MAÏS Bilan de campagne, choix variétaux et protection des semences
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17 décembre 2021
17 décembre 2021 DOSSIER 21
MAÏS Bilan de campagne, choix variétaux
et protection des semences
Bons à très bons résultats en maïs, la campagne qui vient de s’achever se termine bien. Ce dossier fait un bilan
de la campagne 2021 avec un tour d’horizon des rendements en région, de l’état sanitaire et de la qualité des
fourrages. La nouvelle campagne approche, il faut maintenant faire le choix des variétés de maïs à implanter, en
prenant en compte le contexte pédoclimatique de chaque exploitation. La sélection proposée en fourrage et en
maïs grain s’appuie sur les préconisations d’Arvalis- Institut du végétal. En complément, on note l’arrivée d’un nouvel
outil interactif "Varmaïs" pour vous guider dans vos choix. En fin de dossier, seront présentés des résultats d’essais
de traitements de semences à base de biostimulants, mis en place par Arvalis. Ces données vous permettront de
mieux appréhender les solutions disponibles en protection des semences à base de biostimulants de maïs en 2022.
Coordination du dossier
Stéphanie Montagne et Lise Lollivier, pôle agronomie des chambres d’agriculture de Bretagne et Audrey Dibet, Terra.
Rédaction
Chambres d’agriculture de Bretagne : Lise Lollivier, Elodie Tranvoiz, Guylaine Trou, Véronique Vincent.
Arvalis : Brigitte Escale, Elodie Quemener, Michel Moquet.
Composition : Jeanine Deshoux, Terra.
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Bilan de campagne MAÏS
Une bonne, voire exceptionnelle,
La campagne 2021 se conclut par
un bilan record au niveau national.
En région, ces résultats sont à
pondérer selon les départements
et les dates de semis. Des
rendements corrects ont été
relevés dans le centre Finistère et
Côtes d’Armor et de bons à très
bons résultats sont obtenus dans
le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine avec
des rendements estimés à 100 q/
ha en maïs grain soit une révision
à la hausse de +9,4 % en région par
rapport à l’an dernier (données
Agreste).
Cette année, la pression pyrale est restée bage notamment dans les stratégies mixtes
En Bretagne les semis se sont déroulés entre relativement basse sur l’ensemble du ter- (passage en mécanique et rattrapage en
mi-avril et le 20 mai selon les secteurs géogra- ritoire breton, et cette tendance à la baisse chimique). Le nombre de créneaux météo
phiques. À noter que la majorité des surfaces s’observe pour la deuxième année consé- propices se sont fait peu nombreux, avec peu
ont été semées fin avril dans de bonnes condi- cutive dans le 56 et la pointe ouest de la de jours disponibles pour les interventions
tions. Cependant, le printemps "froid", suite Bretagne. À noter également l’absence d’hel- de désherbage mécanique. Le désherbage
aux semis d’avril, a entrainé une lenteur des minthosporiose en fin de cycle. de post-levée a ainsi été plus tardif ce qui a
levées des maïs et un démarrage poussif 1 . parfois engendré des efficacités moyennes.
Une année complexe pour
Absence de stress hydrique et des désherbages mécaniques Des récoltes plus tardives
bioagresseurs limités ou localisés Les conditions de démarrage du maïs ont été mais dans de bonnes conditions
Après l’épisode pluvieux de juin, les condi- un peu difficiles et les conditions humides Les conditions météorologiques ont entrai-
tions de culture auront été favorables à la de juin ont complexifié la gestion du désher- né un allongement du cycle du maïs et des
croissance et au développement du maïs bien
qu’avec un certain retard (10-15 j) du maïs. 2
L’absence de stress hydrique au moment de
Données économiques du maïs
la floraison, ainsi que pendant la période esti-
vale a permis d’obtenir beaucoup de beaux Euros/ha
épis et cela se retrouve à la récolte.
2000
Geomyza et choucas des tours, Total Produits
des ravageurs imprévisibles intrants grain
Des dégâts de corvidés se sont limités à
quelques parcelles, avec toutefois de for-
1500
tes attaques disséminées dans le centre
Finistère.
Pour la mouche géomyza, elle était présente
dans l’Ouest avec des impacts localement
importants. Les dégâts ont été observés dans
1000
le nord des côtes d’Armor (Guingamp) et plus
marqués dans le nord de l’Ille-et-Vilaine où
des re-semis ont été réalisés lorsque le seuil
de 50 % de pieds touchés a été atteint. On
estime qu’environ 30 % des parcelles semées
500
en Ille-et-Vilaine ont subi des attaques qui ont
provoqué quelques baisses de rendements.
Ces attaques ont été signalées très majori-
tairement pour les maïs semés entre le 15 et
30 avril qui ont subi la météo froide et humide
0
du mois de mai.
2017 2018 2019 2020 2021
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2021
année
1 Températures en Bretagne
Ensilage
Moyenne mensuelle
de 12 stations en °C
Des maïs 2021 de qualité correcte
mais plus encombrants
Source : Météo-France
Sur la région Bretagne, les rendements sont au rendez-vous
cette année avec des teneurs en matières sèches qui sont
dans les objectifs des 30-35 % de MS. Le niveau d’UEL, qui
qualifie l’encombrement du fourrage et donc son ingestibilité,
est par contre plus élevé que d’habitude (supérieur à 1 UEL)
ce qui pénalise l’ingestion.
récoltes plus tardives que celles observées
sur la moyenne des cinq dernières années. Les ensilages de maïs 2021 ont des teneurs en amidon en moyenne supérieures
Les humidités sont légèrement supérieures à celles de 2020. La teneur en cellulose dépasse l’objectif de 18 %. Si le hachage
(environ 30 %) ce qui a pour conséquence est correct, ces maïs ne devraient pas être acidogènes. Sur le plan de l’énergie,
l’augmentation des frais de séchage. Nous les apports en UFL sont corrects avec une moyenne de 0,9 UFL/kg MS. Attention,
avons pu observer localement des retards et aujourd’hui, plusieurs valeurs co-existent sur le terrain (valeurs dites Inra 2007
étalement des chantiers de récolte corres- et Inra 2018 ou valeurs UF "d’entreprise"). Si vous voulez comparer vos résultats
pondants à des ajustements logistiques des par rapports à l’an passé, veillez à bien comparer ce qui est comparable (valeurs
collectes (séchage et stockage). Les condi- 2007 entre elles ou valeurs 2018 entre elles). Les niveaux de MAT sont restent
tions météos sont restées bonnes pendant inférieures à 7 % en moyenne mais elles sont en augmentation par rapport à
toute la période des récoltes, l’étalement des l’an dernier, ce qui est une bonne nouvelle compte tenu du coût actuel de la
chantiers n’a donc pas été problématique. complémentation azotée, les teneurs sont toutefois variables selon les élevages.
Lise Lollivier et Stéphanie Montagne Les points à vérifier
Si les performances laitières ne sont pas aux rendez-vous, il est important de
vérifier certains points avant d’envisager une augmentation des concentrés :
La culture de maïs grain - Les transitions ont-elles été réalisées lors du changement du maïs entre celui
de 2020 et 2021 (l’idéal est de distribuer ces deux maïs distribués en même
a dégagé de bonnes temps pendant plusieurs jours). Si ce n’est pas le cas, la flore du rumen a eu
marges en 2021 ! besoin de 3 semaines pour s’habituer à ce nouveau maïs.
- La fermentation du silo a-t-elle pu se faire pour atteindre des maïs stabilisés :
on recommande d’attendre si possible 3 semaines après la récolte avant de
En prenant l’hypothèse d’un rendement commencer le nouveau maïs.
moyen à 100 quintal sec/ha pour un prix de - Les grains sont-ils bien éclatés, conditions pour une bonne valorisation.
vente à 210 €/t et des charges opération- - Le niveau d’ingestion : l’augmentation des teneurs des UEL peut pénaliser
nelles à 275 €/ha, la marge brute se situe les niveaux d’ingestion par rapport à l’an dernier et donc expliquer des perfor-
autour de 1 800 €/ha, contre 944 €/ha sur mances plus faibles. L’intérêt économique de compenser par des apports de
la moyenne indicative des 4 dernières an- concentrés énergétiques (concentré de production ou "VL") doit être évalué,
nées 2 . compte tenu du contexte de prix actuel des matières premières et de la réponse
L’année est ainsi marquée par une conjonc- au concentré de production (au mieux 0,8 l de lait en plus par kilo de concentré
tion de prix élevés et de rendements éle- en plus).
vés. - En revanche, l’équilibre en azote est fondamental : le prix élevé des correc-
Le prix élevé s'explique par des stocks teurs ne doit pas conduire à des apports de correcteurs insuffisants. Le niveau
mondiaux faibles, une demande soutenue de TP et l’aspect des bouses sont les indicateurs à observer.
(Chine, pays du Maghreb...), une éner- Bien sûr les moyennes cachent de très fortes variabilités selon les ensilages. La
gie chère (donc coûts de transport des complémentation azotée est donc à adapter en fonction des valeurs de l’ensilage
marchandises dans le monde) ainsi que de maïs de l’exploitation et de la réponse des animaux.
des difficultés logistiques (avec une qua-
rantaine des containers aux ports liée au Elodie Tranvoiz et Guylaine Trou
Covid).
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Le choix variétal est une première
étape importante dans l’itinéraire
technique d’une culture de maïs.
Choisir une précocité adaptée
à son contexte et valoriser le
progrès génétique sont les deux
axes prioritaires pour des cultures
Choisir ses
rentables.
LA PRÉCOCITÉ,
LE CRITÈRE ESSENTIEL
variétés de
La productivité est liée à la précocité 1 . Ainsi,
en maïs fourrage un point d’écart de % MS à
la récolte se traduit en moyenne par une pro-
MAÏS :
duction de 0,2 t MS/ha en faveur de la variété
plus tardive. En maïs grain, un point d’humi-
dité correspond à un écart de rendement
compris entre 0 et 2,5 q/ha 2 . Mais cet avan-
tage ne s’exprimera que si l’offre climatique
est suffisante. L’essentiel est donc d’adapter
la précocité à son contexte, fonction de la
zone de culture et de la date de semis.
En production de fourrage, l’objectif sera de
récolter un maïs entre 32 et 35 % MS plante
les critères prioritaires entière pour un bon compromis entre rende-
ment, conservation au silo et valeur alimen-
taire (valeur amidon, digestibilité des fibres,
ingestibilité) 3 et 4 .
1 Rendements et précocité - Variétés maïs fourrage - Récolte 2021
Très précoce (S0) - Zone Bretagne, Normandie, Nord - 9 essais Précoce (S1) - Zone Bretagne et Pays de Loire - 9 essais
Moyenne de rendement : 19,6 t/ha (ppes : 0,7 t/ha) Moyenne de rendement : 19,3 t/ha (ppes : 0,7 t/ha)
Moyenne de de teneur en matière sèche : 34,2 % (ppes : 0,9 %) Moyenne de de teneur en matière sèche : 33,8 % (ppes : 1,1 %)
Les figures "rendement et précocité" permettent d’apprécier les différences de rendement entre hybrides pour des teneurs en matière
sèche comparables. Elles facilitent l’identification des variétés qui maximisent les compromis entre les deux critères. Exemple avec les
variétés très précoces, pour un même taux de MS à la récolte (33,5 %), la variété KWS SALAMANDRA (20,8 t MS/ha) obtient un rendement
supérieur à celui de la variété MALLORY (18,7 t MS/ha). Les droites en pointillé représentent l’effet moyen de la tardivité sur le rendement :
un point d’écart de teneur en MS à la récolte se traduit en moyenne par une production de 0,2 t MS/ha supplémentaire pour une variété
plus tardive.
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2 Rendements et précocité - Variétés maïs grain - Récolte 2021
Très précoce (G0) - Zone Bretagne, Normandie, Nord - 10 essais Précoce (G1) - Zone Bretagne, Normandie, Pays de Loire et Centre - 13 essais
Moyenne de rendement : 1112,1 q/ha (ppes : 5,7 q/ha) Moyenne de rendement : 1112,1 q/ha (ppes : 5,7 q/ha)
Moyenne de de teneur en eau du grain : 32,0 % (ppes : 1,0 %) Moyenne de de teneur en eau du grain : 32,0 % (ppes : 1,0 %)
Les figures de "rendement et précocité" intègrent des courbes de rendements nets équivalents, prenant en compte le coût de séchage
du grain. Elles permettent de relativiser les rendements biologiques par les points de teneurs en eau du grain à la récolte selon une
approche économique. Les variétés sur un même axe de rendement net sont équivalentes du point de vue de la recette financière (ex. : RGT
METROPOLIXX et ES CREATIVE, sur le graphique variétés très précoces). Les 3 droites représentent : la moyenne de rendement économique
de l’essai (droite au centre du graphique) et de part et d’autre de cette moyenne, les rendements les plus élevés et les rendements les
plus faibles. Le prix de vente retenu pour le calcul du rendement net de séchage est de 16 € par quintal (moyenne 5 ans, source Arvalis).
En secteur froid, on cherchera à récolter au larité de rendement est également à prendre
moins à 30 % MS, quel que soit le scénario en compte, notamment dans les secteurs à
climatique et avant la mi-octobre. En secteur alimentation hydrique limitée, pour assurer
plus chaud, l’objectif est de ne pas récolter à chaque année la ration hivernale du troupeau.
sur maturité, tout en valorisant au mieux la Pour ce critère, on s’attachera à prendre en
température et la lumière disponibles. compte dans les résultats d’essais la régula-
En production de grain, l’objectif de teneur rité des performances multisites et surtout
en eau peut varier en fonction de la destina- pluriannuelles.
tion, collecte ou autoconsommation. Dans Le progrès génétique pour les variétés de
tous les cas, on retiendra des précocités qui maïs fourrage est estimé entre 0,13 et
autorisent une récolte avant la fin octobre, 0,18 t MS/ha/an. Il est compris entre 1,3 et
pour préserver la qualité sanitaire et per- 1,45 q/ha/an en maïs grain. Intégrer régu-
mettre d’implanter une céréale en bonnes lièrement des variétés récentes dans son
conditions. assolement permet de valoriser ces gains de
productivité.
PRODUCTIVITÉ ET RÉGULARITÉ
POUR LA PERFORMANCE TENUE DE TIGE ET TOLÉRANCE
ÉCONOMIQUE AUX MALADIES POUR LA SÉCURITÉ
La productivité reste un critère important Depuis une vingtaine d’années, le progrès
pour la performance économique. À préco- génétique en matière de tenue de tige est
cité identique, un écart de 5 % de rendement manifeste. Cela permet de sécuriser le ren- zones à risques endémiques (ouest Bretagne
se traduit par un écart de recettes du même dement et la qualité du fourrage récolté. Lors notamment) est à considérer tant en matière
ordre. du choix variétal, la vigilance reste de mise, de régularité de rendement que pour réduire
En production laitière, le rendement en tonne surtout en cas de risque de récolte tardive. le potentiel infectieux dans certains secteurs
de MS/ha assure le stock fourrager. La régu- La tolérance à l’helminthosporiose dans les à risque.
Pour vous aider à choisir vos variétés, un nouvel outil interactif Varmaïs est à votre disposition depuis
Nouvel outil septembre 2021 et vous permet de consultez et comparer les résultats des variétés de maïs grain et fourrage
en direct des réseaux d’expérimentation (www.varmais.fr).
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CHOISIR SES VARIÉTÉS DE MAÏS : LES CRITÈRES PRIORITAIRES
3 Sommes de températures (base 6 - 30°C) pour atteindre le stade 32 % MS plante entière,
selon le groupe de précocité
Groupes de précocité Code Semis à floraison femelle Floraison femelle à 32 % MS Semis à 32 % MS Indices FAO (estimation)
Très Précoce S0 < 850 560 à 620 < 1425 150 - 250
Précoce S1 850 à 885 580 à 640 1430 à 1525 240 - 290
½Précoce Cornés-dentés S2 865 à 930 600 à 660 1465 à 1590 280 - 330
4 Sommes de températures (base 6 - 30°C) pour atteindre le stade 35 % humidité du grain,
selon le groupe de précocité
Groupes de précocité Du semis De floraison femelle Du semis à 35 %
Code Indice FAO (estimation)
à floraison femelle à 35 % hum. grain hum. grain
Très précoces G0 790 à 850 1570 à 1620 150 - 250
Précoces G1 850 à 885 780 à 880 1630 à 1700 240 - 290
½ Précoces cornées dent. G2 865 à 930 1700 à 1760 280 - 330
En production de grain, la tolérance à la fusa- Plusieurs critères permettent de caractériser En situations à risque particulier (récolte tar-
riose est importante, notamment dans les la digestibilité des fibres. Le critère dMOna dive, risque maladies), le choix variétal inté-
secteurs où les récoltes sont plus tardives. (digestibilité de la matière organique, hors grera des critères supplémentaires.
amidon) caractérise la digestibilité de la par- En maïs fourrage, il existe des écarts signi-
LA VALEUR ÉNERGÉTIQUE, tie tiges + feuilles, le critère dNDF renseigne ficatifs de valeur alimentaire entre variétés,
CLÉ DE LA PRODUCTION LAITIÈRE sur la digestibilité des parois végétales NDF. indépendamment des conditions de culture
La valeur énergétique du maïs fourrage est Il existe des différences significatives de et de la date de récolte qui reste primordiale
estimée par la concentration en UFL. Pour valeurs alimentaires entre variétés, mais pour assurer la qualité du produit conservé
des vaches qui produisent 20 à 30 kg de lait l’impact des conditions de cultures est éga- puis distribué.
par jour et qui consomment 16 kg MS de maïs, lement très important. Le respect du stade de Pour une bonne gestion du risque, on choi-
un écart de 0,035 UFL se traduira par une dif- récolte optimal, entre 32 et 35 % MS est indis- sira plusieurs variétés sur l’ensemble de la
férence de production de l’ordre de 1 kg de lait pensable pour valoriser la qualité intrinsèque sole maïs. Les "valeurs sûres", évaluées en
par vache et par jour. Une faible valeur UFL des variétés. situations variées, depuis deux ou trois ans
ne peut être compensée par une ingestion auront la place principale. Pour préparer les
supérieure. UN CHOIX MULTICRITÈRES prochaines campagnes, des nouvelles varié-
La construction de la valeur UFL est à prendre ET UNE BONNE GESTION DU RISQUE tés performantes pourront être essayées sur
en compte également. Par exemple, une En résumé, le choix variétal doit s’appuyer une partie de la surface.
variété de maïs fourrage avec un profil éner- sur des résultats d’essais fiables, issus de
gétique équilibré entre la concentration en réseaux pluriannuels et représentatifs de la
amidon et la digestibilité de la partie "tiges + diversité régionale. Le bon compromis préco-
feuilles" présente l’avantage de s’adapter à cité/productivité reste la priorité, sans oublier Élodie Quemener
tous les types de ration 5 . la régularité des performances. Arvalis-Institut du Végétal
5 Digestibilité fraction NDF et amidon dégradabole - Récolte 2021 - Variétés maïs fourrage
Très précoce (S0) - 8 essais Précoce (S1) - 9 essais
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Choucas des tours
Quelles solutions pérennes ?
Cette campagne a vu une niques testées n’ont pas pu permettre de
diminution des dégâts de choucas conclure, notamment la technique du semis
des tours sur les cultures de leurre. Jusqu’à présent, les nouveaux
par rapport à l’année dernière, répulsifs en test n’ont pas été concluants.
les dégâts étant toujours aussi Cette piste est toujours à l’étude.
impactants pour les agriculteurs
RECHERCHES BIOLOGIQUES
dont les parcelles sont attaquées.
EN COURS
Il n’y a pas d’explications à cette tempori- Les chercheurs en biologie des espèces
sation, mis à part peut-être des conditions d’oiseaux (de l'Université de Rennes 1) ont
de semis et de levées plus resserrées. Les effectué des comptages sur 40 sites par 600 appels. Il a permis une mise en relation
dégâts déclarés représentent un montant très département afin d’évaluer la population et rapide avec les référents tireurs. La réactivité
important, 1 million d’euros en Bretagne ! les caractéristiques (habitat préférentiel…). et l’engagement de ces bénévoles, lieute-
Concernant les parcelles attaquées, une Certains oiseaux ont été équipés de GPS afin nants de louveterie et chasseurs, est à saluer.
enquête régionale conduite par la chambre de voir où et comment ils se déplacent et une Cela permet d’éloigner temporairement les
d’agriculture a confirmé l’influence de la analyse des contenus stomacaux permettra oiseaux de la parcelle. Les dégâts augmen-
proximité de bourgs et hameaux. Le fait que de caractériser leur source d’alimentation à tent en Ille-et-Vilaine, département où l’inter-
la parcelle reçoive des fumiers de bovins différentes périodes de l’année. Les conclu- vention à tir n’est pas encore possible.
semblerait augmenter le risque d’attaque. sions très attendues de cette étude seront Le préfet, avec l’appui de la DDTM du Finis-
Mais c’est par ailleurs une pratique courante disponibles en février 2022. Nous espérons tère, est en train d’élaborer un plan régional
et pertinente pour les agriculteurs. qu’elle permettra d’explorer de nouvelles d’actions, qui permettra de consolider les
Enfin, la profondeur de semis pourrait en pistes pour des mesures de gestion efficaces. moyens d’actions existants et d’explorer de
tendance avoir une influence en diminuant nouvelles pistes pour gérer l’expansion de
le risque d’attaque, sans le supprimer. Cette UN PLAN D'ACTIONS RÉGIONAL cette espèce.
hypothèse est à confirmer. EN PRÉPARATION Les responsables agricoles restent mobilisés
Les essais agronomiques en grandes par- Cette année, le Numéro Vert mis en place par pour préparer la campagne 2022.
celles et microparcelles ont été peu attaqués la chambre d’agriculture pour accompagner
en 2021 et de fait, un certain nombre de tech- les agriculteurs subissant des dégâts a reçu Véronique Vincent
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28 DOSSIER 17 décembre 2021
Variétés MAÏS
Les préconisations Arvalis
À ESSAYER EN 2022 VARIÉTÉS QUI CONFIRMENT
CAPUCEEN / Précocité milieu de groupe, AMANDEEN / Précocité de milieu de groupe,
bonne tenue de tige et bonne vigueur de bonne tenue de tige, moyennement sensible à
départ, rendement 100.7% en 2021, moyenne- l’helminthosporiose, rendement 102.6 % sur
ment sensible à l’helminthosporiose (à confir- 2 ans, bonne valeur énergétique avec profil
mer), faible valeur énergétique, prol fibres fibres
EMELEEN / Précocité milieu de groupe, ES BOND / Précocité de début à milieu de
bonne tenue de tige et bonne vigueur de groupe, floraison précoce, moyennement sen-
départ, rendement 98.6% en 2021, moyen- sible à l’helminthosporiose, rendement 101.4
nement sensible à l’helminthosporiose (à % sur 2 ans, bonne valeur énergétique avec
À partir des résultats confirmer), très bonne valeur énergétique, profil équilibré
du réseau ARVALIS - UFS profil fibres KWS ROBERTINIO / Pécocité de début de
LUDMILO / Précocité milieu de groupe, bonne groupe, très bonne tenue de tige, moyenne-
tenue de tige et bonne vigueur de départ, ment sensible à l’helminthosporiose, rende-
rendement à 107.2% en 2021, assez sensible ment 100.2 % sur 2 ans, bonne valeur énergé-
VARIÉTÉS MAÏS FOURRAGE à l’helminthosporiose (à confirmer) faible tique mais faible digestibilité des fibres.
TRÈS PRÉCOCES (S0) valeur énergétique LG 31266 / Précocité milieu de groupe, bonne
MICHELEEN / Précocité de fin de groupe, tenue de tige et bonne vigueur au départ,
tenue de tige moyenne, bonne vigueur de assez sensible à l’helminthosporiose, ren-
VALEURS SÛRES départ, rendement 103.8% en 202, moyen- dement 98.9 % sur 2 ans, très bonne valeur
nement sensible à l’helminthosporiose (à énergétique avec profil fibres
CAROLEEN / Précocité milieu de groupe, confirmer) faible valeur énergétique avec un
bonne tenue de tige, bonne vigueur de profil équilibré
départ, peu sensible à l’helminthosporiose, À ESSAYER EN 2022
rendement 100,9 % sur 3 ans, valeur
énergétique faible liée à une faible teneur en VARIÉTÉS MAÏS FOURRAGE LG31268 / Précocité de fin de groupe, tenue
amidon PRÉCOCES (S1) de tige correcte et bonne vigueur de départ,
DAMARIO / Précocité début de groupe, bonne rendement 103% en 2021, moyennement
tenue de tige, bonne vigueur de départ, ren- sensible à l’helminthosporiose (à confirmer),
dement 100.7% sur 3 ans, bonne valeur VALEURS SÛRES bonne valeur énergétique avec un profil fibres
énergétique
HAVELIO KWS / Précocité début à milieu de KWS FABIANO / Précocité début de groupe,
groupe, bonne tenue de tige, bonne vigueur vigueur au départ moyenne, bonne tenue de
au départ, moyennement sensible à l’hel- tige, moyennement sensible à l’helminthos-
minthosporiose, rendement régulier 99.9 % poriose, rendement 102.4 % sur 3 ans, valeur
sur 3 ans, bonne valeur énergétique : profil énergétique correcte
équilibré LG 31255 / Précocité milieu de groupe, bonne
vigueur au départ, bonne tenue de tige,
VARIÉTÉS QUI CONFIRMENT moyennement sensible à l’helminthosporiose,
rendement 100.3 % sur 3 ans, bonne valeur
JAKLEEN / Précocité milieu de groupe, bonne énergétique : profil équilibré
tenue de tige, peu sensible à l’helminthos- LG 31259 / Précocité milieu de groupe, bonne
poriose, rendement 103.8% sur 2 ans, faible vigueur au départ, bonne tenue de tige,
valeur énergétique mais profil équilibré moyennement sensible à l’helminthosporiose,
KWS SALAMANDRA / Précocité milieu de rendement 102 % sur 3 ans, bonne valeur
groupe, bonne tenue de tige et bonne vigueur énergétique : profil fibres/équilibré
de départ, sensible à l’helminthosporiose, LG 31277 / Précocité milieu de groupe, flo-
rendement 105.1 % sur 2 ans, valeur énergé- raison tardive, bonne tenue de tige, moyen-
tique faible liée à une mauvaise digestibilité nement sensible à l’helminthosporiose,
des fibres rendement 103.8 % sur 3 ans, faible valeur
LG31207 / Précocité début de groupe, bonne énergétique liée à teneur en amidon
tenue de tige et bonne vigueur de départ, peu LG 31280 / Précocité fin de groupe, tenue
sensible à l’helminthosporiose, rendement de tige moyenne, moyennement sensible à
101.1 % sur 2 ans, bonne valeur énergétique l’helminthosporiose, rendement 103.9 % sur
avec profil fibres 2 ans, valeur énergétique moyenne
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17 décembre 2021 DOSSIER 29
pour 2021 en Bretagne
GWENDOLEEN / Précocité de milieu de 2021, assez sensible à l’helminthosporiose À ESSAYER EN 2022
groupe, rendement 101.8% en 2021, vigilance (à confirmer), bonne valeur énergétique
à la verse, moyennement sensible à l’hel- CLEMENTEEN / Pécocité milieu de groupe, ALMONDO / Précocité début de groupe, ren-
minthosporiose (à confirmer), bonne valeur rendement 103.9% en 2021, moyennement dement 105.8% en 2021, bonne vigueur de
énergétique avec un profil équilibré sensible à l’helminthosporiose (à confirmer), départ, moyennement sensible à l’helmin-
SMARTBOXX / Précocité de milieu à fin de valeur énergétique moyenne thosporiose (à confirmer)
groupe, rendement à 100.9% en 2021, vigi- CS KISSIMI / Précocité de fin de groupe, RGT ALYXX / Précocité début à milieu de
lance à la verse, moyennement sensible à rendement 102.7% en 2021, assez sensible groupe, rendement 99.6% en 2021, bonne
l’helminthosporiose (à confirmer), bonne à l’helminthosporiose (à confirmer), bonne tenue de tige, assez sensible à l’helminthos-
valeur énergétique valeur énergétique avec un profil équilibré poriose (à confirmer)
VARIÉTÉS MAÏS FOURRAGE VARIÉTÉS MAÏS GRAIN TRÈS VARIÉTÉS MAÏS GRAIN
DEMI-PRÉCOCES (S2) PRÉCOCES (G0) PRÉCOCES (G1)
VALEURS SÛRES VALEURS SÛRES VALEURS SÛRES
ES PEPONNE / Précocité milieu/fin de ES PERSPECTIVE / Précocité milieu de KWS JAIPUR / Précocité début de groupe,
groupe, floraison précoce, rendement régu- groupe, vigilance à la verse, bonne vigueur floraison précoce, bonne vigueur au départ,
lier à 100.3 % sur 3 ans, valeur énergétique de départ, moyennement sensible à l’helmin- tenue de tige correcte, assez sensible à l’hel-
moyenne avec faible digestibilité des fibres, thosporiose, rendement à 102.1 % sur 3 ans minthosporiose, rendement 101.2% sur 3 ans,
assez sensible helminthosporiose KOLOSSALIS / Précocité milieu de groupe, VOLNEY / Précocité fin de groupe, floraison
KILOMERIS / Précocité début à milieu de bonne vigueur au départ, bonne tenue de tige, précoce, tenue de tige moyenne, moyenne-
groupe, bonne tenue de tige, rendement peu sensible à l’helminthosporiose, rende- ment sensible à l’helminthosporiose, rende-
régulier 100.2 % sur 3 ans, valeur énergétique ment à 101.5 % sur 3 ans, variété mixte ment 103.9 % sur 3 ans
faible avec une faible digestibilité des fibres, CROSBEY / Précocité milieu de groupe, bonne
assez sensible helminthosporiose vigueur de départ et bonne tenue de tige, VARIÉTÉS QUI CONFIRMENT
LG 31293 / Précocité milieu de groupe, bonne assez sensible à l’helminthosporiose, rende-
vigueur au départ, rendement 101.6 % sur 3 ment 102.1 % sur 3 ans KWS NOSTRO / Précocité milieu de groupe,
ans, valeur énergétique moyenne avec profil DENTRICO / Grain denté, précocité milieu de grain à tendance dentée, bonne tenue de tige,
équilibré groupe, peu sensible à l’helminthosporiose, moyennement sensible à l’helminthospo-
LG 31295 / Précocité milieu de groupe, bonne rendement 102.4 % sur 3 ans riose, rendement 102.6 % sur 2 ans
vigueur au départ, moyennement sensible à LG 31272 / Précocité fin de groupe, bonne
la verse, rendement 99.6 % sur 3 ans, bonne VARIÉTÉS QUI CONFIRMENT vigueur au départ, bonne tenue de tige,
valeur énergétique avec profil fibres, peu sen- moyennement sensible à l’helminthospo-
sible à l’helminthosporiose RGT BERNAXX / Précocité milieu de groupe, riose, rendement 105% sur 2 ans
vigueur au départ faible, bonne tenue de tige,
VARIÉTÉS QUI CONFIRMENT moyennement sensible à l’helminthospo- À ESSAYER EN 2022
riose, rendement 101.1% sur 2 ans
LG 31303 / Précocité milieu de groupe, bonne KWS GUSTAVIUS / Grain denté, précocité FARELLO / Précocité de début à milieu de
vigueur au départ, floraison précoce, ren- milieu de groupe, bonne tenue de tige, assez groupe, bonne vigueur de départ, rendement
dement 101.2 % sur 2 ans, moyennement sensible à l’helminthosporiose, rendement 103.3% en 2021, moyennement sensible à
sensible à l’helminthosporiose, bonne valeur 103.2% sur 2 ans l’helminthosporiose (à confirmer)
énergétique avec profil fibre DAMARIO / Précocité milieu de groupe, varié- GRIZMO / Précocité de milieu de groupe ren-
té mixte, un peu sensible à la verse, moyen- dement 103.2% en 2021, moyennement sen-
À ESSAYER EN 2022 nement sensible à l’helminthosporiose (à sible à l’helminthosporiose (à confirmer)
confirmer), rendement 102.3 % sur 2 ans LG31240 / Précocité de milieu de groupe,
KWS SHAKO / Précocité début à milieu de RGT SYNFONIXX / Précocité milieu de floraison précoce au sein du groupe, bonne
groupe, bonne vigueur de départ, rendement groupe, tenue de tige correcte, assez sen- vigueur de départ, vigilance à la tenue de tige,
à 101.8% en 2021, assez sensible à l’helmin- sible à l’helminthosporiose, rendement 100.6 rendement 103.1% en 2021, assez sensible à
thosporiose (à confirmer), bonne valeur éner- % sur 2 ans l’helminthosporiose (à confirmer)
gétique avec un profil équilibré et une bonne
digestibilité des fibres
TALISCO / Précocité milieu de groupe, bonne
vigueur de départ, rendement 101.8% en Élodie Quemener
17 décembre 2021
30 DOSSIER 17 décembre 2021
Une offre variée
quelle performance sur maïs ?
TRAITEMENT DE SEMENCES : sés dans différentes catégories : des micro-
POUR PROTÉGER LA GRAINE CONTRE organismes (bactéries ou champignons), des
LES MALADIES ET LES RAVAGEURS extraits de végétaux et d’algues, des macro-
En maïs, la première fonction du traitement molécules organiques (acides humiques,
de semences est de protéger les graines acides fulviques, extraits ligno-cellulosiques,
contre les champignons présents dans le sol lignosulfonates…). Des macroéléments, des
(fusarium, pythium), responsables des fontes oligo-éléments ou des fongicides avec "effet
des semis 1 . Leur contamination engendre biostimulant" sont aussi proposés. Des termi-
des pertes à la levée. Le nombre de plantes nologies voisines, biofertilisants, enrobages
étant une composante essentielle du rende- nutritifs, nutriciteur végétal, etc., sont parfois
ment du maïs, la sécurisation de la levée est utilisées.
donc très importante : la protection de Dans l’argumentaire technique, on trouve
semences avec une matière active fongicide des allégations communes à tous ces pro-
est indispensable. duits : amélioration du développement
Le traitement de semences peut aussi pro- racinaire, développement des mycorhizes,
téger contre les ravageurs. Deux produits meilleure disponibilité du phosphore, plus
phytopharmaceutiques, très utilisés en trai- d'absorption des nutriments, protection
tement de semences sur maïs, ont été reti- contre les stress abiotiques, optimisation de
rés du marché récemment. Jusqu’en 2018, la photosynthèse…
le thirame, principale matière active à action En pratique, ces effets doivent se traduire par
corvifuge, et le thiaclopride (Sonido), seul une levée plus rapide et plus homogène, par
insecticide en traitement de semences effi- une amélioration de la vigueur des plantes,
cace contre le taupin, occupaient une large une augmentation de la surface foliaire, au
place sur le terrain. Suite au retrait d’autori- final une meilleure croissance. À noter cepen-
sation de ces produits, la palette de solutions dant que l’amélioration du rendement qui
contre les ravageurs devient restreinte, avec résulterait de la seule efficacité du biostimu-
Alors que la gamme des même des impasses techniques pour certains lant est rarement citée dans les arguments
traitements de semences d’entre eux (mouches géomyze et oscinie). potentiels, tout au plus une sécurisation du
fongicides et insecticides se potentiel.
restreint en maïs, une offre BIOSTIMULANTS : Il faut aussi rappeler qu’au niveau physio-
UNE OFFRE VARIÉE, logique, la jeune plante de maïs dépend
importante de traitements de
DES ALLÉGATIONS MULTIPLES des réserves de la semence jusqu’au stade
semences à base de biostimulants En parallèle, une nouvelle offre s’est dévelop- 4-5 feuilles, stade où les racines séminales
est sur le marché. Arvalis-Institut pée dans la catégorie des biostimulants ou permettent une alimentation autonome, cor-
du végétal a mis des essais en produits assimilés. Cette offre proposée par respondant au sevrage.
place depuis trois ans en France les semenciers est très diverse. Les produits Le prix de cette nouvelle offre de traitements
pour les évaluer. ajoutés sur la semence peuvent être clas- de semence "biostimulants" varie de 8 à 15 €
1 Solutions disponibles pour la protection des semences de maïs en 2022
Spécialités Substances actives
Fontes des semis Charbon des inflorescences Rhizoctone Répulsif corvidés Taupins
commerciales et concentration (en g/l)
Alios triticonazole 300 37 ml/U
Feuver prothioconazole 300 15 ml/U (*) 15 ml/U
Redigo M prothioconazole 100 + métalaxyl 20 15 ml/U
Vibrance(**) sedaxane 500 (1) 15 ml/ U 2,5 ml/U
Korit 420 FS zirame 420 0,6 l/q
Force 20CS téfluthrine 200 0,05 l/U
(*) Efficace uniquement sur fusarium (**) Traitement de semences à associer à un autre traitement fongicide pour le contrôle des autres maladies
bonne efficacité efficacité moyen efficacité insuffisante manque d'information non autorisé pour lutter contre cette cible
(1) L'usage de ce produit pour protéger la culture contre cette cible n'est pas préconisé par la firme. Le produit peut être appliqué sous la responsabilité de l'utilisateur.17 décembre 2021
17 décembre 2021 DOSSIER 31
de biostimulants :
par dose selon les offres, soit un coût moyen date de floraison), la vigueur au départ, la bénéfiques se retrouvent dans un des essais
d’environ 25 €/ha pour l’agriculteur. C’est teneur en chlorophylle 2 . Aucun effet sur le 2021 qui a pu être suivi au stade précoce. Aux
moins onéreux qu’une protection insecticide rendement n’a pu être mis en évidence. doses utilisées, le coût de l’engrais starter
avec un microgranulé, mais l’objectif n’est En revanche, dans ces essais, la modalité varie entre 20 et 35 €/ha.
pas le même, et le service rendu est plus dif- avec engrais starter ressort significative-
ficile à mesurer. ment différente du témoin sur les stades Élodie Quemener, Michel Moquet
foliaires (+ 0,5 feuille), la vigueur (+ 1 point) et et Brigitte Escale
HUIT BIOSTIMULANTS la précocité floraison (- 2,5 jours). Ces effets Arvalis-Institut du végétal
AU BANC D’ESSAI DEPUIS 2019
En 2019, 2020 et 2021, Arvalis a réalisé
12 essais pour mesurer l’intérêt de huit
biostimulants appliqués sur la semence de 2 Stade foliaire (nombre de feuilles) 7 essais
maïs. Faute de pouvoir disposer systémati-
quement d’un même lot de semences pour
comparer les produits "toute chose égale
par ailleurs" ou d’avoir accès aux produits
en solo, l’offre commerciale des semenciers
peut dans certains cas être difficile à évaluer
directement.
Les huit produits évalués correspondent
aux solutions disponibles sur le marché et
proches de celles proposées par les semen-
ciers, dans les différentes catégories : bac-
téries, extraits d’algues, extraits ligno-cel-
lulosiques, lignosulfonates, oligo-éléments,
fongicides avec "effet biostimulant".
Deux témoins ont été mis en comparaison :
un traitement de semence fongicide de base
seul ou associé à un engrais starter (phos-
phate de diammonium) au semis. Toutes les
modalités de l’essai sont issues du même
lot de semences, avec le même traitement
fongicide de base.
Les essais ont été conduits dans différentes
régions, en Bretagne et en Picardie pour les
essais maïs fourrage, en Alsace et en Sud-
Aquitaine pour les essais maïs grain, avec des Par rapport au témoin (fongicide de base), aucun écart n’a été mesuré avec aucun des huit produits testés
conditions pédoclimatiques variées. sur le stade foliaire (indicatif de la précocité). En revanche, dans ces essais, la modalité avec engrais starter
Les conditions de culture ont parfois été dif- ressort significativement différente du témoin sur les stades foliaires (+ 0,5 feuille).
ficiles au démarrage (Bretagne 2019, Alsace
et Picardie 2020), ou durant la floraison
(Picardie 2020). Ces conditions sont propices
à la mise en évidence d’éventuels écarts entre
modalités. En 2021, les multiples attaques de
Le marché des BIOSTIMULANTS
est encadré
ravageurs ne nous ont pas permis d’acquérir
par la réglementation sur les fertilisants
les résultats escomptés.
PREMIERS RÉSULTATS : Un biostimulant des végétaux est défini par sa fonction et non par sa composition. Pour reven-
PAS D’ÉCART SIGNIFICATIF diquer ce terme, un produit doit stimuler les processus de nutrition des végétaux indépen-
AVEC LES BIOSTIMULANTS damment des éléments nutritifs qu’il contient, dans le seul but d’améliorer au moins un de
Différentes mesures ont été réalisées durant ces quatre critères : l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs, la tolérance aux stress
le cycle de la culture et notamment dans les abiotiques, les caractéristiques qualitatives ou la disponibilité des éléments nutritifs confinés
premiers stades sur lesquels se concentrent dans le sol et la rhizosphère.
les allégations des fournisseurs. Actuellement, dans la réglementation française, l’Anses délivre les autorisations de mise sur
Par rapport au témoin (TS fongicide de base), le marché des MFSC (matières fertilisantes et supports de culture), dont les biostimulants.
aucun écart n’a été mesuré avec aucun des Une nouvelle réglementation européenne (CE 2019/1009), qui entrera en vigueur en juillet
huit produits testés, sur la levée (vitesse et 2022, permettra d’harmoniser et normaliser le marché des biostimulants.
taux de levée), la précocité (stades foliaires etVous pouvez aussi lire
