaire, de la défense vis-à-vis des prédateurs, de l'orientation... Les juvéniles
cherchent alors des zones d'alimentation propices à leur développement, et
auxquelles ils sont généralement assez fidèles. Pour les tortues Luths qui restent en
grande partie pélagiques tout au long de leur existence, cette transition est moins
bien marquée.

Stade sub-adulte : ce stade débute avec la puberté et prend fin à la maturité
sexuelle. A partir de la puberté, les caractères sexuels secondaires se développent et
l'identification du sexe de l'animal devient alors possible.

Stade adulte : ce stade débute à la maturité sexuelle et prend fin à la mort de
l’animal. Durant toute cette période, les tortues marines vont effectuer, avant les
saisons de ponte, d'importantes migrations entre leur zone d'alimentation et leur
zone de nidification. Toutes les espèces de tortues marines sont fidèles à leur zone de
ponte. Cette fidélité peut être très forte, à la plage près, voire à la partie de plage
près.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
L’orientation des nouveau-nés en mer

                         Nouveau-nés sortant de l’œuf et premiers pas sur le sable

Lorsque les nouveaux-nés sortent de leur nid (émergence), généralement à la
tombée de la nuit pour éviter les températures trop élevées et les prédateurs, ils se
dirigent instinctivement vers la mer et s’orientent à l’aide de signaux visuels. L’horizon
le plus lumineux, généralement celui de l’océan, va déterminer leur direction.
Une fois dans l’eau, ils entament une nage frénétique de plusieurs heures en se
dirigeant perpendiculairement aux vagues pour gagner le large.
Puis, les nouveaux-nés s’orientent vers les zones propices à leur développement. Ils
peuvent évaluer leur position et s’orienter en conséquence grâce à leur faculté de
détecter le champ magnétique terrestre (intensité et angle d’inclinaison).
Grâce à ce sens de l’orientation, les tortues marines notamment les femelles,
semblent emprunter des chemins sous-marins invisibles ainsi que les grands courants
océaniques pour retourner pondre sur la plage où elles sont nées. Elles seraient
capables de mémoriser dès leur naissance le magnétisme de «leur» plage.

       1.5. Comment reconnaître les tortues marines ?

Les tortues marines sont identifiées grâce aux écailles présentes sur leur carapace et
leur tête excepté pour la tortue Luth dont la pseudo-carapace ressemble à du cuir.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
2. Des tortues marines présentes sur la côte Atlantique

La Charente-Maritime est bordée par le deuxième plus grand océan du monde :
l’Océan Atlantique. Celui-ci est traversé par de nombreux courants marins et
notamment le Gulf Stream qui prend sa source le long de la Floride et se prolonge
par la Dérive Nord Atlantique.
De nombreuses tortues marines pondent sur des plages de l’Atlantique Ouest. Les
nouveaux-nés notamment chez les tortues caouannes, empruntent les courants
chauds les plus proches comme le Gulf Stream pour s’alimenter et grandir. Certains
individus entrainés dans la Dérive Nord Atlantique se retrouvent sur nos côtes.
Le littoral de la Charente-Maritime est également appelé les « pertuis charentais ». Il
se divise en trois pertuis (détroit) : le Pertuis Breton, entre l’Ile de Ré et la côte
vendéenne, le Pertuis d’Antioche, situé entre les Iles de Ré et d’Oléron, et enfin le
Pertuis de Maumusson, situé entre l’Ile d’Oléron et la Pointe de la Coubre.
Les pertuis charentais regorgent en saison estivale de méduses qui sont la proie
principale de la tortue Luth, la plus grande des tortues marines. C’est le seul endroit
au monde où l’on peut observer ces tortues en train de s’alimenter. La première
observation de tortue marine dans les pertuis charentais date de 1754.
Quatre espèces de tortues marines sont recensées sur nos côtes à des abondances
et périodes différentes. En effet, les adultes tortues Luth seront observées en période
estivale, les jeunes tortues caouannes en période hivernale souffrant alors
d’hypothermie. Seuls quelques individus de tortues vertes et de Kemp ont été
observés dans nos eaux.

       2.1. Le C.E.S.T.M.

Après leur long voyage en suivant les courants, certaines tortues marines arrivent sur
les côtes du golf de Gascogne souvent affaiblies par des températures hivernales
trop basses.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
L’Aquarium La Rochelle a créé le Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues
Marines (C.E.S.T.M.) avec le soutien du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du
Développement Durable et de la Mer. Ce centre a pour vocation d’accueillir toutes
les tortues qui s’échouent le long de la côte atlantique française, depuis l’Espagne
jusqu’en Manche. En fonction de la localisation de l’échouage, le réseau
« d’informateurs tortues marines » présent sur le littoral atlantique déclenche l’alerte
auprès du C.E.S.T.M. qui coordonne le rapatriement de la tortue. Sur la côte
atlantique, plusieurs aquariums jouent le rôle de centre de premier secours pour les
tortues marines (Arcachon, Biarritz, San Sebastian,…) avant leur transfert vers le
C.E.S.T.M. Lorsqu’elles arrivent au centre, les soigneurs de l’Aquarium La Rochelle les
identifient, les mesurent, les pèsent et établissent un premier diagnostic.

      Centre de soins pour les tortues marines situé dans les sous-sols de l’Aquarium La Rochelle

Lorsque certains individus présentent des symptômes caractéristiques ou des lésions
sur le corps, un traitement est appliqué en conséquence. En 2001, des tortues
présentaient des gonflements au niveau de leurs nageoires antérieures, l’équipe de
l’Aquarium La Rochelle les a traitées par injection d’antibiotiques.

                Injection de traitement dans une nageoire de jeune tortue caouanne

Les tortues sont nourries chaque jour avec des sardines, des crevettes, des morceaux
de poissons et parfois des épinards et de la salade !

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
Nourrissage d’une jeune tortue caouanne

Pour étudier leur croissance, les tortues sont pesées et mesurées régulièrement.

                             Mensurations d’une jeune tortue caouanne

Des prélèvements de petits morceaux de peau ou de sang permettent de
déterminer leur origine grâce à des analyses ADN. Les prises de sang permettent
également de quantifier les concentrations en certains polluants.

                 Prise de sang effectuée dans le cou d’une jeune tortue caouanne

Enfin, une fois les tortues rétablies et la saison estivale arrivée, les soigneurs
entreprennent de les relâcher. Plusieurs étapes sont nécessaires :
Etape 1 : dernières pesée et mesure
Etape 2 : pose de la bague métallique et des émetteurs satellitaires
Etape 3 : transport vers le lieu du relâcher
Etape 4 : relâcher
Etape 5 : suivi des tortues grâce à leurs émetteurs satellitaires sur Internet

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
Relâcher d’une jeune tortue caouanne le 9 juillet 2009

Qu’est ce qu’une bague ?

Une bague est une marque métallique qui se pose sur une des nageoires de la
tortue et porte un numéro unique « F-n° » (F pour France). Ces bagues sont délivrées
par le Muséum National d’Histoire Naturelle. Si la tortue est retrouvée par la suite, il
sera alors possible de l’identifier et d’avoir ainsi une idée de son parcours.

Comment fonctionne un émetteur satellitaire ?

Le système Argos permet de localiser et de collecter des données par satellite. Dans
ce cas précis, il est utilisé pour améliorer les connaissances sur le comportement des
tortues marines et ainsi contribuer à leur protection. Son fonctionnement repose sur
les outils suivants :
    - L’émetteur satellitaire ou la balise : fixé sur le dos de la tortue marine à l’aide
        de colle spéciale, il émet des signaux vers les satellites ;
    - Les satellites réceptionnent et transmettent les signaux émis par la balise
        (uniquement au moment où les tortues viennent à la surface) vers le centre
        de traitement. Pour calculer la position des tortues marines, les satellites ont

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
LES TORTUES MARINES et le Centre d'Etudes et de Soins pour les Tortues Marines - DOCUMENT A L'ATTENTION DES ENSEIGNANTS
besoin de plusieurs signaux émis par la balise. L’absence de points sur la carte
       résulte généralement d’un nombre insuffisant de signaux.
       La précision des positions est divisée en 7 catégories et va dépendre du
       nombre de messages reçus, des conditions climatiques et des positions
       relatives des balises et des satellites ;
   -   Le centre de traitement analyse et restitue les localisations géographiques des
       tortues marines à l’Aquarium La Rochelle ;
   -   L’Aquarium La Rochelle consulte, traite et transmet les données au grand
       public.

                                                                                  Centre de
                                                            Aquarium La           Traitement
                                                            Rochelle

Quelles sont les données transmises par l’émetteur d’Antioche (la première tortue
balisée par le C.E.S.T.M. en juillet 2008) ?

Grâce à cet émetteur, le parcours d’Antioche a été suivi pendant 111 jours. Le
C.E.S.T.M. a pu observer son retour à la côte après avoir été relâchée à 25 milles
nautiques en mer (entre l’Ile de Ré et l’Ile d’Oléron), puis son déplacement vers la
côte Sud de la Bretagne. Enfin lorsque la température de l’eau est devenue
inférieure à 15°C, la tortue s’est orientée vers le sud où la température des eaux était
supérieure à 15°C. Enfin la balise a cessé d’émettre le 17 novembre. Antioche a été
retrouvée vivante à Getaria en Espagne le 19 mars 2009. Elle a été reconduite au
C.E.S.T.M. pour être relâchée le 24 septembre suivant.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
Lieu du relâcher et début
                                                                              des émissions
                                                                              (29 juillet 2008)

                                                                              Lieu de la fin des
                                                                              émissions
                                                                              (17 novembre 2008)

Pourquoi les émetteurs cessent-ils de transmettre des données ?
Les causes de perte des émissions sont nombreuses :
   - l’émetteur n’a plus de batterie
   - un défaut dans la fixation : certaines tortues se nettoient en se frottant la
      carapace contre les rochers cela entrainerait alors son décrochage
   - un défaut au niveau de l’antenne
   - le développement d’organismes marins sur les points de contact des
      émetteurs ce qui empêcherait les émissions
   - la croissance de l’animal provoque le décollage de l’émetteur.

Mais le C.E.S.T.M. ne travaille pas uniquement sur les individus échoués ou retrouvés
en mer vivants. Il étudie aussi les causes de mortalité des individus retrouvés morts.
Pour se faire, les soigneurs de l’Aquarium réalisent des autopsies. Cela consiste à
ouvrir le corps de l’animal et examiner les organes pour détecter des anomalies. Les
autopsies des petits individus s’effectuent dans l’enceinte de l’Aquarium tandis que
les gros individus (les tortues Luth) sont autopsiés à l’endroit où ils sont retrouvés. Les
autopsies réalisées sur les tortues Luth ont montré la présence dans 40% des cas la
présence de déchets plastique et/ou de fil de pêche.
En même temps des échantillons d’organes sont prélevés sur l’animal puis conservés
afin de réaliser des analyses. Des études génétiques (comparaison de l’ADN) sur
certains tissus comme le muscle permettent de connaître l’origine géographique des
individus retrouvés sur nos côtes.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
Autopsie d’une tortue caouanne en laboratoire (figure du gauche)
                         et d’une tortue Luth sur le terrain (figure de droite)

Le C.E.S.T.M. en quelques chiffres :

Les tortues Luth sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009

   -   1005 observations transmises. 88.6% des observations s’effectuent au mois de
       juillet, août et septembre
   -   336 échouages enregistrés
   -   80 autopsies réalisées dont 32 ont révélé la présence de morceaux de
       plastique et/ou de fil de pêche soit 40% des tortues autopsiées. 75% des
       échouages s’effectuent entre les mois de septembre à janvier

Les tortues caouannes sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009

   -   211 individus échoués vivants ou capturés en mer
   -   44 individus échoués morts
   -   11 individus observés en mer morts ou vivants
   -   159 tortues mises en soins au C.E.S.T.M. puis relâchées
   -   77 autopsies réalisées

Les tortues vertes sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009

   -   6 observations
   -   4 autopsies
   -   2 individus mis en soins au C.E.S.T.M. puis relâchés

Les tortues de Kemp sur la côte atlantique et en Manche entre 1988 et 2009

   -   25 observations
   -   13 individus mis en soins au C.E.S.T.M. dont 4 relâchés

   2.2. Les Observateurs des Pertuis

Les pertuis charentais sont un des rares endroits au monde où il est possible
d’observer des tortues Luth en train de s’alimenter en capturant de grosses méduses
près des côtes.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
Les observations sont donc précieuses pour déterminer leur répartition sur nos côtes
et leur abondance. C’est pourquoi l’Aquarium La Rochelle a lancé, en 1996, la
campagne « Les observateurs des Pertuis » en partenariat avec le Centre d’Etudes et
de Recherche sur les Mammifères Marins de l’Université de La Rochelle. Cette
campagne est relancée chaque année avant la période estivale afin d’inciter les
plaisanciers, les pêcheurs… à transmettre leurs observations. Une fois recueillies, ces
observations permettent de connaître les zones où se concentrent les tortues Luth.
Ainsi, certaines actions telles que la création d’aires marines protégées où les
activités nautiques et de pêche sont interdites,…contribuent à leur protection !

                       Observations de tortue Luth dans les pertuis charentais

                                  Nouvelle affiche diffusée en 2008

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
3. Les Menaces et les protections des tortues marines

       3.1. Des menaces à tous les stades de vie

Les tortues marines sont en danger.
La surexploitation depuis des siècles des œufs, des jeunes et des adultes, à terre
comme en mer, est responsable de leur disparition. Pendant longtemps les
populations côtières ont utilisé les produits issus des tortues marines dans le cadre
familial ou communautaire (consommation, traditions…), mais ces prises ont été
amplifiées par l’apparition d’un commerce de ces produits pour satisfaire la
demande externe (utilisation des écailles pour la fabrication de bijoux, la peau du
cou et des nageoires utilisées dans la maroquinerie, les crânes réduits en poudre et
mélangés à des plantes médicinales pour soigner les courbatures, le pénis recherché
pour ses vertus aphrodisiaques).
La législation a peu à peu, permis de supprimer ces prises volontaires (sauf dans
certaines tribus où le chef autorise la prise d’un nombre limité et à certaines
périodes). Malgré cela, de nouvelles menaces sont apparues et réduisent peu à peu
le nombre de tortues marines. A chaque stade de leur vie, les tortues marines
rencontrent des menaces d’origine naturelle (prédation par les chiens, animaux
sauvages tels que les jaguars, les crabes, les oiseaux, certaines espèces de
poissons,…) ou générées par l’homme (aménagement du littoral, pêche non
sélective, captures accidentelles, débris largués en mer ou à terre, pollution
chimique, braconnage…)

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
3.2. Des méthodes de conservation et de protection à tous les stades
de vie

Des lois internationales et plus locales ont été votées de manière à protéger toutes
les espèces de tortues marines qui sont menacées d’extinction voire même en
danger critique d’extinction comme la tortue Luth. La Convention de Washington, à
portée internationale, a légiféré sur l’interdiction de tout commerce d’animal mort
ou vivant. A un niveau plus local, des plages sont interdites d’accès.
Des campagnes d’informations développées sur le thème des tortues marines
permettent de sensibiliser le grand public sur leurs caractéristiques, leur présence, les
menaces qui pèsent sur elles…
Certaines de ces campagnes sont plus ciblées. Elles peuvent par exemple s’adresser
aux pêcheurs et présentent alors les différentes méthodes de réanimation des
tortues marines lors des captures accidentelles ou le décrochage des animaux sans
les stresser et sans abîmer les filets. De nouvelles techniques de pêche ou l’utilisation
de nouveaux matériaux de pêche destinés à limiter les prises accessoires et ainsi
limiter les prises accidentelles d’espèces non convoitées sont également présentées.
Ainsi, en 2009, les pêcheurs de Guyane ont reçu une formation pour l’utilisation d’un
dispositif d’exclusion de tortues marines et de nouveaux filets leurs ont été distribués.
Par ailleurs, les centres de soins agissent en véritable hôpital pour tortues participant
ainsi à leur conservation. Les relations développées entre eux permettent d’apporter
des améliorations aux soins prodigués, aux nourrissages…
Enfin le financement de programmes de recherche pour mieux connaître les tortues
marines permet de définir les mesures de protection les plus appropriées.

  AQUARIUM LA ROCHELLE S.A.S. / Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines (C .E.S.T.M.) –
                                           Mars 2011
Vous pouvez aussi lire