Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien

La page est créée Sarah Lemaire
 
CONTINUER À LIRE
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
lova lova
  portfolio
 SEPTEMBRE 2018
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
1
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
2
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
3
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
4
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
5
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
6
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
7
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
8
Lova lova portfolio SEPTEMBRE 2018 - Léa Magnien
9
10
11
12
13

14
15
16
Titres et dimensions dans l’ordre d’apparition des photographies précédentes

série PARADE TROPICALE

1. L’Homme rouge, 2017, 90/60 cm, Saint-Laurent-du-Maroni

2. François, 2017, 90/60 cm, Saint-Laurent-du-Maroni

3. Zion Socrates, 2018, 120/80 cm, Cayenne

4. Deux Etoiles, 2018, 90/60 cm, Cayenne

5. Blond haired warrior, 2018, 90/60 cm, Cayenne

6. John Priceless, 2018, 90/60 cm, Cayenne

7. Fleur Sauvage, 2017, 90/60 cm, Cayenne

8. Touloulou Boy, 2017, 80/60 cm, Cayenne

9. Vierge à la moustiquaire, 2018, 75/50 cm, Cayenne

10. Isidore, 2016, 60/40 cm, Cayenne

11. Lucie, 2018, 60/40 cm, Cayenne

12. Pois(s)on d’or, 2018, 60/40 cm, Cayenne

13. Mathye, 2017, 40/60 cm, Cayenne

14. Silky Coolie, 2017, 60/90 cm, Marseille

15. Christian, 2017, 40/33 cm, Saint-Laurent-du-Maroni

16. Rose Soleil, 2017, 90/60 cm, Saint-Laurent-du-Maroni
Autopotrait Ver-o-peso, 2018, en cours d’édition, Belém

LOVA LOVA - bio

Créé en 2017, Lova Lova est le nom du duo formé par Léa Magnien, photographe costumière et
Quentin Chantrel, vidéaste. Ils vivent et travaillent en Guyane Française.

Née en 1990, Léa Magnien a étudié les arts plastiques à l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence
puis le costume à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de Lyon
(ENSATT).

       Quentin Chantrel est né en 1988. Après une licence de psychologie, il se tourne vers le
cinéma et étudie l’écriture et la réalisation avec le Groupe de Recherche et d’Essai Cinématogra-
phique (GREC). Il se spécialise ensuite en image et en machinerie.
Les futurs Lova Lova se rencontrent en 2015 sur le tournage de la saison 1 de la série Guyane créa-
tion originale Canal+.

2017    février     Créature exotiques, exposition à Marseille 3013

        avril/mai   Cartes Postales de Guyane, résidence d’artiste au Camp de la Transportation
                    de Saint-Laurent du Maroni avec le Centre d’Interprétation de l’Architecture et
                    du Patrimoine (CIAP) - restitution lors des journées du patrimoine

        novembre    Saveurs exotiques, exposition au showroom PK13 de Pierre Demonchaux
                    à Cayenne

2018    août        Résidence d’artiste avec l’Alliance Française à Belém, Brésil

        octobre     Parade Tropicale, exposition à la galerie Bohaï d’Hanovre, Allemagne

        nov-déc     Résidence d’artiste avec les Rencontres Photographiques de Guyane à Oaxaca,
                    Mexique
Faire le portrait de l’Autre c’est proposer son point de vue, sa vision du sujet représenté. Les
images que nous fabriquons sont notre interprétation des choses et le regard que nous portons sur
les personnes est tout à fait subjectif.

Notre oeuvre est particulièrement ancrée en Guyane Française où nous vivons et travaillons. Mor-
ceau d’Europe en Amérique du Sud, c’est une terre historiquement multiculturelle. La notion d’exo-
tisme y prend donc tout son sens en tant que point de vue. La multiplicité des cultures sous-entend
des regards également multiples : ce qui y est exotique aux yeux de certains sera d’une banalité
affligeante aux yeux des autres.

Nous sommes tous les deux arrivés en Guyane à l’âge de 5 ans. Notre métissage, fruit d’une
enfance et une adolescence passées dans ce pays, est invisible et nous restons d’invétérés petits
Blancs fraîchement débarqués aux yeux de ce qui ne nous connaissent pas. L’environnement dans
lequel nous avons grandi nous a cependant permis de prendre conscience très tôt du fait que
la pensée occidentale, si elle domine institutionnellement, n’est pas la seule façon d’observer le
monde. De fait, l’articulation entre les cultures dans lesquelles nous avons baigné nous a toujours
inquiétés et irrigue notre travail de manière plus ou moins réfléchie.

Si nos images sont totalement mises en scène, elles se nourrissent du réel. Nous sommes très at-
tentifs aux personnes et situations que nous observons au quotidien. Nous fusionnons ainsi sans
complexe le registre de l’icône, figée, mythique, celui de la carte postale, séduisante et racoleuse,
au trivial et à l’anecdotique. Par la transposition, la décontextualisation, le décalage entre nos su-
jets et la manière dont nous les mettons en scène (posture, décor, costume, activité…) nous tentons
de mettre en lumière la poésie et l’humour qui se dégagent de petites choses du quotidien sur
lesquelles il est rare de se pencher.

Notre travail plastique aborde des thèmes « sérieux » tels que l’Autre, le genre, l’identité ou encore
l’histoire des colonisations mais nous tenons à les traiter avec frivolité et légèreté. Cette manière
d’opérer offre à mon sens plus de liberté au spectateur dans la lecture de nos images. Nous ten-
tons de proposer non pas une opinion mais un chemin de pensée.

Au delà de la fantaisie, nous tentons d’amener le spectateur à s’interroger sur les similitudes de
nos images en apparence kitsch et colorées avec des situations bien réelles et parfois graves. De
même que les représentations exotiques, charmantes et légères en surface, révèlent finalement
des rapports de domination.

Le travestissement est l’un de nos outils de prédilection pour aborder des sujets tels que l’identité
par opposition à l’altérité. Le déguisement est une affaire sérieuse que nous assimilons à un rituel,
un syncrétisme de la fascination pour l’altérité et de l’affirmation identitaire. On choisit bien sou-
vent les attributs de son déguisement en opposition à sa propre identité, on construit par ce biais
un personnage qui n’a rien de réaliste et qui est une ré-interprétation de notre vision de l’Autre
avec les éléments que l’on a à sa portée.
Par contraste, nos personnages souvent stylisés jusqu’à l’absurde, les scènes excessivement so-
phistiquées laissent transparaître, et mettent en valeur, l’humanité du modèle qui a bien voulu se
prêter à notre jeu.
Léa Magnien

DNAP à l’Ecole Supérieure d’Art
d’Aix-en-Provence
Epiphanie 3#2, 2017, 75/50 cm, Cayenne
Titres et dimensions dans l’ordre d’apparition des photographies à suivre

série CRÉATURES EXOTIQUES

17. Chasseur sauvage, 2016, 75/50 cm, Marseille

18. Palmyre, 2016, 50/75 cm, Marseille

19. Au bain 1, 2015, 30/45 cm, Lyon

20. Au bain 2, 2015, 45/30 cm, Lyon

21. Fruit de la passion, 2016, 50/75 cm, Marseille

22. Vierge au poivron, 2013, 50/75 cm, Aix-en-Provence

23. Le Dieu Vert, 2015, 75/50 cm, Lyon

24. Eshu, 2015, 75/50 cm, Lyon
17
18

19
20
21
22
23
24
« Léa Magnien se définit comme plasticienne, costumière et photographe.
Après une enfance passée en Guyane, elle poursuit des études supérieures d’art plastique.
Dans son travail photographique s’opère une hybridation entre ces disciplines artistiques et
ses origines guyanaises et elle fait d’elle l’adage carnavalesque de se déguiser pour trans-
gresser. Ces « créatures » exotiques n’ont d’exotiques que le nom, elles sont une réponse
post exotique aux clichés séduisants, aux stéréotypes des représentations de l’Autre.

   Peinture d’odalisques au bain, mauresque alanguie ou contes des mille et une nuits en technilcolor,
        Toussaint Louverture ou Jungle Commando chevauchant les canons de l’histoire coloniale.

Entre détournement, décontraction et parodie, aux limites du grotesque et du baroque,
son travail est à la fois une histoire du regard et de la consommation esthétique de l’altérité
et une entrée privilégiée pour une anthropologie du goût des Autres. Léa Magnien dit elle-
même qu’elle « fabrique des images de rêve, mais que ses « créatures exotiques » imposent
un univers décalé, une hybridation entre merveilleux et banalité. »

Avec son comparse et compagnon Quentin Chantrel, elle installe son studio post exotique
dans n’importe quel univers, comme au marché de Cayenne par exemple.
Les modèles amateurs se prêtent au jeu du déguisement et des appartenances multiples.

« Leur corps, omniprésents, ne sont pas habitués à poser devant l’objectif. Leur maladresse participe à l’im-
perfection générale qui émane de mes photographies et révèle les ficelles de mon image. »

Ces images mettent finalement en scène un homme moderne, enfant du Tout-Monde qui a
le pouvoir de choisir dans la garde-robe de l’histoire ou du genre, les costumes qu’il désire
pour travestir son identité ou son altérité… tout dépend du point de vue. »

Texte de David Redon, Conseiller à l’action culturelle et territoriale à la Direction des affaires culturelles
de Guyane & consultant en ingénierie historique et culturelle
Texte accompagnant un portfolio dans le magazine Une Saison en Guyane, n°19, août 2017.
L’article est consacré à Léa Magnien car le duo n’était pas encore officiel.
lova lova
léa magnien & quentin chantrel
         SEPTEMBRE 2018
Vous pouvez aussi lire